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1. Regnabit. Revue universelle du Sacré-Coeur. 1921/11.
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2. 1» ANNÉE- N°6 NOVEMBRE
1921
"
La bienvenue à F^egnabit"
Elle est ardemment sympathique.
je l'ai déjà dit chacun des mois derniers. Mais il faut bien
que je dise chaque mois la même chose puisque c'est chaque mois
la même chose.
Lettre de Sa Grandeur Monseigneur l'Évêque de Gozo.
MONSIEUR'ABBÉ,
L
Je remercie très vivement le comité de m'ayoir envoyé en hom-
mage cet exemplaire de l'excellente Revue Rcgnabit. Et je lui offre
mes plus vives congratulations tant pour le programme de cette Revue
que pour la célébrité des collaborateurs qui lui assurent un brillant
succès.
Son titre même est une vraie trouvaille : en nous présentant le
moyen efficacede dilater le Règne du Sacré-Coeursur la terre, il nous
en affirme le succès.
Je fais des voeux au Seigneur, à l'honneur et à la gloire de qui le
périodique est destiné, pour que, bénissant le comité, il lui procure un
nombre d'abonnés supérieur à son attente.
J'ai l'honneur de me dire votre très affectueusement dévoué
dans le Coeur de Jésus.
t FR- JEAN, Evêque.
Batticaloa (Ceylan), 29 Août 1921.
MONSIEUR'ABBÉ,
L
Permettez-moi de vous remercier de votre lettre du 13 juillet et
de l'abonnement d'un an que vous m'annoncez. Je prierai spécialement
pour la personne qui veut bien me lîoffrir, sans oublier votre belle
OEuvreet ses progrès. Je viens de recevoir le 2° numéro et je suis de
plus en plus convaincu que votre publication fera beaucoup de bien.
Je la bénis avec vous très sincèrement en N: S.
f GASTON ROBICHEZ,
Év. de Trincomalie,
3. — 402 —
De la maison générale des « Missions Africaines ».
« Regnabit » est une belle et bonne revue que nous apprécions et
aimons. C'est très volontiers que nous travaillerons à la faire connaître,
trop heureux si nous pouvons par là assurer l'extension du Règne du
Sacré-Coeur. Je serais très heureux de voir mes confrères y collaborer.
Je suis, Cher Monsieur l'Abbé, votre bien reconnaissant et dévoué
en N. S.
ED. LAQUEYRIE, G. V.
MONSIEUR L'ABBÉ,
En vous accusant réception de votre gracieux hommage et des
brochures pour la propagation de la si intéressante Revue « Regnabit »
je tiens à vous remercier vivement de l'un et des autres.
La lecture de vos belles et pieuses élévations nous fera mieux
aimer le divin Coeur.
Les brochures que nous nous efforcerons de répandre Le feront
mieux connaître de ceux qui voudront s'intéresser à la revue où tout
parle de.Lui.
Comptez donc sur mon zèle à ce sujet et croyez, Monsieur l'Abbé,
à mon religieux respect in Corde Jesu.
CH. FL., curé.
CHERM. L'ABBÉET VÉNÉRÉCONFRÈRE DANSLE SACRÉ-
ET
COEUR MARIE IMMACULÉE,
Je viens vous remercier de votre communication au sujet de
« Regnabit », de sa Rédaction et de sa Propagation. Vous nous parlez
fraternellement sous le regard du Sacré-Coeur. Je veux en faire autant
et vous exprimer très simplement les réflexions que m'inspire votre
enquête.
Je commence par le plus important, en vous promettant, plus
que jamais le concours de mes faibles prières au Saint Bréviaire comme
au Saint Sacrifice. Omnia per Ipsum ! Tout par Lui et pour Lui !
Lecteurs de « Regnabit », nous vous le devons ainsi qu'à tous vos col-
laborateurs. Et je ferai aussi prier les amis les plus intimes du Sacré-
Coeur et nos populations chrétiennes. Il faut qu'elles sachent s'inté-
resser à tout ce qui aide à promouvoir le Règne Universel de Jésus,
coeur et amour.
. Suivent des « réflexions » très fraternellement exprimées,
dont je ferai le profit de Regnabit.
VÉNÉRÉ CONFRÈRE,
J'ai hâte de vous accuser réception de votre circulaire relative
au développement et à la diffusion du cher « Regnabit », et des pros-
pectus dont je vais faire la distribution.
Je vous promets le concours de mes pauvres prières.
A l'occasion je ne manquerai pas de vous adresser quelques notes
qui pourraient intéresser votre pieuse Revue.
Agréez, etc..
.,.'... L. L, curé-doyen.
4. — 405 —
MONSIEURL'ABBÉ,
J'aime tout de votre Revue : son objet, son esprit et son program-
me. Aussi, je ne vois que des félicitations à vous adresser pour la ma-
nière dont le programme a été réalisé.
Et, comme le nom des collaborateurs que vous avez.su grouper
autour de Vous est un sûr garant que les n 08 à venir ne le céderont
en rien à ceux déjà parus, je ne peux que faire des voeux ardents pour '
la diffusion de Regnabit, et pour l'extension, par son action, du Règne
social du Sacré-Coeur, y joignant mes humbles prières, et dans ma
petite sphère, mes efforts pour vous recruter de nouveaux abonnés.
C'est dans ces sentiments, que je vous prie de vouloir bien agréer,
Monsieur l'Abbé, avec mes remerciements, l'hommage de mon res-
pectueux dévouement en Notre-Seigneur.
E. N., curé.
MONSIEURL'ABBÉ,
« Regnabit » m'a plu dès l'abord. Cette question du Sacré-Coeur
devient tellement importante, tellement pratique pour la vie inté-
rieure, et l'Église la recommande avec tant d'instance qu'il est urgent
d'en exposer avec clarté et précision toute l'économie. Doctrine, his-
toire, mystique, art même, tout ce qui concerne le Sacré-Coeur a besoin
de lumière. Il est à désirer que votre programme universel se réalise
pleinement.
Il vous faut des écrivains du clergé séculier de tous les ordres
mettant en commun leurs idées et plus vous en aurez, plus je crois,
votre revue sera goûtée et fera du bien.
Je ne puis guère vous assurer une collaboration réelle, j'ai beau-
coup de travail, mais cependant à l'occasion je me ferai un plaisir de
vous envoyer quelques études.
FL. M., O.P.
Soyez assuré, Monsieur l'Abbé, que je me ferai un devoir de pro-
pager « Regnabit ». Votre Revue promet beaucoup, et par les questions
intéressantes qu'elle traite, et par la façon dont elle les traite.
P. M. B, curé.
CHER MONSIEURL'ABBÉ,
J'ai bien reçu votre missive. Certainement j'estime et j'aime
Regnabit, revue qui par sa puissante envergure théologique et son
excellente tenue littéraire déterminera un mouvement plus accentué
vers Notre Seigneur Jésus:Christ, mieux compris dans son. amour, et
mieux aimé à cause de son amour.
Votre tâche est immense, Je fais des voeux et des prières pour
que vous soyiez bien aidéT^
Agréez, cher Monsieur l'Abbé, mon bon souvenir en Notre-Sei-
gneur.
N. G., miss.
La lecture de « Regnabit » m'intéresse beaucoup ; mais ce n'est
Pas à moi à porter sur cette revue un jugement quelconque : d'autres
Plus compétents ne vous ménagent pas les éloges et les-encouragements
que vous méritez. '
Je ferai mon possible pour vous trouver des abonnements.
B. A., miss.
5. — 404 —
MON RÉVÉRENDPÈRE,
Je me suis fait un devoir de communiquer les spécimens de « Re-
gnabit » et les prospectus-notices qui les accompagnaient, aux 190
prêtres auxquels je viens de prêcher la retraite.
Déjà, précédemment, à M..., aux deux retraites ecclésiastiques,
j'en avais fait autant, et je ne laisserai passer aucune occasion de
recommander cet. excellent périodique...
J.-M. L., miss. ap.
MONSIEUR L'ABBÉ,
Combien je suis heureux de l'apparition de Regnabit !
Je suis intimement persuadé que cette Revue hâtera l'avènement
de «Son Règne», j'aime son cadre, son programme et ne puis que
vous exprimer toute ma satisfaction. Soyez assuré que si un jour je
trouve quelque objection à poser, ou quelque réforme à introduire,
. je le ferai avec simplicité pour la plus grande gloire du Sacré-Coeur.
Vous me demandez ou ma collaboration ou des collaborateurs.
Je ne puis pas vous répondre d'une façon nette. Cependant je puis
vous assurer que tout ce que je trouverai d'intéressant vous sera si-
gnalé. Je commence actuellement la traduction d'un petit opuscule
que l'on a jusqu'à ces dernières années attribué à Saint Bonaventure.
Si j'y découvre quelque chose qui mérite de paraître en article, je me
ferai un devoir de vous donner quelques lignes.
Quant à la question abonnement : je ferai mon possible pour en
trouver. Du moins je ferai parvenir tous les prospectus que vous m'avez
envoyés ! S'il m'en faut d'autres je recourrai à vous.
• Je voudrais trop que le Maître règne ; il règne si peu sur les coeurs
frivoles que je rencontre à chaque pas dans les rues de la capitale.
Combien dé ces pauvres pensent à l'Amour miséricordieux de Jésus,
combien songent à lui rendre amour pour amour.
Pour qu'il règne sur tous les coeurs, je vous promets le concours
de mes pauvres prières qui auront au moins cette valeur d'être celles
d'un prêtre qui ne désire que la gloire de son Maître.
Daignez agréer, Monsieur l'Abbé, l'assurance de mes sentiments
dévoués.
L. B., pr.
Après les voix sacerdotales, voici les voix d'âmes pieuses.
MON RÉVÉREND PÈRE,
La Revue « Regnabit » est parfaite et répond entièrement au
programme qui avait été annoncé.
Tous les Apôtres du Sacré-Coeur seront heureux de la recevoir
et de la lire. Ils pourront y puiser des données très sûres sur la véri-
table dévotion au Sacré-Coeur de Jésus tout en s'instruisant sur tout
ce qui concerne cette dévotion dans tous l'univers et les belles insti-
tutions, oeuvres etc. que l'Amour de ce Divin Coeur a suscitées, à tra-
vers tous les siècles.
Je ne puis que vous félicite de la belle page que « Regnabit »
va inscrire au livre d'Or de l'Amour de Jésus.
J'unirai de tout coeur mes faibles prières à celles de toutes les
âmes^ui s'intéressent à cette grande oeuvre, en demandant à la Vierge
Marie de bénir votre entreprise.
6. — 405 —
MONSIEUR L'ABBÉ,
J'ai trouvé parmi nos malades deux jeunes filles qui goûtent
tant « Regnabit » ! C'est pour leur en faciliter la lecture que je me suis
du reste abonnée à la Revue universelle du Sacré-Coeur.
Je ferai tout ce qui sera en mon pouvoir, Monsieur l'Abbé, pour
vous trouver d'autres abonnés, trop heureuse si je puis contribuer un
peu à l'extension du règne du Sacré-Coeur.
Pour l'instant je ne puis vous offrir que le concours de mes fa-
bles prières et de celles de ma petite Communauté.
MON RÉVÉREND PÈRE,
Nous eontinuerons à propager vos OEuvres et «Regnabit*, Revue
répondant si bien aux besoins actuels.
Ces mois derniers nous avons été très occupées par nos Retraites
annuelles et notre Chapitre Général, mais soyez persuadé que doré-
navant, nous allons prêter un concours plus actif encore à cette pro-
pagation, divine par son but.
Nos prières et nos sacrifices seront offerts à cette intention. Il
faut qu'il règne !
MON RÉVÉREND BONPÈRE,
ET
Pour votre chère revue de « Regnabit » nous voudrions faire beau-
coup. Nous voudrions la faire connaître aux quatre coins du monde,
nous vous promettons, mon Révérend Père, de faire tout notre pos-
sible, car, elle ne peut que faire beaucoup de bien ; son plan large,
universel doit plaire au Coeur de Jésus. Voici, mon bon Père, une bien
faible obole, sous peu nous espérons solliciter quelques abonnements.
Daignez nous bénir et donnez un souvenir devant Dieu, je vous
prie, à notre Communauté, elle a besoin du secours de Dieu, car, elle
est éprouvée.. Comptez bien sur nos pauvres prières pour toutes vos
oeuvres que nous aimons grandement.
MONSIEUR L'ABBÉ,
A mon humble avis, votre Revue « Regnabit » est en tous points
parfaite et je trouve chaque numéro plus intéressant que le précédent
parce que toujours plus documenté. Aussi j'espère sous peu vous faire
quelques abonnés, j'ai distribué autour de moi les trois premiers numé-
ros reçus et vos circulaires, et je compte bien décider quelques per-
sonnes.
TRÈS HONORÉMONSIEUR L'ABBÉ F. ANIZAN,
Que le Coeur de Jésus règne sur nous ! Permettez à une humble
«nfant de la grande famille du Coeur de Jésus, de vous adresser ces
quelques lignes, pour vous dire la joie et la consolation qu'elle a éprou-
vées à la vue de la nouvelle publication à la gloire du Bon Maître —
Regnabit — revue universelle du Sacré-Coeur.
Par ma prière, par mes sacrifices, par ma toute petite coopéra-
tion in Christo Jesu, j'appellerai sur vos travaux apostoliques, les
meilleures bénédictions du Ciel, et surtout sur votre Ame sacerdotale
que je vénère et j'estime en l'amour du Christ Jésus, les grâces d'amour
*t de sainteté croissante ad majorem Dei Gloriam.
7. 406
MON PÈRE,
Aucune revue ne pouvait mieux plaire que celle de Regnabit, je
suis heureuse d'être du nombre des abonnés pour mieux connaître
et aimer le Sacré-Coeur.
Je ferai tout mon possible pour trouverdes abonnés, en deman-
dant à Dieu qu'il bénisse vos efforts ainsi que vos collaborateurs.
MONSIEUR L'ABBÉ,
Je suis en ce moment aux eaux à B. les B. Dès mon retour à M.,
je verrai ce qu'il y aura moyen de faire pour le recrutement ; mais en
attendant dès ici je la fais connaître en faisant circuler mon numéro.
Pour mon compte je l'apprécie beaucoup et désire qu'elle fasse
énormément de bien aux âmes et par là aux familles car ce n'est que
'par le Sacré-Coeur que la France pourra être régénérée.
Votre zèle est contagieux, Monsieur l'Abbé, nous nous ferons
un devoir de distribuer les feuilles de propagande que vous nous avez
envoyées. Puissent-elles susciter de nombreux abonnements à votre
si belle revue !
Nos difficultés matérielles ne nous permettent pas de vous aider
d'une façon pécuniaire, mais nous vous promettons une large part
dans nos prières et dans nos sacrifices.
Nous demandons à Notre Seigneur de suppléer à notre impuissance
à vous remercier, £n vous comblant de ses plus abondantes faveurs
spirituelles et temporelles, ainsi que votre chère OEuvre, qui est la
sienne : puisque c'est l'extension de son Règne, Il ne peut pas ne pas
la bénir.
Si je ne peux réussir, à contribuer un peu, à votre belle oeuvre
par l'action, nous le ferons du moins de tout coeur par la prière, sans
pourtant jamais manquer une occasion de faire connaître et aimer
« Regnabit » que j'aime beaucoup.
Sr. ..., ind. Abbesse.
MONSIEUR L'ABBÉ,
Je vous promets, de faire au retour des vacances de la propagande
pour « Regnabit ». Ne voulant pas vous tromper je tiens à vous avertir
que mes relations sont très restreintes et que je dispose de très peu
de temps par suite de mon travail. Ce que je vous certifie de faire, ce
sont beaucoup de prières quotidiennes pour la réussite complète d'une
si belle oeiivre.
MON RÉVÉRENDPÈRE,
Nous lisons avec intérêt votre Revue universelle du Sacré-Coeur;
particulièrement « les faits » relatant l'extension de son Culte et de
son Règne dans le monde entier.
La prière est le seul moyen que nous puissions employer en ce
moment, nous nous efforcerons d'en user plus fortement que jamais.
Notre nouvelle Sainte, daignera je l'espère, mon Révérend Père,,
aider votre zèle d'une manière efficace, nous le lui demandons.
8. — 407 —
MONSIEUR L'ABBÉ,
J'ai bien reçu tous les numéros de Regnabit, et les prospectus,
que vous m'avez envoyés: je vous en remercie beaucoup. Je trouve •
Regnabit parfaitement bien et ne crois pas que l'on puisse faire mieux.
J'envoie vos prospectus à des personnes amies..
Je souhaite un plein succès à votre bonne oeuvre qui certes fera
beaucoup de bien. Soyez assuré, Monsieur l'Abbé, de nos prières les
plus ferventes.
MON RÉVÉREND PÈRE,
C'est avec un saint enthousiasme que nous avons fait connais-
sance de Votre belle Revue, dont le Révérend Père Lebrun nous avait
parlé en nous en faisant grand éloge.
Étant Filles du Bienheureux Jean Eudes, tout ce qui touche aux
intérêts et à la gloire du coeur de Jésus, nous touche de très près.
Nous voudrions de tout notre coeur contribuer à propager votre
si intéressante revue, mais nous craignons que notre extrême impuis-
sance ne puisse satisfaire nos ardents désirs, mais nous espérons que
nos prières pourront aider à sa diffusion.
Nous avons lu avec le plus grand intérêt les numéros que vous
nous avez envoyés et désirons dans notre modeste part continuer à
nous abonner à « Regnabit ». Quel trésor !
MONSIEUR L'ABBÉ,
Votre Revue est parfaite, sublime.
Je vais envoyer des prospectus à plusieurs religieux pour qu'ils
les répandent dans les Fraternités. Je ferai tout mon possible pour
propager la grande dévotion du Sacré-Coeur. Je la ferai connaître
dans d'autres pays que le mien et vous aurai des abonnés.
Regnabit nous apprend à entrer plus profondément dans le Sacré-
Coeur ; quel plaisir d'étudier dans ces pages si pleines la Genèse de la
grande dévotion et de constater son merveilleux développement à
l'heure actuelle. Permettez-nous d'offrir notre petite obole pour la
diffusion de cette édifiante Revue.
MON RÉVÉRENDPÈRE,
J'ai distribué les prospectus et je fais tous mes efforts pour obtenir
de nouveaux abonnés — Cette revue Universelle du Sacré-Coeur est
pleine, solide, élevée, et son but, celui de diriger les âmes vers Dieu,
sera pleinement atteint..
MONSIEURL'ABBÉ,
« Regnabit » fait mes délices et répond au désir de toutes les âmes
dévouées au Coeur si bon, si miséricordieux du Divin Maître.
9. — 408 —
je vais bien essayer de faire un peu de propagande. Je voudrais
de tout mon coeur que « Regnabit » devienne la Revue populaire, que
l'on aime à lire, dans notre région d'apparence si indifférente à tout
sentiment religieux.
Je ne vous promets pas de succès. J'ai d'ailleurs si peu, si peu
d'influence !
Ce que je vous promets c'est le concours de mes pauvres prières
et de mes sacrifices. Plaise à Notre-Séigneur que ce faible apport Lui
soit agréable et de quelque utilité pour votre oeuvre.
Je vous envoi ci-inclus un billet de 20 frs, prix d'un abonnement
en faveur d'un Missionnaire. Vous avez bien fait, Monsieur l'Abbé,
de répondre « qu'on peut toujours compter sur les amis de « Regnabit »
car fous ont le désir d'être dans la mesure de leur situation les humbles
apôtres du Sacré-Coeur. En échange, je demande à ce vénéré Mission-
naire un souvenir dans ses prières à mes intentions.
MONSIEURL'ABBÉ,
Permettez-moi de vous adresser cette modeste obole en faveur
de la sympathique Revue a Regnabit » — Son programme et son esprit
m'ont attirée dès la première heure et je comprends la grande portée
de cet organe qui, dominant tous les autres par son universalité, est
appelé à favoriser puissamment le triomphe d'unité du mouvement
général des âmes vers le Sacré-Coeur.
MON BIEN CHER PÈRE,
Je ne trouve pas d'expression assez forte pour vous dire à quel
point j'estime que cette Revue est profonde, tout en étant à la portée
de chacun ; je vous assure que pour ma part, je ne reculerai devant
aucun sacrifice pour que cet enseignement si parfait de la dévotion
au Cher Coeur se propage et recueille de nombreux adhérents : quel
bonheur s'il m'est possible à force de démarches et de prières de vous
adresser plusieurs abonnements.
BIEN CHER MONSIEUR,
Je suis dans ma classe comme dans une sorte de clôture. Je m'y
absorbe tout entier sans conserver de relations avec les personnes du
dehors. Je n'en suis pas moins dévoué de coeur, de sacrifices et de priè-
res au développement de l'oeuvre sainte que vous propagez avec tant
de zèle.
Que le Règne du Sacré-Coeur s'étende et couvre toute la terre !
MONSIEURL'ABBÉ,
Quelques uns de vos prospectus partent aujourd'hui même pour
les États-Unis d'Amérique où plusieurs de nos Soeurs regagnent leur
poste de dévouement
Je vais lancer ces pieuses feuilles un peu dans toutes les directions,
demandant en même temps au divinXoeur de Notre Seigneur de pren-
dre Lui-même en main sa propre cause et de la faire triompher.
Nos prières et nos sacrifices vous sont acquis : comptez-y, Mon-
sieur l'Abbé.
10. — 409 —
J'ai reçu les prospectus de la sublime Revue « Regnabit » que
nous tâcherons de placer autant que nous le pourrons.
Je vous félicite, mon Révérend Père, d'être l'âme de cette revue
qui est unho mmage permanent au Coeur si doux de notre bon Maître,
et c'est avec toute la ferveur possible que nous prierons pour, le succès
de votre pieuse entreprise, d'autant plus que c'est contribuer direc-
tement à l'extension de la meilleure et de la plus sûre des dévotions.
Permettez-moi de me recommander de nouveau avec toute notre
chère Congrégation à votre pieux souvenir au St Autel et veuillez
recevoir les 25 frs. ci-inclus pour une revue de « Regnabit » à servir
gratuitement à un Missionnaire à votre choix.
MON RÉVÉRENDPÈRE,
C'est avec toute l'ardeur possible que je lis et relis cette intéres-
sante revue. Je la communique à notre vénéré pasteur, chargé de la
passer ensuite à un confrère également très pieux etc.
MON RÉVÉRENDPÈRE,
Votre Revue « Regnabit » est pleine de doctrine et convient par-
ticulièrement au clergé. Nous faisons circuler les N08 de notre abonne-
ment. Après lecture faite, un bon Curé nous écrivait ces mots ! « Les
« Articles publiés dans cette revue sont d'une substance si riche d'idées
« qu'ils demandent à être relus si on veut réellement les comprendre
«et en tirer profit.... La conclusion que je tire de ces lectures, c'est
« que je suis hélas! très loin de vibrer au point de vue surnaturel à
« l'unisson de ces âmes si hautes, si passionnément éprises du Sàcré-
«Coeur.
« L'ambiance de naturalisme dans laquelle est plongée notre
« pauvre société influe presque fatalement sur les meilleurs de nos
« fidèles et je sens que j'ai grand peine moi-même à m'immuniser ».
Voyez, mon Père, combien est utile la flamme qui réchauffe et
entretient le feu que le Divin Maître est venu allumer sur la terre.
Puisse cette oeuvre satisfaire son désir et brûler tous les coeurs !
Nous nous efforcerons, mon Père, de répandre les petits pros-
pectus joints à votre livre ; mais nous nous sentons très impuissantes :
La prière, nos humbles immolations sont les vrais moyens à notre
portée pour atteindre les âmes, dans notre vocation.
MONSIEURL'ABBÉ,
Ne serait-il pas très bon pour les abonnés, très utile même à l'ex-
tension du Règne du Sacré-Coeur de mettre en commun les intentions,
de centraliser, pour ainsi dire, les prières des abonnés? L'Extension
da Règne social de Jésus serait la première et immuable intention de
chaque mois.
Je vous promets des prières et des sacrifices et des communions,
quoique les miens aient peu de valeur.
Je suis absolument à votre disposition pour tout ce qui concerne
le Sacré-Coeur.
11. — 410 —
MON RÉVÉRENDPÈRE,
Combien ce monastère de la Visitation vous est profondément
reconnaissant, pour l'envoi de cette belle Revue, destinée à
hâter le Règne de ce divin Coeur, qui n'est qu'amour et misé-
ricorde, et de vouloir bien nous associer à votre apostolat. Hélas !
pauvres religieuses retirées dans la solitute d'un petit village, si nos
désirs sont grands, les moyens de les réaliser sont minimes, mais enfin
le peu que nous pouvons tenter nous le ferons de tout coeur.
Quant à ce qui est de notre mission de Visitandines, notre aspi-
ration constante est de ne vivre ni respirer que pour ce Coeur tout
aimable qui a jeté les yeux sur la petitesse de notre institut pour y
choisir la virginale Évangéliste chargée de faire connaître au monde
la dévotion au Sacré-Coeur qui devait le réchauffer dans les flammes
du Divin Amour.
Donc, mon Révérend Père, nous entrons pleinement dans vos
vues et nous vous promettons, pour l'extension de votre OEuvre et
pour attirer sur elle les divines bénédictions, que chaque jour quatre
d'entre nous, à tour de rôle, seront chargées de prier et s'immoler
pour elle, d'offrir dans ce but, tout ce qu'elles feront à vos intentions :
Oraison, Saintes Messes entendues, Communion, Office, Silence, Ré-
gularité, Mortifications, travail etc. etc. Le reste de la Communauté
aura de plus une intention journalière à la Sainte Messe, à la Visite
au St Sacrement et à l'Heure Sainte que nous faisons en commun
chaque jeudi, après Matines.
Nous sommes 32 religieuses, ce qui vous donnera 128 journées
par mois que nous voulons rendre bien ferventes.
*
* *
Chères soeurs inconnues, vous m'avez fait pleurer de joie.
Quand de pareilles sympathies, quand de semblables dévoue-
ments sont acquis à une OEuvre, tous les espoirs sont permis, et
les prudentes audaces ne provoquent aucune appréhension.
A la fin du premier semestre de Regnabit — Regnabit a
six mois d'existence — le mot d'ordre est donc : Merci au Sacré-
Coeur, et A Plus !
*
* #
Un ami très dévoué de Regnabit me fait part d'une idée
'
qu'il estime et qui est ...conquérante.
MONSIEURLE SECRÉTAIRE GÉNÉRALDE RÉDACTION,
Il est à souhaiter que votre intéressante Revue pénètre, sans
tarder, dans les Grands et les Petits Séminaires, dans les Pensionnats
de jeunes gens et de jeunes filles, dans les Congrégations d'Enfants
' de Marie, dans les Patronages et les Cercles d'étude.
Or, il paraît que la somme à verser (20 fr. pour la France, 24 fr.
pour l'étranger) pour se procurer un abonnement annuel à « Regnabit »
semble trop élevée à plus d'un élève et à plus d'une étudiante, à plus
d'Un Congréganiste et à plus d'une Enfant de Marie. Plusieurs d'entre
eux, assure-t-on, disent, en parlant de votre publication : « chère
Revue ; pourquoi faut-il que ce soit une Revue chère » ?
Ne croyez-vous pas qu'il y ait quelque chose à faire pour per-
mettre à toute cette jeunesse, dont-les dépenses sont toujours consi-
12. — 411 —
dérâbles et les ressources parfois modestes, de se placer parmi les lec-
teurs assidus de « Regnabit » ? Pourquoi n'adopteriez-vous pas le
système si simple, si universellement employé et si fécond en résultats
heureux, qui s'appelle L'Abonnement Collectif ?
Vous allez peut-être me trouver bien audacieux — on l'est tou-
jours un peu quand on se mêle de donner des conseils à de plus expé-
rimentés que soi — mais permettez-moi de mettre sous vos yeux une
manière, aisée entre toutes, de faire fonctionner le système des Abon-
nements collectifs.
1° Un lecteur dévoué de votre Revue trouve neuf personnes dont
il se constitue le chef-dizainier.
2° Ce chef-dizainier prend en son nom, et en le payant d'avance,
un abonnement à «Regnabit».
3° Il reçoit la Revue, la lit et la fait circuler parmi ses co-abonnés
dans un ordre qu'il a lui-même établi et auquel il faut scrupuleusement
se conformer.
4° Chaque mois il perçoit, par le moyen qu'il juge le plus facile,
la cotisation de ses neuf co-abonnés, (0 f. 17 en France ; o f. 20 à l'é-
tranger).
5° Chaque membre de la dizaine ne conserve le n° que pendant N
3 jours ; de la sorte le numéro a été lu par tous avant la fin du mois,
époque à laquelle il fait retour au chef dizainier qui le tiendra à la
disposition de ceux qui voudront le relire.
6° L'Administration de « Regnabit » ne traite qu'avec le chef
dizainier pour tout ce qui concerne l'Abonnement collectif.
Examinez, corrigez, augmentez, diminuez — Vous avez pour'
cela toute autorisation — le projet que j'ai l'honneur de vous soumettre.
Et puis, ayez l'obligeance, après avoir revu et mis au point ces
lignes, de les insérer dans l'un de vos prochains numéros.
Elles diront à quelques uns de vos lecteurs qu'ils ont désormais'
le moyen très aisé de s'abonner à « Regnabit » et de pouvoir lire, cha-
que mois, les pages de cette Revue qui est appelée à faire un grand
bien partout où elle pénétrera.
Encore une fois pardon pour la témérité qui a été la mienne ;
j'aurais été moins audacieux si je n'avais pas pour « Regnabit » tout
l'intérêt que je lui porte.
Et croyez-moi, Monsieur le Secrétaire Général, votre tout dévoué
in Corde jesu.
A. DEVALCLOS.
— Eh bien, soit : parlons du « prix »•de Regnabit. Les amis
de la Revue Universelle du Sacré-Coeur, âmes fraternelles et esprits
larges, forment une Famille où le mieux est de « causer » à coeur
ouvert.
Cher, « Regnabit » ? Oui. Et il le faut, impérieusement.
Le premier numéro parut, en juin, à soixante-quatre pages.
Le deuxième en avait-déjà quatre-vingts. Le numéro d'octobre
en a quatre-vingt-seize. (Sans compter celles du Supplément
Sacerdotal, pages livrées aux prêtres sans majoration de prix,
parce que les frais en sont répartis sur l'ensemble des abonne-
ments : ceux là même qui ne les reçoivent pas voulant aider
ainsi les mandataires officiels du Sacré-Coeur).
Sera-ce habituellement assez ?
13. - 412 —
Ce qui est certain, c'est que doit se réaliser intégralement le
programme de Regnabit
Regnabit, c'est, dans l'ordre des faits, tout le mouvement de
la dévotion au Sacré-Coeur, sous toutes ses formes, dans l'univers
entier.
Regnabit, c'est, dans l'ordre de la connaissance, toute la
question du Sacré-Coeur, c'est-à-dire, selon le mot de Dom
Guéranger, c'est «le.mystère du Verbe Incarné, dans tout son
immense rayonnement — : Incarnati Verbi mysterium cum uni-
versis immensisque consectariis..., illud... sub amantissimi Cor dis
Jesu symbolo novissime manifestàtum ». Et c'est toute cette
question traitée de tous les points de vue : dogme, morale, ascé-
tique, liturgie, histoir«,; iconographie, art. Et tous ces sujets
traités à fond, dans toute leur ampleur. Par ce coup d'oeil d'en-
semble, on Voit que Regnabit, c'est « l'Encyclopédie du Sacré-
Coeur sans cesse tenue à jour ».
Et, puisque l'occasion m'en est donnée, j'ajoute ici deux
points de détail.
Les premiers numéros de Regnabit contiennent de nombreuses
études dogmatiques, liturgiques, historiques, littéraires. Très
prochainement vont commencer les études iconographiques. Et
bien des « pièces » sont déjà rassemblées qui intéresseront fort la
sainte curiosité des âmes avides. Mais ici encore, le champ est
très vaste. Pour l'explorer à fond, nous sollicitons tous les con-
cours. Veuillent donc ceux de nos lecteurs qui connaissent des
documents iconographiques concernant le Sacré-Coeur nous les
signaler sans retard.
Nous voulons aussi « explorer » les vieux livres. On y trouve
de si belles vieilles pages sur le Sacré-Coeur! De si belles vieilles
prières au Sacré-Coeur 1 Regnabit, « Encyclopédie vivante de toute
la question du Sacré-Coeur », veut offrir la collection complète et
de ces vieux textes et de ces vieilles images !
Certes, sur ces différents points, tout n'est pas à faire. Mais
tout n'est pas fait. Or — que voulez-vous ? — il est des gens qui
estiment n'avoir rien fait tant qu'il reste à faire quelque chose...
Encyclopédie, Recueil de collections complètes, voilà ce que
veut être la Revue Universelle du Sacré-Coeur.
Revue de piété, Regnabit ? — Oui, et plus encore.
Revue d'étude, Regnabit ? — Oui, et davantage encore.
Revue d'action, Regnabit ? — Oui, et mieux encore.
Comme si l'universalité complète était décidément trop vaste,
j'ai cru deviner parfois que de très chers amis de Regnabit avaient
malgré eux tendance à la restreindre.
14. — 413 —
Non, pas de diminution ! Regnabit veut rester, à la lettre, la
Revue Universelle du Sacré-Coeur,
Mais vous voyez bien que pour traiter intégralement un sujet
immense, pour le traiter en profondeur et en beauté, il faut une
Revue qui soit « magnifique ».
Cher, « Regnabit » ? Oui : il le faut.
Et pourtant M. de Valclos donne à tous le moyen de s'abon-
ner à Regnabit.
Dans les Maisons d'Éducation, dans les Patronages, dans
les Cercles d'étude, entre personnes de piété, il suffit d'adopter
la méthode qu'il nous offre.
Que l'on soit dix, que l'on soit cinq, que l'on soit trois, cela
n'est peut-être pas d'importance. L'important, c'est'que l'on se
groupe pour un abonnement collectif. Moins on est, plus on paie,
mais plus lontemps aussi on garde Regnabit. Plus on est, moins
lontemps on garde Regnabit, et moins on paie aussi. Les deux
systèmes ont leur avantage.
*
* *
Je résume.
Chers amis de Regnabit, faites connaître autour de vous la
méthode des Abonnements collectifs.
Si vous le pouvez, indiquez-nous les belles images du Sacré-
Coeur, les beaux vieux textes sur le Sacré-Coeur.
Surtout, donnez à Regnabit des prières, des communions,
des souffrances.
Une fois de plus — et sachant par une douce expérience
comment les amis de Regnabit répondent à ces appels — :
Je demande des Messes ;
Je demande des Communions ;
Je demande des sacrifices.
*
* *
D'autant que les « Bureaux » de Regnabit ont formé un
projet qu'il n'est pas temps de dévoiler encore, mais pour lequel
il est temps de demander des prières...
F. ANIZAN,
Secrétaire Général de Rédaction.
15. _'4T4.—
I. - LES IDÉES
Les Révélations
privées
IY. - L'approbation ûe llglise( 1)
A) Les révélations examinées par VÉglise
Divine, en raison de sa fondation par Jésus-Christ lui-même
et de sa.fin principale qui est le salut éternel des âmes, l'Église,
sur la'terre, n'en est pas moins une société humaine, à cause des
membres qui la composent et des conditions temporelles dans
lesquelles elle doit vivre ici-bas. C'est pourquoi les actes qui
échappent, de leur nature, au contrôle et à la sanction de toute loi
humaine, comme sont les actes purement intérieurs d'intelligence
ou de volonté, échappent pareillement à l'action directe de l'auto-
rité de l'Église. Pas plus qu'une autre société humaine, elle ne
peut les atteindre, sinon d'une manière indirecte, en ce sens
qu'elle peut en régler la manifestation extérieure, la prescrire, la
permettre ou la défendre. (2)
Lors donc que nous cherchons à déterminer dans quelle
mesure l'Église approuve les révélations privées, nous excluons
évidemment l'idée que l'autorité ecclésiastique viendrait s'inter-
poser entre Dieu et l'âme, pour approuver ou condamner ce qui
se passe dans ce commerce tout intime. Tant que les paroles
adressées par Dieu à une âme n'ont pas reçu d'expression exté-
rieure, elles restent plus secrètes encore que toute pensée ou tout
sentiment de l'ordre purement naturel. L'Église ne peut en aucune
manière les connaître, ni par conséquent, les apprécier ni les juger.
*
* *
Intervient-elle du moins, dès qu'une âme manifeste au dehors
et raconte ce qu'elle croit avoir entendu de Dieu ? Pas encore —
Tant que ces confidences sont d'ordre privé et personnel, l'Église
y reste absolument étrangère ; jamais elle ne demandera qu'on
les lui manifeste et qu'on les soumette à son jugement.
Elle y restera étrangère, peut-être plus encore, si elles sont
faites, en secret, au confesseur ou au directeur. Pourvu que celui-
ci ait reçu légitimement mission canonique à l'égard des âmes
qui viennent se confier à lui ; pourvu qu'il vérifie, en outre, les
conditions générales de science, de prudence, de sainteté exigées
de tout ministre de l'Évangile, l'Église s'en remet complètement
à lui pour le soin immédiat de ces âmes. A lui d'examiner, de
juger, de décider tout ce qui concerne leur conduite antérieure
et leurs relations avec Dieu. Jamais, en aucune circonstance, elle
(1) Voir Regnubii, numéro dé juillet, d'août, de septembre.
(2) S. Théol. I - II, q. 94, a. 4; q. 100, a. 9. .
16. — 415 —
ne l'interrogera, ni sur les confidences qu'il a reçues, ni sur les
directions qu'il a données. D'ailleurs elle ne se reconnaît même
pas ce droit ; car ces confidences, outre qu'elles sont un secret
d'office, sont très souvent connexes avec l'administration du
Sacrement de pénitence, et tombent, par conséquent, sous ladoi
inviolable du sceau sacramentel.
Ainsi donc, aussi longtemps que les révélations privées
restent cachées à l'intime de l'âme qui les a reçues, ou même
tant qu'elles restent dans le domaine privé des simples confidences
personnelles, jamais l'Église n'y intervient, soit pour les- approu-
ver, soit pour les condamner : de fait comme de droit, elle y
reste absolument étrangère.
Elle agit de même, ordinairement du moins, dans le cas où
ces révélations auraient acquis une certaine notoriété, mais par
simple transmission orale. L'expérience prouve, en effet, qu'un
récit obtient difficilement, de cette manière, une publicité assez
grande pour influer sur le bien général des fidèles.
*
* *
Il en est tout autrement si la divulgation se fait par le moyen
de livres, revues, journaux ou autres écrits de ce genre. On
emploie, dans ce cas, le moyen de publicité par excellence, capable
de faire connaître partout des paroles soi-disant divines, qu'un
grand nombre d'âmes simples seront portées à croire sans examen
suffisant. Pour l'intérêt général des fidèles, comme aussi pour
l'honneur de Dieu, lÉglise doit intervenir. Gardienne de toute
vérité divine, elle doit examiner ces publications pour voir si elles
ne contiennent rien qui ne soit digne dé Dieu ; guide des âmes
vers la pleine lumière, elle, doit juger ces écrits pour indiquer aux
fidèles l'usage qu'ils peuvent en faire, ou la croyance qu'ils
peuvent leur donner.
Ce devoir, elle l'a et elle le remplit pour toute publication
qui met en jeu le bien des âmes, à ce point qu'elle se réserve
absolument l'examen préalable et l'approbation de tout écrit,
public qui traite d'un sujet quelconque sur la foi, les moeurs, la
piété et, en général, sur Dieu et sur la religion. (1) Dans cette
énumération sont évidemment comprises toutes les publications
de révélations, visions, miracles et autres interventions extra-
ordinaires de Dieu dans le monde. Cependant, l'Église en fait
encore l'objet d'une loi spéciale, et, dans son nouveau Code cano-
nique, elle renouvelle et précise une loi déjà ancienne de plusieurs
siècles, par laquelle elle interdit sévèrement aux fidèles la lecture
de tous récits de ce
genre qui auraient été publiés sans avoir été
0) Cod.Can. 1384 § 2; Can. 1385 § 1, n. 2.
17. — 416 —
soumis à son examen et avoir reçu son approbation (1).
Ici se pose tout spontanément la question que nous avons à
résoudre : quelle est la valeur, l'étendue de l'approbation que
l'Église donne à ces récits, et, conséquemment, aux révélations
qu'ils rapportent ? — Question pleine d'intérêt pour la vie chré-
tienne, et sur laquelle cependant bien des fidèles, même instruits,
n'ont, qu'une idée très vague, et souvent fort peu exacte.
Nous allons donner d'abord une réponse générale, d'après
la doctrine universellement reçue dans l'Église ; nous essayerons
ensuite de donner quelques précisions, pour déterminer la valeur
des différentes sortes d'approbations que nous trouverons dans
les documents du magistère ecclésiastique.
B) Valeur générale de l'approbation donnée par l'Eglise.
La réponse générale à donner, disons-nous, n'est pas dou-
teuse. Elle se retrouve en termes à peu près identiques chez tous
les théologiens. Qu'il nous suffise d'en citer deux qui font école,
et dont l'autorité est incontestée en ces matières.
« Il faut savoir, dit Benoît XIV, que cette approbation n'est
autre chose.qu'une simple permission donnée, après un sérieux
examen, de publier ces révélations pour l'instruction et l'utilité
des fidèles. Quoique, en effet, on ne puisse les croire de foi catho-
lique, on doit cependant leur accorder un assentiment de foi
humaine, selon les règles de la prudence qui nous présentent ces
révélations comme probables ». (2)
« Le jugement par lequel l'Église approuve parfois ces révé-
lations privées, nous dit à son tour le Cardinal Franzelin, n'a pas
pour but de les proposer aux fidèles comme objet de foi divine,
mais seulement de déclarer : 1° qu'elles ne contiennent rien de
contraire à la foi catholique, aux bonnes moeurs, ou à la-discipline
chrétienne ; 2° qu'il y a des preuves suffisantes pour que ces
révélations puissent être acceptées de foi humaine sans supers-
tition, et que la lecture peut en être bonne pour l'édification
des fidèles ». (3)
Cette doctrine des théologiens est sanctionnée expressément
dans nombre de documents officiels. Tout dernièrement encore,
le Souverain Pontife Pie X l'enseignait très ouvertement dans
son encyclique contre les modernistes : « L'Église ne se porte pas
garante,, dans ce cas, de la vérité du fait ; simplement elle n'em-
pêche pas de croire des choses auxquelles les motifs de foi humaine
ne font pas défaut. C'est ainsi qu'en a décrété, il y a trente ans,
la S. Congrégation des Rites : ces apparitions ou révélations
(1),Cod. Can. 1399 n. 5.
(2) Bened. XIV, De Can. Sancl. lib II, cap 32 n» 11.
(2) Franzelin De Traditioneà Scriptura, Thés.22.
18. — 417 —
n'ont été ni approuvées ni condamnées par le Saint-Siège qui a
simplement permis qu'on les crût de foi humaine sur les traditions
qui les rapportent, corroborées par des témoignages et des monu-
ments dignes de foi ». (1)
D'après ces citations, et d'autres semblables que nous pour-
rions facilement multiplier, il est hors de doute que par l'appro-
bation donnée aux révélations privées, l'Église n'entend rien
définir ni même enseigner au sujet de leur vérité. Elle déclare,
il. est vrai, qu'elles ne contiennent rien de contraire à la foi ou aux
moeurs ; elle déclare aussi parfois, équivalemment du moins, que
les fidèles peuvent prudemment les accepter ; mais jamais elle
n'en fait l'objet de son enseignement ni de ses lois, jamais elle
n'impose aux fidèles une obligation quelconque de les croire, ni
de foi divine, ni de foi humaine. Telle est la doctrine dont on ne
peut s'écarter.
Cependant il ne manque pas de fidèles, parfois même de
prédicateurs, qui semblent donner à l'approbation de l'Église
une valeur beaucoup plus étendue. Comment soutenir par
exemple, disent-ils, que l'approbation des apparitions de Lourdes,
approbation qui. est allée jusqu'à l'institution d'une fête uni-
verselle pour commémorer ce grand événement, ne comporte
pour les fidèles qu'une simple permission de croire la vérité de
ces apparitions ? De même pour les révélations du Sacré-Coeur,
etc.. En fait, y a-t-il vraiment liberté complète pour les fidèles
de croire ou de ne pas croire la vérité de ces apparitions ou de
ces révélations que l'Église elle-même admet jusque dans sa
liturgie ?
L'objection présente, on ne peut le nier, une certaine appa-
rence de vérité. Elle tombera cependant assez facilement quand
nous aurons examiné les différents degrés d'approbation que
l'Église donne à ces révélations, et démontré ou expliqué que
même l'approbation la plus explicite et la plus directe ne com-
porte pas autre chose que ce que nous venons d'affirmer d'après
l'enseignement unanime des théologiens.
C) Valeur de l'approbation négative
Nous devons distinguer deux sortes d'approbations : la
première, plutôt négative, dans laquelle l'Église ne se prononce
aucunement sur la vérité des faits ; la seconde, positive, dans
laquelle l'Église admet et accepte, dans ses actes officiels, la
réalité des faits surnaturels examinés.
(1) Encycl. «Pascendi» II« partie, n° 7.
19. 418
La première est désignée, dans le Code, plus exactement
sous le nom de censure des livres. (1) Elle n'est, au fond, qu'un
simple permis d'impression et de circulation de tel ou tel ouvrage.
Elle consiste, d'après les lois actuelles, préalablement dans la
déclaration des censeurs, portant qu'à leur avis, rien ne s'oppose
à telle publication, et ensuite, principalement, dans la permission
d'imprimer donnée par le supérieur ecclésiastique, par ces mots :
Imprimatur, ou Imprimi potest, ou d'autres semblables.
Cette approbation est d'ordinaire accordée par les Évêques ;
dans certains cas cependant, elle est réservée au Saint-Siège. (2)
Dans les procès de canonisation, elle revêt une solennité toute
particulière. Des censeurs, spécialement désignés par le Cardinal
Ponent, font la révision la plus attentive de tous les écrits attri-
bués à tel Serviteur de Dieu ; leurs décisions sont ensuite exa-
minées par la S. Congrégation des Rites. Mais ici encore, la
sentence, même si elle est favorable, est purement négative : le
décret de la S. Congrégation porte simplement : procedi posse ad
ulteriora ; c'est-à-dire que, dans les écrits examinés, on n'a rien
trouvé qui s'oppose à la continuation de la cause. (3)
Dans tous les cas, et sous quelque forme qu'elle soit faite,
la censure des écrits publics contenant des révélations privées,
comme celle de tous les autres écrits soumis au jugement de
l'Église, ne comporte aucune décision sur la vérité de leur contenu.
Elle ne fait autre chose que d'en permettre la publication et la
lecture.
inutile d'insister pour montrer comment, pour ce genre
d'approbation, se vérifie à la lettre la doctrine rappelée plus
haut, comme étant l'enseignement de tous les théologiens. On
Comprend aussi que les fidèles gardent pleine et entière liberté
de discuter, d'admettre ou de rejeter des révélations ainsi approu-
vées. Pourvu qu'ils les considèrent avec l'Église, comme inof-
fensives au point de vue de la foi et des moeurs, cela suffit.
La plupart des révélations privées, même celles qui sont
contenues dans les vies des saints, n'ont jamais reçu d'autre
approbation que celle-là. L'examen qui en a été fait, même dans
le procès de canonisation, n'a eu généralement d'autre conclusion
que celle que nous avons déjà rapportée : « procedi posse ad ulte-
riora, on peut continuer la cause ».
Les fidèles peuvent donc lire ces ouvrages comme livres
d'édification ; mais ils ont liberté pleine et entière d'admettre ou
(1) Cod. Can. lib. III, Tit. XXIII..
(2) Cod.Can. 1387- 1389.
(3) Trama, Manuale Theoretico-proctkum. p. 345, 346 - Cod.Can. 2072.
—
20. — 419 —
de rejeter les révélations qui y sont racontées. S'ils les admettent,
ils ne peuvent aucunement se prévaloir de quelque décision de
l'Église. La seule probabilité qu'on puisse attribuer au fait de la
canonisation provient de ceci : que l'Église, en proclamant
l'excellence morale du témoin qu'elle canonise, rend plus croyables
les affirmations qu'il nous donne au sujet de ses relations avec
Dieu.
D) Valeur de l'approbation positive.
Mais outre cette approbation négative qui n'est que la
censure canonique des livres, l'Église donne parfois une appro-
bation positive, soit aux révélations privées, soit à d'autres
manifestations divines extraordinaires, comme sont les miracles,
<ou les apparitions. Donnons quelques preuves de cette assertion
qui pourrait peut-être trouver des contradicteurs.
Dans les causes de canonisation, par exemple, l'Église exige
un certain nombre de miracles qu'elle étudie avec le plus grand
•soin, et dont elle doit reconnaître la vérité avant de procéder à
la glorification du serviteur de Dieu à qui ils sont attribués. Elle
ne porte pas, il est vrai, de jugement définitif et infaillible sur
la réalité de ces interventions visibles de la puissance de Dieu ;.
en fait, cependant, elle les admet comme réelles et véritables.
Ce que nous disons des miracles, il faut le dire aussi de quel-
ques apparitions, comme celle de la Sainte-Vierge à Lourdes, de
Saint Michel sur le mont Gargan, etc ; il faut le dire pareillement
de nombreuses révélations privées, comme nous pouvons facile-
ment le constater en parcourant les f ivres liturgiques ou les actes
de l'autorité suprême.
Ouvrons le bréviaire romain. Presque à chaque page, nous
trouverons des preuves de cette croyance de l'Église : dans l'office
du 20 novembre, la révélation faite au pape Innocent III, au
sujet de l'approbation d'un ordre religieux pour la rédemption
des captifs ; dans celui du 4 octobre, la révélation qui décida le
même pape Innocent III à accueillir Saint François, et à approu-
ver son Ordre nouvellement fondé ; dans celui du 5 août, la
demande faite par la Sainte Vierge de construire une basilique
en son honneur, à l'endroit qu'on verrait recouvert de neige, sur
le mont Esquilin, à Rome ; dans celui du 11 février, les appa-
ritions et les révélations de la Mère de Dieu à Bernadette ; et
ainsi de suite, dans presque tout le bréviaire. Nous y trouvons
aussi parfois la reconnaissance explicite, quoique générale, dé
révélations faites à quelques saints : c'est ainsi que Sainte
Gertrude, Sainte Thérèse, Saint Joseph Câlasanz, et tant d'autres,
"nous sont présentés comme ayant été honorés par Dieu de l'esprit
de prophétie et du don de révélations. Quelquefois même, ces
affirmations que nous lisons si souvent dans les « leçons » du
21. — 420 —
bréviaire, passent dans « l'oraison » qui est l'expression directe
de la prière de l'Église, comme par exemple, dans l'office de
Sainte Marguerite-Marie : « Seigneur Jésus-Christ, qui avez mani-
festé à la bienheureuse vierge Marguerite-Marie, les trésors inson-
dables de votre Coeur... ».
A toutes ces citations et à bien d'autres semblables qu'on
pourrait trouver dans la prière liturgique, on peut facilement
répliquer, il est vrai, que les légendes, ou vies de saints du bré-
viaire, ne sont pas reconnues par l'Église comme infaillibles, ni
même toutes comme vraiment certaines, puisqu'elle en a modifié
quelques unes.
Cette observation est très juste, mais elle n'est aucunement
contraire à notre assertion. Bien que l'Église ne se prétende pas
infaillible dans les récits ou l'interprétation de la vie des saints,
elle admet certainement la vérité de ce qu'elle affirme et de ce
qu'elle fait répéter par tous ses ministres. Elle l'admet, sans
doute, avec moins de certitude, pour quelques faits anciens qu'elle
tient par simple tradition historique, et pour lesquels les
preuves convaincantes font peut-être défaut ; mais la plupart des
faits qu'elle rapporte ainsi sont surabondamment démontrés ;
aussi les affirme-t-elle avec pleine assurance et sans crainte d'avoir
à se rétracter.
D'ailleurs ce n'est pas seulement dans le bréviaire que
l'Église se prononce de la sorte. Sans parler de l'autorité épis-
copale qui porte parfois des décisions bien explicites au sujet de
certaines apparitions ou révélations, (1) l'autorité suprême elle-
même, dans ses actes officiels : décrets, instructions, actes de
canonisation, ou même encycliques pontificales, accepte sans
hésiter la vérité de quelques révélations privées, prises du moins
dans leur ensemble. Les fêtes de l'apparition de la Sainte Vierge,
le 11 février ; de l'apparition de Saint Michel, le 8 mai ; de la
médaille miraculeuse, le 27 novembre, ne disent-elles pas que
l'Église admet la réalité de ces manifestations surnaturelles ?
Combien pourrait-on citer pareillement de procès de canonisation
dans lesquels, après le décret sur l'héroïcité des vertus, les révé-
lations ou prophéties attribuées à tel serviteur de Dieu sont
acceptées comme une nouvelle preuve de sa sainteté ! (2)
Dans cet ordre de faits, la canonisation toute récente de
Sainte Marguerite-Marie nous offre peut-être l'exemple de l'appro
(1) Voir par exemple le mandementdé Mgr Laurence, 18 janvier 1862, sur
les apparitions de Lourdes: « Nous jugeonsque l'immaculéeMèrede Dieu a réel-
lement apparu à Bernadette Soubirous que cette apparition revêt tous les.
caractèresde la vérité, et que les fidèlessont fondés à le croire».
(2) Benoît XIV. De can. Sanct. lib. III cap. 53 n. 18.
Cf:Actesde canonisation Sainte Catherinede Gènes: ActaSanetorum
de XLV
p. 185 ; de sainte Thérèse: ibid LV. p. 400 etc..
22. '—
421 —
bation la plus explicite que l'Église ait jamais donné à des révé-
lations privées. Ce ne sont pas seulement les deux décrets de la
Congrégation des Rites, (1) qui font mention expresse des révé-
lations du Sacré-Coeur à la Sainte, qui les admettent ouvertement
et qui les défendent même contre les attaques des Jansénistes ;
c'est aussi le Souverain Pontife lui-même qui, dans l'encyclique
de canonisation, affirme sans restriction la vérité de ces mêmes
révélations. Il ne se contente pas de rapporter un abrégé de la
vie de la sainte et de ses divines communications, telles que nous
les connaissons par les documents historiques, (2) il donne en
outre son appréciation et son jugement à plusieurs reprises, et
en profite pour exciter les fidèles à une plus grande dévotion au
Sacré-Coeur de Jésus. (3)
*
Ce que nous venons de rappeler brièvement est, croyons-
nous, plus que suffisant pour prouver que l'Église, même dans
les actes officiels de l'autorité suprême, admet la vérité de cer-
taines révélations .privées, et, pour autant, leur accorde positi-
vement son approbation. Il nous reste maintenant à déterminer
quelle est la valeur de cette approbation, qu'on ne peut certai-
nement pas confondre avec la première dont nous avons parlé
plus haut, c'est-à-dire avec la simple censure canonique.
Tout d'abord, nous pouvons affirmer en toute certitude que
l'Église ne fait jamais une obligation aux fidèles de penser comme
elle au sujet de ces révélations. On ne pourrait pas citer un seul
texte où elle commande aux fidèles de croire telles ou telles révé-
lations privées. L'Église les admet, pour ce qui la concerne, mais
elle n'enseigne jamais que les fidèles sont obligés de les admettre
aussi. Elle se conduit en ceci comme pour tout autre fait purement
historique qu'elle accepte, si elle le juge suffisamment prouvé,
mais qu'elle ne s'attribue pas la mission d'enseigner ou d'imposer
à d'autres. Sa manière d'agir nous est clairement exprimée dans
les paroles que nous avons citées plus haut, à propos de l'appa-
rition de Lourdes : «Nous jugeons que cette apparition a tous
les caractères de la vérité... et que les fidèles sont fondés à la
croire ».
L'autorité de l'Église admet donc, pour elle-même, ces révé-
lations parce qu'elle y voit les caractères de la vérité ; par le
fait même, elle déclare, aux fidèles qu'ils peuvent prudemment les
admettre aussi. Voilà toute la force de l'approbation qu'elle
donne : on chercherait vainement autre chose dans les documents
(1) Décret de approb. miracul. — Acta Ap. Sedis, 1918 p. 66.
Décret, de tuto. — Acta, 1918 p. 145 - 147.
(2) Littera decretalisBened. XV. — Acta ap. Sedis, 1920 p. 487 - 509.
(3) IMd. Voir surtout pag. 487 et 512.
23. — 422 —
ecclésiastiques. Ainsi on ne trouvera nulle part aucun décret,,
aucune loi, obligeant les fidèles à croire que Notre-Seigneur a
apparu à Sainte Marguerite-Marie ; et cependant, l'Église admet
ce fait comme certain. Puisqu'elle l'admet, elle pense et elle dit
que les fidèles peuvent l'admettre aussi ; mais elle ne dit jamais
qu'ils y sont obligés. S'ils l'admettent, ce ne sera pas par obéis-
sance à l'Église; s'ils ne l'admettent pas, on ne pourra leur
reprocher aucune désobéissance ni insubordination.
Revenons encore une fois aux textes que nous avons cités
au début, comme étant la formule précise de l'enseignement
théologique sur ce sujet ; il nous sera facile de voir comment,
dans leur concision, ils disent exactement tout ce que nous venons
d'exposer. L'Église, disent-ils, approuve les révélations privées,
soit en déclarant qu'elles ne contiennent rien de contraire à la foi
ou aux moeurs, et en permettant de les publier — c'est le cas du
simple imprimatur —, soit en déclarant qu'elles sont suffisamment
prouvées, pour que les fidèles puissent prudemment les admettre
— c'est le cas de l'approbation positive, par le fait que l'Église
les admet elle-même. (1)
E) Attitude qui s'impose aux fidèles.
Cependant bien que les fidèles ne soient pas obligés par
obéissance d'admettre les révélations que l'Église reçoit comme
vraies, on aurait tort de conclure, comme on semble le faire par-
fois, qu'ils peuvent rester complètement indifférents, et qu'ils
ont pleine liberté de penser comme ils veulent sur ce sujet. Nous
ne parlons pas ici des révélations qui n'ont reçu que le simple
Imprimatur de l'autorité ecclésiastique : pour celles-là, la liberté
des fidèles reste complète. Ils n'ont à tenir compte que des règles
de prudence dont nous parlions dans notre précédent article.
Mais quand il s'agit de révélations, apparitions, ou miracles
positivement affirmés dans quelque document de l'autorité
suprême de l'Église, il y a une attitude dé respect et de déférence
qui s'impose nécessairement à tous les fidèles. Et de même qu'il
y a pour eux facilement faute grave à mépriser l'autorité de
l'Église, dans n'importe lequel de ses actes officiels, de même ici
(1) A parler strictement, dèvrait-onmême employerle mot d'approbation ?
Oui, si on le prend dans le sens de permission: parce qu'onpetitpublier, lire
et admettre les révélationsqu'on appelleapprouvées ar l'Eglise. — Maiscomme
p
ce mot, dans l'usage courant, comporteassezsouvent l'idée d'une obligationcor-
respondante pour les fidèles, les documents ecclésiastiquesne l'emploient pas
facilement.C'estainsi que, dansle texte cité de l'encycliquePascehdi,nous lisons:
« Ces apparitions ou révélationsn'ont été ni approuvées condamnéespar le
ni
Saint-Siègequi a simplementpermisqu'on les crût de foi humaine» — De même
qu'on ne parle pas de miraclesapprouvéspar l'Église. Mais bien de miracles.re-
connus par elle; de même ne devrait-on pas parler de révélations approin>ées,
mais tout au plus de révélationsreconnues'etacceptéespar l'Autorité de l'Eglise.
24. — 423 —
il y aurait facilement faute grave, non seulement à tourner en
dérision la prétendue crédulité des Papes et des Congrégations
Romaines, mais même à ne faire aucun cas de leur sentiment,
comme d'une opinion qui n'a pas de valeur et qui ne. mérite ' :
aucune attention.
Pour une âme qui a vraiment le sens catholique, le Pape et
les Congrégations Romaines sont l'autorité la mieux renseignée
et la plus compétente pour le discernement des faits publics
surnaturels ; et, sans y être strictement obligée, elle sera portée
comme tout naturellement à leur conformer son jugement. Si,
dans les matières profanes, les simples et les ignorants s'en
tiennent habituellement aux assertions des savants, non pas
parce que cela leur est commandé, mais parceque c'est
le seul moyen à leur portée d'être dans la vérité ; à plus
forte raison, dans les matières religieuses, les simples fi-
dèles, et même les théologiens, s'en tiennent et doivent s'en
tenir habituellement, au sentiment de l'autorité compétente entre
toutes, celle du Souverain Pontife et des Congrégations Romaines.
Même s'il n'y a aucune obligation directe pour eux d'agir ainsi,
comme c'est le cas pour les révélations privées, la simple logique
de la foi chrétienne est suffisante pour les persuader : ils admettent
ces révélations parce que l'autorité la plus compétente et la plus
sûre les admet. Avec elle, ils courent très peu de .risques de se
tromper ; contre elle, il est presque certain qu'ils seraient dans
l'erreur.
Voilà pourquoi, bien que l'Église n'en fasse pas un comman-
dement, les fidèles, les prédicateurs, les théologiens, admettent
pratiquement la vérité de ces révélations. Ils ne s'y croient pas
obligés, strictement ; ils n'y adhèrent pas comme à une vérité
. infailliblement certaine, mais ils savent que penser avec l'Église
et comme l'Église est le plus sûr moyen d'être dans là vérité.
*
* *
Cette croyance aux révélations privées, nous la trouvons à
la base d'une quantité de pratiques de piété ou de dévotions
particulières : messes grégoriennes, scapulaire du Mont-Carmel,
premier vendredi du mois, etc.. Nous la trouvons aussi comme
motif de l'institution de certaines fêtes : apparition de la Sainte
Vierge à Lourdes, Médaille miraculeuse etc.. Sans penser qu'ils
y sont strictement obligés, les fidèles, dans leur ensemble, croient
à ces révélations, les prédicateurs les enseignent, les théologiens
les expliquent, et c'est ainsi qu'elles deviennent une source secon-
daire de vie religieuse, et un heureux complément des vérités
dogmatiques pour le développement du culte, toujours substan-
tiellement le même, que l'Église rend à Dieu dépuis sa fondation,
et qu'elle lui rendra toujours jusqu'à la fin des siècles.
A. ESTÈVE 0. M. I.
25. 424 —
LE SACRE-COEUR
et les infirmités de sa condition humaine
Un nouveau nom du Sauveur :
« LE SACRÉ COEUR »
Sa Signification
Parlant des ouvrages du P. de Gallifet et de sa supplique
pour l'institution d'une fête avec messe propre en l'honneur du
Sacré-Coeur, Benoît XIV pose en principe que nous devons cher-
cher dans l'invitatoire des fêtes l'intention de l'Église ; car c'est
là surtout qu'elle nous la manifeste : In (invitatorio) praesertim
proponitur intentio Ecclesiae (1). Or l'invitatoire de la fête du
Sacré-Coeur propose à notre adoration le Christ qui a souffert
pour nous : « Le Christ qui a souffert pour nous, venez, adorons
Le ».
Qui donc est le Christ ! Quelle est la signification rigoureuse
de ce nom ? « Ce nom, Christ ou Jésus-Christ, répond S. Cyrille
d'Alexandrie, signifie partout et toujours le Verbe né du Père,
revêtu de la nature humaine (2). Il n'exprime pas seulement, dit-
il ailleurs, la nature assumée, c'est-à-dire la nature humaine prise
par le Verbe, mais bien le Verbe qui assume en même temps que
ce qui assume ; en un mot, il est significatif tout à la fois de Dieu
et de l'homme (3) ». Il nous donne encore, dans son commentaire
sur le psaume XLIVe, cette belle définition de Notre-Seigneur
Jésus-Christ : « Dieu extérieurement semblable à nous (4) ».
Ainsi, l'Église, qui nous fait célébrer la fête du Sacré-Coeur,
nous invite dès les premiers mots de l'office à adorer le Christ
Jésus-Christ, « le Verbe de Dieu le Père, incarné et fait homme(5) ».
C'est donc que la fête du Sacré-Coeur, c'est la fête de Notre-
Seigneur Jésus-Christ, — que la dévotion au Sacré-Coeur, c'est
la dévotion à Jésus-Christ, qu'il en est à tout le moins l'objet
premier, immédiat, direct, principal ; — c'est donc que le Sacré-
Coeur c'est Jésus-Christ, que ces deux noms se prennent l'un pour
l'autre, qu'ils signifient la même personne, le Fils de Dieu devenu
le fils de Marie par son incarnation ; bref que le nom de « Sacré-
(1) De Serv.Dei beatif.et beat. Canon.,1. IV, p. II, c. 31, n. 20.
(2) De recta flde ad reginas. P. G. 76, 1248b.
(3) De IncarnalioneDom., c. 24, P. G. 73, 14616.
(4) In psalm. XLIV, 7. P. G. 69, 1037 6.
(5) S. CYRILLE D'ALEX., Reginas,de recta fide, II, n. 4. P. G. 76, 1341 6.
Ad
26. — 425 —
Coeur» est un nom personnel du Verbe incarné, tout comme
« Christ » ou « Jésus », à titre néanmoins moins vénérable et moins. .
ancien : les noms de Christ, de Jésus sont de révélation divine et
appartiennent à la Sainte Écriture ; le nom de Sacré-Coeur, est
d'invention humaine, fruit de la piété des derniers siècles. •-;
Cette dernière conclusion a pour elle le langage commun qui
parle du Sacré-Coeur comme d'une personne. « Qu'est-ce que le
Sacré-Coeur ? demandai-je un jour à une toute petite enfant.
— Le Bon Dieu. » Et pour l'enfant, le Bon Dieu, c'était Jésus.
Quand nous adorons le Sacré-Coeur, que nous le remercions ou le
prions, ce n'est pas immédiatement et directement au coeur de
chair du Sauveur que nous nous adressons mais bien à la personne
même de Jésus-Christ, en qui bat ce coeur qui nous a tant aimés ;
nous le prions par son coeur humain, comme nous le prions par sa
sainte humanité, par son sang, par ses plaies.
Que « Sacré-Coeur » soit un nom personnel du Sauveur, n'est-
ce pas encore l'autorité du Saint-Office qui nous autorise à le
penser et à l'affirmer ? En tous cas, son décret du 26 août 1891
interdit d'exposer à la vénération publique l'image d'un coeur
isolé, solitaire, qu'il permet cependant, sans l'encourager, à la
dévotion privée. L'Église veut donc que le Sacré-Coeur soit repré-
senté par l'image entière de Notre-Seigneur Jésus-Christ dans sa
sainte humanité.
Bref, le nom de « Sacré-Coeur » est un nom personnel nouveau,
du Fils de Dieu fait homme. Le Sacré-Coeur, c'est Notre-Seigneur
Jésus-Christ, envisagé sous un angle spécial, sous un caractère
particulier. Si le nom de Jésus est au Verbe incarné ce que notre
nom de baptême est à chacun de nous, son nom propre, le nom
qui lui convient en raison de son corps, disait S. Hilaire (1) ; si
le nom de Christ est le nom de sa dignité, de son office, de sa
fonction personnelle, quelle est la signification précise de ce nom
nouveau de Sacré-Coeur ? Quel en est le contenu exact ? Quelle
est la formalité précise qu'il prétend mettre en relief dans la
personne de Jésus-Christ ? Quelle est, pour parler le langage de
l'École, la différence spécifique qui, s'ajoutant à la notion de
Verbe incarné, l'amène à la notion de Sacré-Coeur et nous permet
de désigner le Christ sous ce nouveau nom ? En répondant à cette
question, c'est donc la définition exacte du Sacré-Coeur que nous
aurons trouvée, et du même coup, l'objet propre et direct de la
dévotion au Sacré-Coeur qui sera rigoureusement déterminée.
Interrogeons l'Église. Elle nous répond dans l'invitatoire de
la fête que le
Sacré-Coeur, c'est Jésus-Christ souffrant pour nous,
Christus pronobis passus. Elle veut bien développer et compléter
sa pensée dans la sixième
leçon. Les Souverains Pontifes, nous
(1) Comment,in S. Matth., c. 4, v. 14 P. L. 9, 936 c.
27. — 426 —
dit-elle, ont successivement institué, étendu à l'Église universelle,
. élevé au rite double de première classe la fête du Sacré-Coeur, « afin
que les fidèles se rappellent et honorent avec une piété plus
tendre et une plus ardente dévotion ,sous le symbole de son coeur
sacré, l'amour de Notre-Seigneur Jésus-Christ, souffrant et mou-
rant pour le genre humain et instituant en mémoire de sa mort
le sacrement de son corps et de son sang ».
Dans la pensée de l'Église, par conséquent, le Sacré-Coeur
est Jésus se montrant à nous sous les traits de son amour, sym-
bolisé dans son coeur de chair ; — Jésus nous aimant et nous
montrant son coeur, signe et mémorial de son amour pour ceux
qu'il a rachetés de tout son sang et,qu'il nourrit de sa chair ; —
Jésus, le Verbe incarné, nous aimant et nous manifestant son
amour, dont son coeur est l'emblème, par le don absolu de tout
lui-même, par sa vie, par ses travaux et ses fatigues, par ses humi-
liations et ses souffrances, et tout spécialement par la passion et
par la mort qu'il a subies pour nous, par son sang, dont son coeur
est le réservoir, et qu'il a versé jusqu'à la dernière goutte, et par
l'institution de la Sainte Eucharistie, vivant souvenir de sa mort.
Cette définition, ou, si l'on préfère, cette notion du Sacré-
Coeur, qui en même temps caractérise l'objet propre et immédiat
de la fête et de la dévotion qui lui sont consacrées, est encore mise
en lumière très vive par le choix vraiment suggestif des répons de
Matines, tous tirés d'anciens offices. Ainsi chaque nocturne
emprunte son premier répons à la fête du Saint-Sacrement ; le
second, à l'office des Ténèbres, le troisième, à la fête de la Sainte
Trinité. Le Te Deum, qui tient lieu de neuvième répons, a même
signification. N'est-il pas une hymne à la Trinité et à l'oeuvre
rédemptrice du Verbe incarné ?
PREMIEROCTURNE
N
Rép. 1. Ego sum panis vitae. Saint Sacrement, rép. 6.
Rép. 2. Ecce vidimus eum Jeudi saint, rép. 3.
Rép. 3. BenedictusDomiims Sainte Trinité, rép. 2.
DEUXIÈME NOCTURNE.
Rép. 4. Qui manducatmeamcarnem Saint-Sacrement, rép. 7.
Rép. 5. Sicut ovis ad occisionem Samedi saint, rép. 1.
Rép. 6. Magnas Dominus Sainte-Trinité, rép. 6.
TROISIÈMENOCTURNE.
. Rép. 7. Misit me vivens Pater Saint-Sacrement, rép. 8.
Rép. 8. Recessit Pastor nostcr Samedi saint, rép.'4.
Te Deumlaudamus.
L'Église, on le voit, nous ramène toujours à la personne de
Notre-Seigneur. Jésus-Christ, au Verbe fait chair, au « Dieu exté-
rieurement semblable à nous » comme étant le Sacré-Coeur dont
-nous célébrons la fête et à qui va directement et immédiatement
notre culte. Comme si elle nous disait : « Le Sacré-Coeur, qui vous
28. a aimés jusqu'à être transpercé à cause de vos péchés, broyé à
cause de vos iniquités, afin de vous guérir par ses meurtrissures,
jusqu'à vous donner sa chair en nourriture et son sang en breu-
vage, est celui que le Père a envoyé, Dieu comme lui, l'un des
trois de la Trinité fait homme par amour pour vous. Vous aimant
d'un amour éternel et incréé, il a voulu vous aimer.également,
comme on aime dans la famille d'Adam le premier père, et vous
manifester son amour dans les battements d'un coeur de chair
pareil au vôtre, qu'il vous présente comme le signe authentique
et le symbole naturel de son amour infini, divin et humain ».
Si notre culte et notre adoration ont, dans la dévotion au
Sacré-Coeur, pour objet premier et direct, la personne du Verbe
fait chair, Jésus-Christ nous aimant et nous témoignant son
amour, ils ne s'arrêtent pourtant pas à lui strictement : ils vont
encore à son coeur de chair, qui bat dans sa poitrine humaine
comme dans les nôtres et y propulse le sang dans les différentes
parties de l'organisme ; car ce coeur est uni hypostatiquement à
la divinité, comme il nous rappelle tout l'amour de Jésus pour
nous.
L'hymne des Matines mentionne « la horde orgueilleuse de
nos péchés, qui a blessé le coeur innocent d'un Dieu, méritant si
peu un pareil traitement. Ce sont nos péchés, continue-t-elle, qui
brandissaient la lance du soldat qui le transperça ; c'est le crime
qui donne la mort, qui a aiguisé la pointe de ce fer cruel. — Si ce
coeur sacré, ajoute l'hymne des Vêpres, a été percé de la lance,
s'il a été traversé par une blessure sacrée, c'est pour que nous
fussions lavés de nos péchés par l'eau et le sang qui en jaillirent. »
Il s'agit donc bien du coeur physique du Seigneur, source du
précieux sang, emblème et mémorial de tout l'amour de Jésus
pour sa créature. L'hymne des Laudes ne permet d'ailleurs .
aucune hésitation. Elle nous fait dire au Sacré-Coeur : « Votre
charité voulut la blessure qui ouvrit votre coeur, afin que la
blessure de l'amour invisible apparût à nos regards et à nos ado-
rations ». Et puis, n'était-ce pas son coeur de chair que le Sauveur
découvrait et montrait, quand il disait à sa servante : « Voilà ce
coeur qui a tant aimé les hommes ! » Lés adversaires de la dévo-
tion au Sacré-Coeur ne s'y trompaient pas, eux qui si longtemps
ont prodigué aux fidèles adorateurs de ce coeur divin les noms de
cordioidtres, de cordicoles, d'adorateurs d'un viscère, d'un morceau
de chair.
. _Nous adorons donc le coeur de chair de Notre-Seigneur Jésus-
Christ mais non pas matériellement, en tant que subsistant en
soi et à part, pour ainsi dire, et comme organe séparé, s'il était
possible, du tout naturel auquel il appartient, c'est-à-dire de la
personne et de la divinité du Verbe, de la manière par exemple
que nous pouvons vénérer la relique d'un corps saint, conservée
29. — 428 —
dans une châsse, séparée de la personne à qui elle appartient ;
nous adorons le coeur physique du Seigneur, en tant qu'uni hypos-
tatiquement à la divinité du Verbe comme coeur du Verbe incarné,
dont il est inséparable. C'est là un point de doctrine parfaitement
clair, que Pie VI dut pourtant défendre contre les erreurs du
Synode de Pistoie : « Les fidèles l'adorent, disait-il, en tant que
coeur de Jésus, c'est-à-dire coeur de la personne du Verbe à qui
il est inséparablement uni, de la même manière qu'était adorable,
durant le triduum de la mort, le corps du Christ, sans vie, mais
nullement séparé ou coupé de la divinité (1) ».
En d'autres termes, la raison formelle, comme disent les
théologiens, ou le motif de l'adoration rendue à l'humanité de
Notre-Seigneur Jésus-Christ et à chacune de ses parties, à sa chair,
à son sang, à ses plaies, à son coeur, c'est la divinité, à qui elles
sont hypostatiquement unies, à qui elles appartiennent, et dont
elles font partie intégrante, en vertu précisément de l'union
hypostatique. La personne est un tout dont les parties n'ont
qu'une seule et même subsistence. L'adoration due à la personne
du Verbe fait chair doit s'étendre aussi loin que s'étend la personne
elle-même : non seulement à sa nature divine dont elle n'est pas
réellement distincte d'ailleurs, mais à sa nature humaine et à
toute partie de cette nature humaine. Dans le Verbe et avec le
Verbe leur est dû le même culte de latrie, la même adoration. Or
le coeur physique de Notre-Seigneur Jésus-Christ appartient,
comme sa divinité, comme son âme, comme son corps, à l'inté-
grité de sa personne : il est le coeur humain du Verbe ; il est son
coeur, comme la nature divine est sa nature. Il est donc un objet
partiel du culte de latrie fendu à la personne du Verbe. Si nous
adorons Jésus-Christ, nous devons de la même adoration adorer
sa chair, adorer son coeur, à cause de son union avec le Verbe
dans l'unité de personne, l'adorer dans le Tout adorable dont il
est une partie à jamais inséparable. « Si quelqu'un, fulminait le
cinquième concile oecuménique, deuxième de Constantinople,
553, refuse d'adorer d'une seule et même adoration, conformé-
ment à la tradition reçue dès l'origine par l'Église de Dieu, le
Verbe incarné et la chair dont il s'est revêtu, qu'il soit ana-
thème (2).» Antérieurement déjà, en 431, le concile d'Ephèse
avait dit anathème à « celui.qui ose soutenir que l'homme, c'est-
à-dire la nature humaine assumée par le Verbe est coadorée et •
coglorifiée avec Dieu leVerbe, alors que nous devons rendre une
seule adoration et une même gloire à l'Emmanuel tout entier,
puisque le Verbe s'est fait chair (3). » Le coeur de chair est véri-
tablement une partie de l'Emmanuel ou du Verbe incarné ; il est
donc adoré de la même adoration que le Verbe lui-même.
(1) Proposition 63°. Denzinger,n. 1563.
(2) Canon 9. Denzinger,n. 221.
(3) Canon8. Denzinger,n. 120,
30. — 429 —
Par conséquent l'objet de la dévotion au.Sacré-Coeur n'est
pas seulement Notre-Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait
homme, nous aimant, mais encore, parce qu'il fait partie d'une
personne divine, le coeur humain qui bat dans sa poitrine et que
l'Église nous présente comme le signe et le symbole de la ten-
dresse infinie du Christ pour nous. Sans qu'il soit besoin d'insister,
on comprend que, dans cet objet, la personne et le coeur ne sont
pas sur le même plan. La personne de Notre-Seigneur, qui nous
aime et nous démontre son amour principalement par ses souf-
frances et par l'Eucharistie, est, comme je l'ai dit déjà, l'objet
principal, direct, immédiat, en même temps que l'objet général,
total, adéquat de la dévotion au Sacré-Coeur. Son coeur physique,
son coeur organe, spécialement en ce qu'il nous rappelle ce qu'il
a de plus tendre et de plus aimable dans le mystère de l'Emma-
nuel, son amour pour nous, en est l'objet secondaire, spécial,
partiel, indirect. « L'honneur, dit S. Thomas, se rend proprement
à tout l'être subsistant (1), » à toute la personne. Quand les
parties d'un tout — d'une personne — sont honorées, elles le
sont en raison du tout à qui elles appartiennent ; et dans.l'hon-
neur que nous leur rendons, c'est le tout en qui elles subsistent
que nous honorons. Quand nous baisons la main d'uni homme,
(c'est l'exemple même du docteur angélique), c'est cet homme que
nous prétendons honorer directement et principalement ; la main
n'est baisée par nous et par là honorée que parce qu'elle est la
main de cet homme. Quand nous adorons le coeur humain du
Sauveur, uni hypostatiquement à une personne divine dont il fait
inséparablement partie, c'est directement et principalement à la
personne, à Jésus, que va notre adoration ; elle ne s'adresse à son
coeur de chair que secondairement, médiatement, non pas parce
qu'il est un coeur et en tant que tel, mais parce qu'il est le coeur
de Jésus ; c'est Jésus que nous adorons dans cette partie de lui-
même qui est son coeur.
Une question encore qui a son importance propre, dans la
doctrine du Sacré-Coeur : Pourquoi l'Église, à la suite du divin
Maître, a-t-elle choisi, pour le proposer à notre adoration, le coeur
de Jésus de préférence à d'autres parties de son humanité sainte,
à sa tête par exemple ou à ses yeux, à ses pieds ou à ses mains ?
Le coeur n'est pas l'organe des passions et des émotions ; le coeur
n'est qu'un organe de la yie végétative, « une machine motrice
vivante, disait Claude Bernard, une pompe foulante, destinée à
distribuer avec le sang la vie dans toutes les parties du corps et
par là même à provoquer et à soutenir la vie des organes ». Alors
qu'il n'était encore que Prosper Lambertini, promoteur de la foi,
Benoît XIV, comme il le raconte lui-même, mit en avant ce
0) Summa theoli3a p., q. 25, a. 1.
31. problème philosophique pour faire échouer, 12 juillet 1727, une
supplique pour l'institution d'une fête avec messe propre en
l'honneur du Sacré-Coeur (1).
Cela est vrai : le coeur n'est pas le véritable organe de l'appétit
sensible et des passions, ni de l'amour sensible par conséquent,
mais bien plutôt le cerveau et les centres nerveux. Le coeur en est
pourtant l'organe indicateur et révélateur, en même temps que
l'organe excitateur et provocateur. Non seulement les passions
proprement dites, mais les sentiments les plus élevés dont l'âme
peut être agitée, ont leur répercussion immédiate sur l'activité
cardiaque. Les émotions tristes et pénibles ralentissent les mou-
vements du coeur et se traduisent aussitôt par la pâleur du visage
et l'affaissement général de l'organisme. Au contraire, la joie et
l'espérance accélèrent l'activité du coeur, font affluer le sang aux
organes et donnent la sensation du bien-être et de la vitalité.
« Un coeur joyeux illumine le visage, » dit la sainte Écriture (2).
Intimes sont les relations du coeur et du cerveau et profonde
l'influence de l'un sur l'autre. Le coeur est sous la dépendance des
centres cérébraux. Nécessairement donc, les variations dans
l'activité cérébrale, les passions et les émotions qui agissent
directement sur le cerveau, retentissent immédiatement dans le
coeur et s'y traduisent physiquement : elles modifient ses batte- .
ments, influent par là sur la circulation du sang, sur sa quantité
et sur sa qualité, et, par voie de conséquence, sur la nutrition des
éléments de l'économie et sur la santé générale. De même, les
modifications dans l'activité cardiaque ont leur répercussion
immédiate sur le cerveau : c'est le sang, propulsé par le coeur,
qui lui apporte, comme à tous nos tissus et à tous nos organes,
la chaleur et avec la chaleur, l'activité. Calor est instrumentum que
anima movet (3). Le cerveau se ressent donc inévitablement des
variations dans les battements du coeur et par suite dans la quan-
tité du sang qui le vient irriguer. Si le sang cesse de lui arriver
en quantité suffisante, ses propriétés nerveuses sont atteintes et
ses fonctions deviennent impossibles.
Aussi, écrivait le savant Claude Bernard, « dire que l'amour
fait palpiter le coeur n'est pas seulement une forme poétique,
c'est une réalité physiologique. Les sentiments (passions) que
nous éprouvons sont toujours accompagnés par des actions
réflexes du coeur : c'est du coeur, que viennent les conditions de
manifestation des sentiments, quoique le cerveau en soit le siège
exclusif. L'expression de nos sentiments se fait par un échange
entre le coeur et le cerveau, ces deux rouages les plus parfaits
de la machine vivante... La science physiologique nous apprend
que, d'une part, le coeur reçoit réellement l'impression de
(1) De Serv. Dei beatif. et beat Canon., I. IV, p. II, c. 31, n. 20.
(2) Prov., XV, 13. Cf. Eccli., XIII, 31,.
(1)-Summa theol., la 2ae, q. 44, a. 3.
32. 431—
tous nos sentiments, et que. d'autre part, le coeur réagit
pour renvoyer au cerveau les conditions nécessaires pour la
manifestation de ces sentiments...
« Quand on dit à quelqu'un qu'on « l'aime de tout son coeur »,
cela signifie physiologiquement que sa présence ou son souvenir
éveillent en nous une impression nerveuse qui, transmise au coeur
par le nerf pneumogastrique, fait réagir notre coeur de la manière
la plus convenable à provoquer dans notre cerveau un sentiment
ou une émotion. Chez, l'homme, le cerveau doit, pour exprimer
ses sentiments avoir le coeur à son service (1). »
Ces détails physiologiques font comprendre pourquoi al
i conscience universelle a toujours symbolisé l'amour par le coeru
en même temps qu'ils justifient la sainte Écriture qui, s'adaptant
au langage spontané de l'homme, semble, elle aussi, localiser dans
> le coeur nos émotions et nos passions.
| Le choix de l'Église, é'arrêtant au coeur charnel du Verbe
I incarné comme signe authentique de son amour pour nous et le
I proposant comme tel à' nos adorations, n'est donc pas arbitraire.
k II y a connexion naturelle entre l'amour sensible et le coeur,
i entre les variations d'intensité de cet amour et les phénomènes
1 de l'activité cardiaque et de la circulation du sang. Il est donc -
1 naturel de prendre le coeur de chair comme emblème et siège'
1 symbolique de l'amour, même de l'amour raisonnable et de la
f| tendresse, à cause de la solidarité qui existe chez nous entre
I l'appétit sensible et l'appétit intellectuel ou volonté, entre les
| affections de l'un et les affections de l'autre : tout mouvement
| profond d'amour de volonté retentit aussitôt dans le coeur et
l'affecte physiquement.
Bref, le coeur de Jésus est à bon droit le symbole naturel de
g l'amour sans bornes dont il nous a aimés jusqu'à l'effusion de son
| sang ; il est médiatement le symbole de son amour incréé et divin
qui a donné le branle à son amour créé et le vivifie ; il
est, ainsi que ses autres facultés et organes, l'instrument
de sa divinité ; l'amour sans commencement dont le Verbe nous
a aimés dans les profondeurs de l'éternité, s'est dès l'origine
emparé de ce coeur et l'a fait tressaillir, permettant au Sauveur
de nous dire en toute vérité : « Je t'ai aimé d'un amour
éternel (2). »
Immédiatement, le coeur de Jésus est le symbole de son s
amour humain et de volonté, cet acte le plus beau et le plus
grand que puisse produire une volonté créée. Cet amour raison-
nable du Sauveur, fondé sur sa connaissance de Dieu et des créa-
tures, ignore, comme sa science, tout développement et tout
Progrès ; aussi brûlant dès la conception du Christ, qu'il l'est
(1) La Scienceexpérimentale, hysiologiedu coeur,§ 4.
P
(2) JER., XXXI, 3.
33. 432
maintenant dans les cieux, et, en raison même de son intensité,
il a sa répercussion profonde dans son coeur même. Enfin, le coeur
de Jésus est le symbole de son amour sensible, cette passion la
plus forte, la plus pure, la plus sainte de celles qui peuvent agiter
le coeur de l'homme, — amour sensible et de passion qui le fit
tressaillir dès le premier instant de sa vie humaine et donna ainsi
le signal de ces battements qui mirent en mouvement le sang
rédempteur. Et ainsi ce coeur de chair, en qui a retenti tout
l'amour incréé et créé, du Verbe incarné pour l'homme, naturel-
lement, nous rappelle tous les bienfaits, toutes les miséricordes,
toutes les tendresses, toute la charité de Jésus pour nous. Oui,
vraiment, c'est bien là « ce coeur qui a tant aimé les hommes, »
D'autre part, le coeur, comme le disait Aristote, a ceci de
particulier qu'il est primum movens et ultimum moriens. Il entre
en fonctions dès la première apparition de la vie embryonnaire,
alors qu'il n'est encore qu'un simple vésicule obscurément con-
tractile. C'est en pleine activité et battant fortement qu'il traverse
toutes les phases de son évolution. Le premier à l'oeuvre, il
demeure le dernier, survivant à tout l'organisme, quand déjà
autour de lui tous les autres organes ont fait silence. Enfin, chose
remarquable ! à la différence de ceux-ci qui connaissent tous des
alternatives d'activité et de repos, le coeur ne s'arrête jamais :
il travaille le jour comme la nuit ; son mouvement est continu,
tout repos lui est interdit ; s'il s'arrête, c'est la mort.
A nouveau, quel symbole, quelle image plus appropriée
pouvait-on rêver de l'amour de Jésus pour nous, même de son
amour sensible ? Cet amour commence avec sa vie humaine. Son
coeur bat pour nous dès le premier instant ; car, c'est pour nous
sauver qu'il vient en ce monde, et il veut nous sauver, parce qu'il
nous aime. C'est pourquoi dès son entrée en ce monde, il s'offre à
son Père pour nous en victime d'agréable odeur : « Voici que je
viens faire ta volonté (1). » Et la volonté du Père est la mort
pour nous de son Fils fait homme. Après avoir aimé les siens
qui étaient en ce monde, dit S. Jean, Jésus les aima jusqu'à la
fin (2) de sa vie mortelle. Son amour sensible ne connut d'autre
interruption que celle des trois jours de la mort. Dès la résur-
rection, son coeur se reprend à battre et à tressaillir pour nous.
Il nous aime jusqu'à la fin, usque in finem, à toujours ; il nous
aime avec tendresse, et, pourquoi craindre le mot, il nous aime
« avec passion ». Qu'adviendrait-il de nous, si ce coeur divin
cessait de battre pour nous ? La mort.
Enfin, il ne faut pas l'oublier, c'est le coeur physique de Jésus-
Christ qui a préparé l'adorable Victime du Calvaire. Le coeur a
été, chez lui comme chez nous, le pourvoyeur général de tout
son organisme, le moteur puissant, toujours en action, qui pro-
(1) Hebr., X, 5 - 9.
(2) JOANN., XIII, 1.
34. 433 —
puisa le Précieux Sang, jusqu'aux derniers éléments de son corps
sacré, afin de les vivifier et de les nourrir et de donner par là à
la Victime son accroissement normal et progressif. Le Coeur de
Jésus fut ainsi le calice vivant, hypostatiquement uni au Verbe,
dans lequel s'élabora, pendant les trente-trois années, le Précieux
Sang qui nous racheta et opéra le salut du monde :
Cujus una stilla salvumfacere
Totum mundum quit ab omni scelere.
La lance du centurion ouvrit ce coeur sacré, afin que s'en
échappât à flots serrés le sang de la rédemption et pour que
l'on pût, par la blessure béante, contempler l'invisible blessure
d'amour dont Jésus souffrit dès l'instant de l'incarnation. Prop-
terea vulneratumest, ut per vulnus visibile vulnus amoris invisibilis
videamus (1). Ce que l'Église nous répète encore dans l'hymne
de Laudes :
Te vulneratum caritas
Ictu patenti voluit,
Amoris invisibilis
Ut veneremur vulnera.
Les pages qui précèdent n'ont d'autre dessein ni d'autre
prétention que de justifier les pages qui vont suivre sur les infir-
mités corporelles du Sacré-Coeur, non moins que sur les émotions
et passions de son âme. Si le Sacré-Coeur est Jésus nous aimant,
Jésus nous montrant et nous donnant son coeur comme mémorial
et signe de son amour, nous sommes en droit de rapporter au
Christ sous le nom de Sacré-Coeur toutes les preuves d'amour
qu'il nous a données. Jésus nous a aimés non pas seulement au
Cénacle,- quand il institua le sacrement de son amour, non pas
seulement au Calvaire où il versa tout son sang, mais dans tous
les actes de sa vie, — que dis-je ? il nous aima, avant même que
d'être Jésus, c'est-à-dire Verbe incarné et Sacré-Coeur. C'est
parce qu'il nous aime d'un amour débordant et surabondant,
propter nimiam caritatem (2), qu'il se livre pour moi et pour tous,
dilexit me et tradidii semetipsum pro me (3). Il nous a aimés et
s'est livré lui-même à Dieu pour nous comme une oblation et un
sacrifice d'agréable odeur (4). Parce qu'il nous aime, il s'est
abaissé lui-même, humiliayit semetipsum (5) ; il s'est fait pauvre,
de riche qu'il était, afin de nous faire riches par sa pauvreté (6),
« Comme il est Dieu et que nous n'avons pas la nature divine,
(1) Matines du Sacré-Coeur, e leçon.
6
(2) Ephes., II, 4.
(3) Galat., II, 20.
(4) Eph., V. 2.
(5) Phil., II, S.
(6) Il Cor., VIII, 9.