Support visuel de l'intervention de Eric Scherer - Directeur de la prospective france télévisions - lors des Rencontres francophone de la vidéo mobiles 2017
Avenir et défis du mobile – vision prospective
Plan :
Le constat : des usages désormais mobile first voire mobile only
Les conséquences : apparition de nouveaux formats adaptés au mobile
Les défis : découvrabilité, qualité, rentabilité
Le constat : boom du mobile, qui en 2016 a conforté sa place en tête des usages
Aujourd’hui, le mobile doit être l’écran étalon, celui à partir duquel on pense l’expérience utilisateur
Un seuil symbolique a été franchi en 2016 : désormais, plus de la moitié des internautes accèdent au web depuis un mobile
Idem pour la vidéo : plus de la moitié des vidéos sont désormais lues sur mobile
Soit une augmentation de 15% depuis 2015 et 203% depuis 2014
Même tendance pour la lecture de la presse : en 2016, le numérique a dépassé le papier
Et enfin, dernier seuil symbolique franchi en 2016 : désormais, 1 Md de personnes se connectent sur FB exclusivement depuis des terminaux mobiles
Les Millennials passent près d’une journée par semaine sur leur smartphone !
3,2h par jour soit 23h par semaine (données monde)
Mais les parents ne sont pas en reste : tout le monde est concerné par cette transformation des usages
Ils passeraient environ 9h22 par jour devant les écrans (dont seulement 1h30 pour le travail)
On l’aura compris, désormais le mobile est le device roi
C’est le nouveau canal de diffusion incontournable pour les médias
Mais avec les contraites que l’on sait : taille réduite, format vertical, conso en mobilité…
Nous sommes entrés dans l’ère des contenus distribués.
Ce n’est plus le public qui va chercher le contenu, mais les éditeurs qui viennent le lui livrer jusque dans sa poche, dans son fil d’actu Facebook ou Twitter
Aujourd’hui, pour être reçue, l’info doit passer par le flux social et le mobile
Nouveaux médias adoptent un modèle d’info distribuée : AJ+, Nowthis, BuzzFeed, Melty, Vice
Ils montent des équipes plateformes dédiées à ces contenus distribués, quand ils ne sont pas fonctionnent pas totalement sur un modèle distribué (NowThis, Explicite, Brut)
Le format star du mobile, c’est la vidéo.
Et les médias l’ont bien compris : boom des médias video-centric voire video-only (AJ+, NowThis, Spicee, Brut, Explicite…)
Apparition d’un format spécifique pensé pour une conso en mobilité :
Format vertical : c’est la façon la plus naturelle de tenir son téléphone, et les utilisateurs ne tourneront pas leur smartphone pour vous !
Sous titrage : pour s’adapter à la consommation on the go, souvent dans des lieux publics bruyants
Contenus courts : des contenus « snackable & shareable », càd consommables rapidement et propices au partage sur les réseaux sociaux
Exemples :
Snapchat Discover : même les grands médias traditionnels comme CNN et Le Monde se sont adaptés en produisant des contenus courts, colorés, habillés de texte – tout en restant de l’info sérieuse et vérifiée
NowThis qui n’a même pas de homepage : tous ses contenus sont distribués sur terminaux mobiles !
L’app BBC News qui se met aussi à la vidéo verticale et sous titrée
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Exemples : Brut et module Franceinfo
Un contenu mobile native c’est : des enchaînement de séquences courtes, du texte qui accroche, de la couleur…
= les codes du format mobile
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Autre exemple : module franceinfo (sous titrage, graphisme coloré, montage rythmé)
Le Figaro : nouveau format proposé dans son appli, très snapchat-inspired (succession de photos/vidéos/motion design)
Forbes : a créé une chaîne popup sur snapchat spécialement pour dévoiler son classement annuel des jeunes influenceurs (30 under 30)
WashPost : propose The Lily, un nouveau format dédiée aux jeunes femmes, dispo sur FB/Medium/Instagram pour commencer
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Pour s’adapter au mobile, Pepsi s’est mis aux spots mobiles de 5 secondes
La marque a déjà créé 100 spots différents à ce format, qu’elle diffuse sur mobile & TV
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Jeep a même proposé un format de pub verticale, diffusé à la fois sur le mobile et à la TV, pendant le Superbowl
Découvrabilité : alors que tous les médias se mettent à la vidéo mobile, comment faire émerger notre contenu parmi la profusion d’offres disponibles ?
Qualité des contenus : une vidéo mobile ce n’est pas comme un reportage TV. Tout le monde peut en faire. Mais les médias doivent se distinguer en produisant des contenus à haute valeur ajoutée, sur le fond et sur la forme
Monétisation : le plus gros défis est de réussir à tirer tirer des revenus de la vidéo mobile, car les plateformes vampirisent les revenus pub des éditeurs…
La vidéo mobile est à la mode et tous les médias s’y mettent. L’offre est extrêmement variée et pour le public, il devient difficile de s’y retrouver. Et encore plus de découvrir de nouveaux contenus !
La découvrabilité est un challenge pour nous les médias.
CE QUE NOUS DEVONS FAIRE :
Indexation fine grâce à l’IA et aux métadonnées
Reco personnalisée grâce aux algos
Curation via l’éditorialisation et la valorisation des contenus
Exemple : modules INA pour franceinfo = excellent exemple de valorisation des archives de l’INA (contextualisation de l’info qui permet d’apporter un nouvel éclairage, de mettre en perspective l’actu)
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Produire des contenus adaptés au mobile c’est bien, mais pas au détriment de la qualité !
N’importe quelle personne équipée d’un smartphone peut lancer un live depuis Periscope, FB Live ou YT Live. Mais nous, en tant que médias, nous devons nous différencier de ces contenus en mettant en avant notre expertise journalistique, en soignant la qualité de nos contenus à la fois sur le fond et sur la forme (trépied, éclairage…)
FB va d’ailleurs dans ce sens : la plateforme a récemment annoncé qu’elle ne rémunérerait plus les éditeurs qui font des live pour se recentrer davantage sur les contenus premium plus travaillés
Et créer des vidéos de qualité sur mobile, ça ne s’improvise pas : les journalistes doivent être équipés et formés au mojo ou mobile journalism
Dernier challenge : la monétisation des contenus
Les plateformes vampirisent les revenus des éditeurs : avec AMP et Instant Articles, Google et FB améliorent la rapidité de chargement et l’UX mais obligent les médias à héberger leurs contenus en natif
D’ailleurs, les contenus distribués sur les plateformes ne représentent en moyenne que 14% des revenus des éditeurs !
Instagram vient de lancer d’ouvrir sa fonctionnalité Stories à la pub, mais pour l’instant les éditeurs ne reçoivent rien (http://www.wsj.com/articles/publishers-arent-seeing-revenue-from-instagrams-new-ads-1484173551)
Les médias doivent distribuer leurs contenus sur les plateformes (car audience bien supérieure) mais doivent trouver un équilibre pour ne pas se faire aspirer tous leurs revenus pub
Et non seulement les éditeurs voient leurs revenus aspirés par les plateformes, mais en plus ils sont totalement dépendants de leurs décisions arbitraires
FB vient de décider d’arrêter de payer les éditeurs qui font des live pour se recentrer sur la vidéo long format
Donc son algo va désormais privilégier les vidéos longues
Les médias qui avaient investi des équipes et des moyens de production dans ce type de contenus se retrouvent le bec dans l’eau