Stefaan Vanbockstaele Van Bockstaele Le président de la RFCB brigue un 2e mandat
1. Van Bockstaele : « Parlons du sportif »
Le président de la RFCB brigue un 2e
mandat
Pause rapide entre deux réunions. Dans son bureau de Halle, Stefaan Van Bockstaele consacrera cette pause à
cette entrevue visant à évoquer avec lui le deuxième mandat qu’il va briguer lors des prochaines élections. Un
candidat pas comme tous les autres puisqu’il a un bilan de mandataire à défendre. Encore plus particulier que
les autres mandataires puisqu’il s’agit du président de la RFCB !
En occupant un tel poste, on a forcément son lot de détracteurs. Sans quoi, ce ne serait pas vraiment marrant,
ni rassurant. Il y a aussi ses partisans. Sans quoi, ce ne serait vraiment pas marrant du tout (surtout pour
l’intéressé) ni rassurant (comment peut-on devenir président sans partisan ?) pour la démocratie. Il en va pour
le président de la RFCB comme pour toutes les personnes occupant le sommet d’une pyramide. On est
cependant parfois pas surpris d’entendre tout et n’importe quoi à son sujet. Surtout en Wallonie. Enfin, surtout
dans une partie de la Wallonie. Très à l’ouest, cette partie, pour être précis. Un site internet (si…, si c’en est un,
même si ça n’en a pas la forme) emploie de manière quasiment systématique l’adjectif « dictatorial » quand il
évoque le nom du président fédéral. Pour l’avoir une nouvelle fois face à nous dans son bureau en ce mois de
septembre 2017, après d’autres rencontres officielles ou non au cours de son mandat, ce n’est pas vraiment le
premier qualificatif qui s’impose à notre esprit. Preuve en est encore avec l’interview qui suit.
2. UN BILAN DEFENDU
Après avoir présidé aux destinées de la Province du Brabant Flamand, Stefaan Van Bockstaele a occupé le
poste de numéro un de la RFCB. La confiance des autres mandataires, il a souhaité la matérialiser rapidement
durant son mandat. Il n’avait pas caché ses intentions : réorganiser, moderniser, professionnaliser toute la
fédération. Ajoutez à cela une gestion financière à repenser de part en part et une olympiade à organiser et
transformer en succès. Cinq ans pour tout cela, c’est court. Surtout quand on voit la lenteur avec laquelle
évoluait jusqu’en 2012 la RFCB, alors en perte d’adhérents et donc de revenus. A tout cela est venu s’ajouter
l’inévitable « élément imprévu », celui qui vient corser encore plus l’affaire. Cet imprévu, c’est la sixième
réforme de l’Etat et son lot de régionalisation. Une réforme négociée au sommet de l’Etat qui renvoyait vers les
Gouvernements Régionaux Flamands et Wallons un transfert de très nombreuses compétences. Parmi elles : le
bien-être animal, fourre-tout dans lequel se trouve inévitablement la colombophilie.
Comment Stefaan Van Bockstaele défend-il son bilan ? Avec un véritable argumentaire. « On peut toujours faire
mieux, hein ! D’ailleurs, j’aurais voulu faire encore plus, encore plus vite mais je trouve qu’on a déjà bien
avancé. Il y a des choses à revoir et il reste du boulot mais on n’a pas à rougir de ce qui a été réalisé. »
LES FINANCES
La gestion financière de la fédération, une donnée capitale quand on est à la barre. « D’autant qu’il faut
toujours composer avec l’état financier dont on hérite », commence Van Bockstaele. Petit rappel du bilan
financier tel qu’il a été exposé par la RFCB lors de la dernière Assemblée Générale :
+24613€ en 2012
+17656€ en 2013
-12642€ en 2014
+12023€ en 2015
+25606, 02€ en 2016
Le président ne peut que répéter ce qu’il a déjà expliqué lors de l’AG : « Tous les bilans, y compris celui de 2014
auraient été en positif, et même de manière plus importantes s’il n’y avait pas eu deux épines dans l’héritage.
L’équipe dirigeante précédente avait inclus dans son bilan financier un apport de 100000€ de la part de
Chinois qu’on avait catalogué comme Golden Members. Dans les faits, la RFCB a reçu 40000€. Mais pas un de
plus. On n’a jamais vu la couleur des 60000€ qui devaient encore être versés. Or, ils avaient déjà été intégrés
dans le bilan de l’équipe précédente. Elle aurait seulement dû indiquer la somme réellement perçue, à savoir
40000€, ce qui fait une différence. C’est à nous qu’il est revenu de composer avec les 60000€ manquants et à
trouver le moyen de combler cette perte. Vous comprendrez qu’on n’en a fini maintenant avec affaire de
Golden Members. »
Autre source de dépenses importantes : les honoraires des avocats. Le dossier Motz (Tippes) hérité aussi de la
législature précédente est venu grever considérablement les bilans de 2015 et 2016 avec 105219,45€ à payer
en 2015 et 70889,94€ en 2016. « C’est en revoyant toute l’organisation du travail qu’on est parvenu à
maintenir le cap. Des économies importantes ont été réalisées sur le papier en dépensant 11000€ de moins
par an dans ce domaine, mais aussi dans les dépenses en énergie. Là, on économise plus 20000€ par an par
rapport à 2012. Pour ne citer que ces domaines. Mais ce qu’il faut comprendre, c’est que tout se tient. Sans
réorganisation sur la manière de travailler, un bilan financier ne veut rien dire. »
Enfin, le bilan financier propre aux Olympiades 2017 n’est pas encore bouclé, des facturations étant toujours
en cours. Mais le président lève un coin du voile : « Grosso modo, le bilan sera un léger boni de 9000€. C’est
très bien puisqu’on visait l’équilibre. On nous avait promis de grosses pertes, il n’en est rien. Certains médias
belges nous ont mis des bâtons dans les roues et c’est regrettable. Cela a été un succès en matière
3. d’organisation. Une super vitrine pour la Belgique à l’échelle mondiale de la colombophilie. On a attiré plus de
14000 visiteurs, quasiment plus d’étrangers que de Belges. »
REORGANISATION , MODERNISATION
Deux leitmotivs étaient martelés par Stefaan Van Bockstaele lors de son arrivée à Halle : réorganisation du
travail et modernisation.
Les installations de Halle avaient été inaugurées à l’automne 2009. Elles sont toujours dans un état impeccable
et la façade est la même. C’est l’intérieur qui a changé, le cœur de la machine fédérale. « Quand je suis arrivé, il
y avait un ordinateur qui servait réellement. Toute la colombophilie fonctionnait encore avec des crayons et
des papiers. On a formé le personnel, fait confectionner des programmes et désormais l’informatisation est
maîtrisée. On a déjà fait un grand pas mais il reste du travail. Si on veut être une fédération en rapport avec son
époque, on se doit de poursuivre sur ce chemin, de parvenir à une informatisation générale et surtout sans
faille. On doit parvenir à mettre en place un système où le colombophile nourrit lui-même les données mais où
la fédération à un rôle de contrôle de ces données. Quand le colombophile commet une erreur, le système doit
immédiatement le détecter et ça doit clignoter en rouge à la fédération. Ensuite, on doit voir avec le
colombophile quel est le problème et l’aider à le régler. Désolé pour ceux qui aiment les papiers entassés dans
une cave mais il y en aura de moins en moins. On a déjà la preuve qu’avec le système informatique qui gère les
pigeons égarés, cela fonctionne très bien. On fait du 100% avec ce programme. Ce n’est pas rien en matière de
bien-être animal. »
NOUVEAU MANDAT : LE SPORTIF
Nier que sous la présidence de Van Bockstaele, la RFCB a récupéré en 5 années un retard de plus de 20 ans,
c’est nier l’évidence. Reste les débats sur le choix de l’Afrique du Sud pour le total pack « Résultats et contrôle
antidoping ». A ceux qui disent que c’est trop d’argent pour un produit encore imparfait, Van Bockstaele
continue de répondre qu’il n’y avait aucune société belge ou d’un pays limitrophe offrant les mêmes
possibilités pour un coût moindre.
Candidat pour un autre mandat, le président actuel accepte de livrer ses nouveaux leitmotivs. « Poursuivre le
travail entamé mais la machine est lancée sur les plans administratifs et organisationnels. On peut donc se
donner de nouveaux objectifs. Se pencher davantage sur l’aspect sportif en ce qui me concerne. Le calendrier ?
Il devrait être à 95% le même pour les Nationaux et Internationaux. On va sans doute proposer de réinsérer le
Montélimar. Mais il y a des réflexions plus profondes qui méritent d’être menée sur le plan sportif. En vitesse
et en petit demi-fond, ne faudrait-il pas repenser les zones de jeu par exemple ? Se pencher sérieusement sur la
problématique du nombre de lâchers aussi. »
Et outre l’aspect sportif ? « Deux autres points essentiels sont la régionalisation et se développer sur le plan
communication et marketing, qui vont ensemble.
L’expérience de l’Olympiade nous l’a démontré. »
HUPEZ