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  1. Lundi 7 janvier 2014 LA CONCEPTION EN QUESTION(s) L’architecture de l’association de Wolf Prix et Helmut Swiczinsky formant le groupe Coop Him- melblauestmarquéepardeuxpériodesdistinctes.Unepremièrecaractériséeparuneapprocheexpé- rimentale de l’architecture, dans laquelle est développée la notion de nuages, d’émotions, mais aussi d’expression du Chaos. Ils y ont développé une architecture dématérialisée. Bien que cela contraste avec la surconsommation de matières dans leurs projets de leur seconde période, ils ont néanmoins conservé un processus de conception si particulier et avant-gardiste. Cette évolution dans leur archi- tecture s’explique par une volonté de construire. Cependant un de leurs projets expérimentaux aurait bien pu être réalisé si leur commanditaire n’était pas décédé. Le projet « Open house » est devenu célèbre par la suite, non seulement en raison de son expression architecturale mais aussi et surtout grâce au processus de conception par lequel ils sont passés pour concevoir cette maison. Cet article analyse la conception architecturale de Coop Himmlb(l) à travers ce projet en s’appuyant sur un texte de Michael Sorkin dans Coop Himmelbau: Blaubox et sur la description du projet selon Wolf Prix et Helmut Swiczinsky. L’architecture du Chaos ? Esquisse en plan Model Concept Figure du Projet Selon Sorkin la méthode de conception de coop himmelblau à longtemps tourné autour de la création d’un croquis idéographique qu’ils ap- pellent un psychogramme. Le psychogramme est un outil qui permet de capturer le parfait, sans tâche, où le désir inconscient de l’archi- tecte est révélé. Le psychogramme agit comme un jeu surréaliste qui libère l’esprit en vue de produire, grâce à l’aléatoire de l’intuition, une structure sémiotique libérée de valeurs tradi- tionnelles. De même cet outil permet, au moins en apparence, un moyen d’interaction directe et spontanée entre l’intuition et le crayon. Dans ce cas, l’impulsion de l’émotion est transformée picturalement sans passer par l’intermédiaire d’interface ou de filtre. Bien que le dessin ne soit pas strictement aléatoire son but est de libérer la conception des contraintes qui sont deve- nues ancrées dans la pratique du design ensei- gnée à l’architecte. On remarque ici une différence nette entre conception d’un projet et sa communi- cation. En effet comment expliquer de manière rationnelle un projet dont son origine vient de l’inconscient ou du moins d’une intuition ? Ce contraste est encore plus net dans leurs derniers projets notamment celui du musée Confluence à Lyon. Bien que cette technique de conception ne soit pas originale, la manière dont Coop Himmelblau privilégie le croquis sur tous les autres facteurs a attiré de nombreuses critiques pour faire le lien entre leur travail et la non-linéarité. Sorkin assimile le psychodramme souverain à un automatisme ; on passe d’un processus de composition ou de conception à un processus aléatoire ou non-linéaire. Sorkin montre que ce principe passe, chez comme Coop Himmelblau, par le chaos. Son texte nous montre que ce qui fait la parti- cularité de ces architectes n’est pas simplement dans un processus mais dans la manière dont ils abordent cet aléatoire. Là où beaucoup d’ar- chitectes dissimulent cet aléatoire, Coop Him- melblau assume la superficialité de leurs actes. « Durant ces cinq à dix dernières année nous avons commencé à raccourcir, condenser, le processus réel de la conception. […] nous es- sayons de définir le sentiment, l’émotion que l’espace évoque. Et puis tout à coup, nous avons un dessin, parfois sur une feuille de papier, par- fois sur la table […] (Coop Himmelblau 1991) «Croquis[…]dessinéaveclesyeuxfermésdans une concentration intense, les mouvements de la mains enregistrant comme un sismographe les sentiments d’où sera évoqué l’espace. » (description du projet par Coop Himmelblau) D’autre part Sorkin nous montre que tout comme dans le chaos, l’architecture de coop himmelblau est caractérisée par l’imprévisi- bilité. « Le battement d’aile d’un papillon au Brésil peut provoquer une tornade au Texas » Lorentz. Cette imprévisibilité est assumée chez ces architectes. « Cela sera décidé après l’achèvement de la maison, ou jamais: cela aussi, est de l’architecture ouverte.» (Descrip- tion du projet « Open house »). Cependant Sorkin met en évidence un déca- lage dans cette notion d’imprévisibilité dans les projets de Coop Himmelblau. En effet, la totale fidélité à la première esquisse exprime une certaine rigidité dans le processus. « Au lieu de s’enfermer dans la tactique de l’impos- sibilité de construire, ils tentent de construire l’impossible. Par conséquent l’aspect architec- tural du projet est prédéfinit par le psycho- gramme et ne permet aucune imprévisibilité. En ce sens l’architecture de Coop Himmelblau n’est pas selon Jorkin une architecture du cha- os. Dans Open house les architectes ont cherché à se placer en dehors des systèmes de la nature et conserve son exacte condition de départ. Ici l’architecte s’efforce d’ignorer la complexité de la réalité en l’idéalisant. Ils nient en quelque sorte l’imprévisibilité de la réalité. Il y a un donc une contradiction entre le dis- court et le processus dans l’architecture de Coop Himmelblau. Bien qu’elle soit basée sur la théorie du chao et du « butterfly effect » selon les architectes, ce n’est pas le cas dans le processus de conceptions selon Sorkin. Théophile HENRY
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