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Hadrien Marsille : ça file !
Une saison 2017 qui le voit encore progresser
A 18 ans, il finit déjà sa septième saison pleine. Et l’apprentissage d’Hadrien Marsille, multiple champion
national chez les jeunes de moins de 25 ans, continue de croître à grande vitesse. Un peu comme ses protégés.
A Ophain, on tient de la graine de futur champion, c’est certain.
C’est la magie que peut encore offrir la colombophilie. Et prions pour qu’elle puisse encore nous offrir cette
magie le plus longtemps possible. Quelle magie ? Enchaîner l’interview d’un amateur de 80 ans avec celle d’un
gars de 18 ans à peine. Et qui parlent tous deux de la même passion. La colombophilie, tu l’as dans le sang ou tu
ne l’as pas.
Avant d’évoquer avec lui le rappel de son parcours et sa saison 2017, avant même d’entrer dans le vif du sujet,
comment ne pas évoquer l’âge de notre interlocuteur. Comment ne pas aborder avec lui des questions que
doivent forcément se poser ses copains d’école.
Alors, comment vit-on sa passion de colombophile quand on 18 ans en 2017 ? Ce n’est forcément plus pareil
que pour ceux qui avaient 18 ans en 1967…
« Moi, je le vis bien », nous rassure le jeune bonhomme avec le détachement qu’on lui connaît. « Je suis dedans
depuis que je suis tout petit. Si j’ai pris ma première licence à 12 ans c’est parce que c’est l’âge minimal requis
dans le règlement. Pour moi, joueur aux pigeons, ce n’est pas anormal. Et ce n’est pas une question d’âge. »
Hadrien Marsille parle avec un débit très élevé. La prise de note doit être technique, on frôle la sténographie. Il
poursuit : « Il y en a qui pratique le foot, le basket ou qui ont commencé mais déjà arrêté. Le vrai sport des gens
de mon âge, c’est plutôt la console et les jeux vidéo. J’aime cela aussi et j’y joue quand je suis chez un ami ou
quoi. Mais le contraire, un pote de l’école qui vient pour les pigeons, ça, ça n’existe pas. » Il en rigole. Et la
réaction de ces autres jeunes, depuis ces années d’ado, sur sa passion pour les pigeons, osent-ils lui exprimer.
« Oui, certains l’ont fait. Ils ne comprennent pas. Ils trouvent cela bizarre. Ils ne comprennent pas qu’on trouve
un plaisir immense à élever des pigeons, les entraîner, les préparer, les faire participer à un concours et à les
voir revenir à la maison. Cela leur échappe complètement. Je peux comprendre leur avis sans souci mais cela
n’atténue pas ma passion. Et pour peu qu’ils me posent des questions sur la pratique elle-même, ils la trouvent
plutôt rébarbative. Nettoyer, soigner, entraîner, c’est surtout cette partie-là de la colombophilie qui ne les
attire vraiment pas. »
Hadrien, lui, il aime en parler. Il la vit, la colombophilie. Allez, c’est parti ! Entrons dans le vif du sujet !
PARTENARIAT REUSSI
Depuis 2014, la colonie d’Hadrien Marsille est essentiellement basée sur un partenariat avec Thierry Aerts. Ce
dernier élève, Hadrien joue.
« La passion de Thierry, c’est la reproduction , l’élevage. La tournée complète de la reproduction vient dans
mes pigeonniers. Vitesse, petit demi-fond, demi-fond et grand demi-fond, et aussi des pointes sur le fond d’un
jour l’année prochaine. Il y a de quoi jouer sur tous ces fronts dans la colonie. »
Le partenariat a d’emblée été une réussite. Après la place de 2e
au championnat national des Jeunes de moins
de 25 ans, Hadrien a raflé le titre en 2015 et 2016. Pour 2017, la bataille fait rage avec celui qui est son
concurrent le plus sérieux chaque année.
Le colombier de reproduction de Thierry Aerts, à Hoeilaart, est composé de représentants de tout premier
ordre. Des pigeons issus de chez Gaby Vandenabeele, Deno-Herbots, Debiève, Thibaut-Boons et aussi une
femelle de chez Imbrecht et une autre offerte par Noé De Coster. De quoi donner de sacrés voyageurs pour
apprendre le métier. Mais un apprentissage reste un apprentissage. Avec les joies et les difficultés qui vont
avec.
En 2016, la saison avait rapidement connu un problème majeure en raison d’une contamination bactérienne
de toute la colonie, sans doute contractée au panier et propagée au retour. Huit semaines de soin avant de
pouvoir tirer enfin pleine mesure des pigeons. Avec le résultat final que l’on sait : championat national RFCB
moins de 25 ans, 6e
champion national vitesse Px RFCB, 13e
champion national peti demi-fond RFCB, 14e
As
Pigeon National TFCB petit demi-fond Vx et 14e
As Pigeon National RFCB Vitesse Px.
GERMAIN IMBRECHT, L’AMI
Pour 2017, il s’agissait de confirmer avec le souhait personnel de monter encore dans le classement des As
Pigeons. La fin de saison sera déterminante. La colonie a beaucoup évolué au cours de l’année. Pas de bactérie
cette fois comme le dit Hadrien : « Je joue le veuvage total. Autant de mâle que de femelle. Si je devais jouer
autrement, il faudrait plus de places dans les colombiers. Or, il y a eu de nombreuses pertes après les premiers
concours. Jusqu’au Bourges I, certains pigeons avaient huit concours au compteur. Mais il en restait trop peu
pour avoir des couples complets et j’ai donc puisé dans la « réserve ». On a ainsi pu recomposer le pigeonnier
de manière à pouvoir jouer de manière optimale avec cette méthode. On continue de progresser d’année en
année mais personnellement j’attendais tout de même plus de cette saison 2017. On va me dire que c’est bien
mais, moi, je m’étais fixé des ambitions plus hautes. Je ferai le bilan final quand tout sera vraiment terminé. Et
il faudra préparer 2018 en retenant les leçons de celle-ci. Il n’y a que comme ça qu’on progresse. »
L’apprenti colombophile est plutôt doué. « J’ai beaucoup progressé ces deux dernières années sur
l’apprentissage au vol. J’ai la chance de bien m’entendre avec Germain Imbrecht. C’est lui qui m’a conseillé
pour l’apprentissage, le choix des endroits pour les entraînements, les bons horaires, les bonnes conditions,
etc. Il me conseille et m’encourage. On s’entend très bien et on va voir tomber nos pigeons l’un chez l’autre.
Deux générations qui partagent la même passion, c’est le beau côté de la colombophilie. »
Hadrien parle d’or. Car Germain Imbrecht est une légende vivante du sport colombophile belge. Un palmarès
long comme les chutes du Niagara, un colombophile qui a tout au long de sa carrière cherché à améliorer tous
les aspects de son sport. Un pointilleux, un puits de science. Hadrien Marsille mesure sa chance d’être ainsi à si
bonne source. Mais il n’exagère pas lorsqu’il n’a pas d’amitié. Récemment, on a encore croisé le duo au local de
Pont-à-Celles. Venu accompagner Hadrien pour un enlogement, Germain était en pleine forme. A un autre
amateur qui se disait fatigué, il lâcha : « Fatigué ? Je suis en pleine forme moi ? Avec les machines qu’on fait
aujourd’hui, j’ai labouré plus d’une centaine d’hectares depuis l’aube. J’ai pris l’air, j’ai travaillé, alors
maintenant je profite de votre compagnie. On parle pigeon ? »
Parler de pigeon avec Germain Imbrecht, c’est comme parler de vélo avec Eddy Merckx. On écoute et on
respecte. Mais l’homme de Bornival est toujours aussi humble. « Parlez plutôt avec Hadrien. Je suis le passé,
moi. Lui, c’est l’avenir. »
Hadrien rougit un peu. Il sait que son ami est un immense champion et que le chemin à parcourir pour l’égaler
est encore long.
Pourtant, Germain a raison. Une fois encore dira-t-on. Hadrien est un bon élève. Au moment de faire cette
interview, il comptait déjà 23 premiers prix et 14 deuxièmes prix. Chiffres qui ont encore progressé depuis
lors. « C’est bien mais il manque ce petit brin de chance pour avoir les deux premiers marqués ensemble. En
juillet, j’avais le deuxième marqué qui pointait d’abord. »
A l’ATTAQUE DU FOND
Comme il confiait dès 2016, Hadrien Marsille compte aborder les concours de fond. De manière progressive.
« On m’a déjà dit qu’il fallait savoir marcher avant de vouloir courir. Et c’est tout à fait vrai. Je continue
d’apprendre tous les aspects en jouant la vitesse et le demi-fond. Mais allonger progressivement est le
prochain objectif. Je sais que certains de mes pigeons peuvent aller tenter leur chance et bien la défendre sur
plus de 450 kilomètres mais on ne transforme pas des pigeons de demi-fond en grand foncier. C’est un travail à
faire sur le choix des reproducteurs, ce sont d’autres pigeons pour une autre préparation et d’autres concours.
On verra cela plus tard. D’abord, le fond d’un jour. Et puis, on verra. Je pense qu’en acquérant un bon pigeon
chez Hooymans, c’est une bonne base. J’aime ses pigeons car je leur trouve des têtes de tueurs. Tu as
l’impression qu’ils vont te démonter quand il te regarde. Et ils ont du mordant. Ils ont aussi la réputation
d’aimer leur casier. Beau pour moi, ça ne veut rien dire. Il y a de beaux pigeons qui n’avancent pas. Plus jeune,
j’aimais bien un beau pigeon mais mes critères ont changé depuis longtemps. »
Pour le grand fond, on verra dans quelques années. « Oh oui ! En plus, j’aime jouer chaque semaine. Quand on
ne se consacre qu’au grand fond, c’est impossible. Un seul week-end sans jouer, je me demande ce que je vais
faire. Alors, je prends le temps. »
Hadrien Marsille continue également d’étoffer son matériel. Pour les entraînements, une remorque spéciale est
venue garnir la galerie. « C’est génial ce truc ! Ils sont exactement dans les conditions d’un lâcher. Et le
mécanisme permet d’imiter le vrai lâcher. Franchement, c’est un plus. Pour le colombophile et l’apprentissage
des jeunes. »
Cet automne, les amateurs le croiseront surement à l’une ou l’autre vente. « J’aime bien aller aux ventes. Je
prends tous les pigeons en mains. Je veux affiner ma perception des pigeons au toucher, à la prise en mains. En
plus, j’ai parfois la grande chance d’en acheter un ou deux. Quand on me demande ce que je veux pour mon
anniversaire, je réponds toujours que je veux un pigeon. Et j’ai la chance d’avoir une grand-mère qui aime me
faire ce type de cadeau. »
Mesurer sa chance, optimiser ses chances, des choses qui ne trompent pas. Pour sûr, Hadrien poursuivra son
ascension.
HUPEZ

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Hadrien marsille ça file

  • 1. Hadrien Marsille : ça file ! Une saison 2017 qui le voit encore progresser A 18 ans, il finit déjà sa septième saison pleine. Et l’apprentissage d’Hadrien Marsille, multiple champion national chez les jeunes de moins de 25 ans, continue de croître à grande vitesse. Un peu comme ses protégés. A Ophain, on tient de la graine de futur champion, c’est certain. C’est la magie que peut encore offrir la colombophilie. Et prions pour qu’elle puisse encore nous offrir cette magie le plus longtemps possible. Quelle magie ? Enchaîner l’interview d’un amateur de 80 ans avec celle d’un gars de 18 ans à peine. Et qui parlent tous deux de la même passion. La colombophilie, tu l’as dans le sang ou tu ne l’as pas. Avant d’évoquer avec lui le rappel de son parcours et sa saison 2017, avant même d’entrer dans le vif du sujet, comment ne pas évoquer l’âge de notre interlocuteur. Comment ne pas aborder avec lui des questions que doivent forcément se poser ses copains d’école. Alors, comment vit-on sa passion de colombophile quand on 18 ans en 2017 ? Ce n’est forcément plus pareil que pour ceux qui avaient 18 ans en 1967… « Moi, je le vis bien », nous rassure le jeune bonhomme avec le détachement qu’on lui connaît. « Je suis dedans depuis que je suis tout petit. Si j’ai pris ma première licence à 12 ans c’est parce que c’est l’âge minimal requis dans le règlement. Pour moi, joueur aux pigeons, ce n’est pas anormal. Et ce n’est pas une question d’âge. » Hadrien Marsille parle avec un débit très élevé. La prise de note doit être technique, on frôle la sténographie. Il poursuit : « Il y en a qui pratique le foot, le basket ou qui ont commencé mais déjà arrêté. Le vrai sport des gens
  • 2. de mon âge, c’est plutôt la console et les jeux vidéo. J’aime cela aussi et j’y joue quand je suis chez un ami ou quoi. Mais le contraire, un pote de l’école qui vient pour les pigeons, ça, ça n’existe pas. » Il en rigole. Et la réaction de ces autres jeunes, depuis ces années d’ado, sur sa passion pour les pigeons, osent-ils lui exprimer. « Oui, certains l’ont fait. Ils ne comprennent pas. Ils trouvent cela bizarre. Ils ne comprennent pas qu’on trouve un plaisir immense à élever des pigeons, les entraîner, les préparer, les faire participer à un concours et à les voir revenir à la maison. Cela leur échappe complètement. Je peux comprendre leur avis sans souci mais cela n’atténue pas ma passion. Et pour peu qu’ils me posent des questions sur la pratique elle-même, ils la trouvent plutôt rébarbative. Nettoyer, soigner, entraîner, c’est surtout cette partie-là de la colombophilie qui ne les attire vraiment pas. » Hadrien, lui, il aime en parler. Il la vit, la colombophilie. Allez, c’est parti ! Entrons dans le vif du sujet ! PARTENARIAT REUSSI Depuis 2014, la colonie d’Hadrien Marsille est essentiellement basée sur un partenariat avec Thierry Aerts. Ce dernier élève, Hadrien joue. « La passion de Thierry, c’est la reproduction , l’élevage. La tournée complète de la reproduction vient dans mes pigeonniers. Vitesse, petit demi-fond, demi-fond et grand demi-fond, et aussi des pointes sur le fond d’un jour l’année prochaine. Il y a de quoi jouer sur tous ces fronts dans la colonie. » Le partenariat a d’emblée été une réussite. Après la place de 2e au championnat national des Jeunes de moins de 25 ans, Hadrien a raflé le titre en 2015 et 2016. Pour 2017, la bataille fait rage avec celui qui est son concurrent le plus sérieux chaque année. Le colombier de reproduction de Thierry Aerts, à Hoeilaart, est composé de représentants de tout premier ordre. Des pigeons issus de chez Gaby Vandenabeele, Deno-Herbots, Debiève, Thibaut-Boons et aussi une femelle de chez Imbrecht et une autre offerte par Noé De Coster. De quoi donner de sacrés voyageurs pour apprendre le métier. Mais un apprentissage reste un apprentissage. Avec les joies et les difficultés qui vont avec. En 2016, la saison avait rapidement connu un problème majeure en raison d’une contamination bactérienne de toute la colonie, sans doute contractée au panier et propagée au retour. Huit semaines de soin avant de pouvoir tirer enfin pleine mesure des pigeons. Avec le résultat final que l’on sait : championat national RFCB moins de 25 ans, 6e champion national vitesse Px RFCB, 13e champion national peti demi-fond RFCB, 14e As Pigeon National TFCB petit demi-fond Vx et 14e As Pigeon National RFCB Vitesse Px. GERMAIN IMBRECHT, L’AMI
  • 3. Pour 2017, il s’agissait de confirmer avec le souhait personnel de monter encore dans le classement des As Pigeons. La fin de saison sera déterminante. La colonie a beaucoup évolué au cours de l’année. Pas de bactérie cette fois comme le dit Hadrien : « Je joue le veuvage total. Autant de mâle que de femelle. Si je devais jouer autrement, il faudrait plus de places dans les colombiers. Or, il y a eu de nombreuses pertes après les premiers concours. Jusqu’au Bourges I, certains pigeons avaient huit concours au compteur. Mais il en restait trop peu pour avoir des couples complets et j’ai donc puisé dans la « réserve ». On a ainsi pu recomposer le pigeonnier de manière à pouvoir jouer de manière optimale avec cette méthode. On continue de progresser d’année en année mais personnellement j’attendais tout de même plus de cette saison 2017. On va me dire que c’est bien mais, moi, je m’étais fixé des ambitions plus hautes. Je ferai le bilan final quand tout sera vraiment terminé. Et il faudra préparer 2018 en retenant les leçons de celle-ci. Il n’y a que comme ça qu’on progresse. » L’apprenti colombophile est plutôt doué. « J’ai beaucoup progressé ces deux dernières années sur l’apprentissage au vol. J’ai la chance de bien m’entendre avec Germain Imbrecht. C’est lui qui m’a conseillé pour l’apprentissage, le choix des endroits pour les entraînements, les bons horaires, les bonnes conditions, etc. Il me conseille et m’encourage. On s’entend très bien et on va voir tomber nos pigeons l’un chez l’autre. Deux générations qui partagent la même passion, c’est le beau côté de la colombophilie. » Hadrien parle d’or. Car Germain Imbrecht est une légende vivante du sport colombophile belge. Un palmarès long comme les chutes du Niagara, un colombophile qui a tout au long de sa carrière cherché à améliorer tous les aspects de son sport. Un pointilleux, un puits de science. Hadrien Marsille mesure sa chance d’être ainsi à si bonne source. Mais il n’exagère pas lorsqu’il n’a pas d’amitié. Récemment, on a encore croisé le duo au local de Pont-à-Celles. Venu accompagner Hadrien pour un enlogement, Germain était en pleine forme. A un autre amateur qui se disait fatigué, il lâcha : « Fatigué ? Je suis en pleine forme moi ? Avec les machines qu’on fait aujourd’hui, j’ai labouré plus d’une centaine d’hectares depuis l’aube. J’ai pris l’air, j’ai travaillé, alors maintenant je profite de votre compagnie. On parle pigeon ? » Parler de pigeon avec Germain Imbrecht, c’est comme parler de vélo avec Eddy Merckx. On écoute et on respecte. Mais l’homme de Bornival est toujours aussi humble. « Parlez plutôt avec Hadrien. Je suis le passé, moi. Lui, c’est l’avenir. » Hadrien rougit un peu. Il sait que son ami est un immense champion et que le chemin à parcourir pour l’égaler est encore long. Pourtant, Germain a raison. Une fois encore dira-t-on. Hadrien est un bon élève. Au moment de faire cette interview, il comptait déjà 23 premiers prix et 14 deuxièmes prix. Chiffres qui ont encore progressé depuis lors. « C’est bien mais il manque ce petit brin de chance pour avoir les deux premiers marqués ensemble. En juillet, j’avais le deuxième marqué qui pointait d’abord. » A l’ATTAQUE DU FOND Comme il confiait dès 2016, Hadrien Marsille compte aborder les concours de fond. De manière progressive. « On m’a déjà dit qu’il fallait savoir marcher avant de vouloir courir. Et c’est tout à fait vrai. Je continue d’apprendre tous les aspects en jouant la vitesse et le demi-fond. Mais allonger progressivement est le prochain objectif. Je sais que certains de mes pigeons peuvent aller tenter leur chance et bien la défendre sur plus de 450 kilomètres mais on ne transforme pas des pigeons de demi-fond en grand foncier. C’est un travail à faire sur le choix des reproducteurs, ce sont d’autres pigeons pour une autre préparation et d’autres concours. On verra cela plus tard. D’abord, le fond d’un jour. Et puis, on verra. Je pense qu’en acquérant un bon pigeon chez Hooymans, c’est une bonne base. J’aime ses pigeons car je leur trouve des têtes de tueurs. Tu as l’impression qu’ils vont te démonter quand il te regarde. Et ils ont du mordant. Ils ont aussi la réputation d’aimer leur casier. Beau pour moi, ça ne veut rien dire. Il y a de beaux pigeons qui n’avancent pas. Plus jeune, j’aimais bien un beau pigeon mais mes critères ont changé depuis longtemps. »
  • 4. Pour le grand fond, on verra dans quelques années. « Oh oui ! En plus, j’aime jouer chaque semaine. Quand on ne se consacre qu’au grand fond, c’est impossible. Un seul week-end sans jouer, je me demande ce que je vais faire. Alors, je prends le temps. » Hadrien Marsille continue également d’étoffer son matériel. Pour les entraînements, une remorque spéciale est venue garnir la galerie. « C’est génial ce truc ! Ils sont exactement dans les conditions d’un lâcher. Et le mécanisme permet d’imiter le vrai lâcher. Franchement, c’est un plus. Pour le colombophile et l’apprentissage des jeunes. » Cet automne, les amateurs le croiseront surement à l’une ou l’autre vente. « J’aime bien aller aux ventes. Je prends tous les pigeons en mains. Je veux affiner ma perception des pigeons au toucher, à la prise en mains. En plus, j’ai parfois la grande chance d’en acheter un ou deux. Quand on me demande ce que je veux pour mon anniversaire, je réponds toujours que je veux un pigeon. Et j’ai la chance d’avoir une grand-mère qui aime me faire ce type de cadeau. » Mesurer sa chance, optimiser ses chances, des choses qui ne trompent pas. Pour sûr, Hadrien poursuivra son ascension. HUPEZ