Effets de l'exploitation forestière sur communautés forestières du Cameroun
1. Cette route, qui traverse une forêt près du village de Payo, a été tracée par une
entreprise forestière sans le consentement de la communauté locale. Des
maisons et des moabis (des arbres dont les femmes cueillent les fruits pour les
vendre) ont été détruits au passage. Cela illustre parfaitement les conséquences
de l'exploitation forestière que subissent les communautés, sans en voir les
bénéfices.
2. Une femme de Lomié montre les fruits de moabis qui ont été abattus par une
entreprise forestière locale.
4. Daniel se trouve dans une salle de classe, à l'école locale de Payo, qui ne
compte que quatre enseignants pour environ 200 enfants. Si la communauté ne
perçoit pas les revenus de l'exploitation forestière qui lui sont dus, deux
enseignants seront licenciés.
5. Le bâtiment qui abrite l'école de Payo n'est qu'à moitié construit et tombe en
ruines. L'ironie de la situation est qu'une grande quantité de bois est récoltée
localement, mais celui-ci est transporté au loin par les entreprises forestières
et les villageois ne possèdent pas les équipements de base nécessaires pour
fabriquer des meubles.
6. Les femmes de Payo sont très inquiètes pour l'avenir de leurs enfants.
7. La scolarisation de cet enfant est en jeu. Si la communauté perçoit sa part de la
redevance forestière, l'éducation pourrait lui offrir un tout autre avenir.
9. Les habitants de Payo ne bénéficient que très peu de l'exploitation des forêts
qui les entourent.
10. Le bois quitte l'est du Cameroun. Selon l'Organisation internationale du
commerce du bois (International Timber Trade Organisation), l'industrie
forestière du Cameroun a produit environ 2,7 millions de mètres cubes de bois
coupé en 2014. Celui-ci a été exporté en majorité sous forme de produits
forestiers primaires, avec une valeur à l'exportation excédant 700 millions de
dollars sur la seule année 2014.
11. Du bois coupé illégalement et abandonné au bord de la route.
12. Les populations locales vivent dans la pauvreté, en dépit de l'abondance des
ressources naturelles qui les entourent.
13. Selon le Programme alimentaire mondial, huit millions de personnes (sur une
population de 21 millions d'habitants) vivent sous le seuil de pauvreté au
Cameroun, la majorité d'entre elles résidant dans des zones rurales.
14. Selon l'UNESCO, les personnes vivant dans les zones rurales du Cameroun
ont 50 pour cent de chances en moins d'être scolarisées que les populations
des zones urbaines.
15. Des femmes assistent à une réunion pour discuter de la façon dont la
communauté peut entamer un dialogue avec l'entreprise forestière pour
améliorer leur situation.
16. Ce pont près du village de Messamena a été financé par les redevances des
entreprises forestières. Les habitants s'interrogent cependant sur son coût réel
et se demandent si l'argent a été dépensé correctement. Le besoin d'une plus
grande transparence sur les revenus issus de l'exploitation forestière se fait
clairement sentir.
17. Le bois a été transformé en charbon. À défaut de percevoir leur juste part des
revenus issus de l'exploitation forestière, les populations doivent trouver
d'autres moyens de gagner leur vie. Cet homme s'est tourné vers le commerce
du charbon. Il brûle les restes de bois donnés par l'entreprise forestière pour
en faire du charbon et le vendre.
18. La loi des finances de 2017 du Cameroun a promis que 6,75 pour cent des
taxes payées par les entreprises forestières au gouvernement seraient
reversés aux communautés forestières. Ceci est cependant loin d'être suffisant
pour garantir un avenir décent à ces enfants de Messamena.
19. Malgré la pauvreté et l'adversité, les habitants de Messamena gardent espoir...
20. ... qu'un jour prochain, le droit des populations à bénéficier de leurs forêts sera
respecté.
21. L'UE et le gouvernement camerounais doivent soutenir
l'appel lancé par les communautés forestières pour
obtenir une part équitable des revenus issus de
l'exploitation forestière.
Cela implique :
• de modifier la législation pour leur accorder au
minimum dix pour cent des redevances forestières;
• de permettre aux communautés d'accéder aux
informations pour savoir où et comment l'argent est
dépensé;
• d'aider les communautés à gérer leurs fonds de
manière responsable et à assurer leur propre
développement durable.