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ASVOCOASSOCIATION DES VOLONTAIRES DU CONGO
FONDATION DUFINA
DROITS DE L’HOMME ASBL DEVELOPPEMENT
SOS
Lettre ouverte de l’Association des Volontaire du Congo (ASVOCO-Fondation
Dufina) à Son Excellence Monsieur le Président de la République Démocratique
du Congo, Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO.
Avec l'expression de nos hommages les plus déférents
LA CHASSE DE LA COMUNAUTE HUTU AU NORD-KIVU.
Excellence Monsieur le Président de République,
L'Association des Volontaire du Congo (ASVOCO-fondation
DUFINA)en sigle est une ASBL qui a été créée le 26 juin 1985 ; ayant son siège social à
Goma dans la Province du Nord-Kivu et son objectif principal la défense et la promotion
des droits de l'homme.
Depuis sa création jusqu'à ce jour elle s'est investie dans
cette noble mission au service de nos populations meurtries par des pratiques sur années
de tous ordres au sein du corps social.
C'est dans cet ordre, qu'elle n'a cessé de combattre les maux
et antivaleurs qui n'ont jamais cessé de ronger la République Démocratique du Congo
depuis l'époque du MPR en passant par les pouvoirs de Kabila 1 et Kabila 2.
Aujourd'hui, à la faveur des élections démocratiques, en
dépit des faiblesses qu'on peut relever ci et là dans son organisation, vous voilà élu et
propulsé au sommet du pouvoir de l'Etat avec la lourde responsabilité de relever les
nombreux défis qui s'y rattachent. Comme autrefois avec vos prédécesseurs, par le biais
de notre association, nous nous étions donné la peine de tirer la sonnette d'alarme pour
interpeller chaque pouvoir qui se mettait en place sur ce qui à nos yeux apparaissait
comme étant la priorité des priorités à savoir : le respect des Droits de l'Homme.
C’est ainsi que fort de ce postulat, nous avions initié au sein
des Provinces du Nord-Kivu etdu Sud-Kivu une vaste campagne dénommée la solution,
c'est le respect des Droits de l'Homme. Cette campagne avait pour objectif d'inten sifier
la lutte contre les antivaleurs au sein du corps social et surtout au sein des services
publics de l'Etat (administration, armée, police, services de renseignement,
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administration judiciaire etc...) contre le racisme, l'ethnicisme, le tribalisme et aussi les
tracasseries des services de l’Etat.
Certaines stratégies idoines et activités menées par
l’ASVOCO, notamment "ACTION NDOWANI" ont permis de mettre à nu la pratique
généralisée de la corruption dans le chef de beaucoup de nos compatriotes commis à la
gestion de notre Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Munzenze et aussi ceux
œuvrant à la DGM à la frontière RDC - Rwanda,à l’aéroport et les Ports de Goma, les
miroirs d’entrée de notre pays. Merci d’avoir signé l’ordonnance pour la création de
l’Agence pour la lutte contre la corruption et nous sommes prêt pour dénoncer ces
antivaleurs.
Malheureusement, l’inattention des autorités publique au
besoin de protection et promotion des droits des congolais les plus faibles accentuait de
plus en plus le malaise social, le rejet, la répulsion et le discrédit des autorités par la
population.
C'est pourquoi l’ASVOCO se fait l’obligation de souligner la
nécessité, pour votre attention, le devoir de la protection et promotion des Droits de
l'Homme dans votre action de gouvernance et de redressement du pays. Ainsi, l’ASVOCO
réaffirme son engagement de vous accompagner, par des actions positives et
constructives de mobilisation et de sensibilisation de nos populations, dans les domaines
de protection et promotion des Droits de l'Homme ainsi que de l’amélioration des
conditions de vie de tous les congolais. L’ASVOCO ne ménagera aucun effort pour
dénoncer tous les cas de violation des droits et saisira toujours les instances
judiciaires compétentes contre les présumés auteurs.
Par ailleurs, l’ASVOCO vient d’installer son bureau de liaison
à Kinshasa et remercie vivement le Gouverneur de la Ville Province de Kinshasa
GentinyNGOBILAMBAKAet l’Honorable Président de l’Assemblée Provinciale Monsieur
MPOYKADIMA Godefroid pour leur soutien à l’action de la lutte contre la corruption qui
s’inscrit dans le cadre de votre vision.
SITUATION SOCIO-PROFESSIONNELLE DES MAGISTRATS
Certes, vous venez d’hériter un pays dont la gouvernance a
été, pendant longtemps, caractérisée par la corruption, la concussion et autres
antivaleurs, avec comme conséquence un très faible budget annuel de 4 milliards de
dollars Américains et une administration publique moins compétitive et moins rentable.
Comme pour mieux mener la lutte contre la corruption, la
Justice doit jouer un rôle central de répression, votre action d’assainissement de l’appareil
judiciaire afin de doter la RD Congo des magistrat(e)s compétent(es),consciencieux(se)s
et honnêtes doit se poursuivre. Néanmoins, votre attention particulière sur l’amélioration
des conditions de vie des magistrats s’avère indispensable pour l’efficacité du travail des
magistrats. En effet, l’Etat Congolais débloque des fonds gérés par le Bureau du Conseil
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Supérieur de la Magistrature pour remédier la situation financière des magistrat(e)s
répartis comme suit 70% des frais de fonctionnement et 30% de primes des magistrats.
Mais ces fonds de fonctionnement n’arrivent pas comme prévus à la destination. Selon les
magistrats affectés dans les juridictions en provinces, les 70% des fonds bloqués sont
utilisés pour les hauts magistrats au lieu d’être affectés au fonctionnement desdites
juridictions.L’ouverture d’une enquête au sujet de la destination de ces fonds parait
urgente pour décourager ce système de détournement des fonds destinés au fonctionnent
des tribunaux, cours et Parquets Militaires et Civils de la République Démocratique du
Congo.
CAUSES DE L’INSECURITE EN RDC
Après analyse des enjeux sociopolitiques et des différents
événements survenus en République Démocratique du Congo, l’Association des Volontaires
du Congo (ASVOCO-Fondation Dufina) avec plus de 34 ans d’expériences sur le terrain, a fait le
constat selon lequel le non-respect des droits de l’homme et l’absence de politique
d’encadrement de la jeunesse seraient à la base des différentes guerres et instabilités
récurrentes à l’Est de la RD Congo. C’est pourquoi l’ASVOCO-Fondation Dufina) envisage aussi
des actions concrètes d’encadrement et d’orientation de la jeunesse afin d’appuyer les efforts
du gouvernement visant le redressement des jeunes, avenir de la nation. Il faut donc les
préparer, leur apprendre à mieux diagnostiquer les maux dont souffre notre société et dont
les plus importants seraient la perte très grave du sens moral et du bien commun.
Les virus les plus malfaisants qui gangrènent notre société et
qui de surcroit menacent l'élan vers l'instauration d’une société plus démocratique s’appellent
la corruption, la concussion, l’abus de pouvoir, le racisme, l’ethnicisme, le tribalisme, la
discrimination, le mensonge, etc...
A cela, une réponse appropriée serait l'observance des règles
de la moralité publique qui doit être garantie par la loi à travers les cours et tribunaux.
Il faut travailler pour l’avènement d’une nouvelle génération
de dirigeants non contaminés par ces maux et qui soient capables de rendre les services que
la nation attend d’eux.
Comment peut-on expliquer que certain Policiers et militaires
peuvent travailler pendant des années sans avoir leurs soldes du mois ? Quelle sécurité peut-
on attendre d’eux ? C’est l’une des violations graves des droits de l’Homme. Et voici en annexe
la photo de la délégation des policiers victimes reçus à l’office de l’ASVOCO de Goma.
Plusieurs détails peuvent vous être donnés à ce sujet puisque ils sont très nombreux
abandonnés avec des armes et tenues sans salaire dans la Province du Nord-Kivu.
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LE GOUT A L’ARGENT FACILE
L’argent est un bon serviteur mais un mauvais maître. Tout est
monnayé en RD Congo. Même ceux qui prétendent mobiliser ou chercher des fonds pour la
création d'œuvres sociales finissent par se détourner de cet objectif initial. Même notre
appareil judiciaire n'est pas épargné. La nomenclature de frais de justice aux parquets et dans
les cours et tribunaux n’est pas respectée et la distribution de la justice se fait aux prorata des
mieux offrants. Certain avocats sont devenus commissionnaires des magistrats pour
rançonner la population (les justiciables). Toute prestation dans les services de
l’administration publique revêt toujours une forme de transaction financière. L'on se
conviendra que dans cette situation, il est difficile d’instaurer un Etat de droit.
* L’ABSENCE DE MORALITE PUBLIQUE.
Depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, il s’était
installé une propension profonde à vouloir chasser les colonisateurs et asseoir au sein de la
population l’opinion selon laquelle leur présence était la cause de sa pauvreté. Il s’en était
suivi une politique de la chasse brutale de ces colonisateurs. On avait fait croire à la
population que chasser ces colonisateurs en s’accaparant de leurs biens meubles et
immeubles fera leur bonheur. L’on avait ainsi appris à cette population la culture du moindre
effort sur fonds des slogans péremptoires du genre « Article 15, débrouillez-vous ».
Il se fait aussi que dans la suite cet élan a été renforcé par des
lois iniques votées par notre parlement de l’époque notamment la loi BAKAJIKA qui, dans son
essence, attribuait le sol et le sous sol à l’Etat Congolais et invalidant ainsi les titres fonciers
des étrangers. En réalité, il s’était agi là d’une vaste opération de spoliation des biens des
étrangers blancs vivant au Congo.Les mesures de zaïrianisation et de radicalisation qui s’en
sont suivi ont permis de ravir sans honte les biens des étrangers vivant au Congo. (Le racisme).
Les étrangers immigrants africains (notamment TUTSI et HUTU) s’étaient réjouis. Comme on
peut s’en rendre compte, cette culture est malheureusement demeure ancrée dans la
mémoire et l’intelligence de la grande majorité des Congolais et Congolaises qui, bien
souvent, influence leurs reflexes comportementaux particulièrement lors des opérations
électorales où les votes de la population sont souvent attribuées à ceux de nos compatriotes
qui distillent des discours xénophobes contre les étrangers et d’accaparement de leurs biens.
Conséquemment, après que les colonisateurs aient été chassés
sur fonds du racisme et des investisseurs découragés parce que spoliés, le pouvoir congolais a
brillé par une mauvaise gouvernance et une gestion calamiteuse de l’Etat qui l’ont conduit à
la faillite et donc à l’incapacité de bien payer les fonctionnaires de l’Etat qui à leur tour sont
aujourd’hui en divagation et s’en remettent à la débrouillardise (cfr le fameux Article 15,
débrouillez-vous).
Dans cette évolution de la situation, apparaissent au sein la
population appauvrie des nouveaux élans ethnicistes qui se sont progressivement intensifiés
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pour donner lieu à la chasse aux tutsi avec tous les méfaits que l’on connait. Pire encore, l’on
observe à ce jour l’émergence des rivalités entre les populations HUTU RWANDOPHONE et
CONGOLAISE avec pour conséquence des violations graves et massives des droits de l’homme
face à l’impuissance de l’Etat Congolais.Comme peuvent l’illustrer les différentes guerres dans
les provinces du Nord et Sud-Kivu en conflits armés. Même entre le peuple Bantou et Twa au
KATANGA.
Actualité aujourd’hui :la chasse aux HUTUs Rwandophone
Après la chasse de nos colonisateurs Belge, les Tutsis et
d’autres blancs en RDC ; Aujourd’hui sont les HUTUs Rwandophones, immigrants depuis 1956
qui sont menacé de quitter leurs champs au Nord-Kivu. L’ASVOCO, ayant reçu plusieurs cas de
dénonciation, a déposé plusieurs plaintes à Monsieur l’Auditeur Supérieur Militaire des
Opérations au Nord-Kivu contre les Militaires Major SAMY et le Capitaine MWISE qui
commende l’opération et qui sont entrain de chasser les familles Hutu de leurs champs,
maisons ou concessions dans les différents Territoires notamment à
KYASHINGE,KAKOA,LUKOLLE,MBITSI dans le Groupement BANYUNGU et KAZINGA, NTSIRU,
MUPFA, KABINGO et MASHAKI dans le Groupement NYAMABOKO I dans le Territoire de
MASISI dans des dossiers de conflits fonciers depuis plusieurs années jusqu’aujourd’hui sans
suite et ses militaires poursuivent leurs missions de destruction et installation des positions
militaire dans ces champs de la population.
C’est dans cet environnement peu reluisant qu’évolue notre
justice qui elle aussi est malheureusement fortement gangrenée par toutes les tares et les
valeurs négatives qu’imposent cette situation du pays.
Il est temps pour chacun d’entre nous d’agir pour sauver notre
pays. Comment peut-on le faire. Il faut développer l'honnêteté. Si on est honnête la
conscience fonctionnera normalement. Car la solution c’est le respect des Droits de l’Homme
et la bonne justice suivra pour appliquer la loi.
Dans la perspective d'appuyer et d'aider le Gouvernement
dans son travail, l’ASVOCO-Fondation-Dufina va poursuivre avec sa campagne dénommée:
"LA SOLUTION C’EST LA RESPECT DES DROITS DE L’HOMME" qui a pour objectif essentiel
d’amener la population Congolaise à s’impliquer de manière consciente dans la lutte contre
toutes les formes d'anti-valeurs qui tirent notre nation vers le bas.
Dans cette optique, l’Association des Volontaires du Cogo
(ASVOCO-Fondation Dufina) est disposée d'organiser un mouvement populaire des droits de
l’Homme dans toute la République Démocratique du Congo avec l’ACTION NDOBO.
Au demeurant, il est non moins important de rappeler les
dispositions constitutionnelles suivantes en son article 45 alinéas 5-6-7 :
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• Les pouvoirs publics ont le devoir de promouvoir et assurer par l’enseignement,
l’éducation et la diffusion, le respect des droits de l’Homme, des libertés
fondamentales et des devoirs du citoyen énoncés dans la (présente) Constitution.
• Les pouvoir publics ont le devoir d’assurer la diffusion et l’enseignement de la
Constitution, de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, de la Charte
africaine des Droits de l’Homme et des peuples, ainsi que de toutes les conventions
régionales et internationales relatives aux droits de l’Homme et au droit
international humanitaire dûment ratifiées.
• L’Etat a l’obligation d’intégrer les droits de la personne humaine dans tous les
programmes de formation des forces armes, de la police et des services de sécurité.
Le Gouvernement de la RDC étant le premier à être interpellé
pour créer toutes les conditions requises pour l'application sans failles de ces dispositions
légales, nous allons pour notre part recourir auprès de ce dernier tant au niveau national que
provincial pour solliciter son appui et sa participation par des collectes financières et autres
moyens matériels pour faciliter le travail de sensibilisation et de vulgarisation de toutes les
instruments juridiques nationaux et internationaux en matière des droits de l'homme. Nous
fondons cette démarche sur l’article 37 de notre Constitution à son alinéa 2 qui stipule que :
• les pouvoirs publics collaborent avec les associations qui contribuent au
développement social, économique, intellectuel, moral et spirituel des populations
et l’éducation des citoyennes et des citoyens.
• Cette collaboration peut revêtir la forme d’une subvention
Nous n’allons pas terminer notre message sans autant vous
informer que la majorité de nos dirigeants civils que militaires sont des extrémistes et des
hypocrites. Votre message en reconnaissance de la nationalité congolaise aux
BANYAMULENGE nous a réjouis puisque notre association est de l’UNIFICATION MONDIALE.
Courage, Excellence Monsieur le Président de la République,
vous êtes dans une bonne voie dans le respect des droits de l’Homme.
En vous exprimant tous nos vœux de pleine réussite dans les
lourdes charges qui sont les vôtres, nous vous resterons Excellence Monsieur le Président de
la République, l'expression de nos hommages les plus déférents.
Fait à Goma, le 08 avril 2020
MWENEBATENDE DUFINA TABU
Président