Exposition "Les Patrimoines de la Drôme. Patrimoine agricole", 2011

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● Châteaux, églises, usines, paysages… composent les patrimoines de la Drôme.
Transmis de génération en génération, ces biens matériels et immatériels constituent
un héritage commun à découvrir.
Ainsi neuf lieux emblématiques se dévoilent et accueillent chacun une exposition
documentaire et artistique sur une des typologies du patrimoine qui caractérisent
le département et participent à son identité.
LE PATRIMOINE AGRICOLE
Les cabanons de Châtillon-en-Diois,
liés à l’activité viticole du Diois,
sont des édifices représentatifs
du patrimoine agricole.
Aussi, trois d’entre eux ont été
choisis pour présenter une exposition
documentaire sur les caves, silos,
distilleries… présents dans la Drôme.
Cette exposition qui aborde aussi
le thème du patrimoine rural non protégé
sera accompagnée des photographies
de B. Tintaud qui propose un regard
sur les paysages ruraux du sud drômois.
Exposition réalisée par la Conservation
départementale du patrimoine avec
la Commune de Châtillon-en-Diois,
l’association ASCPADE, MM. Gastoud et Reysset,
propriétaires des cabanons.
Du 28 juillet au 30 octobre 2011.
9 SITES EMBLéMATIQUES,
8 TYPOLOGIES
DE PATRIMOINE
● Patrimoine artisanal et industriel,
Cartoucherie à Bourg-lès-Valence
et Maison de la cure à Saint-Restitut
● Patrimoine archéologique,
site de la tour d’Albon
● Patrimoine religieux,
couvent de Charrière à Châteauneuf-de-Galaure
● Patrimoine artistique et architectural,
Palais idéal du facteur Cheval à Hauterives
● Patrimoine mémoriel,
musée départemental de la Résistance
du Vercors à Vassieux-en-Vercors
● Patrimoine agricole,
cabanons de vigne à Châtillon-en-Diois
● Patrimoine naturel,
forêt de Saoû
● Patrimoine fortifié et demeures,
château de Grignan
Les patrimoines
de la Drôme
graphisme : olivier umecker
1 SERVICE DÉPARTEMENTAL,
4 MISSIONS
Cette exposition est réalisée par
la Conservation départementale du patrimoine,
service du Département de la Drôme, qui depuis
1984, est chargée de mettre en œuvre
la politique patrimoniale départementale,
tout en contribuant au développement culturel,
touristique, économique et à l’aménagement
du territoire.
Quatre missions sont conduites :
Étudier, inventorier, documenter
• le patrimoine mobilier, immobilier et immatériel des
communes, les collections des musées départementaux
et conventionnés (études, inventaires, commandes
photographiques…)
Conserver, restaurer, enrichir
• les sites historiques et les collections des musées
appartenant au Département
• le patrimoine des collectivités et des propriétaires privés
en apportant une aide scientifique et financière
Valoriser, animer
• les sites dans les communes et le long du Rhône
(signalétiques historiques, Viarhôna)
• les musées et les maisons thématiques
(expositions, aménagements muséographiques)
Sensibiliser, diffuser
• à travers des conférences, des formations, des publications
Avec différents partenaires :
• Direction régionale des affaires culturelles,
Région Rhône-Alpes, Conseil d’architecture, d’urbanisme
et d’environnement de la Drôme, Service territorial
de l’architecture et du patrimoine…
• les autres services du Département : Environnement/Espaces
naturels sensibles, Bâtiments, Aménagement
du territoire, Tourisme, Informatique, Juridique…
• les communes, communautés de communes, propriétaires
privés, associations, musées, maisons thématiques

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● Département à caractère rural, la Drôme possède un patrimoine bâti ainsi que
des aménagements liés aux activités agricoles sur l’ensemble du territoire.
Cultures de la vigne, de céréales ou de plantes médicinales, plantation de noyers ou
élevages de moutons, tous ont laissé des traces dans le paysage. Du mur en pierre sèche
au cabanon de vigne ou silo à grain, ces aménagements ou édifices, du plus simple au plus
élaboré, évoquent l’histoire et les relations de l’homme avec son environnement.
Un symbole
du vignoble diois
La culture de la vigne, pratiquée dans le Diois
depuis l’Antiquité, fait partie des activités
les plus anciennes du territoire. Édifice
emblématique du vignoble, le cabanon est
particulièrement présent dans le paysage
viticole. Près de 300 ont en effet été recensés
dans le canton de Die [1, 2] dont 70 sur
la seule commune de Châtillon-en-Diois.
Leur construction date pour la plupart de la fin
du xixe
siècle et pourrait être due à la crise
du phylloxéra des années 1870 qui nécessita
une réorganisation foncière et entraîna
un besoin d’eau supplémentaire.
Une architecture
simple et fonctionnelle
Simples abris pour la journée ou lieux
d’habitation temporaire, les cabanons ont
diverses fonctions. Ce sont des constructions
de petites dimensions, 20 à 25 m2
au sol, et
d’architecture simple [3, 4]. Au rez-de-chaussée,
stockage du matériel : outils, piquets, fils
de fer… Quelques meubles pour le repas [5].
À l’étage, une pièce disposant quelquefois
d’une alcôve. Presque tous sont équipés
d’un système de récupération des eaux
pluviales indispensables pour les traitements
phytosanitaires. Généralement construits en
pierres de tout-venant et enduits de chaux, ils
se différencient toutefois les uns des autres par
des éléments de décoration tels que génoises,
encadrements de portes et fenêtres en pierres
de taille, enduits teintés ou décors peints.
Un patrimoine
en cours d’évolution
Avec la mécanisation, l’apparition des tracteurs
et les moyens de communication, ces cabanons
ont perdu leur fonction d’habitation.
Ils sont toutefois aujourd’hui restaurés,
transformés en gîte ou utilisés en lieu
d’exposition par leurs propriétaires soucieux
de conserver ce patrimoine.
1
Le patrimoine
agricole
Le cabanon de vigne
Plusieurs études ont été menées afin
de recenser et étudier ces édifices,
notamment celle conduite par Chantal Somm
et Bernard Naudot en 2005 sous la direction
de la Conservation du patrimoine.
Elle avait pour but de recueillir l’histoire
et le fonctionnement de ces lieux dans
une perspective de restauration et de
réutilisation du bâti.
[4] (G. Aymard)
[3] (CDP)[2] (CDP)
(CDP)
[1] (G. Aymard)
[5] (CDP)

Vigne et vin
Dès l’Antiquité, la vigne est présente dans
la Drôme comme l’attestent les vestiges
découverts à l’occasion de fouilles
archéologiques. À Donzère, notamment,
a été mis au jour un des plus importants chais
du monde romain dans la villa du Mollard.
Durant le Moyen Âge et l’époque moderne,
malgré les maladies et le souci de diversifier
les cultures, la vigne reste toujours présente.
À partir du xixe
siècle, la viticulture s’intensifie.
Avec la mécanisation et l’augmentation de
la production [2, 3], apparaissent le besoin de
stockage et la nécessité de construire des caves
coopératives du nord au sud du département.
Les caves vinicoles
De 1925 à 1930, les caves coopératives à la
silhouette particulière se créent successivement
dans la Drôme. Leur physionomie très marquée
se décline le long des routes, avec de larges
façades courbes ou rectangulaires et
des frontons imposants où se détache le nom
de la cave (cave Costebelle à Tulette, [4, 5] ;
Saint-Paul-lès-Romans ; Jaillance à Die ;
Tain-l’Hermitage ; Saint-Pantaléon-les-Vignes ).
En 1926, est créée à Suze-la-Rousse la cave
appelée « La Suzienne » [6]. Cet édifice est
agrandi au lendemain de la Seconde Guerre
mondiale pour répondre à la production
croissante. L’agrandissement est confié à
2
Le patrimoine
La vigne occupe une place importante dans l’économie drômoise.
La vallée du Rhône [1], le Diois, le Tricastin ou les Baronnies sont
des territoires exploités pour la viticulture. Celle-ci a modelé
les paysages non seulement par les aménagements nécessaires
à sa plantation comme les terrasses mais aussi par l’architecture
liée à la production du vin.
agricole
Vitiviniculture
[4, 5] Cave Costebelle, Tulette (CDP)
[2, 3] Cave Jaillance, Die (Fonds Jaillance, D. Lattard)
Vigne (Anna Puig Rosado)
[1] Coteaux de Tain-l’Hermitage (CDP)
Au château de Suze-la-Rousse, un nouvel
aménagement muséographique est en cours
d’élaboration par le Département de la
Drôme en relation avec l’Université du vin.
Un double parcours présentera l’histoire et
l’évolution du château, ainsi que les activités
vitivinicoles de la Drôme.
[6] La Suzienne, Suze-la-Rousse (G. Aymard)
Paul Brès, un architecte de Béziers spécialiste
en ouvrages vinicoles. Les nouveaux bâtiments
correspondent à des blocs-unités en béton
armé, de forme cylindrique, dont l’enveloppe
cache plusieurs étages de cuves concentriques
[7]. Les lignes verticales rythmées par des
ailettes soulignent les ouvertures et renforcent
l’aspect monumental de la construction qui
n’est pas sans évoquer la silhouette du château
de Suze-la-Rousse. Aujourd’hui, la Suzienne est
l’une des plus importantes caves de vinification
du Sud-Est en appellation contrôlée.
[7] La Suzienne, Suze-la-Rousse (G. Aymard)

Des moulins
pour l’huile d’olive
La culture de l’olivier a été introduite par
les Grecs et les Romains dès le vie
siècle
avant J.-C. Quelques meules gallo-romaines
retrouvées dans la région de Nyons attestent
l’exploitation de l’huile d’olive mais les plus
anciens moulins conservés datent au plus tôt
du xviie
siècle. Certains ont gardé le mécanisme
d’origine comme le « vieux moulin »
d’A. Farnoux à Mirabel-aux-Baronnies, dont
la meule était actionnée par un âne, ou le
moulin de J.-P. Autrand à Nyons [3], construit sur
une ancienne savonnerie. Celui-ci présente trois
systèmes de presse : le plus ancien, datant
de la fin du xviiie
siècle, appelé moulin à
lanterne ou « moulin à sang », était actionné par
un âne, un autre, plus récent, fonctionnait par
la force hydraulique, le troisième, enfin, était
équipé d’un moteur électrique.
La culture
de la noix
Apprécié dès l’Antiquité, le noyer, cultivé à
partir du XIXe
siècle, est utilisé pour son fruit,
pour la production d’huile et pour son bois.
La noix est présente dans le Royans [4], dans
le nord de la Drôme ainsi que dans le Diois et
les vallées de la Drôme et de Rémuzat.
La nuciculture a non seulement entraîné
la construction de moulins, mais a aussi donné
naissance à des architectures particulières :
les séchoirs. D’abord de taille modeste, ces
greniers se sont peu à peu agrandis. Construits
en bois, leur plancher en claies de sapins et
les parois en claustras laissent passer l’air et
protègent les noix du soleil. Ils peuvent être soit
des bâtiments autonomes, soit accolés à une
autre construction. Quelques uns sont encore
en bon état, mais la plupart d’entre eux ont
été abandonnés avec l’apparition de nouveaux
procédés de séchage [5].
3
Le patrimoine
La culture de l’olive, caractéristique de la Drôme provençale
[1, 2], et celle de la noix, présente dans le Royans et le Diois,
ont nécessité, pour la fabrication d’huile ou leur conservation,
un bâti particulier.
agricole
Moulins et séchoirs
[3] Meule du moulin Autrand, Nyons (G. Aymard)
[4] Verger de noyers dans le Royans (C. Derouineau)
[5] Ancien séchoir, Saint-Jean-en-Royans (CDP)
[6] La Scourtinerie, Nyons (CDP)
Moulin Autrand, Nyons (G. Aymard)
[2] Oliviers dans les Baronnies (G. Aymard)
[1] Oliviers dans les Baronnies (G. Aymard)
La scourtinerie de Nyons
Liée essentiellement à la production d’huile,
la scourtinerie de Nyons [6] est spécialisée
dans la fabrication de scourtins, sortes
de filtres permettant d’extraire l’huile issue
du broyeur. Aujourd’hui, cette entreprise qui
a reçu le label « entreprise du patrimoine » est
une des dernières à assurer cette production.

La lavande et
les distilleries
Réputée dès l’Antiquité pour son pouvoir
purificateur, la lavande sauvage est très
recherchée par les herboristes, pharmaciens et
médecins ainsi que par les parfumeurs depuis
le xixe
siècle. À partir des années 1920, la culture
de la lavande sauvage ou lavande fine (lavanda
angustifolia) se développe. Remplacée petit
à petit par la culture du lavandin, croisement
de lavande et d’aspic, elle représente
aujourd’hui l’essentiel de la production
drômoise des plantes à parfum [1].
De nombreuses distilleries ont ainsi été
construites dans le sud du département et
une trentaine est encore en activité aujourd’hui.
Utilisant de grandes quantités d’eau, elles sont
implantées près d’une source ou en bordure de
rivière. Certaines fonctionnent avec des vases
à vapeur de type « Esseyric » pour la production
haut de gamme, d’autres avec des caissons
mobiles pour la production industrielle.
Depuis les années 1980, la baisse de
la production pose la question du devenir
de la culture et des distilleries comme celle
de Sainte-Jalle [2, 3], construite en 1957, qui
fonctionnait jusqu’en 2003 avec un des plus
anciens alambics « Esseyric » de Nyons.
Les silos à blé
de Georges Salomon
Producteur important de céréales,
le département de la Drôme a vu naître dans
les années 1920 le mouvement coopératif
dans le milieu viticole puis céréalier. Au début
des années 1930, les coopératives agricoles
souhaitent réguler le prix du blé en offrant
à leurs adhérents une possibilité de stocker
des récoltes. La construction de cinq silos
à grains est alors entreprise à partir de 1932
à Saint-Vallier [4], Saint-Paul-lès-Romans [5],
Chabeuil, Valence et Crest. C’est Georges
Salomon, architecte aixois spécialiste
des bâtiments coopératifs, qui est choisi
pour leur construction. Ce dernier a su, par
le traitement des volumes et le travail des
verticales, associer fonctionnalité et esthétique
et transformer de simples silos en véritables
« cathédrales paysannes ».
Le silo de Saint-Vallier, construit en 1934,
le plus sobre d’entre eux, a été labellisé
patrimoine xxe
siècle en 2004.
4
Le patrimoine
Premier département de France pour la production de plantes
à parfum aromatiques et médicinales bio, la Drôme est aussi un
des principaux départements céréaliers du sud-est de la France.
agricole
Distilleries et silos à blé
[1] Lavande, Baronnies (G. Aymard) [3] Distillerie, Sainte-Jalle (G. Aymard)
[2] Distillerie, Sainte-Jalle (G. Aymard)
[5] Silo, Saint-Paul-lès-Romans (CDP)
[4] Pigeonnier, Saint-Jean-en-Royans (CDP)
[4] Silo, Saint-Vallier (G. Aymard)
Lavande, Baronnies (G. Aymard)

Des bâtiments
à géométrie variable
Chaque territoire est identifié par
une architecture particulière. Alors que
les constructions du nord de la Drôme sont
principalement édifiées en galets, molasse
ou pisé [1], le calcaire (blanc ou gris) est
majoritairement utilisé au sud et à l’est
du département. Aux particularités liées à
la qualité et à l’aspect de la matière première
s’ajoute la nécessité de s’adapter au climat et
au relief. Ainsi, les fermes de Saint-Julien-en-
Vercors [2], construites en pierres du pays, ont
conservé leurs toitures très pentues et leurs
murs pignons à redents ou pas de moineaux.
Plus près de la vallée de la Drôme, dans le sud
du Diois puis dans les Baronnies [3],
apparaissent des fermes de type méridionale.
La toiture de pente faible est plus souvent à
deux pans avec un faîtage parallèle aux courbes
de niveaux. Les extensions se font soit par ajout
de volume soit par des constructions dissociées.
Les pigeonniers
ou colombiers
Utilisés pour l’élevage des pigeons, ces édifices
se présentent, sous la forme de tours rondes ou
quadrangulaires [4]. Hauts d’environ 12 à 15 m,
ils sont équipés de plusieurs rangées de boulins,
sortes de nids pouvant accueillir les couples
de pigeons. Ils peuvent être soit intégrés au
bâtiment d’habitation soit indépendants.
Dans le courant du xviie
siècle, a ainsi été édifié
un pigeonnier sur un étroit éperon rocheux dans
la garenne du château de Suze-la-Rousse [5].
Les glacières
Le besoin de consommer des produits frais
a entraîné, au xviie
siècle, la multiplication
des glacières artificielles. Ces sortes de silos
enterrés et recouverts d’une butte de terre
permettaient de conserver dans la glace
boissons ou aliments. Trois glacières ont été
recensées dans la Drôme : à La Garde-Adhémar,
à Bourg-lès-Valence et à Grane [6].
La cuve de cette dernière, de plan circulaire,
mesure environ 25 m de circonférence et
12 m de hauteur et est couverte d’une coupole
maçonnée et enterrée qui renforce son isolation
thermique.
5
Le patrimoine
Simples bâtisses ou anciennes maisons fortes, les fermes et leurs
dépendances ont connu de multiples remaniements pour s’adapter
aux évolutions des pratiques agricoles. Pendant longtemps
construites avec les matériaux locaux selon des techniques de
constructions traditionnelles, leur organisation, leur volumétrie,
leur implantation varient selon les activités et le territoire.
agricole
Fermes et dépendances
[1] Ferme en galets et pisé, Drôme des collines (CDP)
[2] Saint-Julien-en-Vercors (E. Georges)
[3] Pommerol (G. Aymard)
[5] Pigeonnier, Suze-la-Rousse (A. Morin)
[6] Glacière, Grane (J. Robert)
Toit à redents, Saint-Julien-en-Vercors (E. Georges)
[4] Pigeonnier, Saint-Jean-en-Royans (CDP)

Les paysages
de terrasses
Présentes plus particulièrement dans
les moyennes montagnes du Tricastin et
dans les Baronnies, les terrasses en pierre sèche
(assemblage de moellons ou de dalles sans
mortier) ont permis de développer des cultures
malgré le relief. Liées à l’essor démographique
du xixe
siècle et grâce à une main-d’œuvre
abondante, elles ont répondu à différents
besoins : élargir les terres cultivables pour
la vigne ou l’olivier notamment, canaliser
l’eau ou limiter le ravinement, retenir la terre
dans les zones en pente. Plus spectaculaires,
à Montbrun-les-Bains [1], des terrasses ont été
aménagées pour les cultures vivrières sur
les pentes du village perché.
Routes, chemins
et pierres levées
Très utilisés pour matérialiser les limites
de propriété, des murets en pierre sèche ou
des pierres posées à la verticale sont encore
en place le long de la route reliant Grignan à
Rousset-les-Vignes [2]. Sur plus d’1,5 km,
ces dalles, plantées sur au moins un tiers de
leur hauteur, d’une largeur variant de 1,10 m à
0,50 m, servaient à délimiter les terres cultivées,
canaliser les eaux de ruissellement des voies
de circulation, et parfois à soutenir les terres.
Elles étaient aussi très utiles dans le Vercors [3]
pour protéger le bétail des animaux sauvages,
atténuer le vent et arrêter la neige.
Les bories
Procédant de l’épierrement des terres,
notamment des sols calcaires, les bories sont
des abris utilisés comme bergeries ou simples
resserres à outils. Les plus nombreuses ont
été recensées dans le sud des Baronnies,
autour de Ferrassières, et une centaine ont été
repérées autour de Grignan. De plan carré ou
rectangulaire, elles sont couvertes de fausses
voûtes en encorbellement et peuvent être
composées d’une, parfois de deux cellules
accolées. De petite dimension, 2 à 6 m2
, elles
ne comportent que quelques rares ouvertures,
parfois une seule porte, basse et étroite [4].
6
Le patrimoine
Souvent liés à des pratiques agricoles, de nombreux aménagements
ou édifices ont été réalisés pour permettre une mise en culture,
faciliter les accès ou servir d’abri aux hommes ou aux animaux.
agricole
Le petit patrimoine
[1] Terrasses, Montbrun-les-Bains (G. Aymard)
[2] Muret en pierre sèche, Taulignan (CDP)
[3] Pierres levées, Saint-Martin-en-Vercors (CDP)
[4] Entrée de borie, Ferrassières (G. Aymard)
Bories, Ferrassières (G. Aymard)
Les édifices et ouvrages désignés comme
Patrimoine Rural Non Protégé (PRNP)
appartiennent au patrimoine agricole
(cabanon, borie, terrasse…), civil (lavoir,
puits, fontaine…), ou religieux (chapelle,
calvaire,..). Issus de l’histoire d’un territoire,
ils constituent aujourd’hui l’identité des
campagnes. La plupart du temps non utilisés,
peu entretenus, ils sont très fragiles et
méritent d’être pris en considération pour
ne pas disparaître complètement.

Exposition "Les Patrimoines de la Drôme. Patrimoine agricole", 2011

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