Cette question revient dans toutes les lèvres et montre l'étendue du chemin à parcourir pour bien faire comprendre ce
qu'il en est vraiment.
D'abord, le DES n'est pas qualifiant : ce sont les titulaires
du DES qui sont autorisés à exercer en PUI et par voie
dérogatoire, des pharmaciens non titulaires d'un DES
dans les conditions précisées dans le décret en Conseil
d'État que nous vous avons présenté dans ce numéro
spécial de l'Observance.
Ensuite, il faut aborder le sujet de la démographie pharmaceutique
à l'hôpital avec la plus grande prudence. Tout
dernièrement, et en vue de la réunion du 1er octobre de
l'Office National de la Démographie des Professionnels
de Santé (ONDPS), l'Ordre, avec le soutien de sa section
« H » a produit une « étude » sur la démographie qui nous
a tous étonnés.
L'état des lieux se fonde notamment sur le taux d'inscrits,
la section H étant la seule section enregistrant une augmentation
de +4% et, biais majeur, se concentre sur les inscrits
de 50 ans et plus (jusqu'à 74 ans !) alors que depuis la
publication du dernier rapport du CNG , nous savons tous
que l'âge moyen et l'âge médian des pharmaciens hospitaliers
est de 46 ans (figure 1) ; la projection à dix ans des
besoins prend alors tout son sens,…
reseauprosante.fr
Good Stuff Happens in 1:1 Meetings: Why you need them and how to do them well
Question réponse ! avec le des qualifiant, il va y avoir plus de postes de toute façon_... vrai ou faux _
1. CURSUS
Question ? Réponse !
« Avec le DES qualifiant,
il va y avoir plus de postes
de toute façon » …
VRAI ou FAUX ?
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CURSUS
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Ce1e ques0on revient dans toutes les lèvres et montre l'étendue du chemin à parcourir pour bien faire comprendre ce
qu'il en est vraiment.
D'abord, le DES n'est pas qualifiant : ce sont les @tulaires
du DES qui sont autorisés à exercer en PUI et par voie
dérogatoire, des pharmaciens non @tulaires d'un DES
dans les condi@ons précisées dans le décret en Conseil
d'État que nous vous avons présenté dans ce numéro
spécial de l'Observance.
Ensuite, il faut aborder le sujet de la démographie pharma-
ceu@que à l'hôpital avec la plus grande prudence. Tout
dernièrement, et en vue de la réunion du 1er octobre de
l'Office Na@onal de la Démographie des Professionnels
de Santé (ONDPS), l'Ordre, avec le sou@en de sa sec@on
« H » a produit une « étude » sur la démographie qui nous
a tous étonnés.
L'état des lieux se fonde notamment sur le taux d'inscrits,
la sec@on H étant la seule sec@on enregistrant une augmen-
ta@on de +4% et, biais majeur, se concentre sur les inscrits
de 50 ans et plus (jusqu'à 74 ans !) alors que depuis la
publica@on du dernier rapport du CNG , nous savons tous
que l'âge moyen et l'âge médian des pharmaciens hospita-
liers est de 46 ans (figure 1) ; la projec@on à dix ans des
besoins prend alors tout son sens,…
Figure 1 : Extrait du rapport d'ac0vité 2012 du CNG
2. CURSUS
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prévision robuste, elles poursuivent le statu quo qui ne
sa@sfait personne. Alors que faire ? Il n'existe aucune garan-
@e de la conversion des postes d'internes en postes
d'assistants… alors qu'on peut être sûr que les postes ren-
dus ne seront jamais redonnés…
Finalement, nous pensons qu'un ajustement, situé entre 5
et 10 % des budgets alloués à la forma@on des internes
(une propor@on marginale !), pourrait aller au financement
supplémentaire d'années recherche n'ayant pas été
pourvues. C'est ce que, à l'heure où nous écrivons ces
lignes, nous allons négocier. Nous pouvons ainsi argumenter
que la profession a besoin de davantage de sou@en dans la
recherche dans un contexte où les finances sont contraintes
et que nous préférons sacrifier des postes d'internes sur cet
autel plutôt que d'obtenir un statu quo. Et, nous espérons
que l'appel d'air créé saura insuffler quelques postes d'as-
sistants supplémentaires pour l'inser@on professionnelle en
sor@e d'internat.
En effet, le financement de stages aménagés pour la
recherche ou d'années-recherche reste insuffisant ; ensuite,
cela cons@tuera un test préalable aux futures réformes de
l'internat qui si elles abou@ssent, auront pour effet de
conver@r une par@e des financements en disposi@fs favori-
sant la recherche par les internes et pour les internes.
Pourquoi meAre tant l'accent sur la recherche ? Depuis
2008 et l'intégra@on pleine et en@ère de la pharmacie au
CHU, nous déplorons non pas un manque de voca@on, mais
un manque de financement des postes hospitalo-universi-
taires. Les doyens se plaignent de l'absence de candidatures
alors que bien souvent, c'est leur poli@que qui mène à ce
genre de constat. Si nous réussissons à augmenter la part
des enseignants hospitalo-universitaires dans nos facultés,
cela sera bon pour l'enseignement, les étudiants, la visibilité
de l'ac@vité hospitalière, notre influence poli@que sur les
décisions en ma@ère de santé (la visibilité de la pharmacie
hospitalière notamment) autant que sur le développement
de la recherche de haut niveau sur nos probléma@ques…
comme pour toutes les autres filières hospitalo-universi-
taires (!)… et renforcera le poids que pourra exercer dans
cet échiquier le fait d'obtenir un diplôme qualifiant,
comme pour toutes les spécialités nécessitant de passer
par l'internat.
Cependant, dès aujourd'hui, et sans DES qualifiant, il est
essen@el de développer des projets professionnels
ambi@eux, de profiter des rela@ons que chacun est à même
de nouer durant son cursus pour construire son poste à
l'avenir, dans une PUI ou en dehors. Voilà ce qui ressort des
discussions avec les différentes instances dans lesquelles
nous siégeons. L'exercice reste difficile et parfois expéri-
mental mais il n'est pas impossible, et prépare de nouveaux
internes à poursuivre le travail en cours, que ce soit dans
nos disciplines phare telles que la pharmacotechnie ou les
unités de produc@on ou dans des disciplines en développe-
ment telles que la pharmacie clinique ou la pharmaco-éco-
nomie. Ainsi, nous aurons les ou@ls nécessaires pour
argumenter le nécessaire sou@en à l'augmenta@on des
postes de pharmacien hospitalier pour l'avenir, malgré la
contrac@on hospitalière voulue par nos gouvernants.
Finalement, dans l'état actuel des choses, il n'y a aucune
crainte fondée quant à une pénurie de pharmaciens
qualifiés pour l'exercice en PUI. Il n'y a pas encore de
qualifica@on du DES mais le fait de jouer sur le financement
des internes, peut permeAre de créer un appel d'air, et de
mobiliser la recherche, avec à terme, une augmenta@on de
la part des enseignants bi-appartenants dans nos facultés.
T.R
CURSUS
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La profession de pharmacien hospitalier est la profession
médicale la plus jeune parmi les pra@ciens hospitaliers (dont
90% des 2227 PH exercent à temps plein) et est la profes-
sion où le taux de vacance de poste est le plus bas : 9%
contre 25% en moyenne chez les médecins.
De plus, la présence pharmaceu@que est homogène sur le
territoire en comparant les taux de pharmaciens pour
100 000 habitants selon les régions. Le CNG enregistre ainsi
pour un total de 1090 PUI en établissements de santé
publics 3,4 pharmaciens en moyenne (dont 44% de PH
temps plein) et pour 1494 PUI en établissements de santé
privés 1,5 pharmaciens en moyenne.
Si on compare le nombre d'entrées par la voie principale ;
c'est-à-dire le numerus clausus du concours de l'internat et
le nombre de sor@es par la voie principale ; c'est-à-dire la
retraite dans plus de 96% des cas, la balance entrée sor@e
affiche un ra@o allant de 3,5 en 2010 à 4,5 en 2012, alors
qu'il était de 1,9 en 2001. On remarque également que la
« régula@on » par les résultats au concours na@onal de PH
bat son plein : les taux de réussite sont de 25% inférieurs à
ceux des médecins. Dans ce contexte, au terme des 4 ans
de la durée maximale de validité du concours, il reste
toujours plus de 40 pharmaciens sur liste d'aAente, ce qui
est supérieur au nombre de sor@es de la fonc@on, alors
que les pharmaciens ont connu une croissance moyenne
plus importante du nombre de postes de PH que les autres
spécialités. Et, nous n'avons pas d'ac@vité possible de
pharmacien hospitalier stricto sensu en libéral,…
D'un autre côté, si diminuer le nombre d'internes formés
peut sembler sa@sfaisant, l'affichage poli@que semblerait
nuisible : profession qui ne trouve pas ses débouchés, signal
aux ministères de tutelle que l'argent est mal répar@ dans
l'enveloppe des forma@ons, risque d'effet collatéral sur les
disposi@fs de financement de la recherche, grogne des
doyens qui n'auraient plus autant d'étudiants, grogne des
chefs de service qui n'auraient plus assez d'internes pour
leurs paillasses et leurs pools de garde,…mais ce qui nous
intéresse vraiment dans tout ça serait tout de même de
montrer que ce qui est rare, est cher. La pédagogie en serait
peut-être améliorée, et en meAant le sujet sur la table, nous
confrontons nos tutelles à leurs responsabilités : faute de