Portrait / Ben Carson
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19jeudi 12 novembre 2015 - La Libre Belgique
Union européenne
Cameron précise (un peu) ses exigences
Le Premier ministre britannique, David Cameron, a présenté
mardi ses propositions de réformes de l’Union européenne en vue
d’éviter un “Brexit” – le retrait du Royaume-Uni de l’UE sur lequel
Londres a promis d’organiser un référendum d’ici la fin 2017. La
Commission européenne a aussitôt jugé “hautement
problématiques” certaines des exigences britanniques, en
particulier celles concernant la limitation des droits sociaux des
travailleurs étrangers qui constituerait une “discrimination directe
entre citoyens européens”. Réagissant à cette annonce, la
chancelière allemande Angela Merkel s’est dite “raisonnablement
confiante” sur la possibilité d’aboutir à un accord avec Londres.
De son côté, le Premier ministre belge, Charles Michel, juge que
les propositions britanniques peuvent être une opportunité pour
rendre l’Europe “meilleure et plus efficace”, mais à condition de ne
pas conduire au démantèlement de l’Union, a-t-il précisé. (Belga)
Venezuela
Plainte pour crimes
contre l’humanité
contre Maduro
Un groupe de victimes et
d’opposants vénézuéliens a
annoncé, mercredi, avoir
déposé une plainte auprès de
la Cour pénale internationale
(CPI) de La Haye, visant le
président vénézuélien Nicolas
Maduro et de hauts
fonctionnaires pour
crimes contre l’humanité.
(AFP)
Droits de l’homme
La “démonstration de haine” de Dieudonné
Le polémiste français Dieudonné, qui contestait devant la Cour
européenne des droits de l’Homme sa condamnation pour avoir fait
monter sur scène un négationniste, a été débouté mardi. La Cour,
dont la décision est définitive, a estimé que Dieudonné ne s’était
pas livré à “un spectacle […], même satirique ou provocateur” mais à
“une démonstration de haine et d’antisémitisme”, ainsi qu’à une
“remise en cause de l’Holocauste”. (AFP)
Portugal
La gauche fait tomber
le gouvernement
La gauche portugaise, unie au
sein d’une large coalition pour
la première fois en 40 ans de
démocratie, a mis mardi sa
menace à exécution et a
provoqué la chute du
gouvernement minoritaire de
droite “pour tourner la page de
l’austérité”. Le président Anibal
Cavaco Silva doit désormais
décider s’il charge le chef du
Parti socialiste de former le
nouvel exécutif. (AFP)
En bref
UE
Un étiquetage pour
les produits des
colonies israéliennes
La Commission européenne a
demandé mercredi aux 28
Etats membres de mettre en
œuvre l’étiquetage des
produits originaires des
colonies israéliennes dans les
Territoires palestiniens, une
mesure à laquelle s’oppose
vivement Israël. Cette décision
controversée avait été reportée
à plusieurs reprises. (AFP)
6,3
GASPILLAGE EUROPÉEN
Selon le rapport annuel de la
Cour des comptes européenne,
l’UE a fait un mauvais usage de
quelque 6,3 milliards d’euros
en 2014. Parmi les exemples de
fonds dépensés inutilement, la
Cour des comptes cite des
aéroports sous-utilisés ou
encore des aides distribuées en
Espagne pour des terres
agricoles finalement exploitées
comme pistes de motocross.
L’opération séduction
de Ben Carson
Etats-Unis Le neurochirurgien est
au coude-à-coude avec Donald Trump
pour l’investiture républicaine.
Portrait Marco Wolter
Correspondant aux Etats-Unis
B
en Carson sait décocher les déclara-
tions chocs tout en arborant un large
sourire. Pour lui, Barack Obama est un
“psychopathe” et l’Obamacare – la réforme du
système de santé – est “la pire chose qui soit
arrivée au pays depuis l’esclavage”.
Et lorsqu’il défend le droit des Américains à
porter une arme, l’ancien neurochirurgien,
aujourd’hui à la retraite, explique que si les
Allemands avaient pu se défendre avec des
armes contre le régime nazi, l’holocauste
n’aurait peut-être pas eu lieu. Il associe l’ho-
mosexualité à la “bestialité”. Sans oublier sa
position sur l’avortement: l’homme de 64
ans est contre, même en cas de viol ou d’in-
ceste.
Populaire chez les “ultras”
La liste des interventions polémiques du Dr
Carson est longue, mais elle n’affecte pour-
tant pas sa popularité auprès des sympathi-
sants républicains, notamment parmi les ul-
traconservateurs du Tea Party et les chré-
tiens évangéliques. “Comme beaucoup de
héros américains, il a réussi à sortir de la pau-
vreté en travaillant dur”, résume Harry, un
avocat, présent mardi soir à l’historique Me-
tropolitan Republican Club de New York où
l’on a assisté, bout de pizza et bière à la main,
au dernier débat télévisé des candidats répu-
blicains.
L’histoire de Ben Carson est celle d’un en-
fant né dans une famille modeste de Detroit.
Malgré ses racines populaires, il poursuit des
études brillantes et sort de Yale avec les hon-
neurs. A l’âge de 40 ans, le jeune neurochi-
rurgien participe à la première opération
réussie de séparation de frères siamois reliés
par la tête et acquiert une renommée mon-
diale.
Sa vie a même été retracée par Hollywood
dans le film “Des mains en or”, même si
aujourd’hui plusieurs médias américains
mettent en doute l’exactitude de certains
épisodes de son enfance, tels que Ben Carson
aime les conter lui même sur les plateaux
télé. Lors de ses interventions, il revient en
effet régulièrement sur sa jeunesse tumul-
tueuse et se décrit comme un gamin violent
qui a réussi à canaliser sa colère grâce à la Bi-
ble.
Un challenger pour Trump
Vrai ou pas, cette success-story plaît aux
Républicains. A tel point que Ben Carson est
passé fin octobre pour la première fois en
tête des sondages pour devancer de quelques
points son rival Donald Trump. Quand l’ex-
centrique milliardaire s’agite pour appuyer
ses propos virulents, Ben Carson distille ses
pensées avec calme et sérénité.
D’après la dernière étude commandée par
le “Washington Post” et ABC News, 71% des
Républicains ont une opinion favorable de
lui et une bonne partie de ceux qui le sou-
tiennent disent le soutenir “fermement”.
Cette bataille montre à quel point les can-
didats anti-establishment ont le vent en
poupe. S’ils ne partagent pas le même style,
tous deux sont des outsiders et se présentent
loin de la sphère politique traditionnelle.
“J’ai lu tous ses livres et quand je lui en ai
parlé, il m’a vraiment écouté. J’ai été intrigué
parce qu’il s’attaque au politiquement correct”,
explique ainsi Alan, un ancien businessman
à la retraite, qui a rencontré Ben Carson à
plusieurs reprises. Et ce septuagénaire
d’ajouter que c’est un homme “sympa mais
un peu trop sérieux”. Selon notre interlocu-
teur, qui voudrait voir Donald Trump rem-
porter les primaires, Ben Carson ferait un ex-
cellent bras droit parce que le seul candidat
noir dans cette course à la présidence “est
aussi un modèle pour les minorités”.
“Son attrait est d’être un Obama 2.0 mais du
côté conservateur. C’est un Afro-Américain qui
nous aidera à dépasser les divisions raciales”,
estime pour sa part Kenneth Weinstein, pré-
sident du centre de recherche politique
Hudson Institute basé à Washington DC. Sa
force est d’apparaître “authentique, en pa-
triote américain et champion des valeurs fami-
liales”.
Ben Carson n’a d’ailleurs pas manqué de
démarrer le débat de mardi en saluant
d’abord ses proches: “Ma famille est présente
dans la salle ce soir. C’est plutôt cool”.
BEN CARSON
Le candidat à l’investiture républicaine est connu
pour ses déclarations suprenantes. En 1998, il
déclarait ainsi que les pyramides égyptiennes
étaient des greniers à grains…
JEAN-MARIEPIERLOT/AFP
“En tant que gouvernement, nous nous
soumettrons au choix des électeurs
et nous transférerons le pouvoir
pacifiquement.”
LE MINISTRE DE L’INFORMATION BIRMAN
Le gouvernement sortant en Birmanie a promis mercredi pour la
première fois une transition pacifique si la victoire de l’opposante
Aung San Suu Kyi aux élections historiques de dimanche se confirme.