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C. Laplaige, 2015, SOLiDAR
Clément LAPLAIGE et Xavier RODIER
Emprise de l’acquisition LiDAR
Sites archéologiques et linéaments connus
Vestiges archéologiques connus par la prospection au
sol dans le Domaine de Chambord
Zone de test
Chambord
Chambord
Louis Poisson, Galerie des Cerfs, Fontainebleau
Chambord
Louis Poisson, Galerie des Cerfs, Fontainebleau
Louis Poisson, Galerie des Cerfs, Fontainebleau
Couverture végétale actuelle. Photographie aérienne
Chambord
Variation du relief du sol sous la forêt, données LiDAR
Chambord
Vestiges archéologiques connus par la prospection au
sol dans le Domaine de Chambord
Chambord
Planches
de labour
Chambord
Découverte de nouveaux vestiges : planches de labour,
vues en coupe
Ouest : d ≈ 8 m ; 0,8 < h < 1m
Est : d ≈ 4 m ; 0,2 < h < 0,4 m
Vérifications au sol
Chambord
Cliché: X. Rodier, 2015, SOLiDAR
Grande Chancellerie de la
Légion d’Honneur, Plan général
du Parc de Chambord, chef-lieu
de la 15e cohorte, d'après le
plan dressé pour le Maréchal
de Saxe, en 1745, Direction de
l’architecture
Présentation du programme SOLiDAR par Clément Laplaige et Xavier Rodier
Présentation du programme SOLiDAR par Clément Laplaige et Xavier Rodier

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Présentation du programme SOLiDAR par Clément Laplaige et Xavier Rodier

Notes de l'éditeur

  1. Le programme SOLiDAR (http://citeres.univ-tours.fr/spip.php?article2133), inscrit dans la dynamique Intelligence des Patrimoines de l’Université François-Rabelais de Tours, est dirigé par l’UMR 7324 CITERES-LAT et financé par la région Centre, le Domaine national de Chambord et la DRAC Centre et regroupe des chercheurs de l’UMR 7324 CITERES-LAT, de l’EA 6293 GéHCO (geohydrosystèmes continentaux), de l’USR 3124 MSHE C.-N. Ledoux, de l’IRSTEA (institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture), du Domaine national de Chambord, de la DRAC Centre-Val de Loire et de l’ONF. L’objectif du programme est de produire des connaissances sur l’histoire des paysages et des peuplements mais aussi de caractériser l'impact de l'utilisation ancienne des sols sur l'état et le fonctionnement des écosystèmes forestiers actuels.
  2. Les forêts domaniales de Chambord, Boulogne, Russy et Blois forment un massif de près de 25 000 ha au sein duquel le domaine de Chambord a été créé entre 1522 et 1650. SOLiDAR, engagé en 2014 pour trois ans, porte sur l’étude de la dynamique de l’occupation humaine de ce territoire des origines à nos jours, à partir d’une campagne de télédétection LiDAR (Light Detection And Ranging) de 270 km². Les données ont été acquises durant l’hiver 2015 et livrées durant l’été. Il s’agit ici de présenter quelques pistes de recherche à partir de données limitées (0,5 km²) fournies par le prestataire de service afin de vérifier la qualité des données.
  3. Des prospections archéologiques de surface, menées par Louis Magiorani en lien avec le SRA région Centre pendant dix ans, ont livré des traces d’occupation depuis le néolithique (http://www.archeoforet.org/). Il a ainsi été recensé plus de 700 sites archéologiques et environ 300 km de parcellaire dans les massifs forestiers concernés par l’acquisition LiDAR. Les sites reconnus par la prospection pédestre représentent une grande diversité d’occupations et d’activités : des structures défensives (mottes castrales, enceintes, camps militaires ?), des édifices cultuels (fanums, prieurés, chapelles), des attestations funéraires (qui semblent très nombreuses : nécropoles tumulaires, tumulus isolés et petites tombelles ?), des habitats groupés ou isolés (hameaux, anciennes métairies, loges de charbonniers ou de bûcherons, etc.), des installations artisanales (sites d’extraction et ateliers métallurgiques, moulins, tuileries, briqueteries, etc.), des équipements hydrauliques (digues et étangs, puits, etc.), des voies de communication et des moyens de franchissement (ponts), des trames parcellaires (fossés, talus), des vestiges de pratiques agricoles (planches de labour), auxquels s’ajoutent de nombreuses anomalies d’origine anthropique (amas de pierres de type cairn).
  4. Une vue plus rapprochée du Domaine de Chambord révèle le grand nombre de vestiges repérés au sein de ce massif. Dans le but de tester la qualité des données LiDAR, il a été décidé de comparer la réalité matérielle de certains vestiges connus aux premiers extraits LiDAR fournis par le prestataire. Le secteur choisi se situait au sud-est du domaine, afin de pouvoir observer l’enceinte du parc et des planches de labours dans les données LiDAR.
  5. Le domaine de Chambord est constitué à partir du début du 16e s. au sein de la forêt de Boulogne et de domaines privés. S’il est actuellement quasi totalement en forêt, il est connu pour avoir été partiellement ouvert jusqu’au 19e siècle grâce à la présence de nombreuses métairies. Cette vue cavalière du Domaine et du Château de Chambord est une peinture à l’huile sur plâtre visible dans la galerie des cerfs du Château de Fontainebleau et exécutée par Louis Poisson (mort en 1613).
  6. Sur cette vue cavalière, la zone de test correspond à un espace ouvert.
  7. Une vue plus détaillée de cette fresque correspondant à la zone d’étude révèle la présence de métairies disparues depuis, de chemins, de voies, d’espaces ouverts et de parcelles cultivées.
  8. Une orthophotographie centrée sur la zone de test révèle que cette dernière est actuellement recouverte par la forêt, en bordure du domaine de Chambord.
  9. Au sol, on peut noter la présence d’arbres semblant avoir pousser en zone ouverte, sans la concurrence de la futaie.
  10. On retrouve ce type d’arbre dans des secteurs sans futaie qui permettent d’imaginer la forme du paysage avant la mise en place de cette dernière.
  11. Des probables métairies connues par les plans et les textes ne subsistent que quelques éléments d’architectures épars sans aucune anomalie microtopographique.
  12. Les données LiDAR révèlent de nombreuses traces des activités humaines passées. Ici, un ombrage simple (azimut 315°, élévation 35°) révèle les variations du relief du sol.
  13. La mise en parallèle des données LiDAR et des relevés de terrain effectués par L. Magioranni durant les années 2000 (en rouge) met en évidence la qualité élevée des relevés au sol (positionnement, densité des découvertes). On observe des anomalies microtopographiques liées à des sites classés comme de l’habitat, des métairies, des loges, des tombelles ou des zones d’extraction. Il existe cependant un certains nombre de vestiges qui n’ont pas été pris en compte lors des opérations de terrain.
  14. Par exemple, cinq séries de planches de labour sont observables sur cette vue des données LiDAR.
  15. Ces planches sont actuellement recouvertes par de la végétation arbustive. On note deux formes prépondérantes de planches : celles situées à l’ouest de la zone de test étant plus larges et plus hautes que celles situées à l’est.
  16. Une analyse une peu plus fine de la morphologie de ces planches révèle qu’elles mesurent 8 m de large et de 1 m de haut environ à l’ouest et 4 m de large et 30 cm de haut à l’est. Cette différence est-elle due à la période de mise en place, à des contraintes hydrologiques ou à la nature même des plantations installées sur ces planches? Il est pour le moment bien trop tôt pour se prononcer.
  17. Ces planches sont très bien visible au sol (entre 30 et 100 cm de haut) : le LiDAR apporte un relevé topographique permettant d’étudier la morphologie et le schéma d’implantation de ces structures.
  18. Sur ce plan de 1745, le secteur considéré apparait comme partiellement ouvert et il est fait mention de la présence «d’arbres fruitiers » dont on pourrait associer la culture aux planches de labours observées. Ce terme peut renvoyer à des arbres porteurs de fruits consommables pour l’homme mais aussi au chêne, au marronnier ou au châtaignier par leur production de fruits comestibles pour les animaux.
  19. Dans ce secteur forestier, une observation des essences végétales sur place révèle la présence, par exemple, de pommiers non entretenus qui pourrait être issue de reliquats d’anciennes plantations.
  20. Ces pommiers sont bien évidemment détectables sur le nuage de points. Cette présentation est donnée alors que seul un échantillon des données est disponible pour leur validation. C’est pourquoi il est simplement possible de lancer des pistes de recherche qui seront réévaluées dès que l’ensemble des données sera disponible.