1. LUCHA 201810 – Condamnation propos irresponsables de J. Kabila sur la situation à Beni-Lubero | Avril 2018.
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Lutte pour le Changement
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KABILA : LE 1ER RESPONSABLE DE CE QUI SE PASSE A BENI-LUBERO,
C’EST VOUS-MEME !
Déclaration n° LUCHA/2018010
La LUCHA condamne fermement les propos irresponsables et incendiaires
tenus par Joseph Kabila au sujet d’une communauté tribale du Nord-Kivu et de
l’insécurité qui perdure dans cette partie du pays.
En effet, lors d’une réunion avec des « députés » et « sénateurs » issus de sa
plateforme politique le 16 avril 2018 à Kinshasa, Joseph Kabila a rejeté la
responsabilité des massacres dans la région de Beni sur les habitants de cette
région, et spécialement sur la communauté Nande. Il est allé plus loin en
insinuant que les autres communautés ethniques à travers le pays pourraient
s’en prendre aux Nande qui habitent ou font le commerce dans d’autres
provinces du pays, car les Nande seraient des tribalistes hostiles à la présence
d’autres communautés dans les territoires de Beni et de Lubero, au Nord-Kivu.
Pour Joseph Kabila, les Nande seraient notamment responsables de l’incendie
de sa villa à Musienene (territoire de Lubero) dans la nuit du 24 au 25
décembre 2017 et de l’attaque contre sa ferme de Kabasha (territoire de Beni)
le 29 mars 2018 au cours de laquelle plusieurs de ses bœufs furent emportés.
1. La LUCHA rappelle que les populations congolaises, et celles du Nord-Kivu
en particulier, sont avant tout victimes des violences et des manipulations
dont Joseph Kabila et ses complices sont les instigateurs ou qu’ils ont été
incapables d’arrêter en une décennie et demie de sa présidence. Chez les
Nande tout comme chez les autres communautés ethniques du Nord-Kivu, les
tireurs des ficelles des violences et des groupes armés se trouvent
principalement dans son propre entourage, car ils servent sa cause : celle de
semer la désolation. Kabila a donc craché une fois de plus sur les victimes de
L U C H A
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sa politique incendiaire et de son incompétence. Mais il a surtout craché sur sa
propre conscience, s’il en a encore une, car il est le premier responsable des
massacres et de l’insécurité qui règnent dans cette partie du pays.
2. La LUCHA rappelle à Kabila que ses maisons et ses vaches ne représentent
absolument rien par rapport aux milliers de Congolais massacrés à Beni depuis
2014, aux centaines de villages incendiés, et aux centaines de milliers
d’enfants, d’hommes et de femmes qui ont tout perdu et dont les larmes le
hanteront jusqu’à la fin de ses jours.
3. La LUCHA rappelle que s’il y a une chose dont les Congolaises et les
Congolais sont de plus en plus conscients, c’est que la haine et les divisions,
notamment ethniques, sont une des armes favorites dont se servent les
prédateurs comme Joseph Kabila. Aussi la LUCHA estime-t-elle que la tentative
de Kabila de stigmatiser une communauté en la rendant responsable de ses
propres malheurs sera vaine et devrait être dénoncée par toute la
communauté nationale. Kabila ne s’en est pas pris aux seuls Nande, il s’en est
pris à notre Nation qu’il nargue et qu’il a entrepris de détruire depuis trop
longtemps déjà !
4. La LUCHA dénonce l’attitude hypocrite et tout aussi irresponsable des
« députés » et « sénateurs » qui ont dénoncé les propos de Kabila et le blocage
de leur motion à l’ « assemblée nationale ». Sachant bien que le parlement, en
plus d’être hors-mandat donc illégitime, n’est pas plus qu’une caisse de
résonnance pour Kabila et sa « majorité », continuer à y siéger c’est se rendre
complices. Le courage n’est pas de crier sur les toits tout en continuant de
toucher des émoluments indus sur le dos de la population : le courage et la
vraie compassion avec le peuple, c’est démissionner.
5. Enfin, la LUCHA continue d’exiger une enquête internationale sur les
massacres et les crimes graves perpétrés en RDC depuis 2003, y compris dans
la région de Beni, sur le modèle du projet Congo Mapping ou alors sous forme
d’enquête préliminaire par le Bureau du Procureur de la Cour pénale
internationale.
Fait à Beni, le 22/04/2018.
Pour la LUCHA,
Cellule de communication