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En tant que membre du corps diplomatique ayant participé à la messe de
suffrage du 12 janvier en mémoire des victimes de la violence sur 31 décembre,
nous saluons le peuple congolais d’avoir exercé leur droit constitutionnel de
manifester pacifiquement en appui à l’application intégrale de l’Accord de la
Saint Sylvestre, accord auquel toutes les parties ont souscrit. Notons que
l’application de cet Accord, bien qu’en cours, est imparfaite.
En effet, l’Accord engage toutes les parties à la tenue des élections, désormais
fixées pour le 23 décembre 2018. La limitation des mandats constitutionnels
exige donc qu’il y ait un nouveau président investi en janvier 2019. Il s’agira de
la toute première alternance pacifique et démocratique du pouvoir depuis
l’indépendance du pays. L’Accord pose la fondation de cette alternance et nous
ne pouvons pas endosser les écarts du calendrier électoral ni de l’Accord,
notamment : les appels à ‘une transition sans Kabila’ ; la non application des
mesures de décrispation   ; ni l’interdiction aux partis de changer leurs
représentants désignés à la CENI.
Lorsque la population manifeste pacifiquement son appui à l’application
intégrale de l’Accord et exige des élections crédibles (comme elle envisage de le
faire ce dimanche), elle contribue à ce processus politique. Au contraire, toute
usage de la force et toute violations connexes des droits humains afin
d’empêcher ce droit de manifestation pacifique, notamment en coupant les
communications, fait obstruction à ce processus politique.
Nous prenons actes des assurances que nous avons reçues de la Présidence de la
République que les forces de sécurité ont reçu instruction de protéger les droits
fondamentaux des citoyens tout en maintenant l’ordre public. Ceux qui ne
respectent pas ces droits en répondront au plus haut niveau. Nous reconnaissons
et apprécions les efforts des dirigeants religieux et autres acteurs visant à
s’assurer que les manifestants de ce dimanche rejettent toute violence et soient
pacifiques comme ils l’ont été le 31 décembre.
John Murton
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  • 1. En tant que membre du corps diplomatique ayant participé à la messe de suffrage du 12 janvier en mémoire des victimes de la violence sur 31 décembre, nous saluons le peuple congolais d’avoir exercé leur droit constitutionnel de manifester pacifiquement en appui à l’application intégrale de l’Accord de la Saint Sylvestre, accord auquel toutes les parties ont souscrit. Notons que l’application de cet Accord, bien qu’en cours, est imparfaite. En effet, l’Accord engage toutes les parties à la tenue des élections, désormais fixées pour le 23 décembre 2018. La limitation des mandats constitutionnels exige donc qu’il y ait un nouveau président investi en janvier 2019. Il s’agira de la toute première alternance pacifique et démocratique du pouvoir depuis l’indépendance du pays. L’Accord pose la fondation de cette alternance et nous ne pouvons pas endosser les écarts du calendrier électoral ni de l’Accord, notamment : les appels à ‘une transition sans Kabila’ ; la non application des mesures de décrispation   ; ni l’interdiction aux partis de changer leurs représentants désignés à la CENI. Lorsque la population manifeste pacifiquement son appui à l’application intégrale de l’Accord et exige des élections crédibles (comme elle envisage de le faire ce dimanche), elle contribue à ce processus politique. Au contraire, toute usage de la force et toute violations connexes des droits humains afin d’empêcher ce droit de manifestation pacifique, notamment en coupant les communications, fait obstruction à ce processus politique. Nous prenons actes des assurances que nous avons reçues de la Présidence de la République que les forces de sécurité ont reçu instruction de protéger les droits fondamentaux des citoyens tout en maintenant l’ordre public. Ceux qui ne respectent pas ces droits en répondront au plus haut niveau. Nous reconnaissons et apprécions les efforts des dirigeants religieux et autres acteurs visant à s’assurer que les manifestants de ce dimanche rejettent toute violence et soient pacifiques comme ils l’ont été le 31 décembre. John Murton Ambassadeur britannique en RDC Jennifer Hakell Chargée d’Affaires des USA