L’état des forces militaires étrangères déployées au mali
Mali soldats français et maliens progressent vers le nord, reprennent konna
1. Mali: soldats français et maliens progressent vers le Nord,
reprennent Konna
19 janvier 2013
L’armée malienne, appuyée par les troupes françaises, poursuivait vendredi sa progression vers le
nord du Mali, reprenant le contrôle de la ville de Konna (centre) aux islamistes, dont un groupe était
toujours retranché avec des otages en Algérie.
En Algérie, douze otages et dix-huit ravisseurs auraient été tués lors de l’assaut lancé contre le
groupe islamiste, auteur de la prise en otage de centaines de personnes mercredi sur un site gazier
dans le Sahara, qui détiendrai toujours sept étrangers.
Les preneurs d’otages demandent à la France de « négocier » la fin de la guerre au Mali et
proposent de libérer des « otages américains » contre des islamistes détenus aux Etats-Unis, selon
l’agence mauritanienne ANI.
Cette opération avait éclipsé jeudi la situation sur le terrain au Mali, où la France poursuit ses
frappes aériennes contre les groupes islamistes, accompagnées d’un engagement au sol toujours
plus important.
Si la prise de Konna aux islamistes a bien été confirmée par Paris et Bamako, les informations sont
contradictoires concernant la situation à Diabali (ouest).
Vendredi après-midi, le ministère français de la Défense a assuré qu’il n’y avait « aucun combat à
Diabali à cette heure », laissant entendre que cette ville du centre du pays n’avait pas été reprise aux
combattants islamistes.
Peu auparavant une source sécuritaire régionale avait confirmé les dires d’une élue de la ville selon
laquelle Diabali, à 400 km au nord de Bamako, était désormais sous le contrôle des forces
maliennes.
« Diabali est libérée, les islamistes sont partis, les militaires français et maliens sont entrés dans la
ville », avait déclaré à l’AFP une habitante de la ville, membre du conseil municipal, ce qu’ont
confirmé un élu et un autre habitant de la région.
Diabali avait été prise lundi par des islamistes, apparemment dirigés par l’Algérien Abou Zeid, un
des chefs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
« Lourdes pertes »
La localité a été bombardée à plusieurs reprises mardi par l’aviation française, mais les islamistes ne
l’avaient pas pour autant totalement quittée et, selon divers témoignages, ils se faisaient discrets et
2. tentent de se fondre dans la population.
Dans cette zone se trouvent un millier de « terroristes » appartenant aux « groupes les plus durs, les
plus fanatiques, les mieux organisés, les plus déterminés et les mieux armés », selon le ministre
français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
Plus tôt dans la journée, l’armée malienne avait affirmé dans un bref communiqué avoir repris jeudi
« le contrôle total » de Konna (centre), à 700 km au nord-est de Bamako, tombée le 10 janvier aux
mains des combattants islamistes et précipitant l’intervention française.
L’information a été confirmée par une source de sécurité régionale et par des habitants de la zone
joints par l’AFP, zone qui reste inaccessible aux observateurs indépendants.
« Les troupes françaises ont été accueillies dans la joie et l’allégresse par la population. Tout est
redevenu calme, les extrémistes sont partis et les gens vaquent à nouveau à leurs affaires », a
témoigné par téléphone Amadou Guindo, troisième adjoint au maire de Konna.
Après des combats mercredi, il a fallu de nouvelles frappes aériennes françaises, jeudi, pour que les
soldats maliens puissent entrer dans la ville.
La France a confirmé vendredi que les forces maliennes occupent Konna.
Accélérer le déploiement de la Misma
La chute de Konna lors d’une offensive surprise des combattants islamistes le 10 janvier, alors que
le front entre armée malienne et groupes jihadistes était gelé depuis des mois, avait déclenché
l’intervention de la France, qui redoutait une percée vers Bamako (sud) des jihadistes, d’abord par
des frappes aériennes, puis avec un engagement au sol.
Plus de 1.800 soldats français sont ainsi déjà présents au Mali, un chiffre qui devrait prochainement
atteindre 2.500 hommes, selon Paris.
Les premiers éléments de la force d’intervention ouest-africaine (Misma), qui doit chasser les
groupes armés qui occupent une grande partie du Mali depuis neuf mois, une centaine de Togolais
et de Nigérians, sont arrivés jeudi soir à Bamako.
La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a affiché vendredi à Abidjan
sa volonté d’ »accélérer » le déploiement de sa force militaire au Mali.
« La guerre qui nous est désormais imposée par le refus des mouvements criminels et terroristes de
l’offre de paix suffisamment portée par les efforts de médiation de la Cédéao exige de nous
l’accélération du déploiement de la Misma », a déclaré le président de la Commission de la Cédéao,
Désiré Kadré Ouédraogo.
Le calendrier du déploiement sera au coeur du sommet extraordinaire de la Cédéao, consacré au
Mali, samedi à Abidjan.
« Nous allons voir avec nos amis africains comment accélérer la mise en place de la Misma », a
déclaré vendredi le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, qui participera au sommet.
Quelque 2.000 membres de cette force, dirigée par un général nigérian, Shehu Abdulkadir, doivent
être déployés au Mali d’ici le 26 janvier.
Huit pays ouest-africains – Nigéria, Togo, Bénin, Sénégal, Niger, Guinée, Ghana et Burkina Faso –
plus le Tchad ont annoncé leur contribution à la Misma.
Au total, ce seront quelque 5.500 soldats du continent africain qui seront déployés au Mali, pour
prendre à terme le relais de l’armée française.
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