Interview de Robert Duchamp relative à la thèse d'Aurelia Chevallier Menu "Optimisation du processus de restauration des peintures sur toile rentoilées ou doublées" (2010)

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Optimisation du processus de restauration des peintures sur toile rentoilées ou
doublées - Aurélia Chevallier-Menu (2010)
Il s'agit d'un travail de recherche qui s'intitule "Comment concevoir un protocole d'application des
technologies laser et dans nos gènes, pour la conservation et la restauration des oeuvres d'art sur
toiles", autrement dit sur chevalet. Donc le travail a été réalisé par Madame Aurélia Chevallier
Menu dans le cadre du laboratoire Conception de Produits Nouveaux de l'ENSAM, avec moi
comme directeur de thèse. Ce travail a pour base une demande de la part de Madame Nelly
Mechenetti, responsable d'un travail de recherche au Polytechnico de Turin, en relation avec la
région Piémonte sur l'amélioration de la restauration des oeuvres d'art. Ce travail s’est fait
également en relation avec le service de conservation du musée du Louvre, dont le directeur
technique est Monsieur Menu. Le travail consiste à faire l'inventaire des technologies qui
permettront ou qui permettraient, d'améliorer la rapidité de la restauration des oeuvres d'art et la
qualité de cette restauration. Alors c'est un problème technique important puisque depuis des
siècles aujourd'hui la restauration des oeuvres d'art se fait avec des moyens manuels traditionnels,
on nettoie les oeuvres d'art puis on corrige les défauts que le temps ou la manipulation des gens
ont apportés sur les oeuvres d'art, avec des petites retouches de peinture ou de produits adé quats.
Un certain nombre de restaurations ont été faites par le passé et aujourd'hui il faut souvent revenir
sur ces restaurations car elles ont apporté plus de dégradations sur l’oeuvre qu’autre chose. Le but
est donc à la fois restaurer tout en conservant.
Alors quelles actions ont été menées dans le cadre de cette thèse ?
Aurélia a développé une recherche dans le domaine de la restauration en essayant d’une part
d'identifier les technologies qui permettaient d'améliorer la qualité de la restauration, et d'autre par t
d'avoir une restauration rapide.
Une première technologie a été explorée c'est les lasers. Alors les lasers sont connus par la
plupart des utilisateurs potentiels, mais ce sont des outils qui vont de très faible puissance à très
forte puissance. Il est hors de question d'utiliser les gros lasers sinon on brûlerait les toiles et les
lasers de très faible puissance, comme ceux qu'on trouve sur les ordinateurs pour les RDC, ne
sont pas suffisants pour avoir une action sur la toile. Donc son travail a consisté à identifier les
lasers en fonction de leur puissance, de leur longueur d'onde, qui pouvait être éventuellement
utilisée, soit pour nettoyer les toiles, soit pour y apporter des modifications. Il se trouve que de gros
travaux ont été faits en Italie en particulier, il faut rappeler aujourd'hui que l'Italie, la France et la
Russie sont les 3 pays qui ont le plus d’oeuvres d'art en s tock et en exposition. Aurélia a donc
trouvé qu'un certain nombre de lasers pouvait répondre à cette problématique, à condition d'être
utilisés avec des procédures très particulières.
Donc elle a redéfini plusieurs de ces procédures, qui dépendent évidemment du laser que l'on
emploie, des défauts que l'on veut corriger, voire des modifications qu'on veut apporter.

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Quels problèmes ont été identifiés ?
Alors les problèmes identifiés c'était justement de faire en sorte que ces lasers aient une action,
s'ils sont trop faibles ils ont pas d'actions, s'ils sont trop forts ils ont une action destructrice qui peut
brûler la toile. Et en même temps il a fallut contrôler ce que nous faisons ; comme l'épaisseur des
toiles et la peinture sont irrégulières, il a fallu trouver des lasers et des manipulations de ces lasers
qui puissent apporter les modifications souhaitées tout en tenant compte des irrégularité de la
surface de l’oeuvre. Donc c'était le travail de recherches et de mise au point de ces lasers,
qu'Aurélia a effectué.
Pour terminer sur quoi a débouché cette thèse ?
Cette thèse a débouché justement sur des préconisations d'emploi de lasers pour faire des
modifications de restauration, pour faire des modifications qui permettent de conserver la toile ou
de mieux conserver la toile, et d'autre part sur des cahiers des charges de lasers qui n 'existaient
pas. Autrement dit aujourd'hui on sait fabriquer un grand nombre de lasers, mais ces lasers
correspondants à la restauration n'existent pas sur le marché. Il s’agissait de lasers prototypes.
Elle a donc défini les caractéristiques des nouveaux lasers qu'il faudra utiliser quand on voudra
restaurer des oeuvres d'art.