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E d i t o | W ƌ Ġ Ɛ Ğ Ŷ ƚ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ  Ě Ğ  ů ͛ Ă Ɛ Ɛ Ž Đ ŝ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ | E n r o u t e p o u r l a p e r f o r m a n c e | C o n g r è s A N C I M 2 0 1 2 |  W Ƶ ď ů ŝ Đ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ Ɛ  |   Ƶ ů ů Ğ ƚ ŝ Ŷ  Ě ͛ Ă Ě Ś Ġ Ɛ ŝ Ž Ŷ |  Ŷ Ŷ Ž Ŷ Đ Ğ Ɛ  Ě Ğ  ƌ Ğ Đ ƌ Ƶ ƚ Ğ ŵ Ğ Ŷ ƚ 
En route pour la performance 
Extrait d’un mémoire Master II Direction des Organisations Sanitaires et Sociales 
option Management de Pôles Hospitaliers. 
Dominique Combarnous, cadre supérieure de santé. 
Introduction 
Il est fort de constater que les agents des unités de soins ne comprennent pas qu’on mesure leur travail. En effet, 
ils demeurent encore dans une logique de mission alors que les dirigeants des pôles et la direction ont évolué vers 
une logique de « productivité ». Pourtant, l’efcience est constitutive du travail des professionnels or ils ne sont 
pas enclins à la transformer en performance (mot tabou). C’est pourquoi, il est souhaitable de mettre en place une 
démarche participative et pérenne an que l’impact de la performance soit sur la qualité, les conditions de travail et 
l’efcience. 
Alors, comment, dans un contexte de changement de stratégie managériale ministérielle afchée à travers les textes 
et les misions conées, passer d’un mode bureaucratique à un mode Adhocratique an que les acteurs se per-mettent 
de passer de l’efcience à la performance, de rendre lisible pour tous les indicateurs et ainsi mettre en oeuvre 
un management de la performance. Les instructions de la Direction Générale de l’offre de soins et la Mission système 
d’information des acteurs de l’offre de soins1 précisent en ce sens que les systèmes d’informations hospitaliers (SIH) 
constituent un « levier important pour le fonctionnement et la performance des établissements de santé ... l’informa-tisation 
des structures d’urgence fait partie des domaines fonctionnels concernés ». En ce qui concerne l’exploitation 
et le partage des informations, il est demandé à ce que les données et l’accès aux principaux tableaux de bord soient 
accessibles à l’ensemble des acteurs ayant contribué à la mise en oeuvre de ce dispositif (établissement de santé, 
agences régionales de santé, opérateurs nationaux, DGOS). Cependant pour remplir ces données, il faut que les 
acteurs de santé connaissent le cap et aient un intérêt à agir. 
La performance a un champ d’étude très large qui peut se référer à plusieurs disciplines. Elle est la résultante de 
comportements et constitue un moyen très important pour le suivi et le contrôle de la production de l’organisation, 
elle concerne toutes ses composantes. C’est un construit multidisciplinaire complexe. Elle tend à se référer à la ten-dance 
des résultats passés et elle peut être positive ou négative. Mais, sans égard à sa dénition, la performance 
ne peut être évaluée sans mesure. Dans ce sens, Eccles (1991)2 suggère qu’il sera de plus en plus essentiel pour 
toutes les entreprises de se concentrer sur leurs mesures de performance an de s’adapter à l’évolution rapide et très 
concurrentielle de l’environnement. 
Après ce constat, il nous a semblé intéressant de travailler sur la façon dont les outils de mesure de la performance 
peuvent devenir lisibles par tous et surtout pour les paramédicaux, comment les trier, les classer et les transmettre. 
Ainsi, comment impulser une culture de la performance dans notre pôle en accompagnant les cadres de proximité 
et les agents. Ce management se veut stratégique dans la mesure où il doit aboutir à la participation des acteurs à la 
mise en perspective des objectifs d’activité du pôle tout en donnant du sens aux actions entreprises. 
Cette démarche doit être une opération de « traduction » dans les deux sens, et tenter de démontrer en quoi chacun 
contribue à la performance. 
Pour élaborer les objectifs en matière de performance et établir le diagnostic, nous nous sommes appuyés sur la lit-térature, 
l’expérience mais aussi sur des entretiens informels, les quelques quatre vingt entretiens auprès des agents 
effectués dans le cadre des restructurations et enn sur une enquête effectuée lors de deux congrès nationaux. Cent 
cinquante questionnaires ont été distribués, soixante quatorze renseignés dont trente sept pour les cadres et trente 
1 Instruction DGOS/MSIOS n°2010-321 du 1er septembre 2010 relative à l’analyse du déploiement et de l’usage des systèmes d’information hospitaliers dans les établissements de santé 
2 ECCLES. R, 1991, « the performance measurement manifesto, Harward Business Review, Janvary-February, pp131-137 
sept pour les paramédicaux. L’objectif était de faire l’inventaire des outils existants en France, leur utilisation au quo-tidien 
et comprendre la représentation que se font les agents de la performance. 
Le contexte national en lui-même justie le sujet puisqu’il existe une afrmation de la priorité donnée au pilotage 
médico-économique ainsi qu’un principe de subsidiarité incitant les établissements à donner des marges de décision 
aux échelons les plus proches de la production de soins. Nous tenterons de montrer ici vers qu’elle performance et 
objectifs on veut faire tendre chaque acteur en s’appuyant sur le contexte national, institutionnel et l’enquête effec-tuée. 
Cependant, chaque catégorie d’acteurs (y compris les patients) n’a pas la même perception des critères de 
performance du fait de son statut et de ses responsabilités. Pour donner du sens, chacun d’entre eux a des besoins 
spéciques. 
Le diagnostic de l’existant nous conduit à se questionner sur les concepts même de la performance et d’analyser la 
différence de point de vue entre les cadres et les paramédicaux en la matière. Nous pourrons constater que beau-coup 
d’outils de mesure de cette performance existent et sont en place dans les établissements mais peu peuvent 
être utilisés en l’état par les acteurs de terrain. 
A partir de ces constats, il convient de proposer des indicateurs qui pourraient être adoptés par les paramédicaux, 
ainsi que le management qu’il serait utile de mettre en place autour de ces outils. 
1. La gouvernance des pôles et leurs objectifs orientés vers la performance 
Une pression forte de la perfor-mance 
est actuellement exercée sur 
les établissements de santé, il est 
de plus en plus souvent évoqué le 
fait d’être nancé à la performance. 
Du fait des freinages ressentis sur 
les budgets, des injonctions d’ef- 
cience sont proférées devenant un 
enjeu fort pour l’avenir. 
La montée du consumérisme et 
de l’usager acteur de sa prise en 
charge, d’une part, le développe-ment 
de la recherche sur les cri-tères 
de qualité de la prie en charge 
d’autre part, enn la prise en compte 
de l’in$uence du psychologique sur 
le somatique dans le traitement des 
pathologies, conduisent aujourd’hui 
à donner aux enquêtes de satisfac-tion 
une légitimité pour l’apprécia-tion 
de la performance de l’activité 
hospitalière. 
Les outils de gestion stratégiques 
et opérationnels aident au pilotage 
du pôle mais on ne peut pas dire 
que ces données aient quelque in- 
$uence sur les agents, sur leur pra-tiques, 
leur culture professionnelle, 
ni même sur leur mode de coordina-tion, 
ainsi on atteint les limites d’utili-sation 
des outils qui ne sont connus 
et utilisés que par une poignée de 
personnes. Ces acteurs tentent 
de communiquer sur les résultats 
de la performance mais semblent 
démunis quant à la manière péda-gogique 
d’impliquer les agents. En 
effet, les outils de gestion offrent la 
plupart du temps une vison simpli- 
é et compréhensible d’une réalité 
souvent complexe mais le langage 
entre gestionnaire et acteurs de 
santé reste encore souvent à mettre 
en commun. 
1.1 Contexte National 
L’organisation générale de l’hôpital 
public a fait l’objet d’une succession 
de réformes qui vont toutes dans le 
sens du renforcement progressif du 
rôle de l’exécutif. 
La nouvelle gouvernance des éta-blissements 
publics de santé pro-mue 
dans les ordonnances de 
2005 repose sur quelques principes 
structurants : 
l’afrmation de la priorité donnée 
au pilotage médico-économique 
dans un contexte de mise en place 
de la tarication à l’activité, pilotage 
auquel les médecins doivent désor-mais 
être étroitement associés ; 
le principe de subsidiarité : la 
transmission de l’autorité et des 
marges de décision aux échelons 
les plus proches de la production de 
soins. 
Au sein du pôle, les cadres sont 
confrontés à plusieurs dés de ma-nagement 
et notamment, la difcul-té 
de créer un sentiment d’apparte-nance 
collective au pôle quand les 
4 ANCIM N° 40 | Avril 2012 ANCIM N° 40 | Avril 2012 5
E d i t o | W ƌ Ġ Ɛ Ğ Ŷ ƚ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ  Ě Ğ  ů ͛ Ă Ɛ Ɛ Ž Đ ŝ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ | E n r o u t e p o u r l a p e r f o r m a n c e | C o n g r è s A N C I M 2 0 1 2 |  W Ƶ ď ů ŝ Đ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ Ɛ  |   Ƶ ů ů Ğ ƚ ŝ Ŷ  Ě ͛ Ă Ě Ś Ġ Ɛ ŝ Ž Ŷ |  Ŷ Ŷ Ž Ŷ Đ Ğ Ɛ  Ě Ğ  ƌ Ğ Đ ƌ Ƶ ƚ Ğ ŵ Ğ Ŷ ƚ 
services ou les sites représentent, 
pour les personnels, les lieux d’iden-ti 
€cation professionnelle. 
L’idée générale de la gouvernance 
est de faire prendre les décisions 
qui peuvent l’être par les acteurs de 
terrain, l’objectif étant d’améliorer la 
prise en charge du patient par une 
meilleure organisation décidée au 
niveau opérationnel et de respon-sabiliser 
les équipes soignantes en 
vue de la réalisation d’économies 
de gestion. En cela, il est impor-tant 
d’initier ce travail de mise en 
perspective des données de per-formance 
auprès des agents a€n de 
les inciter à l’amélioration de celle-ci. 
Selon le rapport de l’IGAS3, la mise 
en place des pôles bouleverse la 
géométrie traditionnelle de l’hôpital : 
les médecins doivent se position-ner 
sur une ligne verticale vis-à-vis 
de la direction de l’établissement, 
les professions soignantes sont, 
à l’inverse, invitées à « horizontali-ser 
» leurs pratiques tandis que les 
équipes de direction doivent pro-gressivement 
concevoir leur inter-vention 
comme celle de services 
supports aux producteurs de soins 
que sont les pôles médicaux et 
médico-techniques. Des enjeux de 
pouvoir et de repositionnement des 
métiers de chacun bouleversent les 
habitudes. La mission estime donc 
urgent de revisiter le positionnement 
et les métiers des directions fonc-tionnelles 
et des directions de sites. 
La réforme de 2005 prépare la loi 
« Hôpital, Patients, Santé, Territoire » : 
Cette réforme fait le pari de la res-ponsabilisation 
des acteurs par la 
diffusion de la culture médico-éco-nomique 
et l’appropriation d’outils 
de pilotage adaptés. Elle s’inscrit 
dans une logique de subsidiarité 
et d’ef€cience dans un contexte 
de passage à la T2A qui modi€e en 
profondeur le paradigme de gestion 
des Etablissements Public de San-té, 
jusque-là essentiellement axé sur 
le contrôle des dépenses. 
Par ailleurs, le passage à la T2A a fait 
basculer le monde hospitalier dans 
la culture des recettes, domaine 
dans lequel le corps médical est le 
prescripteur. Dès lors, le pôle étant 
devenu l’échelon pertinent de la 
gestion médico-économique, il n’y a 
plus d’autres choix que d’impliquer 
les médecins et plus généralement 
les soignants dans cette dimension. 
En ce qui concerne l’intéresse-ment, 
le rapport de l’IGAS recom-mande 
: 
« De fonder l’intéressement des 
pôles sur une approche de leur per-formance 
globale : 
ne pas le fonder sur le résultat 
€nancier net, tenir compte de ma-nière 
distincte des efforts de maî-trise 
des dépenses d’une part, de 
développement des recettes d’autre 
part ; 
enrichir cette analyse de la prise 
en compte d’objectifs d’organisa-tion, 
de management, de conduite 
de projets médicaux et soignants et 
de qualité. ». 
L’intéressement collectif peut jouer 
un rôle important comme moteur 
de l’activité et facteur de cohé-sion 
et de dynamisme au sein des 
pôles, comme l’ont signalé plu-sieurs 
interlocuteurs de la mission. 
Ceci en récompensant les efforts 
parfois non négligeables consentis 
par l’ensemble des personnels et 
des équipes pour réaliser des éco-nomies, 
mener une restructuration 
dif€cile, ou assurer la continuité des 
activités de soin dans des périodes 
de gestion à #ux tendu. 
« Si la situation €nancière des éta-blissements 
ne permet pas tou-jours 
de déployer un intéressement 
conséquent dans les pôles, les 
efforts collectifs doivent béné€cier 
d’un retour sur investissement, 
même faible. ». 
La mission de l’IGAS rappelle qu’un 
tableau de bord n’est ef€cace que si 
son utilisateur se l’approprie et donc 
peut lui-même en construire les 
items qu’il estime pertinents sans en 
référer à une direction centrale. Le 
problème est donc moins celui de 
l’inexistence de tels outils, que celui 
de l’existence d’une volonté réelle 
de partage des informations. 
Jusqu’à aujourd’hui les pôles ont 
permis une acculturation réciproque 
des équipes médicales et de direc-tion, 
l’organisation polaire aura 
permis de renforcer le dialogue, la 
solidarité entre services, la connais-sance 
des autres et de l’administra-tion. 
Le rapport sur la nouvelle gou-vernance 
et comptabilité analytique 
3 ZEGGAR H., VALLET G., TERCERIE O., Inspection Générale des Affaires Sociales, février 2010 , « Bilan de l’organisation en pôles d’activité et des délégations de gestion mises en place 
dans les établissements de santé », rapport n°2010-010P. 
des pôles de l’ANAP4 fait état à ce 
propos, de l’instauration nécessaire 
du « dialogue de gestion ». Par 
contre l’Agence Nationale d’Appui 
à la Performance ne propose pas 
de phase ascendante où le person-nel 
du terrain remonterait les infor-mations 
nécessaires à éclairer les 
décisions. Seulement deux niveaux 
de dialogue de gestion sont pré-vus 
: l’un stratégique, visant à éta-blir 
un dialogue entre la direction, 
le conseil exécutif et les pôles et un 
niveau opérationnel entre les pôles 
et les structures internes qui le com-posent, 
en général avec les chefs 
de service ou responsables d’unités 
fonctionnels et les cadres de proxi-mité. 
Or, au vu de l’enquête effectuée 
tant pour les cadres que pour les 
paramédicaux, il est explicite qu’il 
manque cruellement de temps 
d’échange et d’écoute entre les 
équipes médicales et paramédi-cales 
pour connaître les objectifs de 
chacun (40 % des cadres de proxi-mité 
le mettent en avant alors que 
26 % des paramédicaux donnent 
cette priorité). 
En résumé, si le processus d’accul-turation 
à la dimension économique 
des acteurs du pôle urgences est 
engagé, il est variable en fonction de 
leur niveau d’implication. Il convien-drait, 
pour obtenir une meilleure 
adhésion des personnels paramé-dicaux, 
de coupler davantage la 
mesure de la qualité avec la perfor-mance 
médico-économique. 
1.2  Divergences  d’opinions  et  
d’interprétations qui ne per-mettent 
pas d’optimiser la per-formance 
Si l’on considère que l’ef€cacité 
d’une organisation est un jugement 
sur un groupe ou un individu, celui– 
ci repose souvent sur des valeurs 
et des attentes. C’est à cet endroit 
que se situe la plus grosse dif€culté 
de l’évaluation de la performance en 
fonction de qui porte le jugement. 
Si l’on a des personnes s’occupant 
de ressources humaines, ils parlent 
d’humains ; si l’on a des gestion-naires, 
il nous parlent de €nances ; 
des politiciens s’attachent à la 
croissance et à l’hôpital ; les cadres 
parlent en priorité d’ef€cience alors 
que les personnels parlent eux d’ef- 
€cacité et de qualité. En fait, les ré-sultats 
différeront selon qui regarde 
l’organisation. On est donc obligé 
de comprendre que l’ef€cacité or-ganisationnelle 
est un construit mul-tidimensionnel 
qui représente une 
variété de groupes d’intérêts. 
Si les cadres privilégient l’utilisation 
des données pour le management, 
ils ne s’écartent pas de la gestion 
médico-économique a€n de mesu-rer 
les écarts entre objectifs et résul-tats. 
A contrario, les paramédicaux 
ignorent en grande majorité ce à 
quoi servent les données recueillies. 
Les personnels soignants partagent 
souvent l’idée que leur apparte-nance 
à un établissement de santé 
les exonère de toutes préoccupa-tions 
€nancières, « la santé n’ayant 
pas de prix ». 
Mais qu’en est-il du désir des 
patients et/ou de leur famille ? 
Selon un article de l’ADSP5, du point 
de vue des patients, toute demande 
de soins rapide est quali€ée d’ « ur-gence 
», alors que du point de vue 
des professionnels, une distinction 
est faites entre urgences « ressen-ties 
» et urgences « vitales » ou 
« fonctionnelles ». Les paramédi-caux 
ont souvent tendance à pen-ser 
qu’ils savent ce qui est bien pour 
le patient ; cependant, on note une 
régression du modèle paternaliste, 
un développement de l’autonomi-sation 
et de responsabilisation du 
patient et des prises de décisions 
qui se veulent partagées. Une étude 
européenne illustre le besoin 
actuel de communication et d’auto-nomie 
: “Il est vraisemblable que 
nous soyons en train d’assister à 
un changement culturel général 
par lequel les gens sont de moins 
en moins satisfaits d’être traités 
comme des béné‚ciaires passifs 
des soins de santé”, a déclaré le 
Professeur Coulter, Directrice Géné-rale 
du Picker Institute Europe, qui 
a chapeauté l’étude. “A mesure que 
l’environnement en matière de soins 
de santé évolue, en raison de la de-mande 
croissante, des restrictions 
budgétaires et de l’avènement de 
nouvelles technologies, les patients 
se voient davantage comme partie 
prenante active dans le système.”6 
1.3. Des objectifs de perfor-mance 
qui varient selon les ca-tégories 
d’acteurs 
Les hôpitaux disposent pour la plu- 
4 MEAH., 2009, « Nouvelle gouvernance et comptabilité analytique des pôles » (page 103, chapitre V) 
5 BRAUN F., (praticien hospitalier, service des urgences, SAMU 55, CH Verdun) septembre 2005, revue actualité et dossiers en santé publique n° 52. 
6 COULTER A., MAGEE H., « The European Patient of the Future (Le patient européen du futur) ». 
6 ANCIM N° 40 | Avril 2012 ANCIM N° 40 | Avril 2012 7
E d i t o | W ƌ Ġ Ɛ Ğ Ŷ ƚ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ  Ě Ğ  ů ͛ Ă Ɛ Ɛ Ž Đ ŝ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ | E n r o u t e p o u r l a p e r f o r m a n c e | C o n g r è s A N C I M 2 0 1 2 |  W Ƶ ď ů ŝ Đ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ Ɛ  |   Ƶ ů ů Ğ ƚ ŝ Ŷ  Ě ͛ Ă Ě Ś Ġ Ɛ ŝ Ž Ŷ |  Ŷ Ŷ Ž Ŷ Đ Ğ Ɛ  Ě Ğ  ƌ Ğ Đ ƌ Ƶ ƚ Ğ ŵ Ğ Ŷ ƚ 
part d’une panoplie d’outils qu’il est 
impératif de mettre en cohérence a 
l’aide d’objectifs structurants, ainsi 
le projet d’établissement a pour 
rôle de xer et cadrer la stratégie 
de l’hôpital, le projet de pôle et la 
contractualisation interne de dénir 
les objectifs d’activité, de qualité et 
nanciers. Cependant en fonction 
des catégories d’acteurs, la sensibi-lité 
n’est pas la même, la participa-tion 
et l’adhésion non plus. 
1.4 Synthèse : un problème 
d’attente implicite en désyn-chronisation 
avec les objectifs 
explicites du pôle 
Au vue de la « traduction » des ob-jectifs 
par les équipes de soin, il ap-paraît 
clairement que pour donner 
du sens et les faire adhérer à ceux 
du pôle, il est important qu’elles 
aient un feed back sur les éléments 
clefs auxquels elles participent. En 
effet, le contrat de pôle est instauré 
entre les responsables et les diri-geants, 
les tableaux de bords sont 
mis en place pour rendre compte 
aux instances et pour le personnel 
on suppose que cela suivra via les 
cadres. Les outils de pilotage sont 
peu connus des paramédicaux, 
même s’ils sont commentés lors 
des conseils de pôle, on ne leur 
explique pas souvent ce que l’on at-tend 
d’eux. Le dialogue de gestion 
se situe seulement à deux niveaux et 
en phase descendante. En quelque 
sorte, les changements sont subis 
par le personnel donc pas dans une 
dynamique participative. Ceci est 
souvent le symptôme d’un manque 
d’espace de communication autour 
des résultats médico-économiques, 
l’expertise des agents de terrain 
pourrait pourtant être un atout pour 
la performance. En tenant compte 
des préoccupations premières des 
agents qui sont attachés à leurs mis-sions 
de soins, le contrôle de ges-tion, 
et plus largement le dialogue 
de gestion, pourrait tenter d’aligner 
les valeurs avec les objectifs du pôle 
et ceci dans les deux sens. 
Au regard de cette analyse, il nous 
a paru important de nous question-ner 
sur ce qu’est la performance et 
comment tenter de la piloter au sein 
du pôle des urgences. 
2.  De quelle performance parle t-on, de quels outils dispose-t-on ? 
2.1. La performance multidi-mensionnelle 
Le concept de performance est dif- 
cile à expliciter car il se rapporte 
au cadre de la rationalité de l’action 
et fait donc référence à différentes 
visions du monde et différents sys-tème 
de valeurs. Les présentations 
habituelles associent différents 
termes tels que : efcacité, ef- 
cience, pertinence et qualité qui es-saient 
de traduire les tensions entre 
différents systèmes de valeurs. 
L’évaluation de la performance est 
donc un patchwork de ces ap-proches 
et un concept revêtant un 
caractère multidimensionnel. Dans 
le cadre des établissements hospi-taliers, 
trois dimensions ont été rete-nues 
par des experts français de la 
Drees [Drees 2001]7 : 
l’atteinte des buts (à savoir l’amé-lioration 
de la santé des individus et 
des populations et la qualité du ser-vice 
rendu à la collectivité) ; 
l’efcacité économique (ou utilisa-tion 
optimale des moyens) ; 
la capacité d’adaptation au chan-gement, 
ainsi qu’un « pré-requis », 
sous la forme d’une culture com-mune 
et de conditions de travail 
favorables. 
R. Sainsaulieu ajoute à ses dimen-sions 
celle de la performance so-ciale 
(taux de grève, climat social, 
absentéisme, Turn over, Accidents 
du travail). 
Le modèle québécois de l’Evalua-tion 
Globale et Intégrée de la Per-formance 
des Systèmes de Santé 
(EGIPSS) intègre également la no-tion 
de préserver et produire des 
valeurs et du sens (Accord sur les 
missions). 
Certains auteurs considèrent que la 
performance et l’efcacité sont des 
concepts interchangeables. La per-formance 
étant dans l’accomplisse-ment 
des tâches et l’efcacité dans 
la production de l’effet attendu. La 
performance ce conçoit essentielle-ment 
dans un public de gestionnaire 
alors que l’efcacité s’adresse à un 
public plus érudit. Est-ce une ques-tion 
de sémantique, puisque les 
paramédicaux associent la perfor-mance 
à l’efcacité tout en taisant le 
mot honnit ? 
2.1.1 Des dimensions de la perfor-mance 
différentes selon le statut 
Pour comprendre comment les pa-ramédicaux 
intègrent les dimensions 
de la performance, nous avons uti-lisé 
l’analyse de notre questionnaire 
en comparant la vision qu’en ont les 
cadres et celle qu’en ont les inr-mières, 
kinésithérapeutes et aides-soignants 
(que nous appellerons 
paramédicaux) que nous avons 
interrogé. 
Il apparaît qu’à la question de la 
dénition de la performance, les uns 
comme les autres sont en difculté 
pour répondre (50 % de réponses). 
Dans l’explicitation du terme, les 
cadres sont partagés entre l’adé-quation 
des moyens avec activité 
et l’atteinte d’un niveau de qualité, 
alors que les paramédicaux dé- 
nissent majoritairement la perfor-mance 
comme une adéquation 
entre les moyens et la qualité de la 
prise en charge. 
Les personnes interrogées classent 
les dimensions de la performance 
différemment en fonction de leur 
statut : 
7 DREES, 2001, « Dossier Solidarité Santé », n°2 
Tableau 1 : Les priorités dans la performance pour les cadres et les personnels 
Point de vue des Cadres Point de vue des Paramédicaux 
Classement des   
dimensions de la   
performance 
1. Pertinence 
1. Efcience 
2. Efcacité 
1. Efcacité 
2. Pertinence 
3. Efcience 
Mesure de la   
performance 
- Oui 67 % 
- Non 33 % 
- Oui 24 % 
- Non 62 % 
Classement des items  
dans la performance  
collective 
1. Qualité 
2. Gestion des ressources humaines 
3. Données médico-économiques 
1. Qualité 
2. Données médico-économiques 
3. Gestion des ressources humaines 
Dans le questionnaire, les termes étaient dénis de la manière suivante : „ l’ef!cience : l’articulation entre moyens et résultats ; „ l’ef!cacité : l’articulation entre résultats et objectifs ; „ pertinence : l’articulation entre objectifs et moyens. 
Il est intéressant de constater que les cadres sont dans une dimension plus globale de la performance en privilégiant 
d’abord la pertinence puis l’efcience et enn l’efcacité alors que les personnels privilégient d’abord l’efcacité. On 
remarque également que les cadres comme les paramédicaux favorisent la qualité, les agents quoique très impliqués 
dans les organisations, mettent les données médico-économiques avant les ressources humaines. 
Nous allons tenter d’illustrer ces constats selon le schéma du système d’action et processus du GRIS8 
8 Groupe de recherche interdisciplinaire en santé , avril 2005, le modèle EGIPSS, « un cadre d’évaluation de la performance des système de services de santé » rapport technique. 
8 ANCIM N° 40 | Avril 2012 ANCIM N° 40 | Avril 2012 9
E d i t o | W ƌ Ġ Ɛ Ğ Ŷ ƚ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ  Ě Ğ  ů ͛ Ă Ɛ Ɛ Ž Đ ŝ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ | E n r o u t e p o u r l a p e r f o r m a n c e | C o n g r è s A N C I M 2 0 1 2 |  W Ƶ ď ů ŝ Đ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ Ɛ  |   Ƶ ů ů Ğ ƚ ŝ Ŷ  Ě ͛ Ă Ě Ś Ġ Ɛ ŝ Ž Ŷ |  Ŷ Ŷ Ž Ŷ Đ Ğ Ɛ  Ě Ğ  ƌ Ğ Đ ƌ Ƶ ƚ Ğ ŵ Ğ Ŷ ƚ 
Tableau 2 : Système organisé d’action, champ d’application selon les cadres et les Paramédicaux. 
Processus Soins / Services 
1. EFFICACITE (paramédicaux) 
2. EFFICIENCE (Cadres) 
Structures 
Ressources 
Environnement PRODUCTIVITE 
et objectifs 
1. PERTINENCE (Cadres). 
2.PERTINENCE (Paramédicaux) 
On constate que si le champ de 
la pertinence et celui de l’ef!cacité 
sont les priorités des paramédicaux, 
ils se préoccupent peu de la pro-ductivité 
et du lien entre les objec-tifs 
et les résultats !naux, autrement 
dit du processus. Les cadres eux, 
couvrent l’ensemble du système 
d’action. Pour une meilleure per-formance 
des paramédicaux, il est 
donc essentiel de leur faire intégrer 
le champ de la productivité, en s’in-téressant 
avec eux aux processus 
de prise en charge qui peuvent les 
interpeller. 
2.1.2 Fusion de culture, cohabitation ou 
collaboration, coopération ? 
Le système clinique se distingue 
de tous les autres secteurs où l’on 
offre des services (assurances, 
banques...) par l’existence d’un 
noyau irréductible d’incertitudes 
liées au fait que ni le diagnostic, ni 
l’effet des traitements ne peuvent 
être prévus avec certitude. 
Les logiques professionnelles qui 
guident les décisions à l’hôpital sont 
dépendantes des groupes d’acteurs 
et donc des identités profession-nelles. 
Chacun à son langage par-ticulier, 
sa conception de la logique 
hospitalière et en fonction de sa 
culture, la manière d’appréhender la 
performance. 
Par conséquent, des frontières sont 
parfois présentes entre ces diffé-rentes 
logiques et sans les faire tom-ber, 
certaines formes de régulation 
se mettent en place en redé!nissant 
les rôles et renforçant les valeurs et 
les représentions. Au vu des chan-gements 
structurels dictés par les 
derniers textes gouvernementaux, 
les formes de régulation doivent être 
remises en question et repensées. 
Résultats 
Finalités 
2.1.3 Piloter la performance dans les 
pôles 
La majorité des paramédicaux n’est 
pas consciente qu’elle peut avoir 
des tableaux de bord à sa disposi-tion. 
Dans l’enquête effectuée, les 
personnes qui déclarent posséder, 
au niveau de leur pôle, des tableaux 
de bord sont pour 75 % en CHG, 
en CHU seulement 13 % pensent 
pouvoir en disposer. Peut-être peut-on 
en déduire que le dialogue de 
gestion est plus facile dans des 
structures plus petites. Les cadres 
savent où trouver les informations 
émanant des outils de gestion alors 
que les agents sont plus hésitants 
sur les moyens de les consulter, et 
évoquent le fait qu’ils ne peuvent 
avoir les renseignements que par le 
biais de réunions de service. 
Cependant, la plupart du temps, la 
stratégie se fait aussi en marchant et 
elle émane de la base. Si les pôles 
et les soignants arrivent à avoir une 
vision claire de leur rôle dans les ob-jectifs, 
ils pourront alors eux-même 
les traduire en stratégies. 
Les facteurs clefs de succès dans 
la déclinaison des missions stra-tégiques 
sont l’implication des ac-teurs 
dans la lecture et la mise en 
perspective de leur performance. Il 
est important de dé!nir les missions 
stratégiques a!n que l’on puisse 
décrire les domaines où l’on doit 
mesurer la performance et déve-lopper 
les indicateurs correspon-dants. 
Il est donc souhaitable de 
dé!nir une cible mesurable sous 
formes d’indicateurs stratégiques 
couvrant toutes les dimensions de 
la performance (ef!cience, ef!ca-cité, 
qualité). Le contrôle de gestion 
s’appuie généralement sur un sys-tème 
d’information, adapté à une 
utilisation opérationnelle et d’aide à 
la décision. 
2.3 Appropriation et limite des 
outils de gestion 
Les indicateurs doivent corres-pondre 
en grande partie à l’objectif 
à atteindre, or les agents des uni-tés 
de soins ne savent pas ou ne 
veulent pas savoir quels sont les 
objectifs médico-économiques. Il 
est donc inutile de leur donner des 
résultats déconnectés d’un objectif. 
L’indicateur n’a de sens que dans 
un contexte de mise en oeuvre en 
corrélation avec des critères pré-cis 
accompagnés de ses éléments 
d’interprétation et suppose l’exis-tence 
d’une question qu’il contribue 
à éclairer. A cause de toutes ces 
raisons, les indicateurs peuvent être 
l’objet de biais d’analyse et les fac-teurs 
de confusion dans leur inter-prétation 
sont habituels. 
Cependant, la survalorisation des 
indicateurs !nanciers dans la pra-tique 
quotidienne de la gestion des 
équipes occulte les autres dimen-sions 
de la performance. Il serait 
souhaitable de valoriser des indi-cateurs 
de sécurité des soins et de 
compétences en redonnant du sens 
au travail, valeur mise à mal par la 
nouvelle génération. Les profes-sionnels 
d’aujourd’hui ressemblent 
beaucoup au modèle américain 
avec une demande croissante de 
« Compensation System ». 
Mais les outils ne font pas tout : 
Une fois qu’un indicateur a été 
choisi, il devient très vite un but en 
soi, susceptible de toutes les mani-pulations. 
Cela limite la con!ance 
qu’on peut accorder au système de 
contrôle de gestion, même si l’on 
peut mettre en place toutes sortes 
de parades (renouveler les indica-teurs 
utilisés, les garder con!den-tiels, 
etc.). Et cela induit un stress, 
notamment lorsque les indicateurs 
sont mal choisis et conduisent à exi-ger 
l’impossible. 
Les tableaux de bord ne sont utili-sables 
que si les informations sont 
comprises, exploitées et accom-pagnées. 
La plupart du temps, la 
résistance culturelle à la lecture des 
données médico-économiques, l’in-compréhension 
des informations ou 
l’absence de marge de manoeuvre 
ne permettent pas un partage au-tour 
d’un dialogue de gestion avec 
les personnels. 
Les outils de gestion sont des outils 
de pilotage qui servent aux cadres à 
mettre en oeuvre des actions correc-tives 
a!n d’atteindre les objectifs. Si 
beaucoup de données sont simples 
à comprendre, d’autres nécessitent 
des connaissances ou le croisement 
avec d’autres indicateurs pour ca-ractériser 
une situation et permettre 
de prendre des décisions. Par 
manque de temps et/ou de com-pétences, 
les acteurs du pôle sous-exploitent 
les résultats des tableaux 
de bord. Les données inexpliquées 
sont soit mal interprétées, soit igno-rées 
par les destinataires. 
2.4 L’accompagnement et le 
management autour des outils 
Le concept de gouvernance et donc 
de pôle est associé la plupart du 
temps au concept de performance. 
Or, même si la décentralisation se 
veut au plus près du terrain, il de-meure 
un décalage entre les déci-sionnaires 
du pôle et le personnel 
qui le compose. Il paraît donc né-cessaire 
d’outiller, de concevoir et 
de mettre en oeuvre de nouveaux 
instruments d’appréciation de la 
performance qui soient à disposition 
de l’ensemble du personnel. 
Le dialogue de gestion n’existe 
qu’en phase descendante comme 
nous l’avons vu plus haut. Cepen-dant, 
pour faire vivre les outils et 
connaître les raisons d’une per- 
10 ANCIM N° 40 | Avril 2012 ANCIM N° 40 | Avril 2012 11
E d i t o | W ƌ Ġ Ɛ Ğ Ŷ ƚ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ  Ě Ğ  ů ͛ Ă Ɛ Ɛ Ž Đ ŝ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ | E n r o u t e p o u r l a p e r f o r m a n c e | C o n g r è s A N C I M 2 0 1 2 |  W Ƶ ď ů ŝ Đ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ Ɛ  |   Ƶ ů ů Ğ ƚ ŝ Ŷ  Ě ͛ Ă Ě Ś Ġ Ɛ ŝ Ž Ŷ |  Ŷ Ŷ Ž Ŷ Đ Ğ Ɛ  Ě Ğ  ƌ Ğ Đ ƌ Ƶ ƚ Ğ ŵ Ğ Ŷ ƚ 
formance médiocre, les acteurs 
de terrain ont des explications qui 
échappent la plupart du temps 
aux dirigeants. Des idées peuvent 
émaner des agents qui savent où il 
y a dysfonctionnement, sans pou-voir 
régler le problème eux-même, 
puisqu’ils ne s’occupent pas ou peu 
du processus. 
Nous pensons donc que les mana-gers 
ne doivent pas se contenter 
des indicateurs du contrôle de ges-tion, 
mais doivent aussi régulière-ment 
constater ce qui se passe 
dans les unités et avec les patients, 
puisque les indicateurs ne détectent 
pas tout. 
Le contrôle de gestion, au car-refour 
de nombreuses fonctions, 
peut assez facilement dériver, sous 
l’effet de ses tendances propres, 
du contexte, et des pressions des 
autres acteurs. Il peut ainsi se limi-ter 
à un contrôle formel et tatillon, 
devenir un organe d’inspection in-terne, 
ou de conseil et d’aide à la 
décision, ou d’analyse économique, 
ou encore prendre en charge des 
responsabilités opérationnelles. 
« 50 % des dirigeants ne passent au-cun 
temps à discuter de stratégie. ». 
3. Plan d’action : Traduire et créer des tableaux de bord pour impliquer les ac-teurs 
de terrain dans la performance 
Le contexte national de la gouver-nance 
donne l’idée générale que 
les décisions doivent être prises 
par le terrain en responsabilisant 
les acteurs. La mise en place des 
pôles, le contrat de pôle, la négo-ciation 
des objectifs et des straté-gies 
ont permis une acculturation 
réciproque des équipes médicales 
et des directions. Cependant, pour 
les équipes de soin, le dialogue de 
gestion demeure insuf!sant. Les 
outils de mesure de la performance 
sont essentiellement des outils de 
pilotage qui ne permettent pas aux 
paramédicaux de donner un sens à 
leur travail. Considérant qu’un indi-cateur 
est une information qui doit 
aider un acteur à évaluer le cours 
d’une action vers l’atteinte d’un ob-jectif 
ou son résultat, que c’est à la 
fois un système d’alerte, d’analyse 
et de décision, nous proposons de 
mettre en place, des indicateurs in-contournables 
qui devraient être ap-préciés 
par les paramédicaux et qui 
pourraient leurs permettre d’accom-plir 
leurs missions en améliorant leur 
performance. Ainsi, il paraît oppor-tun 
de mettre en place des tableaux 
de bord synthétiques, stratégiques 
et opérationnels composés d’indi-cateurs 
de résultats et d’actions 
organisés autour d’une vision mul-tidimensionnelle 
de la performance. 
3.1 Trois constats qui déter-minent 
les besoins des acteurs 
de terrain 
3.1.1 Les patients ont des exigences 
corroborant les objectifs économiques 
Les patients sont désireux de passer 
le moins de temps possible à l’hôpi-tal, 
d’avoir des parcours de soins 
optimisés ; pour se faire, les proces-sus 
de prise en charge doivent être 
organisés et rationalisés en conser-vant 
la qualité du service rendu. Les 
patients veulent être des partenaires 
de soins et expriment des attentes 
en tant que consommateurs. 
Les patients ont donc des souhaits 
qui peuvent aider les soignants à 
adhérer à certaines contraintes éco-nomiques 
et ainsi leur prouver qu’ils 
sont ef!caces selon leurs voeux. 
3.1.2 Un point de convergence entre 
cadres et paramédicaux : la qualité 
Au vu des résultats de notre en-quête, 
nous avons constaté que la 
qualité est un des éléments essen-tiels 
pour les deux catégories pro-fessionnelles. 
Autant la qualité du 
service rendu que celle des conditions 
de travail. L’un in#uençant l’autre. 
Il est ainsi évoqué plusieurs fois : 
l’intérêt d’avoir des compétences, 
d’utiliser les !ches d’événements 
indésirables pour progresser, de 
diminuer les délais d’attentes aux 
urgences. Les agents nous disent 
souvent que : La logique du « tou-jours 
plus » dominant le « toujours 
mieux » engendre une dégradation 
des modes de coopération et dété-riore 
la qualité des soins, du travail 
et accentue le stress. 
Les dimensions de la qualité sont 
dé!nies par « l’ensemble d’attributs 
du processus qui favorise le meil-leur 
résultat possible tel que dé!ni 
par rapport aux connaissances, à 
la technologie, aux attentes et aux 
normes sociales »9. 
On peut en conclure que la perfor-mance 
organisationnelle dépendra 
donc des compétences et de la 
motivation du personnel. Cepen-dant 
il faut créer les conditions pour 
que ces composantes soient effec-tives 
et puissent être mesurées pour 
donner le dynamisme indispensable 
à la réalisation des objectifs. 
3.1.3 Les équipes de soins ne s’inté-ressent 
pas ou peu à la productivité 
Selon l’enquête effectuée, un champ 
entier est peu investi par les para-médicaux, 
celui de la productivité et 
donc celui qui conduit des objectifs 
et des ressources aux soins (les 
processus et l’ef!cience). 
Pourtant les soignants utilisent tous 
les jours des processus opération-nels 
qui leur permettent de réaliser 
des services de qualité. Il apparaît 
que ce qui dérange est le mot : 
« productivité », mais il demeure 
qu’il est important de retraduire 
cette étape. Une unité de soins peut 
être considérée comme une unité 
de production et cela appelle à un 
référentiel métier spéci!que, faisant 
entrer la notion que tout l’hôpital 
devrait s’organiser autour de ce 
coeur de métier. L’ef!cience est alors 
un ratio d’output sur des inputs. 
L’ef!cience des processus est une 
dimension importante de la perfor-mance 
organisationnelle, car elle 
rend compte de la valeur ajoutée qui 
est engendrée par les processus et 
les activités de l’organisation et des 
économies réalisées par les efforts 
d’amélioration continue des proces-sus 
de production de biens ou de 
services. 
Pour ce faire, nous avons travaillé 
sur un document commun au pôle 
en sélectionnant des indicateurs 
pertinents qui ont un sens pour les 
paramédicaux et qui se rapprochent 
de leurs valeurs. Chaque service a 
ses indicateurs propres alors que 
d’autres sont communs au pôle. 
Ces indicateurs sont sélectionnés 
pour être abordables et peuvent 
évoluer avec le temps en fonction 
du dialogue que nous ambitionnons 
de mettre en place avec les per-sonnels. 
Il est souhaitable que ces 
indicateurs ne soient pas statiques. 
Ils vont se transformer en fonction 
de la culture qui, nous espérons 
va changer, mais aussi en fonction 
de nouveaux modes de prises en 
charge ou encore de techniques qui 
évoluent. Il sera peut être ensuite 
intéressant d’avoir des objectifs 
transversaux au pôle pour aider les 
paramédicaux à être impliqués dans 
la performance et ainsi participer 
d’une part à la pertinence des par-cours 
de soins, d’autre part à la pro-ductivité 
et aux processus. La !nalité 
est d’éviter que la performance col-lective 
ne se résume à une somme 
de performances individuelles. 
3.2 Management : impulser 
une culture de la performance 
Selon RH. Anthony, le contrôle de 
gestion est un Processus par lequel 
les managers in#uencent les autres 
membres de l’organisation pour 
mettre en oeuvre les stratégies de 
l’organisation. Ainsi nous avons mis 
en place : 
une vision partagée de la stratégie 
et des objectifs issus de la contrac-tualisation 
; 
un engagement des acteurs dans 
le recueil de l’information et l’analyse 
des actions d’adaptation, chacun à 
son niveau ; 
« une vision et comportement qui 
sautent du contrôle, orienté vers le 
passé et l’évaluation des individus, 
au pilotage orienté vers le futur et 
l’adaptation des actions, »10. 
3.2.1 L’organisation apprenante 
comme levier d’apprentissage à la 
performance 
Cette communication des tableaux 
de bord caractérise également le 
système d ‘une organisation appre-nante. 
L’apprentissage en équipe 
est le processus qui entraîne l’action 
dans la mesure où le groupe crée 
un résultat désiré par chaque indi-vidu 
et repose sur une vision parta-gée. 
Les moments informels entre 
le cadre et son équipe sont souvent 
des moments privilégiés où l’on 
peut faire passer des messages. La 
formation est un attribut important 
de l’organisation apprenante mais 
pas suf!sant. 
Les systèmes d’incitation en termes 
de récompense peuvent aider aux 
actions d’apprentissage et des 
résultats, ne serait ce que la !erté 
d’appartenir à une institution perfor- 
9 Groupe de Recherche Interdisciplinaire en Santé, avril 2005, Université de Montréal, « Un cadre d’évaluation de la performance des systèmes de services de santé : le modèle EGIPSS », 
rapport technique. 
10 Pilotage de la performance des établissements de santé 
Projet « Kit de base des tableaux de bord » 
11 Avril 2006 GMSIH 
12 ANCIM N° 40 | Avril 2012 ANCIM N° 40 | Avril 2012 13
E d i t o | W ƌ Ġ Ɛ Ğ Ŷ ƚ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ  Ě Ğ  ů ͛ Ă Ɛ Ɛ Ž Đ ŝ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ | E n r o u t e p o u r l a p e r f o r m a n c e | C o n g r è s A N C I M 2 0 1 2 |  W Ƶ ď ů ŝ Đ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ Ɛ  |   Ƶ ů ů Ğ ƚ ŝ Ŷ  Ě ͛ Ă Ě Ś Ġ Ɛ ŝ Ž Ŷ |  Ŷ Ŷ Ž Ŷ Đ Ğ Ɛ  Ě Ğ  ƌ Ğ Đ ƌ Ƶ ƚ Ğ ŵ Ğ Ŷ ƚ 
mante. Le rôle de l’encadrement va 
devoir évoluer vers l’accompagne-ment 
de comportements adéquats 
et d’adaptation aux objectifs. La 
seule richesse que nous avons chez 
nous, c’est les hommes et il est 
important de postuler ensemble sur 
l’éducabilité pour les mener vers des 
objectifs communs d’optimisation 
des résultats. Les cadres guident 
les paramédicaux pour être parte-naires 
du processus et les orienter 
au compromis, assurer la régulation 
et n’oublier personne. Petit à petit 
les agents vont adhérer à la valeur 
du débat et comprendre que l’on 
peut s’éclairer réciproquement. Ils 
peuvent être force de proposition et 
se prendre au jeu de la performance 
en proposant des organisations 
mais aussi en demandant d’autres 
indicateurs qui leur permettent de 
mieux se situer dans l’institution. 
Dans notre enquête, les paramé-dicaux 
avaient envie d’être recon-nus 
pour leurs compétences, c’est 
pourquoi il faut mettre celles-ci en 
valeur. La gestion des compétences 
ainsi que la gestion de la formation 
sont incontournables. Ce sont des 
caractéristiques qui relèvent du 
modèle des organisations appre-nantes 
par leur contribution aux 
dynamiques d’apprentissage dans 
le travail : 
une autonomie à restaurer auprès 
des cadres mais aussi des paramé-dicaux 
laissant la possibilité de trai-ter 
les événements, problèmes ou 
incidents mineurs survenant dans 
l’activité quotidienne ; 
prendre des décisions opération-nelles 
; 
une importante communication, 
notamment horizontale, dans le tra-vail 
; 
une participation fréquente à des 
groupes de qualité ou de résolution 
de problèmes et à des groupes plu-ridisciplinaires 
ou de projets. 
Le travail nous transforme, la com-pétence 
n’est pas acquise dé!niti-vement, 
elle reste le lieu d’appren-tissage 
pour assurer l’excellence. 
Nous devons veillez à susciter des 
intérêts aux mesures de la perfor-mance 
a!n de donner du sens au 
travail, communiquer autour de ces 
résultats, ceux-ci étant le lieu entre 
l’idéal (grand pour le soignant) et la 
réalité (contraignante). Cependant 
cet état de fait permet de faire face 
à ce qu’on ne connaît pas pour dé-velopper 
ensemble une intelligence 
inventive et ainsi créer une capacité 
d’invention. 
Il est primordiale de se mettre d’ac-cord 
sur le niveau de qualité que 
l’on offre et que l’on veut offrir. Il 
conviendra ensuite de faire le lien 
entre stratégie et mesure de la per-formance. 
Il est possible que selon 
la typologie proposée par Mintzberg, 
les mécanismes de coordination se 
mettent en place par « ajustement 
mutuel » qui correspond à une si-tuation 
où les opérateurs se mettent 
d’accord par simple communication 
informelle et verbale. Le développe-ment 
de la structure imposant un 
mode de coordination de « supervi-sion 
directe ». 
Conclusion 
L’ensemble de ce travail s’est construit autour de l’hypothèse que les paramédicaux ne sont pas sensibilisés à la 
lecture de tableaux de bord de performance, pire même, qu’ils n’y ont pas accès et que la lecture leur est opaque 
du fait de leur culture et de leur réticence à lire des données médico-économiques. Leur appréhension s’enracine 
dans la conviction que la majorité des organisations sont administrées avec des critères essentiellement !nanciers, 
ce qui restreint l’attention des gestionnaires à cette seule dimension de la performance. Cela a des conséquences 
dans la gestion quotidienne des activités. Par exemple, si la charge en soins des soignants et l’adéquation activités/ 
ressources ne font pas partie du tableau de bord des gestionnaires, on peut s’attendre à ce qu’ils n’y prêtent pas 
toute l’attention requise. A contrario, il en est de même pour les paramédicaux, s’ils ne comprennent pas les objectifs 
et n’ont pas de données comparatives pour mesurer ces derniers, le dialogue de gestion est inexistant et la perfor-mance 
médiocre. Les divergences de culture professionnelle et de représentation ne permettent pas d’optimiser la 
performance et pourtant, nous avons vu que le dialogue de gestion ne doit pas se faire de façon unilatérale. 
Les réformes successives ont postulé sur le fait que les décisions de gestion sont plus pertinentes si elles sont prises 
par les acteurs de terrain, ceux-ci ayant une connaissance directe des réalités qu’une approche trop centralisée et 
technocrate ne peut fournir. A charge maintenant aux cadres d’établir ce dialogue de gestion à partir d’indicateurs 
que nous avons construits autour des aspirations premières des paramédicaux : la qualité et l’ef!cacité. Michel Crozier 
défend qu’encourager le management de proximité et renforcer son autonomie devraient créer les conditions favo-rables 
du dialogue entre toutes les catégories de personnel et améliorer la performance globale de l’hôpital et la 
qualité des soins. Pour cela, il faut rétablir la con!ance et démontrer que les décisions sont prises aux regards de 
données incontestables et incontestées. La participation de tous est alors rendue possible et l’investissement notoire. 
Le pôle est l’entité qui facilite un rôle transversal d’intégration en matière de protocoles de soins, de processus et de 
!lières, d’organisation et d’optimisation de l’utilisation des ressources. 
Il a été démontré dans ce travail que si les cadres ont une vision globale du système d’action et des champs d’appli-cation 
de la performance, les soignants occultent la dimension productivité et par la même ont du mal à entrer dans 
la gestion de processus. Les objectifs institutionnels ne sont pas ou peu connus des paramédicaux. Cependant, un 
point commun réunit toutes les catégories de personnel : la recherche de la qualité du service rendu. Les paramédi-caux 
sont très intéressés par la valorisation de leur travail sous différentes formes, pécuniaire mais également dans la 
reconnaissance de leurs compétences et le regard que l’on porte sur leur contribution. C’est pourquoi la satisfaction 
du personnel et des usagers est liée. La satisfaction des usagers peut être un objectif à poursuivre en soi, et des 
patients satisfaits sont aussi plus respectueux du traitement à suivre, plus !dèles et enclins à guérir mieux. 
Une vigilance s’impose, trop d’information « tue l’information », il s’agit de créer une dynamique autour d’outils dont 
l’appropriation est en devenir. Il convient de « traduire » ces indicateurs en données pertinentes sans « noyer » les 
soignants sous les chiffres auxquels ils ne donnent pas sens et de les accompagner sur le chemin de la performance. 
Cette performance se base également sur la façon de créer les conditions de l’ef!cience en accédant aux demandes 
d’amélioration des compétences et leur mise en oeuvre par une valorisation de celles-ci. 
La !nalité de ce travail n’était pas que les agents des unités de soins soient des gestionnaires émérites, ni qu’ils 
prennent des décisions stratégiques, mais qu’ils aient les informations nécessaires à leur pratique quotidienne, qu’ils 
disposent des clignotants qui les alertent sur les dysfonctionnements et surtout créer une dynamique autour d’un 
outil pour conduire des changements, aider à la compréhension des situations et impulser une culture de la perfor-mance 
« sans en avoir l’air ». 
Si les tableaux de bord sont des outils clefs pour la communication, ils nous font également passer d’un modèle 
bureaucratique, hiérarchique et autocratique à un mode adhocratique où les structures sont décloisonnées et sim-pli 
!ées. Les styles de communication deviennent ascendants et descendants, avec des paramédicaux plus respon-sables 
et ef!caces. 
L’acculturation est en marche pour les paramédicaux mais les tabous ne sont pas encore tous levés. Il est également 
temps d’offrir un cadre favorable à la coopération entre les unités du pôle en proposant des objectifs transversaux. 
Les outils doivent vivre et à nous de rendre les conditions favorables au dialogue a!n que les paramédicaux accom-pagnés 
des cadres deviennent les acteurs de leur propre performance et de créer une émulation dans une structure 
où les agents seraient !ers de travailler. 
14 ANCIM N° 40 | Avril 2012 ANCIM N° 40 | Avril 2012 15
E d i t o | W ƌ Ġ Ɛ Ğ Ŷ ƚ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ  Ě Ğ  ů ͛ Ă Ɛ Ɛ Ž Đ ŝ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ |   Ŷ  ƌ Ž Ƶ ƚ Ğ  Ɖ Ž Ƶ ƌ  ů Ă  Ɖ Ğ ƌ Ĩ Ž ƌ ŵ Ă Ŷ Đ Ğ  | C o n g r è s A N C I M 2 0 1 2 |  W Ƶ ď ů ŝ Đ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ Ɛ  |   Ƶ ů ů Ğ ƚ ŝ Ŷ  Ě ͛ Ă Ě Ś Ġ Ɛ ŝ Ž Ŷ |  Ŷ Ŷ Ž Ŷ Đ Ğ Ɛ  Ě Ğ  ƌ Ğ Đ ƌ Ƶ ƚ Ğ ŵ Ğ Ŷ ƚ 
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ZEGGAR H., VALLET G., TERCERIE O., Inspection Générale des Affaires Sociales, février 2010 , « Bilan de l’organisation en pôles d’activité et des délégations 
de gestion mises en place dans les établissements de santé », rapport n°2010-010P. 
Publications 
BRAUN F., (praticien hospitalier, service des urgences, SAMU 55, CH Verdun), « quelle lisibilité de l’offre pour l’usager ? », revue actualité et dossiers en santé 
publique, n° 52, septembre 2005, pp 45-46. 
Combarnous D, Pitiot A, Bennour K, Delerue F, Grozel J.M, 2008, « étude de la charge en soins techniques dans un service de réanimation, réanimation nord - Centre 
Hospitalier Lyon Sud ». Congrès JLPR et société Française d’Anesthésie Réanimation. 
CONTANDRIOPOULOS (André Pierre) « la gouvernance dans le domaine de la santé : une régulation orientée vers la performance, santé publique, volume 20, n°2 pp. 
191-199. 
Direction des études et résultats, « l’organisation du travail à l’hôpital : évolutions récentes », N° 709, Novembre 2009. 
CHAMPAGNE ET COLL. « Évaluation globale et intégrée de la performance des systèmes de services de santé » EGIPPS – Agence de la santé et des services 
sociaux de Montréal 
ECCLES. R, « the performance measurement manifesto”, Harward Business Review, Janvier Février 1991, pp 131-137. 
HOSPICES CIVILS DE LYON, « le projet d’établissement 2009-2013 ». 
LE POGAM M, LUANGSAY-CATELIN C, NOTEBAERT J.F, « La performance hospitalière : à la recherche d’un modèle multidimensionnel cohérent », management et 
avenir, n°25, juillet 2009, pp 116-134. 
LUTHY C., « Durée d’hospitalisation, programmation de la sortie et politique de raccourcissement des séjours : avis des patients 
et des soignants », Revue d’épidémiologie et de santé publique, Vol 53, N°6, décembre 2005, pp. 629-634. 
ORVAIN Jacques, Enseignant IDM, Rennes 18 janvier 2010, Cours sur « l’Appui à la performance des établissements de santé », 
Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique, pp. 1-6. 
Principaux sites consultés 
A.T.I.H : ǁ ǁ ǁ ͘ Ă ƚ ŝ Ś ͘ Ɛ Ă Ŷ ƚ Ğ ͘ Ĩ ƌ 
C.R.E.E.R : Ś ƚ ƚ Ɖ ͗ ͬ ͬ ǁ ǁ ǁ ͘ Đ ƌ Ğ Ğ ƌ Ͳ Ś Ž Ɖ ŝ ƚ Ă Ƶ dž ͘ Ĩ ƌ 
G.M.S.I.H : Ś ƚ ƚ Ɖ ͗ ͬ ͬ ǁ ǁ ǁ ͘ Ő ŵ Ɛ ŝ Ś ͘ Ĩ ƌ 
G.R.I.S : Ś ƚ ƚ Ɖ ͗ ͬ ͬ ǁ ǁ ǁ ͘ ƌ Ğ Đ Ś Ğ ƌ Đ Ś Ğ ͘ Ƶ ŵ Ž Ŷ ƚ ƌ Ğ Ă ů ͘ Đ Ă ͬ Đ Ś Ğ ƌ Đ Ś Ğ Ƶ ƌ Ɛ ͺ Ƶ Ŷ ŝ ƚ Ğ Ɛ 
M.E.A.H/A.N.A.P : Ś ƚ ƚ Ɖ  ͗  ͬ ͬ ǁ ǁ ǁ ͘ Ă Ŷ Ă Ɖ ͘ Ĩ ƌ 
Ministère de la santé : ǁ ǁ ǁ ͘ Ɛ Ă Ŷ ƚ Ğ ͘ Ő Ž Ƶ ǀ ͘ Ĩ ƌ 
OMS : La performance des services de santé est-elle bonne? (Document PDF) : 
h t t p : / / w w w.w h o . i n t / w h r / 2 0 0 0 / e n / w h r 0 0 _ c h 2 _ f r . p d f 
La qual i té de vie dans les établ issements de santé: 
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Synthèse et Clôture de la journée 
ANCIM : organisme formateur n°11 75 2211 275 
SIRET n°03-79990302 
Participation aux frais : „Adhérent : 20€ (adhésion 2012 = 45€) „Non adhérent : 90€ „Formation continue : 120€ 
Pour toute information : 
asso.ancim@gmail.com 
16 ANCIM N° 40 | Avril 2012 ANCIM N° 40 | Avril 2012 17

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En route pour la performance.

  • 1. E d i t o | W ƌ Ġ Ɛ Ğ Ŷ ƚ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ Ě Ğ ů ͛ Ă Ɛ Ɛ Ž Đ ŝ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ | E n r o u t e p o u r l a p e r f o r m a n c e | C o n g r è s A N C I M 2 0 1 2 | W Ƶ ď ů ŝ Đ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ Ɛ | Ƶ ů ů Ğ ƚ ŝ Ŷ Ě ͛ Ă Ě Ś Ġ Ɛ ŝ Ž Ŷ | Ŷ Ŷ Ž Ŷ Đ Ğ Ɛ Ě Ğ ƌ Ğ Đ ƌ Ƶ ƚ Ğ ŵ Ğ Ŷ ƚ En route pour la performance Extrait d’un mémoire Master II Direction des Organisations Sanitaires et Sociales option Management de Pôles Hospitaliers. Dominique Combarnous, cadre supérieure de santé. Introduction Il est fort de constater que les agents des unités de soins ne comprennent pas qu’on mesure leur travail. En effet, ils demeurent encore dans une logique de mission alors que les dirigeants des pôles et la direction ont évolué vers une logique de « productivité ». Pourtant, l’efcience est constitutive du travail des professionnels or ils ne sont pas enclins à la transformer en performance (mot tabou). C’est pourquoi, il est souhaitable de mettre en place une démarche participative et pérenne an que l’impact de la performance soit sur la qualité, les conditions de travail et l’efcience. Alors, comment, dans un contexte de changement de stratégie managériale ministérielle afchée à travers les textes et les misions conées, passer d’un mode bureaucratique à un mode Adhocratique an que les acteurs se per-mettent de passer de l’efcience à la performance, de rendre lisible pour tous les indicateurs et ainsi mettre en oeuvre un management de la performance. Les instructions de la Direction Générale de l’offre de soins et la Mission système d’information des acteurs de l’offre de soins1 précisent en ce sens que les systèmes d’informations hospitaliers (SIH) constituent un « levier important pour le fonctionnement et la performance des établissements de santé ... l’informa-tisation des structures d’urgence fait partie des domaines fonctionnels concernés ». En ce qui concerne l’exploitation et le partage des informations, il est demandé à ce que les données et l’accès aux principaux tableaux de bord soient accessibles à l’ensemble des acteurs ayant contribué à la mise en oeuvre de ce dispositif (établissement de santé, agences régionales de santé, opérateurs nationaux, DGOS). Cependant pour remplir ces données, il faut que les acteurs de santé connaissent le cap et aient un intérêt à agir. La performance a un champ d’étude très large qui peut se référer à plusieurs disciplines. Elle est la résultante de comportements et constitue un moyen très important pour le suivi et le contrôle de la production de l’organisation, elle concerne toutes ses composantes. C’est un construit multidisciplinaire complexe. Elle tend à se référer à la ten-dance des résultats passés et elle peut être positive ou négative. Mais, sans égard à sa dénition, la performance ne peut être évaluée sans mesure. Dans ce sens, Eccles (1991)2 suggère qu’il sera de plus en plus essentiel pour toutes les entreprises de se concentrer sur leurs mesures de performance an de s’adapter à l’évolution rapide et très concurrentielle de l’environnement. Après ce constat, il nous a semblé intéressant de travailler sur la façon dont les outils de mesure de la performance peuvent devenir lisibles par tous et surtout pour les paramédicaux, comment les trier, les classer et les transmettre. Ainsi, comment impulser une culture de la performance dans notre pôle en accompagnant les cadres de proximité et les agents. Ce management se veut stratégique dans la mesure où il doit aboutir à la participation des acteurs à la mise en perspective des objectifs d’activité du pôle tout en donnant du sens aux actions entreprises. Cette démarche doit être une opération de « traduction » dans les deux sens, et tenter de démontrer en quoi chacun contribue à la performance. Pour élaborer les objectifs en matière de performance et établir le diagnostic, nous nous sommes appuyés sur la lit-térature, l’expérience mais aussi sur des entretiens informels, les quelques quatre vingt entretiens auprès des agents effectués dans le cadre des restructurations et enn sur une enquête effectuée lors de deux congrès nationaux. Cent cinquante questionnaires ont été distribués, soixante quatorze renseignés dont trente sept pour les cadres et trente 1 Instruction DGOS/MSIOS n°2010-321 du 1er septembre 2010 relative à l’analyse du déploiement et de l’usage des systèmes d’information hospitaliers dans les établissements de santé 2 ECCLES. R, 1991, « the performance measurement manifesto, Harward Business Review, Janvary-February, pp131-137 sept pour les paramédicaux. L’objectif était de faire l’inventaire des outils existants en France, leur utilisation au quo-tidien et comprendre la représentation que se font les agents de la performance. Le contexte national en lui-même justie le sujet puisqu’il existe une afrmation de la priorité donnée au pilotage médico-économique ainsi qu’un principe de subsidiarité incitant les établissements à donner des marges de décision aux échelons les plus proches de la production de soins. Nous tenterons de montrer ici vers qu’elle performance et objectifs on veut faire tendre chaque acteur en s’appuyant sur le contexte national, institutionnel et l’enquête effec-tuée. Cependant, chaque catégorie d’acteurs (y compris les patients) n’a pas la même perception des critères de performance du fait de son statut et de ses responsabilités. Pour donner du sens, chacun d’entre eux a des besoins spéciques. Le diagnostic de l’existant nous conduit à se questionner sur les concepts même de la performance et d’analyser la différence de point de vue entre les cadres et les paramédicaux en la matière. Nous pourrons constater que beau-coup d’outils de mesure de cette performance existent et sont en place dans les établissements mais peu peuvent être utilisés en l’état par les acteurs de terrain. A partir de ces constats, il convient de proposer des indicateurs qui pourraient être adoptés par les paramédicaux, ainsi que le management qu’il serait utile de mettre en place autour de ces outils. 1. La gouvernance des pôles et leurs objectifs orientés vers la performance Une pression forte de la perfor-mance est actuellement exercée sur les établissements de santé, il est de plus en plus souvent évoqué le fait d’être nancé à la performance. Du fait des freinages ressentis sur les budgets, des injonctions d’ef- cience sont proférées devenant un enjeu fort pour l’avenir. La montée du consumérisme et de l’usager acteur de sa prise en charge, d’une part, le développe-ment de la recherche sur les cri-tères de qualité de la prie en charge d’autre part, enn la prise en compte de l’in$uence du psychologique sur le somatique dans le traitement des pathologies, conduisent aujourd’hui à donner aux enquêtes de satisfac-tion une légitimité pour l’apprécia-tion de la performance de l’activité hospitalière. Les outils de gestion stratégiques et opérationnels aident au pilotage du pôle mais on ne peut pas dire que ces données aient quelque in- $uence sur les agents, sur leur pra-tiques, leur culture professionnelle, ni même sur leur mode de coordina-tion, ainsi on atteint les limites d’utili-sation des outils qui ne sont connus et utilisés que par une poignée de personnes. Ces acteurs tentent de communiquer sur les résultats de la performance mais semblent démunis quant à la manière péda-gogique d’impliquer les agents. En effet, les outils de gestion offrent la plupart du temps une vison simpli- é et compréhensible d’une réalité souvent complexe mais le langage entre gestionnaire et acteurs de santé reste encore souvent à mettre en commun. 1.1 Contexte National L’organisation générale de l’hôpital public a fait l’objet d’une succession de réformes qui vont toutes dans le sens du renforcement progressif du rôle de l’exécutif. La nouvelle gouvernance des éta-blissements publics de santé pro-mue dans les ordonnances de 2005 repose sur quelques principes structurants : l’afrmation de la priorité donnée au pilotage médico-économique dans un contexte de mise en place de la tarication à l’activité, pilotage auquel les médecins doivent désor-mais être étroitement associés ; le principe de subsidiarité : la transmission de l’autorité et des marges de décision aux échelons les plus proches de la production de soins. Au sein du pôle, les cadres sont confrontés à plusieurs dés de ma-nagement et notamment, la difcul-té de créer un sentiment d’apparte-nance collective au pôle quand les 4 ANCIM N° 40 | Avril 2012 ANCIM N° 40 | Avril 2012 5
  • 2. E d i t o | W ƌ Ġ Ɛ Ğ Ŷ ƚ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ Ě Ğ ů ͛ Ă Ɛ Ɛ Ž Đ ŝ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ | E n r o u t e p o u r l a p e r f o r m a n c e | C o n g r è s A N C I M 2 0 1 2 | W Ƶ ď ů ŝ Đ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ Ɛ | Ƶ ů ů Ğ ƚ ŝ Ŷ Ě ͛ Ă Ě Ś Ġ Ɛ ŝ Ž Ŷ | Ŷ Ŷ Ž Ŷ Đ Ğ Ɛ Ě Ğ ƌ Ğ Đ ƌ Ƶ ƚ Ğ ŵ Ğ Ŷ ƚ services ou les sites représentent, pour les personnels, les lieux d’iden-ti €cation professionnelle. L’idée générale de la gouvernance est de faire prendre les décisions qui peuvent l’être par les acteurs de terrain, l’objectif étant d’améliorer la prise en charge du patient par une meilleure organisation décidée au niveau opérationnel et de respon-sabiliser les équipes soignantes en vue de la réalisation d’économies de gestion. En cela, il est impor-tant d’initier ce travail de mise en perspective des données de per-formance auprès des agents a€n de les inciter à l’amélioration de celle-ci. Selon le rapport de l’IGAS3, la mise en place des pôles bouleverse la géométrie traditionnelle de l’hôpital : les médecins doivent se position-ner sur une ligne verticale vis-à-vis de la direction de l’établissement, les professions soignantes sont, à l’inverse, invitées à « horizontali-ser » leurs pratiques tandis que les équipes de direction doivent pro-gressivement concevoir leur inter-vention comme celle de services supports aux producteurs de soins que sont les pôles médicaux et médico-techniques. Des enjeux de pouvoir et de repositionnement des métiers de chacun bouleversent les habitudes. La mission estime donc urgent de revisiter le positionnement et les métiers des directions fonc-tionnelles et des directions de sites. La réforme de 2005 prépare la loi « Hôpital, Patients, Santé, Territoire » : Cette réforme fait le pari de la res-ponsabilisation des acteurs par la diffusion de la culture médico-éco-nomique et l’appropriation d’outils de pilotage adaptés. Elle s’inscrit dans une logique de subsidiarité et d’ef€cience dans un contexte de passage à la T2A qui modi€e en profondeur le paradigme de gestion des Etablissements Public de San-té, jusque-là essentiellement axé sur le contrôle des dépenses. Par ailleurs, le passage à la T2A a fait basculer le monde hospitalier dans la culture des recettes, domaine dans lequel le corps médical est le prescripteur. Dès lors, le pôle étant devenu l’échelon pertinent de la gestion médico-économique, il n’y a plus d’autres choix que d’impliquer les médecins et plus généralement les soignants dans cette dimension. En ce qui concerne l’intéresse-ment, le rapport de l’IGAS recom-mande : « De fonder l’intéressement des pôles sur une approche de leur per-formance globale : ne pas le fonder sur le résultat €nancier net, tenir compte de ma-nière distincte des efforts de maî-trise des dépenses d’une part, de développement des recettes d’autre part ; enrichir cette analyse de la prise en compte d’objectifs d’organisa-tion, de management, de conduite de projets médicaux et soignants et de qualité. ». L’intéressement collectif peut jouer un rôle important comme moteur de l’activité et facteur de cohé-sion et de dynamisme au sein des pôles, comme l’ont signalé plu-sieurs interlocuteurs de la mission. Ceci en récompensant les efforts parfois non négligeables consentis par l’ensemble des personnels et des équipes pour réaliser des éco-nomies, mener une restructuration dif€cile, ou assurer la continuité des activités de soin dans des périodes de gestion à #ux tendu. « Si la situation €nancière des éta-blissements ne permet pas tou-jours de déployer un intéressement conséquent dans les pôles, les efforts collectifs doivent béné€cier d’un retour sur investissement, même faible. ». La mission de l’IGAS rappelle qu’un tableau de bord n’est ef€cace que si son utilisateur se l’approprie et donc peut lui-même en construire les items qu’il estime pertinents sans en référer à une direction centrale. Le problème est donc moins celui de l’inexistence de tels outils, que celui de l’existence d’une volonté réelle de partage des informations. Jusqu’à aujourd’hui les pôles ont permis une acculturation réciproque des équipes médicales et de direc-tion, l’organisation polaire aura permis de renforcer le dialogue, la solidarité entre services, la connais-sance des autres et de l’administra-tion. Le rapport sur la nouvelle gou-vernance et comptabilité analytique 3 ZEGGAR H., VALLET G., TERCERIE O., Inspection Générale des Affaires Sociales, février 2010 , « Bilan de l’organisation en pôles d’activité et des délégations de gestion mises en place dans les établissements de santé », rapport n°2010-010P. des pôles de l’ANAP4 fait état à ce propos, de l’instauration nécessaire du « dialogue de gestion ». Par contre l’Agence Nationale d’Appui à la Performance ne propose pas de phase ascendante où le person-nel du terrain remonterait les infor-mations nécessaires à éclairer les décisions. Seulement deux niveaux de dialogue de gestion sont pré-vus : l’un stratégique, visant à éta-blir un dialogue entre la direction, le conseil exécutif et les pôles et un niveau opérationnel entre les pôles et les structures internes qui le com-posent, en général avec les chefs de service ou responsables d’unités fonctionnels et les cadres de proxi-mité. Or, au vu de l’enquête effectuée tant pour les cadres que pour les paramédicaux, il est explicite qu’il manque cruellement de temps d’échange et d’écoute entre les équipes médicales et paramédi-cales pour connaître les objectifs de chacun (40 % des cadres de proxi-mité le mettent en avant alors que 26 % des paramédicaux donnent cette priorité). En résumé, si le processus d’accul-turation à la dimension économique des acteurs du pôle urgences est engagé, il est variable en fonction de leur niveau d’implication. Il convien-drait, pour obtenir une meilleure adhésion des personnels paramé-dicaux, de coupler davantage la mesure de la qualité avec la perfor-mance médico-économique. 1.2 Divergences d’opinions et d’interprétations qui ne per-mettent pas d’optimiser la per-formance Si l’on considère que l’ef€cacité d’une organisation est un jugement sur un groupe ou un individu, celui– ci repose souvent sur des valeurs et des attentes. C’est à cet endroit que se situe la plus grosse dif€culté de l’évaluation de la performance en fonction de qui porte le jugement. Si l’on a des personnes s’occupant de ressources humaines, ils parlent d’humains ; si l’on a des gestion-naires, il nous parlent de €nances ; des politiciens s’attachent à la croissance et à l’hôpital ; les cadres parlent en priorité d’ef€cience alors que les personnels parlent eux d’ef- €cacité et de qualité. En fait, les ré-sultats différeront selon qui regarde l’organisation. On est donc obligé de comprendre que l’ef€cacité or-ganisationnelle est un construit mul-tidimensionnel qui représente une variété de groupes d’intérêts. Si les cadres privilégient l’utilisation des données pour le management, ils ne s’écartent pas de la gestion médico-économique a€n de mesu-rer les écarts entre objectifs et résul-tats. A contrario, les paramédicaux ignorent en grande majorité ce à quoi servent les données recueillies. Les personnels soignants partagent souvent l’idée que leur apparte-nance à un établissement de santé les exonère de toutes préoccupa-tions €nancières, « la santé n’ayant pas de prix ». Mais qu’en est-il du désir des patients et/ou de leur famille ? Selon un article de l’ADSP5, du point de vue des patients, toute demande de soins rapide est quali€ée d’ « ur-gence », alors que du point de vue des professionnels, une distinction est faites entre urgences « ressen-ties » et urgences « vitales » ou « fonctionnelles ». Les paramédi-caux ont souvent tendance à pen-ser qu’ils savent ce qui est bien pour le patient ; cependant, on note une régression du modèle paternaliste, un développement de l’autonomi-sation et de responsabilisation du patient et des prises de décisions qui se veulent partagées. Une étude européenne illustre le besoin actuel de communication et d’auto-nomie : “Il est vraisemblable que nous soyons en train d’assister à un changement culturel général par lequel les gens sont de moins en moins satisfaits d’être traités comme des béné‚ciaires passifs des soins de santé”, a déclaré le Professeur Coulter, Directrice Géné-rale du Picker Institute Europe, qui a chapeauté l’étude. “A mesure que l’environnement en matière de soins de santé évolue, en raison de la de-mande croissante, des restrictions budgétaires et de l’avènement de nouvelles technologies, les patients se voient davantage comme partie prenante active dans le système.”6 1.3. Des objectifs de perfor-mance qui varient selon les ca-tégories d’acteurs Les hôpitaux disposent pour la plu- 4 MEAH., 2009, « Nouvelle gouvernance et comptabilité analytique des pôles » (page 103, chapitre V) 5 BRAUN F., (praticien hospitalier, service des urgences, SAMU 55, CH Verdun) septembre 2005, revue actualité et dossiers en santé publique n° 52. 6 COULTER A., MAGEE H., « The European Patient of the Future (Le patient européen du futur) ». 6 ANCIM N° 40 | Avril 2012 ANCIM N° 40 | Avril 2012 7
  • 3. E d i t o | W ƌ Ġ Ɛ Ğ Ŷ ƚ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ Ě Ğ ů ͛ Ă Ɛ Ɛ Ž Đ ŝ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ | E n r o u t e p o u r l a p e r f o r m a n c e | C o n g r è s A N C I M 2 0 1 2 | W Ƶ ď ů ŝ Đ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ Ɛ | Ƶ ů ů Ğ ƚ ŝ Ŷ Ě ͛ Ă Ě Ś Ġ Ɛ ŝ Ž Ŷ | Ŷ Ŷ Ž Ŷ Đ Ğ Ɛ Ě Ğ ƌ Ğ Đ ƌ Ƶ ƚ Ğ ŵ Ğ Ŷ ƚ part d’une panoplie d’outils qu’il est impératif de mettre en cohérence a l’aide d’objectifs structurants, ainsi le projet d’établissement a pour rôle de xer et cadrer la stratégie de l’hôpital, le projet de pôle et la contractualisation interne de dénir les objectifs d’activité, de qualité et nanciers. Cependant en fonction des catégories d’acteurs, la sensibi-lité n’est pas la même, la participa-tion et l’adhésion non plus. 1.4 Synthèse : un problème d’attente implicite en désyn-chronisation avec les objectifs explicites du pôle Au vue de la « traduction » des ob-jectifs par les équipes de soin, il ap-paraît clairement que pour donner du sens et les faire adhérer à ceux du pôle, il est important qu’elles aient un feed back sur les éléments clefs auxquels elles participent. En effet, le contrat de pôle est instauré entre les responsables et les diri-geants, les tableaux de bords sont mis en place pour rendre compte aux instances et pour le personnel on suppose que cela suivra via les cadres. Les outils de pilotage sont peu connus des paramédicaux, même s’ils sont commentés lors des conseils de pôle, on ne leur explique pas souvent ce que l’on at-tend d’eux. Le dialogue de gestion se situe seulement à deux niveaux et en phase descendante. En quelque sorte, les changements sont subis par le personnel donc pas dans une dynamique participative. Ceci est souvent le symptôme d’un manque d’espace de communication autour des résultats médico-économiques, l’expertise des agents de terrain pourrait pourtant être un atout pour la performance. En tenant compte des préoccupations premières des agents qui sont attachés à leurs mis-sions de soins, le contrôle de ges-tion, et plus largement le dialogue de gestion, pourrait tenter d’aligner les valeurs avec les objectifs du pôle et ceci dans les deux sens. Au regard de cette analyse, il nous a paru important de nous question-ner sur ce qu’est la performance et comment tenter de la piloter au sein du pôle des urgences. 2. De quelle performance parle t-on, de quels outils dispose-t-on ? 2.1. La performance multidi-mensionnelle Le concept de performance est dif- cile à expliciter car il se rapporte au cadre de la rationalité de l’action et fait donc référence à différentes visions du monde et différents sys-tème de valeurs. Les présentations habituelles associent différents termes tels que : efcacité, ef- cience, pertinence et qualité qui es-saient de traduire les tensions entre différents systèmes de valeurs. L’évaluation de la performance est donc un patchwork de ces ap-proches et un concept revêtant un caractère multidimensionnel. Dans le cadre des établissements hospi-taliers, trois dimensions ont été rete-nues par des experts français de la Drees [Drees 2001]7 : l’atteinte des buts (à savoir l’amé-lioration de la santé des individus et des populations et la qualité du ser-vice rendu à la collectivité) ; l’efcacité économique (ou utilisa-tion optimale des moyens) ; la capacité d’adaptation au chan-gement, ainsi qu’un « pré-requis », sous la forme d’une culture com-mune et de conditions de travail favorables. R. Sainsaulieu ajoute à ses dimen-sions celle de la performance so-ciale (taux de grève, climat social, absentéisme, Turn over, Accidents du travail). Le modèle québécois de l’Evalua-tion Globale et Intégrée de la Per-formance des Systèmes de Santé (EGIPSS) intègre également la no-tion de préserver et produire des valeurs et du sens (Accord sur les missions). Certains auteurs considèrent que la performance et l’efcacité sont des concepts interchangeables. La per-formance étant dans l’accomplisse-ment des tâches et l’efcacité dans la production de l’effet attendu. La performance ce conçoit essentielle-ment dans un public de gestionnaire alors que l’efcacité s’adresse à un public plus érudit. Est-ce une ques-tion de sémantique, puisque les paramédicaux associent la perfor-mance à l’efcacité tout en taisant le mot honnit ? 2.1.1 Des dimensions de la perfor-mance différentes selon le statut Pour comprendre comment les pa-ramédicaux intègrent les dimensions de la performance, nous avons uti-lisé l’analyse de notre questionnaire en comparant la vision qu’en ont les cadres et celle qu’en ont les inr-mières, kinésithérapeutes et aides-soignants (que nous appellerons paramédicaux) que nous avons interrogé. Il apparaît qu’à la question de la dénition de la performance, les uns comme les autres sont en difculté pour répondre (50 % de réponses). Dans l’explicitation du terme, les cadres sont partagés entre l’adé-quation des moyens avec activité et l’atteinte d’un niveau de qualité, alors que les paramédicaux dé- nissent majoritairement la perfor-mance comme une adéquation entre les moyens et la qualité de la prise en charge. Les personnes interrogées classent les dimensions de la performance différemment en fonction de leur statut : 7 DREES, 2001, « Dossier Solidarité Santé », n°2 Tableau 1 : Les priorités dans la performance pour les cadres et les personnels Point de vue des Cadres Point de vue des Paramédicaux Classement des dimensions de la performance 1. Pertinence 1. Efcience 2. Efcacité 1. Efcacité 2. Pertinence 3. Efcience Mesure de la performance - Oui 67 % - Non 33 % - Oui 24 % - Non 62 % Classement des items dans la performance collective 1. Qualité 2. Gestion des ressources humaines 3. Données médico-économiques 1. Qualité 2. Données médico-économiques 3. Gestion des ressources humaines Dans le questionnaire, les termes étaient dénis de la manière suivante : „ l’ef!cience : l’articulation entre moyens et résultats ; „ l’ef!cacité : l’articulation entre résultats et objectifs ; „ pertinence : l’articulation entre objectifs et moyens. Il est intéressant de constater que les cadres sont dans une dimension plus globale de la performance en privilégiant d’abord la pertinence puis l’efcience et enn l’efcacité alors que les personnels privilégient d’abord l’efcacité. On remarque également que les cadres comme les paramédicaux favorisent la qualité, les agents quoique très impliqués dans les organisations, mettent les données médico-économiques avant les ressources humaines. Nous allons tenter d’illustrer ces constats selon le schéma du système d’action et processus du GRIS8 8 Groupe de recherche interdisciplinaire en santé , avril 2005, le modèle EGIPSS, « un cadre d’évaluation de la performance des système de services de santé » rapport technique. 8 ANCIM N° 40 | Avril 2012 ANCIM N° 40 | Avril 2012 9
  • 4. E d i t o | W ƌ Ġ Ɛ Ğ Ŷ ƚ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ Ě Ğ ů ͛ Ă Ɛ Ɛ Ž Đ ŝ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ | E n r o u t e p o u r l a p e r f o r m a n c e | C o n g r è s A N C I M 2 0 1 2 | W Ƶ ď ů ŝ Đ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ Ɛ | Ƶ ů ů Ğ ƚ ŝ Ŷ Ě ͛ Ă Ě Ś Ġ Ɛ ŝ Ž Ŷ | Ŷ Ŷ Ž Ŷ Đ Ğ Ɛ Ě Ğ ƌ Ğ Đ ƌ Ƶ ƚ Ğ ŵ Ğ Ŷ ƚ Tableau 2 : Système organisé d’action, champ d’application selon les cadres et les Paramédicaux. Processus Soins / Services 1. EFFICACITE (paramédicaux) 2. EFFICIENCE (Cadres) Structures Ressources Environnement PRODUCTIVITE et objectifs 1. PERTINENCE (Cadres). 2.PERTINENCE (Paramédicaux) On constate que si le champ de la pertinence et celui de l’ef!cacité sont les priorités des paramédicaux, ils se préoccupent peu de la pro-ductivité et du lien entre les objec-tifs et les résultats !naux, autrement dit du processus. Les cadres eux, couvrent l’ensemble du système d’action. Pour une meilleure per-formance des paramédicaux, il est donc essentiel de leur faire intégrer le champ de la productivité, en s’in-téressant avec eux aux processus de prise en charge qui peuvent les interpeller. 2.1.2 Fusion de culture, cohabitation ou collaboration, coopération ? Le système clinique se distingue de tous les autres secteurs où l’on offre des services (assurances, banques...) par l’existence d’un noyau irréductible d’incertitudes liées au fait que ni le diagnostic, ni l’effet des traitements ne peuvent être prévus avec certitude. Les logiques professionnelles qui guident les décisions à l’hôpital sont dépendantes des groupes d’acteurs et donc des identités profession-nelles. Chacun à son langage par-ticulier, sa conception de la logique hospitalière et en fonction de sa culture, la manière d’appréhender la performance. Par conséquent, des frontières sont parfois présentes entre ces diffé-rentes logiques et sans les faire tom-ber, certaines formes de régulation se mettent en place en redé!nissant les rôles et renforçant les valeurs et les représentions. Au vu des chan-gements structurels dictés par les derniers textes gouvernementaux, les formes de régulation doivent être remises en question et repensées. Résultats Finalités 2.1.3 Piloter la performance dans les pôles La majorité des paramédicaux n’est pas consciente qu’elle peut avoir des tableaux de bord à sa disposi-tion. Dans l’enquête effectuée, les personnes qui déclarent posséder, au niveau de leur pôle, des tableaux de bord sont pour 75 % en CHG, en CHU seulement 13 % pensent pouvoir en disposer. Peut-être peut-on en déduire que le dialogue de gestion est plus facile dans des structures plus petites. Les cadres savent où trouver les informations émanant des outils de gestion alors que les agents sont plus hésitants sur les moyens de les consulter, et évoquent le fait qu’ils ne peuvent avoir les renseignements que par le biais de réunions de service. Cependant, la plupart du temps, la stratégie se fait aussi en marchant et elle émane de la base. Si les pôles et les soignants arrivent à avoir une vision claire de leur rôle dans les ob-jectifs, ils pourront alors eux-même les traduire en stratégies. Les facteurs clefs de succès dans la déclinaison des missions stra-tégiques sont l’implication des ac-teurs dans la lecture et la mise en perspective de leur performance. Il est important de dé!nir les missions stratégiques a!n que l’on puisse décrire les domaines où l’on doit mesurer la performance et déve-lopper les indicateurs correspon-dants. Il est donc souhaitable de dé!nir une cible mesurable sous formes d’indicateurs stratégiques couvrant toutes les dimensions de la performance (ef!cience, ef!ca-cité, qualité). Le contrôle de gestion s’appuie généralement sur un sys-tème d’information, adapté à une utilisation opérationnelle et d’aide à la décision. 2.3 Appropriation et limite des outils de gestion Les indicateurs doivent corres-pondre en grande partie à l’objectif à atteindre, or les agents des uni-tés de soins ne savent pas ou ne veulent pas savoir quels sont les objectifs médico-économiques. Il est donc inutile de leur donner des résultats déconnectés d’un objectif. L’indicateur n’a de sens que dans un contexte de mise en oeuvre en corrélation avec des critères pré-cis accompagnés de ses éléments d’interprétation et suppose l’exis-tence d’une question qu’il contribue à éclairer. A cause de toutes ces raisons, les indicateurs peuvent être l’objet de biais d’analyse et les fac-teurs de confusion dans leur inter-prétation sont habituels. Cependant, la survalorisation des indicateurs !nanciers dans la pra-tique quotidienne de la gestion des équipes occulte les autres dimen-sions de la performance. Il serait souhaitable de valoriser des indi-cateurs de sécurité des soins et de compétences en redonnant du sens au travail, valeur mise à mal par la nouvelle génération. Les profes-sionnels d’aujourd’hui ressemblent beaucoup au modèle américain avec une demande croissante de « Compensation System ». Mais les outils ne font pas tout : Une fois qu’un indicateur a été choisi, il devient très vite un but en soi, susceptible de toutes les mani-pulations. Cela limite la con!ance qu’on peut accorder au système de contrôle de gestion, même si l’on peut mettre en place toutes sortes de parades (renouveler les indica-teurs utilisés, les garder con!den-tiels, etc.). Et cela induit un stress, notamment lorsque les indicateurs sont mal choisis et conduisent à exi-ger l’impossible. Les tableaux de bord ne sont utili-sables que si les informations sont comprises, exploitées et accom-pagnées. La plupart du temps, la résistance culturelle à la lecture des données médico-économiques, l’in-compréhension des informations ou l’absence de marge de manoeuvre ne permettent pas un partage au-tour d’un dialogue de gestion avec les personnels. Les outils de gestion sont des outils de pilotage qui servent aux cadres à mettre en oeuvre des actions correc-tives a!n d’atteindre les objectifs. Si beaucoup de données sont simples à comprendre, d’autres nécessitent des connaissances ou le croisement avec d’autres indicateurs pour ca-ractériser une situation et permettre de prendre des décisions. Par manque de temps et/ou de com-pétences, les acteurs du pôle sous-exploitent les résultats des tableaux de bord. Les données inexpliquées sont soit mal interprétées, soit igno-rées par les destinataires. 2.4 L’accompagnement et le management autour des outils Le concept de gouvernance et donc de pôle est associé la plupart du temps au concept de performance. Or, même si la décentralisation se veut au plus près du terrain, il de-meure un décalage entre les déci-sionnaires du pôle et le personnel qui le compose. Il paraît donc né-cessaire d’outiller, de concevoir et de mettre en oeuvre de nouveaux instruments d’appréciation de la performance qui soient à disposition de l’ensemble du personnel. Le dialogue de gestion n’existe qu’en phase descendante comme nous l’avons vu plus haut. Cepen-dant, pour faire vivre les outils et connaître les raisons d’une per- 10 ANCIM N° 40 | Avril 2012 ANCIM N° 40 | Avril 2012 11
  • 5. E d i t o | W ƌ Ġ Ɛ Ğ Ŷ ƚ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ Ě Ğ ů ͛ Ă Ɛ Ɛ Ž Đ ŝ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ | E n r o u t e p o u r l a p e r f o r m a n c e | C o n g r è s A N C I M 2 0 1 2 | W Ƶ ď ů ŝ Đ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ Ɛ | Ƶ ů ů Ğ ƚ ŝ Ŷ Ě ͛ Ă Ě Ś Ġ Ɛ ŝ Ž Ŷ | Ŷ Ŷ Ž Ŷ Đ Ğ Ɛ Ě Ğ ƌ Ğ Đ ƌ Ƶ ƚ Ğ ŵ Ğ Ŷ ƚ formance médiocre, les acteurs de terrain ont des explications qui échappent la plupart du temps aux dirigeants. Des idées peuvent émaner des agents qui savent où il y a dysfonctionnement, sans pou-voir régler le problème eux-même, puisqu’ils ne s’occupent pas ou peu du processus. Nous pensons donc que les mana-gers ne doivent pas se contenter des indicateurs du contrôle de ges-tion, mais doivent aussi régulière-ment constater ce qui se passe dans les unités et avec les patients, puisque les indicateurs ne détectent pas tout. Le contrôle de gestion, au car-refour de nombreuses fonctions, peut assez facilement dériver, sous l’effet de ses tendances propres, du contexte, et des pressions des autres acteurs. Il peut ainsi se limi-ter à un contrôle formel et tatillon, devenir un organe d’inspection in-terne, ou de conseil et d’aide à la décision, ou d’analyse économique, ou encore prendre en charge des responsabilités opérationnelles. « 50 % des dirigeants ne passent au-cun temps à discuter de stratégie. ». 3. Plan d’action : Traduire et créer des tableaux de bord pour impliquer les ac-teurs de terrain dans la performance Le contexte national de la gouver-nance donne l’idée générale que les décisions doivent être prises par le terrain en responsabilisant les acteurs. La mise en place des pôles, le contrat de pôle, la négo-ciation des objectifs et des straté-gies ont permis une acculturation réciproque des équipes médicales et des directions. Cependant, pour les équipes de soin, le dialogue de gestion demeure insuf!sant. Les outils de mesure de la performance sont essentiellement des outils de pilotage qui ne permettent pas aux paramédicaux de donner un sens à leur travail. Considérant qu’un indi-cateur est une information qui doit aider un acteur à évaluer le cours d’une action vers l’atteinte d’un ob-jectif ou son résultat, que c’est à la fois un système d’alerte, d’analyse et de décision, nous proposons de mettre en place, des indicateurs in-contournables qui devraient être ap-préciés par les paramédicaux et qui pourraient leurs permettre d’accom-plir leurs missions en améliorant leur performance. Ainsi, il paraît oppor-tun de mettre en place des tableaux de bord synthétiques, stratégiques et opérationnels composés d’indi-cateurs de résultats et d’actions organisés autour d’une vision mul-tidimensionnelle de la performance. 3.1 Trois constats qui déter-minent les besoins des acteurs de terrain 3.1.1 Les patients ont des exigences corroborant les objectifs économiques Les patients sont désireux de passer le moins de temps possible à l’hôpi-tal, d’avoir des parcours de soins optimisés ; pour se faire, les proces-sus de prise en charge doivent être organisés et rationalisés en conser-vant la qualité du service rendu. Les patients veulent être des partenaires de soins et expriment des attentes en tant que consommateurs. Les patients ont donc des souhaits qui peuvent aider les soignants à adhérer à certaines contraintes éco-nomiques et ainsi leur prouver qu’ils sont ef!caces selon leurs voeux. 3.1.2 Un point de convergence entre cadres et paramédicaux : la qualité Au vu des résultats de notre en-quête, nous avons constaté que la qualité est un des éléments essen-tiels pour les deux catégories pro-fessionnelles. Autant la qualité du service rendu que celle des conditions de travail. L’un in#uençant l’autre. Il est ainsi évoqué plusieurs fois : l’intérêt d’avoir des compétences, d’utiliser les !ches d’événements indésirables pour progresser, de diminuer les délais d’attentes aux urgences. Les agents nous disent souvent que : La logique du « tou-jours plus » dominant le « toujours mieux » engendre une dégradation des modes de coopération et dété-riore la qualité des soins, du travail et accentue le stress. Les dimensions de la qualité sont dé!nies par « l’ensemble d’attributs du processus qui favorise le meil-leur résultat possible tel que dé!ni par rapport aux connaissances, à la technologie, aux attentes et aux normes sociales »9. On peut en conclure que la perfor-mance organisationnelle dépendra donc des compétences et de la motivation du personnel. Cepen-dant il faut créer les conditions pour que ces composantes soient effec-tives et puissent être mesurées pour donner le dynamisme indispensable à la réalisation des objectifs. 3.1.3 Les équipes de soins ne s’inté-ressent pas ou peu à la productivité Selon l’enquête effectuée, un champ entier est peu investi par les para-médicaux, celui de la productivité et donc celui qui conduit des objectifs et des ressources aux soins (les processus et l’ef!cience). Pourtant les soignants utilisent tous les jours des processus opération-nels qui leur permettent de réaliser des services de qualité. Il apparaît que ce qui dérange est le mot : « productivité », mais il demeure qu’il est important de retraduire cette étape. Une unité de soins peut être considérée comme une unité de production et cela appelle à un référentiel métier spéci!que, faisant entrer la notion que tout l’hôpital devrait s’organiser autour de ce coeur de métier. L’ef!cience est alors un ratio d’output sur des inputs. L’ef!cience des processus est une dimension importante de la perfor-mance organisationnelle, car elle rend compte de la valeur ajoutée qui est engendrée par les processus et les activités de l’organisation et des économies réalisées par les efforts d’amélioration continue des proces-sus de production de biens ou de services. Pour ce faire, nous avons travaillé sur un document commun au pôle en sélectionnant des indicateurs pertinents qui ont un sens pour les paramédicaux et qui se rapprochent de leurs valeurs. Chaque service a ses indicateurs propres alors que d’autres sont communs au pôle. Ces indicateurs sont sélectionnés pour être abordables et peuvent évoluer avec le temps en fonction du dialogue que nous ambitionnons de mettre en place avec les per-sonnels. Il est souhaitable que ces indicateurs ne soient pas statiques. Ils vont se transformer en fonction de la culture qui, nous espérons va changer, mais aussi en fonction de nouveaux modes de prises en charge ou encore de techniques qui évoluent. Il sera peut être ensuite intéressant d’avoir des objectifs transversaux au pôle pour aider les paramédicaux à être impliqués dans la performance et ainsi participer d’une part à la pertinence des par-cours de soins, d’autre part à la pro-ductivité et aux processus. La !nalité est d’éviter que la performance col-lective ne se résume à une somme de performances individuelles. 3.2 Management : impulser une culture de la performance Selon RH. Anthony, le contrôle de gestion est un Processus par lequel les managers in#uencent les autres membres de l’organisation pour mettre en oeuvre les stratégies de l’organisation. Ainsi nous avons mis en place : une vision partagée de la stratégie et des objectifs issus de la contrac-tualisation ; un engagement des acteurs dans le recueil de l’information et l’analyse des actions d’adaptation, chacun à son niveau ; « une vision et comportement qui sautent du contrôle, orienté vers le passé et l’évaluation des individus, au pilotage orienté vers le futur et l’adaptation des actions, »10. 3.2.1 L’organisation apprenante comme levier d’apprentissage à la performance Cette communication des tableaux de bord caractérise également le système d ‘une organisation appre-nante. L’apprentissage en équipe est le processus qui entraîne l’action dans la mesure où le groupe crée un résultat désiré par chaque indi-vidu et repose sur une vision parta-gée. Les moments informels entre le cadre et son équipe sont souvent des moments privilégiés où l’on peut faire passer des messages. La formation est un attribut important de l’organisation apprenante mais pas suf!sant. Les systèmes d’incitation en termes de récompense peuvent aider aux actions d’apprentissage et des résultats, ne serait ce que la !erté d’appartenir à une institution perfor- 9 Groupe de Recherche Interdisciplinaire en Santé, avril 2005, Université de Montréal, « Un cadre d’évaluation de la performance des systèmes de services de santé : le modèle EGIPSS », rapport technique. 10 Pilotage de la performance des établissements de santé Projet « Kit de base des tableaux de bord » 11 Avril 2006 GMSIH 12 ANCIM N° 40 | Avril 2012 ANCIM N° 40 | Avril 2012 13
  • 6. E d i t o | W ƌ Ġ Ɛ Ğ Ŷ ƚ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ Ě Ğ ů ͛ Ă Ɛ Ɛ Ž Đ ŝ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ | E n r o u t e p o u r l a p e r f o r m a n c e | C o n g r è s A N C I M 2 0 1 2 | W Ƶ ď ů ŝ Đ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ Ɛ | Ƶ ů ů Ğ ƚ ŝ Ŷ Ě ͛ Ă Ě Ś Ġ Ɛ ŝ Ž Ŷ | Ŷ Ŷ Ž Ŷ Đ Ğ Ɛ Ě Ğ ƌ Ğ Đ ƌ Ƶ ƚ Ğ ŵ Ğ Ŷ ƚ mante. Le rôle de l’encadrement va devoir évoluer vers l’accompagne-ment de comportements adéquats et d’adaptation aux objectifs. La seule richesse que nous avons chez nous, c’est les hommes et il est important de postuler ensemble sur l’éducabilité pour les mener vers des objectifs communs d’optimisation des résultats. Les cadres guident les paramédicaux pour être parte-naires du processus et les orienter au compromis, assurer la régulation et n’oublier personne. Petit à petit les agents vont adhérer à la valeur du débat et comprendre que l’on peut s’éclairer réciproquement. Ils peuvent être force de proposition et se prendre au jeu de la performance en proposant des organisations mais aussi en demandant d’autres indicateurs qui leur permettent de mieux se situer dans l’institution. Dans notre enquête, les paramé-dicaux avaient envie d’être recon-nus pour leurs compétences, c’est pourquoi il faut mettre celles-ci en valeur. La gestion des compétences ainsi que la gestion de la formation sont incontournables. Ce sont des caractéristiques qui relèvent du modèle des organisations appre-nantes par leur contribution aux dynamiques d’apprentissage dans le travail : une autonomie à restaurer auprès des cadres mais aussi des paramé-dicaux laissant la possibilité de trai-ter les événements, problèmes ou incidents mineurs survenant dans l’activité quotidienne ; prendre des décisions opération-nelles ; une importante communication, notamment horizontale, dans le tra-vail ; une participation fréquente à des groupes de qualité ou de résolution de problèmes et à des groupes plu-ridisciplinaires ou de projets. Le travail nous transforme, la com-pétence n’est pas acquise dé!niti-vement, elle reste le lieu d’appren-tissage pour assurer l’excellence. Nous devons veillez à susciter des intérêts aux mesures de la perfor-mance a!n de donner du sens au travail, communiquer autour de ces résultats, ceux-ci étant le lieu entre l’idéal (grand pour le soignant) et la réalité (contraignante). Cependant cet état de fait permet de faire face à ce qu’on ne connaît pas pour dé-velopper ensemble une intelligence inventive et ainsi créer une capacité d’invention. Il est primordiale de se mettre d’ac-cord sur le niveau de qualité que l’on offre et que l’on veut offrir. Il conviendra ensuite de faire le lien entre stratégie et mesure de la per-formance. Il est possible que selon la typologie proposée par Mintzberg, les mécanismes de coordination se mettent en place par « ajustement mutuel » qui correspond à une si-tuation où les opérateurs se mettent d’accord par simple communication informelle et verbale. Le développe-ment de la structure imposant un mode de coordination de « supervi-sion directe ». Conclusion L’ensemble de ce travail s’est construit autour de l’hypothèse que les paramédicaux ne sont pas sensibilisés à la lecture de tableaux de bord de performance, pire même, qu’ils n’y ont pas accès et que la lecture leur est opaque du fait de leur culture et de leur réticence à lire des données médico-économiques. Leur appréhension s’enracine dans la conviction que la majorité des organisations sont administrées avec des critères essentiellement !nanciers, ce qui restreint l’attention des gestionnaires à cette seule dimension de la performance. Cela a des conséquences dans la gestion quotidienne des activités. Par exemple, si la charge en soins des soignants et l’adéquation activités/ ressources ne font pas partie du tableau de bord des gestionnaires, on peut s’attendre à ce qu’ils n’y prêtent pas toute l’attention requise. A contrario, il en est de même pour les paramédicaux, s’ils ne comprennent pas les objectifs et n’ont pas de données comparatives pour mesurer ces derniers, le dialogue de gestion est inexistant et la perfor-mance médiocre. Les divergences de culture professionnelle et de représentation ne permettent pas d’optimiser la performance et pourtant, nous avons vu que le dialogue de gestion ne doit pas se faire de façon unilatérale. Les réformes successives ont postulé sur le fait que les décisions de gestion sont plus pertinentes si elles sont prises par les acteurs de terrain, ceux-ci ayant une connaissance directe des réalités qu’une approche trop centralisée et technocrate ne peut fournir. A charge maintenant aux cadres d’établir ce dialogue de gestion à partir d’indicateurs que nous avons construits autour des aspirations premières des paramédicaux : la qualité et l’ef!cacité. Michel Crozier défend qu’encourager le management de proximité et renforcer son autonomie devraient créer les conditions favo-rables du dialogue entre toutes les catégories de personnel et améliorer la performance globale de l’hôpital et la qualité des soins. Pour cela, il faut rétablir la con!ance et démontrer que les décisions sont prises aux regards de données incontestables et incontestées. La participation de tous est alors rendue possible et l’investissement notoire. Le pôle est l’entité qui facilite un rôle transversal d’intégration en matière de protocoles de soins, de processus et de !lières, d’organisation et d’optimisation de l’utilisation des ressources. Il a été démontré dans ce travail que si les cadres ont une vision globale du système d’action et des champs d’appli-cation de la performance, les soignants occultent la dimension productivité et par la même ont du mal à entrer dans la gestion de processus. Les objectifs institutionnels ne sont pas ou peu connus des paramédicaux. Cependant, un point commun réunit toutes les catégories de personnel : la recherche de la qualité du service rendu. Les paramédi-caux sont très intéressés par la valorisation de leur travail sous différentes formes, pécuniaire mais également dans la reconnaissance de leurs compétences et le regard que l’on porte sur leur contribution. C’est pourquoi la satisfaction du personnel et des usagers est liée. La satisfaction des usagers peut être un objectif à poursuivre en soi, et des patients satisfaits sont aussi plus respectueux du traitement à suivre, plus !dèles et enclins à guérir mieux. Une vigilance s’impose, trop d’information « tue l’information », il s’agit de créer une dynamique autour d’outils dont l’appropriation est en devenir. Il convient de « traduire » ces indicateurs en données pertinentes sans « noyer » les soignants sous les chiffres auxquels ils ne donnent pas sens et de les accompagner sur le chemin de la performance. Cette performance se base également sur la façon de créer les conditions de l’ef!cience en accédant aux demandes d’amélioration des compétences et leur mise en oeuvre par une valorisation de celles-ci. La !nalité de ce travail n’était pas que les agents des unités de soins soient des gestionnaires émérites, ni qu’ils prennent des décisions stratégiques, mais qu’ils aient les informations nécessaires à leur pratique quotidienne, qu’ils disposent des clignotants qui les alertent sur les dysfonctionnements et surtout créer une dynamique autour d’un outil pour conduire des changements, aider à la compréhension des situations et impulser une culture de la perfor-mance « sans en avoir l’air ». Si les tableaux de bord sont des outils clefs pour la communication, ils nous font également passer d’un modèle bureaucratique, hiérarchique et autocratique à un mode adhocratique où les structures sont décloisonnées et sim-pli !ées. Les styles de communication deviennent ascendants et descendants, avec des paramédicaux plus respon-sables et ef!caces. L’acculturation est en marche pour les paramédicaux mais les tabous ne sont pas encore tous levés. Il est également temps d’offrir un cadre favorable à la coopération entre les unités du pôle en proposant des objectifs transversaux. Les outils doivent vivre et à nous de rendre les conditions favorables au dialogue a!n que les paramédicaux accom-pagnés des cadres deviennent les acteurs de leur propre performance et de créer une émulation dans une structure où les agents seraient !ers de travailler. 14 ANCIM N° 40 | Avril 2012 ANCIM N° 40 | Avril 2012 15
  • 7. E d i t o | W ƌ Ġ Ɛ Ğ Ŷ ƚ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ Ě Ğ ů ͛ Ă Ɛ Ɛ Ž Đ ŝ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ | Ŷ ƌ Ž Ƶ ƚ Ğ Ɖ Ž Ƶ ƌ ů Ă Ɖ Ğ ƌ Ĩ Ž ƌ ŵ Ă Ŷ Đ Ğ | C o n g r è s A N C I M 2 0 1 2 | W Ƶ ď ů ŝ Đ Ă ƚ ŝ Ž Ŷ Ɛ | Ƶ ů ů Ğ ƚ ŝ Ŷ Ě ͛ Ă Ě Ś Ġ Ɛ ŝ Ž Ŷ | Ŷ Ŷ Ž Ŷ Đ Ğ Ɛ Ě Ğ ƌ Ğ Đ ƌ Ƶ ƚ Ğ ŵ Ğ Ŷ ƚ Bibliographie Ouvrages CONTANDRIOPOULOS A.P., SOUTEYRAND Y., l’hôpital stratège, dynamique local et offres de soin, édition John Libbey Eurotext, Paris novembre 1996, 317 pages. CROZIER M., FRIEDBERG E., l’acteur et le système, Edition Le seuil, Paris, 1997, 448 pages. DONABÉDIAN A., The dénition of quality and approches to management, 1980 FERNANDEZ, Alain, Les nouveaux tableaux de bord des managers : le projet décisionnel dans sa totalité, 3ème édition, Les Éditions d’organisation, 1999, 2000, 2003, 481 pages. KAPLAN, Robert S. NORTON, David P., Le tableau de bord prospectif, Pilotage stratégique, les 4 axes du succès, Les Éditions d’organisation, 1998, 311 pages. KAPLAN, Robert S. 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DEBRE) En quoi le management stratégique in#ue sur les conditions de travail (Mr Paul-Marc COLLIN, Pro-fesseur, Directeur du Master Management International IAE - Université Lyon 3) Ambiance de travail et qualité du service rendu (Dominique COMBARNOUS, cadre de Pôle et Céline BERION, cadre de Santé - Hospices Civils de Lyon) Synthèse et Clôture de la journée ANCIM : organisme formateur n°11 75 2211 275 SIRET n°03-79990302 Participation aux frais : „Adhérent : 20€ (adhésion 2012 = 45€) „Non adhérent : 90€ „Formation continue : 120€ Pour toute information : asso.ancim@gmail.com 16 ANCIM N° 40 | Avril 2012 ANCIM N° 40 | Avril 2012 17