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Journal I Média Société L qu porte
Maryla Sobek, professeur en design de mode à l surveille ses étudiants dans un studio de l
supérieure de mode de Montréal. Crédit photo : Marie-Ève Rochon
Maryla Sobek est professeur régulière à l supérieure de mode de Montréal. Grâce à sa formation
en architecture, elle porte un regard singulier sur le monde de la mode. Une de ses étudiantes
témoigne : « Pour elle, la mode relève davantage du domaine artistique que commercial. » À
preuve, Maryla prépare une collection de vêtements inspirée de l dogon au Mali, qui sera
exposée à l 2010 dans trois musées à travers le monde. Après quelques années de pratique, elle
comprend que sa vocation se rapproche davantage des robes de soirée que des colonnes
grecques. Elle s en mode dans une école de Paris. « C une école où il faut détenir une formation
en arts pour être admis, raconte-t-elle. Heureusement, c un point tournant dans le domaine des
arts, les gens commençaient à se rendre compte qu n avait pas seulement la peinture et la
sculpture. On s de cette vision académiste de l et j été admise sur la base de ma formation en
architecture robe de demoiselle d honneur longue. »
Après avoir débuté sa carrière dans la maison de haute couture Balenciaga, Maryla travaille au
studio de Lanvin Homme. Mettant à profit ses connaissances de l elle participe à l d collection s
directement du design de la gare d C en 1986 et l du Musée d dans l gare était imminente.
Maryla a eu la chance de visiter les lieux avant son ouverture afin de s inspirer pour créer
cravates, mouchoirs et mêmes chaussettes.
« La mode masculine, c le degré zéro de la mode », admet candidement Maryla. Elle était donc
enchantée lorsqu s vue offrir un poste au design de vêtements pour femmes dans une grande
compagnie de mode au Canada. « C une époque où il était difficile de retourner en Pologne et
plusieurs de mes amis algériens avaient quitté pour le Canada », explique-t-elle.
Établie à Montréal, Maryla est vite déçue par sa collaboration d avec la grande compagnie, qu
refuse de nommer. « En Amérique du Nord, il n aucune tradition dans le domaine de la mode.
Alors tout ce qu fait ici, c de copier ce qui se fait en Europe. Je refusais de faire des copies! »
raconte-t-elle avec véhémence.
« La mode, c ce qui se démode », disait Jean Cocteau
Maryla entreprend alors une maîtrise en étude des arts à l qu déposera en 1996. Elle signe une
étude comparative entre la mode et l des années 1980, mise en lumière par le rôle de la femme
dans la société et le travail de la designer Anne-Marie Beretta. Elle se dit très heureuse de
rencontrer alors Nycole Paquin, sa directrice de mémoire et de thèse, une femme suffisamment
ouverte d pour accepter cette idée de recherche que Maryla qualifie elle-même de farfelue.
Lorsque le projet d collaboration entre le Collège Lasalle et l prend forme, Maryla applique
immédiatement. C ainsi qu devient la première (et pour quelques temps, la seule) professeur de l
supérieure de mode de Montréal. C en 1996 et l de mode n pas ce qu est devenue. « Il n avait
pas la moitié des murs qui sont ici, on avait un vieux divan usagé, on fumait et on buvait. C la vie
de bohème, mais c bien! », se souvient Maryla, un sourire aux lèvres.
Maryla Sobek. Crédit photo : Marie-Ève Rochon
L dernière, grâce à une subvention du Fonds québécois pour la recherche sur la société et la
culture (FQRSC), Maryla se rend au Mali où elle étudie l vernaculaire au moyen de photos, d et
de recherches documentaires. Ce de retour à Montréal qu travaille à sa collection de vêtements
inspirée de l du Mali. Sa collection sera exposée en trois temps, soit à la Maison de la culture
Maisonneuve à Montréal en septembre 2010, dans un musée d en Pologne, et dans un endroit
encore inconnu à Paris robe demoiselle d'honneur violette.
Pour Maryla, la mode n pas à prendre à la légère, mais résulte d démarche intellectuelle
volontaire. Elle souhaite qu en soit de même pour ses étudiants. À preuve, l recherche
documentaire que doivent effectuer ses finissants au baccalauréat en design de mode. « On ne
peut pas juste créer une collection bohémienne parce que ça nous tente, raconte une étudiante
de troisième année. On doit ancrer notre collection dans une réalité sociale d » À l de son mentor
et de son travail sur le Mali, l a travaillé sur l de la minorité ouïgoure en Chine.

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  • 2. supérieure de mode de Montréal. C en 1996 et l de mode n pas ce qu est devenue. « Il n avait pas la moitié des murs qui sont ici, on avait un vieux divan usagé, on fumait et on buvait. C la vie de bohème, mais c bien! », se souvient Maryla, un sourire aux lèvres. Maryla Sobek. Crédit photo : Marie-Ève Rochon L dernière, grâce à une subvention du Fonds québécois pour la recherche sur la société et la culture (FQRSC), Maryla se rend au Mali où elle étudie l vernaculaire au moyen de photos, d et de recherches documentaires. Ce de retour à Montréal qu travaille à sa collection de vêtements inspirée de l du Mali. Sa collection sera exposée en trois temps, soit à la Maison de la culture Maisonneuve à Montréal en septembre 2010, dans un musée d en Pologne, et dans un endroit encore inconnu à Paris robe demoiselle d'honneur violette. Pour Maryla, la mode n pas à prendre à la légère, mais résulte d démarche intellectuelle volontaire. Elle souhaite qu en soit de même pour ses étudiants. À preuve, l recherche documentaire que doivent effectuer ses finissants au baccalauréat en design de mode. « On ne peut pas juste créer une collection bohémienne parce que ça nous tente, raconte une étudiante de troisième année. On doit ancrer notre collection dans une réalité sociale d » À l de son mentor et de son travail sur le Mali, l a travaillé sur l de la minorité ouïgoure en Chine.