SKI ALPIN - Les dernières manches de la Ragusa Cup et de la Coupe Didier Cuch...
SKI L’ancien roi du cirque blanc s’est confié, samedi, en marge du 5e Didier Cuche Golf Charity.
1. LUNDI 6 JUILLET 2015
SPORTS 21
SKI L’ancien roi du cirque blanc s’est confié, samedi, en marge du 5e Didier Cuche Golf Charity.
Et Girardelli apparut dans le ciel
DAVID MARCHON (PHOTOS)
LAURENT MERLET (TEXTES)
Pas un nuage à l’horizon, mais
un hélicoptère. Il était un peu
plus de 9h, samedi matin, lors-
que Marc Girardelli s’est posé
sur le gazon du Golf-Club des
Bois. L’ancienne gloire du ski al-
pindesannées1990–quintuple
vainqueurduglobedecristal,10
globes de la spécialité, deux mé-
dailles d’argent, quatre titres de
champion du monde et 46 suc-
cès en Coupe du monde – était
une des «guest-stars» de la 5e
édition du Didier Golf Charity,
qui s’est déroulée sous un soleil
de plomb et dans une ambiance
bon enfant. L’Autrichien à li-
cence luxembourgeoise – il est
le seul skieur à avoir gagné dans
toutes les disciplines lors d’une
même saison (1988-89) –, s’est
livréenexclusivitéàvotrequoti-
dien. Confidences dans un fran-
çais presque parfait.
On vous avait quittés en bas
d’une piste de ski en 1997 et
on vous retrouve 18 ans plus
tard dans les airs. Avec l’âge,
on prend de la hauteur?
Il faut croire que oui (rire). J’ai
toujours apprécié l’altitude et eu
la chance de consacrer un bout
demavieàlamontagne.Aski,je
devais surtout descendre alors
qu’en hélicoptère, il s’agit plutôt
de prendre de la hauteur et d’y
rester. Même si l’atterrissage
resteunmomentcrucialduvol.
C’est joli le Jura vu du ciel?
EntreZurichetBerne,lavisibili-
tén’étaitpasoptimale.Maisàpar-
tir de la capitale, on a eu une vue
magnifique. Il y a des panoramas
grandioses, une vue imprenable
sur les crêtes. C’est vraiment une
expérience de survoler l’Arc juras-
sien,surtoutavecuntempspareil!
Après votre retraite sportive,
vous avez été pendant quel-
ques années consultant pour
les fédérations allemande et
bulgare. Comment remplissez-
vous vos journées depuis?
J’ai plusieurs occupations,
ce qui me fait dire que j’ai en-
core moins de temps au-
jourd’hui que lorsque j’étais
skieur professionnel. Je m’in-
vestis énormément pour la
société liechstensteinoise Be-
mer, qui a développé une thé-
rapie et des appareils qui fa-
vorisent l’irrigation sanguine
des petits vaisseaux. C’est une
activité médicale qui me tou-
che personnellement, car elle
aurait pu m’aider durant ma
carrière à prévenir ou guérir
certaines de mes trop nom-
breuses blessures. Actuelle-
ment, Beat Feuz ou le FC
Bâle notamment utilisent ces
technologies de pointe. A
côté, je suis responsable de la
zone européenne de la mar-
que de skis américaine Bom-
ber. Bode Miller est mon ho-
mologue pour la partie
états-unienne.
Est-ilplusfaciledeslalomerentre
les portes ou de mettre la balle
dansletrouencinqcoups?
Le golf est un sport récréatif
merveilleux, qui se pratique dans
des décors reposants. Mais finale-
ment,c’estunsportquiserappro-
che du ski dans le sens où il
s’exercedansunmilieunaturel.La
neigeenmoins,bienentendu.
19 ans sur le cirque blanc: vo-
tre longévité est aussi gigan-
tesque que vos palmarès. Par-
mi tous les souvenirs, quel est
celui qui vous a le plus mar-
qué? Et le plus douloureux?
Venant du slalom, mes victoires
en descente à Kitzbühel et Wen-
gen en 1989. C’était mes premiers
succès, ceux qui m’ont prouvé que
je pouvais gagner également dans
d’autres disciplines. A l’opposé,
mesblessuresetlespériodesderé-
éducation ont été difficiles à tra-
verser. Comme le Luxembourg
n’avait pas de structure d’encadre-
ment, on s’entraînait à deux avec
mon père. Je pense que si on avait
eu les personnes compétentes
pour nous donner certaines infor-
mations, je n’aurais pas franchi la
frontière du risque. Cette limite
médicale qui te dit quand tu dois
t’arrêter avant que les blessures
surgissent.
En trois Jeux olympiques en-
tre 1988 et 1994, vous n’avez
remporté que deux médailles
d’argent. Un grand regret?
Pasdutout.Aucontraire,jecon-
nais beaucoup de champions
olympiques qui échangeraient
bien leur carrière avec la
mienne. Et celle de Didier Cu-
che aussi j’imagine.
A ce propos, quelle relation
entretenez-vous avec lui?
C’est une personne impres-
sionnante que j’admire. J’étais
un de ses fervents fans; je me
suis aussi revu un peu en lui. Il a
traversé une longue période dif-
ficile avec les blessures, mais il a
su la surmonter pour devenir le
championqu’ilaété.Sasimplici-
té et son honnêteté ont fait de
lui une des personnalités sporti-
ves les plus populaires.
Quel regard portez-vous sur
le ski actuel?
Tout est devenu plus profes-
sionnel, mais la compétition est
devenue moins personnelle. Par
là, je veux dire que la sécurité
des skieurs est devenue telle
qu’ils n’ont pratiquement plus
de liens directs avec le public.
Des barrières artificielles regret-
tables. Il faut croire que c’est la
conséquence naturelle de l’évo-
lution de ce sport. }
A 8h pétantes, l’hélicoptère piloté par le quintuple vainqueur du globe de cristal a décollé de Saint-Gall. Peu après 9h, il s’est posé à côté du parking du Golf-Club des Bois. Il a été accueilli par Didier Cuche «himself».
DESBIRDIESAU5EDIDIER
CUCHEGOLFCHARITY
Salon VIP Tel père, tel fils Michael Von Grünigen est venu avec son fils,
Noel (cadre C de Swiss-Ski). Disséminés un peu partout sur le parcours,
on pouvait également apercevoir Marc Gisin, Paul Accola ou Dave Dollé.
Non mais allô quoi! Adolf Ogi plaisante avec Didier Cuche L’ancien
conseiller fédéral a sorti son téléphone portable pour imiter le Vaudruzien
qui était en plein coup de fil avant le coup de feu. Sacré Adolf Ogi!
Merci qui? Donation Au terme de la journée, une somme de 30000 fr.
a été reversée au Centre régional de performance. Idem pour l’association
Theodora. L’équipe de Christian Schraner a gagné la compétition amicale.
GALERIE PHOTOS+
Retrouvez notre
complément d’images
www.arcinfo.ch + iPad + ePaper
«Didier Cuche est une personne que j’admire. J’étais un de ses plus
fervents fans; je me suis un peu revu en lui.» Signé Marc Girardelli.