1. Passion
ARTISANAT Au salon Créativa, Pascale pré­
sente deux de ses créations ; la
crèche de Noël et le poisson aux
nageoires multicolores.
Il y a six ans, Pascale
a eu un véritable coup
de foudre pour ces
ÉdA – Jacques Duchateau
calebasses africaines
recyclées en lampes
décoratives.
Les calebasses
lumineuses de Pascale
● Caroline DESORBAY
D
ans son petit atelier, à Colfontaine (près de un four pour former une seule pièce homogène.
Mons), des calebasses de toutes les formes
attendent sagement sur les étagères. Ron­ Au Salon Créativa, là où est née sa
des, allongées comme des poires ou franche­ passion pour les cucurbitacées
ment tarabiscotées, elles font plutôt grise mine.
Au toucher, on croirait caresser une coque de Le résultat est étonnant : des petites lampes d’am­
bois. Quand on les secoue, les graines séchées émet­ biance habillées de couleurs vives ou sobres, tantôt
tent le son des maracas. Ces cucurbitacées ont fait d’humeur figurative tantôt d’humeur abstraite. Po­
un long voyage, depuis leur champ quelque part au sées sur un meuble ou une étagère, ces luminaires
Togo jusqu’à cette petite maison de Pâturages dans piqués de centaines de petits trous projettent aux
le Borinage. «Pour avoir la peau épaisse et résistante, il alentours des bulles de lumière.
faut qu’elles mûrissent et sèchent au soleil», explique Sur l’une nage un poisson aux longues nageoires
Pascale Lambrechts. colorées, une autre ruisselle de dentelle (de l’écorce
Elle transforme ces calebasses en luminaires colo­ de mûrier) dans laquelle joue la lumière, une autre
rés et originaux. Elle en fait, au gré de leur forme et illustrant la nativité remplacera joliment la crèche
de son imagination, des lampes de table, des appli­ au pied su sapin… Toutes portent un nom : «Ten­
ques ou des lampes sur pied délicatement ciselées. dres pensées» est incrustée de fleurs résinées ;
«Chemin de traverse» est sillonnée de lignes de pe­
De 100 à 150 courges par an tits cailloux noirs sur fond doré ; «Fenêtre sur cour»
Chaque année, Pascale achète entre 100 et 150 a des allures de maison de lutins… Pascale réalise
ÉdA – Jacques Duchateau
courges chez un importateur français. Et leur re­ aussi des motifs sur commande.
donne vie en les sculptant, les gravant de différents «La lampe qui m’a demandé le plus de travail était
motifs, en les agrémentant de pierres semi­précieu­ celle offerte à un chef de chorale qui partait à la retraite.
ses, de morceaux de verre, d’écorce de mûrier, de pa­ Tous les membres de la chorale devaient y être représen­
pier de soie ou encore de fleurs scellées dans la ré­ Pascale dessine les motifs sur la calebasse tés. Un sacré défi !»
DEUZIO - CE ◆ Samedi 6 octobre 2012
sine… «Parfois, c’est la forme particulière de la calebasse préalablement vidée à l’aide d’un pyrogra­ Mais pour cette artiste passionnée, rien ne sem­
qui m’inspire un motif ou une thématique, parfois c’est le veur. Il faut entre 10 et 12 heures pour ble vraiment impossible. Elle sera au salon Créativa
thème qui préside au choix de la courge», précise Pas­ réaliser une lampe simple. qui se déroule ce week­end au Palais des expos de
cale. Namur (stand Mosagourdes). Pas seulement pour y
Les modèles les plus simples demandent tout de d’abord percer un trou à la base de la calebasse avec dénicher l’une ou l’autre nouvelle technique pour
même entre dix et douze heures d’un travail minu­ une petite scie sauteuse puis racler les parois pour agrémenter ses prochaines lampes mais pour y pré­
tieux. Les plus élaborés, une petite semaine. Il faut faire tomber les graines restées collées à la paroi, senter pour la première fois ses créations.
poncer la calebasse avec une petite brosse en fer his­ «Ma passion pour les lampes en calebasse est née il y
Tout est fait maison : toire d’enlever les résidus de peau. Un petit coup de a six ans au salon Créativa de Bruxelles en voyant quel­
résine pour fixer le tout et l’artiste peut enfin don­ qu’un qui en vendait. Ça a été un véritable coup de fou­
les couleurs réalisées ner libre cours à son esprit créatif. dre. J’y vais chaque année comme visiteuse mais cette fois,
« Sur ce modèle dédié au hibou, j’ai dessiné un motif au ce sera différent. Participer à des salons et des foires, c’est
avec des pigments naturels, pyrograveur et percé des petits trous à l’aide d’une mini­ l’occasion de faire de belles rencontres, de partager des
foreuse pour y insérer des pierres semi­précieuses». émotions ».
les pièces de verre… Chez Pascale, tout est fait maison, elle réalise elle­ Dans son atelier, elle a gardé sa première lampe
même les couleurs avec des pigments. Elle crée ses peinte en bordeaux et sillonnée de dizaines d’ara­
pour des réalisations pièces de verre par la technique du fusing qui con­ besques lumineuses. Une jolie façon d’éclairer le
siste à assembler par superposition des morceaux chemin parcouru… ■
100 % originales. de verre collés à froid, puis à porter l’ensemble dans >www.mosagourdes.com 17