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T A
D A
MAI 2017
La distance à la mer :
principal facteur de caractérisation
sociodémographique du territoire littoral
MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’ÉNERGIE ET DE LA MER,
EN CHARGE DES RELATIONS INTERNATIONALES SUR LE CLIMAT
2 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
La distance à la mer :
principal facteur de caractérisation
sociodémographique
du territoire littoral
sommaire
Document édité par : 
Le service de l’observation
et des statistiques (SOeS)
5 - Pourquoi et comment étudier le territoire littoral suivant
la distance à la mer ?	
Cette première partie introductive décrit les données utilisées, les traitements mis
en œuvre et l’intérêt de travailler sur le littoral suivant la distance à la mer.
11 - Comment varient les caractéristiques
sociodémographiques suivant la distance à la mer ?
La deuxième partie présente le littoral métropolitain pris dans son ensemble. Elle définit
ses différentes caractéristiques sociodémographiques suivant la distance à la mer et
compare ses territoires entre eux, ainsi qu’avec les moyennes métropolitaines.
21 - Les différentes façades littorales ont-elles les mêmes
caractéristiques ?
La troisième partie présente les caractéristiques sociodémographiques du bord de mer
par département. Elle dresse une typologie des différentes façades littorales, en bord
de mer et dans l’arrière-pays.
33 - Les zones à risques naturels d’origine marine ont-elles
des caractéristiques démographiques particulières ?
		 Les caractéristiques sociodémographiques des secteurs en érosion et des zones 		
		 basses potentiellement submersibles font l’objet d’une analyse particulière
		 dans cette quatrième partie en tant que zones à risque littorales.
43 - Quelle est la pression humaine autour des espaces
protégés littoraux ?
La dernière partie traite en particulier des territoires proches des espaces protégés en
bord de mer, nombreux sur les côtes métropolitaines.
49 - Données clés
50 - Lexique
La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 3
contributeur
SC
Sébastien Colas
Chargé de mission littoral -
chef de projet « Observatoire
national de la mer et du littoral »
sebastien.colas@
developpement-durable.gouv.fr
4 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
avant-propos
E
ntre mer et terre, les territoires côtiers sont
caractérisés par des enjeux multiples et croisés,
économiques, sociaux et environnementaux,
avec une forte pression démographique très liée
à la proximité immédiate de la mer.
L’utilisation des informations carroyées de l’Insee sur un maillage
régulier de 4 ha, 200 m x 200 m, sur le littoral métropolitain
permet d’en approfondir la connaissance à une échelle très fine,
particulièrement sur les territoires caractérisés par de forts
risques naturels, suivant la distance à la mer, paramètre
important pour étudier la population littorale.
— Sylvain Moreau
CHEF DU SERVICE DE L’OBSERVATION ET DES STATISTIQUES (SOeS)
Les prélèvements d’eau douce en France – 5
partie 1
Pourquoi et comment
étudier le territoire
littoral suivant
la distance à la mer ?
— Lors de l’étude des différentes thématiques socio-économiques
ou environnementales sur le littoral, comme la densité de population
ou l’artificialisation du territoire, la distance à la mer apparaît comme étant
l’un des facteurs majeurs de variation des indicateurs correspondants.
Avec une importante précision, les données à grande échelle,
indépendamment du maillage administratif des données, permettent
d’étudier la population du bord de mer suivant la distance à la côte,
avec des profondeurs dans les terres plus ou moins importantes.
partie 1 : pourquoi et comment étudier le territoire littoral suivant la distance à la mer ?
6 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
Depuis 2007, l’Insee met à disposition 18 variables permettant de caractériser la population (nombre
d’habitants, classes d’âge) et les ménages (locataire/propriétaire, revenus…) suivant un maillage régulier
duterritoire.Cetteinformationpermetd’étudierleterritoireens’affranchissantdeslimitesadministratives.
Les sources utilisées sont les revenus fiscaux localisés (RFL) au 31 décembre 2010, directement issus
des fichiers exhaustifs des déclarations de revenus des personnes physiques, et de la taxe d’habitation
au 1er
janvier 2011. Le dispositif RFL est remplacé depuis quelques années par le dispositif Filosofi
(revenus localisés sociaux et fiscaux).
Le décompte de la population se fait sur une maille régulière de 200 x 200 m, soit un carreau
de 4 ha.
En métropole, près de 2,3 millions de carreaux habités sont recensés.
Du fait du secret statistique, les autres informations disponibles dans la base RFL ne sont diffusées
que pour des mailles comportant au moins 11 ménages fiscaux. Pour ce faire, les carreaux de 4 ha
ayant de faibles effectifs de population sont regroupés par l’Insee de manière automatisée en rectangles
de taille plus importante pour obtenir ce seuil minimum.
Les variables diffusées sont les suivantes :
• nombre d’individus ;
• nombre de ménages ;
• surface cumulée des résidences principales ;
• nombre de ménages présents depuis au moins 5 ans ;
• nombre de ménages dont le revenu fiscal par unité de consommation est en dessous du seuil de
bas revenu ;
• nombre d’individus âgés de moins de 3 ans, de 4 à 5 ans, de 6 à 10 ans, de 11 à 14 ans, de 15 à
17 ans, de 25 ans et plus, de 65 ans et plus, de 75 ans et plus ;
• somme des revenus fiscaux winsorisés des individus, par unité de consommation ;
• nombre de ménages en logement collectif ;
• nombre de ménages propriétaires ;
• nombre de ménages d’une personne ;
• nombre de ménages de cinq personnes et plus.
L’INTÉRÊT D’UTILISER CES DONNÉES SUR LE LITTORAL
Les communes littorales métropolitaines ont des surfaces extrêmement variables. Sont recensées à
la fois les plus petites communes de France métropolitaine comme l’île de Sein ou Barfleur, d’une
superficie de 0,6 km², et les deux communes les plus vastes de métropole (référentiel communal de
2010), Arles de près de 760 km² et Les Saintes-Maries-de-la-Mer (375 km²), toutes deux au cœur de la
Camargue.
La surface des communes littorales croît du Nord au Sud (figure 1). Elles sont de petite taille sur la
façade Manche Est – mer du Nord, 1 035 ha, de taille moyenne en Nord Atlantique – Manche Ouest,
2 065 ha, et vastes en Sud Atlantique (4 149 ha) et sur le pourtour méditerranéen (4 186 ha). La moyenne
hexagonale est d’environ 1 500 ha.
DE NOMBREUSES DONNÉES À UNE MAILLE TRÈS FINE
partie 1 : pourquoi et comment étudier le territoire littoral suivant la distance à la mer ?
La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 7
Figure 1 : surface moyenne des communes littorales par façade et découpage du littoral
pour l’étude
Figure 2 : variation de plusieurs descripteurs suivant la distance à la mer
Source : IGN, BD Carto®. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
Sources : Insee, RP 2009 ; UE-SOeS, CORINE Land Cover, 2006 ; Medde-MNHN, 2013. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
Manche Est - mer du Nord, 1 035 ha
Méditerranée, 4 186 ha
Sud Atlantique, 4 149 ha
Nord Atlantique - Manche Ouest, 2 065 ha
5962
80
76
271450
35
2229
56
44
85
17
33
40
64
66
11
34
30
13 83
06
2B
2A
Moins de 500 m du rivage
Communes littorales
France métropolitaine
Densité de population, en hab./km²113 285 365
Part des territoires artificialisés, en %5,1 13,8 28,2
Part du territoire couvert par des espaces protégés, en %14,0 24,5 36,4
Part des terres agricoles, en %59,8 41,4 30,7
Les études menées dans le cadre de l’Observatoire national de la mer et du littoral ont mis en
évidence la variation de nombreux paramètres en fonction de la distance à la mer. Par exemple, la part
des territoires artificialisés, les densités de population et de logements et la part des terres couvertes
par au moins un espace protégé augmentent sensiblement à mesure que l’on s’approche de la côte
(figure 2).
De ce fait, il est intéressant de pouvoir mobiliser des données à grande échelle ne tenant pas compte
des découpages administratifs afin d’étudier la structure de la population suivant la distance à la mer.
Les données carroyées de l’Insee présentées ici le permettent.
partie 1 : pourquoi et comment étudier le territoire littoral suivant la distance à la mer ?
8 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
Le carroyage régulier de 200 x 200 m, appelé carreau, est disponible pour l’ensemble de la métropole.
Sur le littoral, des bandes de territoire ont été définies en fonction de la distance à la mer (tampons). Le
rivage (ou côte) est délimité à partir du découpage communal de la BD Carto® de l’IGN (figure 3).
Il correspond à la limite haute des grandes marées. Cinq profondeurs de territoires sont déterminées :
• de 0 à 500 m du rivage : ce territoire est appelé « bord de mer » dans l’ensemble du document ;
• de 500 à 1 000 m ;
• de 1 000 à 2 000 m ;
• de 2 000 à 5 000 m ;
• de 5 000 à 10 000 m : ce territoire est appelé « arrière-pays » dans l’ensemble du document.
Les enjeux humains, écologiques et économiques se focalisent particulièrement en bord de mer.
C’est pourquoi, les zones tampons sont plus resserrées à proximité de la côte.
LE TRAITEMENT DES DONNÉES CARROYÉES
Figure 3 : découpage du territoire et application des zones tampons en bord de mer
Carré 200 x 200 m
Trait de côte, limites des communes littorales
Zones tampons à partir du trait de côte
Territoire littoral
Source : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
partie 1 : pourquoi et comment étudier le territoire littoral suivant la distance à la mer ?
La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 9
Comme indiqué précédemment, la population est connue pour chaque carreau. Pour les autres
paramètres, les informations peuvent être accessibles à partir de rectangles plus grands, regroupement
de ces carreaux. Ces informations ont été réaffectées pour chaque carreau au prorata de la population
y vivant (figure 4).
Ensuite, les zones tampons sont appliquées sur ces données carroyées et également croisées avec
les limites administratives. Cela permet de connaître les 18 variables de la base RFL par façade littorale
départementale et suivant la distance à la mer.
Figure 4 : calcul des différents paramètres pour chaque maille de 200 m
Nombre d'habitants par carreau
Indicateur par regroupement de carreaux
Réaffectation par carreau
au prorata de la population
partie 1 : pourquoi et comment étudier le territoire littoral suivant la distance à la mer ?
10 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
Zoom sur… Limites de l’exercice
Redistribuer des informations contenues dans des rectangles plus vastes à l’échelle des carreaux
réguliers de 200 x 200 m, comme décrit précédemment, apporte une approximation. La réaffectation
des données varie suivant la distance à la mer. Plus on s’éloigne de la mer, moins la densité de population
est forte et plus il est nécessaire de réaffecter des informations. Entre 500 et 1 000 m de la mer,
28 % des carreaux de 200 m comprennent au moins 11 foyers fiscaux. Cette part n’est plus que de 12 %
entre 5 000 et 10 000 m des côtes (figure 5), et correspond à la moyenne métropolitaine.
Par ailleurs, cette base de données ne prend pas en compte les résidents secondaires, leurs revenus
étant déclarés dans leur commune d’habitation principale. Or, ils sont particulièrement importants en
bord de mer. Les communes littorales métropolitaines comptent 1,2 million de résidences secondaires,
soit théoriquement 6 millions d’habitants (par convention, une résidence secondaire équivaut à 5 lits).
Figure 5 : part des carreaux habités ayant au moins 11 foyers fiscaux sur leur territoire suivant la distance
à la mer
25 %
Carreaux avec plus de 11 ménages
Carreaux avec moins de 11 ménages
28 % 23 %
17 % 12 %
De 0
à 500 m
De 500
à 1 000 m
De 1 000
à 2 000 m
De 5 000
à 10 000 m
De 2 000
à 5 000 m
Distance au rivage
Note de lecture : à moins de 500 m de la côte, 75 % des carreaux habités ont moins de 11 foyers fiscaux.
Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
Les prélèvements d’eau douce en France – 11
— La plupart des données sociodémographiques étudiées varient
nettement du rivage à l’arrière-pays. Elles varient également fortement
d’une façade maritime à l’autre, comme cela sera étudié dans la troisième
partie de ce document.
Les territoires proches de la mer, à moins de 500 m de la côte, sont
densément peuplés. La population y est âgée, les revenus sont assez
élevés et la part des ménages en logements collectifs est forte.
Ces caractéristiques s’estompent rapidement en s’éloignant de la mer.
partie 2
Comment varient
les caractéristiques
sociodémographiques
suivant la distance
à la mer ?
12 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
partie 2 : comment varient les caractéristiques sociodémographiques suivant la distance à la mer ?
La densité de population est très forte à moins de 2 000 m de la mer (figure 6). Elle décroît ensuite
sensiblementens’éloignantdescôtes.Ellerestetoutdemêmeplusélevéequelamoyennemétropolitaine
entre 5 000 et 10 000 m des côtes : 133 contre 112 habitants par km² (hab./km2
).
Sur la zone d’étude, la densité est la plus forte entre 500 et 1 000 m de la mer : 466 hab./km². Elle
est plus de 4 fois supérieure à la moyenne hexagonale et 3,5 fois plus qu’entre 5 000 et 10 000 m de la
mer. Cette densité est relativement peu éloignée de la densité moyenne des pôles urbains de métropole
estimée, en 2012, à 576 hab./km² et très loin des densités moyennes pour les communes périurbaines
ou rurales (70 et 26 hab./km²).
1,1 million de personnes résident à moins de 500 m des côtes en France métropolitaine. Elles sont
8,1 millions à moins de 10 km des côtes, soit un huitième de la population hexagonale.
Le profil de la densité des résidences principales, mesurée en m² de logements par km², est
sensiblement le même que celui de la population. Entre 500 et 1 000 m de la mer, la densité est de près
de 17 500 m²/km², soit là aussi, plus de 4 fois supérieure à la moyenne hexagonale. La densité entre
5 000 et 10 000 m est, quant à elle, près de 20 % supérieure à la moyenne.
ANALYSE GÉNÉRALE : PLUS D’HABITANTS ET DE PERSONNES ÂGÉES EN BORD DE MER
QUE LA MOYENNE MÉTROPOLITAINE
Figure 6 : densité de population suivant la distance à la mer
En hab./km²
Sources : Insee, RFL 2010 et RP 2012. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
Moyenne métropolitaine
M
oins
de
500
m
De
500
à
1
000
m
De
1
000
à
2
000
m
De
2
000
à
5
000
m
De
5
000
à
10
000
m
Distance à la mer
0
100
200
300
400
500
600
M
oins
de
500
m
0
0
0
0
De
500
à
1
000
m
De
1
000
à
2
000
m
De
2
000
à
5
000
m
De
5
000
à
10
000
m
Moyenne des
pôles urbains
Moyenne des
couronnes périurbaines
Moyenne de
l'espace rural
/ 3,5
La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 13
partie 2 : comment varient les caractéristiques sociodémographiques suivant la distance à la mer ?
Zoom sur… Artificialisation et densité de population et de logements
À proximité des côtes, le profil du taux d’artificialisation du territoire en fonction de la distance à la mer
diffère de ceux de la densité de population et de la densité des résidences principales (figure 7). Le taux
d’artificialisation du territoire est le plus fort à moins de 500 m du rivage, alors que les plus fortes valeurs
sont enregistrées entre 500 et 1 000 m pour les densités de population et de logements. Cette différence
s’explique par l’importance en bord de mer des résidences secondaires dans le parc de logements,
des équipements sportifs et de loisirs, et des zones industrialo-portuaires. Par exemple, les zones
industrielles ou commerciales et les réseaux de communication représentent 3,5 % de l’occupation du
sol, à moins de 500 m du rivage, soit 4,5 fois plus que la moyenne hexagonale. La part des équipements
sportifs et de loisirs dans l’occupation du sol y est quant à elle, plus de dix fois supérieure à la moyenne
métropolitaine (CORINE Land Cover).
Figure 7 : profils d’artificialisation du territoire et des densités de logements et de population suivant
la distance à la mer
Indice 100, à moins de 500 m du rivage
0
20
40
60
80
100
120
Densité de population
Densité de surface
de résidences principales
Taux d’artificialisation du territoire
M
oins
de
500
m
D
e
500
à
1
000
m
D
e
1
000
à
2
000
m
D
e
2
000
à
5
000
m
D
e
5
000
à
10
000
m
Distance à la mer
Sources : Insee, RFL 2010 ; UE-SOeS, CORINE Land Cover 2006. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
14 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
partie 2 : comment varient les caractéristiques sociodémographiques suivant la distance à la mer ?
Le nombre de personnes par ménage est plutôt faible à moins de 500 m de la côte (1,9), et bien
moins élevé que la moyenne métropolitaine (2,3) – (figure 8). Elles sont 2,4 entre 5 000 et 10 000 m des
côtes. Cette valeur est équivalente à la moyenne des communes périurbaines, marquée par l’importance
des familles avec enfants (2,5). Ainsi, la part des enfants de moins de 10 ans dans la population est
près de 50 % plus élevée dans l’arrière-pays qu’en bord de mer.
Figure 8 : nombre de personnes par ménage suivant la distance à la mer
Nombre de personnes par ménage
1,75
2,00
2,25
2,50
M
oins
de
500
m
De
500
à
1
000
m
De
1
000
à
2
000
m
De
2
000
à
5
000
m
De
5
000
à
10
000
m
M
oins
de
500
m
De
500
à
1
000
m
De
1
000
à
2
000
m
De
2
000
à
5
000
m
De
5
000
à
10
000
m
Distance à la mer
x 1,25
Moyenne des
pôles urbains
Moyenne des
couronnes périurbaines
Moyenne de
l'espace rural
Moyenne métropolitaine
Sources : Insee, RFL 2010 et RP 2012. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 15
partie 2 : comment varient les caractéristiques sociodémographiques suivant la distance à la mer ?
En lien direct avec la taille des ménages, la part des personnes vivant seules est élevée à moins de
500 m des côtes : 45 % des ménages, soit près d’un sur deux. Cela représente 10 points de plus que
la moyenne métropolitaine, et 7 points de plus que la moyenne hexagonale des pôles urbains, où se
concentrent particulièrement les personnes vivant seules. Entre 5 000 et 10 000 m du rivage, cette part
est nettement plus faible : 28 % des ménages, proportion peu éloignée de la moyenne des communes
périurbaines de métropole (25 %).
Comme l’indique la figure 9, ceci est également corrélé à une part plus importante de personnes
âgées à mesure que l’on s’approche de la mer. Plus d’une personne sur quatre résidant à moins de
500 m des côtes a plus de 65 ans (27 %), soit nettement plus que la moyenne métropolitaine de 17 %
(RP 2012), mais aussi bien plus que la moyenne de l’ensemble des communes rurales de l’hexagone,
23 % en 2012. Cette part décroît rapidement en s’éloignant des rivages. Elle n’est plus que de 17 %
entre 5 000 et 10 000 m des côtes, soit proche de la moyenne des communes périurbaines
estimée à 16 %.
Figure 9 : part des habitants âgés de plus de 65 ans suivant la distance à la mer
En %
M
oins
de
500
m
De
500
à
1
000
m
De
1
000
à
2
000
m
De
2
000
à
5
000
m
De
5
000
à
10
000
m
Distance à la mer
M
oins
de
500
m
De
500
à
1
000
m
De
1
000
à
2
000
m
De
2
000
à
5
000
m
De
5
000
à
10
000
m
10
12
14
16
18
20
22
24
26
28
/ 1,6
Moyenne des
pôles urbains
Moyenne métropolitaine
Moyenne des
couronnes périurbaines
Moyenne de
l'espace rural
Sources : Insee, RFL 2010 et RP 2012. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
16 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
partie 2 : comment varient les caractéristiques sociodémographiques suivant la distance à la mer ?
En bord de mer, près de 60 % des ménages résident dans un logement collectif (figure 10), soit
16 points de plus que la moyenne métropolitaine. Cette proportion est élevée jusqu’à 2 000 m des côtes
et diminue très rapidement ensuite. Elle est près de deux fois plus faible entre 5 000 et 10 000 m des
côtes, où les logements individuels dominent notablement.
Figure 10 : part des ménages habitant dans un logement collectif suivant la distance à la mer
En %
30
35
40
45
50
55
60
M
oins
de
500
m
De
500
à
1
000
m
De
1
000
à
2
000
m
De
2
000
à
5
000
m
De
5
000
à
10
000
m
Distance à la mer
Moyenne métropolitaine
M
oins
de
500
m
De
500
à
1
000
m
De
1
000
à
2
000
m
De
2
000
à
5
000
m
De
5
000
à
10
000
m
/ 2
Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 17
partie 2 : comment varient les caractéristiques sociodémographiques suivant la distance à la mer ?
Lesprécédentsindicateursmettentenévidenceunecroissanceouunedécroissancedesparamètres
étudiés en s’éloignant de la mer. Ce n’est pas le cas pour le revenu médian winsorisé par unité de
consommation (UC) – (figure 11). En effet, les revenus sont au plus haut à moins de 500 m des rivages,
en étant légèrement supérieurs à la moyenne métropolitaine. Ils décroissent jusqu’à 2 000 à 5 000 m
puis augmentent à nouveau en restant en deçà de la moyenne et avec des variations assez faibles.
Figure 11 : revenu médian winsorisé par unité de consommation suivant la distance à la mer
En €/UC
15 000
16 000
17 000
18 000
19 000
20 000
M
oins
de
500
m
De
500
à
1
000
m
De
1
000
à
2
000
m
De
2
000
à
5
000
m
De
5
000
à
10
000
m
Distance à la mer
Moyenne métropolitaine
M
oins
de
500
m
De
500
à
1
000
m
De
1
000
à
2
000
m
De
2
000
à
5
000
m
De
5
000
à
10
000
m
Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
18 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
partie 2 : comment varient les caractéristiques sociodémographiques suivant la distance à la mer ?
Le profil de la part des ménages pauvres suivant la distance à la mer est inversé par rapport au
précédent (figure 12). Le taux est le plus important entre 1 000 et 2 000 m de la mer. Il est minimal entre
5 000 et 10 000 m. Il est supérieur à la moyenne métropolitaine du rivage à 5 000 m des côtes.
Ainsi, le bord de mer est caractérisé à la fois par plus de ménages pauvres et un revenu médian plus
élevé que la moyenne métropolitaine. Cela indique des inégalités de revenus pouvant être fortes sur
ce territoire.
Figure 12 : part des ménages pauvres suivant la distance à la mer
En %
M
oins
de
500
m
De
500
à
1
000
m
De
1
000
à
2
000
m
De
2
000
à
5
000
m
De
5
000
à
10
000
m
Distance à la mer
Moyenne métropolitaine
10
12
14
16
18
20
22
24
M
oins
de
500
m
De
500
à
1
000
m
De
1
000
à
2
000
m
De
2
000
à
5
000
m
De
5
000
à
10
000
m
Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 19
partie 2 : comment varient les caractéristiques sociodémographiques suivant la distance à la mer ?
SYNTHÈSE DES INFORMATIONS : UN CARACTÈRE URBAIN MARQUÉ EN BORD DE MER
Le bord de mer se distingue par des caractéristiques sociodémographiques marquées, en rupture avec
les territoires situés seulement à quelques kilomètres dans les terres (figure 13). La densité de population
y est nettement plus forte, de même que la densité des résidences principales impliquant une part
également plus importante de ménages en logements collectifs. Les habitants sont, en moyenne, plus
âgés et le nombre de personnes par ménage plus faible. Les revenus médians sont légèrement plus
élevés et la part des ménages pauvres est également un peu plus forte.
La bande 0–500 m a des caractéristiques proches des pôles urbains pour la densité de population
et le nombre de personnes par ménages. L’arrière-pays présente souvent des caractéristiques
sociodémographiques proches de la moyenne des communes périurbaines. C’est le cas pour la densité
de population, le nombre de personnes par ménage et la part des personnes âgées de plus de 65 ans.
Schématiquement, le littoral proche de la mer se comporte comme un pôle urbain et l’arrière-pays
comme un ensemble périurbain. Ceci est confirmé par l’étude d’indicateurs complémentaires comme
l’occupation du sol suivant la distance à la mer. Le taux d’artificialisation est de 28,2 % à moins de
500 m des côtes, pour une moyenne des pôles urbains de métropole de 21,9 % en 2012 (CORINE Land
Cover). Il est de 6,8 % entre 5 000 et 10 000 m des côtes, en comparaison au taux moyen de 4,5 %
dans les communes périurbaines. Les études menées sur les communes littorales et les communes
d’arrière-pays (communes non littorales des cantons littoraux) viennent également conforter ce constat.
Les indicateurs de concentration d’emploi (nombre d’emplois rapporté à la population active résidente
ayant un emploi) sont généralement faibles dans l’arrière-pays et élevés dans les communes littorales.
Une part importante des résidents des communes non littorales des cantons littoraux travaille en effet
en bord de mer, comme le confirme également l’analyse de leurs déplacements journaliers.
Figure 13 : principaux indicateurs suivant la distance à la mer
0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3
Nombredepersonnesparménage
18
18,5
19
19,5
20
20,5
21
21,5
Partdesménagespauvres,en%
0
10
20
30
40
50
Partdesménagesd'unepers.en%
0
10
20
30
40
50
60
70
Partdesménagesenlog.collectif.en%
À moins de 500 m de la côte
Entre 5 000 et 10 000 m de la côte
Moyenne métropolitaine
Densitédepopulation,enhab./km²
0
2 000
6 000
10 000
14 000
18 000
Densitédelogements,enm²/km²
18 000
18 200
18 400
18 600
18 800
19 000
19 200
19 400Revenumédiandesménages,en€/UC
0
5
10
15
20
25
30
Partdeshab.deplusde65ansen%
0
100
200
300
400
500
600
700
Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
20 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
Les prélèvements d’eau douce en France – 21
— Les façades littorales possèdent des caractéristiques
sociodémographiques différentes les unes des autres.
Si dans la grande majorité des cas, densité de population et pyramide
des âges ont des profils suivant la distance à la mer similaires, il n’en est
pas de même pour d’autres indicateurs. Ainsi, le littoral méditerranéen
continental se caractérise par des revenus plus faibles et une part
des ménages pauvres plus forte en bord de mer que dans l’arrière-pays,
et se distingue par là même des autres façades littorales.
partie 3
Les différentes
façades littorales
ont-elles
les mêmes
caractéristiques ?
22 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ?
Excepté dans les Landes, où le cœur historique des communes littorales est habituellement en retrait
du front de mer, comme à Mimizan, Léon ou Moliets-et-Maa, et sur la courte façade estuarienne de
l’Eure, la densité de population est toujours plus faible dans l’arrière-pays qu’en bord de mer
(figure 14).
DES DENSITÉS DE POPULATION PRESQUE TOUJOURS PLUS FORTES EN BORD DE MER
QUE DANS L’ARRIÈRE-PAYS
Figure 14 : densité de population sur les côtes métropolitaines par façade littorale départementale
En hab./km2
Note de lecture : la densité de population du Pas-de-Calais (62) est de 650 hab./km² en bord de mer contre 100 dans l’arrière-pays, soit plus de 6 fois plus.
Note : pour faciliter la lecture du graphique, le département des Alpes-Maritimes (06) n’y figure pas. Sa densité de population en bord de mer est en effet de plus
de 3 000 hab./km².
Sources : Insee, RFL 2010 et RP 2012. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
27
40
33
11
2A
80
85
2B
50
29
22 17
56
76
14
30 35 62
34
44
66
83
59
13
64
0
100
200
300
400
500
600
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1 000
Manche Est - mer du Nord
Méditerranée
Sud Atlantique
Nord Atlantique - Manche Ouest
Bord de mer : de 0 à 500 m de la côte
Arrière-pays : de 5 000 à 10 000 m de la côte
Rapport entre bord de mer et arrière-pays
Moins de 1
De 1 à 2
De 2 à 4
De 4 à 6
6 et plus
Moyenne[0-500]
Moyenne [5 000-10 000]
Pôles urbains
Rural
Périurbain
Métropole
x
=
y
La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 23
partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ?
De0à500mdelacôte,ladensitédepopulationesttrèsfortesurl’essentieldupourtourméditerranéen
continental, un peu moins dans l’Aude et dans le Gard où les lagunes occupent une part importante
du territoire. Elle est de plus de 3 000 hab./km² dans les Alpes-Maritimes et de plus de 600 hab./km²
sur les autres façades départementales, soit plus que la moyenne pour l’ensemble des pôles urbains
métropolitains. Elle est également élevée dans les Pyrénées-Atlantiques, dans le Nord, le Pas-de-Calais,
en Loire-Atlantique et en Ille-et-Vilaine. Une dizaine de façades littorales départementales ont des
densités de population à moins de 500 m de leurs côtes homogènes et comprises entre 180 et
250 hab./km². Elles sont réparties sur toutes les façades maritimes : Somme, Manche, Côtes-d’Armor,
Finistère, Vendée, Charente-Maritime, Gironde, Aude et Corse.
Entre 5 000 et 10 000 m des côtes, les densités de population sont faibles à modérées dans la
plupart des cas. Elles sont inférieures à la moyenne métropolitaine dans 16 des 26 départements
littoraux. Elles sont élevées sur quelques façades, surtout en Méditerranée continentale : Pyrénées-
Orientales (283 hab./km²), Pyrénées-Atlantiques (327 hab./km²), Hérault (378 hab./km²), Alpes-Maritimes
(412 hab./km²) et Bouches-du-Rhône (538 hab./km²).
Sur certains territoires, la différence de densité entre bord de mer et arrière-pays est forte (ratio
supérieur à 5). C’est le cas en Corse, où la différence est particulièrement importante, en Ille-et-Vilaine,
dans le Pas-de-Calais, en Loire-Atlantique, et sur la Côte d’Azur (Var et Alpes-Maritimes).
Le littoral méditerranéen concentre les carreaux avec les plus fortes densités de population. Ils sont
surtout situés dans les communes de Marseille et de Nice.
À l’exception des Landes, la part des personnes âgées de plus de 65 ans est toujours plus forte en bord
de mer que dans l’arrière-pays, quelle que soit la façade littorale départementale (figure 15). La différence
est importante sur les rivages de Nord Atlantique – Manche Ouest, surtout au sud de la façade (Morbihan,
Loire-Atlantique et Vendée), où la part des plus de 65 ans est plus de deux fois plus forte en bord de mer
que dans l’arrière-pays. La différence est également importante dans le Calvados, en Gironde, dans le
Gard et dans les Alpes-Maritimes. Pour les autres départements méditerranéens, cette opposition est
moins marquée. C’est le cas de la Haute-Corse, de la Corse-du-Sud, de l’Aude et des Bouches-du-Rhône,
où la mixité territoriale entre les générations est plus forte que sur l’Arc Atlantique.
PLUS DE PERSONNES ÂGÉES ET DE PERSONNES SEULES EN BORD DE MER SUR
LA MAJORITÉ DES FAÇADES
24 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ?
Figure 15 : part des habitants âgés de 65 ans et plus sur les côtes métropolitaines,
par façade littorale départementale
En %
Figure 16 : proportions de personnes âgées sur le littoral
Note : le littoral de l’Eure ne figure pas sur ce graphique, sa population étant nulle de 0 à 500 m de la côte.
Sources : Insee, RFL 2010 et RP 2012. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
Bord de mer : de 0 à 500 m de la côte
Arrière-pays : de 5 000 à 10 000 m de la côte
Manche Est - mer du Nord
Méditerranée
Sud Atlantique
Nord Atlantique - Manche Ouest
40
59 62
13
2A
76
2B
56
50
29
80
34
11
06
44
83
64
14
35
66
22
17
33 30
85
12
14
16
18
20
22
15 20 25 30 35 40
Moyenne[0-500]
Moyenne [5 000-10 000]
Pôles urbains
Rural
Périurbain
Métropole
x
=
1,5y
x=y
Plus fortes proportions Plus faibles proportions
Note : sont prises en compte les communes comportant le plus de carreaux concernés et contenant au moins 10 habitants.
Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
Plus de trois habitants sur dix ont plus de 65 ans sur les rivages d’Ille-et-Vilaine, des Côtes-d’Armor,
de Vendée, de Charente-Maritime, de Gironde, des Pyrénées-Orientales et du Gard (figure 16). Ils sont
moins d’un sur cinq dans le Nord, le Pas-de-Calais et les Landes.
La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 25
partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ?
L’opposition entre bord de mer et arrière-pays est également marquée pour la part des ménages
composés d’une seule personne. Ils sont plus nombreux en bord de mer, quelle que soit la façade littorale.
Une part importante de ces ménages est composée de personnes âgées. Cependant, sur certaines
façades,lapartdesménagescomposésdepersonnesseulesn’estpascorréléeaveclapartdespersonnes
ayant plus de 65 ans (figure 17). Les ménages d’une personne correspondent alors plutôt à de jeunes
actifs.
Les littoraux concernés sont soit des territoires attractifs du sud de la France, où les soldes migratoires
de jeunes actifs sont importants (Landes, Bouches-du-Rhône, Hérault), soit des territoires à la population
plutôt jeune avec de forts soldes naturels (différence entre les naissances et les décès), tous situés en
Manche Est – mer du Nord : Nord, Pas-de-Calais, Seine-Maritime.
Figure 17 : part des ménages composés d’une seule personne et des habitants âgés
de plus de 65 ans, à moins de 500 m des côtes, par façade littorale départementale
En %
Note de lecture : à moins de 500 m des côtes, les Landes (40) comptent une proportion de ménages composés d’une seule personne (52 %) supérieure à la
moyenne des autres départements (45 %), et une proportion d’habitants âgés de plus de 65 ans (17 %) inférieure à la moyenne (26,5 %). Elles se caractérisent
donc par une part importante de jeunes actifs dans les ménages d’une personne.
Note : le littoral de l’Eure ne figure pas sur ce graphique, sa population étant nulle de 0 à 500 m de la côte.
Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral
Moyenne[0-500m]
Moyenne [0 - 500 m]
Part des habitants âgés de plus de 65 ans
Part des ménages composés d’une personne
06
11
13
14
17
22
29
2A
2B
30
33
34
35
40
44
50
56
59
62
64
66
76
80
83 85
37
39
41
43
45
47
49
51
53
55
15 20 25 30 35 40
Manche Est - mer du Nord
Méditerranée
Sud Atlantique
Nord Atlantique - Manche Ouest
Part importante
de personnes âgées
dans les ménages
d'une personne
Part importante
de jeunes actifs
dans les ménages
d'une personne
26 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ?
Les revenus fiscaux sont élevés en bord de mer sur l’essentiel des façades littorales départementales de
la Manche et de l’Atlantique (figure 18). Ils sont plus faibles sur les rives de la mer du Nord (Pas-de-Calais
et Somme) et de la Méditerranée.
Pour l’essentiel des départements bordant la mer du Nord, la Manche et l’Atlantique, les revenus fiscaux
sont plus élevés en bord de mer que dans l’arrière-pays. La différence est la plus marquée en Ille-et-Vilaine,
dans les Côtes-d’Armor, en Vendée et en Gironde. À l’inverse, les revenus fiscaux sont plus élevés dans
l’arrière-pays que sur le bord de mer en Méditerranée (à l’exception de la Haute-Corse), dans la Somme,
le Pas-de-Calais et les Landes. La différence est notable sur la Côte d’Azur, dans le Var, et surtout dans
les Alpes-Maritimes. La densité de logements y est très forte en bord de mer avec beaucoup d’habitat
collectif. Une part importante des ménages aux forts revenus préfère habiter dans l’arrière-pays, où
l’urbanisation est moins dense et l’habitat individuel plus important.
DES REVENUS PLUS ÉLEVÉS EN BORD DE MER QUE DANS L’ARRIÈRE-PAYS SUR L’ARC
MANCHE – ATLANTIQUE
Figure 18 : revenu fiscal winsorisé par unité de consommation sur les côtes métropolitaines,
par façade littorale départementale
En euros
Note : le littoral de l’Eure ne figure pas sur ce graphique, sa population étant nulle de 0 à 500 m de la côte.
Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
Bord de mer : de 0 à 500 m de la côte
Arrière-pays : de 5 000 à 10 000 m de la côte
Manche Est - mer du Nord
Méditerranée
Sud Atlantique
Nord Atlantique - Manche Ouest
Moyenne[0-500]
Moyenne [5 000-10 000]
x = y06
11
13
14
17
22
29
2A
2B
30
33
34
35
40
44
50
56
5962
64
66
76
80
83
85
16 000
17 000
18 000
19 000
20 000
21 000
22 000
16 000 17 000 18 000 19 000 20 000 21 000 22 000
Métropole
La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 27
partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ?
Cette répartition du revenu fiscal des ménages selon les façades littorales est confirmée par celle de
la part des ménages pauvres (figure 19). En bord de mer, elle est faible à moyenne en Manche et en
Atlantique. Elle est particulièrement basse dans le Calvados et de la Bretagne à la Vendée. Elle est un peu
plus élevée dans les Pyrénées-Atlantiques et en Seine-Maritime, forte à très forte en Méditerranée (surtout
en Haute-Corse et des Pyrénées-Orientales aux Bouches-du-Rhône), dans les Landes, le Pas-de-Calais
et la Somme.
En Méditerranée, en dehors de la Haute-Corse, la part des ménages pauvres est plus importante en
borddemerquedansl’arrière-pays.LePas-de-Calais,laSomme,lesLandesetleMorbihansontégalement
concernés. La différence est marquée sur la Côte d’Azur, dans les Landes et le Pas-de-Calais. Le constat
est inverse pour les autres façades, surtout situées en Manche et en Atlantique.
Figure 19 : part des ménages pauvres sur les côtes métropolitaines,
par façade littorale départementale
En %
Note : le littoral de l’Eure ne figure pas sur ce graphique, sa population étant nulle de 0 à 500 m de la côte.
Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
Bord de mer : de 0 à 500 m de la côte
Arrière-pays : de 5 000 à 10 000 m de la côte
Manche Est - mer du Nord
Méditerranée
Sud Atlantique
Nord Atlantique - Manche Ouest
Moyenne[0-500]
Moyenne [5 000-10 000]
x = y
06
11
13
14
17
22
29
2A
2B
30
33
34
35
40
44
50
56
59
62
64
66
76
80
8385
10
15
20
25
30
35
15 17 19 21 23 25 27 29 31
28 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ?
À moins de 500 m des côtes, la surface de logement disponible par habitant est faible en Méditerranée,
moyenne en Manche Est – mer du Nord et en Sud Atlantique et élevée en Nord Atlantique – Manche Ouest
(figure 20). Elle est, par exemple, près de 60 % plus importante dans les Côtes-d’Armor que dans le Gard.
Pour la grande majorité des façades départementales de la mer du Nord, de la Manche et de l’Atlantique,
la surface de logement disponible par habitant est supérieure en bord de mer par rapport à l’arrière-pays.
La situation est inversée en Méditerranée (en dehors des Bouches-du-Rhône), dans les Landes et le Pas-
de-Calais. Ceci peut s’expliquer par les tensions et le coût du foncier élevé en bord de mer en Méditerranée,
incitant les habitants à opter pour de plus petites surfaces, l’habitat collectif y étant par ailleurs important.
De plus, pour ces façades, les revenus fiscaux sont généralement plus faibles en bord de mer que dans
l’arrière-pays.
UNE OPPOSITION OUEST/SUD–EST POUR LA SURFACE DE LOGEMENT PAR HABITANT EN
BORD DE MER
Figure 20 : surface de logement disponible, par façade littorale départementale
En m2
par habitant
Bord de mer : de 0 à 500 m de la côte
Arrière-pays : de 5 000 à 10 000 m de la côte
13
76
30
34 2B 59
83
06
442A
62
64
35
14
50 56
85
66 33
2211
17 29
40
30
32
34
36
38
40
30 35 40 45 50
42
80
Moyenne[0-500]
Moyenne [5 000-10 000]
x=
y
Manche Est - mer du Nord
Méditerranée
Sud Atlantique
Nord Atlantique - Manche Ouest
Note : le littoral de l’Eure ne figure pas sur ce graphique, sa population étant nulle de 0 à 500 m de la côte.
Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 29
partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ?
8 indicateurs issus de la base RFL ont été étudiés pour les 25 façades littorales, en prenant en compte
le bord de mer (0–500 m de la côte) et l’arrière-pays (5 000–10 000 m de la côte), soit 50 unités étudiées.
La façade littorale de l’Eure n’est pas intégrée à l’analyse, sa population étant nulle à moins de 500 m du
rivage, sur la rive gauche de l’estuaire de la Seine. Les variables retenues sont la part des personnes de
plus de 65 ans, la part des ménages composés d’une personne, la part des ménages en logement collectif,
la part des ménages pauvres, le revenu médian des ménages par unité de consommation, la taille moyenne
des ménages, la part des ménages depuis plus de 5 ans dans leur logement et la densité de population.
Uneanalyseencomposantesprincipales(ACP)aétéréalisée.Elledonneunereprésentationgéométrique
de ces unités et de ces variables. L’ACP permet d’analyser graphiquement les relations entre variables et
de regrouper les unités étudiées suivant des caractéristiques communes.
ANALYSE GLOBALE DES FAÇADES LITTORALES DÉPARTEMENTALES : DES OPPOSITIONS
ENTRE BORD DE MER ET ARRIÈRE-PAYS
Figure 21 : représentation graphique des façades littorales départementales et des indicateurs étudiés
Note de lecture : l'analyse en composantes principales permet de synthétiser l'information issue de nombreuses variables, pour mieux l'expliquer. Elle permet
une lecture graphique des relations entre variables et entre objets étudiés, ici les façades littorales départementales.
Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
62
29
59
56
44
76
80
14
85
06
83
33
50
40
22
2A
35
17
11
66
13
Taille des
ménages
Plus de 5 ans
29
30
59
22
Revenus
56
50
34
Ménages
pauvres
2B
Densité
Plus de 65 ans
35
64
Logt. collectif
Ménages d'une pers.
80
85
17
44
14
2A
33
76
2B
62
40 13
83
64
11
66 34
30
06
- 4
- 3
- 2
- 1
0
1
2
3
- 4 - 3 - 2 - 1 0 1 2 3 4 5
Manche Est - mer du Nord
Méditerranée
Sud Atlantique
Nord Atlantique - Manche Ouest
Bord de mer
Arrière-pays
Revenus médians faibles
Ménages pauvres nombreux
Beaucoup de retraités
Actifs avec enfants
Logements individuels
Périurbain
Revenus médians élevés,
Peu de ménages pauvres
Fortes densités
Logements collectifs
Urbain
Plutôt bord de merPlutôt arrière-pays
Axe 1Axe 1
Axe 2
30 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ?
En tenant compte conjointement des 8 indicateurs, l’arrière-pays se distingue du bord de mer, quelle
que soit la façade littorale (figure 21). L’essentiel des 25 arrière-pays est assez regroupé à gauche du
graphique. Ils sont caractérisés par des ménages de taille importante, une faible part des plus de 65 ans
ou des ménages composés d’une seule personne, indiquant l’importance des familles avec enfant(s). Les
densités de population y sont généralement assez peu élevées. Ceci confirme le caractère périurbain de
ces territoires. Quelques arrière-pays se distinguent tout de même des autres, comme dans l’Hérault et
les Pyrénées-Atlantiques. D’importantes communes comme Bézier, Montpellier et Bayonne, en font partie,
même partiellement.
Les 25 bords de mer sont moins homogènes pour ces 8 indicateurs. Comme l’illustre la figure 21, leur
ordonnéevarienettemententredeslittorauxauxrevenusimportants(fortevaleurd’ordonnée)etdeslittoraux
avec de faibles revenus et une part importante de ménages pauvres (faible valeur d’ordonnée). Beaucoup
ont une densité de population importante, une forte part de logements collectifs et une faible taille des
ménages, confirmant le caractère urbain de l’essentiel des territoires proches de la mer. L’Arc Atlantique
(Nord Atlantique – Manche Ouest et Sud Atlantique, hors Landes) se distingue du pourtour méditerranéen
par des revenus plus élevés, moins de ménages pauvres et une moindre mobilité des résidents. Ceci est
confirmé dans une étude typologique plus précise du bord de mer dans le chapitre ci-après.
Zoom sur… Calcul de « distance statistique » entre le bord de mer
et l’arrière-pays dans les différents départements littoraux
Différentes méthodes existent pour quantifier la distance qui sépare deux entités caractérisées
par plusieurs paramètres. Dans cette étude, sont pris en compte les bords de mer et les arrière-pays
des 25 départements littoraux définis par 8 indicateurs issus de la base des revenus fiscaux localisés.
Plusieurs tests ont été réalisés. Les résultats et le classement des façades en fonction de la distance
statistique entre le bord de mer et l’arrière-pays peuvent être différents d’un test à l’autre. Dans l’exemple
de calcul présenté ci-après, chaque indicateur a été réduit. Chacun a été divisé par son écart type
sur toutes les zones d’étude (bord de mer/arrière-pays), afin de ne pas donner un poids trop important,
aux valeurs très contrastées. La distance retenue est la somme des valeurs absolues des écarts
entre le bord de mer et l’arrière-pays pour les 8 variables réduites. De nettes différences
sociodémographiques entre bord de mer et arrière-pays apparaissent pour certaines façades (figure 22).
C’est le cas en Méditerranée continentale, surtout dans les Alpes-Maritimes et dans le Var, mais
également dans le Gard et les Pyrénées-Orientales. L’opposition bord de mer/arrière-pays est également
nette dans le Pas-de-Calais, l’Ille-et-Vilaine et la Loire-Atlantique. À l’opposé, les différences sont moins
marquées pour la Corse, la pointe bretonne, la Manche et la Charente-Maritime.
Figure 22 : distance entre bord de mer et arrière-pays pour les 25 départements littoraux
Alpes-M
aritim
es
Pas-de-C
alais
Var
Ille-et-VilaineG
ard
Pyrénées-O
rientales
Loire-Atlantique
Seine-M
aritim
e
Vendée
G
ironde
LandesAude
C
alvados
Bouches-du-Rhône
Pyrénées-Atlantiques
Som
m
e
M
orbihanH
éraultN
ord
C
ôtes-d’Arm
or
C
harente-M
aritim
e
M
anche
Finistère
H
aute-C
orse
C
orse-du-Sud
Manche Est - mer du Nord
Méditerranée
Sud Atlantique
Nord Atlantique - Manche Ouest
Différencearrière-pays/borddemer
Médiane
Forte Moyenne
à assez forte
Assez faible
à moyenne
Faible
Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 31
partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ?
Un regroupement des 25 façades littorales départementales a été effectué pour les 8 indicateurs étudiés
sur la bande côtière (0 à 500 m de la côte). Les valeurs de ces paramètres ont été secrétisées et des tris
ont été effectués pour regrouper les façades aux profils homogènes. Ce tri a été confirmé par l’analyse en
composantes principales présentée ci-avant. 8 groupes sont ainsi définis (tableau 1).
EST-IL POSSIBLE DE DÉFINIR DES BORDS DE MER TYPE ?
Tableau 1 : caractérisation des 8 groupes typologiques en fonction des indicateurs étudiés
Groupe
Façades littorales
départementales
concernées
Personnes/
ménage
Plus de 65 ans
Ménages
pauvres
Ménages d’une
personne
Logements
collectifs
Revenus
Ménages
depuis
au moins 5 ans
dans
le logement
1 Nord +++ --- -- --- - ++ +++
2
Pyrénées-Orientales,
Aude, Hérault, Gard
--- ++ ++ ++ ++ -- --
3 Var, Alpes-Maritimes + ++ + + +++ + +
4
Pas-de-Calais,
Bouches-du-Rhône,
Corse-du-Sud,
Haute-Corse
+++ - ++ - ++ -- ++
5
Seine-Maritime, Manche,
Ille-et-Vilaine,
Côtes-d’Armor, Finistère,
Morbihan,
Loire-Atlantique
++ ++ --- - à + -- à ++ ++ +++
6
Calvados, Vendée,
Charente-Maritime,
Gironde,
Pyrénées-Atlantiques
+ ++ --- ++ - à +++ +++ ++
7 Landes -- --- + +++ ++ + --
8 Somme + + ++ + -- --- +++
+++ 	 Élevé à très élevé
++	Élevé
+	 Moyen à élevé
-	 Faible à moyen
--	Faible
---	 Très faible à faible
Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
Groupe1:ilneconcernequelelittoraldudépartementduNord(carte1).Lapopulationestjeuneetlenombre
de personnes par ménage est le plus élevé des 25 départements. La part des ménages pauvres est assez faible
et les revenus fiscaux sont dans la moyenne littorale. La mobilité des ménages à 5 ans est assez faible.
Groupe 2 : composé des 4 départements littoraux d’Occitanie, ce groupe est marqué par un faible
nombre de personnes par ménage, le plus faible de tous les groupes. La part des plus de 65 ans est
moyenne à élevée (dans le Gard et les Pyrénées-Orientales), et la part des personnes vivant seules est
forte,indiquantlaprésencedejeunesactifs,surtoutdansl’Héraultetdansl’Aude.Lesrevenusdesménages
sont parmi les plus faibles et la mobilité des ménages dans la bande côtière est élevée.
Groupe3 : ce groupe est constitué par le littoral de la Côte d’Azur : Var et Alpes-Maritimes. Le nombre
de personnes par ménage est moyen à assez important, la part des plus de 65 ans étant un peu plus
élevée que la moyenne littorale. La part des ménages pauvres est assez élevée, alors que les revenus sont
importants. Des ménages aux revenus modestes côtoient des ménages aisés. La part des ménages
résidant depuis plus de 5 ans dans leur logement est assez faible et les logements collectifs dominent
nettement le parc de logements.
32 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ?
Carte 1 : répartition des 8 groupes typologiques sur les côtes métropolitaines et sur les axes 1-2
de l’analyse en composantes principales
Groupe 4 : il regroupe des façades éloignées géographiquement, Pas-de-Calais, Bouches-du-Rhône,
Haute-Corse et Corse-du-Sud. Le nombre de personnes par ménages est élevé. La part des plus de 65 ans
et des ménages d’une personne est faible à moyenne, les actifs seuls pouvant être nombreux, surtout dans
le Pas-de-Calais et les Bouches-du-Rhône. Les revenus sont inférieurs à la moyenne littorale et la part des
ménages pauvres est élevée à très élevée. Les logements collectifs sont également plutôt nombreux.
Groupe 5 : cette classe regroupe 7 façades littorales départementales, toutes dans le nord-ouest de
la France : Seine-Maritime et de la Manche à la Loire-Atlantique, en incluant toute la Bretagne. Le nombre
de personnes par ménage est assez élevé et la part des personnes de plus de 65 ans moyenne à assez
forte (surtout en Ille-et-Vilaine, dans les Côtes-d’Armor et en Loire-Atlantique), indiquant la présence à la
fois de retraités et de familles. Les revenus sont plutôt élevés et la part des ménages résidant depuis plus
de 5 ans dans leur logement est importante.
Groupe 6 : les 6 façades littorales départementales composant ce groupe sont dans le Grand Ouest :
Calvados, de la Vendée à la Gironde, Pyrénées-Atlantiques. Le nombre de personnes par ménage est
moyen à assez élevé. La part des plus de 65 ans est forte à très forte. Elle est plus élevée que dans le
groupe 5. La part des ménages pauvres est faible et les revenus plutôt importants. Enfin, la part des
ménages résidant depuis plus de 5 ans dans leur logement est modérée.
Les groupes 5 et 6, soit la côte allant de la Seine-Maritime à la frontière espagnole (hors littoral des
Landes), ont des caractéristiques assez peu éloignées : revenus médians moyens à élevés, assez peu de
ménages pauvres, part élevée de personnes âgées. C’est en nette opposition avec les autres groupes
surtout présents sur le littoral de la mer du Nord et du pourtour méditerranéen.
Enfin, les groupes 7 et 8 ne comprennent qu’une façade littorale départementale, respectivement celle
des Landes et de la Somme. Le littoral des Landes est marqué par un faible nombre de personnes par
ménage et une très faible proportion de personnes âgées. Les actifs jeunes y sont nombreux. La mobilité
y est, par ailleurs, importante, avec une faible part de ménages présents depuis au moins 5 ans dans leur
logement. Le littoral de la Somme est marqué par une part importante de ménages pauvres et de faibles
revenus. La mobilité est faible alors que la part des personnes âgées et le nombre de personnes par
ménage sont relativement élevés.
29
59
22
56
50
35
80
85
17
44
14
2A
33
76
2B
62
40
13
83
64
11
66 34
30
06
- 3
- 2
- 1
0
1
2
3
- 2 - 1 0 1 2 3 4 5
Axe 1
Axe 2
Taille des
ménages
Plus de 5 ans
Ménages
pauvres
Plus de 65 ans
Logt. collectif
Ménages d'une pers.
Revenus
Groupe 1
Groupe 2
Groupe 3
Groupe 4
Groupe 5 Groupe 6
Groupe 7
Groupe 8
1
2
3
4
5
6
7
8
Groupes typologiques
5962
80
76
271450
352229
56
44
85
17
33
40
64
66
11
34
30
13 83
06
2B
2A
Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
Les prélèvements d’eau douce en France – 33
— Le bord de mer est densément peuplé. Il est par ailleurs en proie
à des aléas d’origine marine, dont l’érosion et la submersion.
Plus de 250 000 personnes habitent en retrait des côtes en érosion,
à moins de 500 m. Elles sont un peu plus de 200 000 à résider dans
les zones basses, à moins d’un kilomètre de la côte, là où les risques
de submersion marine sont les plus importants.
partie 4
Les zones à risques
naturels d’origine
marine ont-elles
des caractéristiques
démographiques
particulières ?
34 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
partie 4 : les zones à risques naturels d’origine marine ont-elles des caractéristiques démographiques particulières ?
Le littoral est constitué de milliers de kilomètres de plages, vasières, côtes rocheuses basses et falaises qui
reculentouavancent.L’effondrementdefalaisesvives,l’envasementdesbaiesetleremaniementdesplages
de sable lors des grandes tempêtes hivernales dans l’ouest de la France sont des manifestations naturelles
des impacts croisés de processus marins (houle, marées et courants marins) et continentaux (pluie, gel et
vent). Les actions de l’homme peuvent venir contrarier ces équilibres. Les travaux portuaires, la construction
d’ouvrages de défense contre la mer ou l’édification de barrages sur les cours d’eau sont autant de
modificationsdumilieunaturelquipeuventavoirunimpactsurlabalanceentreapportsetpertesdesédiments
sur le littoral. D’après un travail mené au niveau européen (consortium Eurosion), un quart des côtes
métropolitainesreculedufaitdel’érosioncôtière.Àl’inverse,prèsd’undixièmeaugmenteetgagnedesterres
sur la mer, dont beaucoup de baies, estuaires et côtes vaseuses. En opposition à ces littoraux mobiles, plus
de 40 % du linéaire côtier est stable à l’échelle humaine. Enfin, un peu moins de 20 % des côtes sont hors
nomenclature. Il s’agit de zones fixées artificiellement : espaces portuaires, zones d’enrochements et de
défense longitudinale (digues, murs…). Une étude récente du Cerema confirme ces ordres de grandeur. Sur
les territoires où les tendances d’évolution passée ont pu être estimées, 22 % des côtes sont en recul, les
vitesses de recul variant de 0,1 à 8 m/an dans les secteurs les plus durement concernés.
Les données par carreau statistique et la base de données RFL permettent d’estimer que
254 000 personnes résident à moins de 500 m des côtes en érosion, soit près d’un quart de l’ensemble
de la population vivant en bord de mer, en dehors des résidents secondaires. En comparant leurs
caractéristiques sociodémographiques à celles de l’ensemble de la population habitant à moins de
500 m du rivage (figure 23), des différences apparaissent. La part des ménages pauvres y est plus faible,
alors que les plus de 65 ans et les revenus y sont plus importants. Une part significative des côtes sableuses
est en érosion, près de la moitié régresse. Ces côtes sont généralement très touristiques. La pression
foncière peut y être forte, de même que le niveau de vie.
PLUS DE 250 000 HABITANTS À MOINS DE 500 M DES CÔTES SOUMISES À L’ÉROSION CÔTIÈRE
Figure 23 : principaux indicateurs dans les secteurs soumis à l’érosion côtière, à moins de 500 m
Secteurs en érosion
À moins de 500 m des côtes
Moyenne métropolitaine
Nombredepersonnesparménage
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
18,0
18,5
19,0
19,5
20,0
20,5
21,0
21,5
Partdesménagespauvres,en%
10 000
12 500
15 000
17 500
20 000
Revenumédiandesménages,en€/UC
0
5
10
15
20
25
30
35
Partdeshab.deplusde65ans,en%
20
25
30
35
40
45
50
55
60
Partdesménagesenlog.collectif,en%
Sources : Insee, RFL 2010 ; Eurosion, 2004. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 35
partie 4 : les zones à risques naturels d’origine marine ont-elles des caractéristiques démographiques particulières ?
Avec près de 400 km, plus du tiers du linéaire côtier de Manche Est – mer du Nord est en recul
(37,6 %). 45 400 habitants vivent à moins de 500 m de ces côtes. Les littoraux du Pas-de-Calais et de
Seine-Maritime représentent, à eux seuls, les deux tiers des populations concernées sur cette façade,
avec respectivement 19 900 et 9 800 personnes. Les caractéristiques sociodémographiques de cette
population diffèrent des valeurs moyennes observées en bord de mer sur cette façade (0-500 m du
rivage). La part des plus de 65 ans est plus faible et le nombre de personnes par ménage, comme la
part des ménages propriétaires, sont plus élevés (carte 2). Les secteurs concernés sont surtout urbains.
661 km de côtes subissent l’érosion en Nord Atlantique – Manche Ouest, soit près du quart des
côtes de la façade mais également un quart des enjeux métropolitains, avec 56 400 habitants. Ils sont
répartis sur l’ensemble de la façade, avec de plus fortes concentrations dans le Finistère (18 100 hab.),
les Côtes-d’Armor (12 700 hab.) et la Vendée (11 700 hab.). Les populations concernées sont plus âgées,
ont une moindre mobilité à 5 ans et ont de plus forts revenus qu’en moyenne, en bord de mer sur cette
façade. La part des ménages pauvres est par ailleurs plus faible. Ceci s’explique par le fait que les
principales communes concernées sont touristiques, comme Les Sables d’Olonne, Saint-Malo, Perros-
Guirec, Saint-Hilaire-de-Riez, La Tranche-sur-Mer, Crozon, Le Croisic ou Saint-Jean-de-Monts.
À proximité de la mer, les tensions foncières y sont fortes et l’accès à l’immobilier est plutôt réservé à
des personnes aux revenus élevés, souvent plutôt âgées.
Un peu plus de 29 000 personnes résident sur des rivages en érosion sur la façade Sud Atlantique,
où plus du tiers du trait de côte est en recul. Plus de la moitié vit en Charente-Maritime (14 900 personnes)
et très peu dans les Landes (200 personnes), où l’habitat se concentre dans les terres. Comme en Nord
Atlantique – Manche Ouest, les populations sont plus âgées, ont de plus forts revenus qu’en moyenne,
enborddemer.Ladifférenceyestcependantmoinsmarquée.Parmilescommuneslesplusconcernées,
figurent d’importantes stations balnéaires telles que Royan, Biarritz, Saint-Georges-de-Didonne, Lège-
Cap-Ferret, La Rochelle, Arcachon et Bidart.
En Méditerranée, un huitième du linéaire côtier subit l’érosion (13,5 %). 123 300 habitants y résident
à moins de 500 m, soit près d’un sur deux concerné sur l’ensemble du territoire. Au sein de la façade,
les enjeux sont concentrés dans les Alpes-Maritimes (75 300 personnes) et dans le Var
(22 900 personnes). Des communes importantes sont dans ce cas, comme Nice, Antibes, Cannes,
Cagnes-sur-Mer, Ajaccio. D’autres communes importantes telles que Fréjus, Hyères, La Ciotat ou
Toulon, sont également concernées, mais de manière moindre. Dans les secteurs soumis à l’érosion,
la part des personnes âgées et les revenus sont plus importants qu’en moyenne pour le bord de mer
méditerranéen. La part des ménages pauvres y est plus faible.
36 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
partie 4 : les zones à risques naturels d’origine marine ont-elles des caractéristiques démographiques particulières ?
Carte 2 : caractérisation des secteurs soumis à l’érosion côtière, à moins de 500 m des côtes,
par façade maritime
0 50 100 km
Population concernée : 56 400 hab.
0,60 1,00 1,40
Plus de 65 ans
Pers./ménage
Revenus
Propriétaire
Pauvreté
Présents depuis
plus de 5 ans
Ratio entre zones en érosion et ensemble
du bord de mer pour quelques indicateurs
Nord Atlantique - Manche Ouest
Env. 85 habitants par km linéaire en érosion
Principales communes concernées sur la
façade (ordre décroissant) : Les-Sables-
d'Olonne, Saint-Malo, Plérin, Perros-Guirrec,
Saint-Hilaire-de-Riez, La Tranche-sur-Mer.
Population concernée : 45 400 hab.
Env. 118 habitants par km linéaire en érosion
Principales communes concernées sur la
façade (ordre décroissant) : Le Portel, Berck,
Wimereux, Sangatte, Dunkerque, Sainte-
Adresse
Manche Est - mer du Nord
Plus de 65 ans
Pers./ménage
Revenus
Propriétaire
Pauvreté
Présents depuis
plus de 5 ans
Ratio entre zones en érosion et ensemble
du bord de mer pour quelques indicateurs
0,60 1,00 1,40
Plus de 65 ans
Pers./ménage
Revenus
Propriétaire
Pauvreté
Présents depuis
plus de 5 ans
Population concernée : 29 200 hab.
0,60 1,00 1,40
Ratio entre zones en érosion et ensemble
du bord de mer pour quelques indicateurs
Sud Atlantique
Env. 82 habitants par km linéaire en érosion
Principales communes concernées sur la
façade (ordre décroissant) : Royan, Saint-Georges-
de-Didonne, Lège-Cap-Ferret, La Rochelle,
Arcachon, Bidart, Hendaye.
Population concernée : 123 300 hab.
Ratio entre zones en érosion et ensemble
du bord de mer pour quelques indicateurs
Méditerranée
Env. 380 habitants par km linéaire en érosion
Principales communes concernées sur la
façade (ordre décroissant) : Nice, Antibes,
Cannes, Menton, Cagnes-sur-Mer, Roquebrune
Cap-Martin, Sausset-les-Pins, La Ciotat.
0,60 1,00 1,40
Plus de 65 ans
Pers./ménage
Revenus
Propriétaire
Pauvreté
Présents depuis
plus de 5 ans
Secteur en érosion
0
100
75
50
25
Part du linéaire
en érosion, en %
75 000
Nombre d'habitants dans
les secteurs soumis à l'érosion
5 000
Sources : Insee, RFL 2010 ; MEDDTL-Cetmef-Cete, 2010 ; © IGN, BD Carto®, 2006. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 37
partie 4 : les zones à risques naturels d’origine marine ont-elles des caractéristiques démographiques particulières ?
La submersion marine est une inondation temporaire de la zone côtière par la mer, dans des conditions
météorologiques et marégraphiques sévères. Il s’agit d’un phénomène brutal, généralement né de la
conjonctiondephénomènesextrêmes(dépressionatmosphérique,vent,houle,pluie)etdefortscoefficients
de marée provoquant une surcote du plan d’eau (différence entre le niveau marin observé et le niveau prédit
de la marée).
Ladélimitationprécisedeszonessoumisesàcetaléaestcomplexe.Elledépenddenombreuxparamètres
et peut être définie localement à partir d’études et de relevés de terrain importants, sur terre et en mer. Il est,
par contre, plus aisé de délimiter l’emprise maximale des zones basses susceptibles d’être inondées lors de
submersions marines. Il s’agit des territoires littoraux dont l’altitude est inférieure aux niveaux atteints par la
mer lors de conditions extrêmes (occurrence de retour centennale). Leur délimitation est globale et ne tient
pas compte des particularités locales ayant une influence sur la hauteur exacte du plan d’eau. Les ouvrages
de protection du littoral ne sont par ailleurs pas pris en compte. Ils sont « effacés ». Ce travail de cartographie
a été réalisé par le réseau scientifique et technique du ministère chargé de l’Environnement. Les territoires
définis sont très certainement trop vastes, surtout pour les grands territoires s’étendant loin dans les terres,
mais leur délimitation permet d’avoir une première idée des surfaces potentiellement concernées par l’aléa
et des enjeux.
Les zones basses couvrent plus de 5 600 km². Elles regroupent des territoires divers : des polders, des
zones humides arrière-dunaires et des lagunes, des marais littoraux, des estuaires et les abords directs des
côtes basses. Les zones basses peuvent s’étendre loin dans les terres, dans les marais de Centre Atlantique
ou certains grands estuaires, tels que ceux de la Seine et de la Gironde (carte 3).
Lapopulationtotaledeszonesbassesdemétropoleestde787000habitants.Leurdensitédepopulation
moyenneestde140hab./km²,soitbienendeçàdelamoyennedescommuneslittorales.Certainsindicateurs
sociodémographiques y prennent des valeurs comprises entre celles en bord de mer (0-500 m de la côte)
etdansl’arrière-pays(5000-10000mdelacôte).Lenombredepersonnesparménage,lapartdeshabitants
âgés de plus de 65 ans ou la part des ménages en logements collectifs sont dans ce cas. Les zones basses
se démarquent avec des revenus inférieurs aux valeurs observées, en moyenne, en bord de mer et une part
de ménages pauvres supérieure (figure 24).
PRÈS DE 800 000 HABITANTS DANS LES ZONES BASSES LITTORALES, DONT UN PEU PLUS
DE 200 000 À MOINS D’UN KILOMÈTRE DE LA CÔTE
Figure 24 : principaux indicateurs dans les zones basses du littoral métropolitain
1,0
1,2
1,4
1,6
1,8
2,0
2,2
2,4
2,6
Densitédepopulation,enhab./km²
Nombredepersonnesparménage
Revenumédiandesménages,en€/UC
Partdeshab.deplusde65ans,en%
Partdesménagesenlog.collectif,en%
0
50
100
150
200
250
300
350
400
450
Zone basse
À moins de 500 m des côtes
De 5 000 à 10 000 m des côtes
10
12
14
16
18
20
22
24
26
28
16 500
17 000
17 500
18 000
18 500
19 000
19 500
10
12
14
16
18
20
22
24
26
Partdesménagespauvres,en%
10
15
20
25
30
35
40
45
50
55
60
Sources : Insee, RFL 2010 ; MEDDTL-Cetmef-Cete, 2010 ; © IGN, BD Carto®, 2006. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
38 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
partie 4 : les zones à risques naturels d’origine marine ont-elles des caractéristiques démographiques particulières ?
Sources : Insee, RFL 2010 ; MEDDTL-Cetmef-Cete, 2010 ; © IGN, BD Carto®, 2006. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
Parmi ces 787 000 habitants, 207 000, soit plus du quart, résident à moins de 1 000 m de la côte, là où
l’aléa de submersion marine est le plus prégnant (figure 25). Ils sont 126 000 à moins de 500 m. Parmi eux,
un peu plus d’un sur cinq (27 000) réside à la fois en zone basse et en secteur en érosion, avec conjonction
des risques d’érosion et de submersion. Les départements les plus concernés sont le Var, le Pas-de-Calais
et la Charente-Maritime.
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
M
oins
de
500
m
De
500
à
1
000
m
De
1
000
à
2
000
m
De
2
000
à
5
000
m
De
5
000
à
10
000
m
Distance à la mer
Plus
de
10
000
m
407 000 personnes résident dans les zones basses de Manche Est – mer du Nord, avec une densité de
population assez importante, 239 hab./km² (carte 3). Parmi elles, près de 60 000 habitent à moins d’un
kilomètredelacôte,soitmoinsd’unesursix.LesprincipauxsecteursconcernéssontlesWateringues,vaste
polder du delta de l’Aa, entre Saint-Omer, Calais et Dunkerque, les estuaires de la Canche, de l’Authie et de
la Somme, l’estuaire de la Seine, le littoral entre la Dive et l’Orne et la baie des Veys. L’essentiel des enjeux
se concentre dans le Nord et le Pas-de-Calais. En comparaison au bord de mer (0-500 m de la côte), la
population des zones basses est caractérisée par une part de personnes âgées nettement plus faible et des
ménages plus importants. Les revenus sont plus faibles et le taux de pauvreté plus élevé.
En Nord Atlantique – Manche Ouest, les zones basses accueillent 114 300 résidents sur près de
2 000 km², dont 57 000 à moins d’un kilomètre des côtes (39 %). La densité de population est assez faible :
74 hab./km². Les principaux secteurs sont les polders de la baie du Mont-Saint-Michel, la ria d’Etel et le golfe
du Morbihan, l’estuaire de la Vilaine, le marais de Guérande, la Brière, l’estuaire de la Loire et le secteur du
lac de Grand-Lieu, le Marais breton et l’île de Noirmoutier, ainsi que la baie de l’Aiguillon et le Marais poitevin.
Loire-AtlantiqueetVendéeconcentrentlesplusimportantessurfacesdezonesbasses(figure26).Avecplus
Figure 25 : population des zones basses suivant la distance à la côte
En centaines de milliers
La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 39
partie 4 : les zones à risques naturels d’origine marine ont-elles des caractéristiques démographiques particulières ?
Figure 26 : surface et densité de population dans les zones basses littorales, par façade littorale
départementale
Densité de population, en hab./km²
06
11
13
14
17
22
27
29
2A
2B
30
33
34
35
40 44
50
56
62
64
66
76
80
83
85
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
1 000
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1 000 1 100
Surface des zones basses, en km²
Manche Est - mer du Nord
Méditerranée
Sud Atlantique
Nord Atlantique - Manche Ouest
Communes littorales
Nombre de résidents
Moins de 2 500
2 500 à 10 000
10 000 à 25 000
25 000 à 100 000
Plus de 100 000
59
Sources : Insee, RFL 2010 ; MEDDTL-Cetmef-Cete, 2010 ; © IGN, BD Carto®, 2006. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
de 1 000 km², la Vendée est le département littoral où la surface des zones basses est la plus importante.
CommeenMancheEst–merduNord,lesplusde65anssontbeaucoupmoinsimportantsdanslapopulation
des zones basses qu’en bord de mer. Les revenus sont plus faibles et le taux de pauvreté plus important.
En Sud Atlantique, la population des zones basses est de 152 000 habitants, dont près d’un quart
à moins d’un kilomètre de la côte (35 500 habitants), avec une densité de 110 hab./km². La Charente-
Maritime et la Gironde concentrent l’essentiel des territoires concernés. Les zones basses sont
nettement moins étendues dans les Landes et dans les Pyrénées-Atlantiques. Les principaux secteurs
sont le Marais poitevin, la baie d’Yves, les marais de Rochefort, de Brouage et de la Seudre, les îles de
Ré (partie Nord) et d’Oléron (plutôt à l’Ouest), l’estuaire de la Gironde, le fond du bassin d’Arcachon et
les rives de l’Adour. La part des plus de 65 ans y est nettement plus faible qu’en bord de mer, alors que
la proportion des ménages pauvres est beaucoup plus forte et les revenus plus faibles.
En Méditerranée, les zones basses sont assez peu étendues, avec un peu plus de 600 km². La
population résidente y est de 83 400 habitants, soit une densité de 135 hab./km². C’est beaucoup moins
que les densités calculées dans les communes littorales de la façade. Toutefois, plus des deux tiers
de la population concernée habitent à moins d’un kilomètre des côtes, soit 56 000 habitants.
Les principales surfaces de zones basses sont situées dans les Bouches-du-Rhône et, de manière
moindre, dans le Gard. Elles sont moins importantes ailleurs. Dans le détail, les secteurs les plus
importants sont les abords des lagunes languedociennes, la Camargue et une partie de la plaine de la
Crau, ainsi que la presqu’île de Giens et la rade d’Hyères. Plus à l’Est, cela concerne des surfaces
moindres, comme les abords de l’Argens, à Fréjus. Les caractéristiques sociodémographiques des
populations en zone basse sont proches de celles du bord de mer. En dehors de la Camargue, les
zones basses sont en effet peu étendues et ont donc des caractéristiques proches de celles des rivages.
40 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
partie 4 : les zones à risques naturels d’origine marine ont-elles des caractéristiques démographiques particulières ?
Carte 3 : caractérisation des zones basses littorales par façade maritime
0 50 100 km
Zone basse
Population concernée : 152 000.
Sud Atlantique
Ratio entre zones basses et ensemble
du bord de mer pour quelques indicateurs
Env. 110 habitants par km², 1 377 km²
Principales communes concernées sur
la façade (ordre décroissant de population) :
Bordeaux, La Rochelle, Rochefort, Floirac,
Gujan-Mestras
0,60 1,00 1,40
Plus de 65 ans
Pers./ménage
Revenus
Propriétaire
Pauvreté
Présents depuis
plus de 5 ans
Manche Est - mer du Nord
Population concernée : 407 000 hab.
Env. 239 habitants par km², 1 704 km²
Principales communes concernées sur
la façade (ordre décroissant de population) :
Calais, Dunkerque, Coudekerque-Branche,
Saint-Pol-sur-Mer, Grande-Synthe.
0,60 1,00 1,40
Plus de 65 ans
Pers./ménage
Revenus
Propriétaire
Pauvreté
Présents depuis
plus de 5 ans
Ratio entre zones basses et ensemble
du bord de mer pour quelques indicateurs
Population concernée : 144 300 hab.
Nord Atlantique - Manche Ouest
Env. 74 habitants par km², 1 947 km²
Principales communes concernées sur
la façade (ordre décroissant de population) :
Les-Sables-d'Olonne, Montoir-de-Bretagne,
Noirmoutier-en-l'Île, Le Pouliguen, Challans.
0,60 1,00 1,40
Plus de 65 ans
Pers./ménage
Revenus
Propriétaire
Pauvreté
Présents depuis
plus de 5 ans
Ratio entre zones basses et ensemble
du bord de mer pour quelques indicateurs
Population concernée : 83 400 hab.
Méditerranée
Ratio entre zones basses et ensemble du
bord de mer pour quelques indicateurs
Env. 135 habitants par km², 616 km²
Principales communes concernées sur la
façade (ordre décroissant de population) :
Port-Saint-Louis-du-Rhône, Palavas-les-Flots,
Fréjus, Saint-Cyprien, Sète, Hyères.
0,60 1,00 1,40
Plus de 65 ans
Pers./ménage
Revenus
Propriétaire
Pauvreté
Présents depuis
plus de 5 ans
Répartition des zones basses
Surface des territoires
Nombre d'habitants concernés
dont 56 700 à moins d'un km de la côte dont 59 000 à moins d'un km de la côte
dont 35 500 à moins d'un km de la côte dont 55 800 à moins d'un km de la côte
Ensemble À moins
du territoire d'un km des côtes
Sources : Insee, RFL 2010 ; MEDDTL-Cetmef-Cete, 2010 ; © IGN, BD Carto®, 2006. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 41
partie 4 : les zones à risques naturels d’origine marine ont-elles des caractéristiques démographiques particulières ?
Zoom sur… Les revenus des ménages dans les zones basses littorales
Pour les zones basses peu étendues, comme c’est le cas dans la plupart des départements littoraux
méditerranéens, dans le Finistère, les Côtes-d’Armor ou les Pyrénées-Atlantiques, les revenus des
ménages peuvent être plus faibles ou plus forts que les revenus calculés en bord de mer (figure 27).
Par contre, pour les zones basses plus vastes, les revenus sont toujours inférieurs aux revenus calculés
en bord de mer. Ces zones basses correspondent très généralement à des polders et des marais.
Elles sont moins touristiques que le bord de mer, ont généralement une vocation agricole, et
comprennent peu de gros bourgs. Les revenus y sont plus faibles.
Figure 27 : revenus médians et surfaces des zones basses
06
2A
22
83
2B
66
11
64
29
34
40
56
30
14
35
76
80
50
13
59
62
33
44
17 85
80
85
90
95
100
105
110
0 200 400 600 800 1 000
Manche Est - mer du Nord
Méditerranée
Sud Atlantique
Nord Atlantique - Manche Ouest
Densité de population dans la zone basse, en hab./km²
Moins de 50
50 à 100
100 à 250
Plus de 250
Surface des zones basses, en km²
Rapport entre le revenu médian en zone basse et à moins de 500 m de la mer
Même revenu médian dans les zones basses et en bord de mer
Note de lecture : les revenus en zones basses sont près de 10 % plus faibles que ceux du bord de mer en Loire-Atlantique.
Sources : Insee, RFL 2010 ; MEDDTL-Cetmef-Cete, 2010 ; © IGN, BD Carto®, 2006. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
42 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
partie 4 : les zones à risques naturels d’origine marine ont-elles des caractéristiques démographiques particulières ?
Zoom sur… Avec le changement climatique
Le réchauffement climatique a d’ores et déjà provoqué une hausse de la hauteur moyenne des océans.
Le marégraphe de Brest indique une augmentation de l’ordre de 20-25 cm depuis le début du XIXe
siècle.
D’après les derniers travaux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC),
les océans pourraient encore monter de 26 à 82 cm à échéance de 100 ans, suivant les différents
scénarios.
Le travail de délimitation des zones basses littorales sous l’égide du réseau scientifique et technique
du ministère de l’Environnement a permis de cartographier les territoires situés à moins d’un mètre
d’altitude, au-dessus des zones basses. À long terme, ces territoires pourraient à leur tour être
concernés par des submersions marines, du fait de la montée du niveau des océans, et devenir
les futures zones basses.
En 2011, la population de ces territoires est d’un peu plus de 330 000 habitants. Les principaux
départements concernés sont le Pas-de-Calais (23 400 habitants), la Seine-Maritime (23 200 hab.),
la Loire-Atlantique (31 900 hab.), la Charente-Maritime (31 500 hab.), la Gironde (43 200 hab.) et l’Hérault
(33 200 hab.). Les revenus y sont, en moyenne, un peu plus élevés que dans les zones basses actuelles,
de même que la part des personnes âgées de plus de 65 ans. La part des ménages en logements
collectifs y est plus faible. Parmi ces 330 000 habitants, 150 000 habitent à moins d’un kilomètre
de la côte, soit près de la moitié de la population concernée.
Les prélèvements d’eau douce en France – 43
— Le bord de mer est marqué à la fois par une forte empreinte humaine,
des densités de population et touristique élevées et la présence
d’importants espaces protégés. La population littorale vivant à proximité
immédiate d’un espace protégé de manière forte (réserve naturelle, cœur
de parc national, site du Conservatoire du littoral) est ainsi très importante.
partie 5
Quelle est la pression
humaine autour
des espaces protégés
littoraux ?
44 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
partie 5 : quelle est la pression humaine autour des espaces protégés littoraux ?
Afin d’étudier la population à proximité immédiate des espaces protégés du bord de mer, tous les types de
protection n’ont pas été pris en compte. Seuls ont été retenus les territoires protégés de manière forte, par
voies réglementaire ou foncière : les réserves naturelles nationales, régionales et de Corse, les cœurs des
parcs nationaux et les sites du Conservatoire du littoral. Trois zones tampons emboîtées ont été définies et
étudiées autour de ces espaces : 1, 5 et 10 km, dans la limite de la bande côtière de 10 km. Seuls les espaces
protégés ayant tout ou partie de leur périmètre à moins de 10 km des côtes ont été retenus. Les espaces
naturelssensiblesdesConseilsdépartementauxauraientétéintéressantsàprendreencompte.Cependant,
ils ne sont pas recensés dans la base nationale des espaces protégés et n’ont donc pas été retenus.
LA MAJORITÉ DES HABITANTS DU BORD DE MER RÉSIDE À PROXIMITÉ D’UN ESPACE
PROTÉGÉ
À moins de 10 km des côtes, seulement 5,5 % de la population vit à plus de 10 km d’un espace protégé
(figure 28). Ils sont près d’un million d’habitants à résider à moins d’un kilomètre, soit un sur huit.
En bord de mer, de 0 à 500 m de la côte, seul un habitant sur cent réside à plus de 10 km d’un espace
protégé de manière forte. Près d’un quart de la population habite à moins d’un kilomètre et plus de 85 % à
moins de 5 km. Cette part décroît nettement en s’éloignant de la mer. Elle est divisée par plus de deux entre
5 000 et 10 000 m des côtes, soit 40 %.
Une part importante de ces territoires protégés est située en bord de mer (encadré), là où se concentrent
les milieux naturels, à la rencontre entre la mer et la terre, comme les pelouses, les landes océaniques, les
marais et les dunes, et leurs cortèges floristiques et faunistiques (oiseaux d’eau).
Figure 28 : part de la population littorale vivant à proximité d’un espace protégé de manière forte
En %
0
10
20
30
40
50
60
70
Dans un site
À moins d'un km d’un site
De 1 à 5 km d'un site
De 5 à 10 km d'un site
À plus de 10 km d'un site
M
oins
de
500
m
De
500
à
1
000
m
De
1
000
à
2
000
m
De
2
000
à
5
000
m
De
5
000
à
10
000
m
Distance à la mer
Sources : Insee, RFL 2010 ; MEEM-MNHN, 2016. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 45
partie 5 : quelle est la pression humaine autour des espaces protégés littoraux ?
Zoom sur… Milieux naturels et espaces protégés en bord de mer
Plus la côte est proche, plus les milieux ouverts (dunes, landes, garrigue, maquis…) et les zones humides
et surfaces en eau occupent une part importante du territoire (figure 29). Ainsi, les espaces ouverts
couvrent près du quart des terres à moins de 500 m de la côte, contre une moyenne hexagonale de 8 %.
La part des territoires artificialisés suit le même profil. Le bord de mer est marqué à la fois par la présence
de plus de nature et de plus de territoires urbanisés.
Afin de répondre à cette richesse écologique et à cette pression humaine, la densité d’espaces protégés
est plus forte à mesure que l’on s’approche de la mer pour les réserves naturelles et surtout pour les sites
du Conservatoire du littoral.
Figure 29 : milieux naturels et espaces protégés suivant la distance à la mer
Part du territoire concerné, en %
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
Milieux à végétation
arbustive et/ou
herbacée
Zones humides
maritimes
Sites du Conservatoire du littoral
Réserves naturelles nationales
M
oins
de
500
m
De
500
à
1
000
m
De
1
000
à
2
000
m
De
2
000
à
5
000
m
De
5
000
à
10
000
m
Distance à la mer
Sources : UE-SOeS, CORINE Land Cover 2006 ; Meem-MNHN, 2013. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
46 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
partie 5 : quelle est la pression humaine autour des espaces protégés littoraux ?
Dans 14 des 26 départements littoraux, plus de 90 % de la population vivant en bord de mer (moins de
500 m de la côte) habitent à moins de 5 km d’un espace protégé de manière forte (figure 30). Les taux plus
faibles concernent les départements de la façade Nord Atlantique – Manche Ouest, la Loire-Atlantique
ressortantnettement,lesLandes,laCharente-Maritime,laHaute-CorseetlesAlpes-Maritimes,oùlemaillage
des espaces protégés étudiés est moins dense.
Entre 5 000 et 10 000 m des côtes, la part de la population vivant à moins de 5 km d’un site protégé est
plus faible qu’en bord de mer pour l’ensemble des départements littoraux. Elle est supérieure à 40 % dans
une dizaine de départements : sur le littoral méditerranéen, de l’Aude aux Bouches-du-Rhône et en Haute-
Corse, en Centre Atlantique (Loire-Atlantique, Vendée et Charente-Maritime), dans les Landes, et sur les
rivesdelamerduNord(Pas-de-CalaisetSomme).Cesrégionssontcaractériséesparlaprésenced’importants
milieux naturels en retrait du front de mer : les abords des lagunes languedociennes, la plaine de la Crau,
la Camargue et le pourtour de l’étang de Berre, les grands marais atlantiques (Brière, Guérande, Marais
poitevin,maraisdelaSeudre…)etl’estuairedelaLoire,lesétangsarrière-littorauxlandais,lesmaraispicards
et les rives de la Somme, où des espaces protégés ont été désignés.
La part de la population vivant à moins de 5 km d’un site protégé est plus faible ailleurs, dans l’essentiel
desdépartementsdeNormandie,deBretagneetdelaCôte-d’Azur,oùlaplupartdesespacesprotégéssont
concentrés à proximité de la mer et sont moins importants dans les terres.
Figure 30 : part de la population littorale vivant à moins de 5 km d’un espace protégé de manière forte
En %
Sources : Insee, RFL 2010 ; Meem-MNHN, 2016. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
66 11 34 30
1383
06
2A
2B
Méditerranée
59
62
80
76
14
50
Manche Est - mer du Nord
35
2229
56
44
85Nord Atlantique - Manche Ouest
17
33
40
64
Sud Atlantique
40
50
60
70
80
90
100
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Manche Est - mer du Nord
Méditerranée
Sud Atlantique
Nord Atlantique - Manche Ouest
Moyenne[5000-10000]
Moyenne [0 - 500]
Bord de mer : de 0 à 500 m de la côte
Arrière-pays : de 5 000 à 10 000 m de la côte
y=2x
y=3x
La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 47
partie 5 : quelle est la pression humaine autour des espaces protégés littoraux ?
Àmoinsde500mdescôtes,plusde8personnessur10habitentàmoinsde5kmd’unsiteduConservatoire
dulittoral(figure31).Ellessont100%duNordàlaSomme,danslesPyrénées-Atlantiques,etdesPyrénées-
Orientales au Gard. Ces parts sont moindres pour les réserves naturelles avec seulement une personne sur
dix. Les plus fortes proportions concernent le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, le Calvados, la Vendée,
les Pyrénées-Orientales et la Haute-Corse.
Plus de 5,1 millions de personnes habitent à moins de 5 km d’un site du Conservatoire sur l’ensemble du
territoire étudié.
Figure 31 : part de la population littorale vivant à moins de 5 km d’un site du Conservatoire du littoral
ou d’une réserve naturelle
En %
Sources : Insee, RFL 2010 ; Meem-MNHN, 2016. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
Conservatoire du littoral
M
oins
de
500
m
De
500
à
1
000
m
De
1
000
à
2
000
m
De
2
000
à
5
000
m
De
5
000
à
10
000
m
Distance à la mer
Réserves naturelles
5 108 000 hab.
840 000 hab.
Population
totale
concernée
Comme le confirment les figures 30 et 31, la pression humaine est forte à proximité des espaces protégés
du bord de mer, et ceci sans compter les résidents secondaires et les touristes. Cela a des conséquences
sur le cloisonnement de ces territoires naturels, pouvant être insérés dans des territoires à fort taux
d’artificialisation. Cela peut également impliquer d’éventuelles perturbations et dérangements de la faune,
comme l’avifaune nicheuse en période estivale. Il s’agit, par contre, d’un important moyen d’appropriation
desenjeuxdebiodiversitépourlespopulationslocalesetlestouristes,lesentierdulittoralpermettantsouvent
d’aller au plus près de ces espaces naturels.
48 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
partie 5 : quelle est la pression humaine autour des espaces protégés littoraux ?
QUI HABITE À PROXIMITÉ DES ESPACES PROTÉGÉS EN BORD DE MER ?
Une analyse plus poussée a été menée sur les habitants du bord de mer, à moins de 500 m des côtes, afin
de comparer les caractéristiques de ceux habitant à moins d’un kilomètre d’un espace protégé de manière
forte (23 % d’entre eux) aux valeurs moyennes pour l’ensemble de la population résidant sur cette bande
littorale (figure 32).
Lapopulationvivantprèsdesespacesprotégésestplusaisée.Lerevenumédianparunitédeconsommation
est un peu plus fort et la part des ménages pauvres plus faible. Les ménages propriétaires sont, par ailleurs,
plus nombreux. Une part plus importante vit dans le même logement depuis 5 ans et la part des ménages
enlogementscollectifsestnettementmoinsforte,lesespacesprotégésétantplutôtendehorsdesterritoires
urbains denses.
Figure 32 : spécificités de la population habitant à moins de 500 m de la côte et à moins d’un km d’un
espace protégé
Sources : Insee, RFL 2010 ; Meem-MNHN, 2016. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
Nombredepersonnesparménage
Revenumédiandesménages,en€/UC
Partdesménagespropriétaires,en%
Partdesménagesenlog.collectif,en%
À moins d'un km d'un espace protégé
Ensemble de la population
Partdesménagespauvres,en%
1,5
1,6
1,7
1,8
1,9
2,0
18,0
19,0
20,0
21,0
21,5
16,5
17,0
19 000
19 200
19 400
19 600
19 800
20 000
0
10
20
30
40
50
60
70
50
51
52
53
54
55
56
57
58
59
Mêmelogtdepuisplusde5ans,en%
50
52
54
56
58
60
Population vivant à moins de 500 m de la côte
La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 49
8,1 millionsde personnes habitent à moins de 10 km de la mer en métropole
en 2011, soit un métropolitain sur huit.
99 % de la population résidant à moins de 500 m de la mer vit à moins de
10 km d’un site du Conservatoire du littoral, d’une réserve naturelle ou d’un cœur de parc
national. Sur cette bande côtière, 8 habitants sur 10 habitent à moins de 5 km d’un site du
Conservatoire du littoral.
Plus de 250 000personnes résident à moins de 500 m des côtes en érosion.
Plus de 200 000personnes résident à moins d’un kilomètre de la côte, en zone
basse, potentiellement submersible.
Données clés
Principales caractéristiques sociodémographiques en bord de mer et dans l’arrière-pays
Le bord de mer, de 0 à 500 m de la côte, a des caractéristiques proches de la moyenne des pôles
urbains (densité de population, logements collectifs, artificialisation du territoire) et l’arrière-pays
(5 000 à 10 000 m de la côte) se rapproche de la moyenne des communes périurbaines (densité,
part des personnes âgées, nombre de personnes par ménage).
France métropolitaine
Densité de population, en hab./km²
1 2 3
1
2
3 Moins de 500 m de la côte, bord de mer
De 5 000 à 10 000 m de la côte, arrière-pays
112 133 400
Part des plus de 65 ans, en % 16,5 16,1 26,6
Part des ménages en logt. collectif, en % 49,0 31,5 60,0
Nombre de personnes par ménage 2,3 2,4 1,9
Part des ménages pauvres, en % 19,9 19,2 21,1
50 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
LEXIQUE
Territoires artificialisés/artificialisation : les territoires artificialisés comprennent les zones
urbanisées, les zones industrielles et commerciales, les réseaux de transport, les mines, carrières,
décharges et chantiers, ainsi que les espaces verts artificialisés (espaces verts urbains, équipements
sportifs et de loisirs), par opposition aux espaces agricoles, aux forêts ou milieux naturels, zones
humides ou surfaces en eau. Le niveau d’artificialisation ou taux d’artificialisation est le rapport entre
la surface des territoires artificialisés et la surface totale du territoire étudié.
Ménage fiscal : ménage constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même
logement, hors communautés. Coïncident une déclaration indépendante de revenus et l'occupation
d'un logement connu à la taxe d'habitation.
Revenu fiscal des ménages par unité de consommation : les revenus pris en compte dans cette
fiche sont les revenus fiscaux des ménages par unité de consommation (UC). Ils ne tiennent pas compte
des revenus non imposables (ou imposés sans déclaration), des redistributions opérées par les impôts
et des aides sociales. Ces revenus sont calculés par ménage et par UC afin de permettre des
comparaisons et de standardiser les données. D’après le règlement de l’Insee et d’Eurostat, pour
chaque ménage, le premier adulte compte pour 1 UC, le conjoint et les personnes de plus de 14 ans
pour 0,5 UC, les enfants de moins de 14 ans pour 0,3 UC.
Salaire winsorisé : la winsorisation est une technique statistique de traitement des valeurs extrêmes
d'une distribution. Elle consiste à ramener à un seuil donné toutes les valeurs situées au-delà, ou en
deçà, de ce seuil. Dans ce cas, les valeurs retraitées correspondent aux revenus fiscaux par
UC supérieur au 8e
décile et ceux inférieurs à 40 % de la médiane.
Types de communes :
Pôle urbain : unité urbaine offrant au moins 10 000 emplois et qui n'est pas située dans la couronne
d'un autre pôle urbain.
Commune périurbaine : la couronne périurbaine recouvre l'ensemble des communes de l'aire urbaine
à l'exclusion de son pôle urbain. Ce sont des communes ou unités urbaines, dont au moins 40 % des
actifs résidents travaillent dans le pôle ou dans les communes attirées par celui-ci.
Commune rurale : commune n'appartenant pas à une unité urbaine.
La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 51
partie 5 : quelle est la pression humaine autour des espaces protégés littoraux ?
Dépôt légal : mai 2017
ISSN : en cours
Conditions générales d’utilisation
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées
dans le présent ouvrage, faite sans l’autorisation de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie
(3, rue Hautefeuille — 75006 Paris), est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part,
les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et,
d’autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre
dans laquelle elles sont incorporées (loi du 1er
juillet 1992 — art. L.122-4 et L.122-5 et Code pénal art. 425).
Directeur de la publication : Sylvain Moreau
Rédactrice en chef : Anne Bottin
Coordinatrice éditoriale : Céline Carrière
Traitements statistiques : Frédérique Janvier (SOeS), Solange Venus (Magellium)
Maquettage et réalisation : Chromatiques, Paris
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr
Service de l’observation et des statistiques
Sous-direction de l'information environnementale
Tour Séquoia
92055 La Défense cedex
Mél. : diffusion.soes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr
L’utilisation des données sociodémographiques de l’Insee
à grande échelle permet d’analyser finement un territoire
à enjeu : le littoral métropolitain.
Le bord de mer, bande côtière située à moins de 500 m
de la côte, a des caractéristiques sociodémographiques
(densité de population, taille des ménages) proches de
la moyenne des pôles urbains de métropole.
L’arrière-pays, territoire entre 5 000 et 10 000 m de la côte,
se rapproche des territoires périurbains.
Plus de 250 000 personnes habitent à moins de 500 m
des côtes en érosion. Elles sont environ 200 000 à habiter
à moins d’un kilomètre de la mer, dans des zones basses
potentiellement submersibles.
Une part importante de la population littorale vit à
proximité d’un site du Conservatoire du littoral ou d’une
réserve naturelle. Vecteur d’appropriation des enjeux
de la protection de la nature pour la population, cette
proximité constitue également un risque de perturbation/
dérangement de la faune et de la flore du bord de mer.
commissariat général au développement durable
La distance
à la mer :
principal facteur
de caractérisation
sociodémographique
du territoire littoral

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La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral

  • 1. L A B T A D A MAI 2017 La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’ÉNERGIE ET DE LA MER, EN CHARGE DES RELATIONS INTERNATIONALES SUR LE CLIMAT
  • 2. 2 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral sommaire Document édité par :  Le service de l’observation et des statistiques (SOeS) 5 - Pourquoi et comment étudier le territoire littoral suivant la distance à la mer ? Cette première partie introductive décrit les données utilisées, les traitements mis en œuvre et l’intérêt de travailler sur le littoral suivant la distance à la mer. 11 - Comment varient les caractéristiques sociodémographiques suivant la distance à la mer ? La deuxième partie présente le littoral métropolitain pris dans son ensemble. Elle définit ses différentes caractéristiques sociodémographiques suivant la distance à la mer et compare ses territoires entre eux, ainsi qu’avec les moyennes métropolitaines. 21 - Les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ? La troisième partie présente les caractéristiques sociodémographiques du bord de mer par département. Elle dresse une typologie des différentes façades littorales, en bord de mer et dans l’arrière-pays. 33 - Les zones à risques naturels d’origine marine ont-elles des caractéristiques démographiques particulières ? Les caractéristiques sociodémographiques des secteurs en érosion et des zones basses potentiellement submersibles font l’objet d’une analyse particulière dans cette quatrième partie en tant que zones à risque littorales. 43 - Quelle est la pression humaine autour des espaces protégés littoraux ? La dernière partie traite en particulier des territoires proches des espaces protégés en bord de mer, nombreux sur les côtes métropolitaines. 49 - Données clés 50 - Lexique
  • 3. La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 3 contributeur SC Sébastien Colas Chargé de mission littoral - chef de projet « Observatoire national de la mer et du littoral » sebastien.colas@ developpement-durable.gouv.fr
  • 4. 4 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral avant-propos E ntre mer et terre, les territoires côtiers sont caractérisés par des enjeux multiples et croisés, économiques, sociaux et environnementaux, avec une forte pression démographique très liée à la proximité immédiate de la mer. L’utilisation des informations carroyées de l’Insee sur un maillage régulier de 4 ha, 200 m x 200 m, sur le littoral métropolitain permet d’en approfondir la connaissance à une échelle très fine, particulièrement sur les territoires caractérisés par de forts risques naturels, suivant la distance à la mer, paramètre important pour étudier la population littorale. — Sylvain Moreau CHEF DU SERVICE DE L’OBSERVATION ET DES STATISTIQUES (SOeS)
  • 5. Les prélèvements d’eau douce en France – 5 partie 1 Pourquoi et comment étudier le territoire littoral suivant la distance à la mer ? — Lors de l’étude des différentes thématiques socio-économiques ou environnementales sur le littoral, comme la densité de population ou l’artificialisation du territoire, la distance à la mer apparaît comme étant l’un des facteurs majeurs de variation des indicateurs correspondants. Avec une importante précision, les données à grande échelle, indépendamment du maillage administratif des données, permettent d’étudier la population du bord de mer suivant la distance à la côte, avec des profondeurs dans les terres plus ou moins importantes.
  • 6. partie 1 : pourquoi et comment étudier le territoire littoral suivant la distance à la mer ? 6 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral Depuis 2007, l’Insee met à disposition 18 variables permettant de caractériser la population (nombre d’habitants, classes d’âge) et les ménages (locataire/propriétaire, revenus…) suivant un maillage régulier duterritoire.Cetteinformationpermetd’étudierleterritoireens’affranchissantdeslimitesadministratives. Les sources utilisées sont les revenus fiscaux localisés (RFL) au 31 décembre 2010, directement issus des fichiers exhaustifs des déclarations de revenus des personnes physiques, et de la taxe d’habitation au 1er janvier 2011. Le dispositif RFL est remplacé depuis quelques années par le dispositif Filosofi (revenus localisés sociaux et fiscaux). Le décompte de la population se fait sur une maille régulière de 200 x 200 m, soit un carreau de 4 ha. En métropole, près de 2,3 millions de carreaux habités sont recensés. Du fait du secret statistique, les autres informations disponibles dans la base RFL ne sont diffusées que pour des mailles comportant au moins 11 ménages fiscaux. Pour ce faire, les carreaux de 4 ha ayant de faibles effectifs de population sont regroupés par l’Insee de manière automatisée en rectangles de taille plus importante pour obtenir ce seuil minimum. Les variables diffusées sont les suivantes : • nombre d’individus ; • nombre de ménages ; • surface cumulée des résidences principales ; • nombre de ménages présents depuis au moins 5 ans ; • nombre de ménages dont le revenu fiscal par unité de consommation est en dessous du seuil de bas revenu ; • nombre d’individus âgés de moins de 3 ans, de 4 à 5 ans, de 6 à 10 ans, de 11 à 14 ans, de 15 à 17 ans, de 25 ans et plus, de 65 ans et plus, de 75 ans et plus ; • somme des revenus fiscaux winsorisés des individus, par unité de consommation ; • nombre de ménages en logement collectif ; • nombre de ménages propriétaires ; • nombre de ménages d’une personne ; • nombre de ménages de cinq personnes et plus. L’INTÉRÊT D’UTILISER CES DONNÉES SUR LE LITTORAL Les communes littorales métropolitaines ont des surfaces extrêmement variables. Sont recensées à la fois les plus petites communes de France métropolitaine comme l’île de Sein ou Barfleur, d’une superficie de 0,6 km², et les deux communes les plus vastes de métropole (référentiel communal de 2010), Arles de près de 760 km² et Les Saintes-Maries-de-la-Mer (375 km²), toutes deux au cœur de la Camargue. La surface des communes littorales croît du Nord au Sud (figure 1). Elles sont de petite taille sur la façade Manche Est – mer du Nord, 1 035 ha, de taille moyenne en Nord Atlantique – Manche Ouest, 2 065 ha, et vastes en Sud Atlantique (4 149 ha) et sur le pourtour méditerranéen (4 186 ha). La moyenne hexagonale est d’environ 1 500 ha. DE NOMBREUSES DONNÉES À UNE MAILLE TRÈS FINE
  • 7. partie 1 : pourquoi et comment étudier le territoire littoral suivant la distance à la mer ? La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 7 Figure 1 : surface moyenne des communes littorales par façade et découpage du littoral pour l’étude Figure 2 : variation de plusieurs descripteurs suivant la distance à la mer Source : IGN, BD Carto®. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral) Sources : Insee, RP 2009 ; UE-SOeS, CORINE Land Cover, 2006 ; Medde-MNHN, 2013. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral) Manche Est - mer du Nord, 1 035 ha Méditerranée, 4 186 ha Sud Atlantique, 4 149 ha Nord Atlantique - Manche Ouest, 2 065 ha 5962 80 76 271450 35 2229 56 44 85 17 33 40 64 66 11 34 30 13 83 06 2B 2A Moins de 500 m du rivage Communes littorales France métropolitaine Densité de population, en hab./km²113 285 365 Part des territoires artificialisés, en %5,1 13,8 28,2 Part du territoire couvert par des espaces protégés, en %14,0 24,5 36,4 Part des terres agricoles, en %59,8 41,4 30,7 Les études menées dans le cadre de l’Observatoire national de la mer et du littoral ont mis en évidence la variation de nombreux paramètres en fonction de la distance à la mer. Par exemple, la part des territoires artificialisés, les densités de population et de logements et la part des terres couvertes par au moins un espace protégé augmentent sensiblement à mesure que l’on s’approche de la côte (figure 2). De ce fait, il est intéressant de pouvoir mobiliser des données à grande échelle ne tenant pas compte des découpages administratifs afin d’étudier la structure de la population suivant la distance à la mer. Les données carroyées de l’Insee présentées ici le permettent.
  • 8. partie 1 : pourquoi et comment étudier le territoire littoral suivant la distance à la mer ? 8 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral Le carroyage régulier de 200 x 200 m, appelé carreau, est disponible pour l’ensemble de la métropole. Sur le littoral, des bandes de territoire ont été définies en fonction de la distance à la mer (tampons). Le rivage (ou côte) est délimité à partir du découpage communal de la BD Carto® de l’IGN (figure 3). Il correspond à la limite haute des grandes marées. Cinq profondeurs de territoires sont déterminées : • de 0 à 500 m du rivage : ce territoire est appelé « bord de mer » dans l’ensemble du document ; • de 500 à 1 000 m ; • de 1 000 à 2 000 m ; • de 2 000 à 5 000 m ; • de 5 000 à 10 000 m : ce territoire est appelé « arrière-pays » dans l’ensemble du document. Les enjeux humains, écologiques et économiques se focalisent particulièrement en bord de mer. C’est pourquoi, les zones tampons sont plus resserrées à proximité de la côte. LE TRAITEMENT DES DONNÉES CARROYÉES Figure 3 : découpage du territoire et application des zones tampons en bord de mer Carré 200 x 200 m Trait de côte, limites des communes littorales Zones tampons à partir du trait de côte Territoire littoral Source : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
  • 9. partie 1 : pourquoi et comment étudier le territoire littoral suivant la distance à la mer ? La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 9 Comme indiqué précédemment, la population est connue pour chaque carreau. Pour les autres paramètres, les informations peuvent être accessibles à partir de rectangles plus grands, regroupement de ces carreaux. Ces informations ont été réaffectées pour chaque carreau au prorata de la population y vivant (figure 4). Ensuite, les zones tampons sont appliquées sur ces données carroyées et également croisées avec les limites administratives. Cela permet de connaître les 18 variables de la base RFL par façade littorale départementale et suivant la distance à la mer. Figure 4 : calcul des différents paramètres pour chaque maille de 200 m Nombre d'habitants par carreau Indicateur par regroupement de carreaux Réaffectation par carreau au prorata de la population
  • 10. partie 1 : pourquoi et comment étudier le territoire littoral suivant la distance à la mer ? 10 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral Zoom sur… Limites de l’exercice Redistribuer des informations contenues dans des rectangles plus vastes à l’échelle des carreaux réguliers de 200 x 200 m, comme décrit précédemment, apporte une approximation. La réaffectation des données varie suivant la distance à la mer. Plus on s’éloigne de la mer, moins la densité de population est forte et plus il est nécessaire de réaffecter des informations. Entre 500 et 1 000 m de la mer, 28 % des carreaux de 200 m comprennent au moins 11 foyers fiscaux. Cette part n’est plus que de 12 % entre 5 000 et 10 000 m des côtes (figure 5), et correspond à la moyenne métropolitaine. Par ailleurs, cette base de données ne prend pas en compte les résidents secondaires, leurs revenus étant déclarés dans leur commune d’habitation principale. Or, ils sont particulièrement importants en bord de mer. Les communes littorales métropolitaines comptent 1,2 million de résidences secondaires, soit théoriquement 6 millions d’habitants (par convention, une résidence secondaire équivaut à 5 lits). Figure 5 : part des carreaux habités ayant au moins 11 foyers fiscaux sur leur territoire suivant la distance à la mer 25 % Carreaux avec plus de 11 ménages Carreaux avec moins de 11 ménages 28 % 23 % 17 % 12 % De 0 à 500 m De 500 à 1 000 m De 1 000 à 2 000 m De 5 000 à 10 000 m De 2 000 à 5 000 m Distance au rivage Note de lecture : à moins de 500 m de la côte, 75 % des carreaux habités ont moins de 11 foyers fiscaux. Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
  • 11. Les prélèvements d’eau douce en France – 11 — La plupart des données sociodémographiques étudiées varient nettement du rivage à l’arrière-pays. Elles varient également fortement d’une façade maritime à l’autre, comme cela sera étudié dans la troisième partie de ce document. Les territoires proches de la mer, à moins de 500 m de la côte, sont densément peuplés. La population y est âgée, les revenus sont assez élevés et la part des ménages en logements collectifs est forte. Ces caractéristiques s’estompent rapidement en s’éloignant de la mer. partie 2 Comment varient les caractéristiques sociodémographiques suivant la distance à la mer ?
  • 12. 12 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral partie 2 : comment varient les caractéristiques sociodémographiques suivant la distance à la mer ? La densité de population est très forte à moins de 2 000 m de la mer (figure 6). Elle décroît ensuite sensiblementens’éloignantdescôtes.Ellerestetoutdemêmeplusélevéequelamoyennemétropolitaine entre 5 000 et 10 000 m des côtes : 133 contre 112 habitants par km² (hab./km2 ). Sur la zone d’étude, la densité est la plus forte entre 500 et 1 000 m de la mer : 466 hab./km². Elle est plus de 4 fois supérieure à la moyenne hexagonale et 3,5 fois plus qu’entre 5 000 et 10 000 m de la mer. Cette densité est relativement peu éloignée de la densité moyenne des pôles urbains de métropole estimée, en 2012, à 576 hab./km² et très loin des densités moyennes pour les communes périurbaines ou rurales (70 et 26 hab./km²). 1,1 million de personnes résident à moins de 500 m des côtes en France métropolitaine. Elles sont 8,1 millions à moins de 10 km des côtes, soit un huitième de la population hexagonale. Le profil de la densité des résidences principales, mesurée en m² de logements par km², est sensiblement le même que celui de la population. Entre 500 et 1 000 m de la mer, la densité est de près de 17 500 m²/km², soit là aussi, plus de 4 fois supérieure à la moyenne hexagonale. La densité entre 5 000 et 10 000 m est, quant à elle, près de 20 % supérieure à la moyenne. ANALYSE GÉNÉRALE : PLUS D’HABITANTS ET DE PERSONNES ÂGÉES EN BORD DE MER QUE LA MOYENNE MÉTROPOLITAINE Figure 6 : densité de population suivant la distance à la mer En hab./km² Sources : Insee, RFL 2010 et RP 2012. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral) Moyenne métropolitaine M oins de 500 m De 500 à 1 000 m De 1 000 à 2 000 m De 2 000 à 5 000 m De 5 000 à 10 000 m Distance à la mer 0 100 200 300 400 500 600 M oins de 500 m 0 0 0 0 De 500 à 1 000 m De 1 000 à 2 000 m De 2 000 à 5 000 m De 5 000 à 10 000 m Moyenne des pôles urbains Moyenne des couronnes périurbaines Moyenne de l'espace rural / 3,5
  • 13. La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 13 partie 2 : comment varient les caractéristiques sociodémographiques suivant la distance à la mer ? Zoom sur… Artificialisation et densité de population et de logements À proximité des côtes, le profil du taux d’artificialisation du territoire en fonction de la distance à la mer diffère de ceux de la densité de population et de la densité des résidences principales (figure 7). Le taux d’artificialisation du territoire est le plus fort à moins de 500 m du rivage, alors que les plus fortes valeurs sont enregistrées entre 500 et 1 000 m pour les densités de population et de logements. Cette différence s’explique par l’importance en bord de mer des résidences secondaires dans le parc de logements, des équipements sportifs et de loisirs, et des zones industrialo-portuaires. Par exemple, les zones industrielles ou commerciales et les réseaux de communication représentent 3,5 % de l’occupation du sol, à moins de 500 m du rivage, soit 4,5 fois plus que la moyenne hexagonale. La part des équipements sportifs et de loisirs dans l’occupation du sol y est quant à elle, plus de dix fois supérieure à la moyenne métropolitaine (CORINE Land Cover). Figure 7 : profils d’artificialisation du territoire et des densités de logements et de population suivant la distance à la mer Indice 100, à moins de 500 m du rivage 0 20 40 60 80 100 120 Densité de population Densité de surface de résidences principales Taux d’artificialisation du territoire M oins de 500 m D e 500 à 1 000 m D e 1 000 à 2 000 m D e 2 000 à 5 000 m D e 5 000 à 10 000 m Distance à la mer Sources : Insee, RFL 2010 ; UE-SOeS, CORINE Land Cover 2006. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
  • 14. 14 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral partie 2 : comment varient les caractéristiques sociodémographiques suivant la distance à la mer ? Le nombre de personnes par ménage est plutôt faible à moins de 500 m de la côte (1,9), et bien moins élevé que la moyenne métropolitaine (2,3) – (figure 8). Elles sont 2,4 entre 5 000 et 10 000 m des côtes. Cette valeur est équivalente à la moyenne des communes périurbaines, marquée par l’importance des familles avec enfants (2,5). Ainsi, la part des enfants de moins de 10 ans dans la population est près de 50 % plus élevée dans l’arrière-pays qu’en bord de mer. Figure 8 : nombre de personnes par ménage suivant la distance à la mer Nombre de personnes par ménage 1,75 2,00 2,25 2,50 M oins de 500 m De 500 à 1 000 m De 1 000 à 2 000 m De 2 000 à 5 000 m De 5 000 à 10 000 m M oins de 500 m De 500 à 1 000 m De 1 000 à 2 000 m De 2 000 à 5 000 m De 5 000 à 10 000 m Distance à la mer x 1,25 Moyenne des pôles urbains Moyenne des couronnes périurbaines Moyenne de l'espace rural Moyenne métropolitaine Sources : Insee, RFL 2010 et RP 2012. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
  • 15. La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 15 partie 2 : comment varient les caractéristiques sociodémographiques suivant la distance à la mer ? En lien direct avec la taille des ménages, la part des personnes vivant seules est élevée à moins de 500 m des côtes : 45 % des ménages, soit près d’un sur deux. Cela représente 10 points de plus que la moyenne métropolitaine, et 7 points de plus que la moyenne hexagonale des pôles urbains, où se concentrent particulièrement les personnes vivant seules. Entre 5 000 et 10 000 m du rivage, cette part est nettement plus faible : 28 % des ménages, proportion peu éloignée de la moyenne des communes périurbaines de métropole (25 %). Comme l’indique la figure 9, ceci est également corrélé à une part plus importante de personnes âgées à mesure que l’on s’approche de la mer. Plus d’une personne sur quatre résidant à moins de 500 m des côtes a plus de 65 ans (27 %), soit nettement plus que la moyenne métropolitaine de 17 % (RP 2012), mais aussi bien plus que la moyenne de l’ensemble des communes rurales de l’hexagone, 23 % en 2012. Cette part décroît rapidement en s’éloignant des rivages. Elle n’est plus que de 17 % entre 5 000 et 10 000 m des côtes, soit proche de la moyenne des communes périurbaines estimée à 16 %. Figure 9 : part des habitants âgés de plus de 65 ans suivant la distance à la mer En % M oins de 500 m De 500 à 1 000 m De 1 000 à 2 000 m De 2 000 à 5 000 m De 5 000 à 10 000 m Distance à la mer M oins de 500 m De 500 à 1 000 m De 1 000 à 2 000 m De 2 000 à 5 000 m De 5 000 à 10 000 m 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 / 1,6 Moyenne des pôles urbains Moyenne métropolitaine Moyenne des couronnes périurbaines Moyenne de l'espace rural Sources : Insee, RFL 2010 et RP 2012. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
  • 16. 16 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral partie 2 : comment varient les caractéristiques sociodémographiques suivant la distance à la mer ? En bord de mer, près de 60 % des ménages résident dans un logement collectif (figure 10), soit 16 points de plus que la moyenne métropolitaine. Cette proportion est élevée jusqu’à 2 000 m des côtes et diminue très rapidement ensuite. Elle est près de deux fois plus faible entre 5 000 et 10 000 m des côtes, où les logements individuels dominent notablement. Figure 10 : part des ménages habitant dans un logement collectif suivant la distance à la mer En % 30 35 40 45 50 55 60 M oins de 500 m De 500 à 1 000 m De 1 000 à 2 000 m De 2 000 à 5 000 m De 5 000 à 10 000 m Distance à la mer Moyenne métropolitaine M oins de 500 m De 500 à 1 000 m De 1 000 à 2 000 m De 2 000 à 5 000 m De 5 000 à 10 000 m / 2 Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
  • 17. La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 17 partie 2 : comment varient les caractéristiques sociodémographiques suivant la distance à la mer ? Lesprécédentsindicateursmettentenévidenceunecroissanceouunedécroissancedesparamètres étudiés en s’éloignant de la mer. Ce n’est pas le cas pour le revenu médian winsorisé par unité de consommation (UC) – (figure 11). En effet, les revenus sont au plus haut à moins de 500 m des rivages, en étant légèrement supérieurs à la moyenne métropolitaine. Ils décroissent jusqu’à 2 000 à 5 000 m puis augmentent à nouveau en restant en deçà de la moyenne et avec des variations assez faibles. Figure 11 : revenu médian winsorisé par unité de consommation suivant la distance à la mer En €/UC 15 000 16 000 17 000 18 000 19 000 20 000 M oins de 500 m De 500 à 1 000 m De 1 000 à 2 000 m De 2 000 à 5 000 m De 5 000 à 10 000 m Distance à la mer Moyenne métropolitaine M oins de 500 m De 500 à 1 000 m De 1 000 à 2 000 m De 2 000 à 5 000 m De 5 000 à 10 000 m Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
  • 18. 18 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral partie 2 : comment varient les caractéristiques sociodémographiques suivant la distance à la mer ? Le profil de la part des ménages pauvres suivant la distance à la mer est inversé par rapport au précédent (figure 12). Le taux est le plus important entre 1 000 et 2 000 m de la mer. Il est minimal entre 5 000 et 10 000 m. Il est supérieur à la moyenne métropolitaine du rivage à 5 000 m des côtes. Ainsi, le bord de mer est caractérisé à la fois par plus de ménages pauvres et un revenu médian plus élevé que la moyenne métropolitaine. Cela indique des inégalités de revenus pouvant être fortes sur ce territoire. Figure 12 : part des ménages pauvres suivant la distance à la mer En % M oins de 500 m De 500 à 1 000 m De 1 000 à 2 000 m De 2 000 à 5 000 m De 5 000 à 10 000 m Distance à la mer Moyenne métropolitaine 10 12 14 16 18 20 22 24 M oins de 500 m De 500 à 1 000 m De 1 000 à 2 000 m De 2 000 à 5 000 m De 5 000 à 10 000 m Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
  • 19. La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 19 partie 2 : comment varient les caractéristiques sociodémographiques suivant la distance à la mer ? SYNTHÈSE DES INFORMATIONS : UN CARACTÈRE URBAIN MARQUÉ EN BORD DE MER Le bord de mer se distingue par des caractéristiques sociodémographiques marquées, en rupture avec les territoires situés seulement à quelques kilomètres dans les terres (figure 13). La densité de population y est nettement plus forte, de même que la densité des résidences principales impliquant une part également plus importante de ménages en logements collectifs. Les habitants sont, en moyenne, plus âgés et le nombre de personnes par ménage plus faible. Les revenus médians sont légèrement plus élevés et la part des ménages pauvres est également un peu plus forte. La bande 0–500 m a des caractéristiques proches des pôles urbains pour la densité de population et le nombre de personnes par ménages. L’arrière-pays présente souvent des caractéristiques sociodémographiques proches de la moyenne des communes périurbaines. C’est le cas pour la densité de population, le nombre de personnes par ménage et la part des personnes âgées de plus de 65 ans. Schématiquement, le littoral proche de la mer se comporte comme un pôle urbain et l’arrière-pays comme un ensemble périurbain. Ceci est confirmé par l’étude d’indicateurs complémentaires comme l’occupation du sol suivant la distance à la mer. Le taux d’artificialisation est de 28,2 % à moins de 500 m des côtes, pour une moyenne des pôles urbains de métropole de 21,9 % en 2012 (CORINE Land Cover). Il est de 6,8 % entre 5 000 et 10 000 m des côtes, en comparaison au taux moyen de 4,5 % dans les communes périurbaines. Les études menées sur les communes littorales et les communes d’arrière-pays (communes non littorales des cantons littoraux) viennent également conforter ce constat. Les indicateurs de concentration d’emploi (nombre d’emplois rapporté à la population active résidente ayant un emploi) sont généralement faibles dans l’arrière-pays et élevés dans les communes littorales. Une part importante des résidents des communes non littorales des cantons littoraux travaille en effet en bord de mer, comme le confirme également l’analyse de leurs déplacements journaliers. Figure 13 : principaux indicateurs suivant la distance à la mer 0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3 Nombredepersonnesparménage 18 18,5 19 19,5 20 20,5 21 21,5 Partdesménagespauvres,en% 0 10 20 30 40 50 Partdesménagesd'unepers.en% 0 10 20 30 40 50 60 70 Partdesménagesenlog.collectif.en% À moins de 500 m de la côte Entre 5 000 et 10 000 m de la côte Moyenne métropolitaine Densitédepopulation,enhab./km² 0 2 000 6 000 10 000 14 000 18 000 Densitédelogements,enm²/km² 18 000 18 200 18 400 18 600 18 800 19 000 19 200 19 400Revenumédiandesménages,en€/UC 0 5 10 15 20 25 30 Partdeshab.deplusde65ansen% 0 100 200 300 400 500 600 700 Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
  • 20. 20 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral
  • 21. Les prélèvements d’eau douce en France – 21 — Les façades littorales possèdent des caractéristiques sociodémographiques différentes les unes des autres. Si dans la grande majorité des cas, densité de population et pyramide des âges ont des profils suivant la distance à la mer similaires, il n’en est pas de même pour d’autres indicateurs. Ainsi, le littoral méditerranéen continental se caractérise par des revenus plus faibles et une part des ménages pauvres plus forte en bord de mer que dans l’arrière-pays, et se distingue par là même des autres façades littorales. partie 3 Les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ?
  • 22. 22 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ? Excepté dans les Landes, où le cœur historique des communes littorales est habituellement en retrait du front de mer, comme à Mimizan, Léon ou Moliets-et-Maa, et sur la courte façade estuarienne de l’Eure, la densité de population est toujours plus faible dans l’arrière-pays qu’en bord de mer (figure 14). DES DENSITÉS DE POPULATION PRESQUE TOUJOURS PLUS FORTES EN BORD DE MER QUE DANS L’ARRIÈRE-PAYS Figure 14 : densité de population sur les côtes métropolitaines par façade littorale départementale En hab./km2 Note de lecture : la densité de population du Pas-de-Calais (62) est de 650 hab./km² en bord de mer contre 100 dans l’arrière-pays, soit plus de 6 fois plus. Note : pour faciliter la lecture du graphique, le département des Alpes-Maritimes (06) n’y figure pas. Sa densité de population en bord de mer est en effet de plus de 3 000 hab./km². Sources : Insee, RFL 2010 et RP 2012. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral) 27 40 33 11 2A 80 85 2B 50 29 22 17 56 76 14 30 35 62 34 44 66 83 59 13 64 0 100 200 300 400 500 600 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1 000 Manche Est - mer du Nord Méditerranée Sud Atlantique Nord Atlantique - Manche Ouest Bord de mer : de 0 à 500 m de la côte Arrière-pays : de 5 000 à 10 000 m de la côte Rapport entre bord de mer et arrière-pays Moins de 1 De 1 à 2 De 2 à 4 De 4 à 6 6 et plus Moyenne[0-500] Moyenne [5 000-10 000] Pôles urbains Rural Périurbain Métropole x = y
  • 23. La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 23 partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ? De0à500mdelacôte,ladensitédepopulationesttrèsfortesurl’essentieldupourtourméditerranéen continental, un peu moins dans l’Aude et dans le Gard où les lagunes occupent une part importante du territoire. Elle est de plus de 3 000 hab./km² dans les Alpes-Maritimes et de plus de 600 hab./km² sur les autres façades départementales, soit plus que la moyenne pour l’ensemble des pôles urbains métropolitains. Elle est également élevée dans les Pyrénées-Atlantiques, dans le Nord, le Pas-de-Calais, en Loire-Atlantique et en Ille-et-Vilaine. Une dizaine de façades littorales départementales ont des densités de population à moins de 500 m de leurs côtes homogènes et comprises entre 180 et 250 hab./km². Elles sont réparties sur toutes les façades maritimes : Somme, Manche, Côtes-d’Armor, Finistère, Vendée, Charente-Maritime, Gironde, Aude et Corse. Entre 5 000 et 10 000 m des côtes, les densités de population sont faibles à modérées dans la plupart des cas. Elles sont inférieures à la moyenne métropolitaine dans 16 des 26 départements littoraux. Elles sont élevées sur quelques façades, surtout en Méditerranée continentale : Pyrénées- Orientales (283 hab./km²), Pyrénées-Atlantiques (327 hab./km²), Hérault (378 hab./km²), Alpes-Maritimes (412 hab./km²) et Bouches-du-Rhône (538 hab./km²). Sur certains territoires, la différence de densité entre bord de mer et arrière-pays est forte (ratio supérieur à 5). C’est le cas en Corse, où la différence est particulièrement importante, en Ille-et-Vilaine, dans le Pas-de-Calais, en Loire-Atlantique, et sur la Côte d’Azur (Var et Alpes-Maritimes). Le littoral méditerranéen concentre les carreaux avec les plus fortes densités de population. Ils sont surtout situés dans les communes de Marseille et de Nice. À l’exception des Landes, la part des personnes âgées de plus de 65 ans est toujours plus forte en bord de mer que dans l’arrière-pays, quelle que soit la façade littorale départementale (figure 15). La différence est importante sur les rivages de Nord Atlantique – Manche Ouest, surtout au sud de la façade (Morbihan, Loire-Atlantique et Vendée), où la part des plus de 65 ans est plus de deux fois plus forte en bord de mer que dans l’arrière-pays. La différence est également importante dans le Calvados, en Gironde, dans le Gard et dans les Alpes-Maritimes. Pour les autres départements méditerranéens, cette opposition est moins marquée. C’est le cas de la Haute-Corse, de la Corse-du-Sud, de l’Aude et des Bouches-du-Rhône, où la mixité territoriale entre les générations est plus forte que sur l’Arc Atlantique. PLUS DE PERSONNES ÂGÉES ET DE PERSONNES SEULES EN BORD DE MER SUR LA MAJORITÉ DES FAÇADES
  • 24. 24 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ? Figure 15 : part des habitants âgés de 65 ans et plus sur les côtes métropolitaines, par façade littorale départementale En % Figure 16 : proportions de personnes âgées sur le littoral Note : le littoral de l’Eure ne figure pas sur ce graphique, sa population étant nulle de 0 à 500 m de la côte. Sources : Insee, RFL 2010 et RP 2012. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral) Bord de mer : de 0 à 500 m de la côte Arrière-pays : de 5 000 à 10 000 m de la côte Manche Est - mer du Nord Méditerranée Sud Atlantique Nord Atlantique - Manche Ouest 40 59 62 13 2A 76 2B 56 50 29 80 34 11 06 44 83 64 14 35 66 22 17 33 30 85 12 14 16 18 20 22 15 20 25 30 35 40 Moyenne[0-500] Moyenne [5 000-10 000] Pôles urbains Rural Périurbain Métropole x = 1,5y x=y Plus fortes proportions Plus faibles proportions Note : sont prises en compte les communes comportant le plus de carreaux concernés et contenant au moins 10 habitants. Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral) Plus de trois habitants sur dix ont plus de 65 ans sur les rivages d’Ille-et-Vilaine, des Côtes-d’Armor, de Vendée, de Charente-Maritime, de Gironde, des Pyrénées-Orientales et du Gard (figure 16). Ils sont moins d’un sur cinq dans le Nord, le Pas-de-Calais et les Landes.
  • 25. La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 25 partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ? L’opposition entre bord de mer et arrière-pays est également marquée pour la part des ménages composés d’une seule personne. Ils sont plus nombreux en bord de mer, quelle que soit la façade littorale. Une part importante de ces ménages est composée de personnes âgées. Cependant, sur certaines façades,lapartdesménagescomposésdepersonnesseulesn’estpascorréléeaveclapartdespersonnes ayant plus de 65 ans (figure 17). Les ménages d’une personne correspondent alors plutôt à de jeunes actifs. Les littoraux concernés sont soit des territoires attractifs du sud de la France, où les soldes migratoires de jeunes actifs sont importants (Landes, Bouches-du-Rhône, Hérault), soit des territoires à la population plutôt jeune avec de forts soldes naturels (différence entre les naissances et les décès), tous situés en Manche Est – mer du Nord : Nord, Pas-de-Calais, Seine-Maritime. Figure 17 : part des ménages composés d’une seule personne et des habitants âgés de plus de 65 ans, à moins de 500 m des côtes, par façade littorale départementale En % Note de lecture : à moins de 500 m des côtes, les Landes (40) comptent une proportion de ménages composés d’une seule personne (52 %) supérieure à la moyenne des autres départements (45 %), et une proportion d’habitants âgés de plus de 65 ans (17 %) inférieure à la moyenne (26,5 %). Elles se caractérisent donc par une part importante de jeunes actifs dans les ménages d’une personne. Note : le littoral de l’Eure ne figure pas sur ce graphique, sa population étant nulle de 0 à 500 m de la côte. Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral Moyenne[0-500m] Moyenne [0 - 500 m] Part des habitants âgés de plus de 65 ans Part des ménages composés d’une personne 06 11 13 14 17 22 29 2A 2B 30 33 34 35 40 44 50 56 59 62 64 66 76 80 83 85 37 39 41 43 45 47 49 51 53 55 15 20 25 30 35 40 Manche Est - mer du Nord Méditerranée Sud Atlantique Nord Atlantique - Manche Ouest Part importante de personnes âgées dans les ménages d'une personne Part importante de jeunes actifs dans les ménages d'une personne
  • 26. 26 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ? Les revenus fiscaux sont élevés en bord de mer sur l’essentiel des façades littorales départementales de la Manche et de l’Atlantique (figure 18). Ils sont plus faibles sur les rives de la mer du Nord (Pas-de-Calais et Somme) et de la Méditerranée. Pour l’essentiel des départements bordant la mer du Nord, la Manche et l’Atlantique, les revenus fiscaux sont plus élevés en bord de mer que dans l’arrière-pays. La différence est la plus marquée en Ille-et-Vilaine, dans les Côtes-d’Armor, en Vendée et en Gironde. À l’inverse, les revenus fiscaux sont plus élevés dans l’arrière-pays que sur le bord de mer en Méditerranée (à l’exception de la Haute-Corse), dans la Somme, le Pas-de-Calais et les Landes. La différence est notable sur la Côte d’Azur, dans le Var, et surtout dans les Alpes-Maritimes. La densité de logements y est très forte en bord de mer avec beaucoup d’habitat collectif. Une part importante des ménages aux forts revenus préfère habiter dans l’arrière-pays, où l’urbanisation est moins dense et l’habitat individuel plus important. DES REVENUS PLUS ÉLEVÉS EN BORD DE MER QUE DANS L’ARRIÈRE-PAYS SUR L’ARC MANCHE – ATLANTIQUE Figure 18 : revenu fiscal winsorisé par unité de consommation sur les côtes métropolitaines, par façade littorale départementale En euros Note : le littoral de l’Eure ne figure pas sur ce graphique, sa population étant nulle de 0 à 500 m de la côte. Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral) Bord de mer : de 0 à 500 m de la côte Arrière-pays : de 5 000 à 10 000 m de la côte Manche Est - mer du Nord Méditerranée Sud Atlantique Nord Atlantique - Manche Ouest Moyenne[0-500] Moyenne [5 000-10 000] x = y06 11 13 14 17 22 29 2A 2B 30 33 34 35 40 44 50 56 5962 64 66 76 80 83 85 16 000 17 000 18 000 19 000 20 000 21 000 22 000 16 000 17 000 18 000 19 000 20 000 21 000 22 000 Métropole
  • 27. La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 27 partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ? Cette répartition du revenu fiscal des ménages selon les façades littorales est confirmée par celle de la part des ménages pauvres (figure 19). En bord de mer, elle est faible à moyenne en Manche et en Atlantique. Elle est particulièrement basse dans le Calvados et de la Bretagne à la Vendée. Elle est un peu plus élevée dans les Pyrénées-Atlantiques et en Seine-Maritime, forte à très forte en Méditerranée (surtout en Haute-Corse et des Pyrénées-Orientales aux Bouches-du-Rhône), dans les Landes, le Pas-de-Calais et la Somme. En Méditerranée, en dehors de la Haute-Corse, la part des ménages pauvres est plus importante en borddemerquedansl’arrière-pays.LePas-de-Calais,laSomme,lesLandesetleMorbihansontégalement concernés. La différence est marquée sur la Côte d’Azur, dans les Landes et le Pas-de-Calais. Le constat est inverse pour les autres façades, surtout situées en Manche et en Atlantique. Figure 19 : part des ménages pauvres sur les côtes métropolitaines, par façade littorale départementale En % Note : le littoral de l’Eure ne figure pas sur ce graphique, sa population étant nulle de 0 à 500 m de la côte. Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral) Bord de mer : de 0 à 500 m de la côte Arrière-pays : de 5 000 à 10 000 m de la côte Manche Est - mer du Nord Méditerranée Sud Atlantique Nord Atlantique - Manche Ouest Moyenne[0-500] Moyenne [5 000-10 000] x = y 06 11 13 14 17 22 29 2A 2B 30 33 34 35 40 44 50 56 59 62 64 66 76 80 8385 10 15 20 25 30 35 15 17 19 21 23 25 27 29 31
  • 28. 28 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ? À moins de 500 m des côtes, la surface de logement disponible par habitant est faible en Méditerranée, moyenne en Manche Est – mer du Nord et en Sud Atlantique et élevée en Nord Atlantique – Manche Ouest (figure 20). Elle est, par exemple, près de 60 % plus importante dans les Côtes-d’Armor que dans le Gard. Pour la grande majorité des façades départementales de la mer du Nord, de la Manche et de l’Atlantique, la surface de logement disponible par habitant est supérieure en bord de mer par rapport à l’arrière-pays. La situation est inversée en Méditerranée (en dehors des Bouches-du-Rhône), dans les Landes et le Pas- de-Calais. Ceci peut s’expliquer par les tensions et le coût du foncier élevé en bord de mer en Méditerranée, incitant les habitants à opter pour de plus petites surfaces, l’habitat collectif y étant par ailleurs important. De plus, pour ces façades, les revenus fiscaux sont généralement plus faibles en bord de mer que dans l’arrière-pays. UNE OPPOSITION OUEST/SUD–EST POUR LA SURFACE DE LOGEMENT PAR HABITANT EN BORD DE MER Figure 20 : surface de logement disponible, par façade littorale départementale En m2 par habitant Bord de mer : de 0 à 500 m de la côte Arrière-pays : de 5 000 à 10 000 m de la côte 13 76 30 34 2B 59 83 06 442A 62 64 35 14 50 56 85 66 33 2211 17 29 40 30 32 34 36 38 40 30 35 40 45 50 42 80 Moyenne[0-500] Moyenne [5 000-10 000] x= y Manche Est - mer du Nord Méditerranée Sud Atlantique Nord Atlantique - Manche Ouest Note : le littoral de l’Eure ne figure pas sur ce graphique, sa population étant nulle de 0 à 500 m de la côte. Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
  • 29. La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 29 partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ? 8 indicateurs issus de la base RFL ont été étudiés pour les 25 façades littorales, en prenant en compte le bord de mer (0–500 m de la côte) et l’arrière-pays (5 000–10 000 m de la côte), soit 50 unités étudiées. La façade littorale de l’Eure n’est pas intégrée à l’analyse, sa population étant nulle à moins de 500 m du rivage, sur la rive gauche de l’estuaire de la Seine. Les variables retenues sont la part des personnes de plus de 65 ans, la part des ménages composés d’une personne, la part des ménages en logement collectif, la part des ménages pauvres, le revenu médian des ménages par unité de consommation, la taille moyenne des ménages, la part des ménages depuis plus de 5 ans dans leur logement et la densité de population. Uneanalyseencomposantesprincipales(ACP)aétéréalisée.Elledonneunereprésentationgéométrique de ces unités et de ces variables. L’ACP permet d’analyser graphiquement les relations entre variables et de regrouper les unités étudiées suivant des caractéristiques communes. ANALYSE GLOBALE DES FAÇADES LITTORALES DÉPARTEMENTALES : DES OPPOSITIONS ENTRE BORD DE MER ET ARRIÈRE-PAYS Figure 21 : représentation graphique des façades littorales départementales et des indicateurs étudiés Note de lecture : l'analyse en composantes principales permet de synthétiser l'information issue de nombreuses variables, pour mieux l'expliquer. Elle permet une lecture graphique des relations entre variables et entre objets étudiés, ici les façades littorales départementales. Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral) 62 29 59 56 44 76 80 14 85 06 83 33 50 40 22 2A 35 17 11 66 13 Taille des ménages Plus de 5 ans 29 30 59 22 Revenus 56 50 34 Ménages pauvres 2B Densité Plus de 65 ans 35 64 Logt. collectif Ménages d'une pers. 80 85 17 44 14 2A 33 76 2B 62 40 13 83 64 11 66 34 30 06 - 4 - 3 - 2 - 1 0 1 2 3 - 4 - 3 - 2 - 1 0 1 2 3 4 5 Manche Est - mer du Nord Méditerranée Sud Atlantique Nord Atlantique - Manche Ouest Bord de mer Arrière-pays Revenus médians faibles Ménages pauvres nombreux Beaucoup de retraités Actifs avec enfants Logements individuels Périurbain Revenus médians élevés, Peu de ménages pauvres Fortes densités Logements collectifs Urbain Plutôt bord de merPlutôt arrière-pays Axe 1Axe 1 Axe 2
  • 30. 30 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ? En tenant compte conjointement des 8 indicateurs, l’arrière-pays se distingue du bord de mer, quelle que soit la façade littorale (figure 21). L’essentiel des 25 arrière-pays est assez regroupé à gauche du graphique. Ils sont caractérisés par des ménages de taille importante, une faible part des plus de 65 ans ou des ménages composés d’une seule personne, indiquant l’importance des familles avec enfant(s). Les densités de population y sont généralement assez peu élevées. Ceci confirme le caractère périurbain de ces territoires. Quelques arrière-pays se distinguent tout de même des autres, comme dans l’Hérault et les Pyrénées-Atlantiques. D’importantes communes comme Bézier, Montpellier et Bayonne, en font partie, même partiellement. Les 25 bords de mer sont moins homogènes pour ces 8 indicateurs. Comme l’illustre la figure 21, leur ordonnéevarienettemententredeslittorauxauxrevenusimportants(fortevaleurd’ordonnée)etdeslittoraux avec de faibles revenus et une part importante de ménages pauvres (faible valeur d’ordonnée). Beaucoup ont une densité de population importante, une forte part de logements collectifs et une faible taille des ménages, confirmant le caractère urbain de l’essentiel des territoires proches de la mer. L’Arc Atlantique (Nord Atlantique – Manche Ouest et Sud Atlantique, hors Landes) se distingue du pourtour méditerranéen par des revenus plus élevés, moins de ménages pauvres et une moindre mobilité des résidents. Ceci est confirmé dans une étude typologique plus précise du bord de mer dans le chapitre ci-après. Zoom sur… Calcul de « distance statistique » entre le bord de mer et l’arrière-pays dans les différents départements littoraux Différentes méthodes existent pour quantifier la distance qui sépare deux entités caractérisées par plusieurs paramètres. Dans cette étude, sont pris en compte les bords de mer et les arrière-pays des 25 départements littoraux définis par 8 indicateurs issus de la base des revenus fiscaux localisés. Plusieurs tests ont été réalisés. Les résultats et le classement des façades en fonction de la distance statistique entre le bord de mer et l’arrière-pays peuvent être différents d’un test à l’autre. Dans l’exemple de calcul présenté ci-après, chaque indicateur a été réduit. Chacun a été divisé par son écart type sur toutes les zones d’étude (bord de mer/arrière-pays), afin de ne pas donner un poids trop important, aux valeurs très contrastées. La distance retenue est la somme des valeurs absolues des écarts entre le bord de mer et l’arrière-pays pour les 8 variables réduites. De nettes différences sociodémographiques entre bord de mer et arrière-pays apparaissent pour certaines façades (figure 22). C’est le cas en Méditerranée continentale, surtout dans les Alpes-Maritimes et dans le Var, mais également dans le Gard et les Pyrénées-Orientales. L’opposition bord de mer/arrière-pays est également nette dans le Pas-de-Calais, l’Ille-et-Vilaine et la Loire-Atlantique. À l’opposé, les différences sont moins marquées pour la Corse, la pointe bretonne, la Manche et la Charente-Maritime. Figure 22 : distance entre bord de mer et arrière-pays pour les 25 départements littoraux Alpes-M aritim es Pas-de-C alais Var Ille-et-VilaineG ard Pyrénées-O rientales Loire-Atlantique Seine-M aritim e Vendée G ironde LandesAude C alvados Bouches-du-Rhône Pyrénées-Atlantiques Som m e M orbihanH éraultN ord C ôtes-d’Arm or C harente-M aritim e M anche Finistère H aute-C orse C orse-du-Sud Manche Est - mer du Nord Méditerranée Sud Atlantique Nord Atlantique - Manche Ouest Différencearrière-pays/borddemer Médiane Forte Moyenne à assez forte Assez faible à moyenne Faible Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
  • 31. La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 31 partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ? Un regroupement des 25 façades littorales départementales a été effectué pour les 8 indicateurs étudiés sur la bande côtière (0 à 500 m de la côte). Les valeurs de ces paramètres ont été secrétisées et des tris ont été effectués pour regrouper les façades aux profils homogènes. Ce tri a été confirmé par l’analyse en composantes principales présentée ci-avant. 8 groupes sont ainsi définis (tableau 1). EST-IL POSSIBLE DE DÉFINIR DES BORDS DE MER TYPE ? Tableau 1 : caractérisation des 8 groupes typologiques en fonction des indicateurs étudiés Groupe Façades littorales départementales concernées Personnes/ ménage Plus de 65 ans Ménages pauvres Ménages d’une personne Logements collectifs Revenus Ménages depuis au moins 5 ans dans le logement 1 Nord +++ --- -- --- - ++ +++ 2 Pyrénées-Orientales, Aude, Hérault, Gard --- ++ ++ ++ ++ -- -- 3 Var, Alpes-Maritimes + ++ + + +++ + + 4 Pas-de-Calais, Bouches-du-Rhône, Corse-du-Sud, Haute-Corse +++ - ++ - ++ -- ++ 5 Seine-Maritime, Manche, Ille-et-Vilaine, Côtes-d’Armor, Finistère, Morbihan, Loire-Atlantique ++ ++ --- - à + -- à ++ ++ +++ 6 Calvados, Vendée, Charente-Maritime, Gironde, Pyrénées-Atlantiques + ++ --- ++ - à +++ +++ ++ 7 Landes -- --- + +++ ++ + -- 8 Somme + + ++ + -- --- +++ +++ Élevé à très élevé ++ Élevé + Moyen à élevé - Faible à moyen -- Faible --- Très faible à faible Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral) Groupe1:ilneconcernequelelittoraldudépartementduNord(carte1).Lapopulationestjeuneetlenombre de personnes par ménage est le plus élevé des 25 départements. La part des ménages pauvres est assez faible et les revenus fiscaux sont dans la moyenne littorale. La mobilité des ménages à 5 ans est assez faible. Groupe 2 : composé des 4 départements littoraux d’Occitanie, ce groupe est marqué par un faible nombre de personnes par ménage, le plus faible de tous les groupes. La part des plus de 65 ans est moyenne à élevée (dans le Gard et les Pyrénées-Orientales), et la part des personnes vivant seules est forte,indiquantlaprésencedejeunesactifs,surtoutdansl’Héraultetdansl’Aude.Lesrevenusdesménages sont parmi les plus faibles et la mobilité des ménages dans la bande côtière est élevée. Groupe3 : ce groupe est constitué par le littoral de la Côte d’Azur : Var et Alpes-Maritimes. Le nombre de personnes par ménage est moyen à assez important, la part des plus de 65 ans étant un peu plus élevée que la moyenne littorale. La part des ménages pauvres est assez élevée, alors que les revenus sont importants. Des ménages aux revenus modestes côtoient des ménages aisés. La part des ménages résidant depuis plus de 5 ans dans leur logement est assez faible et les logements collectifs dominent nettement le parc de logements.
  • 32. 32 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral partie 3 : les différentes façades littorales ont-elles les mêmes caractéristiques ? Carte 1 : répartition des 8 groupes typologiques sur les côtes métropolitaines et sur les axes 1-2 de l’analyse en composantes principales Groupe 4 : il regroupe des façades éloignées géographiquement, Pas-de-Calais, Bouches-du-Rhône, Haute-Corse et Corse-du-Sud. Le nombre de personnes par ménages est élevé. La part des plus de 65 ans et des ménages d’une personne est faible à moyenne, les actifs seuls pouvant être nombreux, surtout dans le Pas-de-Calais et les Bouches-du-Rhône. Les revenus sont inférieurs à la moyenne littorale et la part des ménages pauvres est élevée à très élevée. Les logements collectifs sont également plutôt nombreux. Groupe 5 : cette classe regroupe 7 façades littorales départementales, toutes dans le nord-ouest de la France : Seine-Maritime et de la Manche à la Loire-Atlantique, en incluant toute la Bretagne. Le nombre de personnes par ménage est assez élevé et la part des personnes de plus de 65 ans moyenne à assez forte (surtout en Ille-et-Vilaine, dans les Côtes-d’Armor et en Loire-Atlantique), indiquant la présence à la fois de retraités et de familles. Les revenus sont plutôt élevés et la part des ménages résidant depuis plus de 5 ans dans leur logement est importante. Groupe 6 : les 6 façades littorales départementales composant ce groupe sont dans le Grand Ouest : Calvados, de la Vendée à la Gironde, Pyrénées-Atlantiques. Le nombre de personnes par ménage est moyen à assez élevé. La part des plus de 65 ans est forte à très forte. Elle est plus élevée que dans le groupe 5. La part des ménages pauvres est faible et les revenus plutôt importants. Enfin, la part des ménages résidant depuis plus de 5 ans dans leur logement est modérée. Les groupes 5 et 6, soit la côte allant de la Seine-Maritime à la frontière espagnole (hors littoral des Landes), ont des caractéristiques assez peu éloignées : revenus médians moyens à élevés, assez peu de ménages pauvres, part élevée de personnes âgées. C’est en nette opposition avec les autres groupes surtout présents sur le littoral de la mer du Nord et du pourtour méditerranéen. Enfin, les groupes 7 et 8 ne comprennent qu’une façade littorale départementale, respectivement celle des Landes et de la Somme. Le littoral des Landes est marqué par un faible nombre de personnes par ménage et une très faible proportion de personnes âgées. Les actifs jeunes y sont nombreux. La mobilité y est, par ailleurs, importante, avec une faible part de ménages présents depuis au moins 5 ans dans leur logement. Le littoral de la Somme est marqué par une part importante de ménages pauvres et de faibles revenus. La mobilité est faible alors que la part des personnes âgées et le nombre de personnes par ménage sont relativement élevés. 29 59 22 56 50 35 80 85 17 44 14 2A 33 76 2B 62 40 13 83 64 11 66 34 30 06 - 3 - 2 - 1 0 1 2 3 - 2 - 1 0 1 2 3 4 5 Axe 1 Axe 2 Taille des ménages Plus de 5 ans Ménages pauvres Plus de 65 ans Logt. collectif Ménages d'une pers. Revenus Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3 Groupe 4 Groupe 5 Groupe 6 Groupe 7 Groupe 8 1 2 3 4 5 6 7 8 Groupes typologiques 5962 80 76 271450 352229 56 44 85 17 33 40 64 66 11 34 30 13 83 06 2B 2A Source : Insee, RFL 2010. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
  • 33. Les prélèvements d’eau douce en France – 33 — Le bord de mer est densément peuplé. Il est par ailleurs en proie à des aléas d’origine marine, dont l’érosion et la submersion. Plus de 250 000 personnes habitent en retrait des côtes en érosion, à moins de 500 m. Elles sont un peu plus de 200 000 à résider dans les zones basses, à moins d’un kilomètre de la côte, là où les risques de submersion marine sont les plus importants. partie 4 Les zones à risques naturels d’origine marine ont-elles des caractéristiques démographiques particulières ?
  • 34. 34 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral partie 4 : les zones à risques naturels d’origine marine ont-elles des caractéristiques démographiques particulières ? Le littoral est constitué de milliers de kilomètres de plages, vasières, côtes rocheuses basses et falaises qui reculentouavancent.L’effondrementdefalaisesvives,l’envasementdesbaiesetleremaniementdesplages de sable lors des grandes tempêtes hivernales dans l’ouest de la France sont des manifestations naturelles des impacts croisés de processus marins (houle, marées et courants marins) et continentaux (pluie, gel et vent). Les actions de l’homme peuvent venir contrarier ces équilibres. Les travaux portuaires, la construction d’ouvrages de défense contre la mer ou l’édification de barrages sur les cours d’eau sont autant de modificationsdumilieunaturelquipeuventavoirunimpactsurlabalanceentreapportsetpertesdesédiments sur le littoral. D’après un travail mené au niveau européen (consortium Eurosion), un quart des côtes métropolitainesreculedufaitdel’érosioncôtière.Àl’inverse,prèsd’undixièmeaugmenteetgagnedesterres sur la mer, dont beaucoup de baies, estuaires et côtes vaseuses. En opposition à ces littoraux mobiles, plus de 40 % du linéaire côtier est stable à l’échelle humaine. Enfin, un peu moins de 20 % des côtes sont hors nomenclature. Il s’agit de zones fixées artificiellement : espaces portuaires, zones d’enrochements et de défense longitudinale (digues, murs…). Une étude récente du Cerema confirme ces ordres de grandeur. Sur les territoires où les tendances d’évolution passée ont pu être estimées, 22 % des côtes sont en recul, les vitesses de recul variant de 0,1 à 8 m/an dans les secteurs les plus durement concernés. Les données par carreau statistique et la base de données RFL permettent d’estimer que 254 000 personnes résident à moins de 500 m des côtes en érosion, soit près d’un quart de l’ensemble de la population vivant en bord de mer, en dehors des résidents secondaires. En comparant leurs caractéristiques sociodémographiques à celles de l’ensemble de la population habitant à moins de 500 m du rivage (figure 23), des différences apparaissent. La part des ménages pauvres y est plus faible, alors que les plus de 65 ans et les revenus y sont plus importants. Une part significative des côtes sableuses est en érosion, près de la moitié régresse. Ces côtes sont généralement très touristiques. La pression foncière peut y être forte, de même que le niveau de vie. PLUS DE 250 000 HABITANTS À MOINS DE 500 M DES CÔTES SOUMISES À L’ÉROSION CÔTIÈRE Figure 23 : principaux indicateurs dans les secteurs soumis à l’érosion côtière, à moins de 500 m Secteurs en érosion À moins de 500 m des côtes Moyenne métropolitaine Nombredepersonnesparménage 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 18,0 18,5 19,0 19,5 20,0 20,5 21,0 21,5 Partdesménagespauvres,en% 10 000 12 500 15 000 17 500 20 000 Revenumédiandesménages,en€/UC 0 5 10 15 20 25 30 35 Partdeshab.deplusde65ans,en% 20 25 30 35 40 45 50 55 60 Partdesménagesenlog.collectif,en% Sources : Insee, RFL 2010 ; Eurosion, 2004. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
  • 35. La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 35 partie 4 : les zones à risques naturels d’origine marine ont-elles des caractéristiques démographiques particulières ? Avec près de 400 km, plus du tiers du linéaire côtier de Manche Est – mer du Nord est en recul (37,6 %). 45 400 habitants vivent à moins de 500 m de ces côtes. Les littoraux du Pas-de-Calais et de Seine-Maritime représentent, à eux seuls, les deux tiers des populations concernées sur cette façade, avec respectivement 19 900 et 9 800 personnes. Les caractéristiques sociodémographiques de cette population diffèrent des valeurs moyennes observées en bord de mer sur cette façade (0-500 m du rivage). La part des plus de 65 ans est plus faible et le nombre de personnes par ménage, comme la part des ménages propriétaires, sont plus élevés (carte 2). Les secteurs concernés sont surtout urbains. 661 km de côtes subissent l’érosion en Nord Atlantique – Manche Ouest, soit près du quart des côtes de la façade mais également un quart des enjeux métropolitains, avec 56 400 habitants. Ils sont répartis sur l’ensemble de la façade, avec de plus fortes concentrations dans le Finistère (18 100 hab.), les Côtes-d’Armor (12 700 hab.) et la Vendée (11 700 hab.). Les populations concernées sont plus âgées, ont une moindre mobilité à 5 ans et ont de plus forts revenus qu’en moyenne, en bord de mer sur cette façade. La part des ménages pauvres est par ailleurs plus faible. Ceci s’explique par le fait que les principales communes concernées sont touristiques, comme Les Sables d’Olonne, Saint-Malo, Perros- Guirec, Saint-Hilaire-de-Riez, La Tranche-sur-Mer, Crozon, Le Croisic ou Saint-Jean-de-Monts. À proximité de la mer, les tensions foncières y sont fortes et l’accès à l’immobilier est plutôt réservé à des personnes aux revenus élevés, souvent plutôt âgées. Un peu plus de 29 000 personnes résident sur des rivages en érosion sur la façade Sud Atlantique, où plus du tiers du trait de côte est en recul. Plus de la moitié vit en Charente-Maritime (14 900 personnes) et très peu dans les Landes (200 personnes), où l’habitat se concentre dans les terres. Comme en Nord Atlantique – Manche Ouest, les populations sont plus âgées, ont de plus forts revenus qu’en moyenne, enborddemer.Ladifférenceyestcependantmoinsmarquée.Parmilescommuneslesplusconcernées, figurent d’importantes stations balnéaires telles que Royan, Biarritz, Saint-Georges-de-Didonne, Lège- Cap-Ferret, La Rochelle, Arcachon et Bidart. En Méditerranée, un huitième du linéaire côtier subit l’érosion (13,5 %). 123 300 habitants y résident à moins de 500 m, soit près d’un sur deux concerné sur l’ensemble du territoire. Au sein de la façade, les enjeux sont concentrés dans les Alpes-Maritimes (75 300 personnes) et dans le Var (22 900 personnes). Des communes importantes sont dans ce cas, comme Nice, Antibes, Cannes, Cagnes-sur-Mer, Ajaccio. D’autres communes importantes telles que Fréjus, Hyères, La Ciotat ou Toulon, sont également concernées, mais de manière moindre. Dans les secteurs soumis à l’érosion, la part des personnes âgées et les revenus sont plus importants qu’en moyenne pour le bord de mer méditerranéen. La part des ménages pauvres y est plus faible.
  • 36. 36 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral partie 4 : les zones à risques naturels d’origine marine ont-elles des caractéristiques démographiques particulières ? Carte 2 : caractérisation des secteurs soumis à l’érosion côtière, à moins de 500 m des côtes, par façade maritime 0 50 100 km Population concernée : 56 400 hab. 0,60 1,00 1,40 Plus de 65 ans Pers./ménage Revenus Propriétaire Pauvreté Présents depuis plus de 5 ans Ratio entre zones en érosion et ensemble du bord de mer pour quelques indicateurs Nord Atlantique - Manche Ouest Env. 85 habitants par km linéaire en érosion Principales communes concernées sur la façade (ordre décroissant) : Les-Sables- d'Olonne, Saint-Malo, Plérin, Perros-Guirrec, Saint-Hilaire-de-Riez, La Tranche-sur-Mer. Population concernée : 45 400 hab. Env. 118 habitants par km linéaire en érosion Principales communes concernées sur la façade (ordre décroissant) : Le Portel, Berck, Wimereux, Sangatte, Dunkerque, Sainte- Adresse Manche Est - mer du Nord Plus de 65 ans Pers./ménage Revenus Propriétaire Pauvreté Présents depuis plus de 5 ans Ratio entre zones en érosion et ensemble du bord de mer pour quelques indicateurs 0,60 1,00 1,40 Plus de 65 ans Pers./ménage Revenus Propriétaire Pauvreté Présents depuis plus de 5 ans Population concernée : 29 200 hab. 0,60 1,00 1,40 Ratio entre zones en érosion et ensemble du bord de mer pour quelques indicateurs Sud Atlantique Env. 82 habitants par km linéaire en érosion Principales communes concernées sur la façade (ordre décroissant) : Royan, Saint-Georges- de-Didonne, Lège-Cap-Ferret, La Rochelle, Arcachon, Bidart, Hendaye. Population concernée : 123 300 hab. Ratio entre zones en érosion et ensemble du bord de mer pour quelques indicateurs Méditerranée Env. 380 habitants par km linéaire en érosion Principales communes concernées sur la façade (ordre décroissant) : Nice, Antibes, Cannes, Menton, Cagnes-sur-Mer, Roquebrune Cap-Martin, Sausset-les-Pins, La Ciotat. 0,60 1,00 1,40 Plus de 65 ans Pers./ménage Revenus Propriétaire Pauvreté Présents depuis plus de 5 ans Secteur en érosion 0 100 75 50 25 Part du linéaire en érosion, en % 75 000 Nombre d'habitants dans les secteurs soumis à l'érosion 5 000 Sources : Insee, RFL 2010 ; MEDDTL-Cetmef-Cete, 2010 ; © IGN, BD Carto®, 2006. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
  • 37. La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 37 partie 4 : les zones à risques naturels d’origine marine ont-elles des caractéristiques démographiques particulières ? La submersion marine est une inondation temporaire de la zone côtière par la mer, dans des conditions météorologiques et marégraphiques sévères. Il s’agit d’un phénomène brutal, généralement né de la conjonctiondephénomènesextrêmes(dépressionatmosphérique,vent,houle,pluie)etdefortscoefficients de marée provoquant une surcote du plan d’eau (différence entre le niveau marin observé et le niveau prédit de la marée). Ladélimitationprécisedeszonessoumisesàcetaléaestcomplexe.Elledépenddenombreuxparamètres et peut être définie localement à partir d’études et de relevés de terrain importants, sur terre et en mer. Il est, par contre, plus aisé de délimiter l’emprise maximale des zones basses susceptibles d’être inondées lors de submersions marines. Il s’agit des territoires littoraux dont l’altitude est inférieure aux niveaux atteints par la mer lors de conditions extrêmes (occurrence de retour centennale). Leur délimitation est globale et ne tient pas compte des particularités locales ayant une influence sur la hauteur exacte du plan d’eau. Les ouvrages de protection du littoral ne sont par ailleurs pas pris en compte. Ils sont « effacés ». Ce travail de cartographie a été réalisé par le réseau scientifique et technique du ministère chargé de l’Environnement. Les territoires définis sont très certainement trop vastes, surtout pour les grands territoires s’étendant loin dans les terres, mais leur délimitation permet d’avoir une première idée des surfaces potentiellement concernées par l’aléa et des enjeux. Les zones basses couvrent plus de 5 600 km². Elles regroupent des territoires divers : des polders, des zones humides arrière-dunaires et des lagunes, des marais littoraux, des estuaires et les abords directs des côtes basses. Les zones basses peuvent s’étendre loin dans les terres, dans les marais de Centre Atlantique ou certains grands estuaires, tels que ceux de la Seine et de la Gironde (carte 3). Lapopulationtotaledeszonesbassesdemétropoleestde787000habitants.Leurdensitédepopulation moyenneestde140hab./km²,soitbienendeçàdelamoyennedescommuneslittorales.Certainsindicateurs sociodémographiques y prennent des valeurs comprises entre celles en bord de mer (0-500 m de la côte) etdansl’arrière-pays(5000-10000mdelacôte).Lenombredepersonnesparménage,lapartdeshabitants âgés de plus de 65 ans ou la part des ménages en logements collectifs sont dans ce cas. Les zones basses se démarquent avec des revenus inférieurs aux valeurs observées, en moyenne, en bord de mer et une part de ménages pauvres supérieure (figure 24). PRÈS DE 800 000 HABITANTS DANS LES ZONES BASSES LITTORALES, DONT UN PEU PLUS DE 200 000 À MOINS D’UN KILOMÈTRE DE LA CÔTE Figure 24 : principaux indicateurs dans les zones basses du littoral métropolitain 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0 2,2 2,4 2,6 Densitédepopulation,enhab./km² Nombredepersonnesparménage Revenumédiandesménages,en€/UC Partdeshab.deplusde65ans,en% Partdesménagesenlog.collectif,en% 0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 Zone basse À moins de 500 m des côtes De 5 000 à 10 000 m des côtes 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 16 500 17 000 17 500 18 000 18 500 19 000 19 500 10 12 14 16 18 20 22 24 26 Partdesménagespauvres,en% 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 Sources : Insee, RFL 2010 ; MEDDTL-Cetmef-Cete, 2010 ; © IGN, BD Carto®, 2006. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
  • 38. 38 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral partie 4 : les zones à risques naturels d’origine marine ont-elles des caractéristiques démographiques particulières ? Sources : Insee, RFL 2010 ; MEDDTL-Cetmef-Cete, 2010 ; © IGN, BD Carto®, 2006. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral) Parmi ces 787 000 habitants, 207 000, soit plus du quart, résident à moins de 1 000 m de la côte, là où l’aléa de submersion marine est le plus prégnant (figure 25). Ils sont 126 000 à moins de 500 m. Parmi eux, un peu plus d’un sur cinq (27 000) réside à la fois en zone basse et en secteur en érosion, avec conjonction des risques d’érosion et de submersion. Les départements les plus concernés sont le Var, le Pas-de-Calais et la Charente-Maritime. 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 M oins de 500 m De 500 à 1 000 m De 1 000 à 2 000 m De 2 000 à 5 000 m De 5 000 à 10 000 m Distance à la mer Plus de 10 000 m 407 000 personnes résident dans les zones basses de Manche Est – mer du Nord, avec une densité de population assez importante, 239 hab./km² (carte 3). Parmi elles, près de 60 000 habitent à moins d’un kilomètredelacôte,soitmoinsd’unesursix.LesprincipauxsecteursconcernéssontlesWateringues,vaste polder du delta de l’Aa, entre Saint-Omer, Calais et Dunkerque, les estuaires de la Canche, de l’Authie et de la Somme, l’estuaire de la Seine, le littoral entre la Dive et l’Orne et la baie des Veys. L’essentiel des enjeux se concentre dans le Nord et le Pas-de-Calais. En comparaison au bord de mer (0-500 m de la côte), la population des zones basses est caractérisée par une part de personnes âgées nettement plus faible et des ménages plus importants. Les revenus sont plus faibles et le taux de pauvreté plus élevé. En Nord Atlantique – Manche Ouest, les zones basses accueillent 114 300 résidents sur près de 2 000 km², dont 57 000 à moins d’un kilomètre des côtes (39 %). La densité de population est assez faible : 74 hab./km². Les principaux secteurs sont les polders de la baie du Mont-Saint-Michel, la ria d’Etel et le golfe du Morbihan, l’estuaire de la Vilaine, le marais de Guérande, la Brière, l’estuaire de la Loire et le secteur du lac de Grand-Lieu, le Marais breton et l’île de Noirmoutier, ainsi que la baie de l’Aiguillon et le Marais poitevin. Loire-AtlantiqueetVendéeconcentrentlesplusimportantessurfacesdezonesbasses(figure26).Avecplus Figure 25 : population des zones basses suivant la distance à la côte En centaines de milliers
  • 39. La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 39 partie 4 : les zones à risques naturels d’origine marine ont-elles des caractéristiques démographiques particulières ? Figure 26 : surface et densité de population dans les zones basses littorales, par façade littorale départementale Densité de population, en hab./km² 06 11 13 14 17 22 27 29 2A 2B 30 33 34 35 40 44 50 56 62 64 66 76 80 83 85 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1 000 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1 000 1 100 Surface des zones basses, en km² Manche Est - mer du Nord Méditerranée Sud Atlantique Nord Atlantique - Manche Ouest Communes littorales Nombre de résidents Moins de 2 500 2 500 à 10 000 10 000 à 25 000 25 000 à 100 000 Plus de 100 000 59 Sources : Insee, RFL 2010 ; MEDDTL-Cetmef-Cete, 2010 ; © IGN, BD Carto®, 2006. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral) de 1 000 km², la Vendée est le département littoral où la surface des zones basses est la plus importante. CommeenMancheEst–merduNord,lesplusde65anssontbeaucoupmoinsimportantsdanslapopulation des zones basses qu’en bord de mer. Les revenus sont plus faibles et le taux de pauvreté plus important. En Sud Atlantique, la population des zones basses est de 152 000 habitants, dont près d’un quart à moins d’un kilomètre de la côte (35 500 habitants), avec une densité de 110 hab./km². La Charente- Maritime et la Gironde concentrent l’essentiel des territoires concernés. Les zones basses sont nettement moins étendues dans les Landes et dans les Pyrénées-Atlantiques. Les principaux secteurs sont le Marais poitevin, la baie d’Yves, les marais de Rochefort, de Brouage et de la Seudre, les îles de Ré (partie Nord) et d’Oléron (plutôt à l’Ouest), l’estuaire de la Gironde, le fond du bassin d’Arcachon et les rives de l’Adour. La part des plus de 65 ans y est nettement plus faible qu’en bord de mer, alors que la proportion des ménages pauvres est beaucoup plus forte et les revenus plus faibles. En Méditerranée, les zones basses sont assez peu étendues, avec un peu plus de 600 km². La population résidente y est de 83 400 habitants, soit une densité de 135 hab./km². C’est beaucoup moins que les densités calculées dans les communes littorales de la façade. Toutefois, plus des deux tiers de la population concernée habitent à moins d’un kilomètre des côtes, soit 56 000 habitants. Les principales surfaces de zones basses sont situées dans les Bouches-du-Rhône et, de manière moindre, dans le Gard. Elles sont moins importantes ailleurs. Dans le détail, les secteurs les plus importants sont les abords des lagunes languedociennes, la Camargue et une partie de la plaine de la Crau, ainsi que la presqu’île de Giens et la rade d’Hyères. Plus à l’Est, cela concerne des surfaces moindres, comme les abords de l’Argens, à Fréjus. Les caractéristiques sociodémographiques des populations en zone basse sont proches de celles du bord de mer. En dehors de la Camargue, les zones basses sont en effet peu étendues et ont donc des caractéristiques proches de celles des rivages.
  • 40. 40 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral partie 4 : les zones à risques naturels d’origine marine ont-elles des caractéristiques démographiques particulières ? Carte 3 : caractérisation des zones basses littorales par façade maritime 0 50 100 km Zone basse Population concernée : 152 000. Sud Atlantique Ratio entre zones basses et ensemble du bord de mer pour quelques indicateurs Env. 110 habitants par km², 1 377 km² Principales communes concernées sur la façade (ordre décroissant de population) : Bordeaux, La Rochelle, Rochefort, Floirac, Gujan-Mestras 0,60 1,00 1,40 Plus de 65 ans Pers./ménage Revenus Propriétaire Pauvreté Présents depuis plus de 5 ans Manche Est - mer du Nord Population concernée : 407 000 hab. Env. 239 habitants par km², 1 704 km² Principales communes concernées sur la façade (ordre décroissant de population) : Calais, Dunkerque, Coudekerque-Branche, Saint-Pol-sur-Mer, Grande-Synthe. 0,60 1,00 1,40 Plus de 65 ans Pers./ménage Revenus Propriétaire Pauvreté Présents depuis plus de 5 ans Ratio entre zones basses et ensemble du bord de mer pour quelques indicateurs Population concernée : 144 300 hab. Nord Atlantique - Manche Ouest Env. 74 habitants par km², 1 947 km² Principales communes concernées sur la façade (ordre décroissant de population) : Les-Sables-d'Olonne, Montoir-de-Bretagne, Noirmoutier-en-l'Île, Le Pouliguen, Challans. 0,60 1,00 1,40 Plus de 65 ans Pers./ménage Revenus Propriétaire Pauvreté Présents depuis plus de 5 ans Ratio entre zones basses et ensemble du bord de mer pour quelques indicateurs Population concernée : 83 400 hab. Méditerranée Ratio entre zones basses et ensemble du bord de mer pour quelques indicateurs Env. 135 habitants par km², 616 km² Principales communes concernées sur la façade (ordre décroissant de population) : Port-Saint-Louis-du-Rhône, Palavas-les-Flots, Fréjus, Saint-Cyprien, Sète, Hyères. 0,60 1,00 1,40 Plus de 65 ans Pers./ménage Revenus Propriétaire Pauvreté Présents depuis plus de 5 ans Répartition des zones basses Surface des territoires Nombre d'habitants concernés dont 56 700 à moins d'un km de la côte dont 59 000 à moins d'un km de la côte dont 35 500 à moins d'un km de la côte dont 55 800 à moins d'un km de la côte Ensemble À moins du territoire d'un km des côtes Sources : Insee, RFL 2010 ; MEDDTL-Cetmef-Cete, 2010 ; © IGN, BD Carto®, 2006. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
  • 41. La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 41 partie 4 : les zones à risques naturels d’origine marine ont-elles des caractéristiques démographiques particulières ? Zoom sur… Les revenus des ménages dans les zones basses littorales Pour les zones basses peu étendues, comme c’est le cas dans la plupart des départements littoraux méditerranéens, dans le Finistère, les Côtes-d’Armor ou les Pyrénées-Atlantiques, les revenus des ménages peuvent être plus faibles ou plus forts que les revenus calculés en bord de mer (figure 27). Par contre, pour les zones basses plus vastes, les revenus sont toujours inférieurs aux revenus calculés en bord de mer. Ces zones basses correspondent très généralement à des polders et des marais. Elles sont moins touristiques que le bord de mer, ont généralement une vocation agricole, et comprennent peu de gros bourgs. Les revenus y sont plus faibles. Figure 27 : revenus médians et surfaces des zones basses 06 2A 22 83 2B 66 11 64 29 34 40 56 30 14 35 76 80 50 13 59 62 33 44 17 85 80 85 90 95 100 105 110 0 200 400 600 800 1 000 Manche Est - mer du Nord Méditerranée Sud Atlantique Nord Atlantique - Manche Ouest Densité de population dans la zone basse, en hab./km² Moins de 50 50 à 100 100 à 250 Plus de 250 Surface des zones basses, en km² Rapport entre le revenu médian en zone basse et à moins de 500 m de la mer Même revenu médian dans les zones basses et en bord de mer Note de lecture : les revenus en zones basses sont près de 10 % plus faibles que ceux du bord de mer en Loire-Atlantique. Sources : Insee, RFL 2010 ; MEDDTL-Cetmef-Cete, 2010 ; © IGN, BD Carto®, 2006. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
  • 42. 42 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral partie 4 : les zones à risques naturels d’origine marine ont-elles des caractéristiques démographiques particulières ? Zoom sur… Avec le changement climatique Le réchauffement climatique a d’ores et déjà provoqué une hausse de la hauteur moyenne des océans. Le marégraphe de Brest indique une augmentation de l’ordre de 20-25 cm depuis le début du XIXe siècle. D’après les derniers travaux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), les océans pourraient encore monter de 26 à 82 cm à échéance de 100 ans, suivant les différents scénarios. Le travail de délimitation des zones basses littorales sous l’égide du réseau scientifique et technique du ministère de l’Environnement a permis de cartographier les territoires situés à moins d’un mètre d’altitude, au-dessus des zones basses. À long terme, ces territoires pourraient à leur tour être concernés par des submersions marines, du fait de la montée du niveau des océans, et devenir les futures zones basses. En 2011, la population de ces territoires est d’un peu plus de 330 000 habitants. Les principaux départements concernés sont le Pas-de-Calais (23 400 habitants), la Seine-Maritime (23 200 hab.), la Loire-Atlantique (31 900 hab.), la Charente-Maritime (31 500 hab.), la Gironde (43 200 hab.) et l’Hérault (33 200 hab.). Les revenus y sont, en moyenne, un peu plus élevés que dans les zones basses actuelles, de même que la part des personnes âgées de plus de 65 ans. La part des ménages en logements collectifs y est plus faible. Parmi ces 330 000 habitants, 150 000 habitent à moins d’un kilomètre de la côte, soit près de la moitié de la population concernée.
  • 43. Les prélèvements d’eau douce en France – 43 — Le bord de mer est marqué à la fois par une forte empreinte humaine, des densités de population et touristique élevées et la présence d’importants espaces protégés. La population littorale vivant à proximité immédiate d’un espace protégé de manière forte (réserve naturelle, cœur de parc national, site du Conservatoire du littoral) est ainsi très importante. partie 5 Quelle est la pression humaine autour des espaces protégés littoraux ?
  • 44. 44 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral partie 5 : quelle est la pression humaine autour des espaces protégés littoraux ? Afin d’étudier la population à proximité immédiate des espaces protégés du bord de mer, tous les types de protection n’ont pas été pris en compte. Seuls ont été retenus les territoires protégés de manière forte, par voies réglementaire ou foncière : les réserves naturelles nationales, régionales et de Corse, les cœurs des parcs nationaux et les sites du Conservatoire du littoral. Trois zones tampons emboîtées ont été définies et étudiées autour de ces espaces : 1, 5 et 10 km, dans la limite de la bande côtière de 10 km. Seuls les espaces protégés ayant tout ou partie de leur périmètre à moins de 10 km des côtes ont été retenus. Les espaces naturelssensiblesdesConseilsdépartementauxauraientétéintéressantsàprendreencompte.Cependant, ils ne sont pas recensés dans la base nationale des espaces protégés et n’ont donc pas été retenus. LA MAJORITÉ DES HABITANTS DU BORD DE MER RÉSIDE À PROXIMITÉ D’UN ESPACE PROTÉGÉ À moins de 10 km des côtes, seulement 5,5 % de la population vit à plus de 10 km d’un espace protégé (figure 28). Ils sont près d’un million d’habitants à résider à moins d’un kilomètre, soit un sur huit. En bord de mer, de 0 à 500 m de la côte, seul un habitant sur cent réside à plus de 10 km d’un espace protégé de manière forte. Près d’un quart de la population habite à moins d’un kilomètre et plus de 85 % à moins de 5 km. Cette part décroît nettement en s’éloignant de la mer. Elle est divisée par plus de deux entre 5 000 et 10 000 m des côtes, soit 40 %. Une part importante de ces territoires protégés est située en bord de mer (encadré), là où se concentrent les milieux naturels, à la rencontre entre la mer et la terre, comme les pelouses, les landes océaniques, les marais et les dunes, et leurs cortèges floristiques et faunistiques (oiseaux d’eau). Figure 28 : part de la population littorale vivant à proximité d’un espace protégé de manière forte En % 0 10 20 30 40 50 60 70 Dans un site À moins d'un km d’un site De 1 à 5 km d'un site De 5 à 10 km d'un site À plus de 10 km d'un site M oins de 500 m De 500 à 1 000 m De 1 000 à 2 000 m De 2 000 à 5 000 m De 5 000 à 10 000 m Distance à la mer Sources : Insee, RFL 2010 ; MEEM-MNHN, 2016. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
  • 45. La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 45 partie 5 : quelle est la pression humaine autour des espaces protégés littoraux ? Zoom sur… Milieux naturels et espaces protégés en bord de mer Plus la côte est proche, plus les milieux ouverts (dunes, landes, garrigue, maquis…) et les zones humides et surfaces en eau occupent une part importante du territoire (figure 29). Ainsi, les espaces ouverts couvrent près du quart des terres à moins de 500 m de la côte, contre une moyenne hexagonale de 8 %. La part des territoires artificialisés suit le même profil. Le bord de mer est marqué à la fois par la présence de plus de nature et de plus de territoires urbanisés. Afin de répondre à cette richesse écologique et à cette pression humaine, la densité d’espaces protégés est plus forte à mesure que l’on s’approche de la mer pour les réserves naturelles et surtout pour les sites du Conservatoire du littoral. Figure 29 : milieux naturels et espaces protégés suivant la distance à la mer Part du territoire concerné, en % 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 Milieux à végétation arbustive et/ou herbacée Zones humides maritimes Sites du Conservatoire du littoral Réserves naturelles nationales M oins de 500 m De 500 à 1 000 m De 1 000 à 2 000 m De 2 000 à 5 000 m De 5 000 à 10 000 m Distance à la mer Sources : UE-SOeS, CORINE Land Cover 2006 ; Meem-MNHN, 2013. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral)
  • 46. 46 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral partie 5 : quelle est la pression humaine autour des espaces protégés littoraux ? Dans 14 des 26 départements littoraux, plus de 90 % de la population vivant en bord de mer (moins de 500 m de la côte) habitent à moins de 5 km d’un espace protégé de manière forte (figure 30). Les taux plus faibles concernent les départements de la façade Nord Atlantique – Manche Ouest, la Loire-Atlantique ressortantnettement,lesLandes,laCharente-Maritime,laHaute-CorseetlesAlpes-Maritimes,oùlemaillage des espaces protégés étudiés est moins dense. Entre 5 000 et 10 000 m des côtes, la part de la population vivant à moins de 5 km d’un site protégé est plus faible qu’en bord de mer pour l’ensemble des départements littoraux. Elle est supérieure à 40 % dans une dizaine de départements : sur le littoral méditerranéen, de l’Aude aux Bouches-du-Rhône et en Haute- Corse, en Centre Atlantique (Loire-Atlantique, Vendée et Charente-Maritime), dans les Landes, et sur les rivesdelamerduNord(Pas-de-CalaisetSomme).Cesrégionssontcaractériséesparlaprésenced’importants milieux naturels en retrait du front de mer : les abords des lagunes languedociennes, la plaine de la Crau, la Camargue et le pourtour de l’étang de Berre, les grands marais atlantiques (Brière, Guérande, Marais poitevin,maraisdelaSeudre…)etl’estuairedelaLoire,lesétangsarrière-littorauxlandais,lesmaraispicards et les rives de la Somme, où des espaces protégés ont été désignés. La part de la population vivant à moins de 5 km d’un site protégé est plus faible ailleurs, dans l’essentiel desdépartementsdeNormandie,deBretagneetdelaCôte-d’Azur,oùlaplupartdesespacesprotégéssont concentrés à proximité de la mer et sont moins importants dans les terres. Figure 30 : part de la population littorale vivant à moins de 5 km d’un espace protégé de manière forte En % Sources : Insee, RFL 2010 ; Meem-MNHN, 2016. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral) 66 11 34 30 1383 06 2A 2B Méditerranée 59 62 80 76 14 50 Manche Est - mer du Nord 35 2229 56 44 85Nord Atlantique - Manche Ouest 17 33 40 64 Sud Atlantique 40 50 60 70 80 90 100 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Manche Est - mer du Nord Méditerranée Sud Atlantique Nord Atlantique - Manche Ouest Moyenne[5000-10000] Moyenne [0 - 500] Bord de mer : de 0 à 500 m de la côte Arrière-pays : de 5 000 à 10 000 m de la côte y=2x y=3x
  • 47. La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 47 partie 5 : quelle est la pression humaine autour des espaces protégés littoraux ? Àmoinsde500mdescôtes,plusde8personnessur10habitentàmoinsde5kmd’unsiteduConservatoire dulittoral(figure31).Ellessont100%duNordàlaSomme,danslesPyrénées-Atlantiques,etdesPyrénées- Orientales au Gard. Ces parts sont moindres pour les réserves naturelles avec seulement une personne sur dix. Les plus fortes proportions concernent le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, le Calvados, la Vendée, les Pyrénées-Orientales et la Haute-Corse. Plus de 5,1 millions de personnes habitent à moins de 5 km d’un site du Conservatoire sur l’ensemble du territoire étudié. Figure 31 : part de la population littorale vivant à moins de 5 km d’un site du Conservatoire du littoral ou d’une réserve naturelle En % Sources : Insee, RFL 2010 ; Meem-MNHN, 2016. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral) 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 Conservatoire du littoral M oins de 500 m De 500 à 1 000 m De 1 000 à 2 000 m De 2 000 à 5 000 m De 5 000 à 10 000 m Distance à la mer Réserves naturelles 5 108 000 hab. 840 000 hab. Population totale concernée Comme le confirment les figures 30 et 31, la pression humaine est forte à proximité des espaces protégés du bord de mer, et ceci sans compter les résidents secondaires et les touristes. Cela a des conséquences sur le cloisonnement de ces territoires naturels, pouvant être insérés dans des territoires à fort taux d’artificialisation. Cela peut également impliquer d’éventuelles perturbations et dérangements de la faune, comme l’avifaune nicheuse en période estivale. Il s’agit, par contre, d’un important moyen d’appropriation desenjeuxdebiodiversitépourlespopulationslocalesetlestouristes,lesentierdulittoralpermettantsouvent d’aller au plus près de ces espaces naturels.
  • 48. 48 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral partie 5 : quelle est la pression humaine autour des espaces protégés littoraux ? QUI HABITE À PROXIMITÉ DES ESPACES PROTÉGÉS EN BORD DE MER ? Une analyse plus poussée a été menée sur les habitants du bord de mer, à moins de 500 m des côtes, afin de comparer les caractéristiques de ceux habitant à moins d’un kilomètre d’un espace protégé de manière forte (23 % d’entre eux) aux valeurs moyennes pour l’ensemble de la population résidant sur cette bande littorale (figure 32). Lapopulationvivantprèsdesespacesprotégésestplusaisée.Lerevenumédianparunitédeconsommation est un peu plus fort et la part des ménages pauvres plus faible. Les ménages propriétaires sont, par ailleurs, plus nombreux. Une part plus importante vit dans le même logement depuis 5 ans et la part des ménages enlogementscollectifsestnettementmoinsforte,lesespacesprotégésétantplutôtendehorsdesterritoires urbains denses. Figure 32 : spécificités de la population habitant à moins de 500 m de la côte et à moins d’un km d’un espace protégé Sources : Insee, RFL 2010 ; Meem-MNHN, 2016. Traitements : SOeS (Observatoire national de la mer et du littoral) Nombredepersonnesparménage Revenumédiandesménages,en€/UC Partdesménagespropriétaires,en% Partdesménagesenlog.collectif,en% À moins d'un km d'un espace protégé Ensemble de la population Partdesménagespauvres,en% 1,5 1,6 1,7 1,8 1,9 2,0 18,0 19,0 20,0 21,0 21,5 16,5 17,0 19 000 19 200 19 400 19 600 19 800 20 000 0 10 20 30 40 50 60 70 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 Mêmelogtdepuisplusde5ans,en% 50 52 54 56 58 60 Population vivant à moins de 500 m de la côte
  • 49. La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 49 8,1 millionsde personnes habitent à moins de 10 km de la mer en métropole en 2011, soit un métropolitain sur huit. 99 % de la population résidant à moins de 500 m de la mer vit à moins de 10 km d’un site du Conservatoire du littoral, d’une réserve naturelle ou d’un cœur de parc national. Sur cette bande côtière, 8 habitants sur 10 habitent à moins de 5 km d’un site du Conservatoire du littoral. Plus de 250 000personnes résident à moins de 500 m des côtes en érosion. Plus de 200 000personnes résident à moins d’un kilomètre de la côte, en zone basse, potentiellement submersible. Données clés Principales caractéristiques sociodémographiques en bord de mer et dans l’arrière-pays Le bord de mer, de 0 à 500 m de la côte, a des caractéristiques proches de la moyenne des pôles urbains (densité de population, logements collectifs, artificialisation du territoire) et l’arrière-pays (5 000 à 10 000 m de la côte) se rapproche de la moyenne des communes périurbaines (densité, part des personnes âgées, nombre de personnes par ménage). France métropolitaine Densité de population, en hab./km² 1 2 3 1 2 3 Moins de 500 m de la côte, bord de mer De 5 000 à 10 000 m de la côte, arrière-pays 112 133 400 Part des plus de 65 ans, en % 16,5 16,1 26,6 Part des ménages en logt. collectif, en % 49,0 31,5 60,0 Nombre de personnes par ménage 2,3 2,4 1,9 Part des ménages pauvres, en % 19,9 19,2 21,1
  • 50. 50 – La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral LEXIQUE Territoires artificialisés/artificialisation : les territoires artificialisés comprennent les zones urbanisées, les zones industrielles et commerciales, les réseaux de transport, les mines, carrières, décharges et chantiers, ainsi que les espaces verts artificialisés (espaces verts urbains, équipements sportifs et de loisirs), par opposition aux espaces agricoles, aux forêts ou milieux naturels, zones humides ou surfaces en eau. Le niveau d’artificialisation ou taux d’artificialisation est le rapport entre la surface des territoires artificialisés et la surface totale du territoire étudié. Ménage fiscal : ménage constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement, hors communautés. Coïncident une déclaration indépendante de revenus et l'occupation d'un logement connu à la taxe d'habitation. Revenu fiscal des ménages par unité de consommation : les revenus pris en compte dans cette fiche sont les revenus fiscaux des ménages par unité de consommation (UC). Ils ne tiennent pas compte des revenus non imposables (ou imposés sans déclaration), des redistributions opérées par les impôts et des aides sociales. Ces revenus sont calculés par ménage et par UC afin de permettre des comparaisons et de standardiser les données. D’après le règlement de l’Insee et d’Eurostat, pour chaque ménage, le premier adulte compte pour 1 UC, le conjoint et les personnes de plus de 14 ans pour 0,5 UC, les enfants de moins de 14 ans pour 0,3 UC. Salaire winsorisé : la winsorisation est une technique statistique de traitement des valeurs extrêmes d'une distribution. Elle consiste à ramener à un seuil donné toutes les valeurs situées au-delà, ou en deçà, de ce seuil. Dans ce cas, les valeurs retraitées correspondent aux revenus fiscaux par UC supérieur au 8e décile et ceux inférieurs à 40 % de la médiane. Types de communes : Pôle urbain : unité urbaine offrant au moins 10 000 emplois et qui n'est pas située dans la couronne d'un autre pôle urbain. Commune périurbaine : la couronne périurbaine recouvre l'ensemble des communes de l'aire urbaine à l'exclusion de son pôle urbain. Ce sont des communes ou unités urbaines, dont au moins 40 % des actifs résidents travaillent dans le pôle ou dans les communes attirées par celui-ci. Commune rurale : commune n'appartenant pas à une unité urbaine.
  • 51. La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral – 51 partie 5 : quelle est la pression humaine autour des espaces protégés littoraux ? Dépôt légal : mai 2017 ISSN : en cours Conditions générales d’utilisation Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage, faite sans l’autorisation de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie (3, rue Hautefeuille — 75006 Paris), est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et, d’autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées (loi du 1er juillet 1992 — art. L.122-4 et L.122-5 et Code pénal art. 425). Directeur de la publication : Sylvain Moreau Rédactrice en chef : Anne Bottin Coordinatrice éditoriale : Céline Carrière Traitements statistiques : Frédérique Janvier (SOeS), Solange Venus (Magellium) Maquettage et réalisation : Chromatiques, Paris
  • 52. www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr Service de l’observation et des statistiques Sous-direction de l'information environnementale Tour Séquoia 92055 La Défense cedex Mél. : diffusion.soes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr L’utilisation des données sociodémographiques de l’Insee à grande échelle permet d’analyser finement un territoire à enjeu : le littoral métropolitain. Le bord de mer, bande côtière située à moins de 500 m de la côte, a des caractéristiques sociodémographiques (densité de population, taille des ménages) proches de la moyenne des pôles urbains de métropole. L’arrière-pays, territoire entre 5 000 et 10 000 m de la côte, se rapproche des territoires périurbains. Plus de 250 000 personnes habitent à moins de 500 m des côtes en érosion. Elles sont environ 200 000 à habiter à moins d’un kilomètre de la mer, dans des zones basses potentiellement submersibles. Une part importante de la population littorale vit à proximité d’un site du Conservatoire du littoral ou d’une réserve naturelle. Vecteur d’appropriation des enjeux de la protection de la nature pour la population, cette proximité constitue également un risque de perturbation/ dérangement de la faune et de la flore du bord de mer. commissariat général au développement durable La distance à la mer : principal facteur de caractérisation sociodémographique du territoire littoral