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Le Soir mai 2013
2 reportage
Lecinémadunord,uncinémaenpleinessorL’ESSENTIEL
● A l’heure actuelle, tant en Belgique que sur la scène internationale, le cinéma flamand occupe les devants de la scène. Mais, quelles sont les clés d’un tel succès?
● Cinq éléments majeurs expliquent cet engouement dont le cinéma du nord du pays fait l’objet : la politique en matière de cinéma deVTM, le travail duVAF (Vlaams
Audiovisueel Fonds), une dynamique lors des tournages, une identité flamande et surtout… du talent à revendre.
G
eluid is gevraagd, stilte als-
tublieft (le son est deman-
dé, silence s’il-vous-plaît)  :
une phrase qui résonne à lon-
gueur de journée dans le Château
viticole de Riemst situé à une
dizaine de kilomètres de Tongres.
Ce mercredi 17 avril, la journée
de tournage de la série flaman-
de « Zuidflank » se déroule dans
le bureau du Château. Ces mots,
Kaartje les connait par coeur. Via
cette expression, la responsable de
la journée exige le calme avant le
début de chaque scène.
Avec un budget total d’un peu
plus d’un million d’euros, la série
« Zuidflank » sera diffusée en
2013 sur VTM, la première chaî-
ne privée commerciale de Flandre.
VTM investit dans les séries loca-
les flamandes depuis son arrivée
sur le marché de la télévision en
1989. Selon David Hainaut, le
président de l’Union de la pres-
se cinématographique belge, « au
nord du pays, un nombre incroyable
de séries locales existent. La télévi-
sion flamande a construit ses héros
grâce aux séries. Le public a ensuite
suivi ces héros connus via la télévi-
sion au cinéma. De son côté, le public
francophone est en demande de séries
locales ».
Pour Ronald Geerts, profes-
seur d’écriture de scénario à la
VUB (Vrije Universiteit Brussel),
une des raisons de ce succès du
cinéma flamand réside en partie
dans l’influence de la télévision.
« Depuis l’arrivée des chaînes com-
merciales en Flandre, et surtout de
VTM, beaucoup de fictions flaman-
des ont été réalisées. Des fictions qui
ne sont pas « intellectuelles » mais
qui s’adressent à un large public. Les
réalisateurs flamands ont remarqué
que ces séries télévisées attiraient le
public en Flandre. Ils ont alors réa-
lisé des films tournés vers un cinéma
davantage « commercial » en repre-
nant l’attitude de ces séries télévi-
sées ».
La chaine commerciale flaman-
de et leVAF (le Fonds Audiovisuel
Flamand) coproduisent et cofi-
nancent des télé-fictions, com-
me cela a notamment été le cas
pour la série « Faits divers » en
2004. Selon Jan Hammenecker,
un acteur d’origine flamande, « ces
fictions coproduites par VTM et le
Vaf étaient normalement destinées à
la télévision mais il a été décidé que
si ces téléfilms étaient de bonne qua-
lité ils seraient d’abord diffusés dans
les salles de cinéma en Flandre. En
même temps que ces téléfilms pas-
saient au cinéma, VTM faisait leur
publicité ».
Créé en 2002, le VAF consiste
en un organisme autonome qui
accompagne et soutient la créa-
tion et la production de projets
audiovisuels en Région flamande.
Le VAF offre aussi un suivi aux
scénarios qui lui sont soumis afin
de les développer et de les amélio-
rer. « Le principal souci est de sou-
tenir entre dix et douze films par
an qui s’adressent à un public. La
formule est la suivante : on raconte
quelque chose à quelqu’un et pas à
soi-même » déclare Pierre Drouot,
directeur du Fonds Audiovisuel
Flamand.
Le magazine français Télérama
a constaté qu’en dix ans, la pro-
duction des films flamands s’était
diversifiée. Une des priorités du
VAF consiste à favoriser cette
diversification des genres de films.
Hormis les séries télévisées et les
films « commerciaux », l’orga-
nisation flamande finance aus-
si les films d’auteurs comme par
exemple « Kid » de Fien Troch.
« Les films d’auteurs sont lourde-
ment soutenus par le VAF. Les gens
ne vont pas voir ce genre de film
au cinéma. Mais ils fonctionnement
bien dans les festivals à l’étranger,
et surtout dans les plus petits fes-
tivals » déclare Ronald Geerts.
Pour Adrien François, un jeune
réalisateur francophone, le cinéma
du sud du pays se situe trop dans
le dramatico-social à l’image des
films des frères Dardenne.
Silence, on tourne
« Zuidflank, c’est treize épiso-
des réalisés sur une période de huit
mois » explique une actrice de la
série.« Stilte, lopen, actie (silence, on
tour ne, action) » : répétitions puis
bonnes prises d’images s’enchaî-
nentdanslebureauduWijnkasteel
à Riemst. « Aujourd’hui, huit scè-
nes sont au programme » déclare
Kaartje. Le professionnalisme est
au rendez-vous. Dans la pièce à
côté du bureau, l’ingénieur du son
supervise attentivement la scène
en cours de tournage. A ses côtés,
Bieke, une des maquilleuses de
l’équipe, observe si le teint des
acteurs ne présente aucun défaut.
Jan Hammenecker est bilin-
gue néerlandais-français. Il exer-
ce son métier d’acteur des deux
côtés de la frontière linguistique.
Il compare les tournages wallons
et flamands, « il existe une vérita-
ble dynamique en Flandre que je ne
retrouve pas en Wallonie. Du côté
flamand, quand un producteur me
téléphone, il me propose tout de suite
dix à quinze jours de tournage. Du
côté francophone, le producteur me
propose trois jours de tournage seu-
lement. Et je sais qu’après ces trois
jours, il n’y aura plus rien avant
longtemps ».
Une question d'identité
Au sud du pays, les acteurs
du monde du cinéma déplorent
le manque d’identité francopho-
ne. Une identité que, de leur côté,
les Flamands affirment de plus en
plus. Selon l’acteur francophone
Bernard Yerlès, « les Flamands n’ont
pas peur de faire valoir leur iden-
tité. Contrairement aux Flamands,
nous les Wallons, nous avons du mal à
reconnaître notre singularité car nous
avons cette culture française qui est à
nos portes ». Pour Frédéric Fonteyne,
réalisateur de Tango Libre, « du côté
flamand, il y a ce désir de développer
une véritable politique culturelle tant
au niveau du cinéma, que du théâ-
tre ou de la danse ». Et, selon David
Hainaut, « le public flamand est fier
de ses talents et va plus volontiers au
cinéma voir son patrimoine cinémato-
graphique. Les chiffres des entrées dans
les salles en Flandre sont hallucinants.
Loft, par exemple, a fait un million
d’entrées sur six millions de Flamands
au total. Cela est comme si un film fai-
sait dix millions d’entrées, ce qui est
seulement arrivé trois ou quatre fois
dans l’histoire ».
Du talent à perte de vue
Au fond, la seule raison de ce
succès du cinéma flamand ne rési-
derait-elle pas, tout simplement,
dans le talent ? Serge Larivière,
un acteur bruxellois constamment
balloté entre une famille compo-
sée de Wallons et de Flamands,
déclare « les acteurs flamands ont
cette capacité inouïe à rentrer dans
des rôles. Ils savent tout faire :
dan  ser, jouer de la musique. Ils
sont dotés d’une culture incroya-
ble ». David Hainaut n’hésite pas
à mentionner qu’il est à chaque
fois scotché à la vue d’un film
flamand. Pourquoi? Selon lui « le
niveau des acteurs, de la mise en scè-
ne et de l’image est exceptionnel ».
La 66ème édition du festi-
val de Cannes ouvrira ses portes
au moins de mai. « Mont Blanc
» du réalisateur flamand Gilles
Coulier représentera notre pays
lors de cet événement mondial
autour du cinéma. « Mont Blanc
» figure parmi les neuf films en
lice pour la Palme d’or 2013 du
court métrage. Le cinéma du nord
du pays va-t-il encore nous épa-
ter? Réponse le mois prochain. ■
Eloïse Malcourant.
Une partie des scènes de la série flamande « Zuidflank » se tourne dans le château de Riemst, le seul château viticole
de Belgique. © Eloïse Malcourant.
Le silence règne dans le bureau du château occupé par l'équipe de la série flamande « Zuidflank ». © Eloïse
Malcourant.
A la fin de chaque scène, Bieke, une des maquilleuses de la série flamande, rejoint les acteurs et corrige leurs petits
défauts. © Eloïse Malcourant.
Dans l'espace de séjour, à côté du bureau, les ingénieurs du son observent attentivement les scènes en cours. © Eloïse
Malcourant.
Eloïse_Malcourant_2D2.indd 4 30/04/13 19:37:36
Le Soir mai 2013
reportage 2
« Le film flamand est devenu plus commercial »
Entretien
Felix Van Groeningen, réali-
sateur et cinéaste, fait par-
tie des étoiles montantes du
cinéma flamand. Après le succès
de « La merditude des choses »
en 2009, il revient sous les feux
des projecteurs avec « The Broken
Circle Breakdown ». Un film qui a
remporté en février dernier le prix
du meilleur film européen au festi-
val international du film de Berlin.
Il nous confie sa vision du « phé-
nomène » du cinéma flamand.
D’un côté, le cinéma du sud du
pays est en perte de vitesse.
De l’autre, le cinéma du nord
connaît un succès hors norme.
Comment expliquez-vous un tel
engouement derrière le cinéma
néerlandophone ?
Le film flamand a changé. Il est
devenu plus commercial c’est-à-dire
plus modelé vers des thrillers améri-
cains. Je ne suis pas un fan de ce gen-
re de film mais je comprends que les
gens à un moment donné se sont dits
« nous, les Flamands, nous pouvons
faire comme les Américains ».
Comme cela se reflète
désor mais dans le milieu de la
politique en Flandre, peut-on
évoquer un désir identitaire fla-
mand qui transparaît dans le
cinéma ?
Ces dix dernières années, la poli tique
a amené un peu plus d’identité
fla mande. Mais, il faut savoir que
les Flamands ont toujours été jaloux
du cinéma wallon.
Les néerlandophones regardaient des
films réalisés par des francophones
comme les films des frères Dardenne.
Il s’agissait de films spéciaux qui
avaient déjà un public en France
grâce à la langue. Par contre, de
notre côté, les films flamands ne
mar chaient pas aux Pays-Bas et ils
ne marchent toujours pas.
Plus jeune Felix Van Groeningen, souhaitait devenir acteur. Trop timide, il a
opté pour la réalisation. © Joost.Vanderdeelen.
Vous êtes désormais reconnu au
niveau international. Avez-vous
un jour pensé rencontrer un tel
succès ?
Personnellement, j’ai remarqué que
des films flamands que je n’appréciais
pas forcément arrivaient soudain à
trouver un public sur le plan inter-
national. Cela m’a poussé à aller plus
loin dans ce que je voulais faire. Je
me suis posé la question « si ces films
rencontrent un succès international,
pourquoi pas moi ? ».
Je ressentais une certaine jalousie
envers ces films. Mais, une jalousie
positive qui m’a poussé à rêver d’aus-
si pouvoir trouver un public inter-
national avec mes films. Un rêve qui
s’est réalisé pour la première fois avec
« La merditude des choses ».
Comment vous sentez-vous
après avoir été primé à la
Berlinale?
Je me sens bien. « The Broken Circle
Breakdown » a été difficile à réaliser.
A la fin du tournage, toute l’équi pe
était fière du travail accompli. Nous
sommes ravis mais en même temps
nous gardons les pieds sur terre car
nous ne savons pas si les gens en
dehors de la Belgique vont apprécier
notre film.
Lors de la première projection
du film à Berlin, 1.200 person-
nes nous ont applaudi durant de
longues minutes. Pour moi, cela
res  tera un moment inoubliable. ■
Eloïse Malcourant.
EnFlandre,ladiversitédes filmsestmonnaiecouranteANALYSE
« Loft », « De helaasheid der dingen », « Hasta La Vista », « Ben X » : quatre incontournables du cinéma flamand.
Jan Temmermam est critique de films pour le quotidien néerlandophone « De Morgen ». Il nous livre les clés du
succès de ces quatre « perles » de l’art audiovisuel du nord du pays.
« Loft » est un thriller de Bart De
Pauw et d’Erik Van Looy réalisé en
2008. Le film a attiré un peu plus
d’un million de spectateurs belges.
« Ce film a un scénario formidable, il
est bien écrit et est très intelligent. La
preuve du succès de ce film est qu’il a
fait l’objet d’en remake aux Pays-Bas
et aux Etats-Unis où il doit encore
sortir en salle. Ce film rassemble des
acteurs déjà connus par le public tel que
Matthias Schoenarts ».
Résumé : le film raconte l’histoire
de cinq hommes mariés qui parta-
gent un loft où, en secret, ils reçoi-
vent leurs maîtresses. Un pacte par-
fait, jusqu’à ce matin d’hiver où ils
découvrent le cadavre d’une jeune
femme nue…
« De helaasheid der dingen (La
merditude des choses) » est réalisé
en 2008 par Felix Van Groeningen.
« Le film est basé sur un roman d’un
écrivain flamand connu, Dimitri
Verhulst. Donc, avant même que le
film sorte en salle, cela suscitait déjà
un intérêt chez les Flamands ».
Un film à succès au nord du pays
mais aussi à l’étranger. Au festival
de Cannes en 2009, rappelez-vous,
les acteurs de « La merditude des
choses » se sont baladés nus sur
leur vélo le long de la Croisette.Le
film a été récompensé par le Prix
Art et Essai.
« Il s’agit d’un cinéma naturaliste
c’est-à-dire qui n’a pas peur de mon-
trer des fesses et des gens qui sont
en train de boire. D’un côté les gens
étaient scandalisés par ce film mais
en même temps ils ont rigolés en le
regardant. Le film ne choque pas que
pour choquer car il raconte une histoi-
re vraie et remplie d’émotions ».
Résumé : Ghunter Strobbe, un
jeune garçon de 13 ans, vit avec sa
grand-mère, son père et ses trois
oncles. Quotidiennement, il bai-
gne dans un climat de beuveries et
de glande constante. Tout porte à
croire qu’il subira le même sort, à
moins qu’il n’en soit autrement…
Premier prix du Festival des
Films du Monde de Montréal
en 2011, devant « The artist »
et «   Intouchables », « Hasta
la vista » de Geoffrey Enthoven
est reconnu internationalement.
« Ce film consiste en une comédie
osée voire piquante tout en gar-
dant un certain sérieux. Le film se
situe dans le registre de l’émotion en
abor dant un sujet tabou : la combi-
naison entre sexualité et handicap.
De plus, il est basé sur une histoire
vraie, ce qui a sans doute engendré
une certaine curiosité dans l’esprit
des gens. Et, cet aspect de réalisme
se retrouve aussi dans l’interpré-
tation des acteurs. Il y a vingt ans
d’ici, les Flamands n’étaient pas
satisfaits par le jeu de leurs acteurs
qui s’exprimaient dans un langage
trop théâtral pour le milieu du ciné-
ma. Aujourd’hui, les comédiens fla-
mands du monde du cinéma s’expri-
ment comme le ferait Monsieur tout
le monde dans la vie quotidienne ».
Résumé : Trois jeunes d’une
vingtaine d’années partent en bus
pour l’Espagne dans l’espoir de
connaître leur première expérien-
ce sexuelle. Et ce n’est pas leur
handicap qui les freinera : l’un est
aveugle, l’autre est confiné dans
une chaise roulante et le troisiè-
me est complètement paralysé. ■
Eloïse Malcourant
« Ben X » est un film réalisé en
2007 par Nic Balthazar. Le réali-
sateur flamand a reçu un prix le 17
avril dernier pour l’ensemble de son
œuvre lors du Festival international
du film de Cleveland (dans l’Etat
américain de l’Ohio). Le film est
sorti en 2008 mais il a encore de
nombreux fans aux Etats-Unis. Une
troupe de théâtre de l’Ohio a mis en
scène une pièce sur base du film.
« Une des raisons pour laquel le Ben
X a eu du succès est le fait qu’il s’agis-
se d’une histoire vraie qui évo que un
sujet social touchant : celui d’un enfant
autiste qui est harcelé par d’autres élè-
ves à l’école. Le film reflète un pro-
blème qui existe enco  re à l’heure
actuelle. Dans un premier temps, Nic
Balthazar a écrit un livre racontant
l’histoire d’un jeune autis te flamand.
Nic Balthazar était déjà connu en
tant qu’animateur télé en Flandre et
est d’ailleurs devenu un BV (Bekende
Vlamingen). Grâce à son statut de
BV, son livre s’est vendu comme des
petits pains. Vu que cela marchait, il
a ensuite décliné son livre en une pièce
de théâtre. Et, à partir de cette pièce de
théâtre il a réalisé un scénario pour le
cinéma ».
Résumé : Ben vit dans son pro-
pre monde. Il est devenu de plus en
plus difficile pour lui de se rendre à
l’école depuis que deux élèves de son
lycée l’humilient quotidiennement.
Il ne se sent en sécurité que lorsqu’il
se retrouve dans sa chambre devant
son ordi nateur. Il y joue à un jeu en
ligne fascinant.
Il devient alors Ben X, un héros
invincible et amoureux d’une cer-
taine Scarlite. Une jeune fille qui va
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  • 1. Le Soir mai 2013 2 reportage Lecinémadunord,uncinémaenpleinessorL’ESSENTIEL ● A l’heure actuelle, tant en Belgique que sur la scène internationale, le cinéma flamand occupe les devants de la scène. Mais, quelles sont les clés d’un tel succès? ● Cinq éléments majeurs expliquent cet engouement dont le cinéma du nord du pays fait l’objet : la politique en matière de cinéma deVTM, le travail duVAF (Vlaams Audiovisueel Fonds), une dynamique lors des tournages, une identité flamande et surtout… du talent à revendre. G eluid is gevraagd, stilte als- tublieft (le son est deman- dé, silence s’il-vous-plaît)  : une phrase qui résonne à lon- gueur de journée dans le Château viticole de Riemst situé à une dizaine de kilomètres de Tongres. Ce mercredi 17 avril, la journée de tournage de la série flaman- de « Zuidflank » se déroule dans le bureau du Château. Ces mots, Kaartje les connait par coeur. Via cette expression, la responsable de la journée exige le calme avant le début de chaque scène. Avec un budget total d’un peu plus d’un million d’euros, la série « Zuidflank » sera diffusée en 2013 sur VTM, la première chaî- ne privée commerciale de Flandre. VTM investit dans les séries loca- les flamandes depuis son arrivée sur le marché de la télévision en 1989. Selon David Hainaut, le président de l’Union de la pres- se cinématographique belge, « au nord du pays, un nombre incroyable de séries locales existent. La télévi- sion flamande a construit ses héros grâce aux séries. Le public a ensuite suivi ces héros connus via la télévi- sion au cinéma. De son côté, le public francophone est en demande de séries locales ». Pour Ronald Geerts, profes- seur d’écriture de scénario à la VUB (Vrije Universiteit Brussel), une des raisons de ce succès du cinéma flamand réside en partie dans l’influence de la télévision. « Depuis l’arrivée des chaînes com- merciales en Flandre, et surtout de VTM, beaucoup de fictions flaman- des ont été réalisées. Des fictions qui ne sont pas « intellectuelles » mais qui s’adressent à un large public. Les réalisateurs flamands ont remarqué que ces séries télévisées attiraient le public en Flandre. Ils ont alors réa- lisé des films tournés vers un cinéma davantage « commercial » en repre- nant l’attitude de ces séries télévi- sées ». La chaine commerciale flaman- de et leVAF (le Fonds Audiovisuel Flamand) coproduisent et cofi- nancent des télé-fictions, com- me cela a notamment été le cas pour la série « Faits divers » en 2004. Selon Jan Hammenecker, un acteur d’origine flamande, « ces fictions coproduites par VTM et le Vaf étaient normalement destinées à la télévision mais il a été décidé que si ces téléfilms étaient de bonne qua- lité ils seraient d’abord diffusés dans les salles de cinéma en Flandre. En même temps que ces téléfilms pas- saient au cinéma, VTM faisait leur publicité ». Créé en 2002, le VAF consiste en un organisme autonome qui accompagne et soutient la créa- tion et la production de projets audiovisuels en Région flamande. Le VAF offre aussi un suivi aux scénarios qui lui sont soumis afin de les développer et de les amélio- rer. « Le principal souci est de sou- tenir entre dix et douze films par an qui s’adressent à un public. La formule est la suivante : on raconte quelque chose à quelqu’un et pas à soi-même » déclare Pierre Drouot, directeur du Fonds Audiovisuel Flamand. Le magazine français Télérama a constaté qu’en dix ans, la pro- duction des films flamands s’était diversifiée. Une des priorités du VAF consiste à favoriser cette diversification des genres de films. Hormis les séries télévisées et les films « commerciaux », l’orga- nisation flamande finance aus- si les films d’auteurs comme par exemple « Kid » de Fien Troch. « Les films d’auteurs sont lourde- ment soutenus par le VAF. Les gens ne vont pas voir ce genre de film au cinéma. Mais ils fonctionnement bien dans les festivals à l’étranger, et surtout dans les plus petits fes- tivals » déclare Ronald Geerts. Pour Adrien François, un jeune réalisateur francophone, le cinéma du sud du pays se situe trop dans le dramatico-social à l’image des films des frères Dardenne. Silence, on tourne « Zuidflank, c’est treize épiso- des réalisés sur une période de huit mois » explique une actrice de la série.« Stilte, lopen, actie (silence, on tour ne, action) » : répétitions puis bonnes prises d’images s’enchaî- nentdanslebureauduWijnkasteel à Riemst. « Aujourd’hui, huit scè- nes sont au programme » déclare Kaartje. Le professionnalisme est au rendez-vous. Dans la pièce à côté du bureau, l’ingénieur du son supervise attentivement la scène en cours de tournage. A ses côtés, Bieke, une des maquilleuses de l’équipe, observe si le teint des acteurs ne présente aucun défaut. Jan Hammenecker est bilin- gue néerlandais-français. Il exer- ce son métier d’acteur des deux côtés de la frontière linguistique. Il compare les tournages wallons et flamands, « il existe une vérita- ble dynamique en Flandre que je ne retrouve pas en Wallonie. Du côté flamand, quand un producteur me téléphone, il me propose tout de suite dix à quinze jours de tournage. Du côté francophone, le producteur me propose trois jours de tournage seu- lement. Et je sais qu’après ces trois jours, il n’y aura plus rien avant longtemps ». Une question d'identité Au sud du pays, les acteurs du monde du cinéma déplorent le manque d’identité francopho- ne. Une identité que, de leur côté, les Flamands affirment de plus en plus. Selon l’acteur francophone Bernard Yerlès, « les Flamands n’ont pas peur de faire valoir leur iden- tité. Contrairement aux Flamands, nous les Wallons, nous avons du mal à reconnaître notre singularité car nous avons cette culture française qui est à nos portes ». Pour Frédéric Fonteyne, réalisateur de Tango Libre, « du côté flamand, il y a ce désir de développer une véritable politique culturelle tant au niveau du cinéma, que du théâ- tre ou de la danse ». Et, selon David Hainaut, « le public flamand est fier de ses talents et va plus volontiers au cinéma voir son patrimoine cinémato- graphique. Les chiffres des entrées dans les salles en Flandre sont hallucinants. Loft, par exemple, a fait un million d’entrées sur six millions de Flamands au total. Cela est comme si un film fai- sait dix millions d’entrées, ce qui est seulement arrivé trois ou quatre fois dans l’histoire ». Du talent à perte de vue Au fond, la seule raison de ce succès du cinéma flamand ne rési- derait-elle pas, tout simplement, dans le talent ? Serge Larivière, un acteur bruxellois constamment balloté entre une famille compo- sée de Wallons et de Flamands, déclare « les acteurs flamands ont cette capacité inouïe à rentrer dans des rôles. Ils savent tout faire : dan  ser, jouer de la musique. Ils sont dotés d’une culture incroya- ble ». David Hainaut n’hésite pas à mentionner qu’il est à chaque fois scotché à la vue d’un film flamand. Pourquoi? Selon lui « le niveau des acteurs, de la mise en scè- ne et de l’image est exceptionnel ». La 66ème édition du festi- val de Cannes ouvrira ses portes au moins de mai. « Mont Blanc » du réalisateur flamand Gilles Coulier représentera notre pays lors de cet événement mondial autour du cinéma. « Mont Blanc » figure parmi les neuf films en lice pour la Palme d’or 2013 du court métrage. Le cinéma du nord du pays va-t-il encore nous épa- ter? Réponse le mois prochain. ■ Eloïse Malcourant. Une partie des scènes de la série flamande « Zuidflank » se tourne dans le château de Riemst, le seul château viticole de Belgique. © Eloïse Malcourant. Le silence règne dans le bureau du château occupé par l'équipe de la série flamande « Zuidflank ». © Eloïse Malcourant. A la fin de chaque scène, Bieke, une des maquilleuses de la série flamande, rejoint les acteurs et corrige leurs petits défauts. © Eloïse Malcourant. Dans l'espace de séjour, à côté du bureau, les ingénieurs du son observent attentivement les scènes en cours. © Eloïse Malcourant. Eloïse_Malcourant_2D2.indd 4 30/04/13 19:37:36
  • 2. Le Soir mai 2013 reportage 2 « Le film flamand est devenu plus commercial » Entretien Felix Van Groeningen, réali- sateur et cinéaste, fait par- tie des étoiles montantes du cinéma flamand. Après le succès de « La merditude des choses » en 2009, il revient sous les feux des projecteurs avec « The Broken Circle Breakdown ». Un film qui a remporté en février dernier le prix du meilleur film européen au festi- val international du film de Berlin. Il nous confie sa vision du « phé- nomène » du cinéma flamand. D’un côté, le cinéma du sud du pays est en perte de vitesse. De l’autre, le cinéma du nord connaît un succès hors norme. Comment expliquez-vous un tel engouement derrière le cinéma néerlandophone ? Le film flamand a changé. Il est devenu plus commercial c’est-à-dire plus modelé vers des thrillers améri- cains. Je ne suis pas un fan de ce gen- re de film mais je comprends que les gens à un moment donné se sont dits « nous, les Flamands, nous pouvons faire comme les Américains ». Comme cela se reflète désor mais dans le milieu de la politique en Flandre, peut-on évoquer un désir identitaire fla- mand qui transparaît dans le cinéma ? Ces dix dernières années, la poli tique a amené un peu plus d’identité fla mande. Mais, il faut savoir que les Flamands ont toujours été jaloux du cinéma wallon. Les néerlandophones regardaient des films réalisés par des francophones comme les films des frères Dardenne. Il s’agissait de films spéciaux qui avaient déjà un public en France grâce à la langue. Par contre, de notre côté, les films flamands ne mar chaient pas aux Pays-Bas et ils ne marchent toujours pas. Plus jeune Felix Van Groeningen, souhaitait devenir acteur. Trop timide, il a opté pour la réalisation. © Joost.Vanderdeelen. Vous êtes désormais reconnu au niveau international. Avez-vous un jour pensé rencontrer un tel succès ? Personnellement, j’ai remarqué que des films flamands que je n’appréciais pas forcément arrivaient soudain à trouver un public sur le plan inter- national. Cela m’a poussé à aller plus loin dans ce que je voulais faire. Je me suis posé la question « si ces films rencontrent un succès international, pourquoi pas moi ? ». Je ressentais une certaine jalousie envers ces films. Mais, une jalousie positive qui m’a poussé à rêver d’aus- si pouvoir trouver un public inter- national avec mes films. Un rêve qui s’est réalisé pour la première fois avec « La merditude des choses ». Comment vous sentez-vous après avoir été primé à la Berlinale? Je me sens bien. « The Broken Circle Breakdown » a été difficile à réaliser. A la fin du tournage, toute l’équi pe était fière du travail accompli. Nous sommes ravis mais en même temps nous gardons les pieds sur terre car nous ne savons pas si les gens en dehors de la Belgique vont apprécier notre film. Lors de la première projection du film à Berlin, 1.200 person- nes nous ont applaudi durant de longues minutes. Pour moi, cela res  tera un moment inoubliable. ■ Eloïse Malcourant. EnFlandre,ladiversitédes filmsestmonnaiecouranteANALYSE « Loft », « De helaasheid der dingen », « Hasta La Vista », « Ben X » : quatre incontournables du cinéma flamand. Jan Temmermam est critique de films pour le quotidien néerlandophone « De Morgen ». Il nous livre les clés du succès de ces quatre « perles » de l’art audiovisuel du nord du pays. « Loft » est un thriller de Bart De Pauw et d’Erik Van Looy réalisé en 2008. Le film a attiré un peu plus d’un million de spectateurs belges. « Ce film a un scénario formidable, il est bien écrit et est très intelligent. La preuve du succès de ce film est qu’il a fait l’objet d’en remake aux Pays-Bas et aux Etats-Unis où il doit encore sortir en salle. Ce film rassemble des acteurs déjà connus par le public tel que Matthias Schoenarts ». Résumé : le film raconte l’histoire de cinq hommes mariés qui parta- gent un loft où, en secret, ils reçoi- vent leurs maîtresses. Un pacte par- fait, jusqu’à ce matin d’hiver où ils découvrent le cadavre d’une jeune femme nue… « De helaasheid der dingen (La merditude des choses) » est réalisé en 2008 par Felix Van Groeningen. « Le film est basé sur un roman d’un écrivain flamand connu, Dimitri Verhulst. Donc, avant même que le film sorte en salle, cela suscitait déjà un intérêt chez les Flamands ». Un film à succès au nord du pays mais aussi à l’étranger. Au festival de Cannes en 2009, rappelez-vous, les acteurs de « La merditude des choses » se sont baladés nus sur leur vélo le long de la Croisette.Le film a été récompensé par le Prix Art et Essai. « Il s’agit d’un cinéma naturaliste c’est-à-dire qui n’a pas peur de mon- trer des fesses et des gens qui sont en train de boire. D’un côté les gens étaient scandalisés par ce film mais en même temps ils ont rigolés en le regardant. Le film ne choque pas que pour choquer car il raconte une histoi- re vraie et remplie d’émotions ». Résumé : Ghunter Strobbe, un jeune garçon de 13 ans, vit avec sa grand-mère, son père et ses trois oncles. Quotidiennement, il bai- gne dans un climat de beuveries et de glande constante. Tout porte à croire qu’il subira le même sort, à moins qu’il n’en soit autrement… Premier prix du Festival des Films du Monde de Montréal en 2011, devant « The artist » et «   Intouchables », « Hasta la vista » de Geoffrey Enthoven est reconnu internationalement. « Ce film consiste en une comédie osée voire piquante tout en gar- dant un certain sérieux. Le film se situe dans le registre de l’émotion en abor dant un sujet tabou : la combi- naison entre sexualité et handicap. De plus, il est basé sur une histoire vraie, ce qui a sans doute engendré une certaine curiosité dans l’esprit des gens. Et, cet aspect de réalisme se retrouve aussi dans l’interpré- tation des acteurs. Il y a vingt ans d’ici, les Flamands n’étaient pas satisfaits par le jeu de leurs acteurs qui s’exprimaient dans un langage trop théâtral pour le milieu du ciné- ma. Aujourd’hui, les comédiens fla- mands du monde du cinéma s’expri- ment comme le ferait Monsieur tout le monde dans la vie quotidienne ». Résumé : Trois jeunes d’une vingtaine d’années partent en bus pour l’Espagne dans l’espoir de connaître leur première expérien- ce sexuelle. Et ce n’est pas leur handicap qui les freinera : l’un est aveugle, l’autre est confiné dans une chaise roulante et le troisiè- me est complètement paralysé. ■ Eloïse Malcourant « Ben X » est un film réalisé en 2007 par Nic Balthazar. Le réali- sateur flamand a reçu un prix le 17 avril dernier pour l’ensemble de son œuvre lors du Festival international du film de Cleveland (dans l’Etat américain de l’Ohio). Le film est sorti en 2008 mais il a encore de nombreux fans aux Etats-Unis. Une troupe de théâtre de l’Ohio a mis en scène une pièce sur base du film. « Une des raisons pour laquel le Ben X a eu du succès est le fait qu’il s’agis- se d’une histoire vraie qui évo que un sujet social touchant : celui d’un enfant autiste qui est harcelé par d’autres élè- ves à l’école. Le film reflète un pro- blème qui existe enco  re à l’heure actuelle. Dans un premier temps, Nic Balthazar a écrit un livre racontant l’histoire d’un jeune autis te flamand. Nic Balthazar était déjà connu en tant qu’animateur télé en Flandre et est d’ailleurs devenu un BV (Bekende Vlamingen). Grâce à son statut de BV, son livre s’est vendu comme des petits pains. Vu que cela marchait, il a ensuite décliné son livre en une pièce de théâtre. Et, à partir de cette pièce de théâtre il a réalisé un scénario pour le cinéma ». Résumé : Ben vit dans son pro- pre monde. Il est devenu de plus en plus difficile pour lui de se rendre à l’école depuis que deux élèves de son lycée l’humilient quotidiennement. Il ne se sent en sécurité que lorsqu’il se retrouve dans sa chambre devant son ordi nateur. Il y joue à un jeu en ligne fascinant. Il devient alors Ben X, un héros invincible et amoureux d’une cer- taine Scarlite. Une jeune fille qui va changer sa vie. Eloïse_Malcourant_2D2.indd 5 30/04/13 19:37:36