3. 3
Liste des acronymes et abréviations
ACMS Association Camerounaise pour le Marketing
Social
AUP Act Up Paris
CCM Country Coordinating Mechanism
CAPR Centres d’Approvisionnement Régionaux
CENAME Centrale Nationale d’Achat de Médicaments
Essentiels
CNLS Comité National de Lutte contre le SIDA
Cotrim Cotrimosazole
CRLS Comité Régional de Lutte contre le SIDA
CTA Centre de Traitement Agrée
CNHDL Commission National des Droits de l’Homme
et des Libertés.
DROS Division de la Recherche Opérationnelle en
Santé
DRSP Direction Régionale de la Santé Publique
FM Fonds Mondial de lutte contre le VIH,
tuberculose et paludisme
FTA Free Trade Accords
GIZ Coopération allemande
GTR Groupe Technique Régional de lutte contre le
VIH/SIDA
Labo Laboratoire
4. 4
MINSANTE Ministère de la Santé Publique
MSF Médecins Sans Frontières
ONUSIDA Programmes Commun des Nations Unies
contre le SIDA
PALU Paludisme
PASOC Programme d’Appui à la Structuration de la
Société Civile
PPSUD Projet Plaidoyer Sud
PTME Prévention de la Transmission Mère Enfant du
VIH
PVVIH Personnes Vivant avec le VIH
RAME Réseau Accès aux Médicaments Essentiels
RECODH Réseau Camerounais des Organisations de
Droits Humains
RNHC Réseau National des Habitants du Cameroun
SCAC Service de Coopération et d’Action Culturelle
Ambassade de France
SIDA Syndrome d’Immunodéficience Acquise
SOLSID Solidarité Sida
SYNAME Système National d’Accès aux Médicaments
TB tuberculose
UE Union Européenne
UNICEF United For Children Fund
UPEC Unite de Prise En Charge
VIH Virus de l’Immunodéficience Humaine
5. 5
Remerciements
Le présent ouvrage qui est une sorte de manuel de
capitalisation des actions et expériences de plaidoyer
n’a été possible que grâce à la contribution de
plusieurs personnalités physiques et morales, à qui je
tiens à témoigner toute ma reconnaissance.
Je pense premièrement aux patients vivant avec le
VIH et les autres maladies en Afrique. Je tiens
remercier tous les leaders communautaires dont
l’engagement, l’abnégation, et la sollicitude constante
m’ont été d’un grand apport.
Je suis reconnaissant envers le Ministère des
Affaires Etrangères Françaises à travers le consortium
constitué des associations Aides, Solidarité Sida et Act
Up Paris pour le financement du projet plaidoyer Sud.
Au Sud, je tiens à féliciter les équipes des Positive-
Generation (Cameroun) ; RAME (Burkina Faso) ;
AMO-Congo et Femmes Plus (RD Congo) ; CERADIS
(Benin) dont les expériences significatives partagées, ont
fortement été mises à contribution dans cet ouvrage.
6. 6
Ensuite, aux organisations internationales telles
que le Fonds Mondial, l’ONUSIDA, AFRAVIH,
l’ANRS, TAG, IAS, ICASO, Stoptb Partnership, MSF,
et bien d’autres acteurs, trouvez en cet ouvrage, un
signe manifeste de la reconnaissance de vos efforts.
Je ne saurai terminer sans avoir une pensée
particulière pour la mémoire de nos Collègues
Kengne Gisèle très vite partie en 2010 et Ngalamou
Flore qui l’a suivie cette année 2014. Les actions de
ces deux militantes de santé et de Droits humains, ont
significativement contribué à promouvoir l’accès des
femmes aux soins de santé au Cameroun.
Envers tous les anonymes, les sans voix de la lutte
pour l’accès aux soins, je suis infiniment reconnaissant.
7. 7
Introduction
Dans un contexte général marqué à la fois par des
avancées technologiques conséquentes sur le plan
médical et les crises multiformes, la riposte face au
VIH est fortement influencée par les données, les
décisions, les politiques et stratégies macro-
économiques et sociales. Dans cette perspective, la
riposte communautaire, malgré les déficits qui
pourraient lui être attribuables, constitue une force
nécessaire pour l’amélioration des conditions de prise
en charge des patients.
Suivant cette perspective de riposte
communautaire, dans le souci de contribuer à
améliorer l’accès aux soins des PVVIH au Cameroun
et en Afrique du Subsaharienne de manière globale,
j’ai eu l’occasion de jouer un rôle important en tant
que plaideur dans le cadre du projet Plaidoyer Sud
dont le but était d’organiser les activités de plaidoyer,
de renforcement des capacités des acteurs, de
communication, et d’informations sur les enjeux
8. 8
globaux et locaux de la lutte contre le SIDA. Fort de
notre mobilisation et surtout en partenariat avec
divers acteurs, ces activités ont contribué de manière
significative à mettre sur la table les comportements,
les pratiques, les politiques et stratégies qui
conditionnent la prise en charge du VIH au
Cameroun et en Afrique en Particulier et dans le
monde en général.
Faisant l’économie des différentes activités mises
en œuvre dans ce projet, le présent document
constitue avant tout un outil pédagogique et de
capitalisation au service des acteurs communautaires,
dont le but visé est de présenter les stratégies, les
outils, les techniques et les recommandations pour un
plaidoyer efficient sur les questions de santé en
contexte africain.
9. 9
Chapitre I
Présentation du contexte national
et international de la LCS
a) Contexte international
Aujourd’hui 33 millions de personnes vivent avec
le VIH dont les deux tiers en Afrique subsaharienne et
seulement 5 millions sont sous traitement ; malgré les
avancées notoires sur le plan scientifique et technique,
au niveau mondial, seule une personne vivant avec le
VIH sur trois a accès aux traitements dans les pays du
Sud. 300 nouvelles contaminations par heure dans le
monde ; il se produit pratiquement trois nouvelles
infections pour une mise sous traitement ; depuis
2008, environ 6.5 millions de malades ayant un besoin
immédiat de médicaments anti-VIH n’ont pu en
bénéficier ; 10 millions devraient être traités selon les
recommandations de l’OMS (250 CD4/mm3) mais
depuis 2009, l’OMS invite à traiter les personnes dès
10. 10
que leurs CD4 passent en dessous du seuil de 350
cellules/mm3. Cela augmente les nombres de
personnes devant avoir accès au traitement.
Le gap financier par rapport aux besoins de
financement de la lutte contre le sida, la tuberculose et
le paludisme au Sud s’élèverait à au moins 24
milliards de dollars annuels. Il est indéniable que la
lutte contre les trois grandes maladies transmissibles a
été la principale bénéficiaire de l’augmentation de
l’aide internationale en santé : sur les 14,5 milliards de
dollars d’aide en santé en 2007 pour lesquels une
information sur le type d’actions soutenues était
disponible, 5,1 milliards étaient destinés au VIH/Sida,
0,7 milliard à la tuberculose et 0,8 milliard au
paludisme1
. PEPFAR et le Fonds Mondial ont été les
principaux catalyseurs de cette mobilisation de
ressources. Cela s’est traduit par de véritables réussites
sur le terrain. Les succès de la lutte contre le VIH, le
paludisme et la tuberculose incitent à continuer le
travail, à avancer davantage vers le contrôle des trois
pandémies et l’atteinte de l’OMD 6.
Sur les questions de génériques, l’accord de 2003,
conclu au terme de près de deux ans de négociations
ardues à l’OMC, prévoit une dérogation aux règles
internationales sur les brevets pharmaceutiques. Ces
règles, connues sous le nom d’aspects des droits de
propriété intellectuelle qui touchent au commerce
(ADPIC), accordent aux détenteurs de brevets un
11. 11
monopole de 20 ans sur leurs créations, mais
autorisent dans certaines circonstances les États à
violer ces dispositions en accordant une « licence
obligatoire » à une compagnie pharmaceutique locale,
lui permettant de produire des copies de
médicaments sans l’autorisation du propriétaire du
brevet. Ces règles ne permettant toutefois à un pays
d’accorder une licence que pour une utilisation locale,
les pays qui n’ont pas d’industrie pharmaceutique
nationale – parmi lesquels 37 pays d’Afrique – ne
pouvaient pas en profiter. Aujourd’hui, alors que
pratiquement tous les pays exportateurs de produits
pharmaceutiques se conforment aux règles TRIPS, ce
pourrait être une question de vie ou de mort pour des
millions de personnes de rendre applicable
l’exonération de 2003.
Depuis 2000, c’est l’ouverture à la concurrence et
la production de génériques en Inde qui avaient
permis de faire chuter en flèche le prix des premières
lignes d’antirétroviraux et les autres médicaments
essentiels en Afrique et au Cameroun
particulièrement. En dépit de cette baisse
considérable, aujourd’hui, seul un tiers des personnes
séropositives à travers le monde ont accès à un
traitement (parmi celles déclarées en ayant un besoin
urgent) et beaucoup de personnes n’ont pas toujours
accès aux traitements de palu et tuberculose. Alors
qu’il faudrait au contraire intensifier la production de
médicaments à bas prix, face à cette manœuvre
12. 12
d’intimidation de l’UE, l’Inde fera sans doute une
marche arrière.
b) Contexte national
Seulement 1,04 % de son PIB à la santé !
Le Cameroun consacre seulement 1,04 % de son
PIB à la santé ! pourtant, 609,7 milliards de Fcfa sont
nécessaires pour renverser la tendance entre 2011-
2013. Selon la stratégie sectorielle de santé (SSS)
assortie d’un Cadre de Dépenses à Moyen terme
(Cdmt) pour la période 2011-2013, le Cameroun ne
consacre qu’1,04 % de son PIB à la santé et en
moyenne uniquement 4,47 % de ses dépenses
publiques à la santé. Pour parvenir à ses objectifs le
Cdmt 2011-2013 estime 609,7 milliards de Fcfa, soit
175,8 milliards en investissement et 433,9 milliards en
fonctionnement. Ce montant équivaut à un coût par
habitant de 9,16 de dollars qui permettrait, au cours
de cette période, d’atteindre les cibles de couverture.
Le Cameroun se situe en dessous des normes de
l’OMS qui recommande un médecin pour 1000
habitants.
Seulement 14 dollars au lieu de 34 dollars par
habitant et par an !
Avec uniquement 14 dollars, soit 7 324,8 de Fcfa
par habitant et par an, la dépense de santé au
Cameroun reste largement inférieure au niveau
13. 13
recommandé au niveau international pour atteindre
les OMD, soit 34 dollars par habitant et par an. Avec
un budget de 105,2 milliards de Fcfa en 2010, 151,81
milliards en 2011 et 151,42 en 2012, le Minsanté n’a
toujours pas le budget qui lui permettrait d’être à la
hauteur des attentes des populations.
Déclaration d’Abuja pas appliquée après 13 ans !
13 ans après la signature de la déclaration d’Abuja
le Cameroun n’est qu’à 5.9 % de budget pour la santé.
La décision d’engager 15 % venait permettre de
renforcer l’autre en matière de santé et ainsi améliorer
de manière significative le degré de vulnérabilité des
populations au VIH et aux maladies liées. Cette faible
allocation transparait dans la qualité et la quantité des
services de santé au Cameroun.
Le Cameroun reste en situation d’épidémie généralisé
et seulement 3 PVVIH sur 5 ont accès aux ARV
Le Cameroun a encore une prévalence
inquiétante de 4.3 % ; avec une estimation de 141
nouvelles infections à VIH par jour soit 6 nouvelles
infections par heure ; 7 jeunes séropositifs de 15 à
24 ans sur 10 sont des jeunes femmes (70 %).
Seulement 31 % et 13 % des besoins respectivement
en préservatifs et en sang sécurisé sont couverts. Rien
que pour les antirétroviraux, les estimations des
besoins financiers s’élèvent à plus de 15 milliards de
francs CFA (25 millions de dollars). Jusqu’ici, la
14. 14
portion de ressources consacrées par l’Etat ne tourne
qu’autour de 3,3 milliards de CFA, sur un total
nécessaire de 21,300 milliards soit environ 16 %. Le
reste estimé à près de 84 % des fonds provient des
organisations internationales et de la coopération
multilatérale et bilatérale. Les défis actuels malgré
l’appui du fonds mondial résident dans la couverture
des besoins en ARV des personnes vivant avec le
VIH ; pour les enfants, le gap entre la fourniture et les
besoins des ARV est autour de 85 %. Selon une
publication de l’ONUSIDA sur l’impact national du
VIH d’ici à 2020, en tout, on se trouve au moins
autour de 21 milliards de CFA (US$42 millions) de
besoins financiers annuels pour le traitement, les
soins et le soutien aux personnes malades du VIH
uniquement.
Des défis persistants du fait des réalisations en deçà
des besoins réels des populations !
En dépit des progrès réalisés dans le domaine de
la santé avec l’appui et l’aide des fonds mondial et des
autres partenaires techniques et financiers, s’agissant,
notamment, de la lutte contre, le VIH, la mortalité
materno-infantile et de la lutte contre la tuberculose
et la malaria, au Cameroun, les réalisations actuelles
demeurent en deçà des besoins réels des populations :
– Malgré la mise en œuvre de la feuille de route
nationale pour l’accélération de sa réduction, la
mortalité maternelle et néonatale reste élevée, du
15. 15
fait principalement des complications de la grossesse
et de l’accouchement. Les résultats de l’enquête MICS
2006 (mortalité infantile à 87‰, mortalité Infanto-
juvénile à 149‰, mortalité maternelle : 669 pour
100000 naissances vivantes) indiquent une
dégradation des indicateurs de mortalité.
– Le paludisme constitue la première cause de
morbidité et de mortalité chez les enfants de moins
de cinq ans et les femmes enceintes en particulier. Il
représente 40 à 50 % des consultations médicales,
40 % des décès des enfants entre 0 et 5 ans et 23 % des
hospitalisations.
– La tuberculose est en recrudescence avec un
nombre de cas déclarés qui est passé de 6288 en 2001
à 25000 en 2009.
– Les maladies à potentiel épidémique (choléra,
la méningite cérébrospinale à méningocoque, la fièvre
jaune, la rougeole) en rajoutent de temps à autre à la
morbidité et la mortalité des populations.
– Les maladies tropicales négligées, pourtant
permanentes dans la population, (Ulcère de Buruli,
trypanosomiase, onchocercose.
– Le système de santé souffre encore d’une
insuffisance quantitative et qualitative en ressources
humaines malgré les efforts de recrutement de ces
dernières années, des insuffisances techniques et
managériales et des comportements non éthiques
des personnels,
– Des insuffisances en informations permettant
16. 16
de maîtriser les phénomènes épidémiologiques et
d’améliorer la gestion des services de santé, d’une
faiblesse du cadre légal pour la mise en œuvre
effective de la réglementation pharmaceutique afin de
disposer des produits médicaux de qualité (y compris
les vaccins), et d’une insuffisance de financement,
autant qu’une faiblesse d’absorption des financements
rendus disponibles.
– Le contrôle social avec l’implication
grandissante des communautés dans la mise en œuvre
des interventions de santé reste insuffisamment
organisé pour améliorer leur participation dans la
planification, la mise en œuvre et le suivi évaluation
de ces interventions.
c) Commentaires et analyses :
Le contexte national et international est marqué
par des gaps considérables sur le plan
programmatique, organisationnel et surtout politique,
ce qui transparait au niveau opérationnel sur la
qualité de l’accès aux soins.
Du fait des nouvelles infections, de plus en plus
de personnes ont besoin d’être mises sous traitements
ARV. Malheureusement, avec de ressources limitées,
marqué par la dépendance aux aides internationales,
beaucoup de patient éligibles aux traitements n’en ont
pas toujours accès.
Les engagements globaux sont rarement mis en
œuvre au niveau local, du fait d’un réel déficit de
17. 17
volonté politique et de vision socio-économique.
Le non-respect des droits humains fondamentaux
et des dispositions/recommandations/directives/
nationales en vigueur complique davantage la riposte
anti-VIH au niveau des pays tels que le Cameroun.
Le lobby égoïste des firmes pharmaceutiques
constitue un bouclier ravageur à l’accès aux soins
surtout quand il est cautionné par les systèmes de
management politiques et stratégique obsolètes et
plongé dans la mauvaise gérance, l’incompétence, la
corruption et gabegie.
19. 19
Chapitre II
Présentation du projet Plaidoyer Sud
a) Contexte
Ce projet s’inscrit dans le champ d’intervention
« Soutien au plaidoyer des ONG du Sud » définis dans
le cadre de la priorité 2 « éducation au développement
et plaidoyer » de l’appel à initiatives lancé par le
Ministère des Affaires Etrangères et Européennes en
direction des ONG françaises dans le secteur du
VIH/sida. D’autre part le projet s’inscrit pleinement
dans la priorité fixé par l’appel à initiatives pour ce
champ d’action qui privilégiera les actions de soutien
à ces associations qui représentent pour la
coopération française non gouvernementale un
moyen essentiel d’améliorer considérablement
l’efficacité des ressources que la France apporte par
ailleurs à la lutte contre le sida à travers les outils
multilatéraux, tels que le Fonds mondial ou
UNITAID.
20. 20
Le projet visait à renforcer la capacité d’influence
des acteurs de la société civile sur les mécanismes
nationaux et les politiques publiques en matière de
lutte contre le VIH/sida afin de permettre une
amélioration significative des taux de couverture des
besoins des malades, des effets des politiques
publiques et d’optimiser les financements disponibles
pour une réponse nationale adaptée et efficace.
b) Objectifs généraux
• Contribuer à l’amélioration des taux de
couverture nationaux.
• Contribuer à l’amélioration des effets des
politiques publiques en matière de lutte contre le sida.
• Contribuer à ce que les financements
disponibles pour la lutte contre le sida soient utilisés
de façon optimisée pour une réponse adaptée.
c) Objectifs spécifiques
• Les acteurs de la société civile ont une influence
croissante sur les mécanismes nationaux et les
politiques publiques en matière de lutte contre le
VIH/sida Indicateurs ;
• Les recommandations portées par les associations
sont retenues dans les politiques publiques ;
• Nombre d’associations bénéficiaires siégeant au
CCM ou ayant mis en place avec les associations qui y
siègent un système de rendu de comptes inclusif et
transparent ;
21. 21
• Nombre de décisions et changements obtenus
suite aux actions de plaidoyer soutenues.
d) Résultats Attendus
• Le travail d’influence figure dans les priorités des
associations soutenues par le projet et est inscrit
formellement dans les axes stratégiques et opérationnels
de l’association (priorisation et appropriation) ;
• Les acteurs de la société civile engagés dans la
lutte contre le sida gagnent en légitimité auprès des
pouvoirs publics.
e) Acteurs et site d’intervention
• Les pays en « grosse difficulté » / en crise qui se
caractérisent par : des taux de couverture très faibles,
l’absence de mécanisme international de financement,
et/ou une très faible réponse publique, notamment
due à une mauvaise gouvernance et/ou un système de
santé défaillant et enfin l’existence plus ou moins forte
(et parfois l’absence) d’une réponse communautaire
en capacité de s’organiser pour pallier les défaillances
de l’Etat. C’est le cas du Togo et de la RDC.
• Les pays dans une situation « intermédiaire »
qui se caractérisent par : de meilleurs taux de
couverture, l’existence de mécanismes internationaux
de financement, l’existence plus ou moins forte d’une
réponse communautaire en capacité de s’organiser
pour pallier les défaillances de l’Etat. Cependant, ces
22. 22
efforts paraissent fragiles du fait du retrait possible de
certains bailleurs (notamment Banque Mondiale), et
d’une très faible réponse publique, notamment due à
une mauvaise gouvernance et/ou un système de santé
défaillant et enfin la difficulté de passer à l’échelle et
d’obtenir de meilleurs taux de couverture. C’est le cas
du Cameroun et du Burkina Faso.
• Il semble plus pertinent d’appuyer des pays soit
en grosse difficulté, soit en situation intermédiaire car
ce sont eux qui en priorité ont besoin de lever les
blocages qui leur permettront de passer à l’échelle.
23. 23
Chapitre III
Présentation du plan stratégique
de plaidoyer du Cameroun
dans le cadre du plaidoyer Sud
a) objectif général du PS
Développer des actions de lobby et de plaidoyer
pour influer le contexte et peser sur les
dysfonctionnements et autres obstacles politiques,
opérationnels pour une meilleure LCS.
b) objectifs spécifiques (par axe)
– Axe accès aux soins : Améliorer la qualité et
l’accessibilité des services de santé vers un accès
universel et gratuit pour tous.
– Accès Financement : Accès de la société civile à
l’information concernant le budget de la LCS pour
pouvoir en faire le suivi.
– Axe CCM/FM : Pour un CCM à la hauteur des
24. 24
enjeux de la lutte contre le sida et jouant son rôle.
– Axe gestion du médicament : Peser sur les
dysfonctionnements pour éviter les ruptures.
– Axe stigma et discrimination : Agir contre la
stigmatisation et la discrimination (dans la société et
dans l’accès aux soins)
c) Révendications par axe
– Axe accès aux soins : Améliorer la qualité et
l’accessibilité des services de santé vers un accès
universel et gratuit pour tous.
– Accès Financement : Accès de la société civile à
l’information concernant le budget de la LCS pour
pouvoir en faire le suivi.
– Axe CCM/FM : CCM à la hauteur des enjeux de
la lutte contre le sida et jouant son rôle.
– Axe gestion du médicament :
• Publication régulière par les autorités sanitaires
en charge de la LCS de rapports détaillés sur la gestion
des stocks à tous les niveaux ;
• Diffusion de l’information sur l’état des stocks
lors des comités thérapeutiques.
Axe stigma et discrimination :
• Moins de messages sérophobes et de
désinformation de la part des médias et autres
acteurs/secteurs.
25. 25
Chapitre IV
Présentation
des approches méthodologiques
a) Approche méthodologique d’analyse du Contexte
Afin de faire ressortir tous les facteurs bloquant
ou favorables, toutes les opportunités et freins du
contexte, il a été utilisé un outil d’analyse du contexte
essentiellement centré sut les éléments suivants :
1. la description des buts généraux que nous
poursuivons à travers notre plaidoyer
• Garantir l’accès global aux soins en renforçant la
participation et l’implication des PVVIH dans les
instances de prise de décision ;
• Vulgariser, promouvoir et défendre les droits
des PVVIH ;
• Suivre les politiques publiques dans le souci de
s’assurer qu’elles corroborent d’une manière élective
les aspirations, les motivations, les besoins des
26. 26
PVVIH et surtout veiller que ces politiques soient
faites avec ou par elles, pour elles.
2. l’identification des problèmes les plus bloquants de
la lutte contre le sida dans notre pays
Au niveau des instances politiques et techniques de
prise de décision :
• Le non respect des dispositions réglementaires
et textes relatifs à l’accès aux soins ;
• L’adoption et l’implémentation des politiques et
priorités publiques inadéquates et non adaptées aux
besoins, motivations et aspirations réels des
principales cibles ;
• La sous implication des PVVIH dans les
processus et les instances de prise de décision ;
• Opacité autour du système national de distribution
ou de ravitaillement en médicaments et consommables
médicaux ce qui justifie les détournements des
médicaments, les ruptures d’ARV, les distributions des
réactifs périmés ou des molécules retirés sur le marché
pour des raisons d’inefficacité ou de toxicité ;
• L’opacité autour de la gestion des différents
financements alloués par les partenaires techniques et
financiers ;
Au niveau associatif :
• Sous structuration des associations de lutte
contre le VIH ;
27. 27
• Non maîtrise des stratégies sectorielles et des
recommandations et dispositions régissant leurs droits ;
• L’indigence des associations, ce qui les déroute
parfois de leur vision et missions initiales et les fait
faiblir devant toute récupération, toute
instrumentalisation ;
• Absence de connaissances sur les nouveaux
enjeux, les nouvelles perspectives et défis de la lutte
contre le VIH, ce qui inhibe leur engagement, leur
militantisme, et les empêche de cerner les vraies pistes
de plaidoyer ;
• L’insuffisance des connaissances en matière de
plaidoyer, de mobilisation sociale ou d’influence des
politiques.
Au niveau de la recherche biomédicale :
• Insuffisance voire absence de communication
sur les résultats des recherches ayant pourtant
impliquées les PVVIH ;
• Parfois non respect des principes éthiques dans
les processus de recherche ;
• Implication des participants dans les recherches
dont les résultats ne leur seront d’aucune utilité, dont
les données recueillies serviront à améliorer l’accès
aux soins dans les autres pays ;
• Inclusion sans information ni consentement
éclairé du participant ;
• Existence des recherches clandestines et des
professionnels du charlatanisme ;
28. 28
• Insuffisance des données anthropologiques sur
les stratégies de prévention ;
• Insuffisance des recherches psychosociales sur
l’observance des traitements ;
• Influence parfois négative de certains tradi-
thérapeutes et faux thérapeutes sur les itinéraires
thérapeutiques de certains malades.
Au niveau de la communauté en général :
• le stigma et la discrimination « sous une forme
modérée mais plus hypocrite » ;
• La sous information, la croissance des
comportements à risque due à la paupérisation et la
misère de plus en plus accrue ;
• L’ignorance des autres voies de contamination
(surtout dans les zones rurales) ;
• Non intégration des modules de santé sexuelle
et reproductive et du VIH dans les programmes
scolaires ;
• Mythification et mystification du VIH dans
certaines strates religieuses ou socioculturelles
conservatrices ou extrémistes.
3. l’identification des mesures que nous voudrions
voir prises pour tenter de régler les problèmes
Au niveau des instances politiques et techniques de
prise de décision :
i. Pour le problème du non-respect des
29. 29
dispositions réglementaires et textes relatifs à
l’accès aux soins, nous voulons la mise sur pieds
d’un dispositif alternatif voire associatif chargé de
vulgariser, de promouvoir et de veiller au respect
des droits des PVVIH, d’étudier des cas et
d’élaborer les stratégies de dénonciation,
d’influence ou de restitution de ces droits.
ii. Pour le problème d’adoption et
l’implémentation des politiques et priorités
publiques inadéquates et non adaptées aux
besoins, motivations et aspirations réels des
principales cibles, nous proposons que soit
renforcée la participation des PVVIH dans les
instances telles que le CCM, de mettre sur pieds
un mécanisme de représentation et de restitution
basé sur la transparence et l’égalité.
iii. Pour le problème de la faible implication des
PVVIH dans les processus et les instances de prise
de décision, nous proposons que soient renforcées
les capacités des acteurs communautaires en
techniques d’influence et de plaidoyer ;
iv. Pour le problème de l’opacité autour de la
gestion des différents financements alloués par
les partenaires techniques et financiers, nous
proposons le renforcement de la participation
associative dans les instances de prise de décision
stratégique nationale ou internationale relatives
au sida au Cameroun en établissant le lien direct
entre ces partenaires et la société civile.
30. 30
Au niveau associatif :
i. Pour le problème de structuration des
associations de lutte contre le VIH, on propose
qu’i soit mis sur pieds un mécanisme de
coordination structuré par groupe thématique et
en plus du plaidoyer, offrant des formations
alternatives sur la vie associative, la gestion des
ressources humaines, matérielles, financières et le
montage des projets ;
ii. Pour le problème de maîtrise des stratégies
sectorielles et des recommandations et
dispositions régissant leurs droits ainsi que pour
la question de l’absence de connaissances sur les
nouveaux enjeux, les nouvelles perspectives et
défis de la lutte contre le VIH, on propose au
niveau communautaire, le renforcement des
supports de communication ou la mise sur pieds
d’une stratégie de communication, d’information
et d’éducation des acteurs associatifs basés sur le
Web site, les publications périodiques gratuites,
les affichages, l’organisation des ateliers et des
réunions d’informations ;
iii. Pour la question de l’indigence des associations,
la réponse serait le renforcement des capacités en
technique de recherche des financements et des
partenaires techniques, les techniques de création
des activités génératrices des revenues.
iv. Pour le problème de l’insuffisance des
connaissances en matière de plaidoyer, de
31. 31
mobilisation sociale ou d’influence des politiques,
on propose le renforcement des capacités en
techniques de plaidoyer et de lobbying.
Au niveau de la recherche biomédicale :
i. Pour le problème de l’insuffisance voire de
l’absence de communication sur les résultats des
recherches ayant pourtant impliquées les PVVIH,
nous voulons que les participants ayant été
impliqués dans un processus de recherche soient
invités au moment de la restitution des résultats ;
que les principes éthiques dans les processus de
recherche soient scrupuleusement respectés par
les investigateurs ; que les participant soient bien
informés et donnent leur consentement éclairé
avant leur inclusion ; qu’ils soient tenus au
courant des risques liées à leur participation à la
recherche et surtout, qu’ils aient la liberté de
quitter la recherche à tout moment et sans
contraintes ;
ii. Pour le problème de l’implication des
participants dans les recherches dont les
résultats ne leur seront d’aucune utilité, dont les
données recueillies serviront à améliorer l’accès
aux soins dans les autres pays, nous voulons que
toute recherche apporte avant tout une
satisfaction à un besoin éprouvé au niveau local,
qu’elle ait une utilité publique et vise
l’amélioration des stratégies prophylactiques ou
32. 32
thérapeutiques au niveau national ; il nous semble
urgent d’encourager le financement des
recherches socio-anthropologiques et
psychosociales sur les stratégies de prévention,
d’observance des traitements ; sur le stigma et la
discrimination envers les PVVIH et leurs
familles ;
iii. Enfin, pour faire face aux problèmes de
ravitaillement et de rupture, on pourrait mettre
sur pieds des laboratoires de production des
médicaments ; aussi, pour contrôler l’influence
des tradi-thérapeutes et faux thérapeutes sur les
itinéraires thérapeutiques des malades.
Au niveau de la communauté en général :
i. Pour le problème de stigma et de
discrimination, nous voulons l’adoption d’un
cadre coercitif sur toute forme de discrimination,
d’attitudes, de penser, d’actions, de conduite
envers des individus en référence péjorative,
dépréciative ou dévalorisante à leur statut ;
ii. Pour le problème de la sous information et de la
croissance des comportements à risque, nous
proposons l’amélioration des techniques de
communication sociale sur le VIH, l’implication
des différentes cibles ou strates ou sensibilités
sociales dans l’élaboration des messages de
prévention plus adaptés.
iii. Pour le problème de l’ignorance des autres voies
33. 33
de contamination (surtout dans les zones
rurales), nous proposons les séances de causerie
éducative en langues locales et la formation des
pairs éducateurs au niveau « microlocal »
iv. Pour le problème de l’absence d’intégration des
modules de santé sexuelle et reproductive et du
VIH dans les programmes scolaires, nous
voulons que les programmes scolaires et
universitaires réservent des modules spécifiques
sur la santé sexuelle et reproductive et le VIH ;
v. Pour le problème de la mythification et de la
mystification du VIH dans certaines strates
religieuses ou socioculturelles conservatrices ou
extrémistes, il reste urgent de sensibiliser puis
d’impliquer les leaders conservatistes religieux ou
traditionnels dans la lutte contre le VIH, car ils sont
des potentiels informateurs ou désinformateurs.
4. La classification des nos mesures proposées en
termes de « gagnabilité »
Nous avions observé qu’en terme de gagnabilité,
on constate que les difficultés au niveau associatif et
communautaire sont gagnables par rapport aux
difficultés politiques et celles qui relèvent de la
recherche sur le sida. En effet, les obstacles rencontrés
par les associatifs ne sont que le résultat et la
conséquence directe ou indirecte des dérapages, des
irresponsabilités enregistrés au niveau des instances
centrales de prise de décisions.
34. 34
b) Approche méthodologique d’analyse des enjeux
de plaidoyer et prioritisation des pistes de plaidoyer
À ce niveau nous avons opéré une classification
des enjeux en ayant comme boussole l’accessibilité et
la disponibilité aux soins. En effet un enjeu est
important pour nous dès lors qu’il peut influencer
directement ou indirectement sur la disponibilité et
l’accessibilité des soins. Ainsi, en termes d’enjeux
nous avons ciblés, les enjeux permanents suivant :
• La rupture des ARV
• Le respect des textes en vigueur régissant le cout
des services, l’accès aux examens biologiques et aux
médicaments pour infections opportunistes
• L’approvisionnement des CTA et UPEC dans les
délais raisonnables
• Le financement de la santé à hauteur des enjeux
• L’implication des PVVIH dans les instances
décisionnelles telles que le CCM
c) Approche méthodologique d’analyse des
opportunités et des forces des acteurs de la LCS
À ce niveau nous avons procédé à l’analyse de nos
outils d’influence et bien d’autres existant en milieux
associatifs, nous les avons classez des plus faciles au
plus difficiles à exploiter, en mettant en avant
également nos rapports avec les autres associations, le
prestige/reconnaissance/notoriété personnelle et
institutionnelle sur lequel on peut compter. (i)
35. 35
segmentation du processus décisionnel visé, et donc
de la/des cible/s ; (ii) recherche d’informations
complémentaires ; (iii) saisine de la/des cibles ; (iv)
construction d’un rapport de force efficace contre la
cible, ou d’un rapport coût/bénéfice attractif pour la
cible ; (v) construction d’alliances. Egalement, nous
avons fait une analyse de nos capacités
d’interventions en questionnant nos moyens en terme
de (i) temps ; (ii) compétences ; (iii) relations ; (v)
équipement ; (vi) assistance de la part de nos
collègues associatifs ; (vii) budgets ; (viii) capacités de
mobilisations de financements ; (viv) capacités de
mobilisation sociales,
37. 37
Chapitre V
Actions de plaidoyer menées
et impacts sur le contexte national
de la LCS
Action 1 : NTIC et accès aux soins.
– Le 26 novembre 2009,
a) Contexte :
Partant du constat que la communication multi
média constitue l’un des modes de communication et
d’échange les plus usités, au regard du paysage
associatif et institutionnel de la lutte contre le VIH
marqué par un manque d’outil de communication
multi média d’envergure communautaire et
institutionnelle sur la lutte contre le VIH/SIDA au
Cameroun, il a paru opportun d’envisager et de
mettre en place un tel outil, qui servira de portail
virtuel sur la lutte contre le VIH/SIDA au Cameroun,
dans le plus grand souci d’atteindre une cible plus
38. 38
grande afin de montrer, de valoriser, de partager ce
qui se fait ici aux gens d’ici et d’ailleurs et afin de
permettre aux gens d’ici de connaitre ce qui se passe
ailleurs.
b) Objectifs :
Ayant privilégié une approche multi-acteurs et
intégrée des différents intervenants de la lutte, cet
événement avait pour objectif général d’impliquer un
nombre important d’acteurs institutionnels de la lutte
contre le VIH/SIDA et de mobiliser une fraction
significative des acteurs de la société civile et des
opérateurs économiques autour de la problématique
de la lutte contre le VIH/SIDA et la Tuberculose au
Cameroun. Au-delà d’une cérémonie, il s’agissait
d’une tribune par excellence pour interpeller,
sensibiliser et conscientiser la communauté dans son
ensemble sur l’importance des TIC dans la lutte
contre le VIH/SIDA au Cameroun.
c) Activités
• Mobilisation médiatique (rencontre avec les
médias)
• Organisation d’une Conférence de Presse
• Conception et mise en ligne d’un site web
d) Cible :
• Médias
• Ministère de la santé
39. 39
• Comité national de lutte contre le VIH/SDA
• Acteurs associatifs
• Partenaires techniques et financiers
e) Résultats Obtenus
• Au moins 350 acteurs mobilisées
• Au moins 15 médias mobilisés
• Un site Web en ligne www.camerounaids.org
f) Leçons apprises
Après les échanges avec les participants, on a
compris que la lutte contre le VIH implique un plus
grand engagement, une multiplication d’efforts à tous
les niveaux de la lutte ; une prise de conscience
collective des actuels défis et du contexte international
marqués par la rareté des ressources financières et le
déficit de leadership, de gouvernance dans la gestion
des différents fonds alloués à la lutte contre le VIH au
Cameroun.
g) Recommandations
Ainsi, en termes de recommandations, il revient :
• Aux leaders politiques de tenir les promesses
en garantissant l’accès universel et gratuit aux soins,
d’élargir la couverture nationale en services de PTME,
d’impliquer les communautaires dans les instances de
prise de décision, de garantir la transparence et la
bonne ;
40. 40
• Aux leaders communautaires de participer
activement à l’information, à l’éducation et à la
sensibilisation des populations ;
Action 2 : 20 jours pour sauver des vies
(campagne de Mobilisation des pays contributeurs
au FM pour l’augmentation de leurs contributions)
– 13-19 septembre 2010
a) Contexte de la campagne de plaidoyer
Près de 10 ans après sa création la principale
structure de financement de la santé dans le monde
qu’est le Fonds Mondial de lutte contre le sida, la
tuberculose et le paludisme est en crise. Crise due aux
difficultés du fonds à produire des financements ou à
sécuriser des financements en rapport à la demande.
Grâce aux programmes soutenus par le Fonds
mondial, plus de 2,8 millions de personnes suivent un
traitement contre le sida, 7 millions un traitement
contre la tuberculose, et 122 millions de
moustiquaires imprégnées d’insecticide ont été
distribuées pour prévenir le paludisme. Au Cameroun
le Fonds mondial a permis de mettre jusqu’en 2010,
environ 68 693 personnes sous traitements Anti
Rétroviral ; jusqu’ici, le Fonds mondial a permis de
dépister et de traiter à la Tuberculose environ 36361
personnes ; environ 1962031 moustiquaires
imprégnées ont été distribués grâce à ces fonds. Tous
les trois ans le fonds mondial organise une conférence
41. 41
pour collecter les fonds en vue de continuer ses
actions. La conférence de collecte de 2010 venait à un
moment où les pays donateurs rechignent à investir
dans le fonds mondial. Face à cette situation Positive-
Generation à mis en place une coalition
d’organisation de la société civile du Cameroun pour
mobiliser la société nationale afin quelle fasse
pression sur les représentations diplomatiques des
pays donataires du FM pour leur demander
d’augmenter leur contribution au Fonds Mondial.
C’est dans ce cadre que la campagne intitulé « 20
jours pour sauver des vies » a été lancée.
b) Objectifs
• Faire pression sur les pays donateurs à travers
leurs représentations diplomatiques au Cameroun ;
• Mobiliser la société civile sur financement du
Fonds Mondial
• Mobiliser la société sur les enjeux de la
conférence de reconstitution
c) Activités
• Zap Mail (mails répétitifs sur le même sujet),
Zap Phone (appels répétitifs sur le même sur sujet),
aux Ambassades
• Envoie des courriers aux représentations des
Pays Contributeurs
• Diffusion des Communiqués de Presse
42. 42
d) Cibles visées
• Notre action visait prioritairement les
représentants des représentations diplomatiques des
pays qui contribuent au fonds mondial ;
• Secondairement, cette campagne venait
mobiliser les associations de lutte contre le SIDA, la
tuberculose et le paludisme sur le Fonds Mondial et
pour la signature des lettres de vœux adressés aux
ambassades identifiés.
e) Résultats obtenus
N° Pays
Lettres
envoyées
Zaps Mails Zaps phone
1. France 512 143 11
2. Etats-Unis 396 210 10
3. Royaume Unis 371 103 12
4. Belgique 403 150 13
5. Espagne 350 150 2
6. Canada 344 150 18
7. Allemagne 402 150 22
8. Suisse 218 150 15
9. Italie 450 150 5
10.
Union
Européenne
700 110 13
11. Japon 350 54 12
12. Pays Bas 304 150 14
Nous attendions des représentations ciblées
qu’elles accusent réception de nos vœux et nous
confirment qu’elles ont relayé nos vœux et nos
attentes auprès de leurs dirigeants ; Nous attendions
43. 43
des acteurs et des populations qu’ils signent au moins
10 000 lettres ; nous attendons un relaie permanent
des informations de cette campagne d’au moins 20
médias,
f) Leçons apprises
Bien qu’il y ait eu des difficultés à disposer de
ressources financières, en plus des membres
indemnisés pour le plaidoyer, 5 bénévoles ont
participé à la préparation des outils et à la
mobilisation des signatures ; tous les membres étaient
fortement sensibilisés sur la question ainsi que sur les
enjeux de la conférence de reconstitution du Fonds
Mondial ce qui a facilité leur participation. Nous
avons su utiliser les Nouvelles Technologies de
l’Information et de la Communication pour diffuser
les dossiers d’appel à l’action ainsi que les dossiers de
presse formulés pour la campagne. Egalement, la
concentration des représentations diplomatiques
ciblées dans une même ville(Yaoundé) a facilité le
dépôt des lettres signées.
g) Recommandations
L’organisation de l’intervention permet
d’optimiser l’atteinte des différentes cibles. pour ce
faire, il est toujours important de disposer d’un cadre
temporel précisant une description en détails des
différentes activités qui seront mises en œuvre.
44. 44
Action 3 : Campagne 15 % 2010-2012
Depuis le 20 octobre 2010, nous avons lancé une
campagne de plaidoyer pour l’augmentation du
budget alloué à la santé au Cameroun,
a) Contexte
09 ans de cela à Abuja capitale du Nigeria
précisément du 24 au 27 avril 2001, au Sommet des
Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’OUA sur le
VIH/SIDA, la tuberculose et autres maladies infectieuses
connexes, les Chefs d’Etat et de gouvernement de
l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), le notre
compris se sont formellement, volontairement et
officiellement engagé à octroyer chaque année au moins
15 % de PIB à la santé en général. Cette décision urgente
venait en riposte à une situation de crise sanitaire
renforcée par la morbidité exacerbée favorisée par le
VIH en Afrique. 13 ans après, nous ne sommes qu’à
moins de 5 %. Dans la pratique, le non respect de ces
engagements transparaît dans la qualité et la quantité
des services de santé au Cameroun. S’agissant du VIH
qui a suscité l’adoption de cette mesure, nous avons
encore une prévalence inquiétante de 5.1 %. Seulement
31 % et 13 % des besoins respectivement en préservatifs
et en sang sécurisé sont couverts. Rien que pour les
antirétroviraux, en 2010, les estimations des besoins
financiers s’élèvent à plus de 10 milliards de francs CFA
(20 millions de dollars). Soit à peu près, la moitié des
besoins totaux. Jusqu’ici, la portion de ressources
45. 45
consacrées par l’Etat ne tourne qu’autour de 3,3
milliards de CFA, sur un total nécessaire de 21,300
milliards soit environ 16 %. Le secteur privé et les
ménages, n’ont contribué que pour 2,3 milliards (11 %).
Le reste estimé à près de 73 % des fonds provient des
organisations internationales et de la coopération
multilatérale et bilatérale. Les défis en 2010, résident
dans la couverture des besoins en ARV des personnes
vivant avec le VIH de 15 ans et plus estimés à presque
128 mille, soit plus de 60 % ; Pour les enfants le gap
entre la fourniture et les besoins des ARV est de plus de
86 %.
b) Objectifs
De manière générale, la campagne 15 % visait à
amener nos décideurs à prendre conscience de notre
situation sanitaire et à y allouer des ressources à la
hauteur des enjeux.
Spécifiquement, il s’agissait pour nous d’amener
les autres leaders associatifs et les acteurs de média à
s’approprier de la campagne afin de pouvoir
participer activement aux actions de plaidoyer et de
lobby en direction des décideurs.
Enfin, nous voulons une revue à la hausse du
budget santé en procédant aussi par l’intégration du
principe de 15 % dans le processus de décentralisation
au niveau de toutes les collectivités territoriales
décentralisées (mairies) de manière à en faire
bénéficier toutes les ères de santé du pays.
46. 46
c) Activités
• Organisation de la campagne 15 % 2010
(Conférences ; Rendez-vous Lobby ; Causeries
éducatives, réunion publique, interventions
médiatiques)
• Organisation de la campagne 15 %
2011(Conférences ; Pétitions, Rendez-vous Lobby ;
Causeries éducatives, interventions médiatiques)
• Organisation de la campagne 15 % 2012
(Conférences ; Rendez-vous Lobby ; Causeries
éducatives, interventions médiatiques ; Forum sur le
Financement de la Santé, déjeuné de Presse)
d) Cibles
• Le Chef de L’Etat ;
• La primature ;
• Les parlementaires et les autres élus du peuple
(maires) ;
• Les ministères de la santé, des finances et du
budget ;
• Les leaders associatifs et les acteurs des médias.
e) Résultats obtenus
• Forte implication des acteurs de la société civile
intervenant dans le domaine de la santé au
Cameroun ;
• Forte implication des médias.
47. 47
f) Leçons apprises
• Tout au long de la campagne, nous avions
constaté que la participation des autres acteurs
dépendait mois de leur domaine d’intervention, mais
plus de la pertinence de la raison justifiant cette
campagne ; l’autre constat qui s’est dégagé c’est que ;
la conception d’un cadre temporel cohérent et le
travail en synergies permet un déroulement
harmonieux des actions ; comme constat également,
nous avons constaté que, malgré qu’elle soit vieille de
9 ans, la déclaration d’Abuja n’étaient pas toujours
connues de tous les acteurs intervenants même dans
le domaine de lutte contre le VIH/SIDA auquel elle
venait en guise de réponse locale urgente ;
• Bien préparés et valorisés, les médias avaient
constitué un moyen efficace de mobiliser et
d’interpeller la conscience collective et surtout celle
des décideurs sur la campagne. En effet, même s’ils ne
pouvaient nous accorder les rendez-vous, ils ont pu
au moins avoir de nos nouvelles via les journaux.
• La difficulté voir l’impossibilité d’obtenir des
rendez-vous des décideurs, particulièrement des
députés a constitué l’une des principales difficultés ;
• L’interdiction de notre réunion publique de
2010 par les autorités préfectorales ainsi que
l’arrestation et la mise en garde à vu de nos militants,
et le procès engagé suite à cela depuis mars 2012, a
constitué pour certains un traumatisme qui pourrait
les a empêché à participer aux futures mobilisations.
48. 48
• Fort de la mobilisation de PG, en 2011, l’OMS et
la Banque Mondiale ont engagé une étude sur le
financement de la santé au Cameroun et dont les
résultats ont permis d’ouvrir une consultation
nationale pour le financement de la santé en
novembre 2012.
g) Recommandations
• De cette expérience, il convient de noter que
l’assistance ou la consultation juridique doit être
toujours envisagée à chaque fois qu’on entreprend
une action de plaidoyer ;
• Le travail en synergie avec les autres
organisations doit constituer tout un axe de réflexion
dans notre plan stratégique de plaidoyer, car chaque
association a derrière elle des lobbies exploitables en
cas de besoins.
• Afin de maintenir le cap de mobilisation
enregistrée en faveur de la question de financement
de santé au Cameroun il est important d’organiser
tous les ans la Campagne 15 % surement avant la
15eme campagne, la tendance sera renversée,
• Il est capital aussi, d’outiller les acteurs sur le
suivi budgétaire et le plaidoyer, afin d’optimiser leur
participation aux éventuelles actions qui seront
organisées pour la demande d’un budget conséquent
pour la santé au Cameroun.
• Egalement, il est capital de renforcer le
partenariat stratégique avec certaines institutions
49. 49
telles que la Banque Mondiale ce qui permettra
d’avoir les données sures et à jour pour préparer les
argumentaires.
• Au bout de trois années de mobilisation et de
lobby intenses, malgré toutes les difficultés, nous
avons pu interpeller nos décideurs sur l’application de
la déclaration d’Abuja. Conscient que nous sommes
désormais engagés dans un long processus, il nous
revient de valoriser les acquis de cette campagne dans
la planification des actions futures.
Action 4 : Campagne santé aux urnes – 2011
a) Contexte
La campagne « santé aux urnes » s’inscrit dans le
cadre des interventions de plaidoyer de Positive-
Generation dont le but est l’amélioration des
politiques publiques en matière de lutte contre le
VIH/SIDA voire de santé de manière général au
Cameroun. Soutenue par le consortium (Aides Act
Up Paris et Solidarité SIDA), la campagne « santé aux
urnes » en corrélation étroite avec nos stratégies et
axes stratégiques de plaidoyer visait à saisir
l’opportunité de la période électorale pour présenter
les défis actuels et futurs en matière d’accès aux soins.
Bâti sur une approche participative et
essentiellement implicative des différentes parties
prenantes intervenant dans le domaine de la santé et
des acteurs de médias, il était question non seulement
d’amener les candidats à se prononcer sur la situation
50. 50
sanitaire du pays et de faire des propositions pour une
éventuelle amélioration, mais aussi de les sensibiliser
sur les défis et enjeux majeurs actuels en matière de
santé. Par ailleurs il s’agissait de susciter finalement
les échanges entre ces derniers, les populations et les
acteurs intervenant dans le domaine de la santé.
b) Objectifs de la campagne
Cette campagne visait à saisir l’opportunité des
élections présidentielles 2011, pour demander ou
obtenir des candidats leur vision, ambition et leurs
réponses/solutions aux préoccupations sanitaires de
citoyens camerounais. De manière spécifique, il
s’agissait de :
• Sensibiliser les différents candidats sur les défis
et les enjeux majeurs actuels en matière de santé ;
• Amener les candidats à se prononcer sur la
situation sanitaire du pays et d’en faire des
propositions ;
• Susciter l’échange, le débat entre les candidats
aux élections et les acteurs intervenant dans le
domaine de la santé sur les défis actuels en matière de
santé.
• Permettre aux candidats de répondre aux
questions des acteurs intervenant dans le domaine de
la santé.
c) Activités
• Préparation des outils et des stratégies
51. 51
• Mobilisation des associations intervenant dans
le domaine de la santé
• Mobilisation des médias
• Mobilisations des candidats
• Organisation d’un point de presse
• Collecte des interviews, Propositions,
programmes, engagements des candidats pour la santé
au Cameroun
• Restitution finale de la campagne : Diffusion du
rassemblé des différentes positions/réponses des
candidats (Par Internet, La presse, La télévision, La
Radio)
d) Résultats obtenus
• Au moins 450 associations ont été informées sur
la campagne.
• Au moins 50 associations ont été directement
actives au cours de la campagne dans le relai et la
communication des messages de la campagne ; la
collecte des questions auprès des populations (leurs
bénéficiaires) et le contact des partis politiques
parsemés dans l’ensemble du pays ;
• 26 % des Candidats ont pu être directement
interviewés ; 22 % des Candidats ont nous ont
transmis leurs propositions et engagements en
matière de santé par mail ;
• Les propositions de 22 % des candidats a été
obtenu à travers des extraits de professions de foi sur
la santé au cours de la campagne dans les médias ;
52. 52
• Le rassemblé des propositions et entretiens a été
diffusé et la version sous forme de booklet est
disponible ; Nos rapports avec les acteurs de médias
ont été consolidés.
e) Leçons apprises
• Les acteurs politiques autrefois inaccessibles tels
que le président de la commission des finances à
l’Assemblée Nationale (par ailleurs candidat) qui ne
nous avait jamais reçus auparavant (campagne 15 %),
ait accepté de nous recevoir pendant cette période
électorale. On trouve dans cette logique d’autres
parlementaires et anciens parlementaires influents tels
que les honorables Aya Paul, Bernard Muna, Adamou
Ndam Njoya, et surtout des acteurs hyper
inaccessibles tels que Fru Ndi.
• A travers les différentes réunions et rencontres,
nous avions constaté que les préoccupations des
acteurs intervenants dans le domaine de la santé,
surtout ceux intervenant dans la lutte contre le VIH,
étaient centrées sur l’accès aux soins de qualité et à
des coûts accessibles. Ceci nous a permis de formuler
des questions en direction des candidats sur les
financements innovants, l’accès aux génériques.
• Beaucoup d’acteurs politiques et de candidats
disposent de programmes novateurs et pertinents en
matière de santé bien que ne disposant pas de moyens
requis pour les faire triompher.
• Pour cette action, le travail avec les experts de
53. 53
médias et communication nous a permis de toucher la
quasi-totalité de nos cibles bien que tous les candidats
visés n’aient pas répondu à nos préoccupations soit
disant faute de temps.
f) Recommandations
• Pour les actions similaires, le travail avec les
médias constitue facilite la couverture médiatique ;
• La disponibilité des ressources logistiques,
matérielles et financières à temps est une règle d’or ;
• La constance dans la présence médiatique doit etre
maintenue à tout prix afin de rassurer les interlocuteurs
et les cibles, les alliés et les autres partenaires ;
• Le travail en coalition permet de dévier les
attaques personnalisées des adjuvants négatifs et
autres contre-alliés et d’avoir accès à certains espaces
et cibles.
• La restitution bien faite à travers divers format
(conférence, causeries, dépliants, affiches, booklet)
permet de garantir une forte appropriation des
revendications par les autres acteurs.
Action 5 : Zéro générique = Zéro accès aux soins
a) Contexte
Sous la pression voire le chantage, jusqu’à l’Inde
était en voie de céder aux desiderata de la commission
européenne et des intérêts égoïstes de son industrie
pharmaceutique, toute chose qui paralysera sans
54. 54
doute l’accès aux traitements des pays pauvres comme
le Cameroun. Malgré les potentielles conséquences
dramatiques qui se caractériseront par des milliers de
morts faute d’accès aux soins, les négociations sont
entrain d’être reprises entre l’inde et l’UE pour
condamner les malades des pays pauvres. Gardant sa
posture capitaliste et égoïste, la commission
Européenne continuait de plaider en faveur d’une
augmentation des standards de propriété intellectuelle
(extension de la durée des brevets, data exclusivity) et
des moyens de mises en œuvre (suppression de la
présomption d’innocence aux douanes, augmentation
du nombre de saisies aux frontières, etc.) ce qui aurait
limité automatiquement l’accès aux génériques
jusqu’ici accessibles aux populations pauvres.
b) Objectifs :
Cette action visait à interpeller à travers les RDV
lobby, les courriers officiels, les sorties médiatiques,
tous les acteurs institutionnels et les leaders politiques
de l’UE notamment le représentant de l’UE au
Cameroun, les représentations diplomatiques des
pays de l’UE et de l’Inde et de leur demander de
choisir le camp des malades et d’amener leurs
décideurs à renoncer immédiatement à ces accords.
c) Activités
• Envoie des courriers et du dossier et du
communiqué de presse
55. 55
• Mobilisation des partenaires associatifs
• Dépôt des courriers
• RDV lobby à la délégation de la commission de
l’UE au Cameroun
• RDV Lobby au consulat de l’Inde
• Points de presse
• Manifestation à la délégation de l’UE au
Cameroun
• communiqué de presse final
d) Cibles
• Délégation de la commission de l’UE au
Cameroun
• Consul de l’Inde au Cameroun ;
• Ministre des Relations Extérieures
• Partenaires associatifs
e) Résultats obtenus
• RDV lobby concluant à l’UE et au consul de
l’Inde ayant permis d’interpeller directement les
représentants de la commission Européenne et de
l’Inde au Cameroun.
• Acception par le Consul de l’Inde de
transmettre nos revendications au Premier Ministre
Manmohan Singh ;
• Acception de par l’Ambassadeur de la
Commission Européenne de transmettre nos
revendications à l’attention du négociateur en chef de
ces accords Monsieur Karel DE GUCHT, des
56. 56
présidents Herman VAN ROMPUY et José Manuel
BARROSO afin qu’ils garantissent que les
dispositions liées à la protection des données ;
• Courrier transmis au Chef de l’Etat, à la
primature, au Ministère de la Santé, au Ministre du
Commerce, au Ministre des Relations Extérieures
pour les interpeller ; Le Ministre des Relations
Extérieures nous a convié à une séance d’échange sur
la question ; 4 débats médiatiques suscités
exclusivement sur la place des génériques dans l’accès
des populations aux soins au Cameroun ; Un Focus
documentaire suscité par la mobilisation dans un
média sur les génériques, leur provenance et leur
utilité au Cameroun ; Après notre RDV lobby, le chef
de la Délégation de la Commission européenne au
Cameroun a officiellement réagi à travers les médias.
f) Leçons apprises
• Cette mobilisation a bénéficié des acquis des
précédentes mobilisations de PG (15 %,
Reconstitution FM, santé aux Urnes) dans la mesure
où les associatifs mobilisés ont très vite compris les
enjeux (car nous les évoquions déjà dans les questions
d’accès aux soins)
• L’appropriation des médias, a permis de lever le
voile et de présenter à grand jour la problématique
d’accès aux génériques.
• Bien qu’elle ait été vite dissipée par les forces de
l’ordre, la petite marche organisée à la délégation de
57. 57
l’UE a été d’un geste symbolique significatif et
galvanisant pour les participants.
g) Recommandations
• Pour cette action, il est important que cette
mobilisation se poursuive même si cela prendra une
autre forme (envoie des mail à la CE, Zap Phone, Zap
Mail, Zap Poste, etc.) afin de nous rassurer que toute
disposition pouvant obstruer l’accès aux génériques
sera retirée de ces accords économiques entre l’Inde et
l’UE.
• Capitaliser l’expérience de collaboration avec
MSF et voir si on peut identifier une structure
équivalente, similaire avec qui on peut porter les
revendications sur les électorales, l’application des
15 %, le respect des textes etc.
Action 6 : Candlelight Memorial 2011-2012
a) Contexte
Depuis 2011, Positive-Gneration a organisé 2
éditions du Candlelight Memorial. En effet, le
Candlelight Memorial, est l’une des plus anciennes et
importantes campagnes de mobilisation mondiale
contre le VIH/Sida dans le monde. Démarré en 1983,
le Candlelight Memorial a lieu chaque troisième
dimanche du mois de Mai. A ce jour cet évènement
regroupe plus de 1200 organismes communautaires
dans 115 pays qui chaque année organisent des
activités visant à commémorer les personnes décédées
58. 58
de suite de VIH/Sida, à éveiller les consciences sur la
question du VIH. Il se symbolise par une chandelle
(bougie allumée). Par ailleurs, le Candlelight
Memorial vise à honorer et soutenir ceux qui ont été
touchés par l’épidémie mondiale de VIH à travers la
mobilisation des communautés pour un monde où les
gens ne doivent plus mourir du sida et où des
personnes vivant avec le VIH peuvent mener une vie
saine et être respectées. Coordonné par le Réseau
Mondial des Personnes Vivant avec le VIH, la
campagne de commémoration est menée par les
associations de la société civile, y compris les réseaux
et organisations de personnes vivant avec le VIH, les
familles, les communautés touchées, d’autres groupes
et individus engagés contre la propagation du VIH.
b) Objectifs
• Commémorer et célébrer la mémoire de ceux
qui ont perdu la vie suite au Sida.
• Promouvoir le respect et l’inclusion, et de
donner une voix aux personnes infectées et affectées
par le VIH, en particulier les femmes et les enfants.
• Célébrer le leadership de la société civile et de
son partenariat avec le gouvernement et le secteur
privé dans la lutte contre le VIH.
• Permettre le dialogue avec les collectivités
locales, les services de l’éducation, permettre aussi un
partage des meilleures pratiques, sciter l’engagement
et l’expression créative chez les populations.
59. 59
• Faire progresser la politique publique de lutte
contre le VIH, de la santé connexes et les conditions
sociales, à tous les niveaux du gouvernement.
c) Activités
• Mobilisation des acteurs sur les questions de
stigma et discrimination
• Causeries éducatives sur le stigma et
discrimination ;
• organisation des interventions médiatiques et
des conférences de Presse sur les droits humains en
lien avec le VIH ;
• Organisation des soirées commémoratives.
d) Cibles
• PVVIH et leur famille
• Travailleurs et employeurs
• Ministères chargés des domaines sociaux
• Médias
• Leaders traditionnels et religieux
e) Résultats obtenus
• 2 éditions de candlelight organisées
• 15 formations sanitaires mobilisées et
sensibilisées sur les droits des PVVIH ; 12 conseillers
psychosociaux ont été mobilisés en plus pour
accompagner cette activité dans les formations
sanitaires (02 conseillers par hôpital) ; Plus de 1500
personnes sensibilisées dans les formations sanitaires
60. 60
à faire leur dépistage et sur les enjeux de la LCS en
rapport au Candlelight ; 600 tests de dépistage (avec
retrait de résultats) anonyme et volontaire ont été
réalisés.
• 15 rendez-vous lobby organisés avec les
formations sanitaires avec comme résultat obtenus
l’acceptation par tous les coordonnateurs des CTA et
UPEC approché à participer aux autres éditions de
Candlelight.
• 300 volontaires également sensibilisés sur le
VIH, la vie avec le VIH, les comportements à moindre
risque à observer.
f) Leçons apprises
• La mise sur pied du comité inter-associatif a
permis d’obtenir une très forte mobilisation
associative ;
• Les 02 éditions du Candlelight 2012 ont permis
de réunir à la fois les associatifs, les hospitaliers et les
décideurs pour évoquer ensembles les problèmes
relatifs à l’accès aux soins, ce qui est très rare.
• La plupart des partenaires techniques et
financiers œuvrant au Cameroun (cas de la GIZ, de
MSF et de l’ONUSIDA) se sont fortement impliqués
dans le Candlelight à travers les appuis divers et la
présence aux différentes réunions et rencontres ;
• Le Candlelight a amélioré de manière
significative le contact entre les hospitaliers et les
associatifs et a également permis à certaines
61. 61
formations sanitaires d’identifier les associations de
leur aire d’intervention ;
• Plusieurs actions et revendications ont été
organisées allant des revendications sur les
financement, l’accessibilité et la disponibilité des
soins, aux questions de financement de la lutte, de
stigma, de discrimination et de respect des textes et
dispositions en vigueur régissant l’accès aux soins.
g) Recommandations
• Disponibiliser les ressources à temps afin de
faciliter la mise en œuvre des activités.
• Tenir compte de l’exigence des médias en ce qui
concerne la couverture médiatique.
63. 63
Chapitre VI
Plaidoyer International
A. Revendications /actions
1. Financement de la LCS à la hauteur des enjeux :
• Respect des engagements d’Abuja (allocation de
15 % du PIB annuel à la santé)
• Respect des Normes de l’OMS en matière de
financement de la santé (34 USD par habitant/an)
• Augmentation des Contributions du FM
(Campagne Remind The Gap)
• Une Taxe Tobin sur les transactions bancaires et
interbancaires pour financer la santé et réduire les
iniquités à d’accès aux soins à l’échelle mondiale
2. Accès aux génériques :
• Mobilisation contre les Accords de libres échanges ;
• Mobilisation contre le Procès Novartis
• Plaidoyer pour la communauté de brevets
64. 64
B. intérêts stratégiques
1. Financement de la LCS à la hauteur des enjeux :
a) Respect des engagements d’Abuja : amener les
chefs d’Etat africains à allouer au moins 15 % de leur
PIB au financement de la santé, de la LCS en
particulier conformément à la déclaration d’Abuja.
• Quelques Messages clés développés et exploités :
– 15 % pour sauver des Vies
– Zero financement = zéro accès aux soins
– 15 % : ici et maintenant, tenons nos promesses
b) Augmentation des Contributions du FM :
amener les différents pays contributeurs à augmenter
leur part de contribution au FM de manière à combler
le GAB financier et de permettre un financement
optimal des différents rounds de financement.
• Quelques Messages clés développés et exploités :
– Financer le FM, sauver des Vies
– Sans Fonds pas de Vies
– Financer le FM, Maintenant
– Remind the Gab
– Fund th Gab
c) Taxe Tobin sur les transactions bancaires et
interbancaires : Mobiliser des ressources au niveau
du système bancaire pour financer la croissance à
l’échelle mondiale, de manière à réduire les iniquités
d’accès aux soins et traitement.
65. 65
• Quelques Messages clés développés et exploités :
– TAXE TOBIN, TAXE DE LA VIE
– TAXE TOBIN, TAXE DE L’EQUITE
2. Accès aux génériques :
a) Mobilisation contre les Accords de libres
échanges : Amener Union Européenne, ainsi que
toute autre firme pharmaceutique de pays
développés, à limiter son hégémonie sur les
brevets sur les molécules de médicaments de
manière à permettre au pays à revenus limités
d’en génériquer afin de répondre au besoin de
santé publique dans les dits pays.
• Quelques Messages clés développés et exploités :
– La santé d’abord, les intérêts après
– UE laisse nos génériques
– Pas sans nos Génériques
– Zero génériques= Zero accès aux soins
b) Mobilisation contre le Procès Novartis :
Encourager le Gouvernement Indien à ne pas
céder face à la pression de Novartis et demander à
Novartis d’abandonner le Procès car « les vies
humaines ne sont pas commercialisables ».
• Quelques Messages clés développés et exploités :
– La santé d’abord, les intérêts après
– Novartis laisse nos génériques
66. 66
– Pas sans nos Génériques
– Zero génériques= Zero accès aux soins
– Novartis, ne commercialises pas nos vies
c) Plaidoyer pour la communauté de brevets :
Amener les détenteurs de brevets à créer une
communauté de brevets afin d’en faciliter
l’obtention des licences aux génériqueurs des pays
pauvres.
C. Methodologie
Dans le cadre du plaidoyer international, les
actions avaient été entreprises en partenariat ou en
collaboration avec les autres plaideurs travaillant sur
certains enjeux de plaidoyer au niveau global. Aussi,
en dehors des communiqués de presse, des notes
d’information et autres, l’essentiel des actions de
mobilisation a été organisé au cours des :
• Rencontres internationales : ICASA,
AFRAVIH, IAS, Solidays, G8, G20
• Rencontres Nationales : JMS, Journée
Scientifiques sur le SIDA.
D. Leçons apprises
Outre le partage d’expérience, le partage d’outils
et de techniques de revendications, la synergie entre
les acteurs du Nord et du SUD permet de donner un
ton imposant à certaines revendications et d’illustrer
de leur caractère international.
67. 67
Les rencontres internationales sont les lieux par
excellence où certaines cibles de plaidoyer (de fois
inaccessibles dans les pays) peuvent être directement
interpellées sur certaines questions (nationales ou
internationales).
Une bonne concertation entre les acteurs avant
les rencontres permet de mieux préparer les
interventions et de mieux adresser les revendications.
E. Recommandations
Les interventions sur les enjeux internationaux
exigent au plaideur une certaine maitrise des défis
globaux de la lutte contre le VIH/SIDA.
Afin d’optimiser sa participation au niveau
international la maitrise de plusieurs langues
notamment (l’anglais et autres) doit être un point
d’attention particulière dans la stratégie de
renforcement des capacités du plaideur.
69. 69
Chapitre VII
Outils de Plaidoyer développés
O1 : Matrice de suivi des RDV lobby et Plaidoyer
a) Objectifs
Récapituler tous les RDV plaidoyer, leurs dates,
leurs objets, les décisions obtenues, les sujets abordés
afin d’en faire un meilleur suivi.
b) Méthodologie et utilisations
Après un RDV : remplir l’outil en précisant dans
chaque colonne : les noms et les contacts de la
personne contactée, le/s sujet/s abordé/s, la/les
revendication/s portée/s, la date du RDV, les mesures
obtenus au cours du RDV, les prochaines étapes et
sans oublier de mentionner les observations dans la
dernière colonne.
70. 70
c) Leçons apprises
Cet outil permet de centraliser et de suivre les
décideurs dans les revendications et de préparer les
prochaines étapes en connaissance des précédentes
étapes.
Au delà d’être un outil de synthèse, cet outil
permet d’analyser les degrés de dynamisme de l’action
de plaidoyer et la fréquence de rapport avec les
décideurs au d’une période bien déterminer.
d) Recommandations
Afin de limiter les risques d’oubli, le plaideur doit
s’efforcer de remplir cet outil aussitôt rentré de son
RDV.
Il est toujours important de fixer une périodicité
d’analyse (en fonction du contexte) afin de ne pas
cumuler les informations dont l’analyse aurait
pourtant permis une réadaptation ou une
réorientation des certaines revendications/actions.
O2 : Fiches de lobby et plaidoyer
a) Objectifs
Par thématiques/axes/pistes de plaidoyer il s’agit
de ressortir le contexte, les revendications, les cibles,
les activités.
b) Méthodologie et utilisations
Après le choix d’une revendication précise, dans
71. 71
une fiche, le plaideur peut rassembler les éléments du
contexte caractérisant un enjeu, les synthétiser, en
formuler les/la revendication/s majeure/s, déterminer
les cibles (il peut classer par ordre d’importance
surtout s’il y en a plusieurs).
c) Leçons apprises
Les fiches de lobby permettent de synthétiser les
différents arguments et de mieux les exploiter.
Aussi, elles permettent le partage des
revendications avec les acteurs alliés afin de faciliter
l’appropriation d’un enjeu spécifique par toutes les
parties prenantes.
d) Recommandations
Un point d’honneur devra être mis par le plaideur
sur la concision, la précision afin de garantir
l’appropriation facile de la fiche par les différentes
parties prenantes.
Le plaideur devra mettre un accent particulier sur
les revendications en se rassurant qu’elles sont
tangibles, compréhensible par le décideur d’où la
nécessité d’être SMART.
Il est toujours important de fixer une périodicité
d’analyse du contexte afin de mettre à jour les
données dans ses fiches de lobby plaidoyer au risque
de disposer des données dépassées, de reporter avec
inexactitude des situations ayant évoluées ou trouvées
des solutions.
72. 72
O3 : Matice d’analyse de Contexte
a) Objectifs
– Relever les opportunités et les faiblesses du
contexte ;
– Identifier les mesures envisageables et les cibles
de plaidoyer ;
– Classifier les problèmes du contexte par ordre
d’importance ;
– Proposer des actions envisageables et les
prioriser en fonction de leurs degrés d’impact sur
l’accessibilité ou la disponibilité des soins.
– Identifier (en interne dans l’association ou dans
le contexte) les ressources potentielles qu’on peut
déployer sur les différentes priorités.
b) Méthodologie et utilisations
Cette matrice est une grille de questions
cohérentes qui permettent d’évaluer les opportunités
et les faiblesses du contexte par rapport aux
manquements relevés, ensuite une gamme de
questions permet d’identifier les mesures
envisageables et les cibles de plaidoyer, de classifier les
problèmes du contexte par ordre d’importance et
enfin de proposer des actions envisageables et les
prioriser en fonction de leurs degrés d’impact sur
l’accessibilité ou la disponibilité des soins.
73. 73
c) Leçons apprises
Une bonne utilisation de cet outil permet de
dégager les revendications en fonction de leur
importance ;
Une bonne utilisation de cet outil permet de
consolider les éléments qui permettront de
développer un plan stratégique de plaidoyer avec des
revendications prioritaires, claires et bien cadrées.
Cette matrice peut être complétée à la fois par les
plaideurs et les politiques, les bénévoles dans les
associations de plaidoyer afin de faciliter son
appropriation par tous ces derniers.
d) Recommandations
Outil à remplir avec sincérité, franchise ;
Le remplissage de cet outil demande une bonne
maitrise des enjeux, des défis et des politiques et
stratégies en vigueur (et leurs éventuels points forts et
faibles) du contexte.
C’est toujours préférable de le remplir et de le
soumettre à une personne externe (mais qui maitrise
aussi le contexte) d’y jeter un regard externe.
75. 75
Chapitre VIII
Recommandations sur le plaidoyer
en contexte africain
A. Recommandations sur les questions
de politiques sanitaires
Sur les questions de politiques sanitaires, vu le fait
que la plupart des systèmes de santé africain sont
véritablement victimes de la centralisation politique
des pouvoirs, il est important pour le plaideur de :
– Bâtir son argumentaire en tenant compte des
variables et autres mutations politiques (promesses
politiques, déclarations politiques, etc.).
– Mettre en avant le caractère citoyen de la
revendication et le coté « santé publique » afin d’éviter
toute instrumentalisation.
– Maitriser le système de santé, ses structures, ses
textes réglementaires, ses stratégies, ses partenaires,
ses faiblesses et ses différents intervenants ;
76. 76
– Avoir une bonne maitrise des structures de
dialogues et de concertations telles que les Conseils
Nationaux de la Santé, les Commissions
Parlementaires chargées des questions de santé, les
différentes équipes travaillant sur la stratégie sanitaire
et ses différentes approches.
– s’allier avec les autres parties prenantes
communautaires afin de constituer un bloc de
revendication fort et imposant.
B. Recommandations sur les questions
de financement de la santé
Le travail sur les questions de financement
demande au préalable une bonne maitrise du système
budgétaire national, de la manière dont les
programmes sont financés et gérés. Aussi, il est
important de :
– Se former sur les questions de suivi budgétaire ;
– Maitriser les enjeux macro et micro-économiques
qui conditionnent l’élaboration du budget ;
– Maitriser les différentes phases de préparation
du budget et les différents intervenants de ces phases ;
– Maitriser les potentielles sources endogènes de
financement possible de la santé.
– Maitriser les promesses, déclarations et autres
textes sur lesquels s’appuyer pour porter la
revendication ;
– s’allier avec une gamme d’acteur variée afin
d’adresser de manière plus imposante la revendication.
77. 77
C. Recommandations sur les questions du respect
du droit à la santé, de législations, de dispositions
en vigueur ou de lois
Il est très important pour le plaideur de maitriser
les droits humains et ses fondements de manière
générale, et de manière spécifique les droits relatifs à
la santé, ce qui lui permettra de savoir argumenter en
temps opportun sur les situations de non respect du
droit à la santé. Précisément, il doit
– Connaitre les dispositions et autres
recommandations nationales et internationales
régissant l’accès aux soins des PVVIH ;
– Maitriser les instruments et les mécanismes
régionaux, nationaux, internationaux de protection
des droits humains,
– Connaitre la structuration du système judicaire
et législatif en vigueur dans son contexte ainsi que les
codes normatifs en vigueur régissant les droits et les
devoirs civiques, sociaux et politiques voire culturels
des populations dans son contexte.
– Il est souhaitable pour les associations de
plaidoyer de nouer des alliances avec les
organisations, plateformes et réseaux des associations
de promotion et de défense des droits humains afin de
garantir un bonne partage d’expérience et si possible
de co-initier des actions ensembles sur les questions
de santé relatives au droits humains.
– Une législation spécifique sur le VIH est un
couteau à double tranchant à éviter, pour cela, savoir
78. 78
jouer sur les instruments et mécanismes juridiques en
vigueur au niveau national et international afin
d’éviter de revendiquer une loi spécifique sur le VIH
qui peut-être finira par être une loi discriminante,
contre productive.
D. Recommandations aux partenaires techniques et
financiers
Les PTF intervenant en Milieu africain doivent
comprendre que les actions des plaideurs visent à
créer un contexte d’activité favorable, sans barrières
au niveau politique, stratégique et opérationnel et
savoir de ce fait conjuguer de manière subtile avec ces
acteurs pour la création de ce cadre d’intervention
amélioré sans lequel ils ne sauraient attendre de
manière optimal leurs objectifs. Pour cela, les PTF
doivent aider les plaideurs dans la recherche de
l’information stratégique, la facilitation des contacts
avec certaines cibles de plaidoyer ou tout simplement
la mise à disposition des plaideurs des contacts
desdites cibles.
Aussi, sur certains enjeux, les PTF peuvent
participer au relai des revendications par exemple sur
les questions de financement de la santé en
demandant chaque fois aux Etats de relever leurs
quotes-parts ou sur les questions d’accès aux
génériques tant qu’il leur est possible et non
préjudiciable.
79. 79
E. Recommandations aux acteurs du secteur privé,
laïc et confessionnels
Sachant que la santé, particulièrement la lutte
contre le SIDA est une question primordiale qui
concerne tout le monde de gré ou de force,
directement ou indirectement, tous les acteurs quel
que soit leur domaine d’intervention, sont appelés à
participer à la riposte contre le VIH/Sida et les autres
pathologies connexes afin de réduire la charge sociale,
psychologique de la pandémie sur l’économie, les
traditions et autres croyances humaines.
F. Recommandations aux personnels soignants et
aux accompagnateurs médicaux et psychosociaux.
Constituant un maillon indispensable et très utile
dans la prise en charge médicale des maladies, bien
que les conditions de travail ne leur soient pas
toujours propices car minées de nombreux
manquement sur le plan logistique, infrastructurels et
financier, les personnels soignants doivent respecter
les dispositions en vigueur ainsi que les
recommandations régissant l’accès aux soins afin de
permettre aux patients de reconsidérer les formations
sanitaires comme étant un lieu de sécurité.
G. Recommandations aux parlementaires et autres
élus locaux
Les parlementaires et autres élus locaux africains
80. 80
doivent comprendre que la lutte contre le VIH n’est
pas uniquement une question de médecins mais de
tout le monde. Ces derniers doivent se mobiliser pour
amener les gouvernements à hisser la question de la
LCS au premier rang des priorités au niveau national
et africain et chercher à leur degré d’intervention, à
allouer au moins 15 % de leur budget communaux, et
autres à la santé, toute chose qui fera avancer
énormément la LCS à l’échelle locale u niveau des
pays.
H. Recommandations aux membres du
gouvernement et autres acteurs du secteur public
Les actions des plaideurs ne sont ni des contre-
politiques ni des contre-pouvoirs mais des actions
utiles dont le seul but c’est de contribuer à créer un
environnement favorable au bien-être des
populations, où l’accessibilité et la disponibilité des
services de santé est inscrite au rang des priorités et
bénéficie d’un engagement politique et financier
conséquent, à la hauteur des besoins et des enjeux.
81. 81
Chapitre IX
Des leçons spécifiques
pour le Cameroun et par le Cameroun
A. Sur les questions de reformes sanitaires
Au Cameroun, des déséquilibres persistent entre
une offre de soins insuffisante, voire inefficace et les
besoins croissants des populations pauvres et
vulnérables (femmes, enfants, personnes avec un
handicap spécifique, PVVIH) de certaines régions.
On note tout particulièrement une accessibilité
physique aux soins de santé insuffisante, une inégalité
dans leur répartition (elle-même conséquente à
l’inexistence d’une carte sanitaire nationale) et une
vétusté de la plupart des infrastructures et
équipements malgré les efforts de création, de
construction/équipement des formations sanitaires ;
une couverture de la population en personnel médical
qui ne cesse de se dégrader en dépit des efforts de
82. 82
recrutement déployés ; une mise en œuvre lente du
cadre législatif et réglementaire de la décentralisation
qui ne permet pas la pleine opérationnalisation de la
Stratégie sectorielles de santé. À ceci s’ajoute la non
implication des acteurs de la société civile dans la
remontée des besoins, la planification et la validation
des stratégies au niveau central et local. Alors, il est
important de repenser le système de santé ainsi que
ses stratégies afin de répondre aux besoins des
populations sans cesse grandissants.
B. Sur les questions de financement de la santé
Nous demandons en résumé :
– Le Renforcement du mécanisme
d’ordonnancement du budget de l’Etat en veillant à
remonter le volume des allocations du budget
d’investissement axé sur la santé ; d maximiser la
gouvernance autour des fonds disponible.
– l’inscription du financement de la santé dans les
budgets des collectivités territoriales décentralisées à
un niveau optimal, surtout au regard de la dynamique
de la décentralisation en cours dans le pays.
– la Mise sur pieds d’un mécanisme subtile de
taxation par l’association des taxes sante à tous les
mécanismes de recouvrement de l’Etat ;
– le Financement ciblé de la demande du type kits
obstétricaux, chèques santé et autres exemptions
accordées pour les indigents ou certains groupes
vulnérables jouent un rôle important dans la
83. 83
réduction des iniquités de santé ;
– le renforcement du mécanisme de Financement
Basé sur la Performance ;
– le Passage à l’échelle des Fonds Spéciaux pour la
Promotion de la Santé (FSPS) qui sont une expérience
(maintenant établie) de soutien de l’offre des services
à travers les médicaments dans les régions du Littoral,
Nord-Ouest et Sud-Ouest (Un des grands points forts
des FSPS est l’uniformisation progressive des prix des
médicaments pour tous les niveaux de la pyramide
sanitaire. Ils approvisionnent plus de 90 % des
formations sanitaires de leur zone et assurent une
disponibilité du médicament supérieure à 80 %.) ;
– Mise sur pied d’un fonds d’équité pour la santé
(mécanisme de financement de la demande de soins
destiné à promouvoir l’accès des populations pauvres
aux services de santé dans un environnement où une
grande partie des frais de santé sont à charge des
usagers) ;
– Telles sont tant de mesures que Le Cameroun
peut implémenter pour lever les fonds endogènes et
relever sa riposte contre le VIH.
C. Pour l’appropriation de la lutte par les acteurs à
tous les niveaux.
A tous les niveaux, chaque intervenant est appelé
à jouer pleinement son rôle, à s’approprier des enjeux,
afin que sur tous les plans (prévention, prise en
charge, suivi/accompagnement) il y est une riposte
84. 84
optimale. Pour cela, les Groupes Techniques
Régionaux (sensés être animer par les Gouverneurs
des Régions) et les Conseils Communaux de Lutte
contre le SIDA (sensés être animés par les Maires des
collectivités territoriales décentralisées) sont appelés à
se réveiller une fois pour toute, pour jouer leur rôle
qui est le leur dans la politique sectorielle anti-VIH. A
ces derniers nous appelons les acteurs des secteurs
confessionnel et religieux, de sortir de leur
conservatisme pour s’investir ouvertement contre le
VIH de manière à montrer de l’exemple à leurs
différents fidèles.
D. Pour la Gratuité du dépistage et de la prise en
charge des enfants et des adultes infectés.
Vu les tendances épidémiologiques actuelles, avec
une prévalence encore inquiétante (4.3 %) malgré
l’absence d’une réelle stratégie de dépistage, il est
urgent le dépistage étant la porte d’entrée pour la lutte
contre le VIH de penser à une nouvelle politique axée
sur deux bras principaux à savoir la gratuité du
dépistage couplée à la gratuité de la prise en charge
globale des enfants et de adultes infectés par le VIH.
85. 85
Conclusions
Piqué parmi bien d’autres, l’exemple du Projet
Plaidoyer Sud (PPSUD) utilisé ici comme cas pratique,
aura été une expérience significative, marquée par la
reconnaissance des actions des OSC tant dans leurs
pays qu’au niveau international. Bien construite et
planifiée, les actions des OSC impulsent des
changements significatifs dans leurs pays.
Conscients que le plaidoyer pour l’accès aux soins
implique davantage non seulement du courage mais
surtout de la persévérance, il est capital pour les
plaideurs de continuer à susciter l’appropriation par les
acteurs communautaires et les autres parties prenantes
les questions de santé notamment les enjeux, des défis
et les perspectives dynamiques et parfois très
complexes de l’accès aux soins. Ceci leur permettra de
formuler des solutions efficientes et plus inclusives et
donc plus durable.
86. 86
Dans un contexte de rétrécissement progressif des
financements dédiés à la santé au niveau international
et national, et tant que les iniquités d’accès aux soins
existeront, le principal challenge qui s’imposera à nous
acteur demeure bien le développement des initiatives
novatrices pour non seulement capter les ressources
plus consistantes, mais surtout pour influencer
positivement les politiques et les stratégies existantes
ou l’élaboration d’autres plus appropriées, d’où
l’urgence nécessité de partage et de dialogue entre
acteurs, dont cet ouvrage constitue une première alerte.
Il nous faut mener un double combat : d’un côté, un
combat permanent contre la routine, une rupture
épistémologique avec les faiblesses de nos propres sens
comme le dirait Gaston Bachelard, un point final
contre nos mauvaises pratiques organisationnelles, une
auto-remise en question de nos rapports parfois très
difficiles avec l’argent, un verre de douceur de temps
en temps sur nos égos et notre narcissisme ; de l’autre
côté, le combat pour la démonstration de l’utilité
publique de nos interventions, pour l’appropriation
massive de nos arguments, le combat contre
l’instrumentalisation, contre la récupération politique
ou à des visées lucratives de nos interventions doivent
se poursuivre sans relâche, partout où besoin se fait et
main dans la main. C’est ensemble que nous sommes
et plus forts !
87. 87
Indications Bibliographiques
1. CNLS – DLM : Profil des Estimations et
projections en matière de VIH/sida au Cameroun
2013
2. DSCE, MINEPAT.
3. CNLS : Plan Stratégique de lutte contre le SIDA
2011-2015
4. CNLS : Rapport annuel CNLS 2011, 2012,2013
5. CNLS : Rapport de Progrès PTME CNLS N° 5 et
N° 6
6. MINSANTE /CHP : Cartographie des
Travailleurs du Sexe, 2008
7. MINSANTE-INS : Enquête Démographique et de
Santé et à Indicateurs Multiples (Rapport final)
8. Rapport final de l’étude de l’index de
stigmatisation /discrimination des PVVIH au
Cameroun
9. Programme de Prévention du VIH/SIDA,
Rapport Finale : Etude Intégrée de Surveillance
Comportemental et Biologique chez les Hommes
Ayant des
88. 88
10. Rapports sexuels avec les Hommes au Cameroun,
PEPFAR/USAID/CNLS/CARE /ACMS, Mai
2012.
11. HIV/AIDS Prevention Program (HAPP), Second
Annual Report To USAID FY 12.
12. Rapport Yeni 2010
13. Prise en Charge du VIH dans les pays à
ressources limitées, Esther-2011
14. Les Femmes à l’Epreuve du VIH dans les Pays du
Sud, Anrs, 2011 ;
15. Accès décentralisé au traitement du VIH /SIDA,
Anrs 2010 ;
16. Rapports actions de plaidoyer menés.
89. 89
Table des matières
Liste des acronymes et abréviations ......................... 3
Remerciements............................................................ 5
Introduction ................................................................ 7
Chapitre I – Présentation du contexte
national et international de la LCS........................... 9
a) Contexte international...................................... 9
b) Contexte national.............................................. 12
c) Commentaires et analyses :.............................. 16
Chapitre II – Présentation du projet
Plaidoyer Sud............................................................... 19
a) Contexte ............................................................. 19
b) Objectifs généraux ............................................ 20
c) Objectifs spécifiques.......................................... 20
d) Résultats Attendus............................................ 21
e) Acteurs et site d’intervention........................... 21
90. 90
Chapitre III – Présentation du plan stratégique
de plaidoyer du Cameroun
dans le cadre du plaidoyer Sud................................. 23
a) objectif général du PS....................................... 23
b) objectifs spécifiques (par axe)......................... 23
c) Révendications.................................................. 24
Chapitre IV – Présentation
des approches méthodologiques.............................. 25
a) Approche méthodologique d’analyse
du Contexte ........................................................... 25
b) Approche méthodologique d’analyse
des enjeux de plaidoyer et prioritisation
des pistes de plaidoyer.......................................... 34
c) Approche méthodologique d’analyse
des opportunités et des forces
des acteurs de la LCS ............................................ 34
Chapitre V – Actions de plaidoyer
menées et impacts sur le contexte national
de la LCS...................................................................... 37
Chapitre VI – Plaidoyer International .................... 63
A. Revendications /actions .................................. 63
B. intérêts stratégiques.......................................... 64
C. Methodologie.................................................... 66
D. Leçons apprises ................................................ 66
E. Recommandations............................................ 67
91. 91
Chapitre VII – Outils de Plaidoyer développés ...... 69
O1 : Matrice de suivi des RDV lobby
et Plaidoyer............................................................. 69
O2 : Fiches de lobby et plaidoyer......................... 70
O3 : Matice d’analyse de Contexte ...................... 72
Chapitre VIII – Recommandations
sur le plaidoyer en contexte africain......................... 75
A. Récommandations sur les questions
de politiques sanitaires.......................................... 75
B. Recommandations sur les questions
de financement de la santé ................................... 76
C. Recommandations sur les questions
du respect du droit à la santé, de législations,
de dispositions en vigueur ou de lois .................. 77
D. Recommandations aux partenaires techniques
et financiers ............................................................ 78
E. Recommandations aux acteurs
du secteur privé, laïc et confessionnels............... 79
F. Recommandations aux personnels soignants
et aux accompagnateurs médicaux
et psychosociaux.................................................... 79
G. Recommandations aux parlementaires
et autres élus locaux............................................... 79
H. Recommandations aux membres
du gouvernement et autres acteurs
du secteur public.................................................... 80
Chapitre IX – Des leçons spécifiques
pour le Cameroun et par le Cameroun.................... 81
92. 92
A. sur les questions
de reformes sanitaires........................................... 81
B. Sur les questions de financement
de la santé............................................................... 82
C. Pour l’appropriation de la lutte
par les acteurs à tous les niveaux......................... 83
D. Pour la Gratuité du dépistage
et de la prise en charge des enfants
et des adultes infectés. .......................................... 84
Conclusions ................................................................ 85
Indications Bibliographiques.................................... 87