1. ART VISUEL
Installations interactives
L’artiste québécoise d’origine autochtone, Nadia Myre,
expose jusqu’au 17 mars quatre de ses œuvres à la Maison des artistes visuels francophones.
Camille SÉGUY à Montréal ». comme Algonquine qui ne connaît
Tout au long de sa carrière même pas l’humour algonquin, je
N
adia Myre est une « artiste d’artiste, Nadia Myre a joué avec me suis toujours sentie comme
multidisciplinaire les mots dans ses œuvres autour étrangère. L’art m’a aidée et m’aide
autochtone francophile, des notions de perte, de pardon et toujours à me définir. »
indique-t-elle. J’ai ma carte d’identité. « Ces thèmes m’intéres- Elle expose donc, jusqu’au
amérindienne, mais je n’ai pas sent, explique-t-elle, car en tant 17 mars, quatre de ses œuvres à la
vécu dans la communauté. Je vivais qu’anglophone à Montréal, et Maison des artistes visuels
francophones (MDA), réunies
sous le nom de Pardonnez-moi.
Impression
École St-Malo School « La première œuvre, en anglais
The Forgiveness Project, est une
Suzanne Remilllard, Directrice œuvre interactive qui a été
www.ecolestmalo.net commencée en 2010, raconte
Nadia Myre. Je demande aux gens
de me donner des phrases ou des
idées pour lesquelles ils voudraient
Mon école… ma communauté… être pardonnés.
me connecter… « Ensuite, j’imprime tous ces
mots et toutes ces phrases et j’en
fais une installation, poursuit-elle.
Inscription à la maternelle Je suis très attirée par les
et au « Coup de Pousse » sans frais techniques d’impression. Dans
mon œuvre, chaque voix a sa
Soirée d’information pour parents propre voix et sa propre toute
petite étagère. »
le mercredi 23 février 2011 à 19 h
L’artiste a déjà collecté une
Pour les enfants qui auront 5 ans quarantaine de phrases, souvent
avant le 31décembre 2011 anonymes, mais elle n’arrête pas
ses efforts. Au Manitoba, tout le
Programme français langue première monde est aussi invité à
photo : Gracieuseté Nadia Myre
*M—2e : L’enseignement se fait en français pour toutes participer. (1) « C’est une œuvre
Nadia Myre.
les matières participative qui est destinée à être
enrichie sur le long terme », « Pendant cinq ans, j’ai invité les veulent dire sans trop de texte, et
*3e et 4e : L’enseignement se fait en français pour toutes affirme-t-elle.
les matières sauf pour Anglais gens à venir coudre une cicatrice d’autres fois c’est le texte qui est
*5e à la 8e : L’enseignement se fait en français pour toutes
Une deuxième œuvre de sur un canevas et à l’expliquer par bon mais pas le canevas, précise
les matières sauf pour Anglais, Mathés, l’artiste à la MDA met en scène la un texte, explique Nadia Myre. Nadia Myre. Ça varie. »
Éducation physique et Arts ménagers, technique d’impression. « J’ai Ça pouvait être n’importe quelle De même, pour sa quatrième
Humanités et Académie d’habiletés de Hockey. imprimé les mots “No Please histoire et n’importe quelle œuvre, Nadia Myre a de nouveau
Don’t Stop” en grand sur une cicatrice, réelle ou symbolique. J’ai travaillé à partir de The Scar
Pour plus d’information, s.v.p contacter feuille de 30 x 42 pouces et je les rassemblé 850 canevas. » Project. « J’ai créé un projet
l’école au 347-5255 ai mélangés ligne par ligne, décrit L’artiste expose à la Maison des interactif sur vidéo dans lequel j’ai
Nadia Myre. J’aime jouer avec les artistes l’un des fruits de ce travail demandé à des participants de
mots. » participatif de cinq ans, un livre raconter la cicatrice de quelqu’un
Coudre reliant 300 de ces cicatrices et d’autre, signale l’artiste.
histoires, prises au hasard parmi
en collaboration les 850 disponibles.
« La vidéo présente un paysage
à trois niveaux, avec des petites
La troisième œuvre, The Scar « Parfois, les canevas sont très cicatrices cousues de fil rouge un
Project, est également participative. réussis et on comprend ce qu’ils peu partout, décrit-elle. C’est en
cliquant sur les cicatrices qu’on
peut entendre leur histoire. »
Avec le public
Comme le montrent trois des
quatre œuvres qu’elle expose
présentement à la MDA, Nadia
Myre aime travailler avec le public.
« C’est très nourrissant », affirme-
t-elle, tout en rappelant qu’elle n’a
pas qu’une seule démarche
artistique et mène aussi des projets
artistiques seule.
Pour les canevas de cicatrices
notamment, « c’était souvent
comme un laboratoire ouvert, se
souvient-elle. Je laissais des canevas
dans les galeries d’art avec une
explication, et je laissais les gens
venir d’eux mêmes.
« C’était intéressant de les voir
faire, conclut-elle. Au départ,
certains n’étaient pas prêts à
partager ce qui les touche
vraiment, mais finalement, quand
on fait de la couture, on entre dans
une espèce de bulle et on se met à
se confier plus facilement. »
(1) Pour participer, visitez le
www.nadiamyre.blogspot.com.
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