1. Le Sénégal partage son expérience sur l’implication des
familles religieuses dans la Planification familiale
Dakar, le 18 mai 2016 - Le Cadre des religieux pour la santé et le développement (CRSD) a été convié par la
Banque Mondiale et World Faiths Development Dialogue (WFDD), à participer à une téléconférence avec le
Bangladesh et les Etats-Unis dans le cadre de l’initiative d’échanges entre le Bangladesh et les Pays du Sahel
(Partenariat de Ouagadougou) sur la Planification familiale.
Des représentants du Burkina, de Mauritanie, du Niger, du Tchad, en visite à Dhaka (capitale du Bangladesh)
ont rejoint les discussions pour débattre et présenter leurs expériences propres. Le CRSD avait lui pour mandat
de représenter le Sénégal lors de ce débat virtuel.
Le WFDD, financé par la Fondation Hewlett pour ses projets au Sénégal, a souligné que malgré un climat
général de réticences à intégrer les leaders religieux dans les questions de Développement, a souhaité très tôt
impliquer les leaders religieux en insistant sur leur contribution dans le domaine de l’Education, de la Santé et
du Développement.
En accroissant les recherches sur l’amélioration des connaissances des leaders religieux dans le
développement, le WFDD a permis de démultiplier les recherches sur l’implication des leaders religieux sur les
questions de développement, notamment au Bangladesh et au Sénégal à travers le CRSD.
Créé en 2014, le CRSD regroupe l’ensemble des confréries religieuses présentes au Sénégal, ainsi que les Eglises
Catholique et Protestante. Des visites de courtoisie ont été réalisées dans un premier temps pour informer les
Khalifes religieux et insister sur le besoin d’agir pour la protection de la mère et de l’enfant. Grâce à la
contribution de son partenaire technique et financier - le WFDD -, les communautés religieuses au Sénégal se
structurent davantage.
L’implication des familles religieuses dans les questions de plaidoyer pour un espacement des naissances a fait
l’objet de la présentation du CRSD.
Le CRSD, à travers son Président et coordonnateur Mr Saliou Mbacké, a partagé l’approche et les résultats
obtenus à ce jour au Sénégal. En présentant les acteurs religieux comme des acteurs de développement (de
part leur mandat religieux), Cheikh Saliou a tenu à rappeler que malgré le fait qu’il ne soit pas connu ou
reconnu, les communautés religieuses travaillent au quotidien pour l’Education, la Santé.
La délégation du Bangladesh a rappelé l’importance des leaders religieux (Imans) dans la vie au quotidien (de la
naissance, au mariage, au décès) des communautés, à travers les khoutbahs. En 1988, la fondation islamique a
développé un volet autour de la planification familiale selon l’Islam. Des publications ont été réalisées pour
former 30 000 imams.
Les participants du Sahel ont ensuite posées des questions pertinentes au CRSD pour apprendre de leur
expérience par rapport à la Planification familiale (aux mariages précoces). Le représentant de la famille
Mouride a rappelé le refus de certaines familles religieuses de se prononcer sur la question du mariage
précoce. Cependant, des ulémas se mobilisent aujourd’hui pour déconseiller les mariages précoces pour des
raisons sanitaires et sauver la vie de jeunes femmes qui doivent enfanter.
Le CRSD, dans cette perspective, cherche à informer les chefs religieux des dangers qui existent par rapport à
ces mariages précoces.
2. La perspective de l’Eglise catholique au Sénégal suggère, elle, que les mariages à l’Eglise se fassent au-delà de
17 ans. Ce genre d’union est donc proscrite avant 16-17 ans, selon l’Eglise catholique.
Au Tchad, une distinction ferme est faite entre le mariage et la consommation du mariage. Les jeunes femmes
peuvent se marier jeunes, selon la tradition prophétique, mais ne pourront pas consommer leurs mariages
avant d’avoir atteint l’âge pubère.
Le représentant de la famille Layenne, a également souligné qu’au sein de sa communauté, les mariages
peuvent être célébrés dès la naissance entre garçons et filles mais ne pourront être consommés qu’une fois la
majorité légale atteinte (18 ans pour les filles). Et cela pour préserver les jeunes adolescents.
La question des mariages précoces au Bangladesh concerne 65% des mariages célébrés, pour 35% de
grossesses d’adolescentes. Les raisons (motifs) diffèrent sensiblement dans ce pays où les parents acceptent
les demandes en mariage par nécessité économique (pauvreté) et pour des raisons de sécurité : protéger leurs
filles.
Cette question a été prise en charge à travers une formations des leaders religieux sur la base de hadiths (…)
mais également par rapport à la scolarisation des jeunes filles (mais avec un fort taux de « drop out » vers 15
ans pour aller travailler).
Le Dr Mahfoud (Mauritanie) a souhaité connaître le point de vue des familles religieuses au Sénégal vis-à-vis de
l’implication de l’Etat. Le CRSD a souhaité insisté sur la bonne et grande entente et collaboration avec le
gouvernement, tout en souhaitant une plus grande implication dans l’élaboration des programmes nationaux.
Le CRSD travaille en effet avec la Direction de la Santé et de la Reproduction et de la Survie de l’Enfant (DSRSE)
du Ministère de la Santé, qui les implique de plus en plus dans leurs actions. Le cas d’école du Bangladesh qui
associe les familles religieuses autant dans l’implémentation que de la planification a été cependant cité
comme exemple à suivre pour le Sénégal.
La délégation du CRSD comptait :
Cheikh Saliou Mbacké, Président et coordonnateur du CRSD
Cheikh Abdoul Aziz Mbacké, représentant de la Confrérie Mouride
Abbé Jacques Seck, représentant de l’Eglise catholique
El Hadj Oumar Diene (SG), Association des Ulémas du Sénégal
Cheikh Djibril Diop Laye, représentant de la Confrérie Layenne
Saida Arame Seck, Haut Conseil Islamique du Sénégal
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Contact CRSD - Mr Saliou Mbacké, Président du CRSD : salioumbacke4@gmail.com
Contact Media - Mme Minielle Tall Diatta, Consultante : minielle.tall@gmail.com