Portrait présenté dans le cadre de l’exposition « Le calme après la tempête » du photographe Josias Gob.
Des portraits d’immigrants qui ont choisi le Québec comme terre d’adoption, y ont fait leur trou et s’y épanouissent personnellement, professionnellement, artistiquement.
Exposition présentée pendant le Salon de l'immigration et de l'intégration au Québec, les 9 et 10 mai 2014.
Plus d'infos sur www.salonimmigration.com
1. Vous êtes arrivée au Québec très jeune, comment se sont
passés vos premiers pas dans ce nouveau pays ?
Je me rappelle très bien de mon arrivée avec ma mère Aurora et mon petit
frère Jhonny, j’avais un peu peur. Malgré le fait que nous avions immigré
avec très peu d’argent, ma mère a toujours trouvé le moyen de nous
rassurer, nous protéger et nous répéter que nous avions fait le meilleur
choix en nous installant au Québec. Avec le temps, je me rends compte de
tous les sacrifices qu’elle a réalisés pour nous. Peu de temps après notre
arrivée, ma mère est tombée malade, sûrement à cause du changement
climatique. Mais je suis sûre que si on lui demandait, pour rien au monde
elle ne souhaiterait changer quoi que ce soit de notre parcours d’immigrants
au Québec, surtout que mon petit frère Carlos est né ici. Mon immigration
est positive, presque à 100%, et je le dois à ma mère.
Québécoise, Belge, Péruvienne…Comment vous situez-vous
par rapport à vos différentes identités ?
Quand on me demande d’où je viens, je réponds d’abord du Pérou parce que
j’y suis née, mais avant tout en référence à ma mère, d’origine péruvienne,
qui est la personne la plus importante dans ma vie.
De plus, à travers mon travail de journaliste de mode, je me sens également
comme une ambassadrice du Pérou car c’est un pays très coloré où l’on
peut trouver des matières extraordinaires.
Mon côté belge est un peu moins présent que mes origines péruviennes.
Ce n’est qu’à l’âge de 20 ans que j’ai décidé d’aller étudier en Belgique avec
l’objectif de voyager et mieux connaître ma famille du côté de mon père, en
savoir plus sur mes origines. Mes racines belges se sont révélées sur le
tard.
Aujourd’hui, je me sens également très québécoise. Complètement intégrée
mais pas assimilée. Au Québec, en tant qu’immigrant, on est libre de pouvoir
rester soi-même avec ses origines et ses coutumes.
Vous seriez-vous vu vivre ailleurs qu’au Québec ?
Immigrer au Québec a été une véritable chance pour moi. En tant que
journaliste dans le milieu de la mode, je me suis demandé si cela serait
plus bénéfique pour moi d’aller vivre dans une grande ville comme Paris,
Londres ou New York. Mais je me suis vite rendu compte que la mode est
bien vivante au Québec, c’est un des endroits les plus créatifs que j’ai vu.
Je crois également beaucoup au destin, rien n’est vraiment laissé au hasard.
Il y a quatre ans, j’ai eu un cancer du sein. J’ai eu la chance de bénéficier
de soins exceptionnels au Québec. Il m’est arrivé de penser à ce qui me
serait arrivé si j’étais restée au Pérou, je sais que l’accès aux soins là-bas est
beaucoup plus compliqué. Même si la maladie que j’ai eue a été atroce, je
me rends compte avec le recul que cette épreuve a été un déclic dans tout
mon parcours et ma réussite.
Et puis c’est au Québec que j’ai rencontré la personne qui partage ma vie.
Il y a une raison pour laquelle je suis arrivée ici, je suis persuadée que je
n’aurais pas eu les mêmes opportunités ailleurs.
Arrivée du Pérou à l’âge de 5 ans avec sa
mère et son frère, Lolitta Dandoy est une
journaliste spécialisée dans la mode. Vous
pouvez lire ses chroniques et billets dans le
blogue qu’elle a créé il y a deux ans et demi,
FashionIsEverywhere.com, mais aussi
dans le Journal de Montréal, Le Kit Beauté
& Mode et Mixte Magazine. Au petit écran,
vous pouvez la voir sur les chaines Canal Vie
et Global Montreal.
Salon de l’immigration et de l’intégration au Québec (SIIQ)
ENTREVUE AVEC …
LOLITTA DANDOY
Propos recueillis par Maël Cormier, Immigrant Québec
Photographie Josias Gob
Ce n’est qu’à l’âge de 20 ans que
j’ai décidé d’aller étudier en Belgique
avec l’objectif de voyager et mieux
connaître ma famille