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Démarche 1 – 02-02-09
Je reçois des e-mails du monde entier avec la question : « comment est-ce que l’on peut
fonder un parti pour les animaux ? ». Étant donné que seuls les Pays-Bas connaissent un
Parti pour les Animaux qui soit arrivé jusqu’au Parlement National, cette question n’est
pas tout à fait étonnante. Et c’est pour cette raison-là que dans les semaines qui vont
suivre je vais raconter l’historique du Parti pour les Animaux aux Pays-Bas par rapport au
système parlementaire néerlandais. Et ensuite je vais tenter d’éclairer progressivement
les différents aspects à prendre en considération pour ceux qui veulent fondre un Parti
pour les Animaux dans d’autres pays. Cela s’est déjà fait dans plusieurs pays et si vous
souhaitez partager vos expériences avec d’autres nationalités, n’hésitez surtout pas à me
les envoyer par e- mail !
La première fois que l’idée de fondre un Parti pour les Animaux fut lancée était en 1992,
par Niko Koffeman. À l’époque il fut non seulement copywriter et conseilleur de
campagne de différentes organisations pour la défense des animaux, mais aussi un
stratège (spécialiste)de campagne pour le SP, un parti politique aux Pays-Bas.
Parmi bien d’autres défenseurs d’animaux , lui aussi se sentait mis sur la touche par la
politique en place avec juste un entretien annuel de lobbies, n’outrepassant pas les
échanges de politesses en prenant la tasse de café avec le petit gâteau.
Bien que beaucoup de gens jugeassent le projet de Koffeman assez fertile, il a fallu
encore 10 ans avant que ce projet ne devienne réalité.
C’est avec Lieke Keller (présidente de l’organisation anti-fourrure des Pays-Bas) et Ton
Dekker (membre de l’administration de cette même organisation) que j’ai décidé qu’il
était grand temps que la défense des intérêts des êtres vivants autre que les hommes ne
devait plus être plaidés dans le sens du parlement, mais devait sortir depuis le
parlement.
L’une des conditions était de trouver 70.000 Néerlandais voulant mettre de côté leurs
intérêts primaires d’humain pendant un bref instant afin d’attirer de l’attention envers les
animaux, la nature et pour l’environnement.
Et si ce nombre n’était pas atteint, il serait de toute manière évident qu’un certain
nombre d’électeurs préféreraient prendre une autre directive que celle de la politique
centralisée sur l’homme et que cela pourrait remporter une publicité considérable pour la
bonne cause.
Il fut assez remarquable qu’un grand nombre d’organisations s’occupant de la défense
des animaux réagirent à cette époque avec une certaine réticence, ou même
désapprouvèrent le projet. Leur sentiments furent dominés par la peur de l’échec.
Quelles seraient les conséquences si aucun électeur ne portait sa voie sur le Parti pour
les Animaux ? Quelles seraient les réactions des autres partis politques, est-ce que ceux-
ci auraient encore l’envie de recevoir les groupes de lobby des organisations de la
défense des animaux ? Est-ce qu’il était bien réaliste de vouloir prendre place au
parlement avec un parti politique « à objectif unique » ?
Malgré le scepticisme on participa aux élections du début de l’année 2003 et malgré le
fait que le budget pour faire campagne et les effectifs mobilisés furent très restreints, on
obtint presque un siège. Et l’attention obtenue pour notre plaidoirie fut énorme !
Cela renforçait notre volonté de continuer à construire notre organisation pour les
élections suivantes. On solidifia la construction de l’association et l’on commença à
recevoir des fonds. Une part importante vint de notre récolte parmi les personnes
connues du milieu artistique et culturel (écrivains, peintres, monde du spectacle,
vedettes de la télé), prêtes à s’inscrire sur la liste des candidats non-éligibles.
L’opportunité suivante vint en novembre 2006 et c’est la semaine prochaine que j’aurai le
plaisir de vous raconter cela !
Démarche 2 – 09-02-09
Cette semaine se poursuit la deuxième partie de l’histoire de la conquête de deux sièges
au parlement néerlandais. Ceci, comme premier partie politique qui ne fait pas primer les
intérêts des humains dans sa façon de penser et d’agir.
Etant donné que nous savions qu’un “Parti pour les Animaux” ne serait pas pris au
sérieux aux yeux de nombreuses personnes (« ces gens qui voudraient sûrement tricoter
un pull pour chaque pigeon… »), nous nous sommes assurés du soutien d’une longue
liste de personnes éminentes à promouvoir le parti. Ils étaient prêts à se mettre sur la
liste électorale sans pouvoir être élus, mais pour montrer que l’intelligentsia trouvait que
ce serait utile si notre parti était représenté au parlement.
Des écrivains connus comme Maarten ’t Hart, Maarten Biesheuvel, Harry Mulisch, Mensje
van Keulen et Jan Wolkers ont soutenu le Parti pour les Animaux, en plus de cabaretiers,
scientifiques, chanteurs, personnalités de télévision et copywriters connus.
Pour tout le monde cela devait être clair que le Parti pour les Animaux n’était pas un parti
à sujet unique pour des ignorants, mais un parti qui avait de l’importance selon les
grands penseurs.
La moitié de notre liste électorale se constituait ainsi de Néerlandais connus.
Ensuite nous nous sommes adressés à des défenseurs d’animaux, des végétariens et des
écologistes fortunés en demandant de contribuer à notre campagne électorale. Les fonds
ont suivi et en particulier des contributions substantielles venant de la part du fabricant
des moustiquaires Nicolaas G. Pierson qui habite en Thaïlande, de l’entrepreneur
d’internet Jan Peter Cruiming et d’autres bienfaiteurs qui préfèrent rester anonymes.
A l’aide de ces fonds nous avons pu réaliser une campagne sérieuse avec des annonces
dans les journaux nationaux, des publicités à la radio avec des Néerlandais connus (qui y
ont contribué bénévolement) et des affiches dans les abris de bus et dans les gares.
Nous avions même le plus grand panneau publicitaire politique de l’histoire néerlandaise,
une banderole de 120m² le long de l’autoroute la plus fréquentée des Pays-Bas.
Cela coutait chère, mais elle se faisait remarquer grâce à sa taille gigantesque. Dans les
différents sondages nous avions 1 à 2 sièges et les autres partis politiques commençaient
à être nerveux du fait que tant d’électeurs étaient apparemment prêts à mettre
temporairement leurs intérêts personnels à court terme de côté pour donner la priorité
aux intérêts des animaux, la nature et l’environnement.
La réaction des partis établis était de prêter beaucoup plus d’attention au bien-être
animal et, lors de leurs campagnes, de promettre ciel et terre pour les animaux. Bien sûr
les électeurs n’ont pas pris ces promesses trop au sérieux, mais nous étions très contents
que notre succès permette de mettre en avant le thème des droits pour les animaux
aussi chez les autres partis.
Ceci sera également le défi pour ceux qui voudraient créer un parti pour les animaux
dans son pays.
Aux Pays-Bas 70.000 votes sont déjà suffisants pour obtenir un siège, mais dans d’autres
pays où il faudrait plus de votes, la participation d’un parti pour les animaux attirera
beaucoup d’attention et fera réfléchir les autres partis.
En conclusion, même si l’obtention d’un siège n’est pas réalisable, la participation aux
élections peut valoir le coup. Dans beaucoup de pays, vous obtenez du temps d’émission
à la radio et à la télévision et vous pouvez secouer les partis politiques au pouvoir.
Un argument à mettre en avant est le fait qu’en tant que parti vous fait primer une
approche planétaire, différente de la politique à sujet unique de la majorité des partis
politiques, qui ne défendent que l’Homme et son argent, en négligeant les intérêts à long
terme des futures générations d’humains, d’animaux et de la conservation de notre
habitat.
Les autres partis ne soignent pas ce que nous avons de plus grande valeur (de l’air
propre, de l’eau propre, des sols propres, la biodiversité, la sécurité alimentaire et
commisération) et quel culot de ces partis qui disent qu’ils travaillent avec une vision
plus large !
Le soir du 22 novembre 2006 il y a une ambiance tendue mais ... dans la salle que nous
avons louée dans une association d’artistes à Amsterdam. Est-ce que les électeurs
auraient véritablement réagi avec tant d’enthousiasme au Parti pour les Animaux que
nous montraient les sondages ?
En effet! Nous avons obtenu presque 3 sièges et les études électorales indiquaient que
notre électorat venait de tous les horizons. De la gauche, mais aussi des libéraux sociaux
qui avaient l’habitude de voter à droite. Les droits des animaux représentaient en effet
l’intérêt majeur, ce qui faisait que les personnes venant de toutes les différentes
orientations politiques, philosophiques ou de passés différents se sont reconnues dans ce
thème qui englobe la défense des intérêts des plus faibles. Nous avons fait date, ce qui
est non seulement très réjouissant, mais donne aussi une lourde responsabilité.
Et nous savions ce que nous avions en perspective selon Ghandi, valable pour chaque
mouvement d’émancipation : d’abord ils t’ignorent, après ils te ridiculisent, puis ils te
combattent et enfin tu gagnes. Et dans chaque phase de développement suivante, nous
devrons traverser ces stades prédits par Ghandi. Et c’est exactement ainsi que cela s’est
passé. La semaine prochaine je vous en dirai volontiers plus !
A la prochaine…
Démarche 3 – 23-02-09
Nous continuons cette semaine les ‘cours’ sur la fondation d’un Parti pour les Animaux
dans votre pays.
Il faudrait se rendre compte que l’être humain, de nature, n’a pas tendance à changer et
aime encore moins être demandé à rendre compte de ses actes vis-à-vis d’autre êtres
vivants.
Ce n’est pas pour rien que jamais avant dans l’histoire un parti politique, qui ne donnait
pas la plus haute priorité aux intérêts des humains mais optait pour un approche
planétaire dans lequel les droits des plus faibles ont une place centrale, a su pénétrer
dans un parlement.
Bien sûr aux premiers abords une grande stupéfaction dominait quand nous nous
sommes imposés au parlement avec 2, presque 3 sièges. Les autres partis politiques se
précipitaient à mettre le plus possible de sujets concernant les animaux sur l’agenda, afin
d’essayer de nous couper l’herbe sous les pieds. Le ministre de l’agriculture a même
indiqué dans une interview que l’ordre pour ses fonctionnaires était : « coupez l’herbe
sous les pieds du Parti pour les Animaux ».
A part cela, il y a eu directement des petits embêtements. Les Démocrates Chrétiens, qui
devaient évacuer un couloir entier du bâtiment parlementaire pour nous laisser de la
place, leurs ‘ennemis’ naturels, laissaient volontairement des miettes de pain afin de
provoquer une invasion de souris. Quand ils ont appris que nous ne voulions pas la pose
de poison pour les souris dans notre couloir et dans nos bureaux, ils ont directement
informé le plus grand journal du matin sur une probable invasion de souris. Puisque nous
ne laissions pas trainer des restes de nourritures dans nos bureaux (apparemment nous
étions plus propres que les Démocrates Chrétiens) nous n’avons pas eu de problèmes
causés par des souris.
Au parlement les gens essayaient de ridiculiser notre mission, par exemple en chuchotant
« Marianne, Esther, les Morses sont aussi des animaux ! » quand le débat traitait les
sous-marins de la catégorie des ‘Morses’.
Les frustrations sur notre percée dans la politique étaient grandes, encore plus quand il
s’avérait que 80% du devis de l’agriculture parlait des droits des animaux et le bien être
animal, pour la première fois dans l’histoire. Et cela se répétait débat après débat, à
chaque fois.
Ensuite, les Démocrates Chrétiens essayaient d’être le plus gentils possible vis-à-vis de
nous, conforme à ce que les entraineurs de boxe apprennent a leur élèves : colle-toi
d’abord a ton adversaire s’il est trop fort pour toi, au moins ainsi il ne pourra pas frapper
fort !
Peu après les élections législatives, les élections pour les Provinces et le Senat ont suivi
et là également nous avons obtenu un très bon score. 9 élus dans 8 parlements
provinciaux et 1 élu au Senat. Le fait que nous n’avons pas eu 2 élus est dû a une erreur
de vote par un élu d’un autre parti (GroenLinks) lors des élections dans un parlement
régional, ce qui causait l’enlèvement de notre deuxième siège en faveur du Patri
Socialiste lors d’une division de sièges compliquée.
Quoi qu’il en soit, nous avons pu prouver que nous ne sommes pas des vedettes d’un
jour, ni une erreur ou une blague de la part de l’électorat.
BBC World mettait en gros titre: “Dutch raise animal rights to new level” (Les
Néerlandais mettent les droits des animaux a un plus haut niveau)
(http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/6198676.stm)
C’est absolument quelque chose dont nous pouvons être fiers, mais cela nous donnait
aussi une grande responsabilité. Nous ne pouvions pas nous permettre de renoncer à la
position obtenue, même si notre objectif ultime est de ne plus être nécessaire a l’avenir.
Démarche 4 – 02-03-09
Cette semaine je continue mon histoire sur la fondation du Parti pour les Animaux. Après
notre entrée au Parlement, de nombreux commentateurs ridiculisaient le fait qu’à présent
il y aurait des ‘chiens et des chats’ dans la Chambre. Ils nous reprochaient notre
‘supériorité morale’, et des collègues politiciens ne râtaient jamais l’occasion pour dire
que « celui qui ne fait aucun compromis, ferait mieux de renoncer à la politique ».
Le 6 janvier 2007, l’historienne Maartje Janse écrivait dans l’un des plus grands journaux
des Pays-Bas (Le Volkskrant) un article portant le titre : le « Parti des Animaux provoque
l’establishment de la politique ». Elle y compare la politique, telle que Le Parti pour les
Animaux la pratique (nommée le style expressif), aux organisations du dix-neuvième
siècle, comme elle les décrit dans ses recherches scientifiques et que l’on appelle ‘les
abolitionnistes’. Préoccupées de l’abolition de la vivisection, de l’esclavagisme ou des
abus d’alcool, ou revendiquant les droits de la femme, ces organisations se manifestaient
de façon politique, contrairement aux autres mouvements plutôt philantropiques. Les
trois formes importantes pour convaincre le public à se révolter furent l’approche
scientifique, l’appel à la moralité et à la conscience, et la suscitation à la pitié et à
l’indignation par des histoires effroyables. A chaque fois l’intérêt principal devait
l’emporter sur les différences dans d’autres domaines.
‘L’histoire nous apprend que le style expressif du Parti pour les Animaux a sa raison
d’être, et il pourra s’ assurer d’un grand soutien’, disait Maartje Janse. Il y a des gens qui
trouvent que le Parti pour les Animaux pourrait se disqualifier en tant que joueur sérieux
sur le terrain politique, les adhérents se présentant eux- mêmes avec une supériorité
morale en exposant des images simplistes de la politique et du monde – le bien contre le
mal – . ‘La présentation d’une (bonne) politique, utilisée implicitement par ces esprits
critiques, se borne à ce que le socioloque Frank Parkin appelle « la politique
instrumentale » : le jeu de la négociation menant à des compromis et à de nouvelles
législations. La politique « expressive », consistant à exprimer sa révolte personnelle, se
voit rejetée. Mais après la révolte de Pim Fortuyn il y a une chose que la politique
d’aujourd’hui s’est bien mis dans la tête : c’est que les caractéristiques de la politique
instrumentale des gouvernements libéraux et socio-démocrates ne font qu’éloigner le
citoyen de la politique, alors que dans le domaine de la politique le citoyen doit avoir son
espace pour s’exprimer (la politique citoyenne).’
Elle poursuit : ‘Marianne Thieme, affirmant que son parti serait le successeur du
mouvement luttant contre l’esclavagisme et pour les droits de la femme, prononce là une
affirmation politique, suggérant le succès futur et la raison morale du Parti pour les
Animaux. Il est vrai que mes recherches récentes sur les mouvements néerlandais
voulant l’abolition de l’esclavagisme et de l’abus d’alcool entre autres, démontrent en
effet des parallèlles historiques avec l’histoire du Parti pour les Animaux. A partir de 1840
des citoyens inquièts s’organisent dans différents mouvements à thème unique pour
demander du soutien à leurs revendications dans le but de mettre fin aux souffrances des
esclaves, des enfants de parents alcooliques et des Javanais. Toutes les tentatives des
« abolitionnistes » furent dès le début ridiculisées. Celui qui refusait l’alcool par principe,
afin de se prononcer contre le grand problème social de l’abus d’alcool, se voyait
ridiculisé et risquait de perdre son statut social.’
La semaine prochaine vous pourrez lire la deuxième partie de l’analyse de Maartje Janse.
A bientôt !
Démarche 5 – 09-03-09
Aujourd’hui je vous présente la suite de l’analyse de Maartje Janse. Vous pouvez trouver
la première partie dans le Worldlog de la semaine dernière. J’ai également intégré
l’histoire dans mon nouveau livre « La raison des animaux, le bonheur des humains »,
paru le 8 mars dernier. Voici une impression de la présentation du livre.
Les abolitionnistes du 19ème siècle essayaient d’obtenir une réputation respectable en se
liant à des Néerlandais connus. Ils demandaient à des pasteurs poètes, philanthropes,
professeurs, juristes et parlementaires de mettre leurs noms dans la liste des membres.
A côté de cela, ils répandaient des histoires effroyables sur la souffrance des victimes,
avec pour but de choquer les gens et les inciter à prendre une position politique.
Les histoires sur les tortures, les exécutions et abus incestueux des esclaves, sur des
filles d’ivrognes qui finissaient dans la prostitution et se suicidaient, sur les Javanais
malades et souffrant de faim, ont toutes profondément influencé l’opinion publique. Des
romans comme Uncle Tom’s Cabin d’Harriet Beecher Stowe et Max Havelaar de Multatuli
ont joué un rôle crucial dans la création de lois mettant fin à l’esclavage (1862) et au
système d’exploitation des Javanais (1869 et 1870). On pourra difficilement en tirer
d’autre conclusion que celle selon laquelle Thieme travaille selon cette même formule qui
a fait ses preuves au 19ème siècle. La liste des candidats du Parti pour les Animaux est
constituée pour moitié de Néerlandais connus.
Le soutien de l’avant-garde intellectuelle a montré que le parti « n’est pas un parti pour
des ignorants », a déclaré Thieme avec enthousiasme lors d’une première réaction aux
résultats électoraux. Le Parti pour les Animaux inondait les émissions politiques de la
télévision publique d’images choquantes d’animaux dans l’élevage industriel, qui
n’appelaient apparemment pas plus de commentaires que ceux de Kees van Kooten qui
assurait les spectateurs, tout en faisant des rimes, que ces animaux devaient souffrir
malgré le fait qu’ils étaient tous innocents. De même, en ce qui concerne la prise de
position vis-à-vis de la politique établie, le parti ressemble à ces prédécesseurs du 19ème
siècle : le parti veut rester un parti d’actions, qui voudrait absolument mettre le sujet du
bien-être des animaux à l’ordre du jour du parlement.
Le Parti pour les Animaux ne commence pas par des négociations politiques, au
contraire, il choisit d’abord de prendre une position radicale contre la souffrance des
animaux pour le bénéfice ou le divertissement des humains. Ceci ne le disqualifie pas en
tant qu’acteur dans l’arène politique.’ (…) ‘Le parti se focalise tout simplement sur une
autre phase du processus de prise de décision politique : mettre le sujet à l’ordre du jour
et amener à une prise de conscience avant de passer à la phase des négociations et de
compromis. Ce qui fait du Parti pour les Animaux un parti remarquable, c’est qu’il
introduit cette phase au niveau du parlement, alors qu’en général ce travail se passe en
dehors, par l’action de groupes de pression ou de lobbies. Cependant, aucune règle ne
précise que les élus doivent tout de suite commencer à négocier avec d’autres partis
politiques.
Celui qui renvoie aux règles « du jeu politique », oublie souvent que le caractère de la
politique est en changement constant. Les personnes qui, en public, expriment leur
indignation quant à la souffrance des animaux dans une société civilisée, se présentent
comme l’avant-garde morale et parent la moquerie avec l’argument de la supériorité
morale, défient l’establishment de la politique. Celui qui affirme que ce n’est pas « de la
vraie politique », car on ne peut parler de vraie politique que lorsque l’on négocie, donne
une image trop absolue de la politique contemporaine. »
La semaine prochaine, je vous en dirai plus sur la façon dont nous déterminons l’agenda
parlementaire dans le domaine des droits pour les animaux et le bien-être des animaux.
Démarche 6 – 23-03-09
Formidable de s’apercevoir que notre message sur la politique expressive pour les droits
des animaux trouve autant d’écho, également dans d’autres pays. La semaine dernière il
y avait une interview dans The Bihar Times avec une politicienne mondialement connue,
activiste écologiste et pour les droits des animaux, Maneka Gandhi.
Dans l’interview l’ex- ministre indienne rêve à haute voix de la possibilité de pouvoir
représenter un parti pour les animaux au parlement. Elle dit par exemple :
“Animal welfare needs to become part of our political agenda. This is not such a distant
dream. Environmental protection has already become a huge political issue. Obama’s
opposition to oil drilling in the ocean won him the crucial environmental vote. Since his
film, ‘An Inconvenient Truth’, Al Gore carries more political clout than when he was Vice
President. All European countries have Green parties. Holland has an Animal Party. The
Dutch 'Party for Animals' leader Marianne Thieme, 34, is a jurist who until recently was
president of an animal protection agency. Her growing frustration over the lethargic
attitude of established parties to animal issues provided the motivation to secure animals
a voice in politics. Well known Dutch authors and opinion leaders have joined the party
and a growing number of Dutch people are questioning why selfish economic interests
should prevail over ethical considerations when it comes to animal and environmental
protection. In its first election, the party has already won 2 parliamentary seats out of
150 (the Indian equivalent would be 12 seats, which is larger than most parties in
Parliament today. The party’s priority is to end all animal suffering. It wants a
constitutional amendment, guaranteeing animals the right to freedom from pain, fear and
stress caused by humans. India may not yet have a party for animals but there are
plenty of reasons why animal welfare should be on every election manifesto. “
Maneke Gandhi
Vous pouvez lire l’interview complete ici:
http://www.bihartimes.com/Maneka/politicalagenda.html
L’agenda politique pour lequel plaide Maneka Gandhi, c’est cet agenda que nous
essayons de déterminer sans cesse au parlement néerlandais. Le Chrétien- Démocrat
Atsma, qui nous critique le plus, soupire presque toutes les semaines que « ces temps-ci
il s’agît presque tous les jours des animaux au parlement ». Et le Social-Démocrat Harm
Evert Waalkens dit régulièrement : « vous déterminez peut-être l’ordre du jour, mais
nous déterminons les résultats ». Ceci montre beaucoup de malaise et chagrin de la
politique en place qui mène un combat d’arrière-garde vis-à-vis de la nouvelle politique
avec une vision planétaire.
Nous réussissons à démontrer dans chaque débat que les parties politiques en place sont
en fait des parties avec un thème unique, qui n’ont de l’attention que pour les humains
de l’occident et leur argent. L’attention disproportionnée pour la crise financière,
dissimule le fait que cette crise est la plus petite crise concevable : celle de notre porte-
monnaie. On peut s’attendre à des crises qui nous toucheront dans notre vie de façon
beaucoup plus directe : la crise climatique, la crise alimentaire, la crise de l’eau douce, la
crise de la biodiversité, la crise des matières premières (la fin des phosphates inclus), la
crise des maladies des animaux et la crise morale qui rend les humains des êtres
absolument insensés. Je crois qu’il y a de la vérité dans le dicton « une guerre n’est pas
éloignée plus que 3 repas chauds sautés ». Selon l’ONU, en 2017 70% de la population
mondiale n’aura pas assez d’eau potable à sa disposition et le Conseil Scientifique
Britannique prévoit une grande crise alimentaire et d’eau potable en 2030.
Pour ces raisons, c’est une cruelle nécessité que dans tous les pays il y aura des partis
politiques qui demandent de l’attention pour ces problématiques et qui expliquent qu’une
autre façon de vivre est littéralement d’une importance vitale. Même s’il y a un seuil
minimum de votes pour obtenir des sièges au parlement, un parti pour les animaux peut
être très utile en donnant des signaux incitatifs pendant la campagne électorale.
Justement, là où le public est habitué à ce que les partis politiques mettent leur propre
espèce humaine central dans leurs pensées et leurs actes, c’est un choque si un parti
pour les animaux participent dans les élections. C’est un nom qui cause de l’émotion –
alors de l’indignation, de l’espoir, de la colère, de la joie ou de l’énervement – et cette
émotion assure du mouvement, et sans mouvement pas de changement.
Démarche 7 – 30-03-09
Un parti pour les animaux qui débute rencontrera forcément des obstacles. L’un des
obstacles à parer sans cesse est de recevoir le reproche de ne pas se distancier
suffisamment des violences pratiquées par les militants défenseurs d’animaux. Non pas
pour le fait que cela serait le cas, mais on s’attend à ce que vous vous en distanciez pour
une autre raison. C’est que les militants sont aujourd’hui un nouveau groupe de
suspects, considérés comme des subversifs, des lutteurs contre le pouvoir ou des
renverseurs de la société civilisée. La semaine dernière notre sénateur Niko Koffeman a
écrit un article d’opinion sur ce sujet dans un quotidien néerlandais, le TROUW, et
j’aimerais bien le vous faire parvenir:
« Dans sa façon de traiter les animaux, l’humain applique des méthodes extrêmes. Il met
le corps de l’animal en toute conscience à la disposition de la science, il utilise l’animal
comme cible vivante, il tue des millions de poussins (d’une journée) pour la simple raison
qu’ils sont de sexe masculin, il gave des oies pour leur faire gonfler le foie jusqu’à dix fois
la taille normale, il torture des taureaux pour s’amuser, etc. Les Pays-Bas, ayant la plus
grosse densité de bétail au monde, n’ont pas les mains propres. Il n’est pas possible de
le voir dans nos prés, et pourtant il faut savoir que de notre élevage industriel, plus de
500 millions d’animaux souffrent et meurent chaque année.
De plus en plus de gens ne peuvent plus accepter cela. Ils se rendent compte que la vie
de l’animal a autant de valeur que celle de l’humain. Les Pays-Bas connaissent plus de 4
millions de protecteurs organisés dans des mouvements d’animaux, de nature et
d’environnement, et c’est le premier pays au monde ayant un parti pour les animaux
avec déjà 20 représentants et délégués.
Mais les Pays-Bas connaissent en même temps un parlement qui ne fait rien contre la
disparition de l’anguille, avec un sang froid, à cause des intérêts à court terme des
pécheurs et des mangeurs de sandwiches à l’anguille. Cela crée donc des frictions. Et des
reproches d’extrémisme. Le mot ‘extrémisme’ se voit toujours intimement lié aux idées
de celui qui l’emploie. Pour certains c’est de l’extrémisme que de fonder un parti politique
dont le sujet principal n’est pas l’humain, mais l’animal, la nature et l’environnement.
Pour d’autres une forme d’extrémisme consiste à autoriser l’utilisation d’une telle
quantité d’antibiotiques par les agriculteurs, que la santé public est en danger suite à des
contagions en masse de la bactérie MRSA chez l’homme et l’animal. Ou bien autoriser à
l’industrie de la viande de vendre des produits contaminés par la salmonelle et par la
bactérie campylobacter qui sont la cause du décès de centaines de personnes et qui
rendent malades chaque année des centaines de milliers d’autres personnes. Ou bien,
suite à l’avertissement de l’OMS d’une pandémie H5N1 prévoyant des millions de
victimes, de ne préparer le monde qu’avec un scénario de ‘se dire bonjour avec le coude’
afin d’éviter une éventuelle contamination. Nous savons par le Bureau de projets pour
l’Espace vital que les frais pour une maîtrise du climat, indispensable et incontournable,
pourraient baisser de 50 à 70% en appliquant une politique sérieuse afin de réduire la
consommation de viande, mais le gouvernement continue sa politique disant ‘après nous
le déluge’.
Et c’est cela qui incite une infime partie de ces 4 millions de défenseurs d’animaux, de
nature et de l’environnement à entraver la loi. Infime partie, car lorsqu’on lit les rapports
des Services de Renseignements néerlandais à ce sujet, il faut admettre qu’il ne s’agit ici,
parmi ceux qui défendent l’animal, la nature et l’environnement, que tout au plus d’un
pourcentage de 0,025 pour mille. Certes, il faut condamner leurs infractions, mais le
cadre judiciaire actuel offre à l’État suffisamment d’outils pour y remédier. Ce
phénomène n’a rien à voir avec le terrorisme, et l’agrandissement que l’on y prête est
largement exagéré et hors proportions, même pour ceux qui réfutent toute forme de
violence, comme le fait le Parti pour les Animaux.
D’après Tertullianus (librement interprété) le sang des animaux chassés, des animaux de
laboratoire et des animaux de l’industrie serait la raison de la lutte de ces militants.
Les gens qui luttent pour la défense des animaux ne sont pas des criminels. Et l’on ne
devraient pas non plus les criminaliser en les forçant à signer des contrats se déclarant
fidèles à la loi. Ils ne devraient pas non plus être sans arrêt harcelés par des questions
comme ‘mais qu’est-ce qu’ils en pensent, eux, de ce radicalisme des militants défenseurs
d’animaux ?’.
Tout comme les représentants du parti Libéral ne sont pas soumis à signer un contrat
comme quoi ils se distancieront du comportement des rapaces dans les banques et dans
les compagnies d’assurance, il doit être aussi évident de ne pas se méfier des défenseurs
d’animaux pour leur compassion pour l’animal.
Une des tâches de l’État est de rechercher des suspects de crimes et de les soumettre à
la justice, non pas celle d’exprimer des soupçons contre qui que ce soit. »
Niko Koffeman, membre du Sénat pour le Parti pour les Animaux aux Pays-Bas.
Démarche 8 – 20-04-09
La semaine dernière j´ai reçu des e-mails provenant de différentes régions du monde,
dont les expéditeurs sont inspirés par notre Wordlog et impatients de fonder un parti
pour les animaux dans leur pays.
Un certain nombre d’entre eux mentionne le fait que le système électorale de leur pays
n’est pas fait pour donner lieu à un parti pour les animaux, la barre étant trop élevée, ou
parce que la conscience sociale par rapport aux droits des animaux y est tout autre que
celle aux Pays-Bas.
Pour cela, je voudrais vous donner quelques consignes vous permettant d’avancer, afin
de les mettre en pratique et cela dès cette semaine.
Commencez par vous rendre compte que rien que la création d’un parti pour les animaux
fera réfléchir déjà beaucoup de monde, dû à l’habitude de ne jamais voir un parti
politique défendre une autre espèce que la race humaine.
Ce qu’il vous faut en tout cas c’est un groupe d’âme-sœurs soudées, ayant les mêmes
idées sur le bien-être des animaux et sur le droit de l’animal.
Un bon conseil est d’organiser des dîners avec des potlucks
(http://en.wikipedia.org/wiki/Potluck). Vous essayez d’organiser des rencontres avec
ceux qui souhaitent défendre les animaux, la nature et l’environnement, tous désireux
d’en discuter pendant un repas organisé. Vous pourrez le faire suivant le modèle potluck,
qui prescrit à tous les invités de préparer d’avance un repas végétarien chez eux qui sera
ensuite partagé avec les autres invités. Cela peut être très inspirant ! Ou bien, selon le
modèle au bénéfice de nouvelles initiatives pour le parti, pour lequel quelques personnes
préparent un repas et invitent d’autres personnes à venir le consommer, contre une
certaine somme d’argent qui sera versée au parti. Un bon modèle pour organiser ce
genre de réunions se trouve ici: http://www.meetup.com/
Pendant la réunion vous pouvez organiser différentes activités. Vous pouvez par exemple
mener un débat sur la situation politique actuelle vis-à-vis les droits des animaux, ou
aller voir tous ensemble le film « Meat the Truth » (à commander chez amazon.com) et
ensuite en discuter.
Vous verrez assez tôt dans ce genre de soirées que la reconnaissance naîtra dans l’esprit
d’un certain nombre de personnes, ainsi que l’envie de se mettre à la tâche pour fonder
un parti.
Soyez vigilant à ne pas penser dans des termes d’impossibilité ! Souvent on vous
imposera des exigences embarrassantes, telles que la nécessité de fournir un grand
nombre de déclarations de soutien ou de grandes sommes de cautions. Mais quant à mon
expérience à moi, j’ai vu que ces barrières sont franchissables à partir du moment que
vous croyiez fermement à la nécessité de votre initiative. Avoir des idées larges, cela
peut mener à de grands résultats. Et il y a Internet, qui est un moyen puissant,
permettant d’atteindre et de mobiliser beaucoup de monde dans votre entourage
(http://www.makeanimaltestinghistory.org/the-march.php?lang=nl&ref). Je vous avais
déjà raconté que nous avions commencé en 2002 avec seulement 3 personnes et que
nous sommes devenus une organisation avec plus de 9.000 membres. Le 17 mai
prochain nous allons montrer Meat the Truth pendant le Veggie Pride Parade
(http://www.veggieprideparade.org/) à New York et pendant une conférence de
durabilité des Nations Unies.
Réfléchissez cette semaine sur les possibilités dans votre pays, par exemple comment
peut-on suivre l’exemple néerlandais, ou même l’améliorer. J’ai hâte de voir vos
réactions et je vous souhaite bonne chance !
Démarche 9 – 04-05-09
La semaine dernière les néerlandais ont été choqués par l’attentat
(http://edition.cnn.com/2009/WORLD/europe/04/30/netherlands.queen.car/index.html)
visant la Famille Royale le 30 avril dernier, journée nationale de la fête de la Reine. La
journée avait commencé traditionnellement par le défilé de la famille Royale faisant le
tour de la ville en bus. Le convoi venait de traverser un grand carrefour, lorsqu’un
homme, agent de sécurité récemment licencié et ne pouvant plus régler son loyer, a
foncé avec sa voiture à grande vitesse sur la foule, écrasant et entraînant plusieurs
personnes qui attendaient derrière les barrières le passage de la Reine. Il a essayé
ensuite de heurter le bus de la Famille Royale, mais ne l’a pas atteint. Au total il a touché
27 spectateurs, dont 6 sont décédés depuis.
C’est un drame affreux, qui évoque de vives réactions. Après un évènement pareil, on
remarque tout de suite la tension accumulée dans notre société, exprimée
automatiquement par la population après des évènements comme ceux-ci.
La première question que les gens se posent est ‘quelle était la couleur de peau de
l’auteur ?’
Serait-il probablement un musulman, cachant des actes terroristes en exécutant son acte
? Mais aussitôt que l’on ait constaté que l’auteur était blanc, les forums du web se sont
mis à spéculer que l’auteur serait un militant de la lutte pour les animaux. Puisque la
Reine, ne porte-t-elle pas de fourrures, n’approuve-t-elle pas les parties de chasse dans
les Forêts Royales, et ne fut-elle pas rayée de sa fonction de protectrice pour
l´association de la protection des animaux aux Pays-Bas ?
Lors de grands incidents traumatisants on se met tout de suite à rechercher le profil du
criminel, risquant de stigmatiser directement tout un ensemble de personnes visées.
Ce phénomène peut être dangereux mais il est en même temps très instructif. Il rejoint
aussi parfaitement les idées préconçues. Le FBI par exemple diabolise les musulmans et
les protecteurs d’animaux comme étant les plus grands dangers pour l’État de droit
démocratique. Et lorsque le citoyen se voit affronté à un incident qui dépasse son
imagination, on voit que ses pensées vont en premier dans la direction de deux groupes
précis.
Dans ce cas-ci, l’auteur du crime s’est avéré être un ancien vigile au chômage, et à ce
qu’il paraît n’était lié à aucun mouvement de la société , ni sur le plan idéologique,
religieux, politique ou social. On suggère qu’il s’agirait d’un homme divorcé, suspendu du
droit de voir ses enfants (comme en Argentine on parlait de ‘mères folles’, ici on pourrait
l’appeler ‘un père fou’) ; toutefois ces informations n’ont pas été confirmées, mais ne
mènent pas pour autant à une stigmatisation d’autres hommes se trouvant dans une
situation comparable.
De plus, l’opinion publique n’a pas ‘soupçonné’ les agents de sécurité en tant que groupe.
Cela n’aurait certainement pas été le cas si l’auteur du crime avait été un musulman ou
un militant. On aurait accusé le groupe auquel il appartenait et cela aurait causé des
dégâts irréversibles sur l’image de ce groupe.
Dans ce cadre il est donc prudent pour un parti politique débutant de bien peser les liens
que l’on crée. Il est primordial de bien délimiter les choix à faire dans la voie
démocratique parlementaire afin de pouvoir élaborer les changements sur le plan du
droit de l’animal.
Dans un parti politique pour les animaux, les transgresseurs de la loi ne doivent pas avoir
leur place, car c’est justement ce parti qui choisit le respect de la législation ou le
changement de celle-ci par voie légale.
D’après moi, la seule possibilité de s’en écarter est la désobéissance civile, c’est à dire
enfreindre la loi, mais visiblement, afin de démontrer ainsi que la loi n’est pas bonne. Il
ne faut surtout jamais agir sournoisement, il faut toujours bien montrer la personne qui
transgresse la loi, montrer le but de cette démarche, et en accepter les conséquences,
comme par exemple subir un contrôle judiciaire sur l’infraction faite.
Un exemple de désobéissance civile est de cacher des animaux condamnés à être
éliminés selon l’État pour combattre une maladie.
La sœur néerlandaise mère Maria l’avait fait lors de la peste aviaire, elle ne s’en est
jamais cachée, elle a même dû s’en expliquer devant le juge. Son acte avait un but
précis : mettre en évidence le fait que le législateur préfère sacrifier des animaux en
parfaite santé en les mettant sur l’autel de l’économie. Cette manière fut bien plus
dévastatrice que la peste aviaire en elle- même.
La prochaine fois je vous raconterai davantage sur la création de liens avec divers partis
politiques et associations militantes. Car ces choix peuvent être décisifs pour le succès de
votre nouveau parti !
Démarche 10 – 11-05-09
Cette semaine je vous raconterai un peu plus sur les alliances potentielles à lier au début
de la fondation d’un nouveau parti pour les animaux.
Cette semaine nous avons accueilli des représentants du parti espagnol pour les animaux
(http://www.pacma.es/) qui vont essayer de rassembler suffisamment de signatures
pour participer aux élections européennes. Ils ont besoin de 50 signatures de membres
de conseils municipaux d’autres partis ou de 150.000 signatures de citoyens.
Tout montre que les partis politiques établis mettent le maximum de barrières de sorte
que les nouveaux partis n’ont aucune chance de pénétrer au parlement.
Ce qui faut garder en tête, c’est au moment de la fondation d’un nouveau parti politique,
quasiment tous les électeurs, candidats, membres du bureau etc. qu’on vise, sont déjà
membre d’un autre parti politique. Même s’ils sont déçus par leur propre parti concernant
les droits pour les animaux, ils le sentent souvent comme une trahison d’œuvrer pour la
création d’un nouveau parti politique auquel le succès n’est nullement garanti d’avance.
Nous avons vécu la même chose. Niko Koffeman, l’inventeur du parti, travaillait comme
responsable de campagne pour le Parti Socialiste (SP) aux Pays-Bas et nous aidait dans
son temps libre, mais cela lui coûtait quand même de quitter le SP (une fois que nous
avions gagné des sièges parlementaires).
Dans les pays où il y a des seuils électoraux, les gens hésiteront encore plus puisque le
nouveau parti pourrait entraîner l’effet non souhaité que le parti vert déjà présent
n’atteint plus le seuil électoral à cause de la participation du nouveau parti.
La pire conséquence pourrait même être que le parti vert déjà présent, ni le nouveau
parti pour les animaux n’atteignent le seuil électoral, auquel cas les gens argumenteront
que les animaux seront encore plus désavantagés que sans participation d’un parti pour
les animaux. C’est l’argument que le fractionnement empêcherait le succès.
Egalement les organisations pour la protection des animaux, qui ont déjà établi des
contacts avec les partis politiques existants, réagiront avec hésitation devant de tels
changements, entre autre à cause de la raison ci-dessus.
Ils pourraient considérer le nouveau parti pour les animaux comme un concurrent sur
leur terrain de travail, parce qu’on fait appel à des fonds parmi les mêmes protecteurs
d’animaux et aussi à cause du partage obligé de publicité.
La fonction de pression (non seulement pour les partis politiques existants, mais aussi
pour les Organisations Non Gouvernementales) ne sera pas non plus appréciée par tout
le monde.
C’est pour cette raison qu’il ne faut pas trop compter sur les alliances aux premiers
abords. Le démarrage du nouveau parti devra vraiment venir d’un petit groupe solide de
personnes qui sont prêtes à aller en contre-courant. Sans le soutien et parfois même
avec l’opposition des organisations pour les bien être des animaux existantes et de partis
politiques avec lesquels on sent un certaine affinité d’esprit.
Il faut savoir qu’on est comme un ‘lièvre’ dans un marathon, comme Noah Bor dans le
marathon d’Athènes en 2001. Il a commencé le marathon comme un ‘lièvre’
(l’entraîneur), mais il a fini en vainqueur !
Démarche 11 – 25-05-09
Mais cette semaine je voudrais reprendre mon discours à propos de la création d’un parti
politique dans votre pays.
Dans les nombreux e- mails que je reçois les gens me disent que dans leur pays, la
conscience par rapport à l’animal et le besoin de manger plus de végétaux n’a pas encore
vraiment trouvé sa place. Mais cette manière de penser peut se changer. J’avais déjà
proposé de montrer Meat the Truth avec sous-titrage de la langue de votre pays, et
certains de ces pays s’y sont mis.
Une autre façon de rassembler des personnes avec les mêmes idées, c’est la réalisation
d‘un « viral movie », une ‘vidéo virale’. Par ce moyen formidable qui est internet, nous
arrivons rapidement à atteindre un grand nombre de personnes où des messages
peuvent être apportés par l’emploi de ces petites vidéos virales. Ce sont de petits court-
métrages drôles ou informatifs que les gens se renvoient, permettant ainsi de les diffuser
sur le web comme une tâche d’huile.
Un bon exemple de cela, ce sont les vidéos virales du Parti Socialiste néerlandais, mis au
point par notre sénateur Niko Koffeman à l’époque où il fut encore actif en tant que
stratège pour la campagne électorale de ce parti, le SP. Il a fait des court-métrages où le
nom de celui qui les reçoit figure par exemple sur une lettre, sur un écran d’un téléphone
portable ou même sur un grand panneau publicitaire. Vous trouverez ci-dessous quelques
exemples de ces courts-métrages. Pour en voir l’action correcte, il vous faut remplir les
cases de votre nom et de votre adresse e-mail. Dans la case ‘jouw voornaam’ vous
mettez votre prénom, dans la case ‘jouw e-mail’ vous la remplissez avec votre adresse e-
mail, et dans la case ‘jouw 06-nummer’ vous mettez votre numéro de portable (cette
dernière option ne fonctionne plus malheureusement, mais à cette époque, lorsque l’on
regardait un court-métrage on recevait un SMS de celui qui y jouait le rôle principal!). Ce
qu’il faut mentionner, c’est que ces vidéos ne sont qu’en néerlandais.
Viral movie 1: http://www.stuurjanoppad.nl/
Viral movie 2: http://www.helpjanff.nl/
Viral movie 3: http://www.houjannietvoorjezelf.nl/
Le critère ‘drôle’ est le critère le plus important pour se renvoyer les court-métrages.
C’est pour cela que ceux cités ci-dessus ont obtenu facilement, en quinze jours, cinq cent
mille téléchargements. C’est un record dans le marketing politique.
Pour les prochaines élections européennes nous avons décidé de ne pas choisir le critère
‘drôle’, mais de faire une vidéo virale à base d’informations.
Cela mènera peut-être à moins de téléchargements, mais je pense que nous arriverons à
attirer beaucoup plus de personnes sensibilisées par la défense du monde de l’animal, de
la nature et de l’environnement.
Dans cette vidéo, fait avec le programme Power Point, nous expliquons quels seraient les
problèmes d’une Europe sans Démocratie et nous démentirons le préjugé prônant que le
Parti pour les Animaux ne s’occuperait exclusivement que des animaux. Nous sommes le
seul parti politique aux Pays-Bas ayant un programme électoral planétaire donc sans
frontières, visant la durabilité et la compassion. Si nous nous occupons d’un seul sujet,
c’est bien celui de notre planète terre.
Malheureusement les textes ne sont disponibles qu’en néerlandais, bien que notre parti
homologue en Espagne pense à se servir du même viral, si c’est possible avant le 7
juin…(c’est la date où l’on vote en Espagne pour les européennes).
La semaine prochaine je vous raconterai davantage sur le nettoyage des malentendus à
propos de ce que l’on appelle ‘la pensée des thèmes uniques’.
Passez une bonne semaine et ménagez les animaux !
Démarche 12 – 22-06-09
Cette semaine je vais vous donner encore quelques conseils pour fonder un parti pour les
animaux.
Il est tout d’abord indispensable de rentrer en contact avec des personnes partageant les
mêmes idées. Je vous avais déjà décrit comment on peut montrer aux gens l’intérêt de la
défense des animaux au niveau politique, à travers un réseau de repas végétariens et
des représentations du film Meat the Truth.
Ce message gagne du terrain surtout dans le sud de l’Europe, en particulier par la
création d’un parti pour les animaux au Portugal, mais en Espagne aussi le Parti pour les
Animaux se développe bien. La semaine dernière le film Meat the Truth était dans les
salles de cinéma à Madrid et la télévision nationale espagnole
(http://blogs.rtve.es/la2noticias/2009/6/9/los-pecados-la-carne#comments) y a
consacré beaucoup de temps. En Island aussi on prépare la présentation du film et on est
en train de se pencher également là-bas sur la fondation possible d’un parti pour les
animaux.
Quand on ne dispose que de peu de moyens mais que l’on veut tout de même rencontrer
des personnes partageant les mêmes idées, on peut avoir recours à des réseaux de sites
sociaux. Par exemple, en ouvrant dans sa propre langue un compteTwitter du Parti pour
les Animaux, avec lequel on peut tenir le monde au courant des dernières nouvelles à
propos des animaux en affichant des liens, on obtient très vite un ‘forum de diverses
informations’ concernant le bien-être et le droit de l’animal. Et cela vous permettra de
rencontrer un grand nombre de protecteurs d’animaux de votre pays ou de votre langue.
Il en va de même pour les comptes de Parti pour les Animaux figurant sur les sites de
votre langue comme hyves, facebook, myspace, linkedIn et orkut.
Le partage de vos idéologies et de vos projets tout en exprimant le désir d’une société
plus végétale, donc moins cruelle pour l’animal, pourrait vous être très utile.
La semaine dernière Paul McCartney et Yoko Ono ont fait un appel général pour instaurer
une journée sans viande par semaine (Meat Free Monday). J’ai copié cet appel pour le
faire passer aux restaurateurs néerlandais afin de suivre cet exemple aux Pays-Bas. Je
leur ai offert dans ce cadre un exemplaire gratuit de Meat the Truth
(www.meatthetruth.nl) .
Au fait, 70 % des restaurants néerlandais sont fermés le lundi ce qui les rend
« Meatfree » (sans viande) de toute façon ce jour-là ;-)
J’ai vu récemment un vidéo pas trop mal sur YouTube, ‘sorry earth’
(http://www.youtube.com/watch?v=dPfEHj4j4P0), que j’aimerais bien partager avec
vous.
YouTube est également un moyen formidable pour informer les gens de tout le mal que
l’on fait aux animaux.
Et comme il ne faut surtout pas évoquer uniquement des sentiments cachés d’un mal-
être, mais qu’il faut également offrir un champ d’action, il faudrait voir si vous ne
pourriez pas mettre au point par exemple un site comme the petition site, pour que les
gens puissent agir en cliquant avec leur souris pour améliorer le sort de l’animal.
Tout comme votre fourchette, l’internet est une arme puissante pour la réalisation d’un
monde meilleur pour les animaux. Et ce qui est encore mieux, c’est que l’on puisse
aujourd’hui même commencer à utiliser cette arme pour faire aboutir le Parti pour les
Animaux, dans votre langue, de votre pays.
Démarche 13 – 28-08-09
La semaine dernière un professeur en Administration Publique s’inquiétait dans les
journaux de la démocratie aux Pays-Bas et utilisait « l’entrée en scène » du Parti pour les
Animaux comme exemple du mauvais état de la démocratie parlementaire. J’aimerais
partager ma réponse avec vous, car il y aura ce genre de reproches dans vos pays du
moment que vous montez un parti pour les animaux. Le professeur Roel in ‘t Veld
s’inquiète de la démocratie. Il utilisait des termes assez durs comme ‘la destruction
menaçante de notre démocratie’ et voit la preuve de sa raison dans la politique
personnalisée et le développement des partis politiques, dit-il, ‘one-issue’ (autour d’un
thème unique) comme le ‘Parti pour les Animaux’. L’argumentation du professeur In ‘t
Veld est typique pour l’imprévoyance de la politique établie et de ses scientifiques et
dirigeants. Jamais le professeur In ‘t Veld aurait-il l’idée d’appeler son propre parti
politique, les Social- Démocrates du Parti Travailliste (PvdA) un parti ‘one-issue’, puisqu’il
a qu’un thème dans son nom de parti. D’un parti comme le PvdA il n’est souvent pas
claire ce qu’ils trouvent de certains sujets, même pas si cela concerne les sujets liés au
travail. Ce n’est pas claire ce qu’ils pensent de l’âge de la retraite, la fiscalisation des
retraites, les économies à faire dans le domaine des soins médicaux. Et ce n’est pas clair
non plus en ce qui concerne l’achat des nouveaux chasseurs à réaction, l’affiliation de la
Géorgie à l’OTAN, le référendum, l’enquête parlementaire sur l’invasion en Iraq, le
transport en commun gratuit pour les lycéens, les nominations en double dans le
collègue juridique supérieur, la mission en Afghanistan. Bref, les électeurs ont peu de
repères quant à la façon à laquelle ils seront représentés par les partis politiques au
pouvoir. Et cela ne vaut pas seulement pour le Parti Travailliste, beaucoup de partis
traditionnelles ne se sentent apparemment pas liés à leurs promesses aux électeurs en
temps de campagnes électorales.
Professor Roel in ‘t Veld
Eloignement
La politique traditionnelle opère dans un spectre limité de différentes tintes de gris et
éloigne les électeurs. Justement ceci constitue la raison pour laquelle les partis aux
extrémités droits et gauches profitent du marché fluctuant des électeurs. Et ceci est aussi
la raison pour que les partis avec un point de vue totalement différent ont une chance de
réussir. Le Parti pour les Animaux est effectivement le premier parti dans l’histoire
mondiale qui ne se concentre pas sur les intérêts à court terme des humains. Mais cela
ne fait absolument pas de notre parti un parti ‘one-issue’.
Qui voit combien de temps et d’attention les partis traditionnelles paient aux occidentaux
et leur argent, a plus de raison de qualifier ces autres partis de parti ‘one-issue’.
Vision large
Où est la vision sur les liens entre la crise financière, alimentaire, de l’eau, de la
biodiversité, climatique et la crise morale qui ravage notre société ? Regardez
uniquement les montants qui ont été déployés afin de soutenir les banques et les
assurances. Comparez-les avec les montants qui sont disponibles pour une société
durable et la conclusion est claire. Nous continuons à gaspiller les valeurs les plus
importants que nous connaissons : de l’air pur, des sols sains, de l’eau propre, la
biodiversité et un climat stable.
Destruction
La démocratie n’est pas en danger à cause de ces soi-disant partis ‘one-issue’ ou la
politique personnalisée, mais à cause du fait que la politique ne limite pas la destruction
irréversible de notre habitat. L’être humain est la seule espèce vivante coupable d’un tel
comportement imprévoyant. Les caractéristiques qui distinguent les humains des
animaux – une intelligence plus élevée et la capacité de faire des choix éthiques moraux
– sont exploitées par les humains en sa propre défaveur. Avec toutes les conséquences
pour les humains, les animaux, la nature, l’environnement et la démocratie. Les
calamités que nous causons nous- mêmes, mènent à un écart infranchissable entre les
citoyens et les partis qui croyaient ou disaient défendre les intérêts de ces citoyens.
Dans l’assemblée d’athènes, l’Ecclesia, il était estimé important que pas seulement le
droit des plus fort valait, mais qu’également le droit du plus faible soit pris en compte. La
démocratie en l’an 2009 pourrait prendre exemple sur ce modèle. Le Parti pour les
Animaux fait ses choix basés sur les critères de la durabilité, de la commisération, la
liberté personnelle et la responsabilité personnelle et a développé, avec ces critères, un
comportement électorale très cohérent dans toutes les institutions démocratiques (La
Seconde Chambre, le Sénat, les Etats Provinciaux, et les waterschappen (institutions en
charge de la gestion de l’eau) dans lesquelles nous sommes représentés. Le Parti est le
seul, de plus, de faire un rapport annuel détaillé de plus de 900 pages.
Les experts en Administration Publique feraient mieux d’apporter des véritables solutions
pour la faille des partis politiques traditionnelles et l’éloignement en conséquence. Le
rejet de nouveaux développements démocratiques, comme des partis pour ceux qui sont
prêts à regarder plus loin que leurs propres intérêts à court terme, est peu créatif et
innovateur.

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Conseils pour créer un parti politique de défense des animaux

  • 1. Démarche 1 – 02-02-09 Je reçois des e-mails du monde entier avec la question : « comment est-ce que l’on peut fonder un parti pour les animaux ? ». Étant donné que seuls les Pays-Bas connaissent un Parti pour les Animaux qui soit arrivé jusqu’au Parlement National, cette question n’est pas tout à fait étonnante. Et c’est pour cette raison-là que dans les semaines qui vont suivre je vais raconter l’historique du Parti pour les Animaux aux Pays-Bas par rapport au système parlementaire néerlandais. Et ensuite je vais tenter d’éclairer progressivement les différents aspects à prendre en considération pour ceux qui veulent fondre un Parti pour les Animaux dans d’autres pays. Cela s’est déjà fait dans plusieurs pays et si vous souhaitez partager vos expériences avec d’autres nationalités, n’hésitez surtout pas à me les envoyer par e- mail ! La première fois que l’idée de fondre un Parti pour les Animaux fut lancée était en 1992, par Niko Koffeman. À l’époque il fut non seulement copywriter et conseilleur de campagne de différentes organisations pour la défense des animaux, mais aussi un stratège (spécialiste)de campagne pour le SP, un parti politique aux Pays-Bas. Parmi bien d’autres défenseurs d’animaux , lui aussi se sentait mis sur la touche par la politique en place avec juste un entretien annuel de lobbies, n’outrepassant pas les échanges de politesses en prenant la tasse de café avec le petit gâteau. Bien que beaucoup de gens jugeassent le projet de Koffeman assez fertile, il a fallu encore 10 ans avant que ce projet ne devienne réalité. C’est avec Lieke Keller (présidente de l’organisation anti-fourrure des Pays-Bas) et Ton Dekker (membre de l’administration de cette même organisation) que j’ai décidé qu’il était grand temps que la défense des intérêts des êtres vivants autre que les hommes ne devait plus être plaidés dans le sens du parlement, mais devait sortir depuis le parlement. L’une des conditions était de trouver 70.000 Néerlandais voulant mettre de côté leurs intérêts primaires d’humain pendant un bref instant afin d’attirer de l’attention envers les animaux, la nature et pour l’environnement. Et si ce nombre n’était pas atteint, il serait de toute manière évident qu’un certain nombre d’électeurs préféreraient prendre une autre directive que celle de la politique centralisée sur l’homme et que cela pourrait remporter une publicité considérable pour la bonne cause. Il fut assez remarquable qu’un grand nombre d’organisations s’occupant de la défense des animaux réagirent à cette époque avec une certaine réticence, ou même désapprouvèrent le projet. Leur sentiments furent dominés par la peur de l’échec. Quelles seraient les conséquences si aucun électeur ne portait sa voie sur le Parti pour les Animaux ? Quelles seraient les réactions des autres partis politques, est-ce que ceux- ci auraient encore l’envie de recevoir les groupes de lobby des organisations de la défense des animaux ? Est-ce qu’il était bien réaliste de vouloir prendre place au parlement avec un parti politique « à objectif unique » ?
  • 2. Malgré le scepticisme on participa aux élections du début de l’année 2003 et malgré le fait que le budget pour faire campagne et les effectifs mobilisés furent très restreints, on obtint presque un siège. Et l’attention obtenue pour notre plaidoirie fut énorme ! Cela renforçait notre volonté de continuer à construire notre organisation pour les élections suivantes. On solidifia la construction de l’association et l’on commença à recevoir des fonds. Une part importante vint de notre récolte parmi les personnes connues du milieu artistique et culturel (écrivains, peintres, monde du spectacle, vedettes de la télé), prêtes à s’inscrire sur la liste des candidats non-éligibles. L’opportunité suivante vint en novembre 2006 et c’est la semaine prochaine que j’aurai le plaisir de vous raconter cela !
  • 3. Démarche 2 – 09-02-09 Cette semaine se poursuit la deuxième partie de l’histoire de la conquête de deux sièges au parlement néerlandais. Ceci, comme premier partie politique qui ne fait pas primer les intérêts des humains dans sa façon de penser et d’agir. Etant donné que nous savions qu’un “Parti pour les Animaux” ne serait pas pris au sérieux aux yeux de nombreuses personnes (« ces gens qui voudraient sûrement tricoter un pull pour chaque pigeon… »), nous nous sommes assurés du soutien d’une longue liste de personnes éminentes à promouvoir le parti. Ils étaient prêts à se mettre sur la liste électorale sans pouvoir être élus, mais pour montrer que l’intelligentsia trouvait que ce serait utile si notre parti était représenté au parlement. Des écrivains connus comme Maarten ’t Hart, Maarten Biesheuvel, Harry Mulisch, Mensje van Keulen et Jan Wolkers ont soutenu le Parti pour les Animaux, en plus de cabaretiers, scientifiques, chanteurs, personnalités de télévision et copywriters connus. Pour tout le monde cela devait être clair que le Parti pour les Animaux n’était pas un parti à sujet unique pour des ignorants, mais un parti qui avait de l’importance selon les grands penseurs. La moitié de notre liste électorale se constituait ainsi de Néerlandais connus. Ensuite nous nous sommes adressés à des défenseurs d’animaux, des végétariens et des écologistes fortunés en demandant de contribuer à notre campagne électorale. Les fonds ont suivi et en particulier des contributions substantielles venant de la part du fabricant des moustiquaires Nicolaas G. Pierson qui habite en Thaïlande, de l’entrepreneur d’internet Jan Peter Cruiming et d’autres bienfaiteurs qui préfèrent rester anonymes. A l’aide de ces fonds nous avons pu réaliser une campagne sérieuse avec des annonces dans les journaux nationaux, des publicités à la radio avec des Néerlandais connus (qui y ont contribué bénévolement) et des affiches dans les abris de bus et dans les gares. Nous avions même le plus grand panneau publicitaire politique de l’histoire néerlandaise, une banderole de 120m² le long de l’autoroute la plus fréquentée des Pays-Bas. Cela coutait chère, mais elle se faisait remarquer grâce à sa taille gigantesque. Dans les différents sondages nous avions 1 à 2 sièges et les autres partis politiques commençaient à être nerveux du fait que tant d’électeurs étaient apparemment prêts à mettre temporairement leurs intérêts personnels à court terme de côté pour donner la priorité aux intérêts des animaux, la nature et l’environnement. La réaction des partis établis était de prêter beaucoup plus d’attention au bien-être animal et, lors de leurs campagnes, de promettre ciel et terre pour les animaux. Bien sûr les électeurs n’ont pas pris ces promesses trop au sérieux, mais nous étions très contents que notre succès permette de mettre en avant le thème des droits pour les animaux aussi chez les autres partis. Ceci sera également le défi pour ceux qui voudraient créer un parti pour les animaux dans son pays. Aux Pays-Bas 70.000 votes sont déjà suffisants pour obtenir un siège, mais dans d’autres pays où il faudrait plus de votes, la participation d’un parti pour les animaux attirera beaucoup d’attention et fera réfléchir les autres partis.
  • 4. En conclusion, même si l’obtention d’un siège n’est pas réalisable, la participation aux élections peut valoir le coup. Dans beaucoup de pays, vous obtenez du temps d’émission à la radio et à la télévision et vous pouvez secouer les partis politiques au pouvoir. Un argument à mettre en avant est le fait qu’en tant que parti vous fait primer une approche planétaire, différente de la politique à sujet unique de la majorité des partis politiques, qui ne défendent que l’Homme et son argent, en négligeant les intérêts à long terme des futures générations d’humains, d’animaux et de la conservation de notre habitat. Les autres partis ne soignent pas ce que nous avons de plus grande valeur (de l’air propre, de l’eau propre, des sols propres, la biodiversité, la sécurité alimentaire et commisération) et quel culot de ces partis qui disent qu’ils travaillent avec une vision plus large ! Le soir du 22 novembre 2006 il y a une ambiance tendue mais ... dans la salle que nous avons louée dans une association d’artistes à Amsterdam. Est-ce que les électeurs auraient véritablement réagi avec tant d’enthousiasme au Parti pour les Animaux que nous montraient les sondages ? En effet! Nous avons obtenu presque 3 sièges et les études électorales indiquaient que notre électorat venait de tous les horizons. De la gauche, mais aussi des libéraux sociaux qui avaient l’habitude de voter à droite. Les droits des animaux représentaient en effet l’intérêt majeur, ce qui faisait que les personnes venant de toutes les différentes orientations politiques, philosophiques ou de passés différents se sont reconnues dans ce thème qui englobe la défense des intérêts des plus faibles. Nous avons fait date, ce qui est non seulement très réjouissant, mais donne aussi une lourde responsabilité. Et nous savions ce que nous avions en perspective selon Ghandi, valable pour chaque mouvement d’émancipation : d’abord ils t’ignorent, après ils te ridiculisent, puis ils te combattent et enfin tu gagnes. Et dans chaque phase de développement suivante, nous devrons traverser ces stades prédits par Ghandi. Et c’est exactement ainsi que cela s’est passé. La semaine prochaine je vous en dirai volontiers plus ! A la prochaine…
  • 5. Démarche 3 – 23-02-09 Nous continuons cette semaine les ‘cours’ sur la fondation d’un Parti pour les Animaux dans votre pays. Il faudrait se rendre compte que l’être humain, de nature, n’a pas tendance à changer et aime encore moins être demandé à rendre compte de ses actes vis-à-vis d’autre êtres vivants. Ce n’est pas pour rien que jamais avant dans l’histoire un parti politique, qui ne donnait pas la plus haute priorité aux intérêts des humains mais optait pour un approche planétaire dans lequel les droits des plus faibles ont une place centrale, a su pénétrer dans un parlement. Bien sûr aux premiers abords une grande stupéfaction dominait quand nous nous sommes imposés au parlement avec 2, presque 3 sièges. Les autres partis politiques se précipitaient à mettre le plus possible de sujets concernant les animaux sur l’agenda, afin d’essayer de nous couper l’herbe sous les pieds. Le ministre de l’agriculture a même indiqué dans une interview que l’ordre pour ses fonctionnaires était : « coupez l’herbe sous les pieds du Parti pour les Animaux ». A part cela, il y a eu directement des petits embêtements. Les Démocrates Chrétiens, qui devaient évacuer un couloir entier du bâtiment parlementaire pour nous laisser de la place, leurs ‘ennemis’ naturels, laissaient volontairement des miettes de pain afin de provoquer une invasion de souris. Quand ils ont appris que nous ne voulions pas la pose de poison pour les souris dans notre couloir et dans nos bureaux, ils ont directement informé le plus grand journal du matin sur une probable invasion de souris. Puisque nous ne laissions pas trainer des restes de nourritures dans nos bureaux (apparemment nous étions plus propres que les Démocrates Chrétiens) nous n’avons pas eu de problèmes causés par des souris. Au parlement les gens essayaient de ridiculiser notre mission, par exemple en chuchotant « Marianne, Esther, les Morses sont aussi des animaux ! » quand le débat traitait les sous-marins de la catégorie des ‘Morses’. Les frustrations sur notre percée dans la politique étaient grandes, encore plus quand il s’avérait que 80% du devis de l’agriculture parlait des droits des animaux et le bien être animal, pour la première fois dans l’histoire. Et cela se répétait débat après débat, à chaque fois. Ensuite, les Démocrates Chrétiens essayaient d’être le plus gentils possible vis-à-vis de nous, conforme à ce que les entraineurs de boxe apprennent a leur élèves : colle-toi d’abord a ton adversaire s’il est trop fort pour toi, au moins ainsi il ne pourra pas frapper fort ! Peu après les élections législatives, les élections pour les Provinces et le Senat ont suivi et là également nous avons obtenu un très bon score. 9 élus dans 8 parlements provinciaux et 1 élu au Senat. Le fait que nous n’avons pas eu 2 élus est dû a une erreur de vote par un élu d’un autre parti (GroenLinks) lors des élections dans un parlement régional, ce qui causait l’enlèvement de notre deuxième siège en faveur du Patri Socialiste lors d’une division de sièges compliquée. Quoi qu’il en soit, nous avons pu prouver que nous ne sommes pas des vedettes d’un jour, ni une erreur ou une blague de la part de l’électorat. BBC World mettait en gros titre: “Dutch raise animal rights to new level” (Les Néerlandais mettent les droits des animaux a un plus haut niveau) (http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/6198676.stm)
  • 6. C’est absolument quelque chose dont nous pouvons être fiers, mais cela nous donnait aussi une grande responsabilité. Nous ne pouvions pas nous permettre de renoncer à la position obtenue, même si notre objectif ultime est de ne plus être nécessaire a l’avenir.
  • 7. Démarche 4 – 02-03-09 Cette semaine je continue mon histoire sur la fondation du Parti pour les Animaux. Après notre entrée au Parlement, de nombreux commentateurs ridiculisaient le fait qu’à présent il y aurait des ‘chiens et des chats’ dans la Chambre. Ils nous reprochaient notre ‘supériorité morale’, et des collègues politiciens ne râtaient jamais l’occasion pour dire que « celui qui ne fait aucun compromis, ferait mieux de renoncer à la politique ». Le 6 janvier 2007, l’historienne Maartje Janse écrivait dans l’un des plus grands journaux des Pays-Bas (Le Volkskrant) un article portant le titre : le « Parti des Animaux provoque l’establishment de la politique ». Elle y compare la politique, telle que Le Parti pour les Animaux la pratique (nommée le style expressif), aux organisations du dix-neuvième siècle, comme elle les décrit dans ses recherches scientifiques et que l’on appelle ‘les abolitionnistes’. Préoccupées de l’abolition de la vivisection, de l’esclavagisme ou des abus d’alcool, ou revendiquant les droits de la femme, ces organisations se manifestaient de façon politique, contrairement aux autres mouvements plutôt philantropiques. Les trois formes importantes pour convaincre le public à se révolter furent l’approche scientifique, l’appel à la moralité et à la conscience, et la suscitation à la pitié et à l’indignation par des histoires effroyables. A chaque fois l’intérêt principal devait l’emporter sur les différences dans d’autres domaines. ‘L’histoire nous apprend que le style expressif du Parti pour les Animaux a sa raison d’être, et il pourra s’ assurer d’un grand soutien’, disait Maartje Janse. Il y a des gens qui trouvent que le Parti pour les Animaux pourrait se disqualifier en tant que joueur sérieux sur le terrain politique, les adhérents se présentant eux- mêmes avec une supériorité morale en exposant des images simplistes de la politique et du monde – le bien contre le mal – . ‘La présentation d’une (bonne) politique, utilisée implicitement par ces esprits critiques, se borne à ce que le socioloque Frank Parkin appelle « la politique instrumentale » : le jeu de la négociation menant à des compromis et à de nouvelles législations. La politique « expressive », consistant à exprimer sa révolte personnelle, se voit rejetée. Mais après la révolte de Pim Fortuyn il y a une chose que la politique d’aujourd’hui s’est bien mis dans la tête : c’est que les caractéristiques de la politique instrumentale des gouvernements libéraux et socio-démocrates ne font qu’éloigner le citoyen de la politique, alors que dans le domaine de la politique le citoyen doit avoir son espace pour s’exprimer (la politique citoyenne).’ Elle poursuit : ‘Marianne Thieme, affirmant que son parti serait le successeur du mouvement luttant contre l’esclavagisme et pour les droits de la femme, prononce là une affirmation politique, suggérant le succès futur et la raison morale du Parti pour les Animaux. Il est vrai que mes recherches récentes sur les mouvements néerlandais voulant l’abolition de l’esclavagisme et de l’abus d’alcool entre autres, démontrent en effet des parallèlles historiques avec l’histoire du Parti pour les Animaux. A partir de 1840 des citoyens inquièts s’organisent dans différents mouvements à thème unique pour demander du soutien à leurs revendications dans le but de mettre fin aux souffrances des esclaves, des enfants de parents alcooliques et des Javanais. Toutes les tentatives des « abolitionnistes » furent dès le début ridiculisées. Celui qui refusait l’alcool par principe, afin de se prononcer contre le grand problème social de l’abus d’alcool, se voyait ridiculisé et risquait de perdre son statut social.’
  • 8. La semaine prochaine vous pourrez lire la deuxième partie de l’analyse de Maartje Janse. A bientôt !
  • 9. Démarche 5 – 09-03-09 Aujourd’hui je vous présente la suite de l’analyse de Maartje Janse. Vous pouvez trouver la première partie dans le Worldlog de la semaine dernière. J’ai également intégré l’histoire dans mon nouveau livre « La raison des animaux, le bonheur des humains », paru le 8 mars dernier. Voici une impression de la présentation du livre. Les abolitionnistes du 19ème siècle essayaient d’obtenir une réputation respectable en se liant à des Néerlandais connus. Ils demandaient à des pasteurs poètes, philanthropes, professeurs, juristes et parlementaires de mettre leurs noms dans la liste des membres. A côté de cela, ils répandaient des histoires effroyables sur la souffrance des victimes, avec pour but de choquer les gens et les inciter à prendre une position politique. Les histoires sur les tortures, les exécutions et abus incestueux des esclaves, sur des filles d’ivrognes qui finissaient dans la prostitution et se suicidaient, sur les Javanais malades et souffrant de faim, ont toutes profondément influencé l’opinion publique. Des romans comme Uncle Tom’s Cabin d’Harriet Beecher Stowe et Max Havelaar de Multatuli ont joué un rôle crucial dans la création de lois mettant fin à l’esclavage (1862) et au système d’exploitation des Javanais (1869 et 1870). On pourra difficilement en tirer d’autre conclusion que celle selon laquelle Thieme travaille selon cette même formule qui a fait ses preuves au 19ème siècle. La liste des candidats du Parti pour les Animaux est constituée pour moitié de Néerlandais connus. Le soutien de l’avant-garde intellectuelle a montré que le parti « n’est pas un parti pour
  • 10. des ignorants », a déclaré Thieme avec enthousiasme lors d’une première réaction aux résultats électoraux. Le Parti pour les Animaux inondait les émissions politiques de la télévision publique d’images choquantes d’animaux dans l’élevage industriel, qui n’appelaient apparemment pas plus de commentaires que ceux de Kees van Kooten qui assurait les spectateurs, tout en faisant des rimes, que ces animaux devaient souffrir malgré le fait qu’ils étaient tous innocents. De même, en ce qui concerne la prise de position vis-à-vis de la politique établie, le parti ressemble à ces prédécesseurs du 19ème siècle : le parti veut rester un parti d’actions, qui voudrait absolument mettre le sujet du bien-être des animaux à l’ordre du jour du parlement. Le Parti pour les Animaux ne commence pas par des négociations politiques, au contraire, il choisit d’abord de prendre une position radicale contre la souffrance des animaux pour le bénéfice ou le divertissement des humains. Ceci ne le disqualifie pas en tant qu’acteur dans l’arène politique.’ (…) ‘Le parti se focalise tout simplement sur une autre phase du processus de prise de décision politique : mettre le sujet à l’ordre du jour et amener à une prise de conscience avant de passer à la phase des négociations et de compromis. Ce qui fait du Parti pour les Animaux un parti remarquable, c’est qu’il introduit cette phase au niveau du parlement, alors qu’en général ce travail se passe en dehors, par l’action de groupes de pression ou de lobbies. Cependant, aucune règle ne précise que les élus doivent tout de suite commencer à négocier avec d’autres partis politiques. Celui qui renvoie aux règles « du jeu politique », oublie souvent que le caractère de la politique est en changement constant. Les personnes qui, en public, expriment leur indignation quant à la souffrance des animaux dans une société civilisée, se présentent comme l’avant-garde morale et parent la moquerie avec l’argument de la supériorité morale, défient l’establishment de la politique. Celui qui affirme que ce n’est pas « de la vraie politique », car on ne peut parler de vraie politique que lorsque l’on négocie, donne une image trop absolue de la politique contemporaine. » La semaine prochaine, je vous en dirai plus sur la façon dont nous déterminons l’agenda parlementaire dans le domaine des droits pour les animaux et le bien-être des animaux.
  • 11. Démarche 6 – 23-03-09 Formidable de s’apercevoir que notre message sur la politique expressive pour les droits des animaux trouve autant d’écho, également dans d’autres pays. La semaine dernière il y avait une interview dans The Bihar Times avec une politicienne mondialement connue, activiste écologiste et pour les droits des animaux, Maneka Gandhi. Dans l’interview l’ex- ministre indienne rêve à haute voix de la possibilité de pouvoir représenter un parti pour les animaux au parlement. Elle dit par exemple : “Animal welfare needs to become part of our political agenda. This is not such a distant dream. Environmental protection has already become a huge political issue. Obama’s opposition to oil drilling in the ocean won him the crucial environmental vote. Since his film, ‘An Inconvenient Truth’, Al Gore carries more political clout than when he was Vice President. All European countries have Green parties. Holland has an Animal Party. The Dutch 'Party for Animals' leader Marianne Thieme, 34, is a jurist who until recently was president of an animal protection agency. Her growing frustration over the lethargic attitude of established parties to animal issues provided the motivation to secure animals a voice in politics. Well known Dutch authors and opinion leaders have joined the party and a growing number of Dutch people are questioning why selfish economic interests should prevail over ethical considerations when it comes to animal and environmental protection. In its first election, the party has already won 2 parliamentary seats out of 150 (the Indian equivalent would be 12 seats, which is larger than most parties in Parliament today. The party’s priority is to end all animal suffering. It wants a constitutional amendment, guaranteeing animals the right to freedom from pain, fear and stress caused by humans. India may not yet have a party for animals but there are plenty of reasons why animal welfare should be on every election manifesto. “ Maneke Gandhi Vous pouvez lire l’interview complete ici: http://www.bihartimes.com/Maneka/politicalagenda.html L’agenda politique pour lequel plaide Maneka Gandhi, c’est cet agenda que nous essayons de déterminer sans cesse au parlement néerlandais. Le Chrétien- Démocrat Atsma, qui nous critique le plus, soupire presque toutes les semaines que « ces temps-ci il s’agît presque tous les jours des animaux au parlement ». Et le Social-Démocrat Harm Evert Waalkens dit régulièrement : « vous déterminez peut-être l’ordre du jour, mais nous déterminons les résultats ». Ceci montre beaucoup de malaise et chagrin de la politique en place qui mène un combat d’arrière-garde vis-à-vis de la nouvelle politique avec une vision planétaire. Nous réussissons à démontrer dans chaque débat que les parties politiques en place sont en fait des parties avec un thème unique, qui n’ont de l’attention que pour les humains de l’occident et leur argent. L’attention disproportionnée pour la crise financière, dissimule le fait que cette crise est la plus petite crise concevable : celle de notre porte-
  • 12. monnaie. On peut s’attendre à des crises qui nous toucheront dans notre vie de façon beaucoup plus directe : la crise climatique, la crise alimentaire, la crise de l’eau douce, la crise de la biodiversité, la crise des matières premières (la fin des phosphates inclus), la crise des maladies des animaux et la crise morale qui rend les humains des êtres absolument insensés. Je crois qu’il y a de la vérité dans le dicton « une guerre n’est pas éloignée plus que 3 repas chauds sautés ». Selon l’ONU, en 2017 70% de la population mondiale n’aura pas assez d’eau potable à sa disposition et le Conseil Scientifique Britannique prévoit une grande crise alimentaire et d’eau potable en 2030. Pour ces raisons, c’est une cruelle nécessité que dans tous les pays il y aura des partis politiques qui demandent de l’attention pour ces problématiques et qui expliquent qu’une autre façon de vivre est littéralement d’une importance vitale. Même s’il y a un seuil minimum de votes pour obtenir des sièges au parlement, un parti pour les animaux peut être très utile en donnant des signaux incitatifs pendant la campagne électorale. Justement, là où le public est habitué à ce que les partis politiques mettent leur propre espèce humaine central dans leurs pensées et leurs actes, c’est un choque si un parti pour les animaux participent dans les élections. C’est un nom qui cause de l’émotion – alors de l’indignation, de l’espoir, de la colère, de la joie ou de l’énervement – et cette émotion assure du mouvement, et sans mouvement pas de changement.
  • 13. Démarche 7 – 30-03-09 Un parti pour les animaux qui débute rencontrera forcément des obstacles. L’un des obstacles à parer sans cesse est de recevoir le reproche de ne pas se distancier suffisamment des violences pratiquées par les militants défenseurs d’animaux. Non pas pour le fait que cela serait le cas, mais on s’attend à ce que vous vous en distanciez pour une autre raison. C’est que les militants sont aujourd’hui un nouveau groupe de suspects, considérés comme des subversifs, des lutteurs contre le pouvoir ou des renverseurs de la société civilisée. La semaine dernière notre sénateur Niko Koffeman a écrit un article d’opinion sur ce sujet dans un quotidien néerlandais, le TROUW, et j’aimerais bien le vous faire parvenir: « Dans sa façon de traiter les animaux, l’humain applique des méthodes extrêmes. Il met le corps de l’animal en toute conscience à la disposition de la science, il utilise l’animal comme cible vivante, il tue des millions de poussins (d’une journée) pour la simple raison qu’ils sont de sexe masculin, il gave des oies pour leur faire gonfler le foie jusqu’à dix fois la taille normale, il torture des taureaux pour s’amuser, etc. Les Pays-Bas, ayant la plus grosse densité de bétail au monde, n’ont pas les mains propres. Il n’est pas possible de le voir dans nos prés, et pourtant il faut savoir que de notre élevage industriel, plus de 500 millions d’animaux souffrent et meurent chaque année. De plus en plus de gens ne peuvent plus accepter cela. Ils se rendent compte que la vie de l’animal a autant de valeur que celle de l’humain. Les Pays-Bas connaissent plus de 4 millions de protecteurs organisés dans des mouvements d’animaux, de nature et d’environnement, et c’est le premier pays au monde ayant un parti pour les animaux avec déjà 20 représentants et délégués. Mais les Pays-Bas connaissent en même temps un parlement qui ne fait rien contre la disparition de l’anguille, avec un sang froid, à cause des intérêts à court terme des pécheurs et des mangeurs de sandwiches à l’anguille. Cela crée donc des frictions. Et des reproches d’extrémisme. Le mot ‘extrémisme’ se voit toujours intimement lié aux idées de celui qui l’emploie. Pour certains c’est de l’extrémisme que de fonder un parti politique dont le sujet principal n’est pas l’humain, mais l’animal, la nature et l’environnement. Pour d’autres une forme d’extrémisme consiste à autoriser l’utilisation d’une telle quantité d’antibiotiques par les agriculteurs, que la santé public est en danger suite à des contagions en masse de la bactérie MRSA chez l’homme et l’animal. Ou bien autoriser à l’industrie de la viande de vendre des produits contaminés par la salmonelle et par la bactérie campylobacter qui sont la cause du décès de centaines de personnes et qui rendent malades chaque année des centaines de milliers d’autres personnes. Ou bien, suite à l’avertissement de l’OMS d’une pandémie H5N1 prévoyant des millions de victimes, de ne préparer le monde qu’avec un scénario de ‘se dire bonjour avec le coude’ afin d’éviter une éventuelle contamination. Nous savons par le Bureau de projets pour l’Espace vital que les frais pour une maîtrise du climat, indispensable et incontournable, pourraient baisser de 50 à 70% en appliquant une politique sérieuse afin de réduire la consommation de viande, mais le gouvernement continue sa politique disant ‘après nous le déluge’. Et c’est cela qui incite une infime partie de ces 4 millions de défenseurs d’animaux, de nature et de l’environnement à entraver la loi. Infime partie, car lorsqu’on lit les rapports des Services de Renseignements néerlandais à ce sujet, il faut admettre qu’il ne s’agit ici, parmi ceux qui défendent l’animal, la nature et l’environnement, que tout au plus d’un pourcentage de 0,025 pour mille. Certes, il faut condamner leurs infractions, mais le cadre judiciaire actuel offre à l’État suffisamment d’outils pour y remédier. Ce phénomène n’a rien à voir avec le terrorisme, et l’agrandissement que l’on y prête est largement exagéré et hors proportions, même pour ceux qui réfutent toute forme de violence, comme le fait le Parti pour les Animaux.
  • 14. D’après Tertullianus (librement interprété) le sang des animaux chassés, des animaux de laboratoire et des animaux de l’industrie serait la raison de la lutte de ces militants. Les gens qui luttent pour la défense des animaux ne sont pas des criminels. Et l’on ne devraient pas non plus les criminaliser en les forçant à signer des contrats se déclarant fidèles à la loi. Ils ne devraient pas non plus être sans arrêt harcelés par des questions comme ‘mais qu’est-ce qu’ils en pensent, eux, de ce radicalisme des militants défenseurs d’animaux ?’. Tout comme les représentants du parti Libéral ne sont pas soumis à signer un contrat comme quoi ils se distancieront du comportement des rapaces dans les banques et dans les compagnies d’assurance, il doit être aussi évident de ne pas se méfier des défenseurs d’animaux pour leur compassion pour l’animal. Une des tâches de l’État est de rechercher des suspects de crimes et de les soumettre à la justice, non pas celle d’exprimer des soupçons contre qui que ce soit. » Niko Koffeman, membre du Sénat pour le Parti pour les Animaux aux Pays-Bas.
  • 15. Démarche 8 – 20-04-09 La semaine dernière j´ai reçu des e-mails provenant de différentes régions du monde, dont les expéditeurs sont inspirés par notre Wordlog et impatients de fonder un parti pour les animaux dans leur pays. Un certain nombre d’entre eux mentionne le fait que le système électorale de leur pays n’est pas fait pour donner lieu à un parti pour les animaux, la barre étant trop élevée, ou parce que la conscience sociale par rapport aux droits des animaux y est tout autre que celle aux Pays-Bas. Pour cela, je voudrais vous donner quelques consignes vous permettant d’avancer, afin de les mettre en pratique et cela dès cette semaine. Commencez par vous rendre compte que rien que la création d’un parti pour les animaux fera réfléchir déjà beaucoup de monde, dû à l’habitude de ne jamais voir un parti politique défendre une autre espèce que la race humaine. Ce qu’il vous faut en tout cas c’est un groupe d’âme-sœurs soudées, ayant les mêmes idées sur le bien-être des animaux et sur le droit de l’animal. Un bon conseil est d’organiser des dîners avec des potlucks (http://en.wikipedia.org/wiki/Potluck). Vous essayez d’organiser des rencontres avec ceux qui souhaitent défendre les animaux, la nature et l’environnement, tous désireux d’en discuter pendant un repas organisé. Vous pourrez le faire suivant le modèle potluck, qui prescrit à tous les invités de préparer d’avance un repas végétarien chez eux qui sera ensuite partagé avec les autres invités. Cela peut être très inspirant ! Ou bien, selon le modèle au bénéfice de nouvelles initiatives pour le parti, pour lequel quelques personnes préparent un repas et invitent d’autres personnes à venir le consommer, contre une certaine somme d’argent qui sera versée au parti. Un bon modèle pour organiser ce genre de réunions se trouve ici: http://www.meetup.com/ Pendant la réunion vous pouvez organiser différentes activités. Vous pouvez par exemple mener un débat sur la situation politique actuelle vis-à-vis les droits des animaux, ou aller voir tous ensemble le film « Meat the Truth » (à commander chez amazon.com) et ensuite en discuter. Vous verrez assez tôt dans ce genre de soirées que la reconnaissance naîtra dans l’esprit d’un certain nombre de personnes, ainsi que l’envie de se mettre à la tâche pour fonder un parti.
  • 16. Soyez vigilant à ne pas penser dans des termes d’impossibilité ! Souvent on vous imposera des exigences embarrassantes, telles que la nécessité de fournir un grand nombre de déclarations de soutien ou de grandes sommes de cautions. Mais quant à mon expérience à moi, j’ai vu que ces barrières sont franchissables à partir du moment que vous croyiez fermement à la nécessité de votre initiative. Avoir des idées larges, cela peut mener à de grands résultats. Et il y a Internet, qui est un moyen puissant, permettant d’atteindre et de mobiliser beaucoup de monde dans votre entourage (http://www.makeanimaltestinghistory.org/the-march.php?lang=nl&ref). Je vous avais déjà raconté que nous avions commencé en 2002 avec seulement 3 personnes et que nous sommes devenus une organisation avec plus de 9.000 membres. Le 17 mai prochain nous allons montrer Meat the Truth pendant le Veggie Pride Parade (http://www.veggieprideparade.org/) à New York et pendant une conférence de durabilité des Nations Unies. Réfléchissez cette semaine sur les possibilités dans votre pays, par exemple comment peut-on suivre l’exemple néerlandais, ou même l’améliorer. J’ai hâte de voir vos réactions et je vous souhaite bonne chance !
  • 17. Démarche 9 – 04-05-09 La semaine dernière les néerlandais ont été choqués par l’attentat (http://edition.cnn.com/2009/WORLD/europe/04/30/netherlands.queen.car/index.html) visant la Famille Royale le 30 avril dernier, journée nationale de la fête de la Reine. La journée avait commencé traditionnellement par le défilé de la famille Royale faisant le tour de la ville en bus. Le convoi venait de traverser un grand carrefour, lorsqu’un homme, agent de sécurité récemment licencié et ne pouvant plus régler son loyer, a foncé avec sa voiture à grande vitesse sur la foule, écrasant et entraînant plusieurs personnes qui attendaient derrière les barrières le passage de la Reine. Il a essayé ensuite de heurter le bus de la Famille Royale, mais ne l’a pas atteint. Au total il a touché 27 spectateurs, dont 6 sont décédés depuis. C’est un drame affreux, qui évoque de vives réactions. Après un évènement pareil, on remarque tout de suite la tension accumulée dans notre société, exprimée automatiquement par la population après des évènements comme ceux-ci. La première question que les gens se posent est ‘quelle était la couleur de peau de l’auteur ?’ Serait-il probablement un musulman, cachant des actes terroristes en exécutant son acte ? Mais aussitôt que l’on ait constaté que l’auteur était blanc, les forums du web se sont mis à spéculer que l’auteur serait un militant de la lutte pour les animaux. Puisque la Reine, ne porte-t-elle pas de fourrures, n’approuve-t-elle pas les parties de chasse dans les Forêts Royales, et ne fut-elle pas rayée de sa fonction de protectrice pour l´association de la protection des animaux aux Pays-Bas ? Lors de grands incidents traumatisants on se met tout de suite à rechercher le profil du criminel, risquant de stigmatiser directement tout un ensemble de personnes visées. Ce phénomène peut être dangereux mais il est en même temps très instructif. Il rejoint aussi parfaitement les idées préconçues. Le FBI par exemple diabolise les musulmans et les protecteurs d’animaux comme étant les plus grands dangers pour l’État de droit démocratique. Et lorsque le citoyen se voit affronté à un incident qui dépasse son imagination, on voit que ses pensées vont en premier dans la direction de deux groupes précis. Dans ce cas-ci, l’auteur du crime s’est avéré être un ancien vigile au chômage, et à ce qu’il paraît n’était lié à aucun mouvement de la société , ni sur le plan idéologique, religieux, politique ou social. On suggère qu’il s’agirait d’un homme divorcé, suspendu du droit de voir ses enfants (comme en Argentine on parlait de ‘mères folles’, ici on pourrait l’appeler ‘un père fou’) ; toutefois ces informations n’ont pas été confirmées, mais ne mènent pas pour autant à une stigmatisation d’autres hommes se trouvant dans une situation comparable. De plus, l’opinion publique n’a pas ‘soupçonné’ les agents de sécurité en tant que groupe. Cela n’aurait certainement pas été le cas si l’auteur du crime avait été un musulman ou un militant. On aurait accusé le groupe auquel il appartenait et cela aurait causé des dégâts irréversibles sur l’image de ce groupe. Dans ce cadre il est donc prudent pour un parti politique débutant de bien peser les liens que l’on crée. Il est primordial de bien délimiter les choix à faire dans la voie démocratique parlementaire afin de pouvoir élaborer les changements sur le plan du droit de l’animal.
  • 18. Dans un parti politique pour les animaux, les transgresseurs de la loi ne doivent pas avoir leur place, car c’est justement ce parti qui choisit le respect de la législation ou le changement de celle-ci par voie légale. D’après moi, la seule possibilité de s’en écarter est la désobéissance civile, c’est à dire enfreindre la loi, mais visiblement, afin de démontrer ainsi que la loi n’est pas bonne. Il ne faut surtout jamais agir sournoisement, il faut toujours bien montrer la personne qui transgresse la loi, montrer le but de cette démarche, et en accepter les conséquences, comme par exemple subir un contrôle judiciaire sur l’infraction faite. Un exemple de désobéissance civile est de cacher des animaux condamnés à être éliminés selon l’État pour combattre une maladie. La sœur néerlandaise mère Maria l’avait fait lors de la peste aviaire, elle ne s’en est jamais cachée, elle a même dû s’en expliquer devant le juge. Son acte avait un but précis : mettre en évidence le fait que le législateur préfère sacrifier des animaux en parfaite santé en les mettant sur l’autel de l’économie. Cette manière fut bien plus dévastatrice que la peste aviaire en elle- même. La prochaine fois je vous raconterai davantage sur la création de liens avec divers partis politiques et associations militantes. Car ces choix peuvent être décisifs pour le succès de votre nouveau parti !
  • 19. Démarche 10 – 11-05-09 Cette semaine je vous raconterai un peu plus sur les alliances potentielles à lier au début de la fondation d’un nouveau parti pour les animaux. Cette semaine nous avons accueilli des représentants du parti espagnol pour les animaux (http://www.pacma.es/) qui vont essayer de rassembler suffisamment de signatures pour participer aux élections européennes. Ils ont besoin de 50 signatures de membres de conseils municipaux d’autres partis ou de 150.000 signatures de citoyens. Tout montre que les partis politiques établis mettent le maximum de barrières de sorte que les nouveaux partis n’ont aucune chance de pénétrer au parlement. Ce qui faut garder en tête, c’est au moment de la fondation d’un nouveau parti politique, quasiment tous les électeurs, candidats, membres du bureau etc. qu’on vise, sont déjà membre d’un autre parti politique. Même s’ils sont déçus par leur propre parti concernant les droits pour les animaux, ils le sentent souvent comme une trahison d’œuvrer pour la création d’un nouveau parti politique auquel le succès n’est nullement garanti d’avance. Nous avons vécu la même chose. Niko Koffeman, l’inventeur du parti, travaillait comme responsable de campagne pour le Parti Socialiste (SP) aux Pays-Bas et nous aidait dans son temps libre, mais cela lui coûtait quand même de quitter le SP (une fois que nous avions gagné des sièges parlementaires). Dans les pays où il y a des seuils électoraux, les gens hésiteront encore plus puisque le nouveau parti pourrait entraîner l’effet non souhaité que le parti vert déjà présent n’atteint plus le seuil électoral à cause de la participation du nouveau parti. La pire conséquence pourrait même être que le parti vert déjà présent, ni le nouveau parti pour les animaux n’atteignent le seuil électoral, auquel cas les gens argumenteront que les animaux seront encore plus désavantagés que sans participation d’un parti pour les animaux. C’est l’argument que le fractionnement empêcherait le succès. Egalement les organisations pour la protection des animaux, qui ont déjà établi des contacts avec les partis politiques existants, réagiront avec hésitation devant de tels changements, entre autre à cause de la raison ci-dessus. Ils pourraient considérer le nouveau parti pour les animaux comme un concurrent sur leur terrain de travail, parce qu’on fait appel à des fonds parmi les mêmes protecteurs d’animaux et aussi à cause du partage obligé de publicité. La fonction de pression (non seulement pour les partis politiques existants, mais aussi pour les Organisations Non Gouvernementales) ne sera pas non plus appréciée par tout le monde. C’est pour cette raison qu’il ne faut pas trop compter sur les alliances aux premiers abords. Le démarrage du nouveau parti devra vraiment venir d’un petit groupe solide de personnes qui sont prêtes à aller en contre-courant. Sans le soutien et parfois même avec l’opposition des organisations pour les bien être des animaux existantes et de partis politiques avec lesquels on sent un certaine affinité d’esprit. Il faut savoir qu’on est comme un ‘lièvre’ dans un marathon, comme Noah Bor dans le marathon d’Athènes en 2001. Il a commencé le marathon comme un ‘lièvre’ (l’entraîneur), mais il a fini en vainqueur !
  • 20. Démarche 11 – 25-05-09 Mais cette semaine je voudrais reprendre mon discours à propos de la création d’un parti politique dans votre pays. Dans les nombreux e- mails que je reçois les gens me disent que dans leur pays, la conscience par rapport à l’animal et le besoin de manger plus de végétaux n’a pas encore vraiment trouvé sa place. Mais cette manière de penser peut se changer. J’avais déjà proposé de montrer Meat the Truth avec sous-titrage de la langue de votre pays, et certains de ces pays s’y sont mis. Une autre façon de rassembler des personnes avec les mêmes idées, c’est la réalisation d‘un « viral movie », une ‘vidéo virale’. Par ce moyen formidable qui est internet, nous arrivons rapidement à atteindre un grand nombre de personnes où des messages peuvent être apportés par l’emploi de ces petites vidéos virales. Ce sont de petits court- métrages drôles ou informatifs que les gens se renvoient, permettant ainsi de les diffuser sur le web comme une tâche d’huile. Un bon exemple de cela, ce sont les vidéos virales du Parti Socialiste néerlandais, mis au point par notre sénateur Niko Koffeman à l’époque où il fut encore actif en tant que stratège pour la campagne électorale de ce parti, le SP. Il a fait des court-métrages où le nom de celui qui les reçoit figure par exemple sur une lettre, sur un écran d’un téléphone portable ou même sur un grand panneau publicitaire. Vous trouverez ci-dessous quelques exemples de ces courts-métrages. Pour en voir l’action correcte, il vous faut remplir les cases de votre nom et de votre adresse e-mail. Dans la case ‘jouw voornaam’ vous mettez votre prénom, dans la case ‘jouw e-mail’ vous la remplissez avec votre adresse e- mail, et dans la case ‘jouw 06-nummer’ vous mettez votre numéro de portable (cette dernière option ne fonctionne plus malheureusement, mais à cette époque, lorsque l’on regardait un court-métrage on recevait un SMS de celui qui y jouait le rôle principal!). Ce qu’il faut mentionner, c’est que ces vidéos ne sont qu’en néerlandais. Viral movie 1: http://www.stuurjanoppad.nl/ Viral movie 2: http://www.helpjanff.nl/ Viral movie 3: http://www.houjannietvoorjezelf.nl/ Le critère ‘drôle’ est le critère le plus important pour se renvoyer les court-métrages. C’est pour cela que ceux cités ci-dessus ont obtenu facilement, en quinze jours, cinq cent mille téléchargements. C’est un record dans le marketing politique. Pour les prochaines élections européennes nous avons décidé de ne pas choisir le critère ‘drôle’, mais de faire une vidéo virale à base d’informations. Cela mènera peut-être à moins de téléchargements, mais je pense que nous arriverons à attirer beaucoup plus de personnes sensibilisées par la défense du monde de l’animal, de la nature et de l’environnement. Dans cette vidéo, fait avec le programme Power Point, nous expliquons quels seraient les problèmes d’une Europe sans Démocratie et nous démentirons le préjugé prônant que le Parti pour les Animaux ne s’occuperait exclusivement que des animaux. Nous sommes le seul parti politique aux Pays-Bas ayant un programme électoral planétaire donc sans frontières, visant la durabilité et la compassion. Si nous nous occupons d’un seul sujet, c’est bien celui de notre planète terre. Malheureusement les textes ne sont disponibles qu’en néerlandais, bien que notre parti homologue en Espagne pense à se servir du même viral, si c’est possible avant le 7 juin…(c’est la date où l’on vote en Espagne pour les européennes).
  • 21. La semaine prochaine je vous raconterai davantage sur le nettoyage des malentendus à propos de ce que l’on appelle ‘la pensée des thèmes uniques’. Passez une bonne semaine et ménagez les animaux !
  • 22. Démarche 12 – 22-06-09 Cette semaine je vais vous donner encore quelques conseils pour fonder un parti pour les animaux. Il est tout d’abord indispensable de rentrer en contact avec des personnes partageant les mêmes idées. Je vous avais déjà décrit comment on peut montrer aux gens l’intérêt de la défense des animaux au niveau politique, à travers un réseau de repas végétariens et des représentations du film Meat the Truth. Ce message gagne du terrain surtout dans le sud de l’Europe, en particulier par la création d’un parti pour les animaux au Portugal, mais en Espagne aussi le Parti pour les Animaux se développe bien. La semaine dernière le film Meat the Truth était dans les salles de cinéma à Madrid et la télévision nationale espagnole (http://blogs.rtve.es/la2noticias/2009/6/9/los-pecados-la-carne#comments) y a consacré beaucoup de temps. En Island aussi on prépare la présentation du film et on est en train de se pencher également là-bas sur la fondation possible d’un parti pour les animaux. Quand on ne dispose que de peu de moyens mais que l’on veut tout de même rencontrer des personnes partageant les mêmes idées, on peut avoir recours à des réseaux de sites sociaux. Par exemple, en ouvrant dans sa propre langue un compteTwitter du Parti pour les Animaux, avec lequel on peut tenir le monde au courant des dernières nouvelles à propos des animaux en affichant des liens, on obtient très vite un ‘forum de diverses informations’ concernant le bien-être et le droit de l’animal. Et cela vous permettra de rencontrer un grand nombre de protecteurs d’animaux de votre pays ou de votre langue. Il en va de même pour les comptes de Parti pour les Animaux figurant sur les sites de votre langue comme hyves, facebook, myspace, linkedIn et orkut. Le partage de vos idéologies et de vos projets tout en exprimant le désir d’une société plus végétale, donc moins cruelle pour l’animal, pourrait vous être très utile. La semaine dernière Paul McCartney et Yoko Ono ont fait un appel général pour instaurer une journée sans viande par semaine (Meat Free Monday). J’ai copié cet appel pour le faire passer aux restaurateurs néerlandais afin de suivre cet exemple aux Pays-Bas. Je leur ai offert dans ce cadre un exemplaire gratuit de Meat the Truth (www.meatthetruth.nl) . Au fait, 70 % des restaurants néerlandais sont fermés le lundi ce qui les rend « Meatfree » (sans viande) de toute façon ce jour-là ;-)
  • 23. J’ai vu récemment un vidéo pas trop mal sur YouTube, ‘sorry earth’ (http://www.youtube.com/watch?v=dPfEHj4j4P0), que j’aimerais bien partager avec vous. YouTube est également un moyen formidable pour informer les gens de tout le mal que l’on fait aux animaux. Et comme il ne faut surtout pas évoquer uniquement des sentiments cachés d’un mal- être, mais qu’il faut également offrir un champ d’action, il faudrait voir si vous ne pourriez pas mettre au point par exemple un site comme the petition site, pour que les gens puissent agir en cliquant avec leur souris pour améliorer le sort de l’animal. Tout comme votre fourchette, l’internet est une arme puissante pour la réalisation d’un monde meilleur pour les animaux. Et ce qui est encore mieux, c’est que l’on puisse aujourd’hui même commencer à utiliser cette arme pour faire aboutir le Parti pour les Animaux, dans votre langue, de votre pays.
  • 24. Démarche 13 – 28-08-09 La semaine dernière un professeur en Administration Publique s’inquiétait dans les journaux de la démocratie aux Pays-Bas et utilisait « l’entrée en scène » du Parti pour les Animaux comme exemple du mauvais état de la démocratie parlementaire. J’aimerais partager ma réponse avec vous, car il y aura ce genre de reproches dans vos pays du moment que vous montez un parti pour les animaux. Le professeur Roel in ‘t Veld s’inquiète de la démocratie. Il utilisait des termes assez durs comme ‘la destruction menaçante de notre démocratie’ et voit la preuve de sa raison dans la politique personnalisée et le développement des partis politiques, dit-il, ‘one-issue’ (autour d’un thème unique) comme le ‘Parti pour les Animaux’. L’argumentation du professeur In ‘t Veld est typique pour l’imprévoyance de la politique établie et de ses scientifiques et dirigeants. Jamais le professeur In ‘t Veld aurait-il l’idée d’appeler son propre parti politique, les Social- Démocrates du Parti Travailliste (PvdA) un parti ‘one-issue’, puisqu’il a qu’un thème dans son nom de parti. D’un parti comme le PvdA il n’est souvent pas claire ce qu’ils trouvent de certains sujets, même pas si cela concerne les sujets liés au travail. Ce n’est pas claire ce qu’ils pensent de l’âge de la retraite, la fiscalisation des retraites, les économies à faire dans le domaine des soins médicaux. Et ce n’est pas clair non plus en ce qui concerne l’achat des nouveaux chasseurs à réaction, l’affiliation de la Géorgie à l’OTAN, le référendum, l’enquête parlementaire sur l’invasion en Iraq, le transport en commun gratuit pour les lycéens, les nominations en double dans le collègue juridique supérieur, la mission en Afghanistan. Bref, les électeurs ont peu de repères quant à la façon à laquelle ils seront représentés par les partis politiques au pouvoir. Et cela ne vaut pas seulement pour le Parti Travailliste, beaucoup de partis traditionnelles ne se sentent apparemment pas liés à leurs promesses aux électeurs en temps de campagnes électorales. Professor Roel in ‘t Veld Eloignement La politique traditionnelle opère dans un spectre limité de différentes tintes de gris et éloigne les électeurs. Justement ceci constitue la raison pour laquelle les partis aux extrémités droits et gauches profitent du marché fluctuant des électeurs. Et ceci est aussi la raison pour que les partis avec un point de vue totalement différent ont une chance de réussir. Le Parti pour les Animaux est effectivement le premier parti dans l’histoire mondiale qui ne se concentre pas sur les intérêts à court terme des humains. Mais cela ne fait absolument pas de notre parti un parti ‘one-issue’. Qui voit combien de temps et d’attention les partis traditionnelles paient aux occidentaux et leur argent, a plus de raison de qualifier ces autres partis de parti ‘one-issue’.
  • 25. Vision large Où est la vision sur les liens entre la crise financière, alimentaire, de l’eau, de la biodiversité, climatique et la crise morale qui ravage notre société ? Regardez uniquement les montants qui ont été déployés afin de soutenir les banques et les assurances. Comparez-les avec les montants qui sont disponibles pour une société durable et la conclusion est claire. Nous continuons à gaspiller les valeurs les plus importants que nous connaissons : de l’air pur, des sols sains, de l’eau propre, la biodiversité et un climat stable. Destruction La démocratie n’est pas en danger à cause de ces soi-disant partis ‘one-issue’ ou la politique personnalisée, mais à cause du fait que la politique ne limite pas la destruction irréversible de notre habitat. L’être humain est la seule espèce vivante coupable d’un tel comportement imprévoyant. Les caractéristiques qui distinguent les humains des animaux – une intelligence plus élevée et la capacité de faire des choix éthiques moraux – sont exploitées par les humains en sa propre défaveur. Avec toutes les conséquences pour les humains, les animaux, la nature, l’environnement et la démocratie. Les calamités que nous causons nous- mêmes, mènent à un écart infranchissable entre les citoyens et les partis qui croyaient ou disaient défendre les intérêts de ces citoyens. Dans l’assemblée d’athènes, l’Ecclesia, il était estimé important que pas seulement le droit des plus fort valait, mais qu’également le droit du plus faible soit pris en compte. La démocratie en l’an 2009 pourrait prendre exemple sur ce modèle. Le Parti pour les Animaux fait ses choix basés sur les critères de la durabilité, de la commisération, la liberté personnelle et la responsabilité personnelle et a développé, avec ces critères, un comportement électorale très cohérent dans toutes les institutions démocratiques (La Seconde Chambre, le Sénat, les Etats Provinciaux, et les waterschappen (institutions en charge de la gestion de l’eau) dans lesquelles nous sommes représentés. Le Parti est le seul, de plus, de faire un rapport annuel détaillé de plus de 900 pages. Les experts en Administration Publique feraient mieux d’apporter des véritables solutions pour la faille des partis politiques traditionnelles et l’éloignement en conséquence. Le rejet de nouveaux développements démocratiques, comme des partis pour ceux qui sont prêts à regarder plus loin que leurs propres intérêts à court terme, est peu créatif et innovateur.