Pour son troisième ouvrage, Mounir Ferram a placé l'humain au centre de son oeuvre. "A Zagora" raconte l'histoire d'un homme en dépression qui retrouve espoir à Zagora, au Maroc. Le dépaysement et la population locale l'aide à reprendre goût à la vie.
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Un livre pour renouer avec la dimension humaine
1. lui rendre hommage», explique-t-il. D’au-
tant plus qu’il représente le peintre figura-
tif par excellence. En effet, ce dernier est
spécialisé en peintures des paysages, des
décors urbains ou encore de l’architecture
ancienne marocaine. «Casablanca vue par
le peintre» véhicule avant tout un message
mais également pour son extrême diver-
sité. «La ville blanche offre pour un ar-
tiste une diversité de lieux, d’habitants et
architecturale», confie le peintre né dans
le quartier populaire de Sidi Bernoussi et
issu d’un milieu modeste. «Casablanca,
c’est mes rêves, mon enfance et je veux
entourage, il réalise soudainement,
après avoir perdu ce à quoi il s’était
consacré tout entier, à quel point il
est seul. «C’est dans notre force qu’il
faut se rappeler notre faiblesse»,
déclare l’auteur. Tandis que le per-
sonnage principal se laisse aspirer
dans une dépression, dans laquelle
il commence à perdre espoir, celui-
ci renaît au détour d’une rencontre
avec un modeste couple marocain
tenant une épicerie, Hamid et Aïcha.
Dans l’inattendu se trouve le chemin
qui le mènera à la vérité. A Zagora,
destination jusque-là complètement
inconnue pour François, aux portes
du désert, sous l’immensité du ciel,
il se retrouve. Habitué à la vie pari-
sienne, le dépaysement est total pour
le héros. «C’est un cadre favorable à
l’introspection, loin du matériel et du
confort qui isolent et détournent de
l’humain», estime Mounir Ferram.
Par ailleurs, cette aventure permet à
François de se rendre compte qu’il
n’a pas toujours été seul; il apprend
d’optimisme. En effet,
Khalid Sebi représente
des scènes de la vie
quotidienne ordinaires
et fades à la base, mais
qui se transforment sur
ses toiles en des images
troublantes de créativité
et inspirant la joie, le
bonheur, le dynamisme
et l’espoir. «Atravers les
choses simples de la vie
quotidienne, j’ai tenté
de mettre de la vie dans
mes peintures, d’en sor-
tir des trouvailles artis-
tiques extraordinaires»,
souligne le peintre.
Côté méthode de
travail, l’artiste a uti-
lisé une technique mixte
visant à produire des
contrastes entre les
couleurs de peinture à
l’huile utilisées et les
collages qui ornent ses
toiles. Ces derniers consistent en fait en
des filets de pêche collés sur le tableau.Au
final, l’ensemble donne un effet saisissant
qui emporte le spectateur dans l’univers de
la ville blanche.o
Karim AGOUMI
que sa femme, qui l’avait quitté pour son
manque d’implication familiale, est tom-
bée gravement malade. A ce moment-là,
il décide qu’il doit être à ses côtés et de ne
pas passer pour un père indigne auprès de
sa fille. Cet ouvrage se veut être un hom-
mage à l’amour de la vie et au combat
pour la dignité humaine. Brisant les faux-
semblants, la population locale, malgré
sa misère, l’accompagne et l’aide à re-
prendre goût à la vie. «J’ai voulu sensibi-
liser les lecteurs à la modestie marocaine.
En dépit de la pauvreté dans laquelle ils
vivent, les gens restent généreux, ils ne
vivent pas égoïstement», précise l’écri-
vain.
«A Zagora», des Editions de l’Oli-
veraie, est le troisième livre de Mounir
Ferram après «Ivresse des Nuits» et «Les
Racines de l’Espoir». Les droits d’auteur
issus de la publication seront reversés
à l’association caritative SOS Villages
d’Enfants Maroc. Interrogé sur le sujet,
le romancier répond tout simplement:
«Ecrire peut aussi être un acte citoyen».o
Omar BELKAAB avec F. E. O.
Mercredi 23 Mai 2012
26
Arts plastiques
Khalid Sebi rend hommage à Casablanca
Un livre pour renouer avec la dimension humaine
• L’artiste expose à Casa Del
Arte jusqu’au 31 mai
• Une œuvre délivrant un mes-
sage d’espoir et d’optimisme
LA ville de Casablanca est à l’hon-
neur à Casa Del Arte. Le peintre Khalid
Sebi, ‘casaoui’ d’origine, y présente sa
dernière exposition intitulée «Casablanca
vue par le peintre» jusqu’au 31 mai. Une
œuvre unique et puissante qui découle
d’un travail de recherche sur la capitale
économique marocaine entrepris par l’ar-
tiste pendant plus de trois ans.
Ses peintures mettent en valeur la ville
blanche en représentant plusieurs lieux
mythiques tels que les souks de la médina,
le complexe Mohammed V ou encore la
plage de la corniche bondée de monde en
période estivale. Mais les coups de pin-
ceaux de l’artiste retracent également la
vie dans les bidonvilles et reproduisent des
scènes banales de la vie quotidienne se si-
tuant dans des autobus, dans des parcs ou
encore dans les rues.
L’artiste casablancais a choisi comme
thème la ville de Casablanca pour les
intenses contrastes qu’elle présente au
niveau de ses couleurs et de ses formes,
• «AZagora», 3e ouvrage de
Mounir Ferram
• Les droits d’auteur versés à
une association caritative
«LA dimension humaine est
l’équilibre de tout individu». Mounir Fer-
ram, auteur du livre «A Zagora», dont la
sortie est prévue fin mai, place l’humain
au centre de son œuvre. «C’est ce qui per-
met à tout un chacun de se responsabiliser
vis-à-vis de ce qui l’entoure et de vibrer
à l’unisson avec les autres», affirme-t-
il. C’est justement ce que le personnage
principal du roman, François, s’apprête
à redécouvrir. Alors qu’il a voué 15 ans
de sa vie à travailler et à correspondre
à un idéal imposé, au détriment de ses
relations familiales, le protagoniste se
retrouve confronté, du jour au lende-
main, au chômage. Et quand bien même
l’image qu’il donnait de lui épatait son
Culture
Le peintre casablancais Khalid Sebi a opté pour Casablanca comme principal thème de sa dernière expo-
sition pour les intenses contrastes que la ville blanche présente au niveau de ses couleurs ou encore de ses
formes. L’artiste a utilisé une technique mixte utilisant à la fois peinture à l’huile sur toile et collages
Mounir Ferram, né à Khouribga, est docteur
en science du texte et de l’image de l’Univer-
sité Paris 7 et diplômé en marketing d’arts et
métiers à Paris (Ph. MF)