C’est une première victoire. Katia a été libérée le 10 octobre, mais deux Pussy Riot restent en prison. Comment continuer le combat ? Enquête par Nathalie Dolivo
1. Une des Pussy Riot acquittée : la liberté
jusqu'où ?
C’est une première victoire. Katia a été libérée le 10 octobre, mais deux Pussy Riot restent en
prison. Comment continuer le combat ? Enquête par Nathalie Dolivo
Par Nathalie Dolivo - Le 18/10/2012
« La nouvelle stratégie de défense de Katia a fonctionné »
Elle est sortie souriante, dans son petit blouson bleu ciel comme l’horizon, qui soudain, pour
elle, se dégageait : Ekaterina Samoutsevitch a serré des mains, étreint des amis, salué des
supporters, embrassé son père. Devant le tribunal, elle a savouré sa joie d’être dehors, dans les
rues de Moscou. Libérée. Katia est sortie, mais Nadedja Tolokonnikova et Maria Alekhina,
elles, sont reparties en prison. A l’issue du procès en appel qui s’est tenu le 10 octobre, leur
peine de deux ans d’emprisonnement pour avoir chanté une prière punk anti-Poutine dans la
cathédrale du Christ-Sauveur a été confirmée. Pour Zoïa Svetova*, journaliste indépendante et
figure des droits de l’homme en Russie qui a pu visiter à plusieurs reprises les jeunes femmes
en prison, « la nouvelle stratégie de défense de Katia a fonctionné. Son avocate a plaidé le fait
qu’elle n’avait pu participer à l’action dans la cathédrale puisqu’elle en avait été évacuée dès
le début. Et la justice, pour prouver qu’elle était indépendante, et peut-être aussi avec l’idée de
discréditer les avocats qui sont là depuis le début, a décidé de la faire sortir ».
* Auteure de « Les innocents seront coupables » (François Bourin Editeur).