Elles parlent rarement à la presse. Accordent leurs interviews avec parcimonie, n'autorisent quasi jamais les photos. De passage à Paris, deux membres des Pussy Riot, Serafima et Shaiba - leurs noms de code - ont pourtant pris le temps de nous accorder en exclusivité une longue interview face à Nathalie dolivo
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Le rendez vous secret avec les pussy riot et Nathalie Dolivo
1. Exclusif : notre rendez-vous secret avec les
Pussy Riot
Par Nathalie Dolivo – le 26/06/2013
Elles parlent rarement à la presse. Accordent leurs interviews avec parcimonie, n'autorisent quasi
jamais les photos. De passage à Paris, deux membres des Pussy Riot, Serafima et Shaiba - leurs noms
de code - ont pourtant pris le temps de nous accorder en exclusivité une longue interview/séance
photo à paraître en intégralité dans le ELLE du 5 juillet. Il aura fallu pour cela organiser l'entrevue
avec une extrême prudence : trouver un endroit sûr et secret. S'engager à respecter leur anonymat
de manière totale, « afin que rien ne permette de les identifier une fois de retour dans leur pays »,
dixit Serafima. Rien ne peut donc être révélé ici de leur âge, de leur allure, couleur de cheveux ou
corpulence. Ni ce qu'elles font à Moscou, ni si elles sont célibataires ou mères de famille. Serafima et
Shaiba sont deux combattantes cagoulées de fluo, entièrement dévouées à leur cause.
Les Pussy Riot ne se tairont pas
En tournée à l'étranger à l'occasion du documentaire « Pussy Riot, a Punk Prayer »*, qui leur
est consacré, elles ont décidé d'aller à la rencontre de quelques journalistes, de leurs comités
de soutien ou de groupes d'activistes qui les inspirent. Pour parler, parler encore, sans relâche,
malgré leurs voix fatiguées, de leurs amies Nadia Tolokonnikova et Maria Alekhina
(surnommée Macha), incarcérées depuis leur arrestation le 4 mars 2012. Dire que « Nadia
souffre de migraines sévères, tous les jours et que dans le camp de Mordovie où elle est
détenue on ne lui donne pas les médicaments appropriés ». Dire que « depuis le 26 avril, elle
subit une pression très forte, qu'elle est très isolée, qu'on ne peut presque plus l'appeler ou lui
rendre visite ». Raconter, aussi, que « Macha a fait grève de la faim car on ne l'a pas autorisée
à témoigner, pendant son audience d'appel, sur les terribles conditions de détention dans son
camp de Perm, dans la région de l'Oural. Que pendant cette grève de la faim, on ne s'est pas
occupé d'elle les sept premiers jours, contrairement à ce qu'exige la loi - ni suivi médical, ni
avocat, ni rien. Elle était coupée du monde ». Les Pussy Riot veulent à tout prix que l'opinion
internationale reste en alerte. Elles souhaitent que, à quelques mois d'audiences d'appel
décisives qui pourraient aboutir peut-être à des libérations anticipées, on n'oublie surtout pas
Nadia et Macha.
* de Mike Lerner et Maxim Pozdorovkin, sortie en salles en octobre