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Le Dinard
du XXIe
siècle
Vivre à Dinard • Le dossier du chantier de la Gare
BM 38 SUP 23/01/06 8:55 Page 1
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la gare et le déroulé
du projet, les négociations et les aboutissants, l’architecture
néobalnéaire et le Dinard du XXIe
siècle dans une interview, sans
langue de bois, du maire de Dinard.
Monsieur le Maire, vous venez de confier la réalisation
de l’aménagement de la gare à l’opérateur Eiffage.
Pourquoi lui et pas un autre ?
Ils étaient nombreux à s’intéresser au dossier. Quatre se sont
nettement détachés en terme de garanties, de propositions
financières et d’image aussi, disons les choses telles
qu’elles sont. Le groupe Eiffage a fait la meilleure offre à tout
point de vue.
J’en suis d’ailleurs très heureux car j’ai en tête la magnifique
réalisation du viaduc de Millau.
Comment se passent les négociations à ce niveau ?
Qu’est-ce qui a été le plus difficile dans leur
aboutissement ?
Au tout début, quand j’ai appelé Ricardo Bofill pour lui dire que
son projet était retenu à l’unanimité de la commission, il m’a
dit : «Je suis très content et en même temps je suis très
inquiet. Car la France n’est pas un pays facile pour les
constructeurs. Et mon projet verra-t-il le jour ? »…
Et c’est vrai que la France est le pays où on laisse François
Pinault franchir les Alpes et partir en Italie avec ses collections
au Palais Grassi.
Devant les interlocuteurs intéressés par ce projet d’aménage-
ment de l’ancienne gare, il m’a d’abord fallu affirmer ma déter-
mination à conduire, à réussir et à inaugurer ce projet. Ce n’est
qu’une fois que j’ai fait passer cette conviction que nous avons
pu nous mettre au travail.
Cela dit, la transaction aurait pu être bouclée très rapidement
depuis plusieurs mois, mais le recours contre la modification du
plan d’occupation des sols (POS) a été un lourd handicap.
Comment est né le projet de la gare ?
Le train parti, en 1987, la ligne Paris-Dinard étant fermée, la
gare s’est trouvée en déshérence. Le lieu est devenu une friche
urbaine. Les bâtiments eux-mêmes tombaient en ruine. Les
terrains appartenant à la Sncf, j’ai dès mon élection en l989
entamé des pourparlers avec la Société nationale. Cela a
demandé beaucoup de patience. Il m’a fallu sept ans pour
aboutir à un accord. Les Dinardais étaient alors à la tête d’une
friche urbaine de près de 4 hectares. Il fallait la valoriser et dif-
férents concepts ont été étudiés.
Notre souci principal était de ne pas morceler, de faire un
quartier structurant qui s’intégrerait dans le tissu urbain déjà
existant. Il devrait conserver les invariants de Dinard en les
enrichissant de façon novatrice, créer le Dinard du XXIe
siècle.
J’ai alors eu l’idée d’organiser un concours d’esquisses
architecturales et urbanistiques pour la valorisation du site. Ça
c’était un vrai challenge à relever, et puis un tel défi ne se
présente pas tous les jours dans la vie d’un maire.
Bien sûr, on aurait pu se contenter de vendre le terrain en
morceaux. Mais nous avions un projet plus novateur pour les
Dinardais. Pour concrétiser cette ambition nous avons décidé
de lancer un concours européen de maîtrise d’œuvre.
Parmi les 46 dossiers reçus en mai 2003, le jury du concours a
retenu cinq cabinets d’architecture. Le projet Bofill - Taller de
Arquitectura / Cabinet BNR a été lauréat.
À quoi ressemble le Dinard de l’avant-projet ?
Et à quoi ressemblera le Dinard de l’après-projet ?
Ces dernières années ont vu Dinard connaître un
essor fabuleux : Dinard est devenu un véritable
pôle d’attraction dont toutes les communes
environnantes ont profité. Ce projet va rééquilib-
rer la ville en réunissant les quartiers.
Puis une fois la rue de la gare refaite, il
faut s’imaginer cette médiathèque
avec ces deux ailes du savoir,
dressées comme un appel aux
Dinardais.
Ce centre culturel va ouvrir
ses deux bras à la popu-
lation, sur un point
central de la ville.
Saint-Alexandre et
Saint-Enogat s’en
trouveront par ail-
leurs désenclavés.
Et puis, cette archi-
tecture novatrice si-
gnée par un grand
architecte internatio-
nal ne va pas manquer
d’attirer les visiteurs.
Et donc, le Dinard du XXIe
siècle ?
Le Dinard du XXIe
siècle, c’est la cité de nos
enfants, et c’est surtout pour eux que nous la
transformons.
Quels sont les termes du contrat signé
avec Eiffage ?
Ce contrat, c’est d’abord des emplois. Un million
d’heures de travail évalué par un cabinet
d’experts.
C’est le centre culturel et la médiathèque des
Dinardais, c’est un poumon supplémentaire dans la
ville, environ 400 places de stationnements en plus, la
création de 5% de richesses supplémentaires sur la
ville dont les retombées fiscales se comptent en plus-
value de plus d’un million d’euros.
Quand commencent les travaux ?
Dans les clauses du contrat, une date limite de dépôt de
permis de construire est prévue (8 mois).
Les travaux peuvent commencer à partir de cette date.
Logiquement, dans un an, le chantier se met en route. En ce
qui concerne en tout cas, le sondage des sols, les études
archéologiques, les carrotages naturels, et autres impératifs
dont l’on doit s’acquitter lorsque l’on pose un permis de
construire, c’est fait.
Marius Mallet, quel est votre état d’esprit actuel ?
Je suis impatient de voir posée la première pierre.I
Le projet,
la genèse, les négociations, le calendrier…
Marius Mallet dit tout
Le Dinard du XXIe
siècle • Janvier 20062
BM 38 SUP 23/01/06 8:55 Page 2
Hier
Un terrain de plus
en plus vague
De l’ancienne gare aujourd’hui, il ne reste au
sol que quelques carrelages élimés,
derrière une rangée d’énormes blocs de pierre. À l’emplacement même où
s’étale un terrain vague, comme un bizarre champignon qui contraste
singulièrement avec les constructions alentours, il y avait un bâtiment dans
la tradition des constructions ferroviaires du début du 19ème : fronton,
auvent, hall spacieux. C’est le dimanche 10 juillet 1887 qu’est inauguré,
en grande pompe, à Dinard, le chemin de fer Paris-Rennes-Dinan-
Dinard destiné à relier les localités secondaires aux localités principales.
Il ferme un siècle plus tard, en 1987.
Demain
Des formes harmonieuses
Dinard, ses 407 villas classées, sa situation maritime, ses influences anglo-saxonnes, normandes,
second empire, belle époque, est comme un livre d’histoire architecturale dont l’écriture s’inscrit
sur les façades des constructions.
L’architecture qui donne son style au nouveau quartier de la gare ne saurait être une
reproduction du passé. Elle se doit néanmoins de conserver en mémoire certaines
caractéristiques en matière de volumes, d’ouvertures ou de perspectives et de reliefs
architecturaux. Volumétries, articulations en plans et en façades, hauteurs variées des
constructions, toitures à pente très prononçées, grandes baies vitrées, bow-windows,
frontons ou corniches, balcons et loggias sont donc autant d’éléments que l’on
retrouve dans les lignes voulues par Ricardo Bofill. A la lisière du centre historique et
balnéaire, l’aménagement de l’espace Newquay permet de donner à l’agglomération
actuelle de la profondeur, du corps, de l’épaisseur, et une continuité dans un
nouvel équilibre entre le côté mer et l’intérieur des terres, faisant ainsi de Dinard, une
ville architecturalement et urbanistiquement, très équilibrée.
Contrat
Les termes
La Ville prend en charge la construction de la médiathèque et la construction du
parking public souterrain. Elle conserve donc la propriété du terrain support de la
médiathèque et du volume correspondant au parking d’environ 400 places.
L’opérateur, Eiffage immobilier, est devenu propriétaire au prix de 13 150 000 euros H.T.,
qui se décomposent comme suit : 9 650 000 euros, plus 2 700 000 euros pour le dépassement
du plafond légal de densité (DPLD), dont 25% de parts départementales, et 800 000 euros
pour la taxe locale d’équipement (TLE). Eiffage s’engage aussi à assumer le programme
immobilier (réalisation, aménagements et autres) des 50 000 m2
de droits à construire
correspondants aux logements et aux commerces, en garantissant la base du projet
architectural du groupement d’architectes Ricardo Bofill / Jean-Louis Brajon (pour BNR).I
La nouvelle
silhouette de Dinard
Lorsque les derniers acquéreurs de l’un des 500 logements du quartier ouest de la
ville, ex friche ferroviaire, ouvriront leurs fenêtres sur le parc agréablement arboré de
leur quartier, ils auront à l’esprit les mots de Ricardo Bofill, qui, s’inspirant d’un
philosophe italien aime à dire: «La ville est comme une maison, dans laquelle les
rues sont les couloirs, les places sont les séjours, les lieux où les gens se -
retrouvent.» C’est en tout cas dans cet esprit qu’il a conçu l’aménagement de l’an-
cien quartier de la gare, nouveau trait d’union qui lie le centre de Dinard, à celui de
Saint-Alexandre et à celui de Saint-Enogat. Son œil expert a su imaginer les contours
et les formes faites pour remodeler la station balnéaire dans un élan fédérateur entre les
différents flux circulatoires, les différents genres, les époques et les fonctions…
A la fin des travaux de réaménagement de son ancienne gare, Dinard s’élancera
avec aisance d’un point et d’un quartier à l’autre, jouant à bon escient de ses
charmes sans tourner le dos, ni au futur, ni au passé, ni à la mer, s’étirant du
nord au sud, d’est en ouest, sans couper les ponts entre les Dinardais.
Un contrat jette les bases bien concrètes de travaux dont l’échéancier
expire d’ici les quatre prochaines années. En 2010, si aucun retard
administratif ne ralentit le cours du chantier.
Janvier 2006 • Le Dinard du XXIe
siècle 3
BM 38 SUP 23/01/06 8:55 Page 3
Un complexe sub-urbain qui libère les rues
Un parc public de stationnement d’environ 400 places, et la totalité des aires du stationnement nécessaires aux besoins des
logements et commerces sont situés en sous-sol des places urbaines et des habitations, libérant l’espace parc-jardins. Les accès
à ces parkings et garages se font depuis les grandes voies nord-sud de circulation.I
Le Dinard du XXIe
siècle • Janvier 20064
BM 38 SUP 23/01/06 8:55 Page 4
Des places
comme autant de lieux d’échange
Le projet est conçu en une unité urbaine faite de
places, de rues et de jardins. Son intégration dans
l’environnement et l’observation des actuels flux de
circulation déterminent les grands axes et les fraction-
nements de ce futur quartier.
Ces grands axes sont définis par le prolongement
naturel des voiries existantes et la réalisation d’une rue
pietonne traversant la ville du nord au sud.
Le tracé des voies périphériques et des rues nouvelles
est, quant à lui, déterminé par l’alignement des
constructions.
L’implantation de ces constructions par rapport aux
voies, définit la position des bâtiments dans la rue,
laquelle s’enroule autour de “cœurs ilôts”, des
espaces, qui s’agencent en places et jardins publics.
Il en résulte un équilibre qui offre aux résidents de
l’endroit, le loisir d’évoluer dans son quartier avec un
confort et une qualité de vie essentielle.
Ainsi donc, ce parti pris de dessin urbain propose la
création de trois espaces :
Une place culturelle, dont la médiathèque sera la
pièce principale de la composition ;
Une place du commerce et de l’échange, animée par
la galerie marchande et les commerces autour ;
Un parc jardin sur lequel s’ouvrent des logements.
Les deux places, place culturelle et place du
commerce, sont en étroite relation et constituent les
deux principaux éléments du nouveau centre.
La géométrie circulaire et rectangulaire de leurs plans,
l’ordonnancement et les reliefs de leurs façades,
confèrent à ces places une certaine “monumentalité
attractive”. Leur position, à la croisée des principaux
axes de communication, s’inscrit dans la prolongation
de la cité balnéaire.
Les logements, de géométrie travaillée, sont à travers
leurs proportions, un rappel des grandes villas, témoins
incontournables de l’architecture balnéaire.I
Un environnement paysager
dans l’esprit de la ville
Fondus dans le dessin urbain, les espaces verts sont
appréhendés dans les plans architecturaux du quartier
réaménagé, comme autant de faire-valoirs des lignes
architecturales.
C’est-à-dire, en terme architectural, que les aligne-
ments “minéraux” sont contrebalancés, équilibrés, par
les alignements végétaux. Végétaux qui mettront l’ac-
cent, comme l’architecture sur l’influence exotique
(palmiers, magnolias) de Dinard, perle de la côte
d’Emeraude, station balnéaire.
La liste des arbres et plantes qui s’ajouteront à ceux
déjà existants en dit long sur l’importance environ-
nementale que joue “l’espace vert” dans le paysage
urbain. Outre les nombreuses espèces, tilleuls, chênes
verts en alignement, érables, platanes, mais aussi
palmiers ou mimosas, il convient de mentionner plus
particulièrement l’hêtre rouge et le Ginkgo Biloba, deux
espèces protégées par la Direction départementale de
la recherche et de l’environnement (Diren).
Le parc, composé sur un thème fortement identitaire et
traversé par l’axe piétonnier ouvre la voie, par un
immeuble « porte » vers le grand trait du délaissé des
voies ferrées, espace déjà approprié par les riverains
comme lieux de loisirs.I
Janvier 2006 • Le Dinard du XXIe
siècle 5
BM 38 SUP 23/01/06 8:55 Page 5
À partir des principes fonctionnels
et esthétiques définis par les
architectes, Ricardo Bofill et
Jean-Louis Brajon, la Ville a
donc retenu le groupe Eiffage
comme promoteur pour les
50 000 m2
de droits à construire
correspondant aux logements et
aux commerces lui incombant.
Eiffage, 3e
et plus ancien major
français du BTP et des conces-
sions et sixième européen, a
acquis sa notoriété auprès du
grand public comme construc-
teur et concessionnaire du via-
duc de Millau.
Cet ouvrage détient en effet le
record mondial de hauteur avec
343 m au sommet des pylônes
dominant la rivière Tarn.
Le viaduc vient de fêter son
premier exercice d'exploitation,
le 14 décembre 2005, avec près
de 3,5 millions de passages en
12 mois.
À cette même date, l'Etat rete-
nait l'offre du groupe pour la
reprise en concession , pendant
26 ans, d'APRR (Auto-routes
Paris-Rhin-Rhône).
Sa branche Eiffage Construc-
tion, concernée par le projet de
l'ancienne gare de Dinard,
regroupe 130 entités régionales
de bâtiment et de promotion
immobilière ancrées de longue
date dans le tissu local français.
Ces entreprises cultivent des
relations généralement très
anciennes avec leurs clients
privés et publics régionaux et
mobilisent, lorsqu'elles le jugent
utile, toute l'expertise technique,
économique et immobilière de
leur maison-mère.
C'est notamment le cas dans
l'Ouest où Eiffage Construction
compte 16 enseignes locales,
parmi lesquelles il faut citer
SMBTP, entreprise travaillant
régulièrement à Dinard, et
Eiffage Immobilier Ouest, struc-
ture spécialisée dans la promo-
tion du Grand Ouest.
Dès la signature du protocole
avec la Ville lui confiant le rôle
d'opérateur immobilier, Eiffage
Immobilier Ouest procédera à
toutes les démarches préal-
ables aux premiers travaux :
traduction des volumes con-
structibles en avant-projets,
dépôt des permis de construire,
dossier de demande d'autorisation
de la Commission départemen-
tale d'exploitation commerciale
(CDEC) pour la galerie mar-
chande, formalités réglemen-
taires diverses, concertations
multiples….
Parallèlement, Eiffage Immobi-
lier Ouest affinera le découpage
du projet en grandes phases
afin de ne pas perturber l'activ-
ité économique existante et
d'éviter toute nuisance impor-
tante pour le voisinage.
Dans toute grande opération
d'urbanisme, les phases pré-
paratoires sont déterminantes
pour sa parfaite acceptation par
tous.
Mais l'enjeu est clair : il faut
réussir le futur cadre de vie de
plusieurs générations de
Dinardais.I
Acteur majeur de l'aménage-
ment, de la construction et des
concessions, le groupe Eiffage,
sixième major européen et
troisième français, exerce des
activités complémentaires
(financement, conception, con-
struction, réalisation et mainte-
nance) au travers de cinq
branches :
Eiffage Construction :
bâtiment, promotion
immobilière et maintenance
globale
Eiffage Travaux Publics :
terrassements, génie civil
et travaux routiers
Forclum :
installations électriques,
génie climatique,
maintenance multitechnique
Eiffel :
construction métallique
Eiffage Concessions :
exploitation de parkings,
d'autoroutes
et d'infrastructures
Eiffage a réalisé en 2005, avec
50 000 salariés, près de 8,5 mil-
liards d'euros de chiffre d'af-
faires H.T.
Le groupe compte 500 implan-
tations, en majorité dans
l'Hexagone mais avec de fortes
positions en Belgique, Espagne,
Pologne, Portugal… et des
établissements permanents en
Afrique notamment au Nigeria
et au Sénégal. Plus ponctuelle-
ment le groupe exécute de
grands chantiers en Asie et au
Moyen-Orient.
Dans son actualité récente, sig-
nalons le 14 décembre un dou-
ble événement :
Le premier anniversaire
du Viaduc de Millau dont le
groupe est le constructeur
et le concessionnaire
Le choix par l'Etat
de son offre de prise
en concession pour 26 ans
d'APRR (Autoroutes Paris-
Rhin-Rhône).
Eiffage est également construc-
teur-concessionnaire de 155 km
d'autoroutes au Portugal et,
avec son partenaire espagnol
ACS-Dragados, de la Ligne à
Grande Vitesse Perpignan-
Figueras. Par ailleurs, sa filiale
Eiffage Parking gère 160 000
places de stationnement public
en Europe.
La particularité d'Eiffage est de
compter 90% de salariés-
actionnaires, le personnel étant
ainsi le premier actionnaire d'un
groupe se situant dans les 60
premières sociétés cotées à la
Bourse de Paris – Euronext.
Sa branche Bâtiment & Im-
mobilier, Eiffage Construction,
devrait réaliser en 2006 un
chiffre d'affaires de l'ordre de
3 milliards d'euros avec 15 000
collaborateurs (Europe incluse).
Elle est organisée, dans
l'Hexagone, autour de 14 direc-
tions régionales et de plusieurs
pôles nationaux de compé-
tences (Santé, Hôtellerie,
Urbanisme commercial…).I
Un rayonnement mondial…
Pour refaire battre un cœur de ville
Il fallait pour le réaménagement de l’ancienne gare de Dinard, un opérateur de haut vol pour assumer,
et les travaux d’un chantier de 200 millions d’euros, et les exigences d’une ville dont la politique place
la barre toujours plus haut. C’est Eiffage qui a finalement obtenu le marché. Gros plan sur un groupe
dont le béton n’est pas la seule matière grise.
Groupe Eiffage : le profil
Le Dinard du XXIe
siècle • Janvier 20066
BM 38 SUP 23/01/06 8:55 Page 6
Natif de Barcelone, Ricardo Bofill, est un
architecte majeur de notre temps. Il exerce ses
talents dans le monde entier. Le Taller de
Arquitectura qu’il fonda en 1963 rassemble
des architectes, des ingénieurs, des socio-
logues et des philosophes, une équipe
multidisciplinaire et internationale à même de
se pencher sur des projets ambitieux.
L'urbanisme qui a pour objet de créer un
espace ordonné où les hommes peuvent vivre
dans le bien-être et l’harmonie au sein de la
société revêt un caractère polyvalent.
Cela tombe bien, Ricardo Bofill mène une
réflexion complète sur la place de l’homme
dans la ville et il intervient pour remodeler des
quartiers ou des villes entières.
Citons le quartier Monchyplein dans le centre
historique de La Hague ou la création de l’im-
mense district Daxing à Beijing composé de
2800 hectares d’habitations, de commerces,
de bureaux, et d’un parc public. Le Taller de
Arquitectura s’est également investi dans la
réalisation d’immeubles prestigieux pour
les sièges sociaux de grandes
société, Christian Dior, Rochas,
Shisheido ou encore le siège de
Paribas à Paris, qui s’inspire
des anciens passages cou-
verts, avec un travail important
du verre et de la lumière.
De nombreux ensembles
d’habitation en Europe notam-
ment dans les villes nouvelles
de la région parisienne, de
Marne-la-Vallée à Versailles
ont bénéficié de son savoir-
faire. Ses créations jouent
avec le passé et la moder-
nité et mêlent esthétique-
ment et techniquement les
traditions et les innovations.
Cet architecte aux multiples
talents s’exprime également
en temps que designer et
son cabinet créée meubles,
sols en céramique, papiers
peints ou lampes, et amé-
nage l’intérieur de nom-
breuses de ses créations
architecturales.
On retrouve les créations de
Ricardo Bofill de Tokyo à
Chicago et nombre de ses
projets en cours se situent
en Chine. Le Taller de
Arquitectura, établit une col-
laboration technique dans
tous les pays où il entre-
prend des projets. À Dinard,
pour le projet de la gare,
c’est avec Jean-Louis Brajon
du cabinet d’architectes
BNR que Ricardo Bofill tra-
vaille. Concepteur de la cité
judiciaire de Rennes ou
encore du centre culturel de Cesson Sévigné,
Dinard lui doit sa halle, dont le projet avait été
contesté et qui remplit désormais une fonction
essentielle dans la vie de la cité et reçoit
un franc succès de la part des habi-
tants et des visiteurs.
Cette équipe a uni ses talents au
service de la ville d’Art et
d’Histoire qu’est Dinard et saura
donner sérénité, harmonie et
luminosité à l’espace qu’elle a
eu pour tâche d’imaginer.I
Ricardo Bofill
& Jean-Louis Brajon
Dinard inspire l’énergie catalane
Ricardo Bofill crée l’espace urbain de demain et place le confort des habitants au coeur de ses plans.
C’est dire qu’il est l’architecte idéal pour faire revivre l’ancienne friche de la gare.
Ricardo
Bofill
et
la France
Comme beaucoup de grands noms
de part le monde, Ricardo Bofill a
fréquenté un des établissements
du prestigieux réseau des Lycées
Français à l’Etranger. Peut-être
est-ce la raison pour laquelle on
retrouve des Français au sein de
son cabinet d’architecture dont
Jean-Pierre Carniaux, son bras
droit. Son histoire avec la France
s’est poursuivie dès le début de sa
carrière sous les meilleurs aus-
pices puisque de nombreux projets
lui ont été confiés en France.
Et l’histoire continue... à Dinard.
SupplémentauVàDn°38,Janvier2006.Directeurdelapublication:MariusMallet.DirectricedelaRédaction:SylvieMallet.Rédaction:CaroleDiMéo,Marie-ClaireKuhnmunch,SoazicLevrel.
Créationgraphique:AtelierBeauvais-Dinard.Impression:GraphiCentre/Distribution:Adrexo.Bulletingratuit.Dépôtlégal:1er
trimestre2006.ISSN1272-5382
Janvier 2006 • Le Dinard du XXIe
siècle 7
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Brochure Ricardo-Bofill-Dinard-2006

  • 1. Le Dinard du XXIe siècle Vivre à Dinard • Le dossier du chantier de la Gare BM 38 SUP 23/01/06 8:55 Page 1
  • 2. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la gare et le déroulé du projet, les négociations et les aboutissants, l’architecture néobalnéaire et le Dinard du XXIe siècle dans une interview, sans langue de bois, du maire de Dinard. Monsieur le Maire, vous venez de confier la réalisation de l’aménagement de la gare à l’opérateur Eiffage. Pourquoi lui et pas un autre ? Ils étaient nombreux à s’intéresser au dossier. Quatre se sont nettement détachés en terme de garanties, de propositions financières et d’image aussi, disons les choses telles qu’elles sont. Le groupe Eiffage a fait la meilleure offre à tout point de vue. J’en suis d’ailleurs très heureux car j’ai en tête la magnifique réalisation du viaduc de Millau. Comment se passent les négociations à ce niveau ? Qu’est-ce qui a été le plus difficile dans leur aboutissement ? Au tout début, quand j’ai appelé Ricardo Bofill pour lui dire que son projet était retenu à l’unanimité de la commission, il m’a dit : «Je suis très content et en même temps je suis très inquiet. Car la France n’est pas un pays facile pour les constructeurs. Et mon projet verra-t-il le jour ? »… Et c’est vrai que la France est le pays où on laisse François Pinault franchir les Alpes et partir en Italie avec ses collections au Palais Grassi. Devant les interlocuteurs intéressés par ce projet d’aménage- ment de l’ancienne gare, il m’a d’abord fallu affirmer ma déter- mination à conduire, à réussir et à inaugurer ce projet. Ce n’est qu’une fois que j’ai fait passer cette conviction que nous avons pu nous mettre au travail. Cela dit, la transaction aurait pu être bouclée très rapidement depuis plusieurs mois, mais le recours contre la modification du plan d’occupation des sols (POS) a été un lourd handicap. Comment est né le projet de la gare ? Le train parti, en 1987, la ligne Paris-Dinard étant fermée, la gare s’est trouvée en déshérence. Le lieu est devenu une friche urbaine. Les bâtiments eux-mêmes tombaient en ruine. Les terrains appartenant à la Sncf, j’ai dès mon élection en l989 entamé des pourparlers avec la Société nationale. Cela a demandé beaucoup de patience. Il m’a fallu sept ans pour aboutir à un accord. Les Dinardais étaient alors à la tête d’une friche urbaine de près de 4 hectares. Il fallait la valoriser et dif- férents concepts ont été étudiés. Notre souci principal était de ne pas morceler, de faire un quartier structurant qui s’intégrerait dans le tissu urbain déjà existant. Il devrait conserver les invariants de Dinard en les enrichissant de façon novatrice, créer le Dinard du XXIe siècle. J’ai alors eu l’idée d’organiser un concours d’esquisses architecturales et urbanistiques pour la valorisation du site. Ça c’était un vrai challenge à relever, et puis un tel défi ne se présente pas tous les jours dans la vie d’un maire. Bien sûr, on aurait pu se contenter de vendre le terrain en morceaux. Mais nous avions un projet plus novateur pour les Dinardais. Pour concrétiser cette ambition nous avons décidé de lancer un concours européen de maîtrise d’œuvre. Parmi les 46 dossiers reçus en mai 2003, le jury du concours a retenu cinq cabinets d’architecture. Le projet Bofill - Taller de Arquitectura / Cabinet BNR a été lauréat. À quoi ressemble le Dinard de l’avant-projet ? Et à quoi ressemblera le Dinard de l’après-projet ? Ces dernières années ont vu Dinard connaître un essor fabuleux : Dinard est devenu un véritable pôle d’attraction dont toutes les communes environnantes ont profité. Ce projet va rééquilib- rer la ville en réunissant les quartiers. Puis une fois la rue de la gare refaite, il faut s’imaginer cette médiathèque avec ces deux ailes du savoir, dressées comme un appel aux Dinardais. Ce centre culturel va ouvrir ses deux bras à la popu- lation, sur un point central de la ville. Saint-Alexandre et Saint-Enogat s’en trouveront par ail- leurs désenclavés. Et puis, cette archi- tecture novatrice si- gnée par un grand architecte internatio- nal ne va pas manquer d’attirer les visiteurs. Et donc, le Dinard du XXIe siècle ? Le Dinard du XXIe siècle, c’est la cité de nos enfants, et c’est surtout pour eux que nous la transformons. Quels sont les termes du contrat signé avec Eiffage ? Ce contrat, c’est d’abord des emplois. Un million d’heures de travail évalué par un cabinet d’experts. C’est le centre culturel et la médiathèque des Dinardais, c’est un poumon supplémentaire dans la ville, environ 400 places de stationnements en plus, la création de 5% de richesses supplémentaires sur la ville dont les retombées fiscales se comptent en plus- value de plus d’un million d’euros. Quand commencent les travaux ? Dans les clauses du contrat, une date limite de dépôt de permis de construire est prévue (8 mois). Les travaux peuvent commencer à partir de cette date. Logiquement, dans un an, le chantier se met en route. En ce qui concerne en tout cas, le sondage des sols, les études archéologiques, les carrotages naturels, et autres impératifs dont l’on doit s’acquitter lorsque l’on pose un permis de construire, c’est fait. Marius Mallet, quel est votre état d’esprit actuel ? Je suis impatient de voir posée la première pierre.I Le projet, la genèse, les négociations, le calendrier… Marius Mallet dit tout Le Dinard du XXIe siècle • Janvier 20062 BM 38 SUP 23/01/06 8:55 Page 2
  • 3. Hier Un terrain de plus en plus vague De l’ancienne gare aujourd’hui, il ne reste au sol que quelques carrelages élimés, derrière une rangée d’énormes blocs de pierre. À l’emplacement même où s’étale un terrain vague, comme un bizarre champignon qui contraste singulièrement avec les constructions alentours, il y avait un bâtiment dans la tradition des constructions ferroviaires du début du 19ème : fronton, auvent, hall spacieux. C’est le dimanche 10 juillet 1887 qu’est inauguré, en grande pompe, à Dinard, le chemin de fer Paris-Rennes-Dinan- Dinard destiné à relier les localités secondaires aux localités principales. Il ferme un siècle plus tard, en 1987. Demain Des formes harmonieuses Dinard, ses 407 villas classées, sa situation maritime, ses influences anglo-saxonnes, normandes, second empire, belle époque, est comme un livre d’histoire architecturale dont l’écriture s’inscrit sur les façades des constructions. L’architecture qui donne son style au nouveau quartier de la gare ne saurait être une reproduction du passé. Elle se doit néanmoins de conserver en mémoire certaines caractéristiques en matière de volumes, d’ouvertures ou de perspectives et de reliefs architecturaux. Volumétries, articulations en plans et en façades, hauteurs variées des constructions, toitures à pente très prononçées, grandes baies vitrées, bow-windows, frontons ou corniches, balcons et loggias sont donc autant d’éléments que l’on retrouve dans les lignes voulues par Ricardo Bofill. A la lisière du centre historique et balnéaire, l’aménagement de l’espace Newquay permet de donner à l’agglomération actuelle de la profondeur, du corps, de l’épaisseur, et une continuité dans un nouvel équilibre entre le côté mer et l’intérieur des terres, faisant ainsi de Dinard, une ville architecturalement et urbanistiquement, très équilibrée. Contrat Les termes La Ville prend en charge la construction de la médiathèque et la construction du parking public souterrain. Elle conserve donc la propriété du terrain support de la médiathèque et du volume correspondant au parking d’environ 400 places. L’opérateur, Eiffage immobilier, est devenu propriétaire au prix de 13 150 000 euros H.T., qui se décomposent comme suit : 9 650 000 euros, plus 2 700 000 euros pour le dépassement du plafond légal de densité (DPLD), dont 25% de parts départementales, et 800 000 euros pour la taxe locale d’équipement (TLE). Eiffage s’engage aussi à assumer le programme immobilier (réalisation, aménagements et autres) des 50 000 m2 de droits à construire correspondants aux logements et aux commerces, en garantissant la base du projet architectural du groupement d’architectes Ricardo Bofill / Jean-Louis Brajon (pour BNR).I La nouvelle silhouette de Dinard Lorsque les derniers acquéreurs de l’un des 500 logements du quartier ouest de la ville, ex friche ferroviaire, ouvriront leurs fenêtres sur le parc agréablement arboré de leur quartier, ils auront à l’esprit les mots de Ricardo Bofill, qui, s’inspirant d’un philosophe italien aime à dire: «La ville est comme une maison, dans laquelle les rues sont les couloirs, les places sont les séjours, les lieux où les gens se - retrouvent.» C’est en tout cas dans cet esprit qu’il a conçu l’aménagement de l’an- cien quartier de la gare, nouveau trait d’union qui lie le centre de Dinard, à celui de Saint-Alexandre et à celui de Saint-Enogat. Son œil expert a su imaginer les contours et les formes faites pour remodeler la station balnéaire dans un élan fédérateur entre les différents flux circulatoires, les différents genres, les époques et les fonctions… A la fin des travaux de réaménagement de son ancienne gare, Dinard s’élancera avec aisance d’un point et d’un quartier à l’autre, jouant à bon escient de ses charmes sans tourner le dos, ni au futur, ni au passé, ni à la mer, s’étirant du nord au sud, d’est en ouest, sans couper les ponts entre les Dinardais. Un contrat jette les bases bien concrètes de travaux dont l’échéancier expire d’ici les quatre prochaines années. En 2010, si aucun retard administratif ne ralentit le cours du chantier. Janvier 2006 • Le Dinard du XXIe siècle 3 BM 38 SUP 23/01/06 8:55 Page 3
  • 4. Un complexe sub-urbain qui libère les rues Un parc public de stationnement d’environ 400 places, et la totalité des aires du stationnement nécessaires aux besoins des logements et commerces sont situés en sous-sol des places urbaines et des habitations, libérant l’espace parc-jardins. Les accès à ces parkings et garages se font depuis les grandes voies nord-sud de circulation.I Le Dinard du XXIe siècle • Janvier 20064 BM 38 SUP 23/01/06 8:55 Page 4
  • 5. Des places comme autant de lieux d’échange Le projet est conçu en une unité urbaine faite de places, de rues et de jardins. Son intégration dans l’environnement et l’observation des actuels flux de circulation déterminent les grands axes et les fraction- nements de ce futur quartier. Ces grands axes sont définis par le prolongement naturel des voiries existantes et la réalisation d’une rue pietonne traversant la ville du nord au sud. Le tracé des voies périphériques et des rues nouvelles est, quant à lui, déterminé par l’alignement des constructions. L’implantation de ces constructions par rapport aux voies, définit la position des bâtiments dans la rue, laquelle s’enroule autour de “cœurs ilôts”, des espaces, qui s’agencent en places et jardins publics. Il en résulte un équilibre qui offre aux résidents de l’endroit, le loisir d’évoluer dans son quartier avec un confort et une qualité de vie essentielle. Ainsi donc, ce parti pris de dessin urbain propose la création de trois espaces : Une place culturelle, dont la médiathèque sera la pièce principale de la composition ; Une place du commerce et de l’échange, animée par la galerie marchande et les commerces autour ; Un parc jardin sur lequel s’ouvrent des logements. Les deux places, place culturelle et place du commerce, sont en étroite relation et constituent les deux principaux éléments du nouveau centre. La géométrie circulaire et rectangulaire de leurs plans, l’ordonnancement et les reliefs de leurs façades, confèrent à ces places une certaine “monumentalité attractive”. Leur position, à la croisée des principaux axes de communication, s’inscrit dans la prolongation de la cité balnéaire. Les logements, de géométrie travaillée, sont à travers leurs proportions, un rappel des grandes villas, témoins incontournables de l’architecture balnéaire.I Un environnement paysager dans l’esprit de la ville Fondus dans le dessin urbain, les espaces verts sont appréhendés dans les plans architecturaux du quartier réaménagé, comme autant de faire-valoirs des lignes architecturales. C’est-à-dire, en terme architectural, que les aligne- ments “minéraux” sont contrebalancés, équilibrés, par les alignements végétaux. Végétaux qui mettront l’ac- cent, comme l’architecture sur l’influence exotique (palmiers, magnolias) de Dinard, perle de la côte d’Emeraude, station balnéaire. La liste des arbres et plantes qui s’ajouteront à ceux déjà existants en dit long sur l’importance environ- nementale que joue “l’espace vert” dans le paysage urbain. Outre les nombreuses espèces, tilleuls, chênes verts en alignement, érables, platanes, mais aussi palmiers ou mimosas, il convient de mentionner plus particulièrement l’hêtre rouge et le Ginkgo Biloba, deux espèces protégées par la Direction départementale de la recherche et de l’environnement (Diren). Le parc, composé sur un thème fortement identitaire et traversé par l’axe piétonnier ouvre la voie, par un immeuble « porte » vers le grand trait du délaissé des voies ferrées, espace déjà approprié par les riverains comme lieux de loisirs.I Janvier 2006 • Le Dinard du XXIe siècle 5 BM 38 SUP 23/01/06 8:55 Page 5
  • 6. À partir des principes fonctionnels et esthétiques définis par les architectes, Ricardo Bofill et Jean-Louis Brajon, la Ville a donc retenu le groupe Eiffage comme promoteur pour les 50 000 m2 de droits à construire correspondant aux logements et aux commerces lui incombant. Eiffage, 3e et plus ancien major français du BTP et des conces- sions et sixième européen, a acquis sa notoriété auprès du grand public comme construc- teur et concessionnaire du via- duc de Millau. Cet ouvrage détient en effet le record mondial de hauteur avec 343 m au sommet des pylônes dominant la rivière Tarn. Le viaduc vient de fêter son premier exercice d'exploitation, le 14 décembre 2005, avec près de 3,5 millions de passages en 12 mois. À cette même date, l'Etat rete- nait l'offre du groupe pour la reprise en concession , pendant 26 ans, d'APRR (Auto-routes Paris-Rhin-Rhône). Sa branche Eiffage Construc- tion, concernée par le projet de l'ancienne gare de Dinard, regroupe 130 entités régionales de bâtiment et de promotion immobilière ancrées de longue date dans le tissu local français. Ces entreprises cultivent des relations généralement très anciennes avec leurs clients privés et publics régionaux et mobilisent, lorsqu'elles le jugent utile, toute l'expertise technique, économique et immobilière de leur maison-mère. C'est notamment le cas dans l'Ouest où Eiffage Construction compte 16 enseignes locales, parmi lesquelles il faut citer SMBTP, entreprise travaillant régulièrement à Dinard, et Eiffage Immobilier Ouest, struc- ture spécialisée dans la promo- tion du Grand Ouest. Dès la signature du protocole avec la Ville lui confiant le rôle d'opérateur immobilier, Eiffage Immobilier Ouest procédera à toutes les démarches préal- ables aux premiers travaux : traduction des volumes con- structibles en avant-projets, dépôt des permis de construire, dossier de demande d'autorisation de la Commission départemen- tale d'exploitation commerciale (CDEC) pour la galerie mar- chande, formalités réglemen- taires diverses, concertations multiples…. Parallèlement, Eiffage Immobi- lier Ouest affinera le découpage du projet en grandes phases afin de ne pas perturber l'activ- ité économique existante et d'éviter toute nuisance impor- tante pour le voisinage. Dans toute grande opération d'urbanisme, les phases pré- paratoires sont déterminantes pour sa parfaite acceptation par tous. Mais l'enjeu est clair : il faut réussir le futur cadre de vie de plusieurs générations de Dinardais.I Acteur majeur de l'aménage- ment, de la construction et des concessions, le groupe Eiffage, sixième major européen et troisième français, exerce des activités complémentaires (financement, conception, con- struction, réalisation et mainte- nance) au travers de cinq branches : Eiffage Construction : bâtiment, promotion immobilière et maintenance globale Eiffage Travaux Publics : terrassements, génie civil et travaux routiers Forclum : installations électriques, génie climatique, maintenance multitechnique Eiffel : construction métallique Eiffage Concessions : exploitation de parkings, d'autoroutes et d'infrastructures Eiffage a réalisé en 2005, avec 50 000 salariés, près de 8,5 mil- liards d'euros de chiffre d'af- faires H.T. Le groupe compte 500 implan- tations, en majorité dans l'Hexagone mais avec de fortes positions en Belgique, Espagne, Pologne, Portugal… et des établissements permanents en Afrique notamment au Nigeria et au Sénégal. Plus ponctuelle- ment le groupe exécute de grands chantiers en Asie et au Moyen-Orient. Dans son actualité récente, sig- nalons le 14 décembre un dou- ble événement : Le premier anniversaire du Viaduc de Millau dont le groupe est le constructeur et le concessionnaire Le choix par l'Etat de son offre de prise en concession pour 26 ans d'APRR (Autoroutes Paris- Rhin-Rhône). Eiffage est également construc- teur-concessionnaire de 155 km d'autoroutes au Portugal et, avec son partenaire espagnol ACS-Dragados, de la Ligne à Grande Vitesse Perpignan- Figueras. Par ailleurs, sa filiale Eiffage Parking gère 160 000 places de stationnement public en Europe. La particularité d'Eiffage est de compter 90% de salariés- actionnaires, le personnel étant ainsi le premier actionnaire d'un groupe se situant dans les 60 premières sociétés cotées à la Bourse de Paris – Euronext. Sa branche Bâtiment & Im- mobilier, Eiffage Construction, devrait réaliser en 2006 un chiffre d'affaires de l'ordre de 3 milliards d'euros avec 15 000 collaborateurs (Europe incluse). Elle est organisée, dans l'Hexagone, autour de 14 direc- tions régionales et de plusieurs pôles nationaux de compé- tences (Santé, Hôtellerie, Urbanisme commercial…).I Un rayonnement mondial… Pour refaire battre un cœur de ville Il fallait pour le réaménagement de l’ancienne gare de Dinard, un opérateur de haut vol pour assumer, et les travaux d’un chantier de 200 millions d’euros, et les exigences d’une ville dont la politique place la barre toujours plus haut. C’est Eiffage qui a finalement obtenu le marché. Gros plan sur un groupe dont le béton n’est pas la seule matière grise. Groupe Eiffage : le profil Le Dinard du XXIe siècle • Janvier 20066 BM 38 SUP 23/01/06 8:55 Page 6
  • 7. Natif de Barcelone, Ricardo Bofill, est un architecte majeur de notre temps. Il exerce ses talents dans le monde entier. Le Taller de Arquitectura qu’il fonda en 1963 rassemble des architectes, des ingénieurs, des socio- logues et des philosophes, une équipe multidisciplinaire et internationale à même de se pencher sur des projets ambitieux. L'urbanisme qui a pour objet de créer un espace ordonné où les hommes peuvent vivre dans le bien-être et l’harmonie au sein de la société revêt un caractère polyvalent. Cela tombe bien, Ricardo Bofill mène une réflexion complète sur la place de l’homme dans la ville et il intervient pour remodeler des quartiers ou des villes entières. Citons le quartier Monchyplein dans le centre historique de La Hague ou la création de l’im- mense district Daxing à Beijing composé de 2800 hectares d’habitations, de commerces, de bureaux, et d’un parc public. Le Taller de Arquitectura s’est également investi dans la réalisation d’immeubles prestigieux pour les sièges sociaux de grandes société, Christian Dior, Rochas, Shisheido ou encore le siège de Paribas à Paris, qui s’inspire des anciens passages cou- verts, avec un travail important du verre et de la lumière. De nombreux ensembles d’habitation en Europe notam- ment dans les villes nouvelles de la région parisienne, de Marne-la-Vallée à Versailles ont bénéficié de son savoir- faire. Ses créations jouent avec le passé et la moder- nité et mêlent esthétique- ment et techniquement les traditions et les innovations. Cet architecte aux multiples talents s’exprime également en temps que designer et son cabinet créée meubles, sols en céramique, papiers peints ou lampes, et amé- nage l’intérieur de nom- breuses de ses créations architecturales. On retrouve les créations de Ricardo Bofill de Tokyo à Chicago et nombre de ses projets en cours se situent en Chine. Le Taller de Arquitectura, établit une col- laboration technique dans tous les pays où il entre- prend des projets. À Dinard, pour le projet de la gare, c’est avec Jean-Louis Brajon du cabinet d’architectes BNR que Ricardo Bofill tra- vaille. Concepteur de la cité judiciaire de Rennes ou encore du centre culturel de Cesson Sévigné, Dinard lui doit sa halle, dont le projet avait été contesté et qui remplit désormais une fonction essentielle dans la vie de la cité et reçoit un franc succès de la part des habi- tants et des visiteurs. Cette équipe a uni ses talents au service de la ville d’Art et d’Histoire qu’est Dinard et saura donner sérénité, harmonie et luminosité à l’espace qu’elle a eu pour tâche d’imaginer.I Ricardo Bofill & Jean-Louis Brajon Dinard inspire l’énergie catalane Ricardo Bofill crée l’espace urbain de demain et place le confort des habitants au coeur de ses plans. C’est dire qu’il est l’architecte idéal pour faire revivre l’ancienne friche de la gare. Ricardo Bofill et la France Comme beaucoup de grands noms de part le monde, Ricardo Bofill a fréquenté un des établissements du prestigieux réseau des Lycées Français à l’Etranger. Peut-être est-ce la raison pour laquelle on retrouve des Français au sein de son cabinet d’architecture dont Jean-Pierre Carniaux, son bras droit. Son histoire avec la France s’est poursuivie dès le début de sa carrière sous les meilleurs aus- pices puisque de nombreux projets lui ont été confiés en France. Et l’histoire continue... à Dinard. SupplémentauVàDn°38,Janvier2006.Directeurdelapublication:MariusMallet.DirectricedelaRédaction:SylvieMallet.Rédaction:CaroleDiMéo,Marie-ClaireKuhnmunch,SoazicLevrel. Créationgraphique:AtelierBeauvais-Dinard.Impression:GraphiCentre/Distribution:Adrexo.Bulletingratuit.Dépôtlégal:1er trimestre2006.ISSN1272-5382 Janvier 2006 • Le Dinard du XXIe siècle 7 BM 38 SUP 23/01/06 8:55 Page 7
  • 8. BM 38 SUP 23/01/06 8:55 Page 8