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DIRECTION ADJOINTE DU CENTRE SPATIAL DE TOULOUSE
GROUPE D'ETUDES ET D'INFORMATION SUR LES PHENOMENES
AEROSPATIAUX NON IDENTIFIES



                                                                                       Toulouse, le 10/09/2010
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                                                         [BAILLEVAL(60)]

                                                 BAILLEVAL (60) 24.08.2010




    1 – CONTEXTE
    Le GEIPAN est informé de cette observation par un message électronique du témoin, daté du 27 août
    2010, déjà assez consistant et précis. Après des premiers échanges entre le témoin et le GEIPAN écartant
    l’hypothèse de la station spatiale, le témoin est invité à témoigner auprés de la gendarmerie ( ce qui est
    fait le 27 août 2010) et à remplir le questionnaire d’observation du GEIPAN.

    Des copies des photos prises durant l’observation sont fournies le 04 septembre à la brigade de
    gendarmerie et au GEIPAN.

    Le questionnaire, très complet et bien détaillé, parvient au GEIPAN le 09 septembre 2010.


    2- DESCRIPTION DU CAS
    La description ci-dessous de l’observation est celle très complète contenue dans le questionnaire envoyé
    par le témoin :

    « Comme presque chaque soir au moment de me coucher, j’écarte le rideau de ma cuisine et je regarde le
    ciel à travers la fenêtre. J’ai constaté qu’il y avait pleine lune et qu’en plein milieu de mon champ de
    vision, dans la direction du Sud Est brillait une grosse étoile de taille inhabituelle. J’ai d’abord pensé à
    une étoile genre Sirius. J’ai rejeté cette hypothèse car c’était plus gros. J’ai pensé à une des planètes
    Vénus ou Jupiter mais tout en m’interrogeant et en observant avec attention, j’ai cru distinguer des détails
    qui indiquaient que l’objet n’était pas une simple boule mais semblait composé.
    J’ai pensé à une déformation due aux vitres et je suis sorti dans la cour de ma maison. Même
    observation qu’à travers la fenêtre, il semblait bien s’agir d’une structure complexe composée de boules


    Siège : 2 place Maurice Quentin – 75039 Paris cedex 01 – Tél. : 33 (0)1 44 76 75 00 - www.cnes.fr
    Direction des lanceurs : Rond Point de l’Espace – Courcouronnes – 91023 Evry cedex – Tél. : 33 (0)1 60 87 71 11
    Centre spatial de Toulouse : 18 avenue Edouard Belin – 31401 Toulouse cedex 9 – Tél. : 33 (0)5 61 27 31 31
    Centre spatial guyanais : BP 726 – 97387 Kourou cedex – Tél. : 594 (0)5 94 33 51 11

    RCS Paris B 775 665 912 Siret 775 665 912 000 82 code APE 731 Z N° d’identification TVA FR 49 775 665 912
2


lumineuses dont semblait surgir de chaque côté des rais de lumières s’entrecroisant en dessinant un delta.
A gauche, le dessin en était complètement visible les deux rais de lumière se prolongeant au-delà du point
d’intersection, à droite je ne voyais pas les deux rais sécants car ils semblaient se dissoudre sur le fond du
ciel, c’était là le côté violement éclairé par la lune située à 3 heures plus à droite.
J’ai retiré mes lunettes pensant qu’il s’agissait d’un phénomène de diffraction provoqué par mes verres.
A l’oeil nu je discernais le même genre de structure en delta. Ne sachant où sont rangées les jumelles,
j’ai pensé à utiliser le puissant zoom de l’appareil photo numérique afin de vérifier l’exactitude de ce que
j’ai déjà décrit. A mon retour, l’observation avec le zoom confirmait la présence d’une structure complexe
et délicate constituée de boules lumineuses et dont le centre évoquait la forme d’une tour Eiffel. Cet
ensemble entouré de chaque côté par un triangle rectangle l’ensemble semblant dessiner une voilure delta
évidée et incomplète à droite côté lune.
Cet objet était d’une remarquable stabilité et n’a pas évolué pendant mes observations qui ont duré 30
minutes. Sa lumière était blanche sans aucune pulsation. J’ai immédiatement pensé à l’ISS et ses
panneaux solaires. Je me suis dit qu’elle devait être violement éclairée par la pleine lune et qu’un
phénomène de loupe atmosphérique, peut être de la vapeur d’eau dans la haute atmosphère me donnait la
chance de l’apercevoir à l’oeil nu. Il me semblait me rappeler que ce genre de phénomène est en jeu dans
la perception relative de la distance de certains objets Seulement, le point constant dans le ciel
qu’occupait en permanence l’objet ne pouvait correspondre qu’à un satellite géostationnaire et l’ISS
décrit une orbite me semble t-il. La remarquable stabilité et l’altitude de l’objet bien au dessus du plafond
des nuages excluaient aussi la possibilité d’un hélicoptère.
............................................................................
J’ai alors pensé à faire des photos puisque j’avais l’appareil en main et je me suis rappelé qu’il existait
un mode nuit matérialisé par le dessin d’un petit croissant de lune et d’une étoile. Après avoir procédé au
réglage, j’ai essayé de stabiliser l’appareil en le calant sur la carrosserie de ma voiture rangée dans la
cour. J’étais conscient qu’il serait impossible de faire de bonnes prises de vue sans l’utilisation d’un pied
et d’un déclencheur spécial à cause du long temps de pose et du bougé provoqué par l’appui de mon doigt
sur le bouton. J’ai donc visé l’objet et observé ce que me montrait l’écran LCD au dos de l’appareil,
lequel s’illuminait très significativement dès que le pointage de l’objet était réalisé, afin de constater que
cela était bien identique à ce que je voyais puis j’appuyais sur le déclencheur. La nature des clichés que
j’examinais à chaque fois était stupéfiante et avait le mérite de me montrer que j’observais bien un
phénomène peu ordinaire mais me semblait par trop éloignée de la réalité à cause du « bougé » du à ma
respiration et au déclenchement de l’appareil non stabilisé ou d’une autre raison matérielle que je suis
incapable d’appréhender. J’ai ainsi réalisé un ensemble de six photos la première étant faite à main levée.
J’ai essayé d’imaginer au-dessus de quel point pouvait stationner cet objet. J’ai évidemment pensé à la
base aérienne de Creil mais j’en ai rejeté l’idée car l’objet me semblait plus éloigné. Mon intuition sans
aucun fondement scientifique m’a fait estimer qu’il était à une altitude comprise entre 6.000 et 10.000
mètres car bien au-dessus des nuages, et à une distance de plusieurs dizaines de km, peut être sur l’Est
Parisien. J’ai aussi estimé que l’intense lumière émise par l’objet n’était que le violent reflet de l’éclairage
lunaire car son éclat était d’une remarquable stabilité malgré les différences visibles sur les clichés.
Lassé par la durée du phénomène et son absence de variation je suis allé me coucher vers 2 heures,
sachant que le lendemain je devais prendre la route en compagnie de mon épouse pour me rendre à
(Corrèze) où demeure                                            . J’étais alors bien convaincu que d’autres personnes avaient du
observer ce phénomène tellement visible et je m’attendais à en entendre le compte rendu à la radio dès le
matin. A l’écoute sur la route, à ma grande déception, aucune relation du phénomène ne fut faite . »




3- DEROULEMENT DE L’ENQUÊTE ET HYPOTHESES ENVISAGEES
A la lecture des premiers éléments contenus dans le questionnaire décrivant les caractéristiques de
l’observation ( ‘grosse étoile brillante’, ‘remarquable stabilité pendant toute la durée de l’observation de
30 minutes’, ‘éclat d’une remarquable stabilité’…), l’enquête s’oriente immédiatement vers un
phénomène astronomique et une première vérification de la configuration astronomique du ciel au lieu et
à la date d’observation.


Modéle de document par défaut CNES version 1.5 mars 1999 CR enquete-BAILLEVAL-24 aout2010.doc
3


Cette configuration met en évidence la présence de la planète Jupiter dans la direction Sud-Sud Est
d’observation décrite par le témoin. Toutes les planètes de notre système solaire (à l’exception de
Mercure) étaient présentes dans le ciel de Juillet. La géante de notre système solaire, Jupiter, était
particulièrement visible à l’oeuil nu en seconde partie de nuit avec une magnitude de -2.6, un lever vers
22h30 et un coucher en milieu de matinée.

Cette hypothèse est particulièrement confirmée par la bonne description du témoin de la position du
phénomène observé ( ‘grosse étoile brillante en direction de Sud Est’, ‘éclat intense de la Lune située
plein sud à 3 heures d’angle’).

L’analyse des photos et de leurs meta-données (Figure 1) confirment le ‘bougé’ évoqué par le témoin
durant les prises de vue ( ‘ appareil calé sur la carrosserie de la voiture’), comme par exemple sur la photo
P1010274 dont le temps d’exposition est de 4 secondes. De plus, la ‘lumière blanche sans aucune
pulsation’ est vraiment caractéristique de l’éclairement de la planète. Les ‘formes’ apparaissant sur ces
photos sont évidemment dûes au bougé lors des prises de vue.




                           Figure 1 : Méta données et photo P1010274 d’une des photos de l’observation




4- CONCLUSION
Les caractéristiques décrites correspondent à celles d’un phénomène connu (observation d’une planète) et
l’observation ne présente aucune étrangeté.

La présence de la planète Jupiter dans la zone de ciel à la date et heure de l’observation, les photos
caractéristiques valident de façon certaine cette hypothèse.

Bien que le témoignage soit unique, il est de bonne qualité, bien détaillé, prenant en compte différentes
hypothèses et donne une bonne consistance au cas.

Le cas est classé A comme expliqué par l’observation de la planète Jupiter.

Modéle de document par défaut CNES version 1.5 mars 1999 CR enquete-BAILLEVAL-24 aout2010.doc

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  • 1. DIRECTION ADJOINTE DU CENTRE SPATIAL DE TOULOUSE GROUPE D'ETUDES ET D'INFORMATION SUR LES PHENOMENES AEROSPATIAUX NON IDENTIFIES Toulouse, le 10/09/2010 DCT/DA-2010.0019223 COMPTE RENDU D’ENQUÊTE [BAILLEVAL(60)] BAILLEVAL (60) 24.08.2010 1 – CONTEXTE Le GEIPAN est informé de cette observation par un message électronique du témoin, daté du 27 août 2010, déjà assez consistant et précis. Après des premiers échanges entre le témoin et le GEIPAN écartant l’hypothèse de la station spatiale, le témoin est invité à témoigner auprés de la gendarmerie ( ce qui est fait le 27 août 2010) et à remplir le questionnaire d’observation du GEIPAN. Des copies des photos prises durant l’observation sont fournies le 04 septembre à la brigade de gendarmerie et au GEIPAN. Le questionnaire, très complet et bien détaillé, parvient au GEIPAN le 09 septembre 2010. 2- DESCRIPTION DU CAS La description ci-dessous de l’observation est celle très complète contenue dans le questionnaire envoyé par le témoin : « Comme presque chaque soir au moment de me coucher, j’écarte le rideau de ma cuisine et je regarde le ciel à travers la fenêtre. J’ai constaté qu’il y avait pleine lune et qu’en plein milieu de mon champ de vision, dans la direction du Sud Est brillait une grosse étoile de taille inhabituelle. J’ai d’abord pensé à une étoile genre Sirius. J’ai rejeté cette hypothèse car c’était plus gros. J’ai pensé à une des planètes Vénus ou Jupiter mais tout en m’interrogeant et en observant avec attention, j’ai cru distinguer des détails qui indiquaient que l’objet n’était pas une simple boule mais semblait composé. J’ai pensé à une déformation due aux vitres et je suis sorti dans la cour de ma maison. Même observation qu’à travers la fenêtre, il semblait bien s’agir d’une structure complexe composée de boules Siège : 2 place Maurice Quentin – 75039 Paris cedex 01 – Tél. : 33 (0)1 44 76 75 00 - www.cnes.fr Direction des lanceurs : Rond Point de l’Espace – Courcouronnes – 91023 Evry cedex – Tél. : 33 (0)1 60 87 71 11 Centre spatial de Toulouse : 18 avenue Edouard Belin – 31401 Toulouse cedex 9 – Tél. : 33 (0)5 61 27 31 31 Centre spatial guyanais : BP 726 – 97387 Kourou cedex – Tél. : 594 (0)5 94 33 51 11 RCS Paris B 775 665 912 Siret 775 665 912 000 82 code APE 731 Z N° d’identification TVA FR 49 775 665 912
  • 2. 2 lumineuses dont semblait surgir de chaque côté des rais de lumières s’entrecroisant en dessinant un delta. A gauche, le dessin en était complètement visible les deux rais de lumière se prolongeant au-delà du point d’intersection, à droite je ne voyais pas les deux rais sécants car ils semblaient se dissoudre sur le fond du ciel, c’était là le côté violement éclairé par la lune située à 3 heures plus à droite. J’ai retiré mes lunettes pensant qu’il s’agissait d’un phénomène de diffraction provoqué par mes verres. A l’oeil nu je discernais le même genre de structure en delta. Ne sachant où sont rangées les jumelles, j’ai pensé à utiliser le puissant zoom de l’appareil photo numérique afin de vérifier l’exactitude de ce que j’ai déjà décrit. A mon retour, l’observation avec le zoom confirmait la présence d’une structure complexe et délicate constituée de boules lumineuses et dont le centre évoquait la forme d’une tour Eiffel. Cet ensemble entouré de chaque côté par un triangle rectangle l’ensemble semblant dessiner une voilure delta évidée et incomplète à droite côté lune. Cet objet était d’une remarquable stabilité et n’a pas évolué pendant mes observations qui ont duré 30 minutes. Sa lumière était blanche sans aucune pulsation. J’ai immédiatement pensé à l’ISS et ses panneaux solaires. Je me suis dit qu’elle devait être violement éclairée par la pleine lune et qu’un phénomène de loupe atmosphérique, peut être de la vapeur d’eau dans la haute atmosphère me donnait la chance de l’apercevoir à l’oeil nu. Il me semblait me rappeler que ce genre de phénomène est en jeu dans la perception relative de la distance de certains objets Seulement, le point constant dans le ciel qu’occupait en permanence l’objet ne pouvait correspondre qu’à un satellite géostationnaire et l’ISS décrit une orbite me semble t-il. La remarquable stabilité et l’altitude de l’objet bien au dessus du plafond des nuages excluaient aussi la possibilité d’un hélicoptère. ............................................................................ J’ai alors pensé à faire des photos puisque j’avais l’appareil en main et je me suis rappelé qu’il existait un mode nuit matérialisé par le dessin d’un petit croissant de lune et d’une étoile. Après avoir procédé au réglage, j’ai essayé de stabiliser l’appareil en le calant sur la carrosserie de ma voiture rangée dans la cour. J’étais conscient qu’il serait impossible de faire de bonnes prises de vue sans l’utilisation d’un pied et d’un déclencheur spécial à cause du long temps de pose et du bougé provoqué par l’appui de mon doigt sur le bouton. J’ai donc visé l’objet et observé ce que me montrait l’écran LCD au dos de l’appareil, lequel s’illuminait très significativement dès que le pointage de l’objet était réalisé, afin de constater que cela était bien identique à ce que je voyais puis j’appuyais sur le déclencheur. La nature des clichés que j’examinais à chaque fois était stupéfiante et avait le mérite de me montrer que j’observais bien un phénomène peu ordinaire mais me semblait par trop éloignée de la réalité à cause du « bougé » du à ma respiration et au déclenchement de l’appareil non stabilisé ou d’une autre raison matérielle que je suis incapable d’appréhender. J’ai ainsi réalisé un ensemble de six photos la première étant faite à main levée. J’ai essayé d’imaginer au-dessus de quel point pouvait stationner cet objet. J’ai évidemment pensé à la base aérienne de Creil mais j’en ai rejeté l’idée car l’objet me semblait plus éloigné. Mon intuition sans aucun fondement scientifique m’a fait estimer qu’il était à une altitude comprise entre 6.000 et 10.000 mètres car bien au-dessus des nuages, et à une distance de plusieurs dizaines de km, peut être sur l’Est Parisien. J’ai aussi estimé que l’intense lumière émise par l’objet n’était que le violent reflet de l’éclairage lunaire car son éclat était d’une remarquable stabilité malgré les différences visibles sur les clichés. Lassé par la durée du phénomène et son absence de variation je suis allé me coucher vers 2 heures, sachant que le lendemain je devais prendre la route en compagnie de mon épouse pour me rendre à (Corrèze) où demeure . J’étais alors bien convaincu que d’autres personnes avaient du observer ce phénomène tellement visible et je m’attendais à en entendre le compte rendu à la radio dès le matin. A l’écoute sur la route, à ma grande déception, aucune relation du phénomène ne fut faite . » 3- DEROULEMENT DE L’ENQUÊTE ET HYPOTHESES ENVISAGEES A la lecture des premiers éléments contenus dans le questionnaire décrivant les caractéristiques de l’observation ( ‘grosse étoile brillante’, ‘remarquable stabilité pendant toute la durée de l’observation de 30 minutes’, ‘éclat d’une remarquable stabilité’…), l’enquête s’oriente immédiatement vers un phénomène astronomique et une première vérification de la configuration astronomique du ciel au lieu et à la date d’observation. Modéle de document par défaut CNES version 1.5 mars 1999 CR enquete-BAILLEVAL-24 aout2010.doc
  • 3. 3 Cette configuration met en évidence la présence de la planète Jupiter dans la direction Sud-Sud Est d’observation décrite par le témoin. Toutes les planètes de notre système solaire (à l’exception de Mercure) étaient présentes dans le ciel de Juillet. La géante de notre système solaire, Jupiter, était particulièrement visible à l’oeuil nu en seconde partie de nuit avec une magnitude de -2.6, un lever vers 22h30 et un coucher en milieu de matinée. Cette hypothèse est particulièrement confirmée par la bonne description du témoin de la position du phénomène observé ( ‘grosse étoile brillante en direction de Sud Est’, ‘éclat intense de la Lune située plein sud à 3 heures d’angle’). L’analyse des photos et de leurs meta-données (Figure 1) confirment le ‘bougé’ évoqué par le témoin durant les prises de vue ( ‘ appareil calé sur la carrosserie de la voiture’), comme par exemple sur la photo P1010274 dont le temps d’exposition est de 4 secondes. De plus, la ‘lumière blanche sans aucune pulsation’ est vraiment caractéristique de l’éclairement de la planète. Les ‘formes’ apparaissant sur ces photos sont évidemment dûes au bougé lors des prises de vue. Figure 1 : Méta données et photo P1010274 d’une des photos de l’observation 4- CONCLUSION Les caractéristiques décrites correspondent à celles d’un phénomène connu (observation d’une planète) et l’observation ne présente aucune étrangeté. La présence de la planète Jupiter dans la zone de ciel à la date et heure de l’observation, les photos caractéristiques valident de façon certaine cette hypothèse. Bien que le témoignage soit unique, il est de bonne qualité, bien détaillé, prenant en compte différentes hypothèses et donne une bonne consistance au cas. Le cas est classé A comme expliqué par l’observation de la planète Jupiter. Modéle de document par défaut CNES version 1.5 mars 1999 CR enquete-BAILLEVAL-24 aout2010.doc