2. Le plan
Introduction
Définition
I. RAPPEL SUR LA douleur
Définition de la douleur
Physiologie de la douleur
II. Antalgiques
Antalgiques non opioïdes
Antalgiques opioïdes
III. Modalités de prescription des antalgiques
Choix d’un antalgique
Moment et mode de prescription
Exemples de prescription
Conclusion
3. Introduction
• La douleur, qu'elle soit symptôme d'un état
pathologique ou secondaire à une intervention
est fréquente et variée en chirurgie dentaire.
• C’est un problème quotidien pour le chirurgien-
dentiste
• Elle est aujourd'hui de plus en plus difficilement
admise par le malade et le soulagement rapide
de sa souffrance apparait comme une priorité et
une urgence thérapeutique
4. Définitions
L’antalgie est l’action, médicamenteuse ou non,
qui va abolir ou atténuer une perception
douloureuse, définie et ressentie par le patient
Les antalgiques ou analgésiques sont des
médicaments symptomatiques agissant de façon
aspécifique sur les sensations douloureuses
qu'ils atténuent ou abolissent sans agir sur leur
cause.
6. Définition de la douleur
• La douleur est une expérience sensorielle et
émotionnelle désagréable associée à un
dommage corporel réel ou potentiel ou bien
décrite en de tels termes.
• La douleur est toujours subjective.
• Qu’un stimulus donné soit perçu comme
douloureux ou non dépend :
de sa nature, de l’état physiologique, émotionnel
et cognitif et de l’expérience du sujet
7. « un phénomène complexe et
multidimensionnel qui nécessite une
évaluation complète et continue
et une gestion efficace »
selon l’International Association for the Study of Pain
(IASP)
11. Physiologie de la douleur
nocicepteurs
Peau,
organes viscéraux
Moelle épinière
Grosses fibres
A et A
=
Sensibilité tactile fine
Fibres fines
A et C
=
Message douloureux
Cortex cérébral
A: Douleurs aigues
de courte durée
(piqûre, pincement)
C: Douleurs diffuses
chroniques, émotion+++
(Substance P =
douleur intense)
- +
INFLUX
DOULOUREUX
GATE CONTROLE
+
Sensibilisation périphérique
12. DOULEURS
Evaluer l’intensité .
• échelles d’évaluation
- échelle visuelle analogique (EVA)
- échelle verbale simple (EVS) .
• le retentissement sur la qualité de vie .
• l’impact du contexte psycho-socio-familial .
13. • Une évaluation rapide de la douleur est toujours
réalisable en utilisant une échelle verbale
antalgique simple (EVA):
0 = douleur absente
1 = douleur faible ou légère
2 = douleur modérée ou moyenne
3 = douleur intense et très intense
16. Les antalgiques non opioïdes ont des natures
chimiques très diverses.
s’opposent à :
la synthèse des prostaglandines qui sensibilisent
les nocicepteurs périphériques
l’action d’autres substances algogènes
(histamine, bradykinine, etc.).
fréquemment associer une action antalgique,
anti-inflammatoire et antipyrétique.
18. Antalgiques non-morphiniques
• inhibition cyclo-oxygénases au niveau
central et périphérique
• D’où inhibition synthèse prostaglandines
sensibilisation des fibres nerveuses
aux médiateurs de la douleurs
NB : molécules de ce groupe n’agissent pas de la même façon sur la synthèse
des prostaglandines.
20. Antalgiques non morphiniques purs
• Floctafénine (IDARAC)
très peu utilisé, per os, contre-indiqué avec les
béta-bloquants)
–Néfopam (ACUPAN) 20 mg sol inj
21. • Mode d’administration:
– injection IM ou IV, perfusion
– PO sur un sucre
• Posologie:
– 20 mg à répéter SB toutes les 4-6 h
– dose max: 120 mg/j
• Contre-indication:
hypersensibilité, épilepsie, glaucome, rétention urinaire, enfant<15 ans
• Interactions médicamenteuses: anticholinergiques
• Effets indésirables: sueurs, somnolence, nausées
• Précautions d’emploi/surveillance du traitement:
– sujet couché lors de l’administration, injection douloureuse,
– déconseillé lors grossesse & allaitement
22. Antalgiques non morphiniques
anti-pyrétiques
Dérivés du para-aminophénol
•Paracétamol (=acétaminophène):
Doliprane, Efferalgan, Dafalgan ,,,,,
Antalgique de première intention
Dérivés de la pyrazolone
• Noramidopyrine Novalgine
allergie +++++
23. • Minimum 4 h entre chaque prise
– Adulte: 500-1000mgx4/j
– Enfant: 60 mg/kg/j en 4 prises
• Orale: cp, cp eff, gélule, sirop, lyoc
• Injectable: Perfalgan
– perfusion IV 15 min (pas en IM: très douloureux)
– 2 dosages: enfant (500 mg), et adulte (1g)
– Solution prête à l’emploi: ne pas diluer ni transvaser
Posologie / Mode d’administration:
24. Antalgiques non morphiniques
anti-pyrétiques
– Contre-indication: hypersensibilité, insuffisance
hépatique
– Interactions médicamenteuses: RAS
– Effets indésirables: réactions allergiques (cutanée,
hémato) très rare
– Surdosage:
• Accumulation métabolite hépatotoxique (normalement
inactivé par glutathion réduit)
cytolyse hépatique voire nécrose irréversible
• Antidote: acétylcystéine (Fluimucil, Mucomyst) IV ou PO
fonction dosage paracétamol, et gravité intoxication
27. • Il s’agit des morphiniques, dérivés naturels ou
synthétiques plus ou moins apparentés à
la morphine qui reste la référence de cette
classe de médicaments.
Ils sont aussi appelés antalgiques centraux.
28. Antalgiques morphiniques:
• Des substances endogènes, les enképhalines
et les endorphines qui servent de ligands
naturels de ces récepteurs.
• Fixation sur récepteur aux opiacés au
niveau central et périphérique
Inhibition libération substance P
29. LES ANTALGIQUES MORPHINIQUES
INDICATIONS
• Traitements des douleurs modérées à sévères et/ou après
échec des antalgiques du palier I.
MODE D’ACTION
• Les analgésiques centraux morphiniques ou opiacés
exercent leur action en se liant aux récepteurs opiacés
situés au niveau des sites impliqués dans le contrôle de la
douleur
31. LES ANTALGIQUES MORPHINIQUES
EFFETS INDESIRABLES
Les plus fréquents :
• Constipation
• Nausées et vomissements
• Somnolence
• Rares : Dysphorie, dépression respiratoire,
dépendance rare aux doses thérapeutiques –
– – –
32. LES ANTALGIQUES DU PALIER II
LES ANTALGIQUES CENTRAUX FAIBLES
Ils sont représentés :
• La codéine ou méthylmorphine
• le dextropropoxyphène (sera supprimé /SMR/décès),
• et le tramadol
33. 33
LA CODEINE
• Ou méthylmorphine : analgésique central
d’activité plus modeste que la morphine mais
présentant moins d’effet dépresseur respiratoire
ou toxicomagène.
• En association avec le paracétamol l’activité
antalgique est renforcée (synergie d’action).
• En outre la codéine possède une action
antitussive. NEOCODION
34. 34
LA CODEINE
• Voie orale : DAFALGAN® CODEINE…
Chez l’enfant : CODENFAN®
• C.I : HS - IR – asthme - enfant < 1an -
grossesse – allaitement
• IAM : Agoniste - antagoniste morphinique
(nalbuphine, buprénorphine) - autres
analgésiques morphiniques agonistes – BZD
– antitussif – alcool
• Respecter les DM en cas d’association avec
d’autres molécules :
• Enfant DM codéine : 1mg/kg/ et
6mg/kg/24 heures
• Intervalles de prise : 4 à 6 heures
35. 35
LE DEXTROPROPOXYPHENE
• C’est un analgésique morphinique mineur
• propriétés antalgiques inférieures à celles de
la codéine.
• Employé d’emblée dans les douleurs aigues :
dentaires, traumatiques (foulures, entorses,
lombalgies).
36. 36
LE DEXTROPROPOXYPHENE
• Voies orale et rectale : DIANTALVIC®
PROPOFAN ® …
Chez l’enfant : CODENFAN®
• C.I : HS – IH – IRénale – toxicomanes -
grossesse – allaitement enfant < 15 ans
• (+celles du paracétamol)
• IAM : idem codéine
• Respecter les DM en cas d’association avec
d’autres molecules
• Intervalles de prise : 4 à 6 heures
38. 38
LE TRAMADOL
• Voies : orale (orodispersible – LP – solution
buvable) et injectable : IXPRIM® – ZALDIAR® -
TOPALGIC® …
• C.I : HS – HS aux opiacés – IHépatique –
IResp. – épilepsie non contrôlée -
toxicomanes - grossesse – allaitement enfant
< 3 ans
• (+celles du paracétamol)
• IAM : idem codéine + antidépresseur –
• Respecter les DM en cas d’association avec
d’autres molécules
• Intervalles de prise : 4 à 6 heures
39. 39
EFFETS SECONDAIRES ET SURVEILLANCE
39
somnolence
nausées
constipation
vertiges
troubles atropiniques
(tachycardie,
sécheresse buccale,
constipation, rétention
urinaire)
surveillance état
général
tension
régime riche en
fibres alimentaires
renforcer les rations
hydriques
39
40. 40
Les antalgiques opioïdes sont classés selon leur action au niveau des
récepteurs opioïdes, 3 classes sont identifiées.
Il s’agit :
1. LES AGONISTES PURS : comme la morphine se fixent
directement sur les récepteurs opioïdes et reproduisent tous les
effets de la morphine, en augmentant les doses on peut obtenir
un effet maximal.
AGONISTES
• MORPHINE : SKENAN® – MOSCONTIN ® LP -
• FENTANYL : DUROGESIC® – ACTIQ®
• HYDROMORPHONE : SOPHIDONE® LP ou oro
• OXYCODONE : OXYCONTIN®
• PETHIDINE : PETHIDINE® inj
LES ANTALGIQUES DU PALIER III
41. 41
LES AGONISTES PURS
CONTRE INDICATIONS
COMMUNES DES
AGONISTES
I. A.
MEDICAMENTEUSES
Enfant < 30 mois
Grossesse
Allaitement
Symptômes abdominaux aigus
Insuffisances : respiratoire –
hépatocellulaire grave
Traumatisme crânien et
hypertension intracrânienne - Etat
convulsif
Alcoolisme – delirium tremens
Idem codéine
(Agoniste-antagoniste
morphinique (nalbuphine,
buprénorphine) – Alcool -
autres analgésiques
morphiniques agonistes -
Autres BZD)
Rifampicine
IMAO
42. 42
LES AGONISTES PURS
1. LA MORPHINE
• La morphine et les
morphiniques sont des
antalgiques du 3ème
palier de la classification
de l’OMS.
• Les morphiniques sont
des médicaments
stupéfiants, ils ont un
statut particulier :
support de prescription –
durée de prescription
limitée selon leur forme
galénique.
43. 43
LES AGONISTES PURS
ACTIONS PHYSIOLOGIQUES DE LA MORPHINE :
• Action analgésique puissante (due à sa fixation sur les
récepteurs morphiniques)
• Action psychomotrice : effet euphorisant chez le sujet qui souffre
• Action psychodysleptique (psychotrope modifiant l’état de
conscience :hallucinations, délires)
• Action sédative
• Dépression respiratoire
• Effets sur la musculature lisse, induisant : vomissements (au
début ttt PRIMPERAN – VOGALENE), constipation (laxatifs
osmotiques), rétention urinaire
• Stimulation vagale : hypotension, bradycardie, réduction de la diurèse
…
• Myosis
44. 44
LES AGONISTES / ANTAGONISTES OU AGONISTES
PARTIELS
2. LES AGONISTES / ANTAGONISTES
OU AGONISTES PARTIELS
• Efficacité limitée
• effet plafond même si on augmente les
doses.
• ne pas associés à un agoniste pur
inefficacité thérapeutique voire un
syndrome de sevrage.
AGONISTES / ANTAGONISTES
• BUPRENORPHINE : TEMGESIC® – (SUBUTEX® même
DCI mais indiqué dans le sevrage aux opiacés)
• NALBUPHINE : NUBAIN®
45. 45
LES AGONISTES / ANTAGONISTES OU AGONISTES
PARTIELS
CONTRE INDICATIONS
DES AGONISTES –
ANTAGONISTES
MORPHINIQUES
I.A.
MEDICAMENTEUSES
Insuffisances :
respiratoire sévère,
hépatocellulaire grave.
Intoxication alcoolique
aiguë et delirium
tremens.
Enfant
Allaitement
Traitement par les
agonistes morphiniques
purs.
Idem codéine
46. LES ANTAGONISTES
3. LES ANTAGONISTES
• Ils se fixent sur un des
récepteurs opioïdes mais ne
l’activent pas et empêchent les
agonistes d’agir.
• La NALOXONE est un
antagoniste c’est l’antidote de
la morphine en cas
d’intoxication.
46
47. 47
LES ANTAGONISTES
CONTRE INDICATIONS
DES ANTAGONISTES
MORPHINIQUES
I.A.
MEDICAMENTEUSES
Insuffisances :
respiratoire sévère,
hépatocellulaire
grave.
Intoxication
alcoolique aiguë et
delirium tremens.
Enfant
Allaitement
Traitement par les
agonistes morphiniques
purs.
Idem codéine
47
53. Activité des antalgiques sur les
douleurs buccodentaires
• Les douleurs buccodentaires légères ou
modérées, en première intention
des AINS à faible dose (ibuprofène 200 mg,
fénoprofène 300 mg, kétoprofène 25 mg)
contre-indication aux AINS, en première
intention le paracétamol.
Pour les douleurs intenses, la prescription
d’une association paracétamol-tramadol ,,,,,
54. • Niveau I : AINS à faible dose Paracétamol 500
mg douleurs modérées, Idarac , Tramadol
100 mg
• Niveau II : AINS à forte dose , Paracétamol
douleurs intenses 1 000 mg-codéine 60 mg
Paracétamol 650 mg- tramadol 75 mg
• Niveau III : Morphiniques douleurs extrêmes
55. Moment et mode de prescription
• les données transposées aux contrôles des
douleurs bucco- dentaires conduisent à
énoncer deux principes :
• le remplacement de la classique
prescription à la demande par une
prescription à intervalles réguliers d’une
dose fixe ??????
56. • la nécessité de prévenir au lieu de traiter a
posteriori les douleurs survenant après :
la chirurgie buccale
certains traitements endodontiques
certains traitements orthodontiques.
57. Exemples de prescription
• cas n° 1 :
en prévision d’une douleur transitoire et légère, après
une avulsion simple ou un traitement endodontique
après une pulpite ou sur une dent nécrosée
asymptomatique.
par exemple : une prise unique, juste postopératoire
ibuprofène 400 mg,
kétoprofène 50 mg
paracétamol 1 000 mg
58. cas n° 2
• en prévision d’une douleur modérée susceptible de se
prolonger,
• après un traitement endodontique d’un abcès apical,
une chirurgie parodontale ou endodontique ou après
extraction d’une dent incluse,
• dose d’attaque, ibuprofène 400 mg, kétoprofène 50 mg,
fénopro- fène 600 mg ou paracétamol 1 000 mg,
• puis la moitié de la dose : ibuprofène 200 mg,
kétoprofène 25 mg, fénoprofène 300 mg ou
paracétamol 500 mg
à raison d’une prise toutes les 4 heures pendant 48
heures
59. cas n° 3 :
• en réponse à une douleur sévère ou en raison de
l’inefficacité du traitement précédent (dans le cas
d’une alvéolite par exemple)
• il est nécessaire de passer aux médicaments du
niveau II.
• AINS à forte dose (ibuprofène 400 mg, kétoprofène
50 mg ou fénoprofène 600 mg) toutes les 4 heures
• association fortement dosée de paracétamol 1 000
mg- codéine 60 mg ou une association paracétamol
650 mg- tramadol 75 mg.
• Le prescripteur doit être conscient que la fréquence
et la gravité des effets indésirables augmente avec le
niveau utilisé.
60. Conclusion
• Compte tenu de l’importance des phénomènes douloureux,
une connaissance approfondie de la pharmacologie et des
mécanismes physiopathologiques de la douleur apparaît
indispensable.
• Elle permet une prescription qui, par sa précision et son
adaptation aux circonstances pathologiques et thérapeutiques,
est de nature à éviter l’auto- médication et à conforter
l’efficacité du chirurgien-dentiste dans sa lutte contre la
douleur.
• Quelle que soit la stratégie antalgique choisie, il est possible de
potentialiser son efficacité en renforçant les contrôles
endogènes des patients par une relation praticien-patient de
qualité qui permettra d’induire des facteurs non spécifiques
complémentaires.