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N° 5862 DU MARDI 12 OCTOBRE 2021 CAMEROUN 400 F.CFA
Journal d’Informations et de débats fondé le 17 Novembre 1979
Direction – Rédaction – Publicité : Rue Bébey Eyidi à côté du restaurant « Muna Mboa » Akwa
République du Cameroun – Tél. (+237) 699 61 97 33 / 674 66 73 19 / 679 60 55 22 / 699 74 86 98
E-mail : info@quotidienlemessager.com
Site web : www.quotidienlemessager.com
• Qu’espérer de la nouvelle politique axée sur les résultats et implémentée par le Minsante ?
LaméthodeManaoudaMalachieauscanner
Santé publique P 8
Yaoundé 1er
LatêtedeJ.M.Abounamiseàprix
Paludisme
P 3
Curiositésautourd’unvaccin
P 7
• La Cour suprême rétrocède les biens de l'emblématique maire de Bandjoun, décédé le 20 mars 2020 et désavoue
son épouse dans son élan d'appropriation. P 2
Victor Fotso
Leprocèsd'outre-tombe
Le Messager no
5867 Mardi 12 Octobre 2021
Page 2 Le Messager
Victor Fotso gagne son procès d'outre-tombe
Justice-Héritage
La Cour Suprême désavoue
l'une des épouses de l'illustre
maire de Bandjoun décédé,
dans son élan, ses prétentions
à s'approprier un immeuble
querellé et le rétrocède aux
successeurs légitimes du
défunt.
Huit années d'un rodéo judiciaire com-
mencé au tribunal de première instance de
Yaoundé-Ekounou, à la fin la décision de la
Cour Suprême qui a fini par dire le droit.
L'homme d'affaires, multimilliardaire
Victor Fotso, décédé doit être fort aise,
bien assis confortablement dans le canapé
de ses ancêtres; satisfait de la justice du
Cameroun. De l'outre-tombe, Victor Fotso
a gagné son procès dans l'affaire d'une pré-
tendue donation d'un immeuble à l'une de
ses épouses du nom de Djuiga Julienne. La
Cour Suprême a définitivement dit le droit
dans cette affaire jeudi 07 octobre 2021.
L'auguste juridiction, à travers son arrêt, a
rejeté le pourvoi de la partie incriminée.
Dans le même temps la Cour Suprême a
rétrocédé l'immeuble querellé aux proprié-
taires légitimes en charge de gérer les
biens et l'héritage du patriarche de Pete
Bandjoun.
La genèse de cette affaire remonte en
début de l'année 2014, du vivant de l'em-
blématique Maire de Pete Bandjoun.
Malgré lui, le patriarche Victor Fotso a été
amené à saisir la justice contre l’une des
épouses-Fotso, la nommée Djuiga Julienne.
Il se plaignait des intentions de spoliation
au forceps d'un de ses immeubles au pré-
texte d'une donation fictive. Une « généro-
sité inventée » par son épouse et ses
enfants que le multimilliardaire ne recon-
naissait pas. La pomme de discorde, un
immeuble de plus de 3500m2 situé en plein
cœur de la zone urbaine de Yaoundé au
carrefour du mythique quartier « Bastos »
objet du titre foncier n0 1770.
Se fondant sur l'irréalité du transfert de
propriété, Victor Fotso avait attaqué son
épouse dans ses prétentions devant le tri-
bunal de Première instance de Yaoundé
Ekounou, demandant l'annulation de l'acte
de donation qu'il n'avait jamais signé, ni
concédé à des tiers. Pour en avoir le cœur,
à l'effet de dire le droit et la vérité, le tri-
bunal a commis une commission qui a fait
une descente pour authentifier les infor-
mations chez un notaire.
Des conclusions qui en sont sorties,
Fotso Victor ne s'était jamais rendu chez le
notaire Me Kack Kack pour signer un tel
acte. Me Kack Kack a par ailleurs avoué à
la commission être étranger à un tel acte
notarié. Sans surprise, le tribunal de
Première instance de Yaoundé Ekounou a,
par un jugement rendu du 13 mars 2014,
annulé la donation. Mais la décision du tri-
bunal n'a pas refroidi les prétentions de
l'incriminée; encore moins atténué l'élan
de possession, d'appropriation de Djuiga
Julienne et ses enfants. Poursuivant dans
leur forfaiture, ils ont fait appel contre la
décision le 26 novembre 2013 et le 17 mars
2014.
De la Cour d'appel à la Cour Suprême
Par un arrêt rendu le 1er avril 2015, la
Cour d’appel du Centre confirme dans
toutes ses dispositions, le jugement d'ins-
tance. Djuiga Julienne et ses enfants ne
lâchent pas prise; ni ne désarment. Bien au
contraire, ils se pourvoient en cassation.
Le 20 mars 2020, le milliardaire de
Bandjoun décède à Paris en France.
Nonobstant les imbroglios, les tentatives
multiples de semer le trouble, la guéguer-
re et les incertitudes autour de la gestion
des ressources financières et de l'héritage,
les propriétaires légitimes de la succession
du Patriarche défunt ne se laissent pas dis-
traire. Pour faire preuve de n'être pas éloi-
gnés de l'objectif, dans leur démarche qui
consiste à avoir une vision claire et la main
mise sur tous les biens de leur père, ils
font volte-face contre l'incriminée et
continuent avec la procédure. Selon l'un
des avocats conseil, le défunt a laissé une
grande famille dont l’objet de la poursuite
des procédures en justice participe de la
volonté de faire un inventaire sur l’hérita-
ge global du défunt. D'un apport efficace,
un professionnalisme exceptionnel, la
finesse dans la qualité de la composition
des dossiers, Me Daniel Blaise Ngoss (l'avo-
cat des héritiers) et les enfants du défunt
n'ont ménagé aucune démarche pour aller
jusqu'au bout de la procédure enclenchée
devant les tribunaux pour la manifestation
de la vérité sur l’affaire par la justice.
Le temps a passé; les huit (08) années
de procédure judicaire ont abouti au
dénouement prononcé par la Cour suprême
jeudi dernier 7 octobre 2021. L'auguste
juridiction a dit le droit, à travers son
arrêt, a rejeté le pourvoi et les préten-
tions d'une donation qui relève de l'imagi-
nation intéressée et des ambitions déme-
surées de l'épouse incriminée. La rétroces-
sion de l'immeuble à son légitime proprié-
taire est radicalement effective et enté-
rinée. La justice donne raison à Fotso
Victor. Son immeuble va désormais enrichir
son héritage. « La Cour rejette le pourvoi ;
Condamne les demandeurs aux dépens »,
peut-on lire dans l’extrait du plumitif signé
le 8 octobre 2021.
Souley ONOHIOLO
C’est le message dévoilé au
cours de la marche qui a eu
lieu dans les artères du chef-
lieu de la région du Sud le 08
octobre dernier.
Il a été question de rappeler aux
jeunes la situation sécuritaire actuelle du
Cameroun qui est tiraillé sur plusieurs
fronts, et d’appeler la jeunesse à faire un
choix de la préservation des acquis. Pour
Steve-Michel Aka’a, coordonnateur natio-
nal du collectif des jeunes patriotes avec
Paul Biya, ce n’est un secret pour person-
ne, le Cameroun connait des secousses
notamment, des problèmes d’insécurité,
conséquences des mouvements de Boko
Haram, du vandalisme inter frontaliers,
des revendications communautaires des
régions anglophones et les velléités poli-
tiques. Comme l’immense majorité de
jeunes camerounais du Nord au Sud et de
l’Est à l’Ouest ne peut rester en marge, il
est question de la protection de la Nation
et de ses acquis sous la conduite clair-
voyante de Paul Biya, Président de la
République. Les jeunes patriotes avec
Paul Biya ne sauraient laisser la jeunesse
du Sud en particulier et celle du
Cameroun en général sans en attirer leur
attention sur la situation que traverse le
pays.
Ainsi, pour le coordonnateur national de
ce collectif, le chef de l’état est un
homme de paix, il est question de lui
retourner cet ascenseur car sans cette
paix, beaucoup serait arrivé aux positions
qu’ils occupent aujourd’hui. Avec ce qui
se passe au Noso, il est impensable que les
camerounais ne puissent pas s’assoir pour
mettre un terme à cette situation regret-
table. Pour lui, « nous ne voulons plus la
guerre au Noso, asseyons-nous et dialo-
guons en vue de trouver des réelles et
concrètes solutions. Car, il est question
que la paix définitive revienne dans ces
zones du pays d’où cette marche à
Ebolowa ». Une façon d’inviter toute la
jeunesse à s’insurger contre toute tentati-
ve de destruction de l’unité de notre pays.
Pour cela, la jeunesse camerounaise
encourage le vivre-ensemble entre les
camerounais, dans leurs diversités linguis-
tiques, socio culturelles, et ethniques dans
la région du Sud.
Ainsi, une motion de soutien a été
adressée non seulement au chef suprême
des armées, le président de la république,
mais également à l’ensemble de l’armée
républicaine pour des sacrifices consentis
au quotidien pour la défense de l’intégrité
de notre territoire. Ce document a été
remis à son représentant dans la région du
Sud pour transmission. « Je vous félicite
pour votre marche en faveur de la paix
dans notre pays. Ce qui témoigne de votre
engagement et attachement au Président
de la République son excellence Paul Biya.
Je vous garantie que ce message va parve-
nir à son destinataire », a rassuré Félix
Nguelé Nguelé, gouverneur de la région du
Sud. En demeurant légaliste, le collectif
est pour la préservation de la paix et sou-
tient ainsi les institutions en vue d’un
Cameroun stable et prospères.
Jacques Pierre SEH
Les jeunes patriotes pour un retour de la paix au Noso
Ebolowa
Page 3
Le Messager
Le Messager no
5867 Mardi 12 Octobre 2021
Qui veut mettre Jean Marie Abouna hors-jeu ?
Yaoundé 1er
Plébiscité à la présidence de
la section Rdpc de Mfoudi I, le
maire de Yaoundé 1er fait
l’objet des manœuvres aux
fins d’obtenir son éviction.
Yaoundé, 29 septembre 2021. Le séna-
teur Elie Essomba Tsoungui, président de
la commission électorale de la section
Mfoundi I, proclame à l‘esplanade de la
mairie de Yaoundé Ier, les résultats des
opérations de renouvellement des bureaux
des organes de base du Rassemblement
démocratique du peuple camerounais
(Rdpc) dans cette circonscription. Les
résultats révèlent que Jean Marie Abouna,
président de section sortant, a largement
pris le dessus avec 13 400 voix soit 89% du
suffrage valablement exprimé, contre 11%
pour son challenger Robert Etémé. Au
terme de ces opérations de revitalisation
des organes de base du parti au pouvoir, le
landerneau politique camerounais s’atten-
dait à des coups d’éclat, croche-pieds,
vendetta médiatique et jeu de massacre,
tant les signes précurseurs s’étaient multi-
pliés ces derniers mois.Sur les réseaux
sociaux, l’on apprend par exemple qu’une
citation directe à comparaître au tribunal
de Première instance Centre-administratif,
a récemment été servie au maire Jean
Marie Abouna. L’objet de cette convoca-
tion, apprend-on, serait lié à une procédu-
re judiciaire ouverte en juillet dernier
dans laquelle le président de section Rdpc
Mfoundi I est soupçonné de « viol et
menaces de mort », à l’encontre d’une
jeune femme au nom de Manga Ariane.
Complot
Selon des sources concordantes, cette «
machination » vise à réduire au silence le
maire Jean marie Abouna. « Il s'agit d'un
vrai fantasme, une vraie œuvre de fiction
qui gagnerait un prix dans l'univers du
roman », a lâché le maire de Yaoundé Ier
dans un entretien accordé à nos confrères
de Camer.be, une presse en ligne.Pour la
convocation au tribunal, les proches du
maire Abouna rigolent plutôt. « Nous
n’avons pas la preuve de l’authenticité du
document qui indique que le maire est
attendu au tribunal. Nous l’avons aussi
découvert comme la plupart des
Camerounais dans les réseaux sociaux »,
indique un membre de l’entourage de Jean
Marie Abouna. D’ailleurs, poursuit-il, « la
justice camerounaise ne se trouve pas
dans la rue ou dans les réseaux sociaux. Il
existe des mécanismes bien clairs pour
faire convoquer un citoyen par devant le
juge ». Selon Germain Nnanga, analyste
politique, ce « tract » qui circule sur la
toile est un instrument d’une organisation
qui a été mise en place pour destituer le
président de section Rdpc de Mfoundi I.
Les détracteurs du maire Abouna comptent
s’appuyer sur une circulaire du président
national du Rdpc, pour avoir sa tête. Le
document en question indique qu’ « en cas
de déboires juridiques, le candidat régu-
lièrement élu à une élection peut voir sa
victoire lui être annulée ».
La coalition Messi Atangana et Juliette
Fotso
Sur le terrain, une bataille sourde de
positionnement fait rage, et est entrete-
nue par des noms bien connus de la scène
politique yaoundéenne. « Je pense que
tout ceci est une histoire montée et tissée
de toute pièce, parce que mes adversaires
politiques dans le Mfoundi 1, que sont
Madame Fotso Julienne, Mr Dit Eteme »,
soutient Jean Marie Abouna. Pour lui, ces
personnes su-citées, auraient « fabriqué »
un faux document pour qu’il soit recalé
par la hiérarchie du parti, en application
des indications de la circulaire du prési-
dent national. « Ce sont eux les auteurs de
ce polar et eux-mêmes disent qu’ils sont
soutenus par le maire de la ville de
Yaoundé, je ne sais à quel niveau », décla-
re le maire de Yaoundé Ier. « Ils pensent
qu'en se livrant à cette démonstration
calomnieuse, mensongère et honteuse,
cela servirait leur cause. Je crains mal-
heureusement pour eux qu’au bout du
compte, il n’y ait aucune victime », sou-
ligne Jean Marie Abouna.
Pour certaines sources généralement
bien informées, depuis l’élection du
maire de la ville au cours de laquelle M.
Abouna s’est présenté face à Luc Messi
Atangana, ce dernier nourrit une haine
viscérale contre la maire de Yaoundé Ier.
Dame Juliette Fotso quant à elle n’a
jamais digéré le renversement de son «
petit ami » Emile Andze Andze à la mairie
de Yaoundé Ier. Selon des langues bien
renseignées, cette ancienne conseillère
municipale en veut au nouveau maire du
fait qu’il ne l’ait pas coptée dans son équi-
pe. Pour l’analyste politique Germain
Nnanga, le Rdpc à Yaoundé est devenu une
sorte de Far west où règnent justice privée
et seigneurs, dont les caprices sonnent
désormais comme des ordres.
Ahmed MBALA
La guerre des têtes de listes fait rage à Evodoula
Renouvellement des organes au Rdpc
Le maire accusé d’avoir
procédé au gonflement des
listes d’électeurs, mais égale-
ment de faire l’objet d’une
procédure judicaire devant le
Tribunal criminel spécial
depuis 2017 pour soupçons de
détournement des fonds de la
mairie.
Parler de division lors des opérations de
renouvellement des organes de base du
Rdpc dans la localité de d’Evodoula est un
bien faible mot. C’est que les cadres du
Rassemblement démocratique du peuple
camerounaise (Rdpc), principalement les
candidats têtes de liste des sections et
sous-sections Rdpc, Ofrdpc et Ojrdpc de la
Lékié Ouest II accusent Armand Eloundou
Ongolo, le maire de la commune, d’avoir
organisé des tripatouillages pour être élu
président de section Rdpc Lékié Ouest à
Evodoula, localité située dans le départe-
ment de la Lékié région du Centre de la
section communale. Ces élections se sont
déroulées le 29 septembre 2021. Ces can-
didats têtes de liste avancent deux argu-
ments pour dénoncer l’élection de leur
principal concurrent. Ils l’accusent non
seulement d’avoir procédé au gonflement
des listes d’électeurs, la deuxième raison
qu’ils évoquent est que le maire de la
commune a été élu alors qu’il fait l’objet
d’une procédure judicaire devant le Tcs
depuis 2017 pour soupçons de détourne-
ment des fonds de la mairie.
Ces têtes de listes ont envoyé des
requêtes aux fins d’annulation au prési-
dent de la Commission communale chargé
de superviser les élections à Evodoula. Ils
affirment que plusieurs irrégularités et
manquements dont l’objet visait à favori-
ser l’élection du maire ont été enregistrés
dans les localités d’Etok, de Nkolassa, de
Nloudou. « Monsieur Ongolo étant prési-
dent de section sortant, il a gonflé les
effectifs des inscrits du sommier dans son
village en préparation de la fraude.
Personne en dehors de lui n’a eu connais-
sance du contenu de ce sommier jusqu’à
l’échéance du renouvellement en cours.
Depuis le jour des élections jusqu’à ce
jour, la liste des votants ne nous a jamais
été présentée », explique un militant
Les militants accusent le président com-
munal des opérations de renouvellement
des organes de base d’avoir violé la circu-
laire du président national du parti,
laquelle met hors course tous les candidats
qui font l’objet des procédures judicaires
devant les tribunaux. Les têtes de liste
estiment que leurs requêtes adressées
pour la disqualification de la candidature
d’Armand Eloundou Ongolo sont restées
sans suite.Le maire de la commune nouvel-
lement réélu président communal de la
Lékié Ouest II rejette les arguments de ses
adversaires.
Distraction et vaudou
« Ces militants font l’objet de leurs
propres malheurs. Ils ont l’habitude de
perdre chaque fois qu’il y’a élection et au
lieu de combattre sur le terrain politique,
ils ont opté par les méthodes de distrac-
tion et de vaudou. Un militant est celui
qui prend part aux activités du parti. En
2017, ce collectif des conseillers munici-
paux est allé me dénoncer au Tcs en
m’accusant de détournements des fonds
de la commune destinés à la construction
des salles de classe. Le Tcs a saisi le corps
spécialisés des officiers de police judicaire
pour une enquête sur la base de ces
dénonciations. Pendant les enquêtes les
officiers de police judicaire du Tcs, l’on a
pu constater que les salles de classe ont
été construites. Le Tcs a sollicité un cabi-
net pour faire faire un audit sur la base de
ces dénonciations qui datent de 2017.
Nous sommes en 2021 je n’ai jamais été
convoqué au Tcs pour une audition. Pour
l’instant je n’ai pas encore été inculpé par
le tribunal sur un quelconque détourne-
ment présumé. En 2019 lors des élections
municipales ces militants ont porté plainte
contre le parti et moi au tribunal adminis-
tratif de Yaoundé pour le même motif
malheureusement ces plaignants ont été
déboutés », explique le maire d’Evodoula.
S’agissant de l’opération de renouvelle-
ment de base des organes du Rdpc Ofrdpc
et Ojrdpc, le maire affirme que le prési-
dent de la Commission communale s’est
personnellement rendu au Tcs dans le but
de vérifier les allégations de détourne-
ments des fonds de la mairie dont le
magistrat municipal a fait l’objet. La
réponse transmise au président de la com-
mission a été informé que ces « allégations
» ne reposent pour l’instant sur aucune
poursuite judicaire. Le maire estime
qu’étant un homme très populaire dans la
commune d’Evodoula, il n’a pas besoin de
tripatouiller les opérations de renouvelle-
ment des organes de base du parti.
M.S. avec 237online.com
Le Messager no
5867
Mardi 12 Octobre 2021
Page 4 Le Messager
La chute spectaculaire de Samuel Dieudonné Moth
Rdpc dans le Nkam
Le député du Nkam a mordu
la poussière devant le maire
de l’arrondissement de Yingui
alors que les pronostics prédi-
saient sa victoire. Retour sur
quelques mobiles d’une défai-
te programmée.
C’est Charlemagne Messanga Nyamding
qui est à la manette pour proclamer les
résultats du renouvellement des organes
du parti présidentiel. L’enjeu principal est
de savoir qui sera le président de la sec-
tion Rdpc Yingui sud-est. On le sait, occu-
per un tel poste au sein du pouvoir est
généralement un levier pour une ascension
dans les sphères du pouvoir. Dans une
vidéo devenue virale sur la toile, on voit le
vaincu tout en sueur vêtu d’un saillon
jaune. Il chahute le chargé de mission de
son parti qui proclame les résultats, visi-
blement très remonté contre ce dernier.
Remonté, faut-il le dire, traduit à minima
la réalité de toutes les péripéties qui ont
émaillé le processus électoral.
Toujours sur internet, des vidéos tour-
nent en boucle montrant les militants Rdpc
des deux camps en train de se battre,
entre lesquels la police s’interpose pour
faire la paix. Les gros bras sentant que le
vent tourne en défaveur de leur candidat,
sont déterminés à en découdre avec les
organisateurs, de s’attaquer aux urnes. Il
faut dire que c’est le refus de consensus
par le député comme l’indique la mission
du parti dans le Nkam qui a obligé en der-
nier lieu le recours au vote pour départa-
ger les deux parties. Au finish, sur les 650
votants, Lovet va rafler la part du lion car
575 voix vont jeter leur dévolu sur lui. Sur
le coup, on voit le député dans la vidéo
lancé à l’endroit de Charlemagne
Nymding,« Arrête de faire le clown », au
moment où toute la foule jubile.
Un échec programmé
Des sources bien introduites dans le
département font savoir que cette décu-
lottée n’est pas une surprise pour plusieurs
raisons. Premièrement, depuis son élection
comme député, il n’a fait aucune descente
sur le terrain auprès de la population qui
l’a voté, sa base électorale.Il était donc
attendu de pied ferme par la population
pour lui rendre la pièce de sa monnaie. En
deuxième lieu, il se trouve que le candidat
Samuel Moth est poursuivi actuellement
devant les tribunaux pour une affaire
d’escroquerie et de tromperies envers ses
associés.
Il s’agit précisément de l’affaire MP et
Ondoa Joseph contre Moth Samuel
Dieudonné. Etant déjà englué dans les
affaires judiciaires, cela aurait pu être une
raison invalidante de la candidature de
l’élu du peuple du Nkam selon les textes
et règlements du Rdpc comme on l’indique
dans les rangs du parti dans ce départe-
ment. Toujours dans la rubrique des faits
qui participent à la défaite annoncée, il y
a sa volonté de se jeter dans l’exploration
forestière s’attirant toutes les inimitiés
avec les populations locales. Bien plus
encore, on annonce sa volonté de position-
ner son épouse à la tête de l’Ofrdpc.
Toute chose qui fait le lit des inimitiés
politiques contre sa personne. On com-
prend que l’élu du peuple pourrait avoir
fort à faire lors des joutes politiques à
venir.
Franck ESSOMBA
Le Mouvement pour la
renaissance du Cameroun dit
n’avoir pas mandaté le sieur
Alex Nguepi pour parler en
son nom dans le cadre de
l’émission « l’Evènement » du
vendredi 8 octobre 2021,
animée par Ambroise Awono
sur la chaine de télévision B
News.
Le Mouvement pour la renaissance du
Cameroun (Mrc) veille à la prise de parole
de ses militants en public, et ne badine
pas avec son image lorsqu’il s’agit d’aller
défendre ses positions sur des plateaux de
télévision. Il a d’ailleurs constitué un
panel de responsables mandatés pour
prendre la parole en son nom dans les
médias, et le sieur Alex Nguepi n’en fait
visiblement pas (ou plus) partie, à en croi-
re le porte-parole de cette formation poli-
tique. Il a pourtant été invité à l’émission
« l’Evènement » du vendredi 8 octobre
2021, sur la chaine Bnews 1, en qualité de
représentant du Mrc. Ce que lui conteste
Joseph Emmanuel Ateba. « Je tiens à pré-
ciser que M. Alex Nguepi, ne faisant plus
partie de l'équipe de communication du
parti, n'a reçu aucun mandat du MRC pour
le représenter à une quelconque émission
à la télévision BNews, par conséquent
l'intéressé parlera à son nom propre », a
indiqué le Secrétaire national à la
Communication du Mrc dans une mise au
point publiée ce jeudi 7 octobre 2021.
Aussi, le Mrc demande à cette chaine
de télévision privée qui a d’ores et déjà
dévoilé le visuel de l’émission, d’y appor-
ter des modifications, en y extrayant la
qualité de représentant du Mrc à Alex
Nguepi. « Je demande donc à la chaîne de
B.News de retirer la qualification de
représentant du Mrc à monsieur Alex
Nguepi dans la bande annonce de l'émis-
sion à laquelle il est convié », renchérit
Joseph Emmanuel Ateba. Il n’est pas
superflu de relever que les militants du
Mrc n’utilisent pas très souvent les
espaces de Bnews 1 pour communiquer,
sans doute en raison d’antécédents les
ayant mis en porte à faux avec le direc-
teur général de la chaine, Ernest Obama,
du temps où il exerçait encore à Vision4.
Ce dernier, ne partageant pas forcément
la politique du leader du Mrc Maurice
Kamto, ne manquait pas de le passer à
l’échafaud. Ce que n’apprécièrent guère
ses partisans.
Source : cameroon-info.net
Le Mrc désavoue un de ses militants
Débat télévisé
Page 5
Le Messager
Le Messager no
5867 Mardi 12 Octobre 2021
La finance verte, sociale et durable préoccupe
Marché financier
Un atelier organisé sous
l’égide de la Commission de
surveillance des marchés
financiers de l’Afrique centra-
le (Cosumaf), s’est tenu, hier,
lundi 11 octobre 2021, à
l’hôtel Star Land de Bonapriso-
Douala, a planché sur la ques-
tion.
Après Libreville au Gabon en septembre
2021, le tour est venu pour la capitale éco-
nomique du Cameroun, Douala, d’accueillir
des dirigeants des structures des marchés
financiers, des intermédiaires du marché
régional, le patronat, des chefs d’entrepri-
se, des établissements de crédits, experts
et autres professionnels du marché finan-
cier. La capitale gabonaise avait pour ainsi
dire ouvert le bal de l’atelier de formation
sur les obligations vertes, sociales et
durables. Lundi 11 octobre 2021, la problé-
matique a été remise sur le couvert d’un
nouvel atelier toujours axé sur la finance
verte, sociale et durable.
A cette occasion, l’Ambassadeur
Nagoum Yamassoum, président de la
Commission de surveillance des marchés
financiers de l’Afrique centrale, qui a
piloté les travaux de bout en bout, n’a pas
raté le coche, en rappelant aux partici-
pants le contexte et les enjeux d’une telle
initiative. Ainsi la fusion des deux marchés
financiers d’Afrique centrale, engagée
après la décision d’unification des chefs
d’Etat de la Cemac le 30 octobre 2017, a
été concrétisée, successivement le 1er
mars 2019, puis le 22 mars 2019 par la
signature de la convention de transfert des
valeurs mobilières et des supports de ges-
tion à la Béac. Le 1er juillet 2019, la fusion
des deux entreprises de marché au travers
de la signature du traité de fusion entre
Douala Stock Exchange (Dsx) et la Bourse
de valeurs mobilières d’Afrique centrale
(Bvmac) a été le clou de ce processus
d’intégration physique de ces deux mar-
chés financiers.
Les obligations
Pour dynamiser le marché financier,
souligne à grands traits, le président de la
Cosumaf, lequel a pris des engagements
auprès des autorités économiques et
monétaires de la sous-région, «des actions
de promotion de la culture boursière
auprès des investisseurs potentiels en
général, et des Etats-membres de la
Communauté économique et monétaire de
l’Afrique centrale (Cemac) en particulier,
sont une étape importante…» D’où la
tenue à Libreville et à Douala, des ateliers
de formation sur la finance verte, sociale
et durable. Selon la Consumaf en phase
avec le ministère des Finances du
Cameroun, représenté par dame Eko en
lieux et place du ministre des Finances,
Louis Paul Motazé, il s’agit de «promouvoir
les opportunités de la finance verte, socia-
le et durable comme vecteur de dévelop-
pement du marché financier unifié de
l’Afrique centrale».
Au menu des présentations, l’expérien-
ce de la Banque mondiale dans le domaine
des obligations vertes, les tendances géné-
rales en matière d’obligations vertes et
sociales à l’aulne de l’expérience de la
Société financière internationale (Ifc en
anglais), la revue générale de l’environne-
ment des obligations vertes, illustrée par
des cas pratiques, les modalités d’accom-
pagnement des Etats membres de la
Cemac dans la structuration d’émissions
d’obligations vertes, sociales et durables,
le retour d’expérience d’un marché afri-
cain ayant l’expérience de l’émission
d’obligations vertes (cas du Maroc), le rôle
de l’avis de la tierce-partie dans les émis-
sions d’obligations vertes, sociales et
durables, entre autres.
ALAIN NJIPOU
La première édition du Salon
de l’emploi Sifa ouverte jeudi
7 octobre s’est achevée same-
di 9 octobre 2021 au siège du
Groupement inter-patronal du
Cameroun (Gicam) sis à
Bonanjo-Douala.
Selon le ministère de l’Emploi et de la
formation professionnelle (Minefop) sur
une population active de 11 millions de
personnes, le taux de sous-emploi est de
75% au Cameroun. Dans la même veine,
90% des activités économiques le sont dans
un cadre informel. Le curseur est pointé, à
ce titre sur le gap qui existe entre les
offres de formation et les besoins réels des
entreprises à partir desquelles, les emplois
sont créés. C’est dans ce créneau qu’il
faut comprendre le mariage de cœur et de
raison entre l’initiative pour les compé-
tences en Afrique (Sifa), le patronat came-
rounais représenté par le Groupement
inter-patronal du Cameroun (Gicam) et le
gouvernement de la République. Cette
plateforme de collaboration vise à pro-
mouvoir les perspectives professionnelles
des jeunes africains par le développement
des compétences pour l'emploi.
C’est dans ce cadre que la première
édition du salon des emplois Sifa a été
organisée du 7 au 9 octobre 2021 dans les
installations de l’immeuble siège du Gicam
sis à Bonanjo-Douala. Au cœur de ces
journées portes-ouvertes, il a été abon-
damment question de discuter et de faire
des propositions concrètes sur les ques-
tions politiques et techniques liées au
développement des compétences et à
l'employabilité des jeunes au Cameroun.
Etant entendu que «le développement des
compétences consiste à assimiler des
savoir-faire et des savoir-être utiles dans
le contexte professionnel» d’après Alfonce
Tata Nfor, de la Coopération allemande
Giz, partenaire Sifa. En clair, il s'agit d'ac-
quérir, d'actualiser ou de perfectionner les
connaissances nécessaires à la bonne exé-
cution de son poste actuel et à la péren-
nité de l'activité de l'entreprise.
Capital humain
Dans la foulée, l’on apprendra que le
développement des compétences peut se
faire par «différents moyens, via la forma-
tion professionnelle, la recherche perma-
nente d'une adéquation entre la formation
professionnelle et le monde de l'emploi.
Les forums professionnels, les événements
formels ou informels et toutes les situa-
tions propices à l'échange de bonnes pra-
tiques». C’est dans ce créneau s’inscrivent
des initiatives du Gicam énumérées par Dr
Armand à Ngon, Conseiller en charge des
questions de la formation. Dans ce droit
fil, une Commission sociale et développe-
ment des compétences existe bel et bien
au Gicam et rejoint pour ainsi dire la pla-
teforme sifa et sa thématique. Tout
comme le Centre de développement des
Pme a été mis sur pied pour accompagner
les Pme à se développer, et donc à créer
des emplois et de la richesse.
Il en va de même pour le Centre de for-
mation professionnelle sectorielle issu du
partenariat secteur public-privé. Sans être
exhaustif, d’autres initiatives sont gou-
pillées au Gicam, à l’instar des parrai-
nages, des compagnonnages et de coa-
ching pour permettre des placements et
des stages en alternance. Toutes choses
qui démontrent à suffire qu’au Gicam, l’on
a pris la pleine mesure de la nécessité
d’investir sur le capital humain, qui
semble être le parent pauvre du dévelop-
pement des entreprises. C’est pour cette
raison que des mécanismes pour la promo-
tion de l’emploi existent bel et bien dans
la panoplie d’initiative mises en route par
l’un des plus représentatifs regroupement
patronal au Cameroun.
In fine, le développement des compé-
tences est un enjeu majeur pour tous les
professionnels et toutes les entreprises, en
particulier pour les Pme, les Tpe et les
startups. Mais aussi pour les chômeurs -
étudiants et diplômés des grandes écoles,
qui souhaitent élargir leurs opportunités
en s'informant sur le marché du travail, en
rencontrant des employeurs potentiels et
des entrepreneurs à succès. C’est le sens
donné à ces journées portes-ouvertes.
Notera la directrice exécutive du Gicam,
Aline V. Mbono.
ALAIN NJIPOU
Le développement des compétences en question
Ressources humaines
Le Messager no
5867 Mardi 12 Octobre 2021
Page 6 Le Messager
Le cri de détresse des meuniers camerounais
Pressions fiscales
Face au renchérissement du
fret sur les produits d’importa-
tion, les patrons d’entreprises
sollicitent du gouvernement
une exonération de la TVA.
Douala, 1er octobre 2021. Le ministre
du Commerce, Luc Magloire Mbarga
Atangana rencontre les patrons des entre-
prises au siège du Groupement interpatro-
nal du Cameroun (Gicam). Plusieurs sujets
sont au menu des échanges entre autres,
couper la dépendance à l’égard des impor-
tations pour mieux maitriser le niveau
d’inflation sur les marchés locaux, et les
augmentations arbitraires des prix des pro-
duits ces derniers mois au Cameroun. Une
hausse des prix, justifient par les hommes
d’affaire, aggravée par l’explosion des
taux de fret depuis le déclenchement de la
crise sanitaire due au Covid-19. « « Il y a
les nouvelles charges portuaires aux-
quelles nous devons faire face. Donc le
coût de revient de notre produit fini est
devenu très élevé et c’est difficile, en
tant qu’une société du secteur citoyen, de
pouvoir répercuter tout cela sur le prix de
vente. Donc nous cherchons les voies et
moyens avec les pouvoirs publics pour que
chacun supporte une partie : l’entreprise
naturellement, les pouvoirs publics, mais
aussi le consommateur », a expliqué Alfred
Ebongo, secrétaire général du Groupement
d’industriels meuniers du Cameroun
(Gimic). « Pour ce qui est du blé tendre,
nous en sommes aujourd’hui en terme de
prix à la douane à 70 voire 90 euro la
tonne d’augmentation depuis le début
d’année. Et pour le blé dur, nous enregis-
trons une hausse de 300 dollars », a-t-il
ajouté.
Exonérations fiscales
Face à ces difficultés liées notamment
au renchérissement du fret sur les produits
d’importation, les acteurs de diverses
filières sollicitent l’assouplissement du
gouvernement à l’effet de répercuter les
surcoûts sur les produits à la consomma-
tion pour pouvoir atténuer le manque à
gagner. Ils essaient donc à chaque fois de
compenser les dépenses du fret en majo-
rant les prix de leurs produits, mais mal-
heureusement, ils sont très souvent repris
par le gouvernement. Pour relancer vérita-
blement leur activité, les meuniers sollici-
tent du gouvernement, une exonération de
la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), sur
certains produits de grande consommation
à l’instar des pâtes alimentaires, et de la
semoule. Il s’agit, indique-t-on au
Groupement d’industriels meuniers du
Cameroun, des produits dont la matière
première qui est le blé entre au Cameroun
en franchise de douane, c’est-à-dire sans
imposition douanière, mais qui sont taxés
après transformation sur place.
« Il y a également des mesures qui peu-
vent être prises sur le plan fiscal, notam-
ment certaines exonérations de taxes,
notamment de la TVA sur les produits que
nous mettons sur le marché. Par exemple
sur les filières semoule et pâte alimen-
taires qui sont imposées à la TVA alors
qu’elles utilisent un produit qui est le blé
et qui lui-même est exonéré. Nous souhai-
tons que l’exonération de TVA sur ces
deux produits finis issus du blé nous soient
accordée », a plaidé Alfred Ebongo. A sa
suite, le président du Gicam, Célestin
Tawamba, avait exhorté le gouvernement
à ne pas rester sourd aux doléances du
secteur privé. « Tout un arsenal de
mesures doit être mis en œuvre les entre-
prises pour qu’elles continuent à assurer
leurs missions et faire en sorte que l’acti-
vité économique puisse se poursuivre »,
avait déclaré Célestin Tawamba. Après
avoir demandé aux chefs d’entreprises de
baisser leurs importations, le
Mincommerce les a appelé à éviter de
procéder à des augmentations arbitraires
des prix des produits. Il a prescrit une
chaîne de solidarité pouvoirs publics/opé-
rateurs autour du consommateur.
Ahmed MBALA
L’établissement bancaire se
dit d’ailleurs prêt à fournir à
l’autorité régionale toutes les
informations nécessaires pour
laver son honneur.
La Commission bancaire d’Afrique cen-
trale (Cobac) s’est réunie les 25, 26 et 27
août 2021 à Brazzaville dans le cadre de
ses sessions disciplinaires, sous la présiden-
ce du gouverneur de la Banque des Etats
de l’Afrique centrale (Beac), Abbas
Mahamat Tolli, par ailleurs président de
ladite commission. A l’issue de cette ren-
contre, une douzaine de banques en acti-
vité dans les pays de la Communauté éco-
nomique et monétaire de l’Afrique centra-
le (Cemac) ainsi qu’une dizaine de diri-
geants sociaux ont été sanctionnés par la
Cobac pour non-respect de certaines obli-
gations et des manquements graves dans la
lutte contre le blanchiment de capitaux.
Parmi les établissements bancaires sanc-
tionnés, figure la Banque Atlantique du
Cameroun. Le 7 octobre 2021, cette insti-
tution bancaire a fait une sortie dans
laquelle elle réfute les accusations for-
mulées à son encontre par le gendarme du
secteur bancaire en Afrique centrale.
« Tout en s’insurgeant contre ces allé-
gations diffamatoires, Banque Atlantique
Cameroun tient à rassurer sa clientèle et
l’ensemble de ses partenaires qu’elle
n’est associée et ne s’associera jamais, ni
de près ni de loin, à des faits constitutifs
de blanchiment de capitaux, et encore
moins à du financement du terrorisme »,
écrit la banque dans un communiqué. Dans
la perspective de redorer son image
écornée par cette affaire, Banque
Atlantique Cameroun dit avoir pris « acte
de l’ensemble des points soulevés par la
Cobac et s’engage à travailler d’arrache-
pied pour fournir sans délai à l’organe de
supervision bancaire toutes les informa-
tions de nature à lever d’éventuels doutes
sur la conformité de certaines opérations
». Figurant dans le classement des cinq
premières banques au Cameroun et les huit
premières dans la zone Cemac, Banque
Atlantique Cameroun a d’ailleurs introduit
un recours de contestations des sanctions
qui lui ont été infligée, indique une source
interne.
Financement du terrorisme
Rappelons que la base des sanctions
prononcées par la Cobac, il ressort que le
Cameroun, locomotive économique de la
sous-région avec plus de 40 % du Produit
intérieur brut (PIB) de la Cemac est le plus
touché avec 9 banques dont 2 ont reçu les
blâmes sur les 12 établissements d’épargne
et de crédit sanctionnés. Le gendarme du
secteur bancaire en Afrique centrale a eu
la main lourde à l’endroit de certains diri-
geants de banques qui s’en sortent avec de
lourdes sanctions, notamment le président
du conseil d’administration, le directeur
général et le directeur général adjoint de
Banque Atlantique Cameroun blâmés pour
non-respect d’une injonction.
Le président et les membres du conseil
d’administration, ont été démis de leurs
fonctions pour « manquements graves aux
règlements relatifs à la lutte contre le
blanchiment d’argent et le financement
du terrorisme ». De même, le président du
conseil d’administration et le directeur
général du Crédit communautaire
d’Afrique (CCA) ont reçu un blâme pour
défaut d’autorisation préalable alors que
l’administrateur provisoire de la National
Financial Credit (NFC), a reçu un avertisse-
ment pour « défaut de vigilance en matiè-
re de lutte contre le blanchiment d’argent
et le financement du terrorisme ». Les
autres établissements d’épargne et de cré-
dit en l’occurrence, Apesa Fund, C4ED,
Sofin Gie, CCEC, CEC, Sofined ont chacun
reçu un blâme pour « non-respect des obli-
gations réglementaires d’alerter le secré-
tariat général de la Cobac et de lui com-
muniquer tout rapport adressé aux
organes exécutif ou délibérant », avait
précisé le régulateur.
Ahmed MBALA
La Banque Atlantique rejette les accusations de la Cobac
Blanchiment d’argent
Le Messager no
5867 Mardi 12 Octobre 2021
Page 7 Le Messager
Curiosités autour d’un vaccin
Paludisme
Le «Mosquirix», vaccin
promu par l’Organisation mon-
diale de la santé présente un
taux d’efficacité de 30 pour
cent après quatre prises.
«Le vaccin antipaludique pourrait être
un complément important aux stratégies
de lutte actuelles.» Ainsi est apprécié le
«Mosquirix» vaccin présenté depuis
quelques jours comme la solution à la
lutte contre le paludisme qui fait deux
millions de contaminations et cause plus
de 600 mille décès par an en Afrique. Le
rapport des recherches commandées et
financées par Glaxo Smith Kline biological
(Gsk) et Path malaria vaccine initiative
(Miv) renseigne que le vaccin RTS, S/AS01
(nom clinique du vaccin) existe depuis
l’année 2014. Résultats des essais réalisés
dans onze pays africains entre 2011 et
2012. Si l’étude souligne la nécessité d’un
vaccin pour éliminer le paludisme en
Afrique, elle révèle aussi que
«Actuellement, il n’existe pas de vaccin
antipaludique homologué, mais
RTS,S/AS01 le vaccin candidat antipalu-
dique le plus avancé fait actuellement
l’objet d’essais cliniques de phase trois
chez les nourrissons et les enfants dans
sept pays africains.» La même étude
indique que l’efficacité vaccinale varie
entre 12 et 18 mois, selon les sujets.
Les résultats rendus publiques par Glaxo
Smith Kline biological et Path malaria vac-
cine initiative indiquent que chaque per-
sonne ayant reçu les quatre doses prévues
présente un taux innocuité d’environ 30
pour cent au cours des 18 mois suivant la
prise du vaccin. Cette efficacité se réduit
à 10 pour cent dix ans après. «L’efficacité
du vaccin contre le paludisme grave chez
les enfants est de 34 à 41 pour cent. Chez
les nourrissons l’efficacité contre le palu-
disme clinique est de 27 pour cent.» La
même étude signale également la surve-
nue de nombreux cas de méningite après
la prise des doses vaccinales. Des cas liés à
«l’inflammation des tissus tapissant le
cerveau et la moelle épinière chez les par-
ticipants à l’essai recevant le RTS,S/AS01
que chez ceux recevant le vaccin témoin.»
Assainissement et mesures
préventives
Médecin en service à la délégation
régionale de la santé pour le centre, le
Docteur Ambroise Stephane Zang explique
à cet effet qu’il est difficile à l’heure
actuelle d’éradiquer le paludisme seule-
ment avec la chimio prophylaxie et la vac-
cination. «L’éradication du paludisme
passe par l’assainissement de notre envi-
ronnement.» La même source préconise
l’éradication de l’agent transmetteur du
paludisme en aspergeant les habitations
avec des insecticides et en dormant sous
des moustiquaires imprégnées. Des prati-
ciens qui proposent l’utilisation généra-
lisée des mesures préventives et l’intensi-
fication des traitements à base d’artemisi-
ne. «Un traitement antipaludique efficace
qui, depuis l’année 2000, a réduit la char-
ge mondiale du paludisme de 45 pour cent
dans tous les groupes d’âge et de 51 pour
cent chez les enfants.» souligne le Docteur
Ambroise Stephane Zang Dememe qui sou-
ligne que «le Mosquirix est un dérivé
d’une protéine d’une forme infectante du
plasmodium recombinée à un antigène de
surface de l’hépatite B. »
Au plan commercial, «l’homologation»
du vaccin Mosquirix par l’Organisation
mondiale de la santé (Oms), sept ans après
sa découverte met en jeu de gros intérêts
financiers. «Pour l’instant, souligne une
source sous anonymat, les bailleurs de
fonds proposent de financer la production
et la distribution du vaccin à hauteur de
80 pour cent. Les 20 pour cent restant
seront déboursés par les Etats sollicitant
les doses vaccinales.» Une offre qui fait
suite aux difficultés d’accès aux médica-
ments pour la prise en charge des formes
graves tandis que l’offre en produits san-
guins se raréfie.
Joseph OLINGA N.
En marge de la troisième
édition du Forum des gouver-
neurs du bassin du lac Tchad,
la Directrice régionale de
l’Unfpa pour l’Afrique de
l’Ouest et du Centre a rencon-
tré les professionnels des
médias à Yaoundé.
Au menu des échanges entre Argentina
Matavel Piccin, Directrice Régionale de
l’Unfpa pour l’Afrique de l’Ouest et du
Centre et les professionnels des médias au
Cameroun dans un hôtel huppé de
Yaoundé, le point de ses audiences avec
certains membres du gouvernement du
pays. Au rang desquels : le Premier
ministre, chef du gouvernement ; ministre
des Relations Extérieures (Minrex) ;
ministère de l'Economie, de la
Planification et de l'Aménagement du
Territoire (Minepat), ministère de la jeu-
nesse et de l'éducation civique (Minjec);
ministère de la Santé publique(Minsanté).
Egalement, les perspectives de cette agen-
ce onusienne dans le pays. « Nous nous
sommes attelés à rencontrer les parte-
naires principaux qui entourent le travail
de l’Unfpa au Cameroun. Nous voulions les
remercier de la coopération mais aussi
échanger sur les statuts des programmes
de coopération que nous entretenons »,
explique Argentina Matavel Piccin.
Au Cameroun particulièrement, le man-
dat de l’Unfpaest axé sur trois résultats de
coopération très clairs : appui technique
et financier pour la réduction et préven-
tion de toute mortalité maternelle évi-
table ; zéro besoin non satisfait en planifi-
cation familiale qui concerne l’accès aux
méthodes de contraception moderne pour
chaque femme qui en exprime le désir
pour éviter les conséquences néfastes qui
pourraient découler de ce manque ; la
lutte contre les violences basées sur le
genre: « On veut arriver à zéro violence
basée sur le genre d’ici 2030. C’est un
projet ambitieux, on le sait. Mais c’est
possible avec l’engagement de tout le
monde ». Pour Argentina Matavel Piccin et
l’Unfpa, les VBG inclut le mariage
d’enfants. « Toute personne en dessous de
18 ans est considérée comme enfant dans
tous les pays membres de l’Organisation
des Nations Unies y compris le Cameroun.
Les jeunes doivent pouvoir aller à l’école,
grandir avant de commencer à avoir leur
famille. Donc les VBG par les mutilations
génitales féminines, les fistules obstétri-
cales qui frappent surtout les jeunes filles
dont le corps physique n’est pas encore
prêt de porter une grossesse », précise la
directrice régionale de l’Unfpa.
Gage d’un développement durable
« Notre action est sur la personne des
jeunes parce que la grande partie de la
population camerounaise comme en
Afrique de l’Ouest et du centre est jeune,
75% de la population est en dessous de 24
ans. C’est cette population qui nous donne
l’espoir défaire un changement durable »,
souligne Argentina Matavel Piccin. Avant
les professionnels des médias, la directrice
régionale de l’Unfpa a rencontré les
jeunes qui lui ont présenté leur program-
me. « Si on peut les amener à comprendre
les enjeux, l’intérêt qu’ils ont à adopter
les méthodes modernes de contraception,
d’accéder aux centres de santé pour les
soins de santé sexuelle et de reproduction
; d’éviter les violences les uns contre les
autres, on peut arriver au résultat
escompté soit un pays en paix, uni comme
tout le monde le veut », conclut-elle. Le
programme de l’Unfpa a par ailleurs indi-
qué madame Matavel Piccin, travaille avec
les jeunes dans l’Extrême nord, Nord-
ouest, Sud-ouest, etc. « c’est un travail
qui nécessite la présence de tous les par-
tenaires autour de nous, le gouvernement,
les communautés… »
En fonction des missions de chaque
département ministériel en adéquation
avec le mandat de l’organisation, les
entretiens avec la directrice régionale ont
porté sur les solutions pratiques et nova-
trices pour atteindre les objectifs visés. Au
centre des préoccupations, la « déstabili-
sation » dans certaines parties du pays ; la
réinsertion sociale des jeunes notamment
« ceux qui veulent changer de vie après
avoir réalisé qu’ils s’étaient engagés dans
des activités qui ne sont pas correctes
pour leur développement et leur épanouis-
sement. On a pris connaissance du Plan
stratégique du gouvernement qui a aussi
comme pilier N°2, le développement du
capital humain qui inclut tous ces aspects
de la santé, de l’éducation. On a parlé
aussi de l’appui technique de l’Unfpa au
recensement qui aura lieu bientôt au
Cameroun selon le plan du gouvernement
», résume madame Matavel Piccin accom-
pagnée dans sa tournée de Madame Siti
Batoul Oussein, Représentante Résidente
de l’Unfpa au Cameroun.
Nadège Christelle BOWA
Argentina Matavel Piccin mise sur les jeunes
Cameroun
Focal
Intérêts financiers
Sur le plan financier les droits exclusifs du vaccin Mosquirix sont détenus par la firme Glaxo Smith Kline biologicals S.A (Gsk) qui
est le développeur de la molécule. Au cours des dix prochaines années la firme va partager les droits financiers avec son partenai-
re Path Malaria vaccine initiative (Mvi). La Path malaria vaccine initiative ayant financé les essais réalisés dans 11 pays africains.
Pour se faire, la Mvi a reçu des subventions de la Fondation Bill et Melinda Gates. Des subventions destinées aux essais et à
l’indemnisation. Des conflits d’intérêt sont d’ores et déjà perceptibles. Les firmes espagnoles JJA et PAL revendiquent des droits
dans ce qui apparaît comme une grosse opération commerciale. Les deux firmes déclarent avoir participé aux recherches avec
des financements octroyés par le gouvernement Catalan et l’Agence internationale pour le développement et la coopération.
Dans le même temps, d’autres firmes européennes et américaines réclament des droits dans la commercialisation du vaccin et
soutiennent avoir des accords commerciaux avec Path Malaria vaccine initiative (Mvi) entre autres Wellcome trust, l’Usaid, la
Fondation Bill & Melinda Gates, la Malaria Clinical Trial Alliance et la Fondation Biomérieux. Des partenaires techniques et finan-
ciers qui aspirent tous au pactole que doit générer la commercialisation du vaccin à polémiques. Dans le même temps, un
conglomérat de firmes européennes et américaines indique être les inventeurs du Mosquirix et dénoncent la cession des droits
exclusifs à Glaxo Smith Kline.
J.O.N.
Le Messager no
5867 Mardi 12 Octobre 2021
Page 8 Le Messager
La méthode Manaouda Malachie au scanner
Santé publique
Entre l’accent sur la discipli-
ne, l’éthique et la déontologie
du personnel de santé, le
développement des infrastruc-
tures sanitaires dans les dix
régions du Cameroun et la
guerre déclarée aux incohé-
rences dans le système de for-
mation au sein des écoles
publiques et privées, le
ministre de la Santé publique,
s’active bon an mal an, à la
mise en œuvre d’une politique
axée sur les résultats.
Bienvenue dans la clinique de l’effica-
cité ! Ce n’est ni une campagne marke-
ting, ni le nom de baptême d’un thriller
encore moins celui d’un polar américain.
Mais c’est peut-être à cette expression
choc qu’on pourrait assimiler l’hyper acti-
vité de Manaouda Malachie. Du moins pour
ces quatre derniers mois où le ministre de
la Santé publique brille de plus en plus par
des actions et des mesures à n’en plus
finir. C’est à croire qu’on est sorti de la
chronique mondaine à laquelle la gestion
des fonds destinés à la lutte contre le
Covid-19 et son lot de scandales et de
procès nous ont emmurés, pour parler de
travail sur le terrain proprement dit.
Du haut de sa stature de responsable de
l’élaboration et de la mise en œuvre de la
politique du Gouvernement en matière de
santé publique, l’homme s’est engagé dans
la redynamisation de l’action de ce
ministère très sensible. A ceux qui y voient
un coup d’éclat pour redorer son blason, le
spécialiste qu’il est, croit dur comme fer
qu’il y’a lieu de donner un coup d’accélé-
rateur à l’extension du processus couver-
ture sanitaire du territoire national en
dépit des heurts et des écueils connus
depuis Mathusalem.
Développement du système de santé
Il y’a quelques semaines, il a rencontré
les directeurs des écoles publiques et
privées placées sous sa tutelle afin de faire
le point sur l’année académique antérieu-
re et fixer le cap pour la nouvelle année.
Conscients que les infirmiers, sages-
femmes/maïeuticiens et médico-sanitaires
sont incontournables dans le processus de
prise en charge des patients dans les for-
mations hospitalières,le développement du
système de santé est donc largement tri-
butaire du niveau de formation et des
compétences des hommes et des femmes
qui constituent les ressources humaines.
C’est pourquoi pour cette 23ème édition
du conseil de direction des écoles de for-
mation, le patron de la santé publique en
a profité pour décrier certaines pratiques
peu recommandables dans le mode de
gestion des écoles de formation à savoir :
« les inscriptions qui se font en marge des
procédures en vigueur au Minsante ; le
non-respect du quota horaire prévu pour
la dispensation de certaines matières ;
l’utilisation des enseignants non agréés
aux profils douteux et le non-respect des
taux de scolarité arrêtés par voie régle-
mentaire ».
Tout en recommandant d’éviter ces
pratiques regrettables, il a demandé de
mettre tout en œuvre pour pallier ces
insuffisances en explorant de nouvelles
approches pédagogiques telle « le challen-
ge qualité » dans la formation des person-
nels de santé ; en examinant le système
d’évaluation des apprenants tant en cours
qu’au terme de la formation et en par-
achevant le processus de révision des cur-
ricula par la validation et l’adoption de
nouveaux curricula, à même de répondre
au système de santé en cours de transfor-
mation.
Réinstaurer la discipline et la
ponctualité
Autre cheval de bataille, les retards et
l’absentéisme. Déterminé à briller par
l’efficacité de ses collaborateurs dans leur
capacité à se rendre disponible pour servir
les usagers et faire régner l’éthique au
sein de son département ministériel,
Manaouda Malachie s’engage à sanctionner
les brebis galeuses.C’est tout le sens à
donner à l'« Opération zéro retard » ins-
truit par ses soins. Ce après plusieurs rap-
pels à l’ordre fait pendant les réunions de
coordination. L’objectif recherché est clair
: « réinstaurer la discipline, l’assiduité,
et la ponctualité pour un rendement opti-
mal au poste », martèle-t-il non sans pro-
mettre de veiller personnellement à
l’application des sanctions à l’encontre
des contrevenants.
Quid de l’éthique et de la déontologie
administrative ? Dans un environnement où
des scandales éclatent à n’en plus finir
dans les formations hospitalières (de réfé-
rence), le Minsante, au-delà de la mission
prescrite aux responsables qui est celle de
maintenir l’hôpital à flots dans un parfait
équilibre entre l’offre sans cesse qualitati-
ve de soins, la stabilité financière de la
formation sanitaire et la solvabilité des
patients qui ont d’abord besoin de soins,
l’accent est porté sur la responsabilité et
la rectitude morale auxquels sont astreints
ces « sauveurs de vie ». La scabreuse et
ubuesque affaire Hilaire Ayissi Mengue, du
nom du jeune homme de 22 ans dont la
famille accuse l’hôpital central de
Yaoundé, d’avoir mutilé sa dépouille, en
est une parfaite illustration. Informé,
Manaouda Malachie a décidé de la mise sur
pied, d’une commission interne d’enquête
conduite par l’inspecteur général des ser-
vices médicaux et paramédicaux, Dr Yves
Mathieu Zoa avec pour objectif de faire
toute la lumière sur cette affaire. Arguant
au passage qu’aucun état de grâce ne sera
accordé aux éventuels mis en cause.
Can 2021
Le relèvement du plateau technique des
établissements hospitaliers n’est pas en
reste. Finie la traversée du désert. La page
des plaintes et complaintes liées à la pro-
blématique des équipements dans les hôpi-
taux régionaux, est désormais tournée.
Soutenu par le gouvernement de la
République et certains partenaires au
développement, Manaouda Malachie se
montre déterminé à « poursuivre la mise
en œuvre de la volonté du président de la
République qui est celle d'offrir à ses
concitoyens des soins et services de santé
de qualité pour tous et partout, et cela
sous le prisme de l'Agenda de transforma-
tion du système de santé, le temps d'agir
».A trois mois de la prochaine Coupe
d’Afrique des nations (Can) que le
Cameroun abritera à partir de janvier
2022, le ministre de la Santé publique n’a-
t-il pas récemment procédé à la remise de
20 ambulances médicalisées destinées aux
formations sanitaires, désormais prêts à
accueillir ce prestigieux événement ?
C.T.
Les promesses tenues du Minsante
Hôpital régional annexe d'Edéa
Le scanner promis par
Manaouda Malachie lors de sa
visite de travail, le 11 juin
2021 dernier, est déjà dispo-
nible à Edéa.
Le service d'imagerie de l'Hôpital régio-
nal annexe d'Edéa a accueilli le 02 octobre
dernier son « nouveau-né » selon les
termes employés par le conseiller médical,
le Dr Jean-Baptiste Boumsong. « C'est un
scanner, de marque Siemens Healthineers
– Somatomgo-Now. Il est constitué de 16
détecteurs avec une assiette diagnostic
assez impressionnante» a révélé le prati-
cien. Cette dotation du ministère de la
Santé Publique vient combler une atteinte
maintes fois adressée par le directeur de
cette formation hospitalière, le Dr Jean
Gustave Tsagadigui. Le nouveau scanner «
va beaucoup nous soulager d'abord sur le
plan diagnostic, thérapeutique et le délai
de prise en charge…Avant, nous envoyions
tout simplement les patients à Douala pour
faire un scanner, ainsi que la prise en
charge. Maintenant, avec le nouveau scan-
ner, nous allons pouvoir faire les choses
sur place» a révélé le conseiller médical.
Finies donc désormais les tracasseries liées
aux évacuations sanitaires dans la capitale
économique du pays et surtout aux risques
de déplacement ce d’autant plus que,
selon certains spécialistes, la nationale N°
3 dont l’un des tronçons relie la ville
d’Edéa à Douala est réputée être la route
la plus meurtrière du Cameroun. Grâce au
scanner qui est un puissant outil de dia-
gnostic, les nombreux cas d'accidentés sur
cet axe de la mort seront désormais pris
en charge de façon rapide et efficiente.
Plateau technique
Toutefois, le numéro 2 de l'Hôpital
régional annexe d’Edéa a laissé entendre
que le scanner nouvellement mis à leur
disposition ne servira pas à l'usage exclusif
des populations de la ville d'Edéa. « Nous
attendons tous ceux qui auront besoin de
nos services. Le nouveau scanner n'est pas
limité à l'Hôpital régional annexe d'Edéa.
C'est un appareil que nous accueillons
pour tout le monde. Les gens peuvent se
déplacer de n'importe quelle ville» a-t-il
indiqué. Par cette dotation, le Dr
Manaouda Malachie relève une fois de plus
et de façon significative le plateau tech-
nique de l'hôpital de référence d’Edéa
désormais pourra adresser une riposte
conséquente aux pathologies digestives et
aux tumeurs de toutes natures.
Le personnel médical et les populations
se souviennent surtout de ce que, le 30
décembre dernier, le ministre de la Santé
Publique leur avait déjà octroyé d'autres
équipements de dernière génération
notamment une radio numérique et un
Echo-Doppler. Pour toutes ces marques
d'attentions soutenues, ils se préparent à
réserver au chef du département de la
santé du Cameroun un accueil des plus
chaleureux jeudi prochain, 14 octobre
2021, à l'occasion de sa descente dans la
ville lumière pour l'inauguration du scan-
ner qui fait déjà la fierté de tout le dépar-
tement de la Sanaga maritime.
Clément MBELEL
Le Messager no
5867 Mardi 12 Octobre 2021
Page 9 Le Messager
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On November 04, 2021 at 7:30 am,
By before the high court of Wouri in Douala
At the request of Mr. HELLE Evariste, Director of companies residing in Douala - BP 4157;
Which elects domicile for the purposes hereof and its consequences to the law office of his counsel,
Barrister TCHOFFO Alphonse, Lawyer at the Cameroon Bar association , office located in Douala-
Bonanjo, rue du Gouverneur CARRAS, GLOBAL SERVICES building, first floor, door 4, BP 1562, Tel: 6 79
86 52 16
AND UNDER:
• Of the large duly in enforceable form of the recognition of debt with mortgage allocation on the
land title N 33.105 / WOURI by Mr. NDOBU FANKOUA Daniel Baudoin for the benefit of Mr. HELLE
Evariste, of the directory N ° 3.382 received in Douala on December 22 and 30, 2015 by Florence
NJONGUE ETAME, notary in Douala, Firm located at 39, rue de la chambre de Commerce, 1st floor, KIT-
CHENER building, opposite Trésor Bonanjo, BP 12265 Douala;
• Of the exploit of command for the purposes of seizure of real estate of the Ministry of MOULOKO
Benjamin LONGUE, Bailiff at the Court of Appeal of the Littoral and the Courts of Instance of Douala,
BP: 2183 Douala, Tel: (237) 696 40 58 89, located at Rue CASTELNAU in front of the “PALACIO, ex-PRIVE
NIGHT CLUB” located between the Texaco Douala-bar station and the KING AKWA College on February
14, 2019;
• The specifications setting the conditions and modalities of adjudication of the building, subject of
land title N ° 33105 / of the Department of Wouri belonging in full ownership to Mr. NDOBU FANKOUA
Daniel Beaudoin registered on June 19, 2019 at the Registry of the Tribunal de Grande Instance of
Wouri;
• Judgment No. 430 / COM of the Wouri District Court rendered on September 16, 2021, which sets
the new auction date for the aforementioned building on November 04, 2021;
A public auction will be carried out to the highest bidder and the last bidder of the building designa-
ted below
DESIGNATION
The building concern is an undeveloped urban land located in Douala Vème, district of Bassa, at a
place called KOTTO, forming lot No. 07 of block 46, with a surface capacity of eight hundred square
meters (800), registered in the land register of the WOURI department, under N ° 33105 vol 167, fol 47
fully owned by Mr. NDOBU FANKOUA Daniel Beaudoin, Director of companies residing in Douala
PRICE
The above-named building will be auctioned under the charges and conditions indicated above on
the starting price of F CFA 9 600 000 (nine millions and sixty hundred francs);
Each auction is set at F C FA 100,000 (one hundred francs).
Made and written by the lawyer of the suing creditor
On October 11, 2021
Barrister Alphonse TCHOFFO
Lawyer
INFORMATIONS
* Barrister TCHOFFO Alphonse, Lawyer at the Cameroon Bar association, firm located in Douala-
Bonanjo, Tél 6 79 86 52 16 // 690 88 45 53;
* High court of Wouri at Douala;
* MOULOKO Benjamin LONGUE, Bailiff at the Court of Appeal of the Littoral and the Courts of
Instance of Douala, BP: 2183 Douala, Tel: (237) 696 40 58 89, located at Rue CASTELNAU in front of the
“PALACIO, ex-PRIVE NIGHT CLUB” located between the Texaco Douala-bar station and the KING AKWA
College on February 14, 2019;
Le 04 Novembre 2021 à 07heures 30 mn, par devant le Tribunal de Grande Instance du Wouri à
Douala
À la requête de Monsieur HELLE Evariste, Directeur de sociétés demeurant à Douala- BP 4157 ;
Lequel fait élection de domicile aux fins des présentes et ses suites au Cabinet de son conseil,
Maître TCHOFFO Alphonse, Avocat au Barreau du Cameroun, cabinet sis à Douala-Bonanjo, rue du
Gouverneur CARRAS, Immeuble GLOBAL SERVICES, premier étage, porte 4, B.P. 1562, Tel : 6 79 86 52 16
;
ET EN VERTU :
• De la grosse dûment en forme exécutoire de la reconnaissance de dette avec affectation hypothé-
caire sur le titre foncier N 33.105/WOURI par Monsieur NDOBU FANKOUA Daniel Baudoin au profit de
Monsieur HELLE Evariste, du répertoire N° 3.382 reçue à Douala les 22 et 30 Décembre 2015 par Maître
Florence NJONGUE ETAME, notaire à Douala, Etude sise au 39, rue de la chambre de Commerce, 1er
étage, immeuble KITCHENER, face Trésor Bonanjo, BP 12265 Douala ;
• De l’exploit de commandement aux fins de saisie immobilière du Ministère de Maître MOULOKO
Benjamin LONGUE, Huissier de Justice près la Cour d’Appel du Littoral et les Tribunaux d’instance de
Douala, BP : 2183 Douala, Tél : (237) 696 40 58 89, sise à Rue CASTELNAU en face du « PALACIO, ex-
PRIVE NIGHT CLUB » situé entre la station Texaco Douala-bar et le Collège KING AKWA en date du 14
Février 2019 ;
•Du cahier des charges fixant les conditions et modalités d’adjudication de l’immeuble, objet du
titre foncier N° 33105 /du Département du Wouri appartenant en toute propriété à Monsieur NDOBU
FANKOUA Daniel Beaudoin enregistré le 19 Juin 2019 au Greffe du Tribunal de Grande Instance du
Wouri ;
•Du jugement n° 430/COM du Tribunal de Grande instance du Wouri rendu le 16 septembre 2021,
lequel fixe la nouvelle date d’adjudication de l’immeuble susvisé au 04 Novembre 2021 ;
Il sera procédé à la vente aux enchères publiques au plus offrant et dernier enchérisseur de
l’immeuble ci-après désigné :
DESIGNATION
L’immeuble dont s’agit est un terrain urbain non bâti situé à Douala Vème, quartier de Bassa, au
lieu-dit KOTTO, formant le lot N° 07 du bloc 46,d’une contenance superficielle de Huit cent mètres,
carrés(800), immatriculé au livre foncier du département du WOURI, sous le N° 33105 vol 167, fol 47
appartenant en pleine propriété à Monsieur NDOBU FANKOUA Daniel Beaudoin, Directeur de sociétés
demeurant à Douala
MISE A PRIX
L’immeuble sus-désigné sera adjugé sous les charges et conditions sus-indiquées sur la mise à prix de
F CFA 9 600. 000(neuf millions six cent mille francs).
Chacune des enchères est fixée à F C FA 100.000(cent mille francs francs).
Fait et rédigé à Douala par l’avocat du créancier poursuivant
Le 11 octobre 2021
Maître Alphonse TCHOFFO
RENSEIGNEMENTS
*Maître TCHOFFO Alphonse, Avocat au Barreau du Cameroun, cabinet sis à Douala-Bonanjo, Tel : 6
79 86 52 16 //690 88 45 53
*Tribunal de grande instance Du Wouri
* Maître MOULOKO Benjamin LONGUE, Huissier de Justice près la Cour d’Appel du Littoral et les
Tribunaux d’instance de Douala, BP : 2183 Douala, Tél : (237) 696 40 58 89, sise à Rue CASTELNAU en
face du « PALACIO, ex-PRIVE NIGHT CLUB » situé entre la station Texaco Douala-bar et le Collège KING
AKWA
Page 10 Le Messager
Le Messager no
5867 Mardi 12 Octobre 2021
Crise anglophone : le Cameroun sans les Anglophones n’est pas le Cameroun
Par Jean-Simon ONGOLA
OMGBA*
Le 1er octobre 2021 a été une journée
de désinformation massive. La rébellion
sécessionniste a usé des réseaux sociaux
pour la diffusion de fake news afin
d’influencer les opinions publiques, les
pays étrangers et les organisations interna-
tionales. Premièrement, ce qui convient
de rappeler aux uns et aux autres,
Camerounais anglophones et franco-
phones, nous avons tous du sang sur les
mains. Le sang des membres des forces de
défense et de sécurité tombés sur le
champ d’honneur pour la défense de notre
pays. Le sang de nombreux civils-parmi
lesquels des enfants massacrés- pris en
otage dans une folie meurtrière. Le sang
de jeunes Camerounais, ambaboys, dont le
motif de lutte reste bien souvent incertain
: le font-il pour des raisons politiques ou
par appât du gain ? Car nous savons
aujourd’hui qu’ils sont souvent, pour nom-
breux d’entre eux embrigadés par des
entrepreneurs du grand banditisme à des
fins mercantiles et de gain facile. On com-
prend l’attraction des messages sécession-
nistes sur une jeunesse misérable, semi-
scolarisée à qui l’on offre des profits
immédiats du pillage, du kidnapping et
d’autres activités économiques illicites.
Deuxièmement, cette crise sécuritaire
affecte et pèse sur les dépenses de l’Etat.
Le niveau des interventions des ressources
publiques hypothèque gravement nos
capacités d’investissement dans des sec-
teurs vitaux pour le développement du
Cameroun. Le décret du Premier Ministre
Chef du Gouvernement, signé le 2 sep-
tembre 2019, déclarait les régions de
l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-
Ouest « zones économiquement sinistrées
». Ceci induit des financements colossaux
et un effort collectif du peuple camerou-
nais qui paie cash les égarements de
quelques activistes aux desseins criminels,
vivant confortablement et en toute sécu-
rité au Cameroun et à l’étranger. Les choix
politiques faits dans le passé ont peut-etre
conduit à cette situation. Mais la main ten-
due du gouvernement et les efforts du
Président Paul Biya, font que les raisons
objectives qui ont provoqué cette crise ont
perdu de leur consistance. Certes, elle est
loin d’être achevée compte tenu des res-
sentiments et des oppositions sur des ques-
tions fondamentales. Mais c’est le peuple
camerounais qui paie le coût économique
de cette crise. Un véritable gâchis.
Troisièmement, les déplacés internes
de la crise anglophone sont disséminés sur
l’ensemble du territoire vivant avec la
peur au ventre, dans la précarité et une
grande désespérance, inquiets pour le
futur. Cependant, les tensions qui mar-
quent la diffusion sur les réseaux sociaux
des massacres perpétrés par les ambaboys
contre les membres de nos forces de
défense originaires des communautés qui
accueillent de nombreux déplacés, ne peu-
vent pas être mis entre parenthèse, fut-ce
pour un peu de temps. Le « nous
accueillons les Anglophones ici » et le « les
ambaboys tuent nos enfants » sont des cris
de colère qui peuvent se transformer en
un rejet comme le redoute opportunément
le Premier Ministre Chief Dr. Joseph Dion
Ngute. La duplicité de certaines commu-
nautés dans les régions anglophones est
d’autant plus grande que le sentiment que
les criminels ambaboys sont protégés par
leurs clans ne cesse de grandir. Dans ce
climat qui se tend, des menaces pèsent sur
le « vivre ensemble » entre déplacés et
communautés d’accueil, avec en toile de
fond un rejet. Il y’a tout lieu de s’inquié-
ter de l’éventualité de réactions violentes
ici et là.
Néanmoins, une certitude demeure : le
désir le plus profond de nos compatriotes
des régions anglophones, victimes de la
violence, vivant dans la peur et affrontant
la haine de ceux qui ont choisi de vivre en
marge des lois de la République, est de
voir le retour de la paix. Le moment est
venu de savoir où nous allons et ce que
nous voulons. Quelle force faut-il éveiller
pour mettre un terme à cette boucherie et
trouver ensemble une solution durable ? La
récente visite du Premier Ministre dans les
régions en crise débouchera probablement
sur une réflexion d’ensemble sur les sujets
et le rythme de leur résolution. Depuis
2016, le gouvernement a pris des mesures
commandées par la gravité de la situation,
afin de rétablir l’ordre public, protéger les
biens et les personnes-ce qui ne va pas
sans de réelles difficultés- et sauvegarder
l’intégrité territoriale. Lors du grand
Dialogue National, la volonté du gouverne-
ment d’asseoir un dialogue franc et sincè-
re y compris avec les groupes armés a été
acté. Le choix de la dédiabolisation des
sécessionnistes n’aura échappé à person-
ne. La récente sortie malheureuse de
Tibor Naguy qui déclare « nous savons
tous comment la crise du Southern
Cameroon se terminera. Les Anglophones
gagneront leur droit soit dans une véri-
table fédération soit dans un état sépara-
tiste. Qu’il s’agisse de semaines, de mois,
d’années ou de décennies » J’aurais été
tenté d’ajouter avec des milliers de morts.
On ne peut pas demander à une girouette
de faire mieux que Tibor Naguy. Si nous ne
pouvons pas nous fier à ses propos et aux
diverses positions contradictoires auquel
ce fonctionnaire américain-en poste à
Yaoundé dans les années 1990-, nous a
habitué sur la crise anglophone, force est
de constater que M. Naguy fait preuve
d’un cynisme et d’une méconnaissance
abyssale de l’histoire du Cameroun. Ses
propos sont d’un mépris et d’une condes-
cendance inacceptables vis-à-vis de tous
ceux qui œuvrent pour la paix. Il serait
souhaitable que Tibor Naguy prenne des
conseils plus avisés auprès d’amis de
longue date qu’il a au Cameroun, pour
éclairer sa vision partisane et dramatique-
ment biaisée de la crise du Noso. En lui
rappelant au passage que la perception
des Anglophones sur ce sujet n’est pas
aussi uniforme qu’il semble le croire.
Quoi qu’il en soit, il appartient aux
Camerounais de régler les affaires qui les
concernent. Malgré les divergences, un
dialogue avec les acteurs politiques de
l’intérieur du pays et de la diaspora est
nécessaire et possible. Aucun pays étran-
ger ne peut se substituer au peuple came-
rounais pour la résolution. Les difficultés
de la médiation suisse l’ont montré à suffi-
sance. Le dialogue suppose cependant le
renoncement préalable à la violence sans
aucune condition. Vouloir placer sur la
balance l’armée républicaine et une nébu-
leuse de groupes armés dont on sait
aujourd’hui qu’ils sont à la solde de ban-
dits qui n’ont rien à voir avec une quel-
conque revendication politique est inad-
missible. Le mode opératoire des groupes
armés dans les régions du Noso rappelle
celui des FARC en Colombie, contrôlés
durant des décennies par des narcotrafi-
quants. Il n’y a aucune contradiction entre
être ouvert au dialogue politique mais
favorable à une action publique musclée
et impitoyable dans la lutte contre la gran-
de criminalité. Après quatre ans d’effroi et
d’angoisse, le drapeau camerounais écla-
boussé du sang des innocents que tuent les
groupes armés sous couvert de la séces-
sion, flotte en pleurant ses morts. Face
aux tueries qui persistent, seul le dialogue
nous permettra d’échapper
au piège mortifère de la terreur, de la
haine et du chaos, où tente de nous
conduire une minorité d’activistes crimi-
nels. Mais la paix peut-elle naitre d’actions
militaires redoutées et imposées ? Une
conviction cependant persiste : la paix
doit naitre et se construire à l’intérieur
des communautés, à travers des ren-
contres et concertations avec l’ensemble
du corps social. Mais il sera difficile voire
impossible de dialoguer si nous nous accro-
chons avec arrogance à l’idée que nos
capacités militaires, technologiques, logis-
tiques et humaines de l’armée camerou-
naise sont supérieures à celles de la rébel-
lion. Le caractère asymétrique de ce
conflit nous appelle à plus de réserve et de
prudence au-delà du professionnalisme
que l’on reconnait à notre armée. Les
graves incidents survenus lors de la
tournée du Premier Ministre Chief Dr.
Joseph Dion Ngute dans la région du Nord-
Ouest après une étape plutôt paisible dans
le Sud-Ouest révèlent le grave malaise au
sein de la communauté anglophone de
l’ancien Cameroun méridional. On observe
depuis le début de la crise des régions
anglophones la montée des antagonismes
et un clivage ethnique sans cesse grandis-
sant entre populations du Nord-Ouest et
les SAWA du Sud-Ouest. L’exacerbation de
la haine tribale ne s’explique pas seule-
ment du fait des différences culturelles et
sociales mais porte sur les solutions à
apporter à la crise actuelle. Des opposi-
tions fortes subsistent dans la perception
et l’approche des questions fondamen-
tales. Souvenons-nous de l’accueil glacial
et hostile réservé à la communication du
Chairman John FRU NDI, lors du grand
Dialogue National par la quasi-totalité des
délégués venus du Sud-Ouest. « The All
Anglophone Conference » est une étape
incontournable sur la route du retour de la
paix. La prise en compte et la reconnais-
sance de la pertinence de certaines
réformes demandées par une partie de la
classe politique anglophone et même fran-
cophone n’est pas synonyme de l’accepta-
tion de la remise en cause de l’unité du
Cameroun.
La fin du terrorisme ne peut être garan-
tie par les seuls acteurs politiques qui ne
contrôlent pas souvent ni toujours les opé-
rations terroristes, qu’ils sont nombreux à
condamner. Le dialogue doit se construire
autour de la table avec l’ensemble des
protagonistes de la crise du NOSO. Il y’a
certes un risque à heurter une opinion
publique dominante profondément atta-
chée à l’unité du pays, partisane d’une
solution militante quoi qu’il en coute. Mais
rappelons-nous que le Cameroun sans nos
compatriotes de Nkambe, Kumbo, Jakiri,
Mamfe, Limbe, Tiko n’est pas le
Cameroun. Cependant, une occupation
systématique des territoires par nos forces
de défense accompagnée de la pacification
nécessaire est une contrainte pour réussir
la reconstruction du NOSO. Une démarche
permanente afin d’examiner la question
de façon réaliste voire audacieuse est un
palier indispensable pour la paix. Ecouter
et discuter n’est pas adhérer mais élargir
le champ de l’information susceptible de
contribuer à l’édification de la paix.
Abdiquer notre responsabilité morale et
nous abriter derrière nos certitudes peut
s’avérer une grave erreur pour le
Cameroun tout entier, Anglophones et
Francophones.
*Homme politique
Lesavisémis
danscespages
n’engagentqueleurs
auteurs
Le Messager no
5867 Mardi 12 Octobre 2021
Page 11 Le Messager
Le Cameroun maintient la pression sur la Côte d’Ivoire
Eliminatoires Mondial 2022
Les Lions Indomptables se
sont imposés contre Les
Mambas du Mozambique (1-0)
hier lundi 11 octobre, lors de
la 4e journée du 2e tour des
éliminatoires de la Coupe du
Monde Qatar 2022. Une victoi-
re qui leur permet de conser-
ver la 2e place de la poule D,
derrière le Côte d’Ivoire (vain-
queur 2-1 contre le Malawi).
Malgré leur voyage plus que tardif
(moins de 24 heures avant le match), les
Lions Indomptables ont assuré l’essentiel,
en s’imposant sur la plus petite des
marges. Le seul but de la partie est signé
Michael Ngadeu-Ngadjui, sur un corner de
Moumi Ngamaleu, mal dégagé du point par
Ernan Siluane (68e minute). Un but qui
arrive comme une délivrance, après un
mauvais début de match des hommes
d’António Conceição. En effet, pendant les
35 premières minutes, le Mozambique
contrôle le jeu. Il profite par ailleurs des
multiples pertes de balle de Ngadeu-
Ngadjui et Zambo Anguissa entre autres,
pour multiplier les assauts dans le camp
camerounais. Un comportement qui
tranche largement avec le jeu ultra défen-
sif proposé au match aller. Qu’à cela ne
tienne, les protégés d’Horácio Gonçalves
ne concrétisent pas leur temps fort.
Illustration à la 14e minute, où le joueur
mozambicain fait une passe dans le dos de
son partenaire, après une récupération de
balle à l’entrée de la surface camerounai-
se. Pendant plus d’une demi-heure de jeu,
Les Mambas ont au moins 4 opportunités
d’ouvrir le score, mais ils pêchent toujours
à la dernière passe.
Bien que dominés, les Camerounaisont
quelques possibilités de contre-attaque,
qu’ils exploitent mal.Mais après avoir subi
le jeu, Vincent Aboubakar est ses coéqui-
piers mettentenfin le pied sur le ballon.
D’ailleurs, à la 41e, le capitaine a l’occa-
sion d’ouvrir le score, en déviant un coup
de tête de Toko Ekambi (sur un centre de
Fai Colins). Malheureusement, le ballon
passe juste au-dessus. Mais au retour des
vestiaires, le jeu s’équilibre plutôt, malgré
les entrées en jeu d’Yvan Neyou (sortie de
Martin Hongla), James Léa-Siliki (Choupo-
Moting) et Christian Bassogog (Toko
Ekambi).
Plus de peur que de mal
A la 57e, le Mozambique à une nouvelle
occasion d’ouvrir le score, mais la frappe
(à l’entrée de la surface) de Francisco
Simbine est renvoyée par Devis Epassy.
Juste 5 minute plus tard, Geny Catamo
croit convertir un centre de Dayo Antonio,
mais il bute sur NouhouTolo, alors
qu’Epassy est pris à contre-pied. La répon-
se camerounaise intervient à la 64e, sur
une frappe enroulée de Léa-Siliki, qui
atterrit dans les mains de Siluane. Après
l’ouverture du score de Ngadeu-Ngadjui,
Stéphane Bahoken (entré à la 57e à la
place d’Aboubakar) manque deux occa-
sions de faire le break (78e et 86e).
Des occasions vendangées qui auraient
pu coûter cher au Cameroun. Car, dans les
secondes qui suivent, un attaquant
mozambicain reprend un centre venu de la
droite, mais trouve la jambe de Moukoudi,
alors que le gardien est une fois de plus
pris à contre-pied. Plus de peur que de
mal pour les quintuples champions
d’Afrique, qui résistent jusqu’au coup de
sifflet final. Avec désormais 9 points au
compteur, ils conservent la 2e place du
groupe D, derrière la Côte d’Ivoire (10
points). Avec respectivement 3 et 1 points,
le Malawi et le Mozambique disent adieux
à une qualification à la Coupe du Monde,
car ils ne peuvent plus atteindre la 1ère
place.
Le Prince FOGUE
Benzema et Mbappe offrent le trophée à la France
Ligue des nations
Si la France a pu soulever le
trophée de cette compétition
dimanche à Milan, c'est en
grande partie grâce à son duo
offensif qui s’est montré déci-
sif comme en demi-finale,
trois jours plus tôt.
Ce n’est pas vraiment le trophée que
les Bleus voulaient aller chercher en 2021,
mais il a au moins le mérite de rendre
l'année des hommes de Didier Deschamps
beaucoup moins terne. Plus de trois mois
après l’énorme désillusion de l’élimination
en huitième de finale de l’Euro contre la
Suisse, l’équipe de France a remporté la
deuxième Ligue des Nations de l’histoire
grâce à sa victoire contre l’Espagne ce
dimanche (2-1). Les Bleus succèdent au
Portugal, vainqueur de la première édition
en 2019, à l’issue d’un scénario renver-
sant. Cette grande finale a pourtant long-
temps été fermée, comme en témoignent
les trois petits tirs (deux pour l’Espagne,
un pour la France) comptabilisés à l’issue
des 45 premières minutes. Comme on pou-
vait s’y attendre, la Roja a confisqué le
ballon (65% de possession sur l’ensemble
de la rencontre), sans trop savoir l’utiliser.
Mais ce qui rendu cette affiche stérile pen-
dant un long moment, c’est surtout l’inca-
pacité des Bleus à se projeter à la récupé-
ration du ballon.
Pendant plus d’une heure de jeu, les
Français ont seulement pu se mettre sous
la dent l’énorme occasion de Karim
Benzema dès la 7e minute, quand, lancé
en profondeur par Paul Pogba, le
Madrilène est parvenu à effacer Unai
Simon mais s’est retrouvé trop excentré
pour pouvoir frapper au but. Un frisson,
puis le néant… jusqu’à la 63e minute. À ce
moment, le match est entré dans une nou-
velle dimension. Il y a d’abord eu la barre
de Theo Hernandez, puis, sur l’action qui a
suivi, l’ouverture du score de
MikelOyarzabal, vainqueur de son duel
contre Dayot Upamecano, entré juste
avant la pause pour suppléer Raphaël
Varane, blessé.
Reconquérir le cœur des supporters
Dans une rencontre si fermée, on a
alors pensé que l’Espagne avait fait le plus
dur, mais c'était compter sans le talent
hors norme de Karim Benzema. Quelques
secondes après l’engagement, l’attaquant
des Bleus a décoché une merveille de frap-
pe enroulée depuis l’angle de la surface.
Dans un autre style, mais tout aussi splen-
dide et efficace, Kylian Mbappé s’est
chargé de terrasser la Roja en remportant
son face à face (avec bonus passement de
jambes) contre Unai Simon un petit quart
d’heure plus tard (80e).
Avec deux buts et deux passes décisives
en deux matchs, l’attaquant parisien, qui
avait notamment fait part de son mal-être
en Bleu dans une interview à L’Equipe il y
a quelques jours, a été décisif lors de ce
Final 4. Il illustre à merveille la semaine
des Bleus, qui sont parvenus, en l’espace
de deux rencontres, à reconquérir le cœur
de leurs supporteurs. Après ce titre acquis
de hautes luttes en Italie, les Bleus vont
devoir repartir au charbon le mois pro-
chain pour leur dernier match de l’année
contre la Finlande (le 16 novembre). En
cas de succès, il leur sera possible de se
qualifier pour la Coupe du monde au
Qatar. Histoire de se donner les moyens,
en décembre 2022, de garnir encore un
peu plus l’armoire à trophées.
C.T. avec Eurosport
Focal
Olivier Mbaizo sanctionné
Pour ce match retour contre le Mozambique, le sélectionneur a conservé la quasi-totalité de son effectif entrant de la rencontre
aller, à l’exception d’Olivier Mbaizo. Sans surprise, le latéral droit a perdu sa place de titulaire en lieu et place de Fai Colins. Ce
dernier, remplaçant du premier lors de la dernière sortie, s’était déjà montré plus performant que lui, en multipliant les centres.
Et pourtant, pendant 65 minutes, Mbaizo avait manqué la quasi-totalité de ses passes et centres. Comme au match aller, Fai
Colins s’est montré à la hauteur, offensivement et défensivement, même si la plupart de ses centres ont été renvoyés par la
défense adverse.
L.P.F.
Le Messager no
5867 Mardi 12 Octobre 2021
Page 12 Le Messager
Une compétition qui se bonifie avec le temps
Grand Prix Chantal Biya
La compétition était rendue
du 04 au 10 octobre 2021 à sa
21ème édition. 21 éditions
pour 20 ans d'existence, de
difficultés et de recherche
constante d'amélioration au fil
de ses rendez-vous. On en sort
aujourd'hui avec des améliora-
tions notables.
Avec l'arrivée hyper médiatisée
dimanche 10 octobre 2021 de la caravane
de cette 21ème édition du Grand Prix
cycliste international Chantal Biya sur le
boulevard de l'unité à Yaoundé, on est bien
loin des ambiances mièvres et du désamour
populaire qui ont prévalu les années
passées relativement aux semblables
compétitions organisées. Après les années
glorieuses de 1960 à 1980 par-là, les noms
retentissants des Pommier Boniface et
autre Nkono d'inoubliable mémoire sans
ignorer les sponsors mythiques de première
ligne à l'instar du savonnier Ccc, le cigaret-
tier Bastos, le brasseur Sabc (brasseries du
Cameroun) qui avec des gadgets publici-
taires déversés ici et là à l'occasion des
compétitions contribuaient encore plus à
attirer les foules, le cyclisme camerounais
par la suite est rentré dans un trou noir. Il
a perdu de sa vivacité et de son rayonne-
ment pour sombrer par manque d'imagina-
tion et de préservation de ses infrastruc-
tures, dans la gestion résignée et paresseu-
se des petits acquis de la notoriété.
Conséquence de tout ce laxisme, le
délabrement accentué du couvert routier
sur l'ensemble du pays, un désengagement
pour ne pas dire un jet d'éponge généralisé
de nombreux sponsors et une organisation
des courses au rabais par pur formalisme et
même suivisme des autres nations. Coup
dur suprême qui a fini par tuer l'amour
jadis total du public pour cette discipline
sportive. Même le retour en grâce initié au
mitan des années 90 par la célèbre indus-
trie de transformation du bois Ecam
Placages des italiens de Mbalmayo, n'aura
pas suffi malgré quelques succès et fulgu-
rances, à entretenir pour longtemps le feu
de la passion.
Honoré Yossi, la jeunesse gagnante
Il aura fallu la persévérance d'un Njele
François, passionné de la discipline pour
réveiller au-delà des combats d'arrière-
gardes et d'intrigues inutilement perni-
cieuses, la relance positive de cette disci-
pline sportive désertée par ses bienfai-
teurs. Tâche ardue qui l'a lancé malgré lui
dans les bras d'un sponsor d'Etat qui n'en
faisait qu'à sa guise. La fédération toute
puissante qu'elle pouvait être, n'avait tou-
jours pas la liberté de ses engagements et
restait pour beaucoup, tributaire des desi-
derata des administrations par trop forma-
listes au sujet de leur accompagnement
financier.Fort heureusement, l'arrivée du
jeune Yossi Honoré à la tête de la fédéra-
tion aura imprimé une toute autre dyna-
mique qui s'apprécie aujourd'hui. Fort de
son expérience à la tête de la Ligue régio-
nale du cyclisme du Littoral pendant un
sacré bail au cours duquel il a organisé de
multiples compétitions et su adapter sa
couenne à une certaine forme de diffi-
cultés, c'est sans surprise que son magistè-
re à la tête de la fédération nationale
gagne en notoriété.
D'une compétition à la recherche de ses
marques pendant un certain temps, le
Grand Prix international Chantal Biya est
devenu un rendez-vous fort couru. Avec 10
équipes participantes, 7 maillots en compé-
tition, des sponsors qui de plus en plus se
bousculent au portillon et des collectivités
territoriales gagnées par la frénésie de pro-
motion de leur localité, il y a là maintenant
autour de l'événement, une plus forte
attractivité jamais vue auparavant.
L'engouement populaire rencontré tout au
long des étapes, l'essai fort réussi de la
retransmission en direct à la télévision
nationale et même une couverture aérien-
ne partielle de la compétition augurent des
efforts consentis pour s'arrimer aux exi-
gences de la couverture moderne d'un tel
événement. Ce qu'on attendait et attend
impatiemment. Le public et les populations
ont apprécié justement et en redemandent
encore. Reste que cette dynamique se
peaufine pour le plus grand bien de notre
cyclisme. On retiendra pour cette édition
assez originale, les résultats suivants ( voir
tableau final en annexe).
Célestin BIAKE DIFANA(Cp) sur le tour.
Ancien champion national de
cyclisme et capitaine de gen-
darmerie aujourd'hui à la
retraite, le Directeur tech-
nique national de la
Fédération camerounaise de
cyclisme, a officié comme
Directeur de course.
Monsieur le Directeur de course, quel-
le est votre appréciation du point de vue
technique de cette édition qui s'achève ?
Je vous dirai que cette 21ème édition
du Grand prix international Chantal Biya a
été l'une des plus belles éditions. Parti de
Bangangté avec le maillot jaune sur le dos
d'un camerounais, nos coureurs l'ont perdu
à la fin de la 4ème étape, celle de
Meyomessala. Cette perte a eu une légère
incidence sur le positionnement au classe-
ment. Mais rappelons que pour cette édi-
tion, une chose inédite s'est produite :
trois coureurs ont eu le même temps en
heure, en minute et en secondes. Pour les
départager vous voyez qu'il a fallu aller
chercher le positionnement de chacun
d'eux aux différentes étapes. Alors c'est ce
qui a fait qu'on se retrouve avec le résultat
que vous connaissez. Et je pense honnête-
ment que nos coureurs se sont battus. Ils
se sont battus comme il fallait. La nature
faisant malheureusement les choses à sa
façon, le maillot jaune que nous perdons à
cette étape-là, résulte de la crevaison
inopportune subie par celui qui l'avait sur
le dos. C'est ce que beaucoup de gens ne
savent pas. Je reste néanmoins persuadé
au regard de ce que nous avons eu, que
nous aurons encore dans les jours à venir,
une autre belle édition comme celle-ci,
riche en intensité et en combativité.
Vous avez pratiqué le cyclisme à un
haut niveau et vous avez une histoire qui
parle pour vous. Pensez-vous que nous
pourrions revivre à travers vos compéti-
tions, les périodes glorieuses du cyclisme
camerounais ?
Vous savez, les années changent. Ce
qu'on a connu, ce n’est pas ce que les
enfants d'aujourd'hui connaissent. Nous on
a pratiqués sur des routes en latérite et
aujourd'hui tout est revêtu, goudronné sur
le choix des itinéraires. Il n'y a plus de
pistes là-dedans. Et comme tout évolue,
vous allez trouver que pour les vélos que
nous utilisions, le plus léger pesait 9 kilo-
grammes. Aujourd'hui, vous avez le vélo le
plus léger qui est à 6,675 kg. Donc je
pense qu’avec l'évolution constante, les
choses iront toujours en s'améliorant dans
les années qui viennent.
En laissant de côté le regret de la
perte du maillot jaune, est-ce que vous
êtes vraiment satisfait en tant que Dtn
de la performance globale de nos
athlètes ?
Tout à fait je suis satisfait de leur per-
formance. Je ne peux pas bouder mon
plaisir. Vous avez vu dans quelques condi-
tions d'intempéries on a évolué du fait de
Dame nature. Courir sur la pluie ce n'est
pas du gâteau. Les images de la difficulté
de certaines étapes telles que vues à la
télévision et surtout à Bangangté ont
amené les gens à se demander si ce n'était
pas une sorte de Paris-Roubais local. Vous
imaginez ce que cela donne auprès des
populations. Moi je dis qu'ils ont bien couru
et même combattu. La performance d'en-
semble est bonne. Les coureurs ont avoi-
siné la moyenne horaire de 40 km/h. N'eût
été la pluie, peut-être que cette moyenne
serait passée à 42km/h.
Un certain frémissement positif dans
l'engagement des sponsors a été observé.
Comment faire selon vous pour en glaner
davantage comme à l'époque glorieuse
des Bastos, Sabc, EcamPlacages et
autres?
C'est le souhait que nous entretenons
tous de voir ce frémissement comme vous
dites gagner en ampleur. Le cyclisme quoi
qu'on dise ou fasse reste un sport qui vit et
s'épanouit avec la participation majeure et
décisive des sponsors qui rappelons-le, y
trouvent à travers le public nombreux, une
grande offre de visibilité. Pas de sponsor
comme on dit, pas de coup de pédale. Il
me revient un tout petit peu en mémoire
que lors de mon stage de haut niveau en
entraînement à l'Union cycliste internatio-
nal, je parlais de cette problématique de
sponsor dans mon mémoire de fin de stage
à la grande surprise de mes autres co-sta-
giaires qui n'imaginaient pas que cette pos-
sibilité de manque, puisse exister. Il aura
fallu la confirmation de cette malheureuse
hypothèse par un de mes instructeurs
ayant officié au Mali pour confirmer cette
difficulté inhérente au cyclisme africain.
Je dois dire que je me réjouis grandement
de ce retour fébrile des sponsors dans nos
compétitions. Il est salutaire et je reste
convaincu que de proche en proche, ce
mouvement s'améliorera pour un engoue-
ment populaire plus qu'intense.
Propos recueillis par C.B.D. (Cp)
« La performance d'ensemble est bonne »
Joseph Evouna
Grand prix cycliste Chantal Biya : Une compétition qui se bonifie avec le temps
Kubis Lucas, Maillot jaune !
Le premier à franchir la ligne d’arrivée
est un slovaque. Apres avoir remporté
la 2e et la 4e étape, Kubis Lucas s’est
imposé à l’issue de la 5ème et dernière
course au Boulevard du 20 mai à
Yaoundé, avec un chrono de 17h 34
min, 33 secondes. Tout s’est joué au
sprint final où le coureur a devancé sur
le fil, Artuce Tella de la Snh vélo club,
arrachant ainsi le Maillot jaune de la
compétition qu’il a arboré pendant
trois étapes notamment : Bangangté,
Ntui et Nkolandom. Le camerounais
s’est contenté du deuxième rang. Une
performance âprement conquise au
regard de la concurrence observée lors
de la dernière ligne droite. Le vain-
queur de la dernière étape en revanche
est le Néerlandais Merx Peter qui termi-
ne en 04 h14 minutes 11 secondes.
Classé troisième, Clovis Kamzong
Abessolo, Maillot bleu, est le meilleur
coureur camerounais qui enregistre le
même temps que le maillot jaune soit
17 heures 34 secondes 33 secondes.
Une belle performance qui a fait de la
Snh, la meilleure équipe de l’Acte 21
du Grand prix cycliste international
Chantal Biya.
Ils sont donc trois coureurs à avoir
occuper le même temps Lucas Kubis, le
Hollandais Jordi Slootjes et le camerou-
nais Kamzong Abessolo. Des trois, le
slovaque est le premier à se classer et
terminer la course en dixième position.
« Les slovaques étaient très grands et
plus expérimentés. Je pense qu’il faut
déjà se pencher sur le futur », confie le
capitaine de la Snh vélo club. Notons
que la piste un peu mouillée n’a pas
facilité une bonne circulation du vélo. A
preuve, quelques cyclistes ont même
fait des chutes et ont terminé la course
dans le véhicule balaie. Ils s’en tirent
avec quelques points de suture. D’après
le médecin, le pronostic vital n’est pas
engagé. Rendez-vous a été pris pour la
22ème édition.
Mohamed MOLUH (Stg)

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  • 1. N° 5862 DU MARDI 12 OCTOBRE 2021 CAMEROUN 400 F.CFA Journal d’Informations et de débats fondé le 17 Novembre 1979 Direction – Rédaction – Publicité : Rue Bébey Eyidi à côté du restaurant « Muna Mboa » Akwa République du Cameroun – Tél. (+237) 699 61 97 33 / 674 66 73 19 / 679 60 55 22 / 699 74 86 98 E-mail : info@quotidienlemessager.com Site web : www.quotidienlemessager.com • Qu’espérer de la nouvelle politique axée sur les résultats et implémentée par le Minsante ? LaméthodeManaoudaMalachieauscanner Santé publique P 8 Yaoundé 1er LatêtedeJ.M.Abounamiseàprix Paludisme P 3 Curiositésautourd’unvaccin P 7 • La Cour suprême rétrocède les biens de l'emblématique maire de Bandjoun, décédé le 20 mars 2020 et désavoue son épouse dans son élan d'appropriation. P 2 Victor Fotso Leprocèsd'outre-tombe
  • 2. Le Messager no 5867 Mardi 12 Octobre 2021 Page 2 Le Messager Victor Fotso gagne son procès d'outre-tombe Justice-Héritage La Cour Suprême désavoue l'une des épouses de l'illustre maire de Bandjoun décédé, dans son élan, ses prétentions à s'approprier un immeuble querellé et le rétrocède aux successeurs légitimes du défunt. Huit années d'un rodéo judiciaire com- mencé au tribunal de première instance de Yaoundé-Ekounou, à la fin la décision de la Cour Suprême qui a fini par dire le droit. L'homme d'affaires, multimilliardaire Victor Fotso, décédé doit être fort aise, bien assis confortablement dans le canapé de ses ancêtres; satisfait de la justice du Cameroun. De l'outre-tombe, Victor Fotso a gagné son procès dans l'affaire d'une pré- tendue donation d'un immeuble à l'une de ses épouses du nom de Djuiga Julienne. La Cour Suprême a définitivement dit le droit dans cette affaire jeudi 07 octobre 2021. L'auguste juridiction, à travers son arrêt, a rejeté le pourvoi de la partie incriminée. Dans le même temps la Cour Suprême a rétrocédé l'immeuble querellé aux proprié- taires légitimes en charge de gérer les biens et l'héritage du patriarche de Pete Bandjoun. La genèse de cette affaire remonte en début de l'année 2014, du vivant de l'em- blématique Maire de Pete Bandjoun. Malgré lui, le patriarche Victor Fotso a été amené à saisir la justice contre l’une des épouses-Fotso, la nommée Djuiga Julienne. Il se plaignait des intentions de spoliation au forceps d'un de ses immeubles au pré- texte d'une donation fictive. Une « généro- sité inventée » par son épouse et ses enfants que le multimilliardaire ne recon- naissait pas. La pomme de discorde, un immeuble de plus de 3500m2 situé en plein cœur de la zone urbaine de Yaoundé au carrefour du mythique quartier « Bastos » objet du titre foncier n0 1770. Se fondant sur l'irréalité du transfert de propriété, Victor Fotso avait attaqué son épouse dans ses prétentions devant le tri- bunal de Première instance de Yaoundé Ekounou, demandant l'annulation de l'acte de donation qu'il n'avait jamais signé, ni concédé à des tiers. Pour en avoir le cœur, à l'effet de dire le droit et la vérité, le tri- bunal a commis une commission qui a fait une descente pour authentifier les infor- mations chez un notaire. Des conclusions qui en sont sorties, Fotso Victor ne s'était jamais rendu chez le notaire Me Kack Kack pour signer un tel acte. Me Kack Kack a par ailleurs avoué à la commission être étranger à un tel acte notarié. Sans surprise, le tribunal de Première instance de Yaoundé Ekounou a, par un jugement rendu du 13 mars 2014, annulé la donation. Mais la décision du tri- bunal n'a pas refroidi les prétentions de l'incriminée; encore moins atténué l'élan de possession, d'appropriation de Djuiga Julienne et ses enfants. Poursuivant dans leur forfaiture, ils ont fait appel contre la décision le 26 novembre 2013 et le 17 mars 2014. De la Cour d'appel à la Cour Suprême Par un arrêt rendu le 1er avril 2015, la Cour d’appel du Centre confirme dans toutes ses dispositions, le jugement d'ins- tance. Djuiga Julienne et ses enfants ne lâchent pas prise; ni ne désarment. Bien au contraire, ils se pourvoient en cassation. Le 20 mars 2020, le milliardaire de Bandjoun décède à Paris en France. Nonobstant les imbroglios, les tentatives multiples de semer le trouble, la guéguer- re et les incertitudes autour de la gestion des ressources financières et de l'héritage, les propriétaires légitimes de la succession du Patriarche défunt ne se laissent pas dis- traire. Pour faire preuve de n'être pas éloi- gnés de l'objectif, dans leur démarche qui consiste à avoir une vision claire et la main mise sur tous les biens de leur père, ils font volte-face contre l'incriminée et continuent avec la procédure. Selon l'un des avocats conseil, le défunt a laissé une grande famille dont l’objet de la poursuite des procédures en justice participe de la volonté de faire un inventaire sur l’hérita- ge global du défunt. D'un apport efficace, un professionnalisme exceptionnel, la finesse dans la qualité de la composition des dossiers, Me Daniel Blaise Ngoss (l'avo- cat des héritiers) et les enfants du défunt n'ont ménagé aucune démarche pour aller jusqu'au bout de la procédure enclenchée devant les tribunaux pour la manifestation de la vérité sur l’affaire par la justice. Le temps a passé; les huit (08) années de procédure judicaire ont abouti au dénouement prononcé par la Cour suprême jeudi dernier 7 octobre 2021. L'auguste juridiction a dit le droit, à travers son arrêt, a rejeté le pourvoi et les préten- tions d'une donation qui relève de l'imagi- nation intéressée et des ambitions déme- surées de l'épouse incriminée. La rétroces- sion de l'immeuble à son légitime proprié- taire est radicalement effective et enté- rinée. La justice donne raison à Fotso Victor. Son immeuble va désormais enrichir son héritage. « La Cour rejette le pourvoi ; Condamne les demandeurs aux dépens », peut-on lire dans l’extrait du plumitif signé le 8 octobre 2021. Souley ONOHIOLO C’est le message dévoilé au cours de la marche qui a eu lieu dans les artères du chef- lieu de la région du Sud le 08 octobre dernier. Il a été question de rappeler aux jeunes la situation sécuritaire actuelle du Cameroun qui est tiraillé sur plusieurs fronts, et d’appeler la jeunesse à faire un choix de la préservation des acquis. Pour Steve-Michel Aka’a, coordonnateur natio- nal du collectif des jeunes patriotes avec Paul Biya, ce n’est un secret pour person- ne, le Cameroun connait des secousses notamment, des problèmes d’insécurité, conséquences des mouvements de Boko Haram, du vandalisme inter frontaliers, des revendications communautaires des régions anglophones et les velléités poli- tiques. Comme l’immense majorité de jeunes camerounais du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest ne peut rester en marge, il est question de la protection de la Nation et de ses acquis sous la conduite clair- voyante de Paul Biya, Président de la République. Les jeunes patriotes avec Paul Biya ne sauraient laisser la jeunesse du Sud en particulier et celle du Cameroun en général sans en attirer leur attention sur la situation que traverse le pays. Ainsi, pour le coordonnateur national de ce collectif, le chef de l’état est un homme de paix, il est question de lui retourner cet ascenseur car sans cette paix, beaucoup serait arrivé aux positions qu’ils occupent aujourd’hui. Avec ce qui se passe au Noso, il est impensable que les camerounais ne puissent pas s’assoir pour mettre un terme à cette situation regret- table. Pour lui, « nous ne voulons plus la guerre au Noso, asseyons-nous et dialo- guons en vue de trouver des réelles et concrètes solutions. Car, il est question que la paix définitive revienne dans ces zones du pays d’où cette marche à Ebolowa ». Une façon d’inviter toute la jeunesse à s’insurger contre toute tentati- ve de destruction de l’unité de notre pays. Pour cela, la jeunesse camerounaise encourage le vivre-ensemble entre les camerounais, dans leurs diversités linguis- tiques, socio culturelles, et ethniques dans la région du Sud. Ainsi, une motion de soutien a été adressée non seulement au chef suprême des armées, le président de la république, mais également à l’ensemble de l’armée républicaine pour des sacrifices consentis au quotidien pour la défense de l’intégrité de notre territoire. Ce document a été remis à son représentant dans la région du Sud pour transmission. « Je vous félicite pour votre marche en faveur de la paix dans notre pays. Ce qui témoigne de votre engagement et attachement au Président de la République son excellence Paul Biya. Je vous garantie que ce message va parve- nir à son destinataire », a rassuré Félix Nguelé Nguelé, gouverneur de la région du Sud. En demeurant légaliste, le collectif est pour la préservation de la paix et sou- tient ainsi les institutions en vue d’un Cameroun stable et prospères. Jacques Pierre SEH Les jeunes patriotes pour un retour de la paix au Noso Ebolowa
  • 3. Page 3 Le Messager Le Messager no 5867 Mardi 12 Octobre 2021 Qui veut mettre Jean Marie Abouna hors-jeu ? Yaoundé 1er Plébiscité à la présidence de la section Rdpc de Mfoudi I, le maire de Yaoundé 1er fait l’objet des manœuvres aux fins d’obtenir son éviction. Yaoundé, 29 septembre 2021. Le séna- teur Elie Essomba Tsoungui, président de la commission électorale de la section Mfoundi I, proclame à l‘esplanade de la mairie de Yaoundé Ier, les résultats des opérations de renouvellement des bureaux des organes de base du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) dans cette circonscription. Les résultats révèlent que Jean Marie Abouna, président de section sortant, a largement pris le dessus avec 13 400 voix soit 89% du suffrage valablement exprimé, contre 11% pour son challenger Robert Etémé. Au terme de ces opérations de revitalisation des organes de base du parti au pouvoir, le landerneau politique camerounais s’atten- dait à des coups d’éclat, croche-pieds, vendetta médiatique et jeu de massacre, tant les signes précurseurs s’étaient multi- pliés ces derniers mois.Sur les réseaux sociaux, l’on apprend par exemple qu’une citation directe à comparaître au tribunal de Première instance Centre-administratif, a récemment été servie au maire Jean Marie Abouna. L’objet de cette convoca- tion, apprend-on, serait lié à une procédu- re judiciaire ouverte en juillet dernier dans laquelle le président de section Rdpc Mfoundi I est soupçonné de « viol et menaces de mort », à l’encontre d’une jeune femme au nom de Manga Ariane. Complot Selon des sources concordantes, cette « machination » vise à réduire au silence le maire Jean marie Abouna. « Il s'agit d'un vrai fantasme, une vraie œuvre de fiction qui gagnerait un prix dans l'univers du roman », a lâché le maire de Yaoundé Ier dans un entretien accordé à nos confrères de Camer.be, une presse en ligne.Pour la convocation au tribunal, les proches du maire Abouna rigolent plutôt. « Nous n’avons pas la preuve de l’authenticité du document qui indique que le maire est attendu au tribunal. Nous l’avons aussi découvert comme la plupart des Camerounais dans les réseaux sociaux », indique un membre de l’entourage de Jean Marie Abouna. D’ailleurs, poursuit-il, « la justice camerounaise ne se trouve pas dans la rue ou dans les réseaux sociaux. Il existe des mécanismes bien clairs pour faire convoquer un citoyen par devant le juge ». Selon Germain Nnanga, analyste politique, ce « tract » qui circule sur la toile est un instrument d’une organisation qui a été mise en place pour destituer le président de section Rdpc de Mfoundi I. Les détracteurs du maire Abouna comptent s’appuyer sur une circulaire du président national du Rdpc, pour avoir sa tête. Le document en question indique qu’ « en cas de déboires juridiques, le candidat régu- lièrement élu à une élection peut voir sa victoire lui être annulée ». La coalition Messi Atangana et Juliette Fotso Sur le terrain, une bataille sourde de positionnement fait rage, et est entrete- nue par des noms bien connus de la scène politique yaoundéenne. « Je pense que tout ceci est une histoire montée et tissée de toute pièce, parce que mes adversaires politiques dans le Mfoundi 1, que sont Madame Fotso Julienne, Mr Dit Eteme », soutient Jean Marie Abouna. Pour lui, ces personnes su-citées, auraient « fabriqué » un faux document pour qu’il soit recalé par la hiérarchie du parti, en application des indications de la circulaire du prési- dent national. « Ce sont eux les auteurs de ce polar et eux-mêmes disent qu’ils sont soutenus par le maire de la ville de Yaoundé, je ne sais à quel niveau », décla- re le maire de Yaoundé Ier. « Ils pensent qu'en se livrant à cette démonstration calomnieuse, mensongère et honteuse, cela servirait leur cause. Je crains mal- heureusement pour eux qu’au bout du compte, il n’y ait aucune victime », sou- ligne Jean Marie Abouna. Pour certaines sources généralement bien informées, depuis l’élection du maire de la ville au cours de laquelle M. Abouna s’est présenté face à Luc Messi Atangana, ce dernier nourrit une haine viscérale contre la maire de Yaoundé Ier. Dame Juliette Fotso quant à elle n’a jamais digéré le renversement de son « petit ami » Emile Andze Andze à la mairie de Yaoundé Ier. Selon des langues bien renseignées, cette ancienne conseillère municipale en veut au nouveau maire du fait qu’il ne l’ait pas coptée dans son équi- pe. Pour l’analyste politique Germain Nnanga, le Rdpc à Yaoundé est devenu une sorte de Far west où règnent justice privée et seigneurs, dont les caprices sonnent désormais comme des ordres. Ahmed MBALA La guerre des têtes de listes fait rage à Evodoula Renouvellement des organes au Rdpc Le maire accusé d’avoir procédé au gonflement des listes d’électeurs, mais égale- ment de faire l’objet d’une procédure judicaire devant le Tribunal criminel spécial depuis 2017 pour soupçons de détournement des fonds de la mairie. Parler de division lors des opérations de renouvellement des organes de base du Rdpc dans la localité de d’Evodoula est un bien faible mot. C’est que les cadres du Rassemblement démocratique du peuple camerounaise (Rdpc), principalement les candidats têtes de liste des sections et sous-sections Rdpc, Ofrdpc et Ojrdpc de la Lékié Ouest II accusent Armand Eloundou Ongolo, le maire de la commune, d’avoir organisé des tripatouillages pour être élu président de section Rdpc Lékié Ouest à Evodoula, localité située dans le départe- ment de la Lékié région du Centre de la section communale. Ces élections se sont déroulées le 29 septembre 2021. Ces can- didats têtes de liste avancent deux argu- ments pour dénoncer l’élection de leur principal concurrent. Ils l’accusent non seulement d’avoir procédé au gonflement des listes d’électeurs, la deuxième raison qu’ils évoquent est que le maire de la commune a été élu alors qu’il fait l’objet d’une procédure judicaire devant le Tcs depuis 2017 pour soupçons de détourne- ment des fonds de la mairie. Ces têtes de listes ont envoyé des requêtes aux fins d’annulation au prési- dent de la Commission communale chargé de superviser les élections à Evodoula. Ils affirment que plusieurs irrégularités et manquements dont l’objet visait à favori- ser l’élection du maire ont été enregistrés dans les localités d’Etok, de Nkolassa, de Nloudou. « Monsieur Ongolo étant prési- dent de section sortant, il a gonflé les effectifs des inscrits du sommier dans son village en préparation de la fraude. Personne en dehors de lui n’a eu connais- sance du contenu de ce sommier jusqu’à l’échéance du renouvellement en cours. Depuis le jour des élections jusqu’à ce jour, la liste des votants ne nous a jamais été présentée », explique un militant Les militants accusent le président com- munal des opérations de renouvellement des organes de base d’avoir violé la circu- laire du président national du parti, laquelle met hors course tous les candidats qui font l’objet des procédures judicaires devant les tribunaux. Les têtes de liste estiment que leurs requêtes adressées pour la disqualification de la candidature d’Armand Eloundou Ongolo sont restées sans suite.Le maire de la commune nouvel- lement réélu président communal de la Lékié Ouest II rejette les arguments de ses adversaires. Distraction et vaudou « Ces militants font l’objet de leurs propres malheurs. Ils ont l’habitude de perdre chaque fois qu’il y’a élection et au lieu de combattre sur le terrain politique, ils ont opté par les méthodes de distrac- tion et de vaudou. Un militant est celui qui prend part aux activités du parti. En 2017, ce collectif des conseillers munici- paux est allé me dénoncer au Tcs en m’accusant de détournements des fonds de la commune destinés à la construction des salles de classe. Le Tcs a saisi le corps spécialisés des officiers de police judicaire pour une enquête sur la base de ces dénonciations. Pendant les enquêtes les officiers de police judicaire du Tcs, l’on a pu constater que les salles de classe ont été construites. Le Tcs a sollicité un cabi- net pour faire faire un audit sur la base de ces dénonciations qui datent de 2017. Nous sommes en 2021 je n’ai jamais été convoqué au Tcs pour une audition. Pour l’instant je n’ai pas encore été inculpé par le tribunal sur un quelconque détourne- ment présumé. En 2019 lors des élections municipales ces militants ont porté plainte contre le parti et moi au tribunal adminis- tratif de Yaoundé pour le même motif malheureusement ces plaignants ont été déboutés », explique le maire d’Evodoula. S’agissant de l’opération de renouvelle- ment de base des organes du Rdpc Ofrdpc et Ojrdpc, le maire affirme que le prési- dent de la Commission communale s’est personnellement rendu au Tcs dans le but de vérifier les allégations de détourne- ments des fonds de la mairie dont le magistrat municipal a fait l’objet. La réponse transmise au président de la com- mission a été informé que ces « allégations » ne reposent pour l’instant sur aucune poursuite judicaire. Le maire estime qu’étant un homme très populaire dans la commune d’Evodoula, il n’a pas besoin de tripatouiller les opérations de renouvelle- ment des organes de base du parti. M.S. avec 237online.com
  • 4. Le Messager no 5867 Mardi 12 Octobre 2021 Page 4 Le Messager La chute spectaculaire de Samuel Dieudonné Moth Rdpc dans le Nkam Le député du Nkam a mordu la poussière devant le maire de l’arrondissement de Yingui alors que les pronostics prédi- saient sa victoire. Retour sur quelques mobiles d’une défai- te programmée. C’est Charlemagne Messanga Nyamding qui est à la manette pour proclamer les résultats du renouvellement des organes du parti présidentiel. L’enjeu principal est de savoir qui sera le président de la sec- tion Rdpc Yingui sud-est. On le sait, occu- per un tel poste au sein du pouvoir est généralement un levier pour une ascension dans les sphères du pouvoir. Dans une vidéo devenue virale sur la toile, on voit le vaincu tout en sueur vêtu d’un saillon jaune. Il chahute le chargé de mission de son parti qui proclame les résultats, visi- blement très remonté contre ce dernier. Remonté, faut-il le dire, traduit à minima la réalité de toutes les péripéties qui ont émaillé le processus électoral. Toujours sur internet, des vidéos tour- nent en boucle montrant les militants Rdpc des deux camps en train de se battre, entre lesquels la police s’interpose pour faire la paix. Les gros bras sentant que le vent tourne en défaveur de leur candidat, sont déterminés à en découdre avec les organisateurs, de s’attaquer aux urnes. Il faut dire que c’est le refus de consensus par le député comme l’indique la mission du parti dans le Nkam qui a obligé en der- nier lieu le recours au vote pour départa- ger les deux parties. Au finish, sur les 650 votants, Lovet va rafler la part du lion car 575 voix vont jeter leur dévolu sur lui. Sur le coup, on voit le député dans la vidéo lancé à l’endroit de Charlemagne Nymding,« Arrête de faire le clown », au moment où toute la foule jubile. Un échec programmé Des sources bien introduites dans le département font savoir que cette décu- lottée n’est pas une surprise pour plusieurs raisons. Premièrement, depuis son élection comme député, il n’a fait aucune descente sur le terrain auprès de la population qui l’a voté, sa base électorale.Il était donc attendu de pied ferme par la population pour lui rendre la pièce de sa monnaie. En deuxième lieu, il se trouve que le candidat Samuel Moth est poursuivi actuellement devant les tribunaux pour une affaire d’escroquerie et de tromperies envers ses associés. Il s’agit précisément de l’affaire MP et Ondoa Joseph contre Moth Samuel Dieudonné. Etant déjà englué dans les affaires judiciaires, cela aurait pu être une raison invalidante de la candidature de l’élu du peuple du Nkam selon les textes et règlements du Rdpc comme on l’indique dans les rangs du parti dans ce départe- ment. Toujours dans la rubrique des faits qui participent à la défaite annoncée, il y a sa volonté de se jeter dans l’exploration forestière s’attirant toutes les inimitiés avec les populations locales. Bien plus encore, on annonce sa volonté de position- ner son épouse à la tête de l’Ofrdpc. Toute chose qui fait le lit des inimitiés politiques contre sa personne. On com- prend que l’élu du peuple pourrait avoir fort à faire lors des joutes politiques à venir. Franck ESSOMBA Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun dit n’avoir pas mandaté le sieur Alex Nguepi pour parler en son nom dans le cadre de l’émission « l’Evènement » du vendredi 8 octobre 2021, animée par Ambroise Awono sur la chaine de télévision B News. Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) veille à la prise de parole de ses militants en public, et ne badine pas avec son image lorsqu’il s’agit d’aller défendre ses positions sur des plateaux de télévision. Il a d’ailleurs constitué un panel de responsables mandatés pour prendre la parole en son nom dans les médias, et le sieur Alex Nguepi n’en fait visiblement pas (ou plus) partie, à en croi- re le porte-parole de cette formation poli- tique. Il a pourtant été invité à l’émission « l’Evènement » du vendredi 8 octobre 2021, sur la chaine Bnews 1, en qualité de représentant du Mrc. Ce que lui conteste Joseph Emmanuel Ateba. « Je tiens à pré- ciser que M. Alex Nguepi, ne faisant plus partie de l'équipe de communication du parti, n'a reçu aucun mandat du MRC pour le représenter à une quelconque émission à la télévision BNews, par conséquent l'intéressé parlera à son nom propre », a indiqué le Secrétaire national à la Communication du Mrc dans une mise au point publiée ce jeudi 7 octobre 2021. Aussi, le Mrc demande à cette chaine de télévision privée qui a d’ores et déjà dévoilé le visuel de l’émission, d’y appor- ter des modifications, en y extrayant la qualité de représentant du Mrc à Alex Nguepi. « Je demande donc à la chaîne de B.News de retirer la qualification de représentant du Mrc à monsieur Alex Nguepi dans la bande annonce de l'émis- sion à laquelle il est convié », renchérit Joseph Emmanuel Ateba. Il n’est pas superflu de relever que les militants du Mrc n’utilisent pas très souvent les espaces de Bnews 1 pour communiquer, sans doute en raison d’antécédents les ayant mis en porte à faux avec le direc- teur général de la chaine, Ernest Obama, du temps où il exerçait encore à Vision4. Ce dernier, ne partageant pas forcément la politique du leader du Mrc Maurice Kamto, ne manquait pas de le passer à l’échafaud. Ce que n’apprécièrent guère ses partisans. Source : cameroon-info.net Le Mrc désavoue un de ses militants Débat télévisé
  • 5. Page 5 Le Messager Le Messager no 5867 Mardi 12 Octobre 2021 La finance verte, sociale et durable préoccupe Marché financier Un atelier organisé sous l’égide de la Commission de surveillance des marchés financiers de l’Afrique centra- le (Cosumaf), s’est tenu, hier, lundi 11 octobre 2021, à l’hôtel Star Land de Bonapriso- Douala, a planché sur la ques- tion. Après Libreville au Gabon en septembre 2021, le tour est venu pour la capitale éco- nomique du Cameroun, Douala, d’accueillir des dirigeants des structures des marchés financiers, des intermédiaires du marché régional, le patronat, des chefs d’entrepri- se, des établissements de crédits, experts et autres professionnels du marché finan- cier. La capitale gabonaise avait pour ainsi dire ouvert le bal de l’atelier de formation sur les obligations vertes, sociales et durables. Lundi 11 octobre 2021, la problé- matique a été remise sur le couvert d’un nouvel atelier toujours axé sur la finance verte, sociale et durable. A cette occasion, l’Ambassadeur Nagoum Yamassoum, président de la Commission de surveillance des marchés financiers de l’Afrique centrale, qui a piloté les travaux de bout en bout, n’a pas raté le coche, en rappelant aux partici- pants le contexte et les enjeux d’une telle initiative. Ainsi la fusion des deux marchés financiers d’Afrique centrale, engagée après la décision d’unification des chefs d’Etat de la Cemac le 30 octobre 2017, a été concrétisée, successivement le 1er mars 2019, puis le 22 mars 2019 par la signature de la convention de transfert des valeurs mobilières et des supports de ges- tion à la Béac. Le 1er juillet 2019, la fusion des deux entreprises de marché au travers de la signature du traité de fusion entre Douala Stock Exchange (Dsx) et la Bourse de valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac) a été le clou de ce processus d’intégration physique de ces deux mar- chés financiers. Les obligations Pour dynamiser le marché financier, souligne à grands traits, le président de la Cosumaf, lequel a pris des engagements auprès des autorités économiques et monétaires de la sous-région, «des actions de promotion de la culture boursière auprès des investisseurs potentiels en général, et des Etats-membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) en particulier, sont une étape importante…» D’où la tenue à Libreville et à Douala, des ateliers de formation sur la finance verte, sociale et durable. Selon la Consumaf en phase avec le ministère des Finances du Cameroun, représenté par dame Eko en lieux et place du ministre des Finances, Louis Paul Motazé, il s’agit de «promouvoir les opportunités de la finance verte, socia- le et durable comme vecteur de dévelop- pement du marché financier unifié de l’Afrique centrale». Au menu des présentations, l’expérien- ce de la Banque mondiale dans le domaine des obligations vertes, les tendances géné- rales en matière d’obligations vertes et sociales à l’aulne de l’expérience de la Société financière internationale (Ifc en anglais), la revue générale de l’environne- ment des obligations vertes, illustrée par des cas pratiques, les modalités d’accom- pagnement des Etats membres de la Cemac dans la structuration d’émissions d’obligations vertes, sociales et durables, le retour d’expérience d’un marché afri- cain ayant l’expérience de l’émission d’obligations vertes (cas du Maroc), le rôle de l’avis de la tierce-partie dans les émis- sions d’obligations vertes, sociales et durables, entre autres. ALAIN NJIPOU La première édition du Salon de l’emploi Sifa ouverte jeudi 7 octobre s’est achevée same- di 9 octobre 2021 au siège du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) sis à Bonanjo-Douala. Selon le ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle (Minefop) sur une population active de 11 millions de personnes, le taux de sous-emploi est de 75% au Cameroun. Dans la même veine, 90% des activités économiques le sont dans un cadre informel. Le curseur est pointé, à ce titre sur le gap qui existe entre les offres de formation et les besoins réels des entreprises à partir desquelles, les emplois sont créés. C’est dans ce créneau qu’il faut comprendre le mariage de cœur et de raison entre l’initiative pour les compé- tences en Afrique (Sifa), le patronat came- rounais représenté par le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) et le gouvernement de la République. Cette plateforme de collaboration vise à pro- mouvoir les perspectives professionnelles des jeunes africains par le développement des compétences pour l'emploi. C’est dans ce cadre que la première édition du salon des emplois Sifa a été organisée du 7 au 9 octobre 2021 dans les installations de l’immeuble siège du Gicam sis à Bonanjo-Douala. Au cœur de ces journées portes-ouvertes, il a été abon- damment question de discuter et de faire des propositions concrètes sur les ques- tions politiques et techniques liées au développement des compétences et à l'employabilité des jeunes au Cameroun. Etant entendu que «le développement des compétences consiste à assimiler des savoir-faire et des savoir-être utiles dans le contexte professionnel» d’après Alfonce Tata Nfor, de la Coopération allemande Giz, partenaire Sifa. En clair, il s'agit d'ac- quérir, d'actualiser ou de perfectionner les connaissances nécessaires à la bonne exé- cution de son poste actuel et à la péren- nité de l'activité de l'entreprise. Capital humain Dans la foulée, l’on apprendra que le développement des compétences peut se faire par «différents moyens, via la forma- tion professionnelle, la recherche perma- nente d'une adéquation entre la formation professionnelle et le monde de l'emploi. Les forums professionnels, les événements formels ou informels et toutes les situa- tions propices à l'échange de bonnes pra- tiques». C’est dans ce créneau s’inscrivent des initiatives du Gicam énumérées par Dr Armand à Ngon, Conseiller en charge des questions de la formation. Dans ce droit fil, une Commission sociale et développe- ment des compétences existe bel et bien au Gicam et rejoint pour ainsi dire la pla- teforme sifa et sa thématique. Tout comme le Centre de développement des Pme a été mis sur pied pour accompagner les Pme à se développer, et donc à créer des emplois et de la richesse. Il en va de même pour le Centre de for- mation professionnelle sectorielle issu du partenariat secteur public-privé. Sans être exhaustif, d’autres initiatives sont gou- pillées au Gicam, à l’instar des parrai- nages, des compagnonnages et de coa- ching pour permettre des placements et des stages en alternance. Toutes choses qui démontrent à suffire qu’au Gicam, l’on a pris la pleine mesure de la nécessité d’investir sur le capital humain, qui semble être le parent pauvre du dévelop- pement des entreprises. C’est pour cette raison que des mécanismes pour la promo- tion de l’emploi existent bel et bien dans la panoplie d’initiative mises en route par l’un des plus représentatifs regroupement patronal au Cameroun. In fine, le développement des compé- tences est un enjeu majeur pour tous les professionnels et toutes les entreprises, en particulier pour les Pme, les Tpe et les startups. Mais aussi pour les chômeurs - étudiants et diplômés des grandes écoles, qui souhaitent élargir leurs opportunités en s'informant sur le marché du travail, en rencontrant des employeurs potentiels et des entrepreneurs à succès. C’est le sens donné à ces journées portes-ouvertes. Notera la directrice exécutive du Gicam, Aline V. Mbono. ALAIN NJIPOU Le développement des compétences en question Ressources humaines
  • 6. Le Messager no 5867 Mardi 12 Octobre 2021 Page 6 Le Messager Le cri de détresse des meuniers camerounais Pressions fiscales Face au renchérissement du fret sur les produits d’importa- tion, les patrons d’entreprises sollicitent du gouvernement une exonération de la TVA. Douala, 1er octobre 2021. Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana rencontre les patrons des entre- prises au siège du Groupement interpatro- nal du Cameroun (Gicam). Plusieurs sujets sont au menu des échanges entre autres, couper la dépendance à l’égard des impor- tations pour mieux maitriser le niveau d’inflation sur les marchés locaux, et les augmentations arbitraires des prix des pro- duits ces derniers mois au Cameroun. Une hausse des prix, justifient par les hommes d’affaire, aggravée par l’explosion des taux de fret depuis le déclenchement de la crise sanitaire due au Covid-19. « « Il y a les nouvelles charges portuaires aux- quelles nous devons faire face. Donc le coût de revient de notre produit fini est devenu très élevé et c’est difficile, en tant qu’une société du secteur citoyen, de pouvoir répercuter tout cela sur le prix de vente. Donc nous cherchons les voies et moyens avec les pouvoirs publics pour que chacun supporte une partie : l’entreprise naturellement, les pouvoirs publics, mais aussi le consommateur », a expliqué Alfred Ebongo, secrétaire général du Groupement d’industriels meuniers du Cameroun (Gimic). « Pour ce qui est du blé tendre, nous en sommes aujourd’hui en terme de prix à la douane à 70 voire 90 euro la tonne d’augmentation depuis le début d’année. Et pour le blé dur, nous enregis- trons une hausse de 300 dollars », a-t-il ajouté. Exonérations fiscales Face à ces difficultés liées notamment au renchérissement du fret sur les produits d’importation, les acteurs de diverses filières sollicitent l’assouplissement du gouvernement à l’effet de répercuter les surcoûts sur les produits à la consomma- tion pour pouvoir atténuer le manque à gagner. Ils essaient donc à chaque fois de compenser les dépenses du fret en majo- rant les prix de leurs produits, mais mal- heureusement, ils sont très souvent repris par le gouvernement. Pour relancer vérita- blement leur activité, les meuniers sollici- tent du gouvernement, une exonération de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), sur certains produits de grande consommation à l’instar des pâtes alimentaires, et de la semoule. Il s’agit, indique-t-on au Groupement d’industriels meuniers du Cameroun, des produits dont la matière première qui est le blé entre au Cameroun en franchise de douane, c’est-à-dire sans imposition douanière, mais qui sont taxés après transformation sur place. « Il y a également des mesures qui peu- vent être prises sur le plan fiscal, notam- ment certaines exonérations de taxes, notamment de la TVA sur les produits que nous mettons sur le marché. Par exemple sur les filières semoule et pâte alimen- taires qui sont imposées à la TVA alors qu’elles utilisent un produit qui est le blé et qui lui-même est exonéré. Nous souhai- tons que l’exonération de TVA sur ces deux produits finis issus du blé nous soient accordée », a plaidé Alfred Ebongo. A sa suite, le président du Gicam, Célestin Tawamba, avait exhorté le gouvernement à ne pas rester sourd aux doléances du secteur privé. « Tout un arsenal de mesures doit être mis en œuvre les entre- prises pour qu’elles continuent à assurer leurs missions et faire en sorte que l’acti- vité économique puisse se poursuivre », avait déclaré Célestin Tawamba. Après avoir demandé aux chefs d’entreprises de baisser leurs importations, le Mincommerce les a appelé à éviter de procéder à des augmentations arbitraires des prix des produits. Il a prescrit une chaîne de solidarité pouvoirs publics/opé- rateurs autour du consommateur. Ahmed MBALA L’établissement bancaire se dit d’ailleurs prêt à fournir à l’autorité régionale toutes les informations nécessaires pour laver son honneur. La Commission bancaire d’Afrique cen- trale (Cobac) s’est réunie les 25, 26 et 27 août 2021 à Brazzaville dans le cadre de ses sessions disciplinaires, sous la présiden- ce du gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), Abbas Mahamat Tolli, par ailleurs président de ladite commission. A l’issue de cette ren- contre, une douzaine de banques en acti- vité dans les pays de la Communauté éco- nomique et monétaire de l’Afrique centra- le (Cemac) ainsi qu’une dizaine de diri- geants sociaux ont été sanctionnés par la Cobac pour non-respect de certaines obli- gations et des manquements graves dans la lutte contre le blanchiment de capitaux. Parmi les établissements bancaires sanc- tionnés, figure la Banque Atlantique du Cameroun. Le 7 octobre 2021, cette insti- tution bancaire a fait une sortie dans laquelle elle réfute les accusations for- mulées à son encontre par le gendarme du secteur bancaire en Afrique centrale. « Tout en s’insurgeant contre ces allé- gations diffamatoires, Banque Atlantique Cameroun tient à rassurer sa clientèle et l’ensemble de ses partenaires qu’elle n’est associée et ne s’associera jamais, ni de près ni de loin, à des faits constitutifs de blanchiment de capitaux, et encore moins à du financement du terrorisme », écrit la banque dans un communiqué. Dans la perspective de redorer son image écornée par cette affaire, Banque Atlantique Cameroun dit avoir pris « acte de l’ensemble des points soulevés par la Cobac et s’engage à travailler d’arrache- pied pour fournir sans délai à l’organe de supervision bancaire toutes les informa- tions de nature à lever d’éventuels doutes sur la conformité de certaines opérations ». Figurant dans le classement des cinq premières banques au Cameroun et les huit premières dans la zone Cemac, Banque Atlantique Cameroun a d’ailleurs introduit un recours de contestations des sanctions qui lui ont été infligée, indique une source interne. Financement du terrorisme Rappelons que la base des sanctions prononcées par la Cobac, il ressort que le Cameroun, locomotive économique de la sous-région avec plus de 40 % du Produit intérieur brut (PIB) de la Cemac est le plus touché avec 9 banques dont 2 ont reçu les blâmes sur les 12 établissements d’épargne et de crédit sanctionnés. Le gendarme du secteur bancaire en Afrique centrale a eu la main lourde à l’endroit de certains diri- geants de banques qui s’en sortent avec de lourdes sanctions, notamment le président du conseil d’administration, le directeur général et le directeur général adjoint de Banque Atlantique Cameroun blâmés pour non-respect d’une injonction. Le président et les membres du conseil d’administration, ont été démis de leurs fonctions pour « manquements graves aux règlements relatifs à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ». De même, le président du conseil d’administration et le directeur général du Crédit communautaire d’Afrique (CCA) ont reçu un blâme pour défaut d’autorisation préalable alors que l’administrateur provisoire de la National Financial Credit (NFC), a reçu un avertisse- ment pour « défaut de vigilance en matiè- re de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ». Les autres établissements d’épargne et de cré- dit en l’occurrence, Apesa Fund, C4ED, Sofin Gie, CCEC, CEC, Sofined ont chacun reçu un blâme pour « non-respect des obli- gations réglementaires d’alerter le secré- tariat général de la Cobac et de lui com- muniquer tout rapport adressé aux organes exécutif ou délibérant », avait précisé le régulateur. Ahmed MBALA La Banque Atlantique rejette les accusations de la Cobac Blanchiment d’argent
  • 7. Le Messager no 5867 Mardi 12 Octobre 2021 Page 7 Le Messager Curiosités autour d’un vaccin Paludisme Le «Mosquirix», vaccin promu par l’Organisation mon- diale de la santé présente un taux d’efficacité de 30 pour cent après quatre prises. «Le vaccin antipaludique pourrait être un complément important aux stratégies de lutte actuelles.» Ainsi est apprécié le «Mosquirix» vaccin présenté depuis quelques jours comme la solution à la lutte contre le paludisme qui fait deux millions de contaminations et cause plus de 600 mille décès par an en Afrique. Le rapport des recherches commandées et financées par Glaxo Smith Kline biological (Gsk) et Path malaria vaccine initiative (Miv) renseigne que le vaccin RTS, S/AS01 (nom clinique du vaccin) existe depuis l’année 2014. Résultats des essais réalisés dans onze pays africains entre 2011 et 2012. Si l’étude souligne la nécessité d’un vaccin pour éliminer le paludisme en Afrique, elle révèle aussi que «Actuellement, il n’existe pas de vaccin antipaludique homologué, mais RTS,S/AS01 le vaccin candidat antipalu- dique le plus avancé fait actuellement l’objet d’essais cliniques de phase trois chez les nourrissons et les enfants dans sept pays africains.» La même étude indique que l’efficacité vaccinale varie entre 12 et 18 mois, selon les sujets. Les résultats rendus publiques par Glaxo Smith Kline biological et Path malaria vac- cine initiative indiquent que chaque per- sonne ayant reçu les quatre doses prévues présente un taux innocuité d’environ 30 pour cent au cours des 18 mois suivant la prise du vaccin. Cette efficacité se réduit à 10 pour cent dix ans après. «L’efficacité du vaccin contre le paludisme grave chez les enfants est de 34 à 41 pour cent. Chez les nourrissons l’efficacité contre le palu- disme clinique est de 27 pour cent.» La même étude signale également la surve- nue de nombreux cas de méningite après la prise des doses vaccinales. Des cas liés à «l’inflammation des tissus tapissant le cerveau et la moelle épinière chez les par- ticipants à l’essai recevant le RTS,S/AS01 que chez ceux recevant le vaccin témoin.» Assainissement et mesures préventives Médecin en service à la délégation régionale de la santé pour le centre, le Docteur Ambroise Stephane Zang explique à cet effet qu’il est difficile à l’heure actuelle d’éradiquer le paludisme seule- ment avec la chimio prophylaxie et la vac- cination. «L’éradication du paludisme passe par l’assainissement de notre envi- ronnement.» La même source préconise l’éradication de l’agent transmetteur du paludisme en aspergeant les habitations avec des insecticides et en dormant sous des moustiquaires imprégnées. Des prati- ciens qui proposent l’utilisation généra- lisée des mesures préventives et l’intensi- fication des traitements à base d’artemisi- ne. «Un traitement antipaludique efficace qui, depuis l’année 2000, a réduit la char- ge mondiale du paludisme de 45 pour cent dans tous les groupes d’âge et de 51 pour cent chez les enfants.» souligne le Docteur Ambroise Stephane Zang Dememe qui sou- ligne que «le Mosquirix est un dérivé d’une protéine d’une forme infectante du plasmodium recombinée à un antigène de surface de l’hépatite B. » Au plan commercial, «l’homologation» du vaccin Mosquirix par l’Organisation mondiale de la santé (Oms), sept ans après sa découverte met en jeu de gros intérêts financiers. «Pour l’instant, souligne une source sous anonymat, les bailleurs de fonds proposent de financer la production et la distribution du vaccin à hauteur de 80 pour cent. Les 20 pour cent restant seront déboursés par les Etats sollicitant les doses vaccinales.» Une offre qui fait suite aux difficultés d’accès aux médica- ments pour la prise en charge des formes graves tandis que l’offre en produits san- guins se raréfie. Joseph OLINGA N. En marge de la troisième édition du Forum des gouver- neurs du bassin du lac Tchad, la Directrice régionale de l’Unfpa pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a rencon- tré les professionnels des médias à Yaoundé. Au menu des échanges entre Argentina Matavel Piccin, Directrice Régionale de l’Unfpa pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre et les professionnels des médias au Cameroun dans un hôtel huppé de Yaoundé, le point de ses audiences avec certains membres du gouvernement du pays. Au rang desquels : le Premier ministre, chef du gouvernement ; ministre des Relations Extérieures (Minrex) ; ministère de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire (Minepat), ministère de la jeu- nesse et de l'éducation civique (Minjec); ministère de la Santé publique(Minsanté). Egalement, les perspectives de cette agen- ce onusienne dans le pays. « Nous nous sommes attelés à rencontrer les parte- naires principaux qui entourent le travail de l’Unfpa au Cameroun. Nous voulions les remercier de la coopération mais aussi échanger sur les statuts des programmes de coopération que nous entretenons », explique Argentina Matavel Piccin. Au Cameroun particulièrement, le man- dat de l’Unfpaest axé sur trois résultats de coopération très clairs : appui technique et financier pour la réduction et préven- tion de toute mortalité maternelle évi- table ; zéro besoin non satisfait en planifi- cation familiale qui concerne l’accès aux méthodes de contraception moderne pour chaque femme qui en exprime le désir pour éviter les conséquences néfastes qui pourraient découler de ce manque ; la lutte contre les violences basées sur le genre: « On veut arriver à zéro violence basée sur le genre d’ici 2030. C’est un projet ambitieux, on le sait. Mais c’est possible avec l’engagement de tout le monde ». Pour Argentina Matavel Piccin et l’Unfpa, les VBG inclut le mariage d’enfants. « Toute personne en dessous de 18 ans est considérée comme enfant dans tous les pays membres de l’Organisation des Nations Unies y compris le Cameroun. Les jeunes doivent pouvoir aller à l’école, grandir avant de commencer à avoir leur famille. Donc les VBG par les mutilations génitales féminines, les fistules obstétri- cales qui frappent surtout les jeunes filles dont le corps physique n’est pas encore prêt de porter une grossesse », précise la directrice régionale de l’Unfpa. Gage d’un développement durable « Notre action est sur la personne des jeunes parce que la grande partie de la population camerounaise comme en Afrique de l’Ouest et du centre est jeune, 75% de la population est en dessous de 24 ans. C’est cette population qui nous donne l’espoir défaire un changement durable », souligne Argentina Matavel Piccin. Avant les professionnels des médias, la directrice régionale de l’Unfpa a rencontré les jeunes qui lui ont présenté leur program- me. « Si on peut les amener à comprendre les enjeux, l’intérêt qu’ils ont à adopter les méthodes modernes de contraception, d’accéder aux centres de santé pour les soins de santé sexuelle et de reproduction ; d’éviter les violences les uns contre les autres, on peut arriver au résultat escompté soit un pays en paix, uni comme tout le monde le veut », conclut-elle. Le programme de l’Unfpa a par ailleurs indi- qué madame Matavel Piccin, travaille avec les jeunes dans l’Extrême nord, Nord- ouest, Sud-ouest, etc. « c’est un travail qui nécessite la présence de tous les par- tenaires autour de nous, le gouvernement, les communautés… » En fonction des missions de chaque département ministériel en adéquation avec le mandat de l’organisation, les entretiens avec la directrice régionale ont porté sur les solutions pratiques et nova- trices pour atteindre les objectifs visés. Au centre des préoccupations, la « déstabili- sation » dans certaines parties du pays ; la réinsertion sociale des jeunes notamment « ceux qui veulent changer de vie après avoir réalisé qu’ils s’étaient engagés dans des activités qui ne sont pas correctes pour leur développement et leur épanouis- sement. On a pris connaissance du Plan stratégique du gouvernement qui a aussi comme pilier N°2, le développement du capital humain qui inclut tous ces aspects de la santé, de l’éducation. On a parlé aussi de l’appui technique de l’Unfpa au recensement qui aura lieu bientôt au Cameroun selon le plan du gouvernement », résume madame Matavel Piccin accom- pagnée dans sa tournée de Madame Siti Batoul Oussein, Représentante Résidente de l’Unfpa au Cameroun. Nadège Christelle BOWA Argentina Matavel Piccin mise sur les jeunes Cameroun Focal Intérêts financiers Sur le plan financier les droits exclusifs du vaccin Mosquirix sont détenus par la firme Glaxo Smith Kline biologicals S.A (Gsk) qui est le développeur de la molécule. Au cours des dix prochaines années la firme va partager les droits financiers avec son partenai- re Path Malaria vaccine initiative (Mvi). La Path malaria vaccine initiative ayant financé les essais réalisés dans 11 pays africains. Pour se faire, la Mvi a reçu des subventions de la Fondation Bill et Melinda Gates. Des subventions destinées aux essais et à l’indemnisation. Des conflits d’intérêt sont d’ores et déjà perceptibles. Les firmes espagnoles JJA et PAL revendiquent des droits dans ce qui apparaît comme une grosse opération commerciale. Les deux firmes déclarent avoir participé aux recherches avec des financements octroyés par le gouvernement Catalan et l’Agence internationale pour le développement et la coopération. Dans le même temps, d’autres firmes européennes et américaines réclament des droits dans la commercialisation du vaccin et soutiennent avoir des accords commerciaux avec Path Malaria vaccine initiative (Mvi) entre autres Wellcome trust, l’Usaid, la Fondation Bill & Melinda Gates, la Malaria Clinical Trial Alliance et la Fondation Biomérieux. Des partenaires techniques et finan- ciers qui aspirent tous au pactole que doit générer la commercialisation du vaccin à polémiques. Dans le même temps, un conglomérat de firmes européennes et américaines indique être les inventeurs du Mosquirix et dénoncent la cession des droits exclusifs à Glaxo Smith Kline. J.O.N.
  • 8. Le Messager no 5867 Mardi 12 Octobre 2021 Page 8 Le Messager La méthode Manaouda Malachie au scanner Santé publique Entre l’accent sur la discipli- ne, l’éthique et la déontologie du personnel de santé, le développement des infrastruc- tures sanitaires dans les dix régions du Cameroun et la guerre déclarée aux incohé- rences dans le système de for- mation au sein des écoles publiques et privées, le ministre de la Santé publique, s’active bon an mal an, à la mise en œuvre d’une politique axée sur les résultats. Bienvenue dans la clinique de l’effica- cité ! Ce n’est ni une campagne marke- ting, ni le nom de baptême d’un thriller encore moins celui d’un polar américain. Mais c’est peut-être à cette expression choc qu’on pourrait assimiler l’hyper acti- vité de Manaouda Malachie. Du moins pour ces quatre derniers mois où le ministre de la Santé publique brille de plus en plus par des actions et des mesures à n’en plus finir. C’est à croire qu’on est sorti de la chronique mondaine à laquelle la gestion des fonds destinés à la lutte contre le Covid-19 et son lot de scandales et de procès nous ont emmurés, pour parler de travail sur le terrain proprement dit. Du haut de sa stature de responsable de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique du Gouvernement en matière de santé publique, l’homme s’est engagé dans la redynamisation de l’action de ce ministère très sensible. A ceux qui y voient un coup d’éclat pour redorer son blason, le spécialiste qu’il est, croit dur comme fer qu’il y’a lieu de donner un coup d’accélé- rateur à l’extension du processus couver- ture sanitaire du territoire national en dépit des heurts et des écueils connus depuis Mathusalem. Développement du système de santé Il y’a quelques semaines, il a rencontré les directeurs des écoles publiques et privées placées sous sa tutelle afin de faire le point sur l’année académique antérieu- re et fixer le cap pour la nouvelle année. Conscients que les infirmiers, sages- femmes/maïeuticiens et médico-sanitaires sont incontournables dans le processus de prise en charge des patients dans les for- mations hospitalières,le développement du système de santé est donc largement tri- butaire du niveau de formation et des compétences des hommes et des femmes qui constituent les ressources humaines. C’est pourquoi pour cette 23ème édition du conseil de direction des écoles de for- mation, le patron de la santé publique en a profité pour décrier certaines pratiques peu recommandables dans le mode de gestion des écoles de formation à savoir : « les inscriptions qui se font en marge des procédures en vigueur au Minsante ; le non-respect du quota horaire prévu pour la dispensation de certaines matières ; l’utilisation des enseignants non agréés aux profils douteux et le non-respect des taux de scolarité arrêtés par voie régle- mentaire ». Tout en recommandant d’éviter ces pratiques regrettables, il a demandé de mettre tout en œuvre pour pallier ces insuffisances en explorant de nouvelles approches pédagogiques telle « le challen- ge qualité » dans la formation des person- nels de santé ; en examinant le système d’évaluation des apprenants tant en cours qu’au terme de la formation et en par- achevant le processus de révision des cur- ricula par la validation et l’adoption de nouveaux curricula, à même de répondre au système de santé en cours de transfor- mation. Réinstaurer la discipline et la ponctualité Autre cheval de bataille, les retards et l’absentéisme. Déterminé à briller par l’efficacité de ses collaborateurs dans leur capacité à se rendre disponible pour servir les usagers et faire régner l’éthique au sein de son département ministériel, Manaouda Malachie s’engage à sanctionner les brebis galeuses.C’est tout le sens à donner à l'« Opération zéro retard » ins- truit par ses soins. Ce après plusieurs rap- pels à l’ordre fait pendant les réunions de coordination. L’objectif recherché est clair : « réinstaurer la discipline, l’assiduité, et la ponctualité pour un rendement opti- mal au poste », martèle-t-il non sans pro- mettre de veiller personnellement à l’application des sanctions à l’encontre des contrevenants. Quid de l’éthique et de la déontologie administrative ? Dans un environnement où des scandales éclatent à n’en plus finir dans les formations hospitalières (de réfé- rence), le Minsante, au-delà de la mission prescrite aux responsables qui est celle de maintenir l’hôpital à flots dans un parfait équilibre entre l’offre sans cesse qualitati- ve de soins, la stabilité financière de la formation sanitaire et la solvabilité des patients qui ont d’abord besoin de soins, l’accent est porté sur la responsabilité et la rectitude morale auxquels sont astreints ces « sauveurs de vie ». La scabreuse et ubuesque affaire Hilaire Ayissi Mengue, du nom du jeune homme de 22 ans dont la famille accuse l’hôpital central de Yaoundé, d’avoir mutilé sa dépouille, en est une parfaite illustration. Informé, Manaouda Malachie a décidé de la mise sur pied, d’une commission interne d’enquête conduite par l’inspecteur général des ser- vices médicaux et paramédicaux, Dr Yves Mathieu Zoa avec pour objectif de faire toute la lumière sur cette affaire. Arguant au passage qu’aucun état de grâce ne sera accordé aux éventuels mis en cause. Can 2021 Le relèvement du plateau technique des établissements hospitaliers n’est pas en reste. Finie la traversée du désert. La page des plaintes et complaintes liées à la pro- blématique des équipements dans les hôpi- taux régionaux, est désormais tournée. Soutenu par le gouvernement de la République et certains partenaires au développement, Manaouda Malachie se montre déterminé à « poursuivre la mise en œuvre de la volonté du président de la République qui est celle d'offrir à ses concitoyens des soins et services de santé de qualité pour tous et partout, et cela sous le prisme de l'Agenda de transforma- tion du système de santé, le temps d'agir ».A trois mois de la prochaine Coupe d’Afrique des nations (Can) que le Cameroun abritera à partir de janvier 2022, le ministre de la Santé publique n’a- t-il pas récemment procédé à la remise de 20 ambulances médicalisées destinées aux formations sanitaires, désormais prêts à accueillir ce prestigieux événement ? C.T. Les promesses tenues du Minsante Hôpital régional annexe d'Edéa Le scanner promis par Manaouda Malachie lors de sa visite de travail, le 11 juin 2021 dernier, est déjà dispo- nible à Edéa. Le service d'imagerie de l'Hôpital régio- nal annexe d'Edéa a accueilli le 02 octobre dernier son « nouveau-né » selon les termes employés par le conseiller médical, le Dr Jean-Baptiste Boumsong. « C'est un scanner, de marque Siemens Healthineers – Somatomgo-Now. Il est constitué de 16 détecteurs avec une assiette diagnostic assez impressionnante» a révélé le prati- cien. Cette dotation du ministère de la Santé Publique vient combler une atteinte maintes fois adressée par le directeur de cette formation hospitalière, le Dr Jean Gustave Tsagadigui. Le nouveau scanner « va beaucoup nous soulager d'abord sur le plan diagnostic, thérapeutique et le délai de prise en charge…Avant, nous envoyions tout simplement les patients à Douala pour faire un scanner, ainsi que la prise en charge. Maintenant, avec le nouveau scan- ner, nous allons pouvoir faire les choses sur place» a révélé le conseiller médical. Finies donc désormais les tracasseries liées aux évacuations sanitaires dans la capitale économique du pays et surtout aux risques de déplacement ce d’autant plus que, selon certains spécialistes, la nationale N° 3 dont l’un des tronçons relie la ville d’Edéa à Douala est réputée être la route la plus meurtrière du Cameroun. Grâce au scanner qui est un puissant outil de dia- gnostic, les nombreux cas d'accidentés sur cet axe de la mort seront désormais pris en charge de façon rapide et efficiente. Plateau technique Toutefois, le numéro 2 de l'Hôpital régional annexe d’Edéa a laissé entendre que le scanner nouvellement mis à leur disposition ne servira pas à l'usage exclusif des populations de la ville d'Edéa. « Nous attendons tous ceux qui auront besoin de nos services. Le nouveau scanner n'est pas limité à l'Hôpital régional annexe d'Edéa. C'est un appareil que nous accueillons pour tout le monde. Les gens peuvent se déplacer de n'importe quelle ville» a-t-il indiqué. Par cette dotation, le Dr Manaouda Malachie relève une fois de plus et de façon significative le plateau tech- nique de l'hôpital de référence d’Edéa désormais pourra adresser une riposte conséquente aux pathologies digestives et aux tumeurs de toutes natures. Le personnel médical et les populations se souviennent surtout de ce que, le 30 décembre dernier, le ministre de la Santé Publique leur avait déjà octroyé d'autres équipements de dernière génération notamment une radio numérique et un Echo-Doppler. Pour toutes ces marques d'attentions soutenues, ils se préparent à réserver au chef du département de la santé du Cameroun un accueil des plus chaleureux jeudi prochain, 14 octobre 2021, à l'occasion de sa descente dans la ville lumière pour l'inauguration du scan- ner qui fait déjà la fierté de tout le dépar- tement de la Sanaga maritime. Clément MBELEL
  • 9. Le Messager no 5867 Mardi 12 Octobre 2021 Page 9 Le Messager " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " " On November 04, 2021 at 7:30 am, By before the high court of Wouri in Douala At the request of Mr. HELLE Evariste, Director of companies residing in Douala - BP 4157; Which elects domicile for the purposes hereof and its consequences to the law office of his counsel, Barrister TCHOFFO Alphonse, Lawyer at the Cameroon Bar association , office located in Douala- Bonanjo, rue du Gouverneur CARRAS, GLOBAL SERVICES building, first floor, door 4, BP 1562, Tel: 6 79 86 52 16 AND UNDER: • Of the large duly in enforceable form of the recognition of debt with mortgage allocation on the land title N 33.105 / WOURI by Mr. NDOBU FANKOUA Daniel Baudoin for the benefit of Mr. HELLE Evariste, of the directory N ° 3.382 received in Douala on December 22 and 30, 2015 by Florence NJONGUE ETAME, notary in Douala, Firm located at 39, rue de la chambre de Commerce, 1st floor, KIT- CHENER building, opposite Trésor Bonanjo, BP 12265 Douala; • Of the exploit of command for the purposes of seizure of real estate of the Ministry of MOULOKO Benjamin LONGUE, Bailiff at the Court of Appeal of the Littoral and the Courts of Instance of Douala, BP: 2183 Douala, Tel: (237) 696 40 58 89, located at Rue CASTELNAU in front of the “PALACIO, ex-PRIVE NIGHT CLUB” located between the Texaco Douala-bar station and the KING AKWA College on February 14, 2019; • The specifications setting the conditions and modalities of adjudication of the building, subject of land title N ° 33105 / of the Department of Wouri belonging in full ownership to Mr. NDOBU FANKOUA Daniel Beaudoin registered on June 19, 2019 at the Registry of the Tribunal de Grande Instance of Wouri; • Judgment No. 430 / COM of the Wouri District Court rendered on September 16, 2021, which sets the new auction date for the aforementioned building on November 04, 2021; A public auction will be carried out to the highest bidder and the last bidder of the building designa- ted below DESIGNATION The building concern is an undeveloped urban land located in Douala Vème, district of Bassa, at a place called KOTTO, forming lot No. 07 of block 46, with a surface capacity of eight hundred square meters (800), registered in the land register of the WOURI department, under N ° 33105 vol 167, fol 47 fully owned by Mr. NDOBU FANKOUA Daniel Beaudoin, Director of companies residing in Douala PRICE The above-named building will be auctioned under the charges and conditions indicated above on the starting price of F CFA 9 600 000 (nine millions and sixty hundred francs); Each auction is set at F C FA 100,000 (one hundred francs). Made and written by the lawyer of the suing creditor On October 11, 2021 Barrister Alphonse TCHOFFO Lawyer INFORMATIONS * Barrister TCHOFFO Alphonse, Lawyer at the Cameroon Bar association, firm located in Douala- Bonanjo, Tél 6 79 86 52 16 // 690 88 45 53; * High court of Wouri at Douala; * MOULOKO Benjamin LONGUE, Bailiff at the Court of Appeal of the Littoral and the Courts of Instance of Douala, BP: 2183 Douala, Tel: (237) 696 40 58 89, located at Rue CASTELNAU in front of the “PALACIO, ex-PRIVE NIGHT CLUB” located between the Texaco Douala-bar station and the KING AKWA College on February 14, 2019; Le 04 Novembre 2021 à 07heures 30 mn, par devant le Tribunal de Grande Instance du Wouri à Douala À la requête de Monsieur HELLE Evariste, Directeur de sociétés demeurant à Douala- BP 4157 ; Lequel fait élection de domicile aux fins des présentes et ses suites au Cabinet de son conseil, Maître TCHOFFO Alphonse, Avocat au Barreau du Cameroun, cabinet sis à Douala-Bonanjo, rue du Gouverneur CARRAS, Immeuble GLOBAL SERVICES, premier étage, porte 4, B.P. 1562, Tel : 6 79 86 52 16 ; ET EN VERTU : • De la grosse dûment en forme exécutoire de la reconnaissance de dette avec affectation hypothé- caire sur le titre foncier N 33.105/WOURI par Monsieur NDOBU FANKOUA Daniel Baudoin au profit de Monsieur HELLE Evariste, du répertoire N° 3.382 reçue à Douala les 22 et 30 Décembre 2015 par Maître Florence NJONGUE ETAME, notaire à Douala, Etude sise au 39, rue de la chambre de Commerce, 1er étage, immeuble KITCHENER, face Trésor Bonanjo, BP 12265 Douala ; • De l’exploit de commandement aux fins de saisie immobilière du Ministère de Maître MOULOKO Benjamin LONGUE, Huissier de Justice près la Cour d’Appel du Littoral et les Tribunaux d’instance de Douala, BP : 2183 Douala, Tél : (237) 696 40 58 89, sise à Rue CASTELNAU en face du « PALACIO, ex- PRIVE NIGHT CLUB » situé entre la station Texaco Douala-bar et le Collège KING AKWA en date du 14 Février 2019 ; •Du cahier des charges fixant les conditions et modalités d’adjudication de l’immeuble, objet du titre foncier N° 33105 /du Département du Wouri appartenant en toute propriété à Monsieur NDOBU FANKOUA Daniel Beaudoin enregistré le 19 Juin 2019 au Greffe du Tribunal de Grande Instance du Wouri ; •Du jugement n° 430/COM du Tribunal de Grande instance du Wouri rendu le 16 septembre 2021, lequel fixe la nouvelle date d’adjudication de l’immeuble susvisé au 04 Novembre 2021 ; Il sera procédé à la vente aux enchères publiques au plus offrant et dernier enchérisseur de l’immeuble ci-après désigné : DESIGNATION L’immeuble dont s’agit est un terrain urbain non bâti situé à Douala Vème, quartier de Bassa, au lieu-dit KOTTO, formant le lot N° 07 du bloc 46,d’une contenance superficielle de Huit cent mètres, carrés(800), immatriculé au livre foncier du département du WOURI, sous le N° 33105 vol 167, fol 47 appartenant en pleine propriété à Monsieur NDOBU FANKOUA Daniel Beaudoin, Directeur de sociétés demeurant à Douala MISE A PRIX L’immeuble sus-désigné sera adjugé sous les charges et conditions sus-indiquées sur la mise à prix de F CFA 9 600. 000(neuf millions six cent mille francs). Chacune des enchères est fixée à F C FA 100.000(cent mille francs francs). Fait et rédigé à Douala par l’avocat du créancier poursuivant Le 11 octobre 2021 Maître Alphonse TCHOFFO RENSEIGNEMENTS *Maître TCHOFFO Alphonse, Avocat au Barreau du Cameroun, cabinet sis à Douala-Bonanjo, Tel : 6 79 86 52 16 //690 88 45 53 *Tribunal de grande instance Du Wouri * Maître MOULOKO Benjamin LONGUE, Huissier de Justice près la Cour d’Appel du Littoral et les Tribunaux d’instance de Douala, BP : 2183 Douala, Tél : (237) 696 40 58 89, sise à Rue CASTELNAU en face du « PALACIO, ex-PRIVE NIGHT CLUB » situé entre la station Texaco Douala-bar et le Collège KING AKWA
  • 10. Page 10 Le Messager Le Messager no 5867 Mardi 12 Octobre 2021 Crise anglophone : le Cameroun sans les Anglophones n’est pas le Cameroun Par Jean-Simon ONGOLA OMGBA* Le 1er octobre 2021 a été une journée de désinformation massive. La rébellion sécessionniste a usé des réseaux sociaux pour la diffusion de fake news afin d’influencer les opinions publiques, les pays étrangers et les organisations interna- tionales. Premièrement, ce qui convient de rappeler aux uns et aux autres, Camerounais anglophones et franco- phones, nous avons tous du sang sur les mains. Le sang des membres des forces de défense et de sécurité tombés sur le champ d’honneur pour la défense de notre pays. Le sang de nombreux civils-parmi lesquels des enfants massacrés- pris en otage dans une folie meurtrière. Le sang de jeunes Camerounais, ambaboys, dont le motif de lutte reste bien souvent incertain : le font-il pour des raisons politiques ou par appât du gain ? Car nous savons aujourd’hui qu’ils sont souvent, pour nom- breux d’entre eux embrigadés par des entrepreneurs du grand banditisme à des fins mercantiles et de gain facile. On com- prend l’attraction des messages sécession- nistes sur une jeunesse misérable, semi- scolarisée à qui l’on offre des profits immédiats du pillage, du kidnapping et d’autres activités économiques illicites. Deuxièmement, cette crise sécuritaire affecte et pèse sur les dépenses de l’Etat. Le niveau des interventions des ressources publiques hypothèque gravement nos capacités d’investissement dans des sec- teurs vitaux pour le développement du Cameroun. Le décret du Premier Ministre Chef du Gouvernement, signé le 2 sep- tembre 2019, déclarait les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud- Ouest « zones économiquement sinistrées ». Ceci induit des financements colossaux et un effort collectif du peuple camerou- nais qui paie cash les égarements de quelques activistes aux desseins criminels, vivant confortablement et en toute sécu- rité au Cameroun et à l’étranger. Les choix politiques faits dans le passé ont peut-etre conduit à cette situation. Mais la main ten- due du gouvernement et les efforts du Président Paul Biya, font que les raisons objectives qui ont provoqué cette crise ont perdu de leur consistance. Certes, elle est loin d’être achevée compte tenu des res- sentiments et des oppositions sur des ques- tions fondamentales. Mais c’est le peuple camerounais qui paie le coût économique de cette crise. Un véritable gâchis. Troisièmement, les déplacés internes de la crise anglophone sont disséminés sur l’ensemble du territoire vivant avec la peur au ventre, dans la précarité et une grande désespérance, inquiets pour le futur. Cependant, les tensions qui mar- quent la diffusion sur les réseaux sociaux des massacres perpétrés par les ambaboys contre les membres de nos forces de défense originaires des communautés qui accueillent de nombreux déplacés, ne peu- vent pas être mis entre parenthèse, fut-ce pour un peu de temps. Le « nous accueillons les Anglophones ici » et le « les ambaboys tuent nos enfants » sont des cris de colère qui peuvent se transformer en un rejet comme le redoute opportunément le Premier Ministre Chief Dr. Joseph Dion Ngute. La duplicité de certaines commu- nautés dans les régions anglophones est d’autant plus grande que le sentiment que les criminels ambaboys sont protégés par leurs clans ne cesse de grandir. Dans ce climat qui se tend, des menaces pèsent sur le « vivre ensemble » entre déplacés et communautés d’accueil, avec en toile de fond un rejet. Il y’a tout lieu de s’inquié- ter de l’éventualité de réactions violentes ici et là. Néanmoins, une certitude demeure : le désir le plus profond de nos compatriotes des régions anglophones, victimes de la violence, vivant dans la peur et affrontant la haine de ceux qui ont choisi de vivre en marge des lois de la République, est de voir le retour de la paix. Le moment est venu de savoir où nous allons et ce que nous voulons. Quelle force faut-il éveiller pour mettre un terme à cette boucherie et trouver ensemble une solution durable ? La récente visite du Premier Ministre dans les régions en crise débouchera probablement sur une réflexion d’ensemble sur les sujets et le rythme de leur résolution. Depuis 2016, le gouvernement a pris des mesures commandées par la gravité de la situation, afin de rétablir l’ordre public, protéger les biens et les personnes-ce qui ne va pas sans de réelles difficultés- et sauvegarder l’intégrité territoriale. Lors du grand Dialogue National, la volonté du gouverne- ment d’asseoir un dialogue franc et sincè- re y compris avec les groupes armés a été acté. Le choix de la dédiabolisation des sécessionnistes n’aura échappé à person- ne. La récente sortie malheureuse de Tibor Naguy qui déclare « nous savons tous comment la crise du Southern Cameroon se terminera. Les Anglophones gagneront leur droit soit dans une véri- table fédération soit dans un état sépara- tiste. Qu’il s’agisse de semaines, de mois, d’années ou de décennies » J’aurais été tenté d’ajouter avec des milliers de morts. On ne peut pas demander à une girouette de faire mieux que Tibor Naguy. Si nous ne pouvons pas nous fier à ses propos et aux diverses positions contradictoires auquel ce fonctionnaire américain-en poste à Yaoundé dans les années 1990-, nous a habitué sur la crise anglophone, force est de constater que M. Naguy fait preuve d’un cynisme et d’une méconnaissance abyssale de l’histoire du Cameroun. Ses propos sont d’un mépris et d’une condes- cendance inacceptables vis-à-vis de tous ceux qui œuvrent pour la paix. Il serait souhaitable que Tibor Naguy prenne des conseils plus avisés auprès d’amis de longue date qu’il a au Cameroun, pour éclairer sa vision partisane et dramatique- ment biaisée de la crise du Noso. En lui rappelant au passage que la perception des Anglophones sur ce sujet n’est pas aussi uniforme qu’il semble le croire. Quoi qu’il en soit, il appartient aux Camerounais de régler les affaires qui les concernent. Malgré les divergences, un dialogue avec les acteurs politiques de l’intérieur du pays et de la diaspora est nécessaire et possible. Aucun pays étran- ger ne peut se substituer au peuple came- rounais pour la résolution. Les difficultés de la médiation suisse l’ont montré à suffi- sance. Le dialogue suppose cependant le renoncement préalable à la violence sans aucune condition. Vouloir placer sur la balance l’armée républicaine et une nébu- leuse de groupes armés dont on sait aujourd’hui qu’ils sont à la solde de ban- dits qui n’ont rien à voir avec une quel- conque revendication politique est inad- missible. Le mode opératoire des groupes armés dans les régions du Noso rappelle celui des FARC en Colombie, contrôlés durant des décennies par des narcotrafi- quants. Il n’y a aucune contradiction entre être ouvert au dialogue politique mais favorable à une action publique musclée et impitoyable dans la lutte contre la gran- de criminalité. Après quatre ans d’effroi et d’angoisse, le drapeau camerounais écla- boussé du sang des innocents que tuent les groupes armés sous couvert de la séces- sion, flotte en pleurant ses morts. Face aux tueries qui persistent, seul le dialogue nous permettra d’échapper au piège mortifère de la terreur, de la haine et du chaos, où tente de nous conduire une minorité d’activistes crimi- nels. Mais la paix peut-elle naitre d’actions militaires redoutées et imposées ? Une conviction cependant persiste : la paix doit naitre et se construire à l’intérieur des communautés, à travers des ren- contres et concertations avec l’ensemble du corps social. Mais il sera difficile voire impossible de dialoguer si nous nous accro- chons avec arrogance à l’idée que nos capacités militaires, technologiques, logis- tiques et humaines de l’armée camerou- naise sont supérieures à celles de la rébel- lion. Le caractère asymétrique de ce conflit nous appelle à plus de réserve et de prudence au-delà du professionnalisme que l’on reconnait à notre armée. Les graves incidents survenus lors de la tournée du Premier Ministre Chief Dr. Joseph Dion Ngute dans la région du Nord- Ouest après une étape plutôt paisible dans le Sud-Ouest révèlent le grave malaise au sein de la communauté anglophone de l’ancien Cameroun méridional. On observe depuis le début de la crise des régions anglophones la montée des antagonismes et un clivage ethnique sans cesse grandis- sant entre populations du Nord-Ouest et les SAWA du Sud-Ouest. L’exacerbation de la haine tribale ne s’explique pas seule- ment du fait des différences culturelles et sociales mais porte sur les solutions à apporter à la crise actuelle. Des opposi- tions fortes subsistent dans la perception et l’approche des questions fondamen- tales. Souvenons-nous de l’accueil glacial et hostile réservé à la communication du Chairman John FRU NDI, lors du grand Dialogue National par la quasi-totalité des délégués venus du Sud-Ouest. « The All Anglophone Conference » est une étape incontournable sur la route du retour de la paix. La prise en compte et la reconnais- sance de la pertinence de certaines réformes demandées par une partie de la classe politique anglophone et même fran- cophone n’est pas synonyme de l’accepta- tion de la remise en cause de l’unité du Cameroun. La fin du terrorisme ne peut être garan- tie par les seuls acteurs politiques qui ne contrôlent pas souvent ni toujours les opé- rations terroristes, qu’ils sont nombreux à condamner. Le dialogue doit se construire autour de la table avec l’ensemble des protagonistes de la crise du NOSO. Il y’a certes un risque à heurter une opinion publique dominante profondément atta- chée à l’unité du pays, partisane d’une solution militante quoi qu’il en coute. Mais rappelons-nous que le Cameroun sans nos compatriotes de Nkambe, Kumbo, Jakiri, Mamfe, Limbe, Tiko n’est pas le Cameroun. Cependant, une occupation systématique des territoires par nos forces de défense accompagnée de la pacification nécessaire est une contrainte pour réussir la reconstruction du NOSO. Une démarche permanente afin d’examiner la question de façon réaliste voire audacieuse est un palier indispensable pour la paix. Ecouter et discuter n’est pas adhérer mais élargir le champ de l’information susceptible de contribuer à l’édification de la paix. Abdiquer notre responsabilité morale et nous abriter derrière nos certitudes peut s’avérer une grave erreur pour le Cameroun tout entier, Anglophones et Francophones. *Homme politique Lesavisémis danscespages n’engagentqueleurs auteurs
  • 11. Le Messager no 5867 Mardi 12 Octobre 2021 Page 11 Le Messager Le Cameroun maintient la pression sur la Côte d’Ivoire Eliminatoires Mondial 2022 Les Lions Indomptables se sont imposés contre Les Mambas du Mozambique (1-0) hier lundi 11 octobre, lors de la 4e journée du 2e tour des éliminatoires de la Coupe du Monde Qatar 2022. Une victoi- re qui leur permet de conser- ver la 2e place de la poule D, derrière le Côte d’Ivoire (vain- queur 2-1 contre le Malawi). Malgré leur voyage plus que tardif (moins de 24 heures avant le match), les Lions Indomptables ont assuré l’essentiel, en s’imposant sur la plus petite des marges. Le seul but de la partie est signé Michael Ngadeu-Ngadjui, sur un corner de Moumi Ngamaleu, mal dégagé du point par Ernan Siluane (68e minute). Un but qui arrive comme une délivrance, après un mauvais début de match des hommes d’António Conceição. En effet, pendant les 35 premières minutes, le Mozambique contrôle le jeu. Il profite par ailleurs des multiples pertes de balle de Ngadeu- Ngadjui et Zambo Anguissa entre autres, pour multiplier les assauts dans le camp camerounais. Un comportement qui tranche largement avec le jeu ultra défen- sif proposé au match aller. Qu’à cela ne tienne, les protégés d’Horácio Gonçalves ne concrétisent pas leur temps fort. Illustration à la 14e minute, où le joueur mozambicain fait une passe dans le dos de son partenaire, après une récupération de balle à l’entrée de la surface camerounai- se. Pendant plus d’une demi-heure de jeu, Les Mambas ont au moins 4 opportunités d’ouvrir le score, mais ils pêchent toujours à la dernière passe. Bien que dominés, les Camerounaisont quelques possibilités de contre-attaque, qu’ils exploitent mal.Mais après avoir subi le jeu, Vincent Aboubakar est ses coéqui- piers mettentenfin le pied sur le ballon. D’ailleurs, à la 41e, le capitaine a l’occa- sion d’ouvrir le score, en déviant un coup de tête de Toko Ekambi (sur un centre de Fai Colins). Malheureusement, le ballon passe juste au-dessus. Mais au retour des vestiaires, le jeu s’équilibre plutôt, malgré les entrées en jeu d’Yvan Neyou (sortie de Martin Hongla), James Léa-Siliki (Choupo- Moting) et Christian Bassogog (Toko Ekambi). Plus de peur que de mal A la 57e, le Mozambique à une nouvelle occasion d’ouvrir le score, mais la frappe (à l’entrée de la surface) de Francisco Simbine est renvoyée par Devis Epassy. Juste 5 minute plus tard, Geny Catamo croit convertir un centre de Dayo Antonio, mais il bute sur NouhouTolo, alors qu’Epassy est pris à contre-pied. La répon- se camerounaise intervient à la 64e, sur une frappe enroulée de Léa-Siliki, qui atterrit dans les mains de Siluane. Après l’ouverture du score de Ngadeu-Ngadjui, Stéphane Bahoken (entré à la 57e à la place d’Aboubakar) manque deux occa- sions de faire le break (78e et 86e). Des occasions vendangées qui auraient pu coûter cher au Cameroun. Car, dans les secondes qui suivent, un attaquant mozambicain reprend un centre venu de la droite, mais trouve la jambe de Moukoudi, alors que le gardien est une fois de plus pris à contre-pied. Plus de peur que de mal pour les quintuples champions d’Afrique, qui résistent jusqu’au coup de sifflet final. Avec désormais 9 points au compteur, ils conservent la 2e place du groupe D, derrière la Côte d’Ivoire (10 points). Avec respectivement 3 et 1 points, le Malawi et le Mozambique disent adieux à une qualification à la Coupe du Monde, car ils ne peuvent plus atteindre la 1ère place. Le Prince FOGUE Benzema et Mbappe offrent le trophée à la France Ligue des nations Si la France a pu soulever le trophée de cette compétition dimanche à Milan, c'est en grande partie grâce à son duo offensif qui s’est montré déci- sif comme en demi-finale, trois jours plus tôt. Ce n’est pas vraiment le trophée que les Bleus voulaient aller chercher en 2021, mais il a au moins le mérite de rendre l'année des hommes de Didier Deschamps beaucoup moins terne. Plus de trois mois après l’énorme désillusion de l’élimination en huitième de finale de l’Euro contre la Suisse, l’équipe de France a remporté la deuxième Ligue des Nations de l’histoire grâce à sa victoire contre l’Espagne ce dimanche (2-1). Les Bleus succèdent au Portugal, vainqueur de la première édition en 2019, à l’issue d’un scénario renver- sant. Cette grande finale a pourtant long- temps été fermée, comme en témoignent les trois petits tirs (deux pour l’Espagne, un pour la France) comptabilisés à l’issue des 45 premières minutes. Comme on pou- vait s’y attendre, la Roja a confisqué le ballon (65% de possession sur l’ensemble de la rencontre), sans trop savoir l’utiliser. Mais ce qui rendu cette affiche stérile pen- dant un long moment, c’est surtout l’inca- pacité des Bleus à se projeter à la récupé- ration du ballon. Pendant plus d’une heure de jeu, les Français ont seulement pu se mettre sous la dent l’énorme occasion de Karim Benzema dès la 7e minute, quand, lancé en profondeur par Paul Pogba, le Madrilène est parvenu à effacer Unai Simon mais s’est retrouvé trop excentré pour pouvoir frapper au but. Un frisson, puis le néant… jusqu’à la 63e minute. À ce moment, le match est entré dans une nou- velle dimension. Il y a d’abord eu la barre de Theo Hernandez, puis, sur l’action qui a suivi, l’ouverture du score de MikelOyarzabal, vainqueur de son duel contre Dayot Upamecano, entré juste avant la pause pour suppléer Raphaël Varane, blessé. Reconquérir le cœur des supporters Dans une rencontre si fermée, on a alors pensé que l’Espagne avait fait le plus dur, mais c'était compter sans le talent hors norme de Karim Benzema. Quelques secondes après l’engagement, l’attaquant des Bleus a décoché une merveille de frap- pe enroulée depuis l’angle de la surface. Dans un autre style, mais tout aussi splen- dide et efficace, Kylian Mbappé s’est chargé de terrasser la Roja en remportant son face à face (avec bonus passement de jambes) contre Unai Simon un petit quart d’heure plus tard (80e). Avec deux buts et deux passes décisives en deux matchs, l’attaquant parisien, qui avait notamment fait part de son mal-être en Bleu dans une interview à L’Equipe il y a quelques jours, a été décisif lors de ce Final 4. Il illustre à merveille la semaine des Bleus, qui sont parvenus, en l’espace de deux rencontres, à reconquérir le cœur de leurs supporteurs. Après ce titre acquis de hautes luttes en Italie, les Bleus vont devoir repartir au charbon le mois pro- chain pour leur dernier match de l’année contre la Finlande (le 16 novembre). En cas de succès, il leur sera possible de se qualifier pour la Coupe du monde au Qatar. Histoire de se donner les moyens, en décembre 2022, de garnir encore un peu plus l’armoire à trophées. C.T. avec Eurosport Focal Olivier Mbaizo sanctionné Pour ce match retour contre le Mozambique, le sélectionneur a conservé la quasi-totalité de son effectif entrant de la rencontre aller, à l’exception d’Olivier Mbaizo. Sans surprise, le latéral droit a perdu sa place de titulaire en lieu et place de Fai Colins. Ce dernier, remplaçant du premier lors de la dernière sortie, s’était déjà montré plus performant que lui, en multipliant les centres. Et pourtant, pendant 65 minutes, Mbaizo avait manqué la quasi-totalité de ses passes et centres. Comme au match aller, Fai Colins s’est montré à la hauteur, offensivement et défensivement, même si la plupart de ses centres ont été renvoyés par la défense adverse. L.P.F.
  • 12. Le Messager no 5867 Mardi 12 Octobre 2021 Page 12 Le Messager Une compétition qui se bonifie avec le temps Grand Prix Chantal Biya La compétition était rendue du 04 au 10 octobre 2021 à sa 21ème édition. 21 éditions pour 20 ans d'existence, de difficultés et de recherche constante d'amélioration au fil de ses rendez-vous. On en sort aujourd'hui avec des améliora- tions notables. Avec l'arrivée hyper médiatisée dimanche 10 octobre 2021 de la caravane de cette 21ème édition du Grand Prix cycliste international Chantal Biya sur le boulevard de l'unité à Yaoundé, on est bien loin des ambiances mièvres et du désamour populaire qui ont prévalu les années passées relativement aux semblables compétitions organisées. Après les années glorieuses de 1960 à 1980 par-là, les noms retentissants des Pommier Boniface et autre Nkono d'inoubliable mémoire sans ignorer les sponsors mythiques de première ligne à l'instar du savonnier Ccc, le cigaret- tier Bastos, le brasseur Sabc (brasseries du Cameroun) qui avec des gadgets publici- taires déversés ici et là à l'occasion des compétitions contribuaient encore plus à attirer les foules, le cyclisme camerounais par la suite est rentré dans un trou noir. Il a perdu de sa vivacité et de son rayonne- ment pour sombrer par manque d'imagina- tion et de préservation de ses infrastruc- tures, dans la gestion résignée et paresseu- se des petits acquis de la notoriété. Conséquence de tout ce laxisme, le délabrement accentué du couvert routier sur l'ensemble du pays, un désengagement pour ne pas dire un jet d'éponge généralisé de nombreux sponsors et une organisation des courses au rabais par pur formalisme et même suivisme des autres nations. Coup dur suprême qui a fini par tuer l'amour jadis total du public pour cette discipline sportive. Même le retour en grâce initié au mitan des années 90 par la célèbre indus- trie de transformation du bois Ecam Placages des italiens de Mbalmayo, n'aura pas suffi malgré quelques succès et fulgu- rances, à entretenir pour longtemps le feu de la passion. Honoré Yossi, la jeunesse gagnante Il aura fallu la persévérance d'un Njele François, passionné de la discipline pour réveiller au-delà des combats d'arrière- gardes et d'intrigues inutilement perni- cieuses, la relance positive de cette disci- pline sportive désertée par ses bienfai- teurs. Tâche ardue qui l'a lancé malgré lui dans les bras d'un sponsor d'Etat qui n'en faisait qu'à sa guise. La fédération toute puissante qu'elle pouvait être, n'avait tou- jours pas la liberté de ses engagements et restait pour beaucoup, tributaire des desi- derata des administrations par trop forma- listes au sujet de leur accompagnement financier.Fort heureusement, l'arrivée du jeune Yossi Honoré à la tête de la fédéra- tion aura imprimé une toute autre dyna- mique qui s'apprécie aujourd'hui. Fort de son expérience à la tête de la Ligue régio- nale du cyclisme du Littoral pendant un sacré bail au cours duquel il a organisé de multiples compétitions et su adapter sa couenne à une certaine forme de diffi- cultés, c'est sans surprise que son magistè- re à la tête de la fédération nationale gagne en notoriété. D'une compétition à la recherche de ses marques pendant un certain temps, le Grand Prix international Chantal Biya est devenu un rendez-vous fort couru. Avec 10 équipes participantes, 7 maillots en compé- tition, des sponsors qui de plus en plus se bousculent au portillon et des collectivités territoriales gagnées par la frénésie de pro- motion de leur localité, il y a là maintenant autour de l'événement, une plus forte attractivité jamais vue auparavant. L'engouement populaire rencontré tout au long des étapes, l'essai fort réussi de la retransmission en direct à la télévision nationale et même une couverture aérien- ne partielle de la compétition augurent des efforts consentis pour s'arrimer aux exi- gences de la couverture moderne d'un tel événement. Ce qu'on attendait et attend impatiemment. Le public et les populations ont apprécié justement et en redemandent encore. Reste que cette dynamique se peaufine pour le plus grand bien de notre cyclisme. On retiendra pour cette édition assez originale, les résultats suivants ( voir tableau final en annexe). Célestin BIAKE DIFANA(Cp) sur le tour. Ancien champion national de cyclisme et capitaine de gen- darmerie aujourd'hui à la retraite, le Directeur tech- nique national de la Fédération camerounaise de cyclisme, a officié comme Directeur de course. Monsieur le Directeur de course, quel- le est votre appréciation du point de vue technique de cette édition qui s'achève ? Je vous dirai que cette 21ème édition du Grand prix international Chantal Biya a été l'une des plus belles éditions. Parti de Bangangté avec le maillot jaune sur le dos d'un camerounais, nos coureurs l'ont perdu à la fin de la 4ème étape, celle de Meyomessala. Cette perte a eu une légère incidence sur le positionnement au classe- ment. Mais rappelons que pour cette édi- tion, une chose inédite s'est produite : trois coureurs ont eu le même temps en heure, en minute et en secondes. Pour les départager vous voyez qu'il a fallu aller chercher le positionnement de chacun d'eux aux différentes étapes. Alors c'est ce qui a fait qu'on se retrouve avec le résultat que vous connaissez. Et je pense honnête- ment que nos coureurs se sont battus. Ils se sont battus comme il fallait. La nature faisant malheureusement les choses à sa façon, le maillot jaune que nous perdons à cette étape-là, résulte de la crevaison inopportune subie par celui qui l'avait sur le dos. C'est ce que beaucoup de gens ne savent pas. Je reste néanmoins persuadé au regard de ce que nous avons eu, que nous aurons encore dans les jours à venir, une autre belle édition comme celle-ci, riche en intensité et en combativité. Vous avez pratiqué le cyclisme à un haut niveau et vous avez une histoire qui parle pour vous. Pensez-vous que nous pourrions revivre à travers vos compéti- tions, les périodes glorieuses du cyclisme camerounais ? Vous savez, les années changent. Ce qu'on a connu, ce n’est pas ce que les enfants d'aujourd'hui connaissent. Nous on a pratiqués sur des routes en latérite et aujourd'hui tout est revêtu, goudronné sur le choix des itinéraires. Il n'y a plus de pistes là-dedans. Et comme tout évolue, vous allez trouver que pour les vélos que nous utilisions, le plus léger pesait 9 kilo- grammes. Aujourd'hui, vous avez le vélo le plus léger qui est à 6,675 kg. Donc je pense qu’avec l'évolution constante, les choses iront toujours en s'améliorant dans les années qui viennent. En laissant de côté le regret de la perte du maillot jaune, est-ce que vous êtes vraiment satisfait en tant que Dtn de la performance globale de nos athlètes ? Tout à fait je suis satisfait de leur per- formance. Je ne peux pas bouder mon plaisir. Vous avez vu dans quelques condi- tions d'intempéries on a évolué du fait de Dame nature. Courir sur la pluie ce n'est pas du gâteau. Les images de la difficulté de certaines étapes telles que vues à la télévision et surtout à Bangangté ont amené les gens à se demander si ce n'était pas une sorte de Paris-Roubais local. Vous imaginez ce que cela donne auprès des populations. Moi je dis qu'ils ont bien couru et même combattu. La performance d'en- semble est bonne. Les coureurs ont avoi- siné la moyenne horaire de 40 km/h. N'eût été la pluie, peut-être que cette moyenne serait passée à 42km/h. Un certain frémissement positif dans l'engagement des sponsors a été observé. Comment faire selon vous pour en glaner davantage comme à l'époque glorieuse des Bastos, Sabc, EcamPlacages et autres? C'est le souhait que nous entretenons tous de voir ce frémissement comme vous dites gagner en ampleur. Le cyclisme quoi qu'on dise ou fasse reste un sport qui vit et s'épanouit avec la participation majeure et décisive des sponsors qui rappelons-le, y trouvent à travers le public nombreux, une grande offre de visibilité. Pas de sponsor comme on dit, pas de coup de pédale. Il me revient un tout petit peu en mémoire que lors de mon stage de haut niveau en entraînement à l'Union cycliste internatio- nal, je parlais de cette problématique de sponsor dans mon mémoire de fin de stage à la grande surprise de mes autres co-sta- giaires qui n'imaginaient pas que cette pos- sibilité de manque, puisse exister. Il aura fallu la confirmation de cette malheureuse hypothèse par un de mes instructeurs ayant officié au Mali pour confirmer cette difficulté inhérente au cyclisme africain. Je dois dire que je me réjouis grandement de ce retour fébrile des sponsors dans nos compétitions. Il est salutaire et je reste convaincu que de proche en proche, ce mouvement s'améliorera pour un engoue- ment populaire plus qu'intense. Propos recueillis par C.B.D. (Cp) « La performance d'ensemble est bonne » Joseph Evouna Grand prix cycliste Chantal Biya : Une compétition qui se bonifie avec le temps Kubis Lucas, Maillot jaune ! Le premier à franchir la ligne d’arrivée est un slovaque. Apres avoir remporté la 2e et la 4e étape, Kubis Lucas s’est imposé à l’issue de la 5ème et dernière course au Boulevard du 20 mai à Yaoundé, avec un chrono de 17h 34 min, 33 secondes. Tout s’est joué au sprint final où le coureur a devancé sur le fil, Artuce Tella de la Snh vélo club, arrachant ainsi le Maillot jaune de la compétition qu’il a arboré pendant trois étapes notamment : Bangangté, Ntui et Nkolandom. Le camerounais s’est contenté du deuxième rang. Une performance âprement conquise au regard de la concurrence observée lors de la dernière ligne droite. Le vain- queur de la dernière étape en revanche est le Néerlandais Merx Peter qui termi- ne en 04 h14 minutes 11 secondes. Classé troisième, Clovis Kamzong Abessolo, Maillot bleu, est le meilleur coureur camerounais qui enregistre le même temps que le maillot jaune soit 17 heures 34 secondes 33 secondes. Une belle performance qui a fait de la Snh, la meilleure équipe de l’Acte 21 du Grand prix cycliste international Chantal Biya. Ils sont donc trois coureurs à avoir occuper le même temps Lucas Kubis, le Hollandais Jordi Slootjes et le camerou- nais Kamzong Abessolo. Des trois, le slovaque est le premier à se classer et terminer la course en dixième position. « Les slovaques étaient très grands et plus expérimentés. Je pense qu’il faut déjà se pencher sur le futur », confie le capitaine de la Snh vélo club. Notons que la piste un peu mouillée n’a pas facilité une bonne circulation du vélo. A preuve, quelques cyclistes ont même fait des chutes et ont terminé la course dans le véhicule balaie. Ils s’en tirent avec quelques points de suture. D’après le médecin, le pronostic vital n’est pas engagé. Rendez-vous a été pris pour la 22ème édition. Mohamed MOLUH (Stg)