SlideShare une entreprise Scribd logo
1  sur  14
Télécharger pour lire hors ligne
GENESE
″ Une personne qui n’a jamais commis d’erreurs n’a jamais tenté
d ’ innover. ″
                                                                     [Albert Einstein]


                L’origine du projet de conception d’une théorie du management
moléculaire vient d’une idée toute simple. En réalité, l’idée elle-même tient d’un
simple griffonnage. A l’occasion d’un cours sur le management, auquel nous
assistions, l’un de nous s’est mis à dessiner sur un cahier tout et n’importe quoi. Le
genre de dessin que l’on réalise mécaniquement lorsque l’on écoute attentivement
l’intervenant mais que nos doigts ont besoin de s’occuper. Notre esprit était occupé
à parcourir les théories du management alors que se dessinaient des formes
géométriques de manière totalement libérée. Alors que l’intervenant reprenait son
souffle, notre regard se posa sur la feuille de papier étendue devant nous et nous
découvrîmes ce qui était esquissé. Plusieurs ronds reliés les uns aux autres par des
traits (cf. Schéma 1). Pas moche mais pas forcément à la hauteur d’un chef d’œuvre
… même contemporain. Nous avons échangé un regard étonné en même temps que
nous réalisions que ce dessin ressemblait à quelque chose connu par ailleurs. Il
s’agissait de cercles qui figuraient les individus, groupés autour d’un chef – lui-même
représenté par un cercle - et reliés les uns aux autres. Ce dessin ramenait à un cours
de physique d’il y a très très longtemps où était présentée une merveille de la
science : la molécule !                    A la pause, nous avons brièvement échangé
                                           pour nous apercevoir que nous avions fait le
                                           même rapprochement. Les cours de physique
                                           nous semblant un peu loin, il nous a fallu
                                           nous replonger rapidement dans quelques
                                           encyclopédies pour nous rafraîchir la
                                           mémoire et ce que nous découvrîmes nous fit
                                           frémir de surprise : la composition d’une
                                           molécule et son mode de fonctionnement
                                           ressemblait en de nombreux points à l’idée
                         Schéma 1          que nous avions pu nous faire du
                                           management. Les rapprochements
semblaient au premier abord particulièrement pertinents, tant au niveau de la
théorie qu’au niveau dans son application pratique ; ce que nous avions pu en
vérifier en tous cas, au travers de nos propres expériences professionnelles.

C’est à partir de ce point que nous avons décidé de nous lancer dans
l’approfondissement de cette théorie. Cela nous semblait d’autant plus palpitant
que la molécule est à la base de la constitution des organismes vivants. Rien de tel
que de revenir à l’essence des choses et de tenter de poser le microscope de son
attention sur l’organisme vivant qu’est l’organisation. Nous vous proposons de faire
le chemin de cette bouleversante découverte des sciences humaines avec nous pour 1
mieux en saisir le cheminement …
DU RAPPORT PHYSIQUE ENTRE LA MOLECULE
ET L’ORGANISATION

″ Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble
durer une heure. Asseyez-vous auprès d'une jolie fille une
heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité.
″
                                                                    [Albert Einstein]


                Parlant de rapport physique, n’allez pas vous imaginer autre chose
qu’une approche entièrement dévouée à une analyse scientifique telle qu’elle sera
développée dans la présente théorie. La notion de rapport physique fait ici allusion
à la science physique, à l’enveloppe matérielle des deux corps que nous allons
considérer : la molécule d’une part et l’organisation d’autre part.

Nous allons donc, dans un premier temps, examiner la constitution physique des
deux corps et voir comment peuvent s’établir les ressemblances. C’est le moment
de sortir les microscopes …

Commençons par le commencement et une définition très sommaire de la molécule
: « une structure de base de la matière. C'est l'assemblage d'au moins deux atomes.
». Bien que succincte, cette définition nous fourni déjà quelques enseignements.
Nous comprenons ici qu’à la base de la composition d’une molécule, que nous
comparerons dans le présent développement à une organisation, se trouvent au
moins deux atomes. L’unité de base sera donc l’atome, sur lequel nous nous
pencherons avec attention. Nous comprenons également que la molécule est une
structure de base de la matière. Physiquement parlant, nous pouvons donc lui
accorder une importance toute particulière. Le parallèle avec des éléments
tangibles de notre existence est assez flagrant. En effet, au cœur de notre vie même,
l’organisation occupe une place prépondérante. Qu’il s’agisse de l’organisation
familiale, de l’organisation professionnelle ou de toute autre organisation, nous
sommes toujours au cœur d’un système d’organisation et gravitons non pas seuls
mais avec autour de nous un ou plusieurs individus avec qui nous formons, que
nous le voulions ou non, une organisation… un équivalent de structure moléculaire.

Voilà qu’habilement nous avons introduit dans le discours l’élément fondamental de
cette théorie, la composante de la molécule : l’atome ou, dans le domaine réel,
l’individu. Et encore une fois, l’analogie est saisissante, tant la définition des deux
entités est proche. D’un côté, l’atome peut se définir comme suit : un atome (grec
ancien [atomos], « qui ne peut être divisé ») est la plus petite partie d'un corps
simple. De l’autre côté, l’individu renvoie à la définition suivante : du latin
[individuum], « ce qui est indivisible », est ce qui ne peut être ni partagé ni divisé
sans perdre les caractéristiques qui lui sont propres. Nous arrivons ainsi à la base
fondatrice de cette démonstration : l’élément unique composant les différents
ensembles auquel il est attaché.                                                        2
DU RAPPORT PHYSIQUE ENTRE LA MOLECULE
ET L’ORGANISATION
               Nous reviendrons ultérieurement plus en profondeur sur cette entité
« atome / individu », mais nous allons d’abord rester sur les caractéristiques
physiques de ces éléments afin de voir comment ils s’imbriquent entre eux. Nous
ajouterons juste à la définition de l’atome, qu’il « est constitué d'un noyau
concentrant plus de 99,9 % de sa masse, autour duquel se distribuent des électrons
» (cf. Schéma 2). Nous aurons à revenir sur les propriétés de ces électrons, retenez-
en donc la présence autour du noyau de l’atome.
Pour      poursuivre       sur     la
constitution d’une molécule,
outre que celle-ci est constituée
d’atomes, nous ajouterons deux
éléments intéressants à sa
composition. Le premier élément
est que « L'assemblage d'atomes
constituant une molécule n'est
pas définitif, il est susceptible de
subir des modifications, c’est-à-
dire de se transformer en une ou
plusieurs autres molécules ». Le
second élément est que « ces
atomes sont liés par des forces                                      Schéma 2
de valence ».
A propos de l’assemblage non définitif de la molécule, le rapport à la vie réelle des
individus est assez apparent. Toutes les organisations humaines quelles qu’elles
soient peuvent évoluer. Qu’il s’agisse de l’organisation familiale, des organisations
de connaissances ou d’amitiés ou bien encore de rapprochements moléculaires
dans le cadre professionnel, ces assemblements atomiques sont en perpétuelle
évolution.
A propos des forces de valence, autrement dit de la liaison covalente rassemblant
les atomes, on notera qu’il s’agit d’une « liaison chimique dans laquelle chacun des
atomes liés met en commun un électron d'une de ses couches externes afin de
former un doublet d'électrons liant les deux atomes. C'est une des forces qui
produit l'attraction mutuelle entre atomes ». Comme on le comprend, un élément
de la couche externe de l’atome, un électron, établi une liaison avec un autre
électron d’un autre atome. Nous pourrons, pour reprendre l’analogie de départ,
considérer cet électron comme l’une des [valeurs] d’un individu et c’est par une
valeur correspondante qu’il peut se lier à un autre individu (cf. Schéma 3). Le mot
valeur prend ici une acception très large. Valeur peut ainsi englober une valeur
commune à l’organisation, même si elle n’est pas intimement partagée par l’individu
mais auquel il se plie pour s’intégrer à l’organisation. Sur la base de cette valeur, il
pourra établir une connexion avec un ou plusieurs individus au sein de l’organisation
et former une « molécule de travail ». Chacun des atomes ou individu partageant
une même valeur de départ, ce qui assure la liaison entre eux.                           3
DU RAPPORT PHYSIQUE ENTRE LA MOLECULE
ET L’ORGANISATION




                                                                          Schéma 3
Nous rapprochons ici les atomes par leurs « électrons / valeurs ». Mais la physique
moléculaire nous apporte encore d’autres éléments qui viennent compléter notre
compréhension générale du sujet et nous surprendre encore davantage par la
pertinence de l’analogie.

Ainsi, les propriétés chimiques qui constituent les atomes et vont permettre leur
rassemblement en molécules s’appuient-t-elles sur une caractéristique singulière : la
configuration électronique. Celle-ci n’a rien à voir avec des gadgets importés d’Asie
du Sud-est bourrés de composants électroniques mais bien avec les particularités
des électrons composant l’atome. Cette configuration électronique est la répartition
de ces électrons en suivant leur énergie et leur spin. Normalement, à ce stade de
l’explication, soit vous aurez complètement décroché, soit votre curiosité et votre
esprit investigateur seront piqués au vif et vous souhaiterez ardemment poursuivre.
Poursuivons donc car cela présente un réel intérêt et un apport considérable aux
sciences fondamentales physiques et sociales. L’énergie à laquelle est soumis un
électron est sa capacité à modifier son état ou à produire un travail entraînant un
mouvement ou de la chaleur par exemple. Il est une nouvelle fois étonnant de voir
comme ce principe peut s’appliquer aux valeurs que peuvent partager les individus.
Ces valeurs peuvent en effet amener ces individus à modifier leur état (et par
extension celui de l’organisation à laquelle ils appartiennent) ou bien encore
produire un travail voire créer de la chaleur entre ces individus. Chaleur dans le sens
où les valeurs partagées vont réconforter les individus dans leur attachement à cette
valeur. Le spin de l’électron, quant à lui, est son état général de rotation. Jusque là,
rien que de très physique mais en cherchant la signification du spin – ignorants que
nous sommes – nous découvrons avec ravissement que celui-ci est soumis au «
principe d’incertitude » ! En physique, pour l’électron, cela équivaut à ne pas
pouvoir connaître simultanément sa position et sa vitesse. En sons sens social, cela
équivaut à ne pas pouvoir prédire avec certitude le comportement d’un individu.

En conclusion, nous comprenons comment l’organisation peut se comparer
admirablement à la molécule et l’individu à l’atome. Nous allons voir désormais,
                                                                                 4
comment les mécanismes des uns peuvent s’appliquer aux autres.
DE LA MECANIQUE QUANTIQUE ET DE L’ONTOLOGIE
″ La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne.
La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne
sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne
fonctionne... et personne ne sait pourquoi ! ″
                                                                  [Albert Einstein]

                L’individu, étudié sous la « vision » du philosophe ou du
métaphysicien se rapporte à ce que regroupe la notion d’ « être ». Cette notion,
bien qu’apparemment simple, revêt une complexité certaine et l’étude de l’être a
pour nom l’ontologie. L’être peut être défini comme la perception que nous pouvons
avoir d’exister, ce qui en appelle à notre réalité physique et à toutes ses
caractéristiques mais également à toutes tes les choses qui sont, au monde qui nous
entoure et même … au rapport de cet être et ce monde à Dieu. Les rapports au
temps, à l’espace, à la réalité sont parmi les questions soulevées par les
métaphysiciens et … des questions du même ordre sont également soulevées par
les physiciens qui remettent en cause les phénomènes fondamentaux à la base des
systèmes physiques, et plus particulièrement dans le domaine de la mécanique
quantique, qui s’applique… à l’échelle atomique ! S’il était encore permis de douter
de la pertinence de l’analogie, le concept même de l’ontologie nous confirme que
nous sommes bien sur la bonne voie.

Nous aborderons donc la théorie du management moléculaire sous ce double
aspect : ontologique d’une part, c’est-à-dire ramené à l’être, et physique d’autre
part, c’est-à-dire ramené à la matière mais sous une vision atomique.

Les sources d’inspiration sont variées, à commencer par de propres expériences
vécues. En dehors de cet apport personnel, les réflexions de cette théorie ont été
notamment complétées par une analyse de l’œuvre de Louis Lavelle, un des piliers
de l’ontologie moderne, ainsi que par les travaux d’Albert Einstein que l’on ne
présente plus et à qui sont également empruntées quelques brillantes citations
démontrant la proximité entre un brillant esprit scientifique et … un philosophe.




                                                                                       5
DE LA FORMATION MOLECULAIRE

″ La vraie valeur d'un homme se détermine en examinant dans
quelle mesure et dans quel sens il est parvenu à se libérer du
moi. ″
                                                                     [Albert Einstein]


                On l’aura compris, la molécule ou organisation sera donc composée
de plusieurs atomes. Cette réunion atomique ou interindividuelle peut se produire
dans diverses circonstances. La première de ces circonstances, et celle qui se
rapprochera le plus de nos préoccupations est celle de l’équipe au sein d’une
entreprise. Mais ce rapprochement moléculaire peut tout aussi bien se produire
dans d’autres cadres : dans la vie associative, familiale ou dans la sphère
personnelle par exemple. L’intérêt d’étendre la comparaison à une sphère autre que
professionnelle est qu’elle permet de mieux saisir ce qui fonde ce rassemblement.
Ainsi la sphère familiale n’est-elle pas – du moins en considérant la descendance –
un rapprochement choisi. Qu’on le veuille ou non, un individu « hérite » de ses
parents et grands-parents, de ses cousins, etc … La molécule familiale est ainsi
constituée sans que l’atome n’ait pu y exprimer une grande volonté de choix. On
comprend la présence d’un facteur extérieur à l’individu sur lequel il ne peut agir au
premier abord, recevant une situation qui lui échappe. Cela n’est bien sûr pas figé et
l’individu pourra par la suite exprimer par son comportement et ses propres actions
la volonté de son propre choix en s’éloignant ou en se rapprochant de l’atome
familial constitué. A l’opposé, une molécule associative ou politique à laquelle
l’individu décidera de lui-même d’adhérer ne sera que l’expression de choix
volontaires et librement fondés. Par ces exemples, nous saisissons les premières
notions importantes dans la formation moléculaire à taille humaine : la liberté et la
volonté laissées à l’individu de s’y attacher.

Le domaine de l’entreprise se situe juste entre ces deux exemples : il participe pour
partie d’une certaine nécessité et pour partie d’une certaine liberté. L’adjectif «
certain » étant ici employé à dessein, car il relativise l’une et l’autre notion,
opposées l’une à l’autre par ailleurs. En effet, entre une molécule familiale imposée
dans sa structure (non immuable cependant mais néanmoins non choisie au départ)
et une molécule associative totalement libre d’accès se situe la molécule de
l’entreprise. Si l’entrée d’un individu en son sein se fait par une absolue pure
nécessité alors elle se rapprochera dans sa configuration (et uniquement par
rapport à cet individu) de la molécule familiale imposée. Si à l’inverse l’individu s’y
rattache dans une absolue liberté, la configuration que cette molécule aura pour lui
sera toute autre. Un premier aspect de complexité du rapport entre l’atome
individuel et la molécule organisation apparaît : le niveau de balance entre la
nécessité et la liberté. Selon les caractéristiques du poste occupé, selon le besoin
d’un individu à occuper ce poste ou selon son envie, la part que l’individu occupera
au sein de l’organisation s’en verra considérablement variable.
                                                                                          6
DE L’IMPACT DES CHARGES POSITIVES ET NEGATIVES

″ La connaissance s'acquiert par l'expérience, tout le reste n'est
que de l'information. ″
                                                                        [Albert Einstein]



               La constitution d’un atome est basé sur la relation entre des
électrons chargés négativement (-) qui gravitent autour d’un noyau, lui-même
composé de protons, électriquement positifs (+) et de neutrons … électriquement …
neutres (d’où le nom de neutrons, neutre > neutron … vous avez saisi le rapport ?
Sinon, ce n’est pas la peine d’aller plus loin, vous reprendrez la lecture demain à
l’aube d’un jour meilleur). Sans en saisir complètement le fonctionnement, on
comprendra néanmoins que leur constitution même repose sur un équilibre basé
sur une certaine tension électrique. La relation entre les atomes pour former une
molécule n’est pas marquée d’un caractère « électrique », il s’agit d’un assemblage
chimique, électriquement neutre.

Rapporté au modèle de l’entreprise, on entrevoit qu’à la base de la relation entre les
individus au sein des équipes ne se trouve pas un principe électrique pouvant
déstabiliser l’équilibre de l’une ou l’autre de ses composantes. En dehors de tout
élément perturbateur, une connexion entre les individus peut donc, dans cette idée
d’assemblage atomique s’opérer de manière assez équilibrée, dans le cadre d’un
bon fonctionnement de l’organisation moléculaire.

Il n’en demeure pas moins qu’un certain nombre de facteurs, internes ou externes à
cette structure moléculaire peuvent venir la perturber. Des connaissances en
physique nucléaire somme toute réduites ne permettront pas d’étayer toutes les
modalités de ces perturbations mais certaines sont confirmées comme le
rapportent les deux caractéristiques physiques suivantes :

Petit cours de physique pour vous (re)présenter les modalités de la pression :
« Si l'on oblige des atomes à rester dans un volume donné, la pression s'élève avec la
température. Si la température est plus élevée à l'intérieur qu'à l'extérieur, les
atomes vont chercher à s’échapper de ce volume vers l'extérieur.
Par contre si la température à l'intérieur de ce volume donné est la même qu'à
l'extérieur, mais qu'il y a plus de matière, à volume égal la pression intérieure sera
plus élevée, les atomes seront donc éjectés de la même manière.
C'est le principe même de base des fusées. À l'intérieur des réservoirs on fait chauffer
le gaz jusqu'à ce que la pression soit plus élevée à l'intérieur qu'à l'extérieur, puis dès
que l'on ouvre la soupape, le gaz s'échappe. Par réaction la fusée décolle. Il suffit
simplement de contrôler les quantités de matière et de température de manière à
donner juste la force nécessaire pour pousser la fusée mais sans faire exploser les
réservoirs. »*
                                                                                              7
DE L’IMPACT DES CHARGES POSITIVES ET NEGATIVES


On pourra repartir ainsi sur notre modèle d’organisation en lui appliquant le même
principe. Si l’organisation devient un peu trop étroite, serrée, en son sein les
individus vont commencer à s’échauffer et mettre en action leurs charges
électriques … l’ambiance en devient électriquement chargée et les tensions sont
palpables. Les individus vont alors chercher à quitter la structure pour y trouver une
autre molécule plus propice à leur épanouissement.
Autre caractéristique physique globalement comprise mais qui mérite un petit
rafraîchissement : la dilatation.

« Pour prendre une métaphore, dans un jeu de billard, plus la vitesse et l'énergie de
la boule initiale seront élevées, plus les autres boules s'écarteront. Pour en revenir à
notre température, plus elle est élevée, plus les atomes et molécules auront donc
tendance à s'écarter les uns des autres.

Avec l'augmentation de la température, un bloc de matière augmente de volume.
Une tige de métal va s'allonger. C'est pour cette raison que l'on voit un petit écart
(de l'ordre du millimètre) entre les rails de train ; Si les rails étaient soudés et
formaient un bloc d'un seul tenant sur des kilomètres, en été avec la chaleur les rails
se disloqueraient de leur support. »*

Imaginons ici que des contraintes externes fassent s’échauffer la structure. Les
individus la composant vont alors prendre de la distance les uns d’avec les autres
sous l’effet de l’augmentation de la température. Ce principe physique est vérifiable
dans la réalité de l’entreprise qui sous la pression de la concurrence, sous la
pression de contraintes financières se met à s’échauffer à proprement parler.

Parmi les autres contraintes internes pouvant amener des perturbations notoires au
cœur de notre molécule, on pourra également ajouter l’arrivée ou le départ de l’un
de ses atomes. En physique, comme c’est le cas pour une organisation, un élément
en moins ou en plus va forcément perturber l’équilibre moléculaire. Cela ne sera pas
forcément une mauvaise chose, dans un cas comme dans l’autre. Le nouvel entrant
pourra apporter un bénéfice certain et le sortant pourra assainir la structure.
Néanmoins, dans les deux cas, la structure se modifie et l’équilibre doit se recréer
pour son bon fonctionnement. La liaison chimique entre les atomes doit s’établir
correctement pour que la molécule englobant ces atomes puisse elle-même assurer
son propre équilibre avec l’extérieur.




* http://www.alphaquark.com/Sciences/Atome.htm
                                                                                           8
DE L’EQUILIBRE ELECTROMAGNETIQUE

″ Je ne crois point, au sens philosophique du terme, à la liberté
de l'homme. Chacun agit non seulement sous une contrainte
extérieure, mais aussi d'après une nécessité intérieure. ″
                                                                     [Albert Einstein]



               Lorsqu’il s’agit de se pencher sur les fondements de l’équilibre
moléculaire, en considérant l’individualité de chacun de ses atomes, les
caractéristiques qui leurs sont propres et les éléments qu’ils peuvent avoir tous en
commun pour cimenter une relation assez forte entre eux pour former cet équilibre,
les choses se compliquent un tant soit peu. Remarquez bien que là réside toute
l’audace de cette Théorie Moléculaire du Management … s’aventurer sur une voie
que seuls d’intrépides esprits peuvent suivre. Eclaircissements …

D’un côté Albert Einstein, le physicien, cité en début de ce chapitre, ne croit pas en
la liberté de l’homme. Face à lui, Louis Lavelle, le métaphysicien, qui prend une
direction semble-t-il toute opposée en arguant : « Notre fixation dans l'être ne peut
se manifester que grâce à l'expression phénoménale de notre liberté ». Or si nous
faisons partie d’une quelconque structure moléculaire, c’est bien que nous nous
établissons comme des êtres manifestés…

Voilà que les deux principales sources d’inspiration de cette théorie s’opposent à un
moment crucial de son élaboration ! Perturbant ? Point davantage n’en faut à un
esprit critique déterminé comme un gladiateur à trancher les barrières qui
pourraient s’élever devant sa motivation à poursuivre une voie que personne avant
lui n’avait jamais ouverte !

A y regarder plus attentivement, nous revenons au point déjà exposé sur la balance
existant à l’origine de l’adhésion d’un atome à la molécule ; balance entre les
notions de nécessité et de liberté. Nos deux penseurs semblent ne pas croire autant
l’un que l’autre à la possible liberté de l’individu. En fait, Louis Lavelle dans son
entendement, expose que l’être ne peut se réaliser que dans l’expérience de
l’existence. Pour lui, « L'existence est le lieu de toutes les inquiétudes mais aussi de
toutes les ferveurs. En elle s'exprime une puissance d'être, un projet inédit, l'espoir
d'un accomplissement. Néanmoins, constamment menacée par l'échec, elle doit
lutter pour se produire elle-même. Chaque moi est exposé non seulement aux
vicissitudes de la matière, mais aussi - et c'est beaucoup plus contrariant - à
l'incompréhension des autres, quand ce n'est pas à leur indifférence ou à leur
hostilité ». Il va ainsi positionner d’un côté une attitude passive, sans action qu’il ne
qualifiera pas d’existence face à une attitude réellement proactive, preuve de
volonté, qui sera à même d’obtenir une certaine liberté. Cela ne contrarie pas
forcément la position d’Albert Einstein sur le sujet mais replace son point de vue
sous un autre angle.                                                                      9
DE L’EQUILIBRE ELECTROMAGNETIQUE

Nous mettons le doigt ici sur le point le plus important de cette théorie. En
détectant les éléments les plus libres de la structure moléculaire, nous en
découvrons ceux qui lui donneront le plus d’énergie. L’expérience (toute
personnelle) montre – et cela est valable pour tout type de structure moléculaire
mais plus remarquable encore dans le monde de l’entreprise – que la molécule est
formée de différents types d’atomes. Certains sont plutôt neutres, certains
récalcitrants et certains plus dynamiques, plus motivés, mus par plus de volonté. La
détection du niveau de balance individuelle entre la nécessité et la liberté nous
apporte une clef majeure dans la compréhension de la structure moléculaire. Ainsi,
les éléments principalement poussés par la nécessité n’auront qu’un faible
attachement aux autres atomes et fragiliseront potentiellement la structure. Au
contraire, les éléments plus libres et avec plus de volonté vont renforcer la
structure. Louis Lavelle précise d’ailleurs : « La volonté nous engage physiquement
dans le monde, c'est elle qui nous fait prendre contact avec le réel, qui met en
mouvement nos forces et par la même occasion fait se dresser les obstacles sur
notre chemin. » … et il retombe ainsi sur le terrain d’Albert Einstein qui disait qu’«
une personne qui n’a jamais commis d’erreurs n’a jamais tenté d’innover. » … Oui,
oui, cette citation a déjà été utilisée. Vous pouvez penser que l‘on tourne au rond
mais il s’agit plutôt de la démonstration d’une exquise homogénéité de pensée !




DE LA STIMULATION ET DE LA CONSOLIDATION ATOMIQUE …

 ″ La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne
 pas perdre l’équilibre. ″
                                                                    [Albert Einstein]


                 Une fois déterminée la configuration de la structure moléculaire, il
 convient d’adopter une véritable politique visant à renforcer cette structure, à
 éviter qu’elle ne puisse s’effriter et au contraire chercher à ce qu’elle puisse se
 développer harmonieusement.

 Il sera habile de choisir de récompenser à leur juste valeur les efforts des éléments
 les plus volontaires, au sens qu’ils construisent véritablement la solidité et la
 dynamique de la molécule. Louis Lavelle souligne d’ailleurs que « La "volonté" est
 le terme le plus approprié pour exprimer le pouvoir de création qui nous
 caractérise » et la force des entreprises moléculaires de demain ne réside-t-elle
 pas dans cette capacité de création, d’innovation qu’il va lui falloir démultiplier
 pour parvenir à grandir ?
                                                                                         10
DE LA STIMULATION ET DE LA CONSOLIDATION ATOMIQUE …

Pour ce qui concerne les éléments les plus neutres de la structure moléculaire, il
s’agira soit d’en accepter l’irrémédiable neutralité, soit de charger positivement
leurs possibilités en augmentant leurs options ou leurs libertés. Non pas pour dire
que davantage d’autonomie ou de responsabilité peut convenir à tout un chacun.
Certains éléments n’ont pas et n’auront peut-être pas la volonté de parvenir à
davantage de liberté. Se satisfaisant à la résolvance de leur nécessité, ils ne
désireront pas encourir les risques liés à davantage de liberté. Néanmoins, même
pour eux, en leur assurant le confort d’une démarche dépourvue du risque d’échec,
ils seront à même de dépasser leur passivité affichée pour exprimer au travers de
réalisations hors de leur habituel parcours atomique leur potentiel pouvoir de
création … **

Un autre élément prééminent de l’organisation de la structure est la place qu’y tient
chacune de ses composantes. En effet, « à priori », chaque individu est à sa place
dans la molécule organisation puisque celle-ci fonctionne. Néanmoins, une fois
écartée la couche des apparences et dissipé l’aspect fonctionnel de chaque atome
on peut souvent apercevoir la superficialité de la solidité moléculaire. Dans de
nombreuses organisations, si chaque rôle est occupé par une personne à tout le
moins compétente et un minimum assidue, nous pourrons avoir l’impression, vu de
l’extérieur, d’une configuration quelque peu solide. En examinant de plus près la
structure, il n’est pas rare de percevoir des failles pouvant se transformer en une
véritable fragilité structurelle. Ainsi, si le services des Achats fonctionne en
apparences de façon tout à fait normale, ne s’agit-il en effet que d’une apparence.
Madame Turseau n’applique les principes de ponctualité qu’à l’heure de sortie des
bureaux, Mademoiselle Sanders porte plus haut les couleurs de son insatisfaction
que l’étendard de l’entreprise et le Manager du service ne sait-il répondre qu’aux
questions qu’on ne lui pose pas. Vu de l’extérieur, la molécule du service fonctionne.
Les achats sont effectués tant bien que mal et l’équipe ne présente pas de risque
imminent d’implosion. Beaucoup de services dans beaucoup d’entreprises ne
présentent pas de menaces imminentes de fission nucléaire … ils ne constituent pas
pour autant des structures optimales. Beaucoup d’éléments peuvent expliquer cette
insidieuse fragilité mais nous pointerons ici un élément en particulier : la place de
chaque atome dans chaque molécule. Bien sûr le propos n’est pas ici de dire que les
individus sont interchangeables et que n’importe quel atome peut prendre la place
de n’importe quel autre. Cependant, force est de constater, à travers la mobilité
interne en entreprise, que certaines fonctions sont particulièrement appropriées
pour la transposition atomique. L’avantage de considérer cette possibilité est le fait
que sur des fonctions similaires, pour un même atome, la constitution de la
molécule autour de lui pourra largement influer sur son efficacité et son niveau
d’excitation (comprendre ici sa motivation). Pour reprendre l’exemple précédent, le
fait d’offrir la possibilité à Mademoiselle Sanders de rejoindre le service Export, sur
un niveau de fonction équivalent pourra changer grandement son niveau de
motivation, d’implication, d’efficacité et … de bonne humeur, ce qui ne gâche rien
connaissant Mademoiselle Sanders.                                                       11
DE LA STIMULATION ET DE LA CONSOLIDATION ATOMIQUE …


Pour aller un peu plus loin encore dans le positionnement atomique au sein
de la molécule, et au risque de choquer le lecteur convaincu jusqu’ici d’un
parcours démonstratif sans heurt, il faut se résoudre à établir un constat
frappant : certains individus n’ont vraiment rien à foutre là où ils sont.
Evidemment l’adjonction du verbe « foutre » est totalement bien placé autant
qu’il est déplacé. Il n’a pour but que de mesurer votre niveau d’attention à ce
stade avancé de la démonstration. Et quel bonheur de jurer ainsi au beau
milieu de l’exposé d’une découverte si révolutionnaire. ;-) Cette petite figure
de style mise à part, le constat n’en est pas moins pertinent. Certaines
personnes ne sont pas du tout à leur place. Ils peuvent tout à fait remplir les
rôles et tâches pour lesquels ils sont missionnés. Ils en ont certainement les
compétences minimum requises mais ce ne sont même pas forcément des
compétences qui leur siéent (bonus track : vous apprendrez ici la
conjugaison et l’infinitif du verbe « seoir », ce qui justifie pleinement le prix
que vous avez mis dans l’acquisition de cet ouvrage !). Les cas évoqués ici
concernent des personnes qui ne voudront même pas considérer un
repositionnement moléculaire qui pourrait leur permettre davantage
d’épanouissement. La nature humaine est ainsi faite que parfois, face à la
potentialité de choix plus profitables, l’homme (ou la femme … cette
caractéristique respectant scrupuleusement un équilibre paritaire) va opter
pour la solution la moins avantageuse. Curieuse caractéristique, totalement
absente du règne animal et énoncé de façon plus simple par le précepte : «
on t’assure que c’est mieux, parce que c’est réellement mieux, tu sais très
bien que c’est mieux, mais non … tu n’y vas pas ! ». S’il n’en était que du
bien-être de l’atome en lui-même qui en soi constitue une préoccupation
certaine ; mais c’est toute l’énergie de la molécule qui se trouve réduite par
une force d’inertie préjudiciable. Dans de tels cas de figure, les solutions à
adopter sont parfois radicale : mouvement atomique forcé à l’intérieur ou vers
l’extérieur de la structure moléculaire !


** Plus de détails dans l’excellent ouvrage des Professeurs Lezer & Chausse « du
Paradigme du Management Moléculaire rapporté à la motivation » aux Editions Onville
Manor.




                                                                                      12
EN GUISE DE CONCLUSION …

 ″ Dans mon commencement est ma fin et dans ma fin mon
 commencement. ″
                                                                [Thomas Stearns Eliot]



                Nous espérons que vous aurez apprécié ce voyage au travers de deux
 univers passionnants : celui de la sociologie et celui de la physique nucléaire. Ce
 voyage n’en est qu’à son commencement et il ne manquera pas d’être étayé par
 d’autres esprits brillants … pas aussi brillants, mais certainement un peu brillants
 quand même.

 Nous espérons qu’au travers de vos propres expériences vous repenserez à la
 Théorie du Management Moléculaire et saurez vous montrer parmi les atomes les
 plus énergétiques, qu’importe la structure moléculaire dans laquelle vous vous
 trouvez.




                  Professeurs Nicolas Lezer & Pierre-Etienne Chausse




    Découvrez la présentation de la Théorie du Management Moléculaire à l’adresse :
    http://www.comet-line.com/tmm



Copyright Nicolas Lezer (niko@lezer.fr) | Pierre-Etienne Chausse (petienne73@gmail.com)   13

Contenu connexe

En vedette

Elementos de la Guerra Mediatica (http://www.rebelion.org/docs/118903.pdf)
Elementos de la Guerra Mediatica (http://www.rebelion.org/docs/118903.pdf)Elementos de la Guerra Mediatica (http://www.rebelion.org/docs/118903.pdf)
Elementos de la Guerra Mediatica (http://www.rebelion.org/docs/118903.pdf)Alejandra Prado
 
23 le martyre des dix milles, vittore carpaccio-c. lauras
23 le martyre des dix milles, vittore carpaccio-c. lauras23 le martyre des dix milles, vittore carpaccio-c. lauras
23 le martyre des dix milles, vittore carpaccio-c. laurasseminaire_venitien
 
Lune the beautiful_moon
Lune the beautiful_moonLune the beautiful_moon
Lune the beautiful_moonmarinero22
 
Albums photos en_ligne_Août2013
Albums photos en_ligne_Août2013Albums photos en_ligne_Août2013
Albums photos en_ligne_Août2013E2m Gig
 
Changement de la normalisation des cost-weights en 2012- Jörk Volbracht (Univ...
Changement de la normalisation des cost-weights en 2012- Jörk Volbracht (Univ...Changement de la normalisation des cost-weights en 2012- Jörk Volbracht (Univ...
Changement de la normalisation des cost-weights en 2012- Jörk Volbracht (Univ...Paianet - Connecting Healthcare
 
4 safer jp-siglr2012
4 safer jp-siglr20124 safer jp-siglr2012
4 safer jp-siglr2012DIOT Clément
 
Ponts de paris ng2011
Ponts de paris ng2011Ponts de paris ng2011
Ponts de paris ng2011Denise Rivera
 
Les Community Managers en France - Édition 2013
Les Community Managers en France - Édition 2013Les Community Managers en France - Édition 2013
Les Community Managers en France - Édition 2013ANOV Agency
 
L Usine Nouvelle 12 Mars 2012
L Usine Nouvelle 12 Mars 2012L Usine Nouvelle 12 Mars 2012
L Usine Nouvelle 12 Mars 2012Vincent Genet
 
La V.U.E. du Val de Loire : références historiques et patrimoniales
La V.U.E. du Val de Loire : références historiques et patrimoniales La V.U.E. du Val de Loire : références historiques et patrimoniales
La V.U.E. du Val de Loire : références historiques et patrimoniales Mission Val de Loire
 
Prohibido
ProhibidoProhibido
ProhibidoPlof
 

En vedette (15)

Elementos de la Guerra Mediatica (http://www.rebelion.org/docs/118903.pdf)
Elementos de la Guerra Mediatica (http://www.rebelion.org/docs/118903.pdf)Elementos de la Guerra Mediatica (http://www.rebelion.org/docs/118903.pdf)
Elementos de la Guerra Mediatica (http://www.rebelion.org/docs/118903.pdf)
 
23 le martyre des dix milles, vittore carpaccio-c. lauras
23 le martyre des dix milles, vittore carpaccio-c. lauras23 le martyre des dix milles, vittore carpaccio-c. lauras
23 le martyre des dix milles, vittore carpaccio-c. lauras
 
Lune the beautiful_moon
Lune the beautiful_moonLune the beautiful_moon
Lune the beautiful_moon
 
Nourriture
NourritureNourriture
Nourriture
 
Albums photos en_ligne_Août2013
Albums photos en_ligne_Août2013Albums photos en_ligne_Août2013
Albums photos en_ligne_Août2013
 
Changement de la normalisation des cost-weights en 2012- Jörk Volbracht (Univ...
Changement de la normalisation des cost-weights en 2012- Jörk Volbracht (Univ...Changement de la normalisation des cost-weights en 2012- Jörk Volbracht (Univ...
Changement de la normalisation des cost-weights en 2012- Jörk Volbracht (Univ...
 
4 safer jp-siglr2012
4 safer jp-siglr20124 safer jp-siglr2012
4 safer jp-siglr2012
 
2012 02-10 notasegw
2012 02-10 notasegw2012 02-10 notasegw
2012 02-10 notasegw
 
Ponts de paris ng2011
Ponts de paris ng2011Ponts de paris ng2011
Ponts de paris ng2011
 
Les Community Managers en France - Édition 2013
Les Community Managers en France - Édition 2013Les Community Managers en France - Édition 2013
Les Community Managers en France - Édition 2013
 
Urgente
UrgenteUrgente
Urgente
 
L Usine Nouvelle 12 Mars 2012
L Usine Nouvelle 12 Mars 2012L Usine Nouvelle 12 Mars 2012
L Usine Nouvelle 12 Mars 2012
 
Alamaque copas
Alamaque copasAlamaque copas
Alamaque copas
 
La V.U.E. du Val de Loire : références historiques et patrimoniales
La V.U.E. du Val de Loire : références historiques et patrimoniales La V.U.E. du Val de Loire : références historiques et patrimoniales
La V.U.E. du Val de Loire : références historiques et patrimoniales
 
Prohibido
ProhibidoProhibido
Prohibido
 

Plus de Pierre-Etienne Chausse

Plus de Pierre-Etienne Chausse (10)

#Bac2014 Festival du Off Maths
#Bac2014 Festival du Off Maths#Bac2014 Festival du Off Maths
#Bac2014 Festival du Off Maths
 
#Bac2014 Festival du Off #bacAnglais
 #Bac2014 Festival du Off #bacAnglais #Bac2014 Festival du Off #bacAnglais
#Bac2014 Festival du Off #bacAnglais
 
#Bac2014 Festival du Off Physique
#Bac2014 Festival du Off Physique#Bac2014 Festival du Off Physique
#Bac2014 Festival du Off Physique
 
Developpement produit creativite_pe_chausse
Developpement produit creativite_pe_chausseDeveloppement produit creativite_pe_chausse
Developpement produit creativite_pe_chausse
 
Aliens Within
Aliens WithinAliens Within
Aliens Within
 
Elearning : pourquoi Powerpoint ne suffit pas ?
Elearning : pourquoi Powerpoint ne suffit pas ?Elearning : pourquoi Powerpoint ne suffit pas ?
Elearning : pourquoi Powerpoint ne suffit pas ?
 
Gender Mind
Gender MindGender Mind
Gender Mind
 
Distorted Perception
Distorted PerceptionDistorted Perception
Distorted Perception
 
Web2.0 tools for e-learning and KM
Web2.0 tools for e-learning and KMWeb2.0 tools for e-learning and KM
Web2.0 tools for e-learning and KM
 
Web2.0 e-learning et KM
Web2.0 e-learning et KMWeb2.0 e-learning et KM
Web2.0 e-learning et KM
 

La Théorie du Management Moléculaire

  • 1.
  • 2. GENESE ″ Une personne qui n’a jamais commis d’erreurs n’a jamais tenté d ’ innover. ″ [Albert Einstein] L’origine du projet de conception d’une théorie du management moléculaire vient d’une idée toute simple. En réalité, l’idée elle-même tient d’un simple griffonnage. A l’occasion d’un cours sur le management, auquel nous assistions, l’un de nous s’est mis à dessiner sur un cahier tout et n’importe quoi. Le genre de dessin que l’on réalise mécaniquement lorsque l’on écoute attentivement l’intervenant mais que nos doigts ont besoin de s’occuper. Notre esprit était occupé à parcourir les théories du management alors que se dessinaient des formes géométriques de manière totalement libérée. Alors que l’intervenant reprenait son souffle, notre regard se posa sur la feuille de papier étendue devant nous et nous découvrîmes ce qui était esquissé. Plusieurs ronds reliés les uns aux autres par des traits (cf. Schéma 1). Pas moche mais pas forcément à la hauteur d’un chef d’œuvre … même contemporain. Nous avons échangé un regard étonné en même temps que nous réalisions que ce dessin ressemblait à quelque chose connu par ailleurs. Il s’agissait de cercles qui figuraient les individus, groupés autour d’un chef – lui-même représenté par un cercle - et reliés les uns aux autres. Ce dessin ramenait à un cours de physique d’il y a très très longtemps où était présentée une merveille de la science : la molécule ! A la pause, nous avons brièvement échangé pour nous apercevoir que nous avions fait le même rapprochement. Les cours de physique nous semblant un peu loin, il nous a fallu nous replonger rapidement dans quelques encyclopédies pour nous rafraîchir la mémoire et ce que nous découvrîmes nous fit frémir de surprise : la composition d’une molécule et son mode de fonctionnement ressemblait en de nombreux points à l’idée Schéma 1 que nous avions pu nous faire du management. Les rapprochements semblaient au premier abord particulièrement pertinents, tant au niveau de la théorie qu’au niveau dans son application pratique ; ce que nous avions pu en vérifier en tous cas, au travers de nos propres expériences professionnelles. C’est à partir de ce point que nous avons décidé de nous lancer dans l’approfondissement de cette théorie. Cela nous semblait d’autant plus palpitant que la molécule est à la base de la constitution des organismes vivants. Rien de tel que de revenir à l’essence des choses et de tenter de poser le microscope de son attention sur l’organisme vivant qu’est l’organisation. Nous vous proposons de faire le chemin de cette bouleversante découverte des sciences humaines avec nous pour 1 mieux en saisir le cheminement …
  • 3. DU RAPPORT PHYSIQUE ENTRE LA MOLECULE ET L’ORGANISATION ″ Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez-vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. ″ [Albert Einstein] Parlant de rapport physique, n’allez pas vous imaginer autre chose qu’une approche entièrement dévouée à une analyse scientifique telle qu’elle sera développée dans la présente théorie. La notion de rapport physique fait ici allusion à la science physique, à l’enveloppe matérielle des deux corps que nous allons considérer : la molécule d’une part et l’organisation d’autre part. Nous allons donc, dans un premier temps, examiner la constitution physique des deux corps et voir comment peuvent s’établir les ressemblances. C’est le moment de sortir les microscopes … Commençons par le commencement et une définition très sommaire de la molécule : « une structure de base de la matière. C'est l'assemblage d'au moins deux atomes. ». Bien que succincte, cette définition nous fourni déjà quelques enseignements. Nous comprenons ici qu’à la base de la composition d’une molécule, que nous comparerons dans le présent développement à une organisation, se trouvent au moins deux atomes. L’unité de base sera donc l’atome, sur lequel nous nous pencherons avec attention. Nous comprenons également que la molécule est une structure de base de la matière. Physiquement parlant, nous pouvons donc lui accorder une importance toute particulière. Le parallèle avec des éléments tangibles de notre existence est assez flagrant. En effet, au cœur de notre vie même, l’organisation occupe une place prépondérante. Qu’il s’agisse de l’organisation familiale, de l’organisation professionnelle ou de toute autre organisation, nous sommes toujours au cœur d’un système d’organisation et gravitons non pas seuls mais avec autour de nous un ou plusieurs individus avec qui nous formons, que nous le voulions ou non, une organisation… un équivalent de structure moléculaire. Voilà qu’habilement nous avons introduit dans le discours l’élément fondamental de cette théorie, la composante de la molécule : l’atome ou, dans le domaine réel, l’individu. Et encore une fois, l’analogie est saisissante, tant la définition des deux entités est proche. D’un côté, l’atome peut se définir comme suit : un atome (grec ancien [atomos], « qui ne peut être divisé ») est la plus petite partie d'un corps simple. De l’autre côté, l’individu renvoie à la définition suivante : du latin [individuum], « ce qui est indivisible », est ce qui ne peut être ni partagé ni divisé sans perdre les caractéristiques qui lui sont propres. Nous arrivons ainsi à la base fondatrice de cette démonstration : l’élément unique composant les différents ensembles auquel il est attaché. 2
  • 4. DU RAPPORT PHYSIQUE ENTRE LA MOLECULE ET L’ORGANISATION Nous reviendrons ultérieurement plus en profondeur sur cette entité « atome / individu », mais nous allons d’abord rester sur les caractéristiques physiques de ces éléments afin de voir comment ils s’imbriquent entre eux. Nous ajouterons juste à la définition de l’atome, qu’il « est constitué d'un noyau concentrant plus de 99,9 % de sa masse, autour duquel se distribuent des électrons » (cf. Schéma 2). Nous aurons à revenir sur les propriétés de ces électrons, retenez- en donc la présence autour du noyau de l’atome. Pour poursuivre sur la constitution d’une molécule, outre que celle-ci est constituée d’atomes, nous ajouterons deux éléments intéressants à sa composition. Le premier élément est que « L'assemblage d'atomes constituant une molécule n'est pas définitif, il est susceptible de subir des modifications, c’est-à- dire de se transformer en une ou plusieurs autres molécules ». Le second élément est que « ces atomes sont liés par des forces Schéma 2 de valence ». A propos de l’assemblage non définitif de la molécule, le rapport à la vie réelle des individus est assez apparent. Toutes les organisations humaines quelles qu’elles soient peuvent évoluer. Qu’il s’agisse de l’organisation familiale, des organisations de connaissances ou d’amitiés ou bien encore de rapprochements moléculaires dans le cadre professionnel, ces assemblements atomiques sont en perpétuelle évolution. A propos des forces de valence, autrement dit de la liaison covalente rassemblant les atomes, on notera qu’il s’agit d’une « liaison chimique dans laquelle chacun des atomes liés met en commun un électron d'une de ses couches externes afin de former un doublet d'électrons liant les deux atomes. C'est une des forces qui produit l'attraction mutuelle entre atomes ». Comme on le comprend, un élément de la couche externe de l’atome, un électron, établi une liaison avec un autre électron d’un autre atome. Nous pourrons, pour reprendre l’analogie de départ, considérer cet électron comme l’une des [valeurs] d’un individu et c’est par une valeur correspondante qu’il peut se lier à un autre individu (cf. Schéma 3). Le mot valeur prend ici une acception très large. Valeur peut ainsi englober une valeur commune à l’organisation, même si elle n’est pas intimement partagée par l’individu mais auquel il se plie pour s’intégrer à l’organisation. Sur la base de cette valeur, il pourra établir une connexion avec un ou plusieurs individus au sein de l’organisation et former une « molécule de travail ». Chacun des atomes ou individu partageant une même valeur de départ, ce qui assure la liaison entre eux. 3
  • 5. DU RAPPORT PHYSIQUE ENTRE LA MOLECULE ET L’ORGANISATION Schéma 3 Nous rapprochons ici les atomes par leurs « électrons / valeurs ». Mais la physique moléculaire nous apporte encore d’autres éléments qui viennent compléter notre compréhension générale du sujet et nous surprendre encore davantage par la pertinence de l’analogie. Ainsi, les propriétés chimiques qui constituent les atomes et vont permettre leur rassemblement en molécules s’appuient-t-elles sur une caractéristique singulière : la configuration électronique. Celle-ci n’a rien à voir avec des gadgets importés d’Asie du Sud-est bourrés de composants électroniques mais bien avec les particularités des électrons composant l’atome. Cette configuration électronique est la répartition de ces électrons en suivant leur énergie et leur spin. Normalement, à ce stade de l’explication, soit vous aurez complètement décroché, soit votre curiosité et votre esprit investigateur seront piqués au vif et vous souhaiterez ardemment poursuivre. Poursuivons donc car cela présente un réel intérêt et un apport considérable aux sciences fondamentales physiques et sociales. L’énergie à laquelle est soumis un électron est sa capacité à modifier son état ou à produire un travail entraînant un mouvement ou de la chaleur par exemple. Il est une nouvelle fois étonnant de voir comme ce principe peut s’appliquer aux valeurs que peuvent partager les individus. Ces valeurs peuvent en effet amener ces individus à modifier leur état (et par extension celui de l’organisation à laquelle ils appartiennent) ou bien encore produire un travail voire créer de la chaleur entre ces individus. Chaleur dans le sens où les valeurs partagées vont réconforter les individus dans leur attachement à cette valeur. Le spin de l’électron, quant à lui, est son état général de rotation. Jusque là, rien que de très physique mais en cherchant la signification du spin – ignorants que nous sommes – nous découvrons avec ravissement que celui-ci est soumis au « principe d’incertitude » ! En physique, pour l’électron, cela équivaut à ne pas pouvoir connaître simultanément sa position et sa vitesse. En sons sens social, cela équivaut à ne pas pouvoir prédire avec certitude le comportement d’un individu. En conclusion, nous comprenons comment l’organisation peut se comparer admirablement à la molécule et l’individu à l’atome. Nous allons voir désormais, 4 comment les mécanismes des uns peuvent s’appliquer aux autres.
  • 6. DE LA MECANIQUE QUANTIQUE ET DE L’ONTOLOGIE ″ La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne fonctionne... et personne ne sait pourquoi ! ″ [Albert Einstein] L’individu, étudié sous la « vision » du philosophe ou du métaphysicien se rapporte à ce que regroupe la notion d’ « être ». Cette notion, bien qu’apparemment simple, revêt une complexité certaine et l’étude de l’être a pour nom l’ontologie. L’être peut être défini comme la perception que nous pouvons avoir d’exister, ce qui en appelle à notre réalité physique et à toutes ses caractéristiques mais également à toutes tes les choses qui sont, au monde qui nous entoure et même … au rapport de cet être et ce monde à Dieu. Les rapports au temps, à l’espace, à la réalité sont parmi les questions soulevées par les métaphysiciens et … des questions du même ordre sont également soulevées par les physiciens qui remettent en cause les phénomènes fondamentaux à la base des systèmes physiques, et plus particulièrement dans le domaine de la mécanique quantique, qui s’applique… à l’échelle atomique ! S’il était encore permis de douter de la pertinence de l’analogie, le concept même de l’ontologie nous confirme que nous sommes bien sur la bonne voie. Nous aborderons donc la théorie du management moléculaire sous ce double aspect : ontologique d’une part, c’est-à-dire ramené à l’être, et physique d’autre part, c’est-à-dire ramené à la matière mais sous une vision atomique. Les sources d’inspiration sont variées, à commencer par de propres expériences vécues. En dehors de cet apport personnel, les réflexions de cette théorie ont été notamment complétées par une analyse de l’œuvre de Louis Lavelle, un des piliers de l’ontologie moderne, ainsi que par les travaux d’Albert Einstein que l’on ne présente plus et à qui sont également empruntées quelques brillantes citations démontrant la proximité entre un brillant esprit scientifique et … un philosophe. 5
  • 7. DE LA FORMATION MOLECULAIRE ″ La vraie valeur d'un homme se détermine en examinant dans quelle mesure et dans quel sens il est parvenu à se libérer du moi. ″ [Albert Einstein] On l’aura compris, la molécule ou organisation sera donc composée de plusieurs atomes. Cette réunion atomique ou interindividuelle peut se produire dans diverses circonstances. La première de ces circonstances, et celle qui se rapprochera le plus de nos préoccupations est celle de l’équipe au sein d’une entreprise. Mais ce rapprochement moléculaire peut tout aussi bien se produire dans d’autres cadres : dans la vie associative, familiale ou dans la sphère personnelle par exemple. L’intérêt d’étendre la comparaison à une sphère autre que professionnelle est qu’elle permet de mieux saisir ce qui fonde ce rassemblement. Ainsi la sphère familiale n’est-elle pas – du moins en considérant la descendance – un rapprochement choisi. Qu’on le veuille ou non, un individu « hérite » de ses parents et grands-parents, de ses cousins, etc … La molécule familiale est ainsi constituée sans que l’atome n’ait pu y exprimer une grande volonté de choix. On comprend la présence d’un facteur extérieur à l’individu sur lequel il ne peut agir au premier abord, recevant une situation qui lui échappe. Cela n’est bien sûr pas figé et l’individu pourra par la suite exprimer par son comportement et ses propres actions la volonté de son propre choix en s’éloignant ou en se rapprochant de l’atome familial constitué. A l’opposé, une molécule associative ou politique à laquelle l’individu décidera de lui-même d’adhérer ne sera que l’expression de choix volontaires et librement fondés. Par ces exemples, nous saisissons les premières notions importantes dans la formation moléculaire à taille humaine : la liberté et la volonté laissées à l’individu de s’y attacher. Le domaine de l’entreprise se situe juste entre ces deux exemples : il participe pour partie d’une certaine nécessité et pour partie d’une certaine liberté. L’adjectif « certain » étant ici employé à dessein, car il relativise l’une et l’autre notion, opposées l’une à l’autre par ailleurs. En effet, entre une molécule familiale imposée dans sa structure (non immuable cependant mais néanmoins non choisie au départ) et une molécule associative totalement libre d’accès se situe la molécule de l’entreprise. Si l’entrée d’un individu en son sein se fait par une absolue pure nécessité alors elle se rapprochera dans sa configuration (et uniquement par rapport à cet individu) de la molécule familiale imposée. Si à l’inverse l’individu s’y rattache dans une absolue liberté, la configuration que cette molécule aura pour lui sera toute autre. Un premier aspect de complexité du rapport entre l’atome individuel et la molécule organisation apparaît : le niveau de balance entre la nécessité et la liberté. Selon les caractéristiques du poste occupé, selon le besoin d’un individu à occuper ce poste ou selon son envie, la part que l’individu occupera au sein de l’organisation s’en verra considérablement variable. 6
  • 8. DE L’IMPACT DES CHARGES POSITIVES ET NEGATIVES ″ La connaissance s'acquiert par l'expérience, tout le reste n'est que de l'information. ″ [Albert Einstein] La constitution d’un atome est basé sur la relation entre des électrons chargés négativement (-) qui gravitent autour d’un noyau, lui-même composé de protons, électriquement positifs (+) et de neutrons … électriquement … neutres (d’où le nom de neutrons, neutre > neutron … vous avez saisi le rapport ? Sinon, ce n’est pas la peine d’aller plus loin, vous reprendrez la lecture demain à l’aube d’un jour meilleur). Sans en saisir complètement le fonctionnement, on comprendra néanmoins que leur constitution même repose sur un équilibre basé sur une certaine tension électrique. La relation entre les atomes pour former une molécule n’est pas marquée d’un caractère « électrique », il s’agit d’un assemblage chimique, électriquement neutre. Rapporté au modèle de l’entreprise, on entrevoit qu’à la base de la relation entre les individus au sein des équipes ne se trouve pas un principe électrique pouvant déstabiliser l’équilibre de l’une ou l’autre de ses composantes. En dehors de tout élément perturbateur, une connexion entre les individus peut donc, dans cette idée d’assemblage atomique s’opérer de manière assez équilibrée, dans le cadre d’un bon fonctionnement de l’organisation moléculaire. Il n’en demeure pas moins qu’un certain nombre de facteurs, internes ou externes à cette structure moléculaire peuvent venir la perturber. Des connaissances en physique nucléaire somme toute réduites ne permettront pas d’étayer toutes les modalités de ces perturbations mais certaines sont confirmées comme le rapportent les deux caractéristiques physiques suivantes : Petit cours de physique pour vous (re)présenter les modalités de la pression : « Si l'on oblige des atomes à rester dans un volume donné, la pression s'élève avec la température. Si la température est plus élevée à l'intérieur qu'à l'extérieur, les atomes vont chercher à s’échapper de ce volume vers l'extérieur. Par contre si la température à l'intérieur de ce volume donné est la même qu'à l'extérieur, mais qu'il y a plus de matière, à volume égal la pression intérieure sera plus élevée, les atomes seront donc éjectés de la même manière. C'est le principe même de base des fusées. À l'intérieur des réservoirs on fait chauffer le gaz jusqu'à ce que la pression soit plus élevée à l'intérieur qu'à l'extérieur, puis dès que l'on ouvre la soupape, le gaz s'échappe. Par réaction la fusée décolle. Il suffit simplement de contrôler les quantités de matière et de température de manière à donner juste la force nécessaire pour pousser la fusée mais sans faire exploser les réservoirs. »* 7
  • 9. DE L’IMPACT DES CHARGES POSITIVES ET NEGATIVES On pourra repartir ainsi sur notre modèle d’organisation en lui appliquant le même principe. Si l’organisation devient un peu trop étroite, serrée, en son sein les individus vont commencer à s’échauffer et mettre en action leurs charges électriques … l’ambiance en devient électriquement chargée et les tensions sont palpables. Les individus vont alors chercher à quitter la structure pour y trouver une autre molécule plus propice à leur épanouissement. Autre caractéristique physique globalement comprise mais qui mérite un petit rafraîchissement : la dilatation. « Pour prendre une métaphore, dans un jeu de billard, plus la vitesse et l'énergie de la boule initiale seront élevées, plus les autres boules s'écarteront. Pour en revenir à notre température, plus elle est élevée, plus les atomes et molécules auront donc tendance à s'écarter les uns des autres. Avec l'augmentation de la température, un bloc de matière augmente de volume. Une tige de métal va s'allonger. C'est pour cette raison que l'on voit un petit écart (de l'ordre du millimètre) entre les rails de train ; Si les rails étaient soudés et formaient un bloc d'un seul tenant sur des kilomètres, en été avec la chaleur les rails se disloqueraient de leur support. »* Imaginons ici que des contraintes externes fassent s’échauffer la structure. Les individus la composant vont alors prendre de la distance les uns d’avec les autres sous l’effet de l’augmentation de la température. Ce principe physique est vérifiable dans la réalité de l’entreprise qui sous la pression de la concurrence, sous la pression de contraintes financières se met à s’échauffer à proprement parler. Parmi les autres contraintes internes pouvant amener des perturbations notoires au cœur de notre molécule, on pourra également ajouter l’arrivée ou le départ de l’un de ses atomes. En physique, comme c’est le cas pour une organisation, un élément en moins ou en plus va forcément perturber l’équilibre moléculaire. Cela ne sera pas forcément une mauvaise chose, dans un cas comme dans l’autre. Le nouvel entrant pourra apporter un bénéfice certain et le sortant pourra assainir la structure. Néanmoins, dans les deux cas, la structure se modifie et l’équilibre doit se recréer pour son bon fonctionnement. La liaison chimique entre les atomes doit s’établir correctement pour que la molécule englobant ces atomes puisse elle-même assurer son propre équilibre avec l’extérieur. * http://www.alphaquark.com/Sciences/Atome.htm 8
  • 10. DE L’EQUILIBRE ELECTROMAGNETIQUE ″ Je ne crois point, au sens philosophique du terme, à la liberté de l'homme. Chacun agit non seulement sous une contrainte extérieure, mais aussi d'après une nécessité intérieure. ″ [Albert Einstein] Lorsqu’il s’agit de se pencher sur les fondements de l’équilibre moléculaire, en considérant l’individualité de chacun de ses atomes, les caractéristiques qui leurs sont propres et les éléments qu’ils peuvent avoir tous en commun pour cimenter une relation assez forte entre eux pour former cet équilibre, les choses se compliquent un tant soit peu. Remarquez bien que là réside toute l’audace de cette Théorie Moléculaire du Management … s’aventurer sur une voie que seuls d’intrépides esprits peuvent suivre. Eclaircissements … D’un côté Albert Einstein, le physicien, cité en début de ce chapitre, ne croit pas en la liberté de l’homme. Face à lui, Louis Lavelle, le métaphysicien, qui prend une direction semble-t-il toute opposée en arguant : « Notre fixation dans l'être ne peut se manifester que grâce à l'expression phénoménale de notre liberté ». Or si nous faisons partie d’une quelconque structure moléculaire, c’est bien que nous nous établissons comme des êtres manifestés… Voilà que les deux principales sources d’inspiration de cette théorie s’opposent à un moment crucial de son élaboration ! Perturbant ? Point davantage n’en faut à un esprit critique déterminé comme un gladiateur à trancher les barrières qui pourraient s’élever devant sa motivation à poursuivre une voie que personne avant lui n’avait jamais ouverte ! A y regarder plus attentivement, nous revenons au point déjà exposé sur la balance existant à l’origine de l’adhésion d’un atome à la molécule ; balance entre les notions de nécessité et de liberté. Nos deux penseurs semblent ne pas croire autant l’un que l’autre à la possible liberté de l’individu. En fait, Louis Lavelle dans son entendement, expose que l’être ne peut se réaliser que dans l’expérience de l’existence. Pour lui, « L'existence est le lieu de toutes les inquiétudes mais aussi de toutes les ferveurs. En elle s'exprime une puissance d'être, un projet inédit, l'espoir d'un accomplissement. Néanmoins, constamment menacée par l'échec, elle doit lutter pour se produire elle-même. Chaque moi est exposé non seulement aux vicissitudes de la matière, mais aussi - et c'est beaucoup plus contrariant - à l'incompréhension des autres, quand ce n'est pas à leur indifférence ou à leur hostilité ». Il va ainsi positionner d’un côté une attitude passive, sans action qu’il ne qualifiera pas d’existence face à une attitude réellement proactive, preuve de volonté, qui sera à même d’obtenir une certaine liberté. Cela ne contrarie pas forcément la position d’Albert Einstein sur le sujet mais replace son point de vue sous un autre angle. 9
  • 11. DE L’EQUILIBRE ELECTROMAGNETIQUE Nous mettons le doigt ici sur le point le plus important de cette théorie. En détectant les éléments les plus libres de la structure moléculaire, nous en découvrons ceux qui lui donneront le plus d’énergie. L’expérience (toute personnelle) montre – et cela est valable pour tout type de structure moléculaire mais plus remarquable encore dans le monde de l’entreprise – que la molécule est formée de différents types d’atomes. Certains sont plutôt neutres, certains récalcitrants et certains plus dynamiques, plus motivés, mus par plus de volonté. La détection du niveau de balance individuelle entre la nécessité et la liberté nous apporte une clef majeure dans la compréhension de la structure moléculaire. Ainsi, les éléments principalement poussés par la nécessité n’auront qu’un faible attachement aux autres atomes et fragiliseront potentiellement la structure. Au contraire, les éléments plus libres et avec plus de volonté vont renforcer la structure. Louis Lavelle précise d’ailleurs : « La volonté nous engage physiquement dans le monde, c'est elle qui nous fait prendre contact avec le réel, qui met en mouvement nos forces et par la même occasion fait se dresser les obstacles sur notre chemin. » … et il retombe ainsi sur le terrain d’Albert Einstein qui disait qu’« une personne qui n’a jamais commis d’erreurs n’a jamais tenté d’innover. » … Oui, oui, cette citation a déjà été utilisée. Vous pouvez penser que l‘on tourne au rond mais il s’agit plutôt de la démonstration d’une exquise homogénéité de pensée ! DE LA STIMULATION ET DE LA CONSOLIDATION ATOMIQUE … ″ La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre. ″ [Albert Einstein] Une fois déterminée la configuration de la structure moléculaire, il convient d’adopter une véritable politique visant à renforcer cette structure, à éviter qu’elle ne puisse s’effriter et au contraire chercher à ce qu’elle puisse se développer harmonieusement. Il sera habile de choisir de récompenser à leur juste valeur les efforts des éléments les plus volontaires, au sens qu’ils construisent véritablement la solidité et la dynamique de la molécule. Louis Lavelle souligne d’ailleurs que « La "volonté" est le terme le plus approprié pour exprimer le pouvoir de création qui nous caractérise » et la force des entreprises moléculaires de demain ne réside-t-elle pas dans cette capacité de création, d’innovation qu’il va lui falloir démultiplier pour parvenir à grandir ? 10
  • 12. DE LA STIMULATION ET DE LA CONSOLIDATION ATOMIQUE … Pour ce qui concerne les éléments les plus neutres de la structure moléculaire, il s’agira soit d’en accepter l’irrémédiable neutralité, soit de charger positivement leurs possibilités en augmentant leurs options ou leurs libertés. Non pas pour dire que davantage d’autonomie ou de responsabilité peut convenir à tout un chacun. Certains éléments n’ont pas et n’auront peut-être pas la volonté de parvenir à davantage de liberté. Se satisfaisant à la résolvance de leur nécessité, ils ne désireront pas encourir les risques liés à davantage de liberté. Néanmoins, même pour eux, en leur assurant le confort d’une démarche dépourvue du risque d’échec, ils seront à même de dépasser leur passivité affichée pour exprimer au travers de réalisations hors de leur habituel parcours atomique leur potentiel pouvoir de création … ** Un autre élément prééminent de l’organisation de la structure est la place qu’y tient chacune de ses composantes. En effet, « à priori », chaque individu est à sa place dans la molécule organisation puisque celle-ci fonctionne. Néanmoins, une fois écartée la couche des apparences et dissipé l’aspect fonctionnel de chaque atome on peut souvent apercevoir la superficialité de la solidité moléculaire. Dans de nombreuses organisations, si chaque rôle est occupé par une personne à tout le moins compétente et un minimum assidue, nous pourrons avoir l’impression, vu de l’extérieur, d’une configuration quelque peu solide. En examinant de plus près la structure, il n’est pas rare de percevoir des failles pouvant se transformer en une véritable fragilité structurelle. Ainsi, si le services des Achats fonctionne en apparences de façon tout à fait normale, ne s’agit-il en effet que d’une apparence. Madame Turseau n’applique les principes de ponctualité qu’à l’heure de sortie des bureaux, Mademoiselle Sanders porte plus haut les couleurs de son insatisfaction que l’étendard de l’entreprise et le Manager du service ne sait-il répondre qu’aux questions qu’on ne lui pose pas. Vu de l’extérieur, la molécule du service fonctionne. Les achats sont effectués tant bien que mal et l’équipe ne présente pas de risque imminent d’implosion. Beaucoup de services dans beaucoup d’entreprises ne présentent pas de menaces imminentes de fission nucléaire … ils ne constituent pas pour autant des structures optimales. Beaucoup d’éléments peuvent expliquer cette insidieuse fragilité mais nous pointerons ici un élément en particulier : la place de chaque atome dans chaque molécule. Bien sûr le propos n’est pas ici de dire que les individus sont interchangeables et que n’importe quel atome peut prendre la place de n’importe quel autre. Cependant, force est de constater, à travers la mobilité interne en entreprise, que certaines fonctions sont particulièrement appropriées pour la transposition atomique. L’avantage de considérer cette possibilité est le fait que sur des fonctions similaires, pour un même atome, la constitution de la molécule autour de lui pourra largement influer sur son efficacité et son niveau d’excitation (comprendre ici sa motivation). Pour reprendre l’exemple précédent, le fait d’offrir la possibilité à Mademoiselle Sanders de rejoindre le service Export, sur un niveau de fonction équivalent pourra changer grandement son niveau de motivation, d’implication, d’efficacité et … de bonne humeur, ce qui ne gâche rien connaissant Mademoiselle Sanders. 11
  • 13. DE LA STIMULATION ET DE LA CONSOLIDATION ATOMIQUE … Pour aller un peu plus loin encore dans le positionnement atomique au sein de la molécule, et au risque de choquer le lecteur convaincu jusqu’ici d’un parcours démonstratif sans heurt, il faut se résoudre à établir un constat frappant : certains individus n’ont vraiment rien à foutre là où ils sont. Evidemment l’adjonction du verbe « foutre » est totalement bien placé autant qu’il est déplacé. Il n’a pour but que de mesurer votre niveau d’attention à ce stade avancé de la démonstration. Et quel bonheur de jurer ainsi au beau milieu de l’exposé d’une découverte si révolutionnaire. ;-) Cette petite figure de style mise à part, le constat n’en est pas moins pertinent. Certaines personnes ne sont pas du tout à leur place. Ils peuvent tout à fait remplir les rôles et tâches pour lesquels ils sont missionnés. Ils en ont certainement les compétences minimum requises mais ce ne sont même pas forcément des compétences qui leur siéent (bonus track : vous apprendrez ici la conjugaison et l’infinitif du verbe « seoir », ce qui justifie pleinement le prix que vous avez mis dans l’acquisition de cet ouvrage !). Les cas évoqués ici concernent des personnes qui ne voudront même pas considérer un repositionnement moléculaire qui pourrait leur permettre davantage d’épanouissement. La nature humaine est ainsi faite que parfois, face à la potentialité de choix plus profitables, l’homme (ou la femme … cette caractéristique respectant scrupuleusement un équilibre paritaire) va opter pour la solution la moins avantageuse. Curieuse caractéristique, totalement absente du règne animal et énoncé de façon plus simple par le précepte : « on t’assure que c’est mieux, parce que c’est réellement mieux, tu sais très bien que c’est mieux, mais non … tu n’y vas pas ! ». S’il n’en était que du bien-être de l’atome en lui-même qui en soi constitue une préoccupation certaine ; mais c’est toute l’énergie de la molécule qui se trouve réduite par une force d’inertie préjudiciable. Dans de tels cas de figure, les solutions à adopter sont parfois radicale : mouvement atomique forcé à l’intérieur ou vers l’extérieur de la structure moléculaire ! ** Plus de détails dans l’excellent ouvrage des Professeurs Lezer & Chausse « du Paradigme du Management Moléculaire rapporté à la motivation » aux Editions Onville Manor. 12
  • 14. EN GUISE DE CONCLUSION … ″ Dans mon commencement est ma fin et dans ma fin mon commencement. ″ [Thomas Stearns Eliot] Nous espérons que vous aurez apprécié ce voyage au travers de deux univers passionnants : celui de la sociologie et celui de la physique nucléaire. Ce voyage n’en est qu’à son commencement et il ne manquera pas d’être étayé par d’autres esprits brillants … pas aussi brillants, mais certainement un peu brillants quand même. Nous espérons qu’au travers de vos propres expériences vous repenserez à la Théorie du Management Moléculaire et saurez vous montrer parmi les atomes les plus énergétiques, qu’importe la structure moléculaire dans laquelle vous vous trouvez. Professeurs Nicolas Lezer & Pierre-Etienne Chausse Découvrez la présentation de la Théorie du Management Moléculaire à l’adresse : http://www.comet-line.com/tmm Copyright Nicolas Lezer (niko@lezer.fr) | Pierre-Etienne Chausse (petienne73@gmail.com) 13