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NSS 2010 résumé
1. George Kleuser, Assistant de recherche à l’IRIS
3028 signes
Encadré - La nouvelle National Security Strategy
La National Security Strategy 2010 (NSS 2010) des États-Unis représente-t-elle un
changement radical par rapport aux années Bush ? Dès le premier regard, il apparaît
clairement que l’administration Obama reconnaît l’existence de nouvelles réalités globales et
prend en compte des menaces plus diversifiés que le seul terrorisme. Le terrorisme est certes
cité en tant qu’enjeu sécuritaire, mais au même niveau que le réchauffement climatique, les
épidémies, la pauvreté et la prolifération nucléaire. Au niveau sémantique, le changement de
ton est notable, avec en particulier l’absence de référence à la « guerre contre le terrorisme »
et l’élargissement de la notion de sécurité. Cependant, il vaut mieux considérer ce genre de
document comme campagne de relations publiques, visant principalement des populations et
des gouvernements étrangers, plutôt que comme une prescription pour des politiques
concrètes.
Dans les quatre chapitres (Sécurité, Prospérité, Valeurs et Ordre international) du
document, les enjeux sont envisagés sous un angle global, prenant en compte les questions
sécuritaires, certes, mais aussi et surtout celles de développement et de gouvernance. Ainsi,
contrairement à la politique Bush, qui se focalisait, notamment, sur la guerre préventive face
aux menaces réelles ou supposées, la NSS 2010 préfère mettre en avant une approche
holistique.
De surcroît, la NSS 2010 reconnaît le poids économique (et stratégique) croissant de
plusieurs pays, notamment le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, qui viennent contester la
puissance américaine. La coopération multilatérale, notamment axée sur le développement,
est mise en avant et considérée, en Irak et Afghanistan par exemple, comme cruciale pour la
stabilisation des Etats en sortie de crise, améliorer le respect des droits de l’homme, réprimer
l’extrémisme et assurer une sécurité globale. Cela dit, pour les Etats considérés comme
« voyous », la NSS précise que l’option militaire est toujours « on the table ».
Si ce changement vis-à-vis de la politique du Président Bush était prévisible, ce
nouveau chemin est aussi dû à un manque d’alternatives. La guerre en Irak, ainsi que les
opérations en Afghanistan, ont conduit à une augmentation considérable des coûts en
personnel et opérationnels qui ont fait exploser le budget militaire américain. En même
temps, des changements dans la conduite de ces guerres – avec l’importance croissante de la
contre-insurrection inspirée par David Galula – mettent l’accent sur le développement et
représentent une évolution entre la sécurité dans le sens traditionnel et un concept englobant
dit « sécurité humaine », où le but est d’abord d’améliorer la vie des civils. Les civils sont
d’ailleurs de plus en plus impliqués, agissant comme des « force multipliers » (multiplicateurs
de force) et soulageant le budget militaire. La santé, l’éducation, la protection
environnementale, etc. sont ainsi considérés comme des éléments de sécurité nationale.