Un article du Journal de Saône-et-Loire, paru en mai 2019, raconte comment se déroule l’installation de la famille Hussein à Charnay-lès-Mâcon.

1. CHARNAY-LÈS-MÂCON Témoignage
La famille Hussein : « Ici on trouve la
paix et on est en sécurité »
La famille Hussein est arrivée le 6 avril à Charnay-lès-Mâcon, accueillie
par le maire de la ville Jean-Louis Andrès. Ils sont installés dans le
logement de fonction de la salle Ballard. Les enfants ont découvert
l’école. Les parents affirment être « heureux et en paix ».
À peine le portail franchit, Ali et Zahra nous accueillent avec un sourire qu’ils
ne quitteront pas de l’entrevue. Le fils et la fille d’Hussein, le père, et
d’Amham, la mère, se précipitent à la fenêtre quand quelqu’un vient sonner à
la porte. Même si la barrière de la langue se ressent rapidement, il n’est pas
nécessaire de parler la même langue pour comprendre à quel point la famille
est heureuse d’avoir fui son pays en guerre. Originaires de la ville de Jarablus,
au nord de la Syrie, tout proche de la frontière avec la Turquie, ils ont quitté
leur ville d’origine il y a déjà longtemps. En 2011, au début de la révolution
ACTU | MÂCONNAIS

2. syrienne, Hussein, le père, est plusieurs fois arrêté et fiché par les autorités. Il
s’exile alors en Libye où il y restera quatre ans, durant lesquelles il n’aura pas
vu naître sa fille. En 2017, il retrouve sa famille au Liban où ils resteront un an
et demi avant de rejoindre la France le mois dernier via les couloirs
humanitaires.
Si lors de notre rencontre les échanges sont compliqués et se font à l’aide d’un
traducteur numérique, puis par téléphone grâce à Houda, bilingue français -
arabe, la famille Hussein a pu confier ses premières impressions sur son pays
d’accueil. « Ici on trouve la paix et on est en sécurité avec les personnes qui
nous entourent, indique Hussein. Nous sommes à l’aise ici, nous trouvons la
politesse et la sympathie entre tout le monde. »
L’environnement naturel autour d’eux leur plaît, « on est bien, on est
tranquille ». Il faut dire que l’accueil a été déterminant. L’association les
Déracinés les a pris en charge dès leur arrivée en France. Grâce à cette
dernière, les enfants ont pu découvrir pour la première fois l’école, qu’ils
semblent apprécier. Zahra est en maternelle à la Verchère tandis qu’Ali est
entré en CP, à l’école de Champgrenon. À la simple évocation du mot, ils font
comprendre qu’ils y passent du bon temps. Leurs parents suivent aussi des
cours de français cinq fois par semaine afin de s’intégrer au plus vite.
Interrogés sur la vision qu’Hussein et Amham avaient de la France avant
d’arriver à Charnay-lès-Mâcon, ils disent avoir entendu parler de « vie normale
et de démocratie, c’est un pays où nous voulions venir et qui nous plaît »,
reprennent-ils. Le contrat de la ville de Charnay-lès-Mâcon avec l’association
pour le logement est d’une durée d’un an.
« Nous sommes à l’aise ici, nous trouvons la politesse et la sympathie entre
tout le monde. »
Hussein