La république du Congo, pays d’Afrique sub saharienne, a l’opportunité d’entrer dans le cercle restreint des nations africaines démocratiques, à l’instar des pays du continent qui ont réussi le pari de la démocratie et qui à présent font la fierté des africains.
Pour ce faire, il revient aux congolais de s’interroger sur la nécessité d’organiser de multiples concertations ou dialogues avec un gouvernement qui, au cours de ses mandats successifs, a eu suffisamment de temps pour appliquer son programme politique.
En définitive, tout amendement constitutionnel qui maintiendrait le régime politique actuel au pouvoir est une énième provocation à laquelle la population a le droit de répondre par une abstention massive, action non violente et fondée, afin de ne pas tomber dans les erreurs du passé car le respect de la souveraineté populaire est une exigence démocratique.
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LE CHOIX DE L’ALTERNANCE DEMOCRATIQUE
Le 15 août de chaque année, notre pays, la République du Congo, célèbre son indépendance.
La date historique du 15 août 1960 symbolise à plus d’un titre la vision républicaine des pères de
l’indépendance qui prônaient à la fois l’épanouissement d’un peuple et l’unité d’une nation.
Cette nation, la nation congolaise qui nous a tout donné, se trouve aujourd’hui privée de la
souveraineté populaire, une souveraineté populaire confisquée par un régime politique ambivalent qui
prétend promouvoir la paix les armes à la main.
C’est dans ce contexte d’oppression et de mal gouvernance que les populations, victimes de la loi du
plus fort et du plus riche, désapprouvent l’incivisme de la classe politique en s’abstenant massivement
de participer à un processus électoral qui manque de transparence, ce qui justifie le taux d’abstention
élevé qui a été observé lors des élections législatives de 2012.
Le refus non violent par les populations congolaises de participer à toute imposture électorale est la
manifestation évidente d’une prise de conscience collective de la nécessité impérieuse d’intégrer la
souveraineté populaire dans la vie de la nation.
En d’autres termes, la corruption, l’injustice sociale, l’absence d’alternance démocratique et l’absence
de transparence dans la gestion des richesses nationales qui caractérisent notre quotidien ont vidé
Probité – Solidarité – Prospérité
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l’indépendance de notre pays de toute sa substance républicaine, avec pour corollaire une pauvreté
extrême.
La célébration officielle de l’indépendance se résume à un discours flatteur, à l’énumération des
projets de façade qui ne placent ni la congolaise ni le congolais au centre des priorités de la vie
nationale car les populations ne jouissent toujours pas des fruits de la croissance, ce qui traduit
l’incompétence avérée d’un pouvoir qui a atteint ses limites.
En fait, la célébration de l’indépendance d’un pays doit être un moment de fierté nationale où chaque
individu se sent intégré dans une dynamique de cohésion sociale et investi d’un rôle participatif dans
le processus de développement.
Force est de constater que la politique économique mise en place est exclusive à une minorité arrimée
au système, ne profitant pas de ce fait à l’épanouissement de la majorité des congolais vivent dans la
précarité.
La croissance économique devrait favoriser l’émergence des capacités endogènes créatrices de
richesses tant dans les zones rurales que dans les zones urbaines.
La fracture sociale dissipe les espoirs des congolais. Les jeunes, victimes d’un chômage endémique,
sont livrés à eux-mêmes ; les femmes, reléguées au second plan dans notre société, sont exposées à
toute forme d’injustice ; les personnes admises à la retraite endurent des fins de carrières
professionnelles pénibles ; les libertés fondamentales sont constamment violées.
Tous ces maux qui ne trouvent pas de solution sont source de frustration et de division, empêchant
ainsi tout un peuple de se projeter dans le futur et d’atteindre la cohésion nationale.
Le constat d’échec étant avéré, point n’est besoin d’engager des négociations ou un quelconque
dialogue avec des gouvernants défaillants en fin de mandat dont la priorité est uniquement de se
maintenir pouvoir quelqu’en soit le prix.
Une fin de mandat ne doit pas être une occasion de conflits violents pour pérenniser un système
caduque, mais plutôt un moment d’alternance politique qui consacre la victoire de la démocratie.
Par conséquent, la mission du gouvernement sortant est de présenter aux congolais le bilan de son
action, de mettre en place une commission électorale indépendante capable de garantir un processus
électoral démocratique et transparent sous le regard bienveillant de la Communauté internationale en
qualité d’observateur neutre dans un climat électoral apaisé.
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La république du Congo, pays d’Afrique sub saharienne, a l’opportunité d’entrer dans le cercle
restreint des nations africaines démocratiques, à l’instar des pays du continent qui ont réussi le pari de
la démocratie et qui à présent font la fierté des africains.
Pour ce faire, il revient aux congolais de s’interroger sur la nécessité d’organiser de multiples
concertations ou dialogues avec un gouvernement qui, au cours de ses mandats successifs, a eu
suffisamment de temps pour appliquer son programme politique.
En définitive, tout amendement constitutionnel qui maintiendrait le régime politique actuel au pouvoir
est une énième provocation à laquelle la population a le droit de répondre par une abstention massive,
action non violente et fondée, afin de ne pas tomber dans les erreurs du passé car le respect de la
souveraineté populaire est une exigence démocratique.
Malgré l’absence totale de démocratie et dans des conditions qui sont loin d’êtres évidentes, la
jeunesse du Congo Brazzaville s’organise avec courage, preuve irréfutable d’une prise de conscience
pacifique de son rôle de gardienne des valeurs démocratiques, car les jeunes ont compris que la liberté
n’est pas un don providentiel mais plutôt un droit inaliénable.
Il est donc légitime pour la société civile, pour les jeunes et pour les femmes qui aspirent au
changement, de conjuguer leurs talents et leurs efforts, quelque soient leurs affiliations politiques, dans
le but construire ce que ce qui a été détruit par des décennies de violences perpétrées par une classe
politique qui refuse d’admettre ses échecs, notamment sur le plan économique avec une diversification
de l’économie qui demeure ineffective, sur le plan diplomatique avec l’instrumentalisation de
l’extrémisme et de la xénophobie, sur le plan politique avec l’absence d’alternance démocratique, sur
le plan social avec l’étau de la pauvreté qui se resserre autour des populations défavorisées, et enfin
sur le plan de l’éducation et de la santé avec un personnel négligé et des infrastructures qui ne
répondent pas aux attentes des populations, attentes caractérisées entre autres par un besoin urgent en
création d’emplois, en approvisionnement en eau potable et en électricité dans un pays aussi riche que
le nôtre !
En réalité, le 15 août est une opportunité pour chaque Congolais de juger l’action des gouvernants qui
doivent être astreints à une obligation de résultat.
Nous prenons à témoin la population congolaise et la communauté internationale de l’apparition des
signes précurseurs d’une manipulation politicienne, tant de la part de la part du pouvoir en place que
de la part de l’opposition corrompue, dont la finalité serait la conservation du pouvoir issu d’un
arrangement entre acteurs politiques peu scrupuleux qui privilégient leurs intérêts personnels au
détriment de l’intérêt général.
L’avenir de notre pays appartient à la jeunesse, une jeunesse porteuse d’espoir qui est capable de
prendre en main le destin national, pour un Congo solidaire et prospère.
Ensemble tout est possible.
Que Dieu bénisse le CONGO.
Louis-Modeste ZOUBABELA
Président du ROC