1. Remaking a Building of Love
Après le raisonnement de Baudelaire, quand il défend "la peinture pour la peinture", ça veut dire,
la peinture comme sujet d'elle-même, j'ai décidé de me poser la même permisse pour construire
ma vidéo. Même s'il faut constater l'intention d' "illustrer" / "représenter" / "recréer" une partie de
l'Odyssée de Homère, le sujet choisi n'est qu'un prétexte pour la vraie intention, que c'est faire de la
vidéo*.
La première conséquence de ça c'est évidemment, la non-linéarité de la narration. En fait, on peut
presque dire qu'il n'y a pas une intention de narration mais qu'elle arrive comme-même en raison du
côté déclaratif de la voix masculine qu'on entend durant toute la vidéo.
Cette narration est donc une réappropriation de plusieurs images, images qui vont acquérir deux
sens, parfois très distincts et même contradictoires entre eux, qui sont conséquence, d'un côté, de
l'origine des plusieurs morceaux de vidéo, trouvés sur internet et retirés de son contexte original, et
de l'autre, du récit de l'Odyssée, qui va naturellement forcer un nouveau sens a ces images.
Les morceaux de vidéo choisis ont été trouvés dans ma bibliothèque personnelle de vidéos et
aussi telechargés à partir d’ Youtube. Les origines primaires sont très différentes entre eux, j'ai eu
l'attention de prendre des extraits de vidéos de plusieurs domaines thématiques, entre eux : un
vidéo-clip, un v-blog, un documentaire professionnel, une vidéo amateur, une vidéo porno et un
extrait d'une émission de TV de 1973. Ces extraits, en quelques cases, ont été retravaillés avec
l'intention de déformer sa propre origine ou pour créer des tensions / liens visuels entre différents
moments de la vidéo. C'est par exemple le cas des deux morceaux d'un v-blog de Chris Kendall, qui,
contrairement à son origine, sont ici présentés en noire et blanc.
Le son de la vidéo est consisté par deux fichiers indépendants, qui par rapport à son contexte
historique-culturel n'ont rien à voir un avec l'autre non plus. Le premier fichier sonore est une musique
de studio du groupe Tonto's Expanding Head Band, intitulé "Tama", que j’ai choisi entre autres dû à
sa mélancolie.
Le deuxième fichier sonore, comme déjà mentionné, est la lecture des premières phrases de
l'Odyssée, d'Homère. Cette lecture a été produite mécaniquement, utilisant le logiciel TextAloud3, qui
lit des textes et permet d'enregistrer des fichiers de son avec cette lecture. Ce choix se doit au simple
fait de ne pas vouloir une voix personnelle, une voix émotive, mais plutôt une voix 100% dépourvue
de sentiment et de sensibilité d'interprétation, pour ainsi ne pas interférer dans la narration qu'à
travers du contenu des mots en soi (sont des mots qui sont en fait des sous-titres)*.
Les Références Artistiques Conscientes:
* Le cinéma-muet, en particulier "The Man With a Movie Camera", de Dziga Vertov (montage non-
linéaire)
** "Alphaville", de Jean-Luc Godard (le langage mécanique, même se ici produite d'une façon et
dans un contexte complètement différents)
L'art gestuel (côté performance à travers du mouvement du corps humain / animal)
Correia, Pedro Peinture - B2