1. 2010
État des rives de la rivière Châteauguay –
Villes de Mercier et Châteauguay
Regroupement des associations pour la
protection de l’environnement des lacs et
des cours d’eau de l’Estrie et du haut
bassin de la rivière Saint-François
2. 2010
État des rives de la rivière Châteauguay –
Villes de Mercier et Châteauguay
Regroupement des associations pour la
protection de l’environnement des lacs et
des cours d’eau de l’Estrie et du haut
bassin de la rivière Saint-François
3. REMERCIEMENTS
Merci aux membres de l’ARRC (Les Amis et Riverains de la Rivière Châteauguay) et à
l’ensemble de leurs ressources humaines. Nous tenons à remercier particulièrement Mme Marie-
Klaudia Dubé, principale instigatrice et guide depuis la source de ce projet. Merci également à M.
Clément Beaulieu qui a su nous accompagner grâce à ses connaissances de la rivière Châteauguay et
de son milieu environnant.
Équipe du RAPPEL : Jonathan Brière et Zachari Jolin, collaborateurs pour le travail de terrain et
pour la compilation des données. Cybelle Boucher, Jean-François Denault, Renée Clément, et
Chantal Vachon de l’équipe administrative. Enfin, merci à Jean-Claude Thibault membre fondateur et
mentor actif au sein du RAPPEL.
SOUTIEN FINANCIER ET PARTENAIRES
Fond pour le Développement Régional des Ressources Naturelles du Territoire
(FDRRNT) de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent, un programme conjoint de la Conférence régionale
des élus (CRÉ) et de la Commission Régionale sur les Ressources Naturelles et le Territoire
(CRRNT) de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent. Merci au coordonnateur de la CRRNT, M. Régent
Gravel.
Ville de Châteauguay
Ville de Mercier
Centre Nautique Châteauguay
Héritage Saint-Bernard
RÉFÉRENCE
Dubois M., Martel J.-F. (2010) État des rives de la rivière Châteauguay – Villes de Mercier et Châteauguay.
RAPPEL, Sherbrooke, novembre 2010.
4. Regroupement des Associations Pour la
Protection de l’Environnement des Lacs et
des cours d’eau de l’Estrie et du haut bassin
de la rivière Saint-François
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
Villes de Mercier et Châteauguay
Préparé pour :
Les Amis et Riverains de la Rivière Châteauguay
par :
Maïtée Dubois, M.Sc. Sciences de l’eau
Chargée de projet
Jean-François Martel, M.Sc. Sciences de l’eau
Chargé de projet
Jonathan Brière, B.Sc. Écologie
Novembre 2010
108 rue Wellington Nord, 3ième étage, Sherbrooke, Québec, J1H 5B8
Tel. : 819.564.9426: Telec. : 819.564.3962
www.rappel.qc.ca
5.
6. TABLE DES MATIÈRES
RÉSUMÉ 1
I. INTRODUCTION 2
I. MISE EN CONTEXTE 2
II. OBJECTIFS DU PROJET 2
III. ÉLÉMENTS DU RAPPORT 3
PARTIE I 5
1. APERÇU DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY 7
1.1. UTILISATION DU SOL ET HYDROGRAPHIE 7
1.2. QUALITÉ DE L’EAU ET PRESSIONS SUR LE MILIEU AQUATIQUE 9
2. PROCESSUS ÉROSIFS, SÉDIMENTS ET QUALITÉ DE L’EAU 12
2.1. LE PHÉNOMÈNE DE L’ÉROSION 12
2.2. TYPES D’ÉROSION 12
2.3. LES SÉDIMENTS 13
2.4. LES FACTEURS INFLUENÇANT L’ÉROSION 13
2.5. LES IMPACTS DE L’ÉROSION 15
2.6. LES MÉTHODES DE CONTRÔLE DE L’ÉROSION 16
3. RIVES ET BANDE RIVERAINE 18
3.1. LA RENATURALISATION DES RIVES 20
3.1.1. CRITÈRES POUR UNE BANDE RIVERAINE EFFICACE 20
3.1.2. L’AMÉNAGEMENT D’UNE BANDE RIVERAINE 21
3.1.3. MÉTHODES POUR RECRÉER UNE BANDE RIVERAINE 21
3.2. LA STABILISATION DES RIVES PAR LE GÉNIE VÉGÉTAL 23
4. LA POLLUTION PAR LES INSTALLATIONS SEPTIQUES : DEVOIRS ET
RESPONSABILITÉS 25
4.1. RÔLE DES CITOYENS ET DES MUNICIPALITÉS 25
4.2. OUTILS DE VÉRIFICATION ET DE SUIVI DES INSTALLATIONS SEPTIQUES 26
5. BONNES PRATIQUES AGRICOLES 27
I
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
7. 6. BONNES PRATIQUES CITOYENNES 28
PARTIE II 29
1. MÉTHODOLOGIE ET SECTEURS D’INVENTAIRE DES RIVES 31
2. ÉTAT DES RIVES ET DES BERGES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY 34
2.1. CATÉGORIES 1 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR SUD 34
2.2. CATÉGORIES 1 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR NORD 38
2.3. CATÉGORIES 1 - VILLE DE CHÂTEAUGUAY - SECTEUR SUD 41
2.4. CATÉGORIES 1 - VILLE DE CHÂTEAUGUAY - SECTEUR NORD 43
2.5. CATÉGORIES 2 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR SUD 49
2.6. CATÉGORIES 2 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR NORD 54
2.7. CATÉGORIES 2 - VILLE DE CHÂTEAUGUAY - SECTEUR SUD 57
2.8. CATÉGORIES 2 - VILLE DE CHÂTEAUGUAY - SECTEUR NORD 60
2.9. CATÉGORIES 3 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR SUD 64
2.10. CATÉGORIES 3 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR NORD 71
2.11. CATÉGORIES 3 - VILLE DE CHÂTEAUGUAY - SECTEUR SUD 78
2.12. CATÉGORIES 3 - VILLE DE CHÂTEAUGUAY - SECTEUR NORD 83
3. AUTRES OBSERVATIONS EN PÉRIPHÉRIE DE LA RIVIÈRE 87
3.1. SECTEUR AGRICOLE 87
3.2. SECTEUR URBAIN 95
3.3. AUTRES CONSTATS 97
4. SOMMAIRE DES CONSTATS DE L’ÉTUDE 98
4.1. LONGUEURS ET POURCENTAGES DE RIVES AFFECTÉES 98
4.2. ÉTAT DU COUVERT VÉGÉTAL 99
4.3. ÉROSION DES BERGES 101
5. RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION 102
6. RÉFÉRENCES 103
ANNEXE 1 : MÉTHODES DE CONTRÔLE DE L’ÉROSION 106
1. LES MÉTHODES PRÉVENTIVES ET ANTI-ÉROSIVES 107
1.1. CONSERVER LA VÉGÉTATION AU MAXIMUM 107
II
ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
8. 1.2. STABILISER ET REVÉGÉTALISER LE PLUS TÔT POSSIBLE 108
1.3. PROTÉGER LES TAS DE TERRE EXCAVÉE 110
1.4. BIEN STABILISER LES VOIES D’ACCÈS LORS D’UN CHANTIER 111
1.5. PROFILAGE/RABOTAGE TEMPORAIRE DES PENTES 111
1.6. CANAL INTERCEPTEUR ET CANAL DISSIPATEUR 112
1.7. GESTION DES EAUX DE RUISSELLEMENT 113
2. LES MÉTHODES DE CONTRÔLE DES SÉDIMENTS 115
2.1. BARRIÈRE À SÉDIMENTS FINS 115
2.2. SEUILS DE RÉTENTION 116
2.3. TRAPPE À SÉDIMENTS 118
2.4. BASSIN DE SÉDIMENTATION 119
2.5. LES FOSSÉS 120
2.6. LES FOSSÉS FILTRANTS 120
2.7. L’ENTRETIEN DES FOSSÉS – MÉTHODE DU TIERS-INFÉRIEUR 121
2.8. L’AMÉNAGEMENT DES PONCEAUX 122
3. SOMMAIRE DES MÉTHODES POUR CONTRER L’ÉROSION 123
ANNEXE 2 : TECHNIQUES DE GÉNIE VÉGÉTAL 124
ANNEXE 3 : POUVOIRS ET RECOURS DES MUNICIPALITÉS EN MATIÈRE
D’INSTALLATIONS SEPTIQUES 128
1. POUVOIRS ET RECOURS EN MATIÈRE D’INSTALLATIONS SEPTIQUES 129
1.1. POUVOIR D’INSPECTION GÉNÉRAL 129
1.2. RECOURS DE LA MUNICIPALITÉ EN MATIÈRE DE NUISANCES OU D’INSALUBRITÉ 129
1.2.1. RECOURS PÉNAL 129
1.2.2. RECOURS CIVIL 129
1.2.3. RECOURS DES CITOYENS 130
2. AUTRES POUVOIRS 130
2.1. VIDANGE DES INSTALLATIONS SEPTIQUES 130
2.2. PROGRAMME DE RÉHABILITATION DE L’ENVIRONNEMENT 131
ANNEXE 4 : PLANS D’AMÉNAGEMENT TYPES POUR LA
RENATURALISATION DE LA BANDE RIVERAINE 132
ANNEXE 5 : NOMBRES D’ARBRES ET D’ARBUSTES NÉCESSAIRES À LA
REVÉGÉTALISATION DES SECTIONS 137
III
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
9. LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Vue générale du territoire du bassin versant de la rivière Châteauguay 7
Figure 2 : Utilisation du sol dans le bassin versant de la rivière Châteauguay 8
Figure 3 : Qualité de l’eau à l’embouchure et à la tête des bassin versants des principales rivières du Québec (IQBP7 2000-
2002) 9
Figure 4 : Qualité de l’eau de la rivière Châteauguay et de ses affluents, selon l’IQBP 10
Figure 5 : Types d’érosion engendrés par l’eau 12
Figure 6 : Pertes de sol par l’erosion pour diverses utilisations du sol (tonne de sol par acre par année) 14
Figure 7 : Largeur optimale de la bande riveraine selon diverses fonctions environnementales 19
Figure 8 : Zones de plantation des différentes strates végétales 21
Figure 9 : Disposition des végétaux en quinconce 22
Figure 10 : Cas de plantation dans une rive 23
Figure 11 : Secteurs d’inventaire de la rivière Châteauguay 33
Figure 12 : Localisation des sections - Catégorie 1 - Mercier Sud 34
Figure 13 : Localisation des sections - Catégorie 1 - Mercier nord 38
Figure 14 : Localisation des sections - Catégorie 1 - Châteauguay sud 41
Figure 15 : Localisation des sections - Catégorie 1 - Châteauguay nord 43
Figure 16 : Localisation des sections - Catégorie 2 - Mercier Sud 49
Figure 17 : Localisation des sections - Catégorie 2 - Mercier nord 54
Figure 18 : Localisation des sections - Catégorie 2 - Châteauguay sud 57
Figure 19 : Localisation des sections - Catégorie 2 - Châteauguay nord 60
Figure 20 : Localisation des sections - Catégorie 3 - Mercier Sud 64
Figure 21 : Localisation des sections - Catégorie 3 – Mercier nord 71
Figure 22 : Localisation des sections - Catégorie 3- Châteauguay sud 78
Figure 23 : Localisation des sections - Catégorie 3 - Châteauguay nord 83
Figure 24 : Points d’observations #1 à #6– Mercier sud 87
Figure 25 : Points d’observations #7 à #12 – Zone agricole 90
Figure 26 : Points d’observations #13 à #15 – zone agricole 93
Figure 27 : Points d’observations #16 à #17 – zone urbaine 95
Figure 28 : Aménagement de jardins pluviaux 114
Figure 29 : Réalisation d’un lit de plants de plançons. 125
Figure 30 : Schéma d’un lit de plants de plançons renforcés par des boudins en pied de berge. 126
Figure 31 : Aménagement mixte associant empierrement du pied de la berge et techniques végétales. 127
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Méthodes de contrôle de l’érosion et lieux d’application 17
Tableau 2 : Longueur de rive, en kilomètres, et pourcentage par catégorie d’état 98
Tableau 3 : Longueur de rive, en kilomètres, par catégorie d’état du secteur rural et urbain 98
Tableau 4 : Longueur de rive, en kilomètres, par catégorie d’état pour les villes de Châteauguay et de Mercier 99
Tableau 5 : Nombre d’arbustes nécessaires pour revégétaliser les rives des secteurs étudiés (largeur de 10 à 15 mètres)
100
Tableau 6 : Nombre d’arbres nécessaires pour revégétaliser les rives des secteurs étudiés (largeur de 10 à 15 mètres) 100
Tableau 7 : Nombre d’arbustes nécessaires pour revégétaliser les rives des secteurs étudiés (largeur optimale) 101
Tableau 8 : Nombre d’arbres nécessaires pour revégétaliser les rives des secteurs étudiés (largeur optimale) 101
Tableau 9 : Méthodes de couverture et d’engazonnement des sols à nu 108
IV
ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
10. Résumé
RÉSUMÉ
La rivière Châteauguay est soumise à de multiples pressions de pollution résultant
majoritairement des activités anthropiques gravitant autour de l’agriculture, de l’urbanisation et
de l’industrie. Les impacts négatifs en découlant sont bien visibles au niveau de la qualité de l’eau
de la rivière, la quatrième rivière la plus détériorée au Québec. La réhabilitation graduelle de
son état de santé nécessite un effort global provenant de l’ensemble des intervenants de son
bassin versant qui, collectivement, disposent des forces nécessaires pour stopper sa dégradation,
pour neutraliser les actes néfastes et pour agir avec la perspective de changer de pratiques ou
mieux, d’en adopter de nouvelles qui enclencheront le renversement du processus de
détérioration.
Les menaces qui mettent en péril notre ressource Eau sont bien connues. Les solutions s’y
rattachant et aptes à les enrayer à la source se définissent selon 4 axes : le contrôle des rejets
polluants, le contrôle de l’érosion et des sédiments, la gestion des eaux de ruissellement et
l’intégrité du couvert végétal sur les rives. Préalablement, pour s’assurer que l’application d’une
mesure corrective sera véritablement efficace, il est néanmoins fondamental que la
problématique soit adéquatement identifiée et cernée.
La présente étude a donc pour but d’établir le portrait actuel de l’état des rives d’une portion
de la rivière Châteauguay située sur les territoires des villes de Châteauguay et de Mercier. Plus
en détails, les phénomènes érosifs ayant cours sur les berges et l’état du couvert végétal des
rives ont été examinés via un inventaire sur le terrain effectué sur un tronçon d’environ 14
kilomètres de la rivière, représentant un total de 27,7 kilomètres de rives. L’objectif final,
émettre des recommandations, sous forme de priorités d’actions, quant aux interventions à
entreprendre à court, moyen et long terme, afin de remédier aux problématiques identifiées.
Globalement, les résultats obtenus démontrent que sur l’ensemble du territoire étudié se
présentent :
21 % (5,8 kilomètres) de rives jugés fortement dégradées (Catégorie 1), dont plus de la
moitié se trouvent zone urbaine ;
27 % (7,6 kilomètres) de rives considérées moyennement détériorées (Catégorie 2);
52 % (14,3 kilomètres) de rives faiblement ou pas dégradées (Catégorie 3).
À court terme, des efforts devront être mis de l’avant au niveau de la revégétalisation des rives
de la rivière Châteauguay. En effet, force est de constater que le couvert végétal des rives de
plusieurs sections est de densité insuffisante, voir même complètement absent. Selon la Politique
de protection des rives, du littoral et des plaines inondables (PPRLPI), la rive a une largeur de 10
à 15 mètres selon la pente. Afin d’obtenir une rive naturelle végétalisée sur l’ensemble de cette
largeur, il a été estimé qu’un total d’environ 45 500 arbustes et 850 arbres devront être plantés.
Toutefois, cette dimension devrait être considérée comme un minimum à atteindre. Ainsi, dans
l’optique d’optimiser l’efficacité de la bande riveraine et de lui redonner tous les attributs lui
permettant d’assurer pleinement ses rôles, environ 74 000 arbustes et 3 800 arbres devraient
être plantés au cours des prochaines années et ce, pour accroître la vitalité de la rivière à long
terme.
1
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
11. I. Introduction
I. INTRODUCTION
i. MISE EN CONTEXTE
Par le passé, plusieurs études ont été réalisées sur l’état de la rivière Châteauguay, notamment
celles de DESSAU Inc. (1997, 1998), mais n’ont pas eu la portée nécessaire pour engendrer des
actions concrètes sur le terrain. L’association Les Amis et Riverains de la Rivière Châteauguay
(ARRC) a désiré corriger la situation en s’associant avec le Regroupement des Associations
pour la Protection de l’Environnement des Lacs et cours d’eau de l’Estrie et du haut bassin de la
rivière Saint-François (RAPPEL) afin de connaître les besoins de la population envers la rivière
Châteauguay et les problèmes qu’on y rencontre. La présente étude vise à acquérir des
connaissances qui permettront, dans un premier temps, de jeter un constat sur l’état global de la
rivière Châteauguay et la qualité de ses berges, et dans un deuxième temps, de mobiliser les
forces vives du milieu jusque dans l’action.
Pour réaliser ces objectifs, il est primordial d’identifier les causes menant aux effets négatifs subis
par la rivière Châteauguay dû à certains utilisateurs de son bassin versant. Par son approche
participative et collaboratrice, l’ARRC vise à sensibiliser la communauté riveraine, le monde
agricole, les jeunes et le public en général à l’importance de préserver l’intégrité des
écosystèmes et des habitats qui composent cette rivière. De plus l’ARRC prévoit faciliter un
accompagnement des propriétaires agricoles et riverains dans l’application de meilleures
pratiques et la réalisation d’actions concrètes.
Finalement, l’ARRC a su créer des partenariats avec plusieurs intervenants, notamment les villes
de Châteauguay et de Mercier, afin d’assurer le succès à long terme du projet et ainsi redonner
la rivière aux citoyens.
ii. OBJECTIFS DU PROJET
Le but principal du présent projet est d’identifier les sources d’érosion situées aux abords de la
rivière Châteauguay dans le but de faire des recommandations d’aménagement. Plus en détails :
Identifier et caractériser les sites d’érosion présents sur les rives et les berges de la
rivière Châteauguay au niveau de son parcours au sein des villes de Mercier et de
Châteauguay (section d’environ 14 km sur la rivière) ;
Caractériser l’état général des rives (état de la végétation dans le premier 10 à 15
mètres) ;
Identifier les sites où se trouvent les déchets à ramasser et ceux qui présentent des
signes de contamination ;
Proposer des recommandations d’aménagement et identifier la nature des correctifs à
apporter selon un code de priorités des interventions de réhabilitation ou de
revégétalisation des berges.
2
ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
12. 1. Introduction
iii. ÉLÉMENTS DU RAPPORT
Le présent rapport est divisé en 2 parties :
La partie 1 présente d’abord un aperçu général de la rivière Châteauguay, de son bassin versant
et des sources de pollution qui la menace pour ensuite discuter d’une des causes majeures de la
dégradation de nos cours d’eau : l’érosion. Par la suite seront abordées les solutions et outils
pour circonscrire certaines sources de pollution soit le contrôle de l’érosion, l’importance du
maintien et de la restauration du couvert végétal des rives et le suivi des installations septiques.
Enfin, seront détaillées les bonnes pratiques agricoles et citoyennes à adopter dans une
perspective de conservation de l’intégrité de nos ressources en eau.
Or, le premier jalon à poser dans la marche vers l’action réside en l’identification précise des
problématiques. Ainsi, l’action induite par l’émergence de la solution sera véritablement efficace.
La partie II du document sera donc consacrée au vif du portrait de l’état des rives de la rivière
Châteauguay, entre les villes de Mercier et de Châteauguay. Les sections caractérisées sont
catégorisées selon un ordre de problématique rencontrée tout en étant accompagnées de
photographies et de recommandations de mesures d’actions spécifiques à chacune. D’autres
observations, effectuées en périphérie de la rivière, tant dans la portion agricole que dans la
portion urbaine, sont par la suite rapportées. Finalement, des recommandations évoquant les
actions à prioriser ont été élaboré en regard des problématiques soulevées ainsi que dans une
perspective de protection globale de la rivière et de son bassin versant.
3
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
16. Partie 1 1. Aperçu du bassin versant de la rivière Châteauguay
1. APERÇU DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY
1.1. UTILISATION DU SOL ET HYDROGRAPHIE
Le territoire drainé par le bassin versant de la rivière Châteauguay s’étend sur 2543 km2, des
États-Unis vers le Québec et plus précisément à partir de l’état de New York, vers les basses-
terres du Saint-Laurent. La rivière Châteauguay prend sa source dans le Upper Chateauguay
Lake (NY), au pied des monts Adirondacks, et finit par se déverser dans le Lac Saint-Louis, sur la
rive sud du fleuve Saint-Laurent. Plus de la moitié (57%) de son bassin versant se trouve en
réalité en sol québécois.
Lac Saint-Louis
Rivière Châteauguay
Monts Adirondacks
FIGURE 1 : VUE GÉNÉRALE DU TERRITOIRE DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY
(Google Earth, 2010)
7
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
17. 1. Aperçu du bassin versant de la rivière Châteauguay Partie 1
Les diverses utilisations du sol prenant place sur le territoire que parcourent les eaux de la
rivière définissent la nature physico-chimique des eaux de cette dernière. En d’autres mots, les
activités humaines, les forêts et les milieux humides se retrouvant entre autres sur son bassin
versant, donneront la véritable couleur à la rivière.
La Figure 2 présente les principales catégories d’utilisation du sol retrouvées dans le bassin
versant de la rivière Châteauguay ainsi que les proportions s’y rattachant (États-Unis et Québec
confondus)(Simoneau, 2007). L’agriculture occupe la majeure partie des terres adjacentes à la
rivière et à ses affluents, soit 60% du total du bassin versant. En considérant uniquement la
portion québécoise de la rivière, l’agriculture y augmente à 72% d’occupation du sol. Dans le
domaine, les données du plus récent portrait de la rivière, effectué en 2001-2004, démontraient
que ce sont les cultures à grandes interlignes qui dominaient, en étant pratiquées sur 69% des
terres agricoles. De plus, le cheptel animal évoluant sur le territoire et à 75% constitué de
bovins, était évalué à près de 40 000 têtes (Simoneau, 2007).
Utilisation du sol du bassin versant
4% 3%
Agriculture
Forêt
33%
60% Zones urbaines
Eau /milieux humides
FIGURE 2 : UTILISATION DU SOL DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY
Les six principaux tributaires drainant 64% de la partie québécoise du bassin versant de la
Châteauguay sont les rivières suivantes (par ordre d’importance de superficie drainée)
(SCABRIC, 2007) :
des Anglais (28 %);
Trout (17 %);
Aux Outardes (9 %);
Esturgeon (4 %);
Hinchinbrooke (4 %);
des Fèves (2 %).
Parmi les 45 autres affluents répertoriés qui cheminent en direction de la rivière en territoire
québécois, 7 parcourent les secteurs des villes de Châteauguay et de Mercier, soit les ruisseaux :
Saucier; Barette; Grand Tronc; Rose-Dulude; Dorais; Mercier; Salaberry;
8
ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
18. Partie 1 1. Aperçu du bassin versant de la rivière Châteauguay
Seul le ruisseau Saucier traverse Châteauguay alors que les 6 autres sillonnent la ville de
Mercier.
1.2. QUALITÉ DE L’EAU ET PRESSIONS SUR LE MILIEU AQUATIQUE
La rivière Châteauguay se classe parmi les 5 rivières les plus détériorées au Québec de par ses
piètres résultats de la qualité de ses eaux, via le calcul de l’IQBP (Indice de qualité
bactériologique et physico-chimique) à son embouchure (entre 2000 et 2002, Figure 4). Les
paramètres qui semblent affecter davantage la qualité de ses eaux sont les matières en
suspension et la turbidité, puis le phosphore total et la chlorophylle a (qui donne une indication
de la biomasse algale) (MDDEP, 2010).
FIGURE 3 : QUALITÉ DE L’EAU À L’EMBOUCHURE ET À LA TÊTE DES BASSIN VERSANTS DES
PRINCIPALES RIVIÈRES DU QUÉBEC (IQBP7 2000-2002)
9
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
20. Partie 1 1. Aperçu du bassin versant de la rivière Châteauguay
de Châteauguay. C’est aussi le cas des eaux de la rivière de l’Esturgeon qui ont montré la
présence d’un insecticide (le DDT). Cette dernière est également affectée par des contaminants
organiques pouvant être associés à deux sources potentielles, soit le site de déchets dangereux
mis en place suite à la contamination de l’aquifère dans le cas des lagunes de Mercier entre 1968
et 1972 ou encore, à une usine du secteur chimique. D’autre part, la rivière aux Fèves semble
contenir des eaux transportant des concentrations non-négligeables de pesticides reliés à la
culture du maïs. Ces derniers ont également été mesurés plus en aval, soit à l’embouchure de la
rivière Châteauguay (MDDEP, 2000; 2010a).
Bref, les grandes pressions qui s’exercent sur la rivière et qui sont susceptibles d’en altérer la
qualité des eaux sont principalement :
les eaux usées déversées par les municipalités ;
le milieu industriel, dont les secteurs sont représentés en majorité par le secteur
agroalimentaire, puis par la métallurgie et la transformation des métaux, la chimie, les
produits de béton et les textiles;
l’agriculture, notamment au niveau des cultures à grandes interlignes pour lesquelles on
utilise souvent de fortes quantités de fertilisants et de pesticides.
Par ailleurs, le dernier bilan effectué il y a quinze ans (en 1995), faisait état que 25 industries
potentiellement polluantes était installées dans le bassin versant de la rivière Châteauguay.
Malheureusement, Simoneau (2007) notait également que, comme partout au Québec, la nature
de la composition chimique des effluents industriels n’est que peu ou pas documentée.
En ce qui a trait à la faune piscicole, 34 espèces de poissons ont été recensées au sein de la
rivière Châteauguay entre les environs d’Huntingdon et le lac St-Louis ainsi que dans l’un de ses
affluents, la rivière Trout. Parmi les plus intéressantes au niveau de la pêche sportive, peuvent
notamment être citées l’achigan, l’anguille d’Amérique la barbotte brune, le doré jaune, le grand
brochet, le meunier noir, la perchaude et le maskinongé. Il est à noter qu’en 1993, les espèces
dites intolérantes à la pollution étaient présentes à toutes les stations de la rivière Châteauguay,
ce qui était un bon point (MDDEP, 2010b). Il serait néanmoins important de refaire l’exercice de
capture d’ici les prochaines années, puisque 20 ans plus tard, les conditions du milieu ont
probablement changé, occasionnant assurément des effets sur les communautés aquatiques
actuelles. On pourrait ainsi mettre en lumière le sens actuel de l’évolution de la rivière
Châteauguay. Sa santé s’améliore-t-elle ou se détériore-t-elle ?
11
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
22. Partie 1 2. Processus érosifs, sédiments et qualité de l’eau
2.3. LES SÉDIMENTS
Les sédiments qui résultent des processus érosifs sont un mélange de
particules de différentes grosseurs détachées de leur point d’origine,
transportées, puis déposées dans un autre lieu. Lorsque transportés
par l’eau, les sédiments seront déplacés plus ou moins loin selon leur
taille. Ainsi, les graviers et sables tendront à s’arrêter près de leur
point d’origine alors que les sédiments plus fins (argiles, matières
organiques) demeureront davantage longtemps en suspension dans
l’eau pour aller se déposer plus loin. En conséquence, il en résultera
inévitablement l’envasement des plans d’eau et des ruisseaux. Aussi,
de par leur nature de contaminants, les sédiments peuvent agir de
différentes manières sur la vie aquatique, c’est-à-dire sur les plantes
aquatiques, les invertébrés et les poissons. Les sédiments peuvent
également être porteurs de polluants tels que les nutriments
(phosphore, azote) et les métaux traces. Ainsi, la santé globale des lacs, rivières et cours d’eau
est fortement influencée par les apports en sédiments en provenance de leurs bassins versants
puisqu’ils sont à même de contribuer à la diminution de la qualité de leurs eaux et à altérer l’état
actuel de leurs écosystèmes.
Particule de sol Érosion par l’eau Transport Dépôt Sédiment
2.4. LES FACTEURS INFLUENÇANT L’ÉROSION
On considère généralement que l’érosion des sols est conditionnée par quatre principaux
facteurs soit : la topographie du bassin versant, le type de sol en place, la quantité et l’intensité
des précipitations ainsi que l’utilisation du sol.
Premièrement, la pente du terrain, qui est fonction de sa topographie, influence la rapidité à
laquelle l’eau s’écoule vers les ruisseaux et le lac. Cette accélération des eaux de ruissellement
aura pour effet d’arracher les particules de sol et de les entraîner sur de longues distances. Il est
important d’ajouter que la longueur de la pente et son inclinaison influencent la vitesse
d’écoulement des eaux de surface et l’augmentation du potentiel érosif. Il faudra donc
considérer de minimiser la perturbation des sols situés en pentes plus fortes.
En second lieu, le type de sol aura assurément un effet sur les taux d’érosion, soit sa texture, sa
structure, le contenu en matière organique, sa perméabilité et sa compaction. Plus le sol est
riche en limon et en sable fin, plus il risquera de s’éroder facilement. Les sols d’argile pure ne
s’érodent pas aussi aisément, mais une fois atteints leur structure est fragilisée.
Ensuite, la fréquence, la quantité et l’intensité des précipitations ont un effet sur le débit d’eau et
l’augmentation de l’érosion des rives et des sols mis à nu. En plus d’augmenter l’érosion, les
débits d’eau importants favorisent le transport des sédiments vers les cours d’eau.
13
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
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24. Partie 1 2. Processus érosifs, sédiments et qualité de l’eau
2.5. LES IMPACTS DE L ’ÉROSION
Largement méconnus et trop souvent sous-estimés, les impacts néfastes de l’érosion sont
pourtant multiples. Sur le plan environnemental, ce sont nos ressources en eau qui en subissent
les conséquences. En effet, les apports en sédiments vers les écosystèmes aquatiques
provoquent entre autres:
la diminution de la qualité de l’eau (augmentation des matières en suspension et
diminution de la clarté);
la diminution de la qualité de la pêche, par l’altération des communautés de poissons
(destruction des zones de reproduction (frayères), blocage des branchies, réchauffement
de l’eau);
l’enrichissement en nutriments et l’établissement de conditions favorables à la croissance
des algues et cyanobactéries;
la stimulation de la prolifération des plantes aquatiques (littoral vaseux et riche en
matières organiques);
l’accumulation de contaminants toxiques;
le vieillissement prématuré des plans d’eau.
Les utilisateurs des rivières et plans d’eau (riverains, pêcheurs, plaisanciers, etc.) peuvent
témoigner que ces conséquences environnementales sont bel et bien réelles. Des changements
importants au niveau des milieux aquatiques peuvent se produire à l’intérieur de quelques
dizaines d’années.
L’érosion a de plus des répercussions sur le plan économique et social. Des conséquences que
les villes riveraines ont tout intérêt à prendre en considération. Mentionnons notamment :
la diminution de la valeur foncière des résidences riveraines via la dégradation de la qualité
de l’eau;
la diminution des retombées économiques reliées aux usages récréotouristiques
Baisse de l’achalandage des campings, des plages;
Décroissance de l’intérêt qu’offre le secteur pour la villégiature;
l’augmentation des coûts d’entretien du réseau routier
Blocage des ponceaux et du réseau d’égout pluvial;
Envasement des fossés, déchaussement des chemins;
l’augmentation des coûts du traitement de l’eau potable;
l’augmentation des risques d’inondation (colmatage des rivières);
Finalement, les agriculteurs et les forestiers ne sont pas épargnés par les impacts économiques
de l’érosion. Ces derniers sont affectés entre autres par :
la perte de sol fertile dans les activités agricoles;
les particules les plus fines et les plus riches sont emportées par l’eau;
le déchaussement des chemins d’accès forestier;
le blocage des ponceaux et l’entretien des chemins.
15
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
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25. 2. Processus érosifs, sédiments et qualité de l’eau Partie 1
2.6. LES MÉTHODES DE CONTRÔLE DE L’ÉROSION
Puisque la qualité des lacs et des cours d’eau est intimement reliée à la manière dont on agit sur
le territoire drainé par ceux-ci (bassins versants), l’on se doit d’agir afin de minimiser la
disponibilité des particules se dirigeant plus en aval. Ainsi, on pourrait visualiser la gestion de
l’érosion comme une série de mesures qui visent à contrôler les différentes étapes que franchit
une particule de sol soumise aux processus érosifs, ce, à partir de son lieu d’origine (contrôle de
l’érosion) et de manière à limiter son déplacement vers les plans d’eau une fois délogée
(contrôle des sédiments).
Dans les pages qui suivent seront discutées dans un premier temps, les mesures préventives et
anti-érosives. Il s’agit de techniques simples qui limitent l’érosion à la source. Ensuite, seront
détaillées les mesures de contrôle du transport des sédiments qui nécessitent, pour certaines,
davantage de temps et d’argent. Enfin, puisque le réseau de chemins et de fossés fait partie
intégrante du réseau hydrographique, seront expliquées la manière d’entretenir les fossés dans
les règles de l’art ainsi que la manière d’aménager les ponceaux, le tout, dans la perspective de
minimiser l’érosion.
Il convient de mentionner ici que dans certains cas, tels que dans des fortes pentes, là où des
problématiques majeures d’érosion sont présentes ou lorsque des techniques de stabilisation
par génie végétal s’appliquent, il sera nécessaire de consulter un spécialiste en matière de gestion
de l’érosion. Ce dernier vous guidera dans le choix de la méthode la plus appropriée au site,
puis dans la façon de la mettre en place correctement.
Le tableau 1 présente les différentes méthodes de contrôle de l’érosion ainsi que les lieux où ces
dernières sont le plus susceptibles d’être appliquées. Davantage de détails sur les méthodes sont
présentés à l’Annexe 1.
16
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26. Partie 1 2. Processus érosifs, sédiments et qualité de l’eau
TABLEAU 1 : MÉTHODES DE CONTRÔLE DE L’ÉROSION ET LIEUX D’APPLICATION
Méthodes préventives et anti-érosives Lieu d'application
Conserver la végétation Partout
Protéger les tas de terre excavée Partout
Stabiliser les voies d'accès Partout
Stabiliser et revégétaliser le plus tôt possible Partout
Canal intercepteur Chantier, avant une pente
Canal dissipateur Chantier, dans une pente
Gestion des eaux de ruissellement Partout
Méthodes de contrôle des sédiments Lieu d'application
Barrière à sédiments Chantier
Bande végétale filtrante Talus, rive, chantier
Trappe à sédiments Chantier, fossé
Bassin de sédimentation Fossé
Digue de rétention (berme) Fossé avec pente
Fossé filtrant Fossé
Méthodes d'aménagement et d'entretien Lieu d'application
Technique du tiers-inférieur Fossé
Aménagement d'un ponceau Ponceau
17
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
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27. 3. Rives et bande riveraine Partie 1
3. RIVES ET BANDE RIVERAINE
Selon la Politique de la protection des rives, du littoral et de la plaine inondable du
gouvernement du Québec (PPRLPI), la rive est légalement définie comme la partie du milieu
terrestre attenant à un lac ou à un cours d'eau. La rive assure la transition entre le milieu aquatique et
le milieu strictement terrestre. Elle implique le maintien d'une bande de protection de 10 ou 15 mètres
de largeur sur le périmètre des lacs et cours d'eau. La rive est mesurée en partant de la ligne des hautes
eaux vers l'intérieur des terres (MEF, 2002).
Selon cette politique, la largeur de la rive à protéger le long de tous les cours d’eau correspond
horizontalement à 10 mètres minimum, si la pente est inférieure à 30% avec un talus de moins
de 5 mètres, et, 15 mètres minimum, si la pente est supérieure à 30% incluant un talus de plus
de 5 mètres. Cette largeur de protection n’est toutefois pas applicable en milieu agricole où la
l’intégrité de la bande riveraine doit être maintenue sur une largeur de 3 mètres seulement. À
cet effet, la PPRLPI stipule que la culture du sol à des fins d'exploitation agricole est permise
conditionnellement à la conservation d’une bande minimale de végétation de 3 mètres dont la largeur
est mesurée à partir de la ligne des hautes eaux; de plus, s'il y a présence d’un talus et que le haut de
celui-ci se situe à une distance inférieure à 3 mètres à partir de la ligne des hautes eaux, la largeur de la
bande de végétation à conserver doit inclure un minimum d'un mètre sur le haut du talus. Cette
politique indique donc un cadre normatif minimal pour le milieu agricole. Elle n'exclut cependant
pas la possibilité pour les différentes autorités gouvernementales et municipales concernées,
dans le cadre de leurs compétences respectives, d'adopter des mesures de protection
supplémentaires pour répondre à des situations particulières. C’est notamment le cas de la MRC
de Nicolet-Yamaska qui a instauré en ce sens un règlement de protection des principaux
affluents parcourant son territoire. En effet, cette dernière a édicté que la bande de protection
riveraine imposée soit de 10 mètres, et en milieu urbain, et en milieu agricole.
Plusieurs municipalités québécoises ont par ailleurs émis des règlements portant sur la
renaturalisation obligatoire de la bande riveraine le long des lacs, rivières et cours d’eau sur une
largeur définie allant généralement de 5 à 10 mètres, soit en prohibant tout contrôle de la
végétation dans cette zone (coupe de gazon ou d’arbres) et allant jusqu’à donner le devoir au
riverain de reboiser une rive dénaturée à l’aide d’espèces végétales indigènes.
Ainsi, le couvert végétal de la rive revêt une grande importance dans la préservation de la
qualité des eaux. Par sa présence, la bande riveraine joue plusieurs rôles essentiels que le
RAPPEL a historiquement désignés comme étant les 4F, soit :
Freiner les sédiments en ralentissant les eaux de ruissellement et en prévenant
l’érosion;
Filtrer les polluants en absorbant les nutriments prévenant ainsi la prolifération des
végétaux aquatiques;
RaFraîchir l’eau en fournissant de l’ombre ;
Favoriser la faune et la flore en fournissant un milieu corridor propice à leur nutrition et
à leur reproduction.
18
ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
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28. Partie 1 3. Rives et bande riveraine
Une rive rendue artificielle par la coupe du gazon, par la coupe d’arbres ou par toute autre
intervention humaine peut difficilement remplir ces rôles et renforce de plus les processus
érosifs. D’autre part, l’absence de végétation entraîne souvent l’érosion des rives car le réseau
racinaire des végétaux n’y étant pas pour maintenir le sol en place, la berge s’en trouve
davantage fragile et instable.
Enfin, il va sans dire que plus la largeur de la bande riveraine est importante, plus grande est son
efficacité dans le maintien de la qualité de l’eau. La figure suivante présente les largeurs optimales
de la bande riveraine en regard des divers rôles environnementaux qui lui sont attribuée.
Schultz et al., 2000
FIGURE 7 : LARGEUR OPTIMALE DE LA BANDE RIVERAINE SELON DIVERSES FONCTIONS
ENVIRONNEMENTALES
19
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
29. 3. Rives et bande riveraine Partie 1
3.1. LA RENATURALISATION DES RIVES
Les habitudes urbaines et les modèles culturels d’aménagement ont tôt fait de perturber toute
cette beauté millénaire qui nous a tant séduits et attirés sur ses bords. Ainsi, malheureusement,
la plupart des humains ne se contentent pas de faire leur nid en s’insérant respectueusement
dans cet environnement si convoité. Il leur faut transformer un peu, mais parfois beaucoup
pour satisfaire leur besoin de confort en reproduisant des modèles inspirés de l’aménagement
urbain. Par conséquent, l’intégrité de la végétation des rives s’en est trouvée affectée sous le
prétexte d’avoir une vue imprenable sur l’eau.
3.1.1. CRITÈRES POUR UNE BANDE RIVERAINE EFFICACE
Une bande riveraine efficace doit être la plus large possible et comporter les trois strates de
végétation : les arbres, les arbustes et les herbacées. De plus, les espèces sélectionnées doivent
être indigènes, c'est-à-dire que ce sont des végétaux que l’on peut retrouver de manière
naturelle dans la région. Ce point est important puisque les végétaux indigènes sont adaptés aux
conditions climatiques et ne nécessiteront pas de soins particuliers pour croître. Il est à noter
qu’aucun engrais, compost ou poudre d’os ne devrait être ajouté au sol. Plus en détails :
Les arbres :
À planter sur le replat et le haut de talus d’une rive (dans les pentes faibles) ;
Planter à une distance de 4 à 5 mètres les uns par rapport aux autres;
Leurs racines profondes filtrent l’eau d’écoulements souterrains qui se déversent au plan
d’eau;
Leur grand déploiement et dimension créent de l’ombrage
Les arbustes :
À planter en bas de talus et sur le replat;
Planter à une distance de 0,5 à 1 mètre pour les petits arbustes et pour stabiliser
efficacement ou à 2 à 3 mètres d’intervalle pour les plus grands arbustes;
Leur système racinaire diffus stabilise les pentes;
À planter en grand nombre.
Les herbacées et graminées :
À planter sur le bas du talus et le replat, plus près des résidences pour mieux apprécier
leurs couleurs.
Leurs racines fibreuses et peu profondes assimilent les nutriments et retiennent les
sédiments.
20
ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
30. Partie 1 3. Rives et bande riveraine
FIGURE 8 : ZONES DE PLANTATION DES DIFFÉRENTES STRATES VÉGÉTALES
3.1.2. L’AMÉNAGEMENT D’UNE BANDE RIVERAINE
La renaturalisation de la bande riveraine le long de tous les cours d’eau, qu’ils soient à
écoulement permanent ou intermittent, est essentielle pour préserver la santé du réseau
hydrographique dans sa globalité au niveau écosystémique et pour pouvoir profiter encore
longtemps d’une eau de qualité.
L’aménagement de la rive par le biais de plantations nécessite néanmoins une phase de sélection
des végétaux afin que la finalité soit un succès à long terme. Il est à mentionner ici que le site
internet de la FIHOQ (Fédération interdisciplinaire de l’horticulture ornementale du Québec)
est la meilleure source d’information au niveau des espèces végétales indigènes bien adaptées
aux plantations en rive. Ce site imagé permet de trouver des idées tant au niveau des arbres que
des arbustes, des vivaces, des graminées, des plantes grimpantes et des fougères en permettant
des recherches par des critères tels que la hauteur, l’humidité et l’ensoleillement requis,
l’efficacité en stabilisation, etc. [En ligne : http://www.fihoq.qc.ca/html/recherche.php]
3.1.3. MÉTHODES POUR RECRÉER UNE BANDE RIVERAINE
Pour recréer la bande riveraine, deux options s’offrent :
1) Cesser la tonte de la pelouse et de laisser la nature faire son œuvre. La végétation
indigène s’implantera peu à peu dans les années suivantes;
2) Accélérer le processus en faisant des plantations.
21
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
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31. 3. Rives et bande riveraine Partie 1
Pour renaturaliser étape par étape et accroître les chances de réussite de la plantation de la
bande riveraine, il suffit de :
Déterminer d’abord si des zones de la rive ou de la berge présentent des signes
d’érosion ou sont à risque (pentes fortes, action des glaces, des vents) :
o Dans les cas d’érosion ou de pentes fortes, des techniques de stabilisation telles que le
génie végétal peuvent être davantage appropriées qu’une simple plantation. En cas de
doute, l’avis d’un spécialiste est recommandé.
Faire un croquis du terrain et y localiser : la maison, le patio, le jardin, la fosse septique,
l’accès à l’eau (d’une largeur maximale de 5 mètres);
Déterminer où débute la rive (ligne des hautes eaux) ;
Déterminer les caractéristiques et l’humidité du sol;
Identifier les zones de soleil et d’ombre;
Déterminer les zones où l’arrêt de tonte serait envisageable et y laisser la nature suivre
son cours;
Identifier les zones où des plantations seraient requises;
Choisir des espèces végétales indigènes qui conviennent aux caractéristiques du terrain;
Planter en disposant les végétaux en quinconce (en W);
Disposer un peu de paillis autour des plants.
FIGURE 9 : DISPOSITION DES VÉGÉTAUX EN QUINCONCE
22
ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
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32. Partie 1 3. Rives et bande riveraine
Tout peut être renaturalisé : un enrochement (A), une rive exposée aux vagues (B), un muret
(C), une pelouse (D).
A) B)
C) D)
FIGURE 10 : CAS DE PLANTATION DANS UNE RIVE
3.2. LA STABILISATION DES RIVES PAR LE GÉNIE VÉGÉTAL
Les méthodes issues du génie végétal s’appliquent à de nombreuses situations et permettent le
rétablissement végétal des pentes abruptes ou des sites fortement érodés. Ces techniques se
révèlent comme des alternatives solides en regard des méthodes mécaniques traditionnelles de
stabilisation des rives. La fonction première du génie végétal est en effet de stabiliser une zone
riveraine soumise à une érosion sévère tout en comportant également plusieurs avantages
autant pour la durée de vie et l’adaptabilité des aménagements (aux mouvements du sol,
courants et vagues), que pour l’écologie qu’elles favorisent grandement. La végétation riveraine
joue un rôle essentiel sur le freinage du courant lorsque les écoulements de crue rencontrent
les berges. Les vitesses ainsi diminuées dans les zones d’écoulement fluvial, on amenuise donc les
risques d’érosion et de dommages plus en aval (Adam et al., 2008).
La possibilité d’utiliser le génie végétal devrait être évaluée en premier ressort dans le cadre de
la restauration des portions de berges plus sérieusement affectées de la rivière. En effet, les
techniques mécaniques habituelles donnent lieu à des ouvrages dont le sol a été remanié et
stérilisé favorisant ainsi l’implantation d’espèces invasives ou rudérales indésirables.
« Indéniablement, en ne permettant pas le retour d’un couvert végétal diversifié composé
d’essences indigènes adaptées, les ouvrages classiques de génie civil participent au net
appauvrissement biologique du milieu et relèvent, d’un point de vue strictement
morphodynamique, des travaux de chenalisation. » (Adam et al., 2008). Néanmoins, réitérons
que, considérant la diversité des techniques issues du génie végétal ainsi que la variété des
23
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
33. 3. Rives et bande riveraine Partie 1
végétaux, la planification des travaux ainsi que leur exécution doivent être faits avec l’aide d’un
spécialiste.
Parmi les techniques typiquement végétales on peut citer entre autres l’utilisation de fagots, de
fascines d’hélophytes, de fascines de saules, de matelas de branches et de lits de plançons. Bien
sûr, selon les conditions et contraintes des sites d’interventions, l’association de différentes
techniques végétales devient fort profitable. Par ailleurs, les techniques mixtes unissant le génie
civil au génie végétal permettent de redresser des situations particulières telles qu’une forte
artificialisation antérieure du milieu, ou encore, des zones où l’écoulement des eaux est rapide
engendrant ainsi de fortes pressions d’arrachement sur la berge. L’Annexe 2 présente différents
schémas de stabilisation illustrant l’utilisation de quelques techniques du génie végétal.
24
ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
34. Partie 1 4. La pollution par les installations septiques
4. LA POLLUTION PAR LES INSTALLATIONS SEPTIQUES : DEVOIRS ET
RESPONSABILITÉS
Le phosphore provient de multiples sources telles que les activités domestiques, agricoles et
industrielles tout en incluant, le traitement des eaux usées. En effet, il est maintenant reconnu
dans le monde scientifique que les installations septiques génèrent des apports en phosphore
non-négligeables vers les milieux aquatiques, et ce, d’autant plus si elles sont déficientes ou non
conformes aux normes. Les dispositifs d’évacuation et de traitement des eaux usées ont un
impact sur l’environnement selon les caractéristiques des sols et du site d’emplacement, les
caractéristiques des équipements installés, leur âge, leur emplacement par rapport au plan d’eau
ou au cours d’eau, le respect des normes qui étaient en vigueur au moment de leur installation
et la mise en application des recommandations relatives à leur utilisation et à leur entretien. Le
degré d’ampleur des impacts sur l’environnement variera en fonction de la performance des
installations et il convient donc de se préoccuper de l’état de celles-ci.
4.1. RÔLE DES CITOYENS ET DES MUNICIPALITÉS
Historiquement, les systèmes prenant en charge le traitement des eaux usées provenant des
résidences isolées ont été conçus dans l’optique d’effectuer un traitement bactérien des eaux,
ce, essentiellement afin de protéger la santé publique. Depuis les années 70, les eaux usées
traitées de façon inadéquate et déversées dans les plans d’eau sont considérées comme une
source de pollution qui met à risque l’intégrité des écosystèmes aquatiques. Ces dernières
peuvent également être à l’origine de contaminations bactériennes des eaux souterraines ou des
puits. Les riverains ont donc une responsabilité de premier ordre quant au fait de s’assurer que
leur installation septique ne pollue pas ou qu’elle ne constitue pas une nuisance pour
l’environnement.
Par ailleurs, depuis le 12 août 1981, les municipalités sont responsables d’exécuter et de faire
exécuter le Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées
(Q-2, r.8). À cet effet, les municipalités doivent statuer sur les demandes de permis soumises et
délivrer le permis requis en vertu de l’article 4 du Règlement lorsqu’un projet prévoit un
dispositif de traitement et d’évacuation des eaux usées conforme au Règlement. Une
municipalité ne peut donc délivrer le permis de construction si le dispositif prévu n’est pas
conforme au Q-2, r.8.
De plus, étant responsables de l’application du Q-2, r.8 les municipalités doivent par conséquent
prendre les moyens qui s’imposent pour faire cesser les nuisances ou les causes d’insalubrité
conformément à l’article 3 du Règlement et à la Loi sur les compétences municipales.
L’Annexe 2 présente les pouvoirs et recours des municipalités en matière d’installations
septiques notamment au niveau de l’inspection et des mises en demeure, selon le MAMROT. En
ligne :
[http://www.mamrot.gouv.qc.ca/publications/muni_expr/2007/MX2007_No4_role_pouvoirs_fos
ses_septiques.asp]
25
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
35. 4. La pollution par les installations septiques Partie 1
4.2. OUTILS DE VÉRIFICATION ET DE SUIVI DES INSTALLATIONS SEPTIQUES
La caractérisation des installations septiques sur un territoire peut s’avérer un travail ardu, d’une
part pour avoir un inventaire complet des systèmes et d’autre part, pour mettre en lumière
d’éventuel troubles au niveau du fonctionnement de ceux-ci et qui pourraient avoir des
répercussions sur l’environnement. Une procédure permettant de classifier les dispositifs de
traitement des eaux usées des résidences isolées en fonction de leur degré d’impact sur
l’environnement a été élaborée par le ministère du Développement durable, de l’Environnement
et des Parcs (MDDEP). Principalement, cette classification se base sur l’emplacement du
dispositif par rapport au plan d’eau et sur la nature du terrain récepteur. Le Guide de réalisation
d’un relevé sanitaire des dispositifs d’évacuation et de traitement des eaux usées des résidences isolées
situées en bordure des lacs et cours d’eau détaille les données nécessaires à acquérir pour assurer
une évaluation efficace des systèmes, puis pour en déterminer le potentiel de contamination
vers le réseau hydrographique.
[En ligne : http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/eco_aqua/cyanobacteries/guide_releve.pdf]
Puisque l’application du Règlement est confiée aux municipalités, celles-ci devraient, en plus de
délivrer les permis, s’assurer que les dispositifs de traitement soient conformes au Q-2, r.8 en
effectuant, entre autres, le suivi des conditions d’exploitation exigées par celui-ci. Or, ce suivi
peut s’avérer difficilement réalisable par les municipalités qui ne disposent pas d’outils
informatiques appropriés. C’est la raison pour laquelle le ministère du Développement durable,
de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) a rendu disponible, sur son site Web, la base de
données SOITEAU (Suivi des ouvrages individuels de traitement des eaux usées), qui peut être
téléchargée gratuitement par les municipalités. Cette base de données permet de gérer
électroniquement les données relatives aux résidences isolées pour faciliter les interventions de
suivi. [En ligne : http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/eaux-usees/fiche-soiteau.pdf]
26
ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
36. Partie 1 5. Bonnes pratiques agricoles
5. BONNES PRATIQUES AGRICOLES
La qualité de l’eau et la gestion des sols en milieu agricole sont intimement reliés. D’une part, en
limitant au maximum l’érosion des sols, l’agriculteur conservera son sol fertile chez lui, ce qui
aura un effet direct sur la réduction de la pollution des eaux de surface ruisselant sur ses terres.
Le travail minimal du sol, le travail sans labour (semis direct) et la culture sur billons sont parmi
les techniques utilisées pour conserver au mieux les sols. On prône également l’intégration de
plantes couvertures qui permettront de maintenir l’intégrité du sol et de limiter la perte
d’éléments fertilisants sur les terres exemptes de cultures en croissance. La rotation des
cultures est aussi une pratique de base pour prévenir l’érosion, améliorer la fertilité du sol et
réduire l’utilisation des pesticides. L’accès des animaux aux cours d’eau doit également être
limité par l’installation de clôtures et d’abreuvoirs. Le système de drainage des terres est
important à examiner en vue d’y créer des voies d’eaux enherbées et d’y installer des systèmes
d’avaloirs qui réduiront les sédiments transportés plus en aval.
La gestion intelligente des fertilisants permettra de répondre aux besoins des cultures de
manière optimale tout en évitant que des surplus ne soient entraînés vers les cours d’eau. Enfin,
la réduction de l’usage des pesticides par alternance avec d’autres moyens de lutte est préconisé
(MAPAQ, 2005; 2010).
Le gouvernement du Québec est d’ailleurs allé de l’avant en favorisant l’accès à ces mesures aux
agriculteurs en compensant financièrement les travaux reliés, par exemple, à l’installation
d’ouvrages de stockage des fumiers et d’abreuvoirs, à l’établissement d’une bande riveraine, etc.
Aussi, des plans d’accompagnement agroenvironnemental de même que des diagnostics ferme
par ferme sont d’autres ressources disponibles effectuées en partenariat avec les clubs-conseils
en agroenvironnement. Dans les faits, le programme Prime-Vert du MAPAQ peut financer jusqu’à
90% de toute action d’un entrepreneur agricole visant la réduction de la pollution diffuse et
l’amélioration de la qualité de l’eau.
Dans le même ordre d’idées, mentionnons que la rivière Esturgeon (à 80% agricole), dont
l’embouchure se trouve à Ste-Martine, est actuellement le siège de la réalisation d’un projet
démarré en 2007 et qui cible des changements de pratiques culturales en milieu agricole ayant
des effets profitables sur la réduction de la pollution diffuse de l’eau. On cible entre autres les
problèmes d’érosion, notamment par la stabilisation des berges, la restauration des bandes
riveraines et l’aménagement de haies brise-vents. On mise également sur l’apprentissage et
l’adoption de meilleures pratiques agricoles en regard de la protection des eaux de surface.
De telles initiatives et projets sont absolument indispensables pour la santé de la rivière
Châteauguay. Il est donc fondamental que ce genre d’actions s’étende à l’ensemble de ses
principaux affluents. Le soutien financier et technique étant disponible, il s’agit simplement
d’amorcer les démarches pour en bénéficier.
27
ÉTAT DES RIVES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
VILLES DE MERCIER ET CHÂTEAUGUAY
37. 6. Bonnes pratiques citoyennes Partie 1
6. BONNES PRATIQUES CITOYENNES
Dans un contexte de bassin versant, l’usage de fertilisants et de pesticides pour obtenir une
pelouse plus verte que verte ou une plate-bande des plus fleuries mérite un questionnement de
fond sur les besoins réels du citoyen urbain face à ses impacts sur son environnement naturel.
Des municipalités ont, en ce sens, pris conscience des répercussions de telles pratiques et ont
adopté des règlements abolissant l’utilisation à des fins esthétiques de ces substances nocives
pour les milieux aquatiques. Or, chaque citoyen est responsable de chacun de ses gestes au
quotidien. Plusieurs actions doivent donc être entreprises non seulement par les riverains, mais
également par les autres citoyens sur l’ensemble du bassin versant, telles que :
Rapporter les atteintes à l’environnement aux responsables municipaux et aux
gestionnaires;
Recouvrir de végétation les structures artificielles;
Utiliser des produits sans phosphate et biodégradables;
Conserver la bande riveraine intacte et revégétaliser au besoin (10-15 mètres de la rive
de toute rivière ou ruisseau);
Entretenir les plates-bandes et pelouses sans pesticides ni fertilisants;
Entretenir son installation septique;
Conserver au maximum la végétation naturelle.
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ÉTAT DES RIVES LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY –
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40. Partie II 1. Méthodologie et secteurs d’inventaire
1. MÉTHODOLOGIE ET SECTEURS D’INVENTAIRE DES RIVES
L’étude des berges de la rivière Châteauguay a été réalisée entre le 12 et le 15 juillet 2010
inclusivement. L’inventaire s’est limité à la portion de rivière sillonnant le territoire des villes de
Châteauguay et de Mercier, soit un parcours d’environ 14 kilomètres. Des observations visuelles
de l’état des berges de la rivière, via une embarcation, ont permis de délimiter des sections de
rives aux caractéristiques homogènes. Les principaux éléments utilisés pour caractériser les
sections ont été :
Densité, type et largeur du couvert végétal ;
Pente et hauteur du talus ;
Présence d’un ouvrage de protection (muret, enrochement, digue, ...) ;
Présence et type d’érosion ;
Utilisation du sol.
La délimitation des sections a été effectuée sur le terrain à l’aide d’un GPS Garmin 60 Cx. De
plus, des photographies de chaque section caractérisée ont été prises.
Afin de simplifier la terminologie utilisée pour la localisation des sections, les termes « Rive
droite (D) » et « Rive gauche (G) » ont été utilisés dans le présent rapport. Il est à noter que
ceux-ci sont déterminés en regardant dans le sens de l’écoulement de la rivière (vers l’aval), soit
en direction du lac St-Louis (vers le nord).
L’analyse et la comparaison des données obtenues a permis d’attribuer une catégorie à chacune
des sections homogènes identifiées. Cette cote traduit la préséance des différentes sections
sous divers critères d’intégrité des sols, de couvert végétal et des besoins d’ingérences selon la
capacité de résistance ou de résilience du milieu.
Une échelle numérale trichotomique subdivise les sections en trois types de niveaux de
problématiques soit une catégorie 1, qui expose une prépondérance dans la réfection, à la
catégorie 3 qui décrit un milieu stable et dont les interventions, si nécessaire selon cas, ne sont
pas jugées prioritaires.
Plus en détails, un code de priorité à trois paliers a été utilisé afin de hiérarchiser les points
inventoriés, soit :
Catégorie 1 : désigne les sections moyennement à fortement dégradées (présence
d’érosion et/ou insuffisance marquée de végétation) où des mesures correctives doivent
être entreprises dans les meilleurs délais et/ou nécessitent une intervention et un suivi
immédiat;
Catégorie 2 : associée aux sites faiblement à moyennement dégradés (peu d’érosion
et/ou insuffisance de végétation) où des aménagements ou actions spécifiques sont
recommandées à court ou moyen terme ;
Catégorie 3 : désigne les sections aucunement ou faiblement dégradées (léger manque
de végétation) où des interventions, si nécessaire selon cas, sont souhaitables à moyen
ou long terme.
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41. 1. Méthodologie et secteurs d’inventaire Partie II
Les sites identifiés lors de l’inventaire ont été cartographiés à l’aide du logiciel
ArcGIS version 9.2. L’ensemble des cartes ont été projetées en utilisant le système
géographique de référence NAD 1983 avec une projection MTM fuseau 8. Les données des
fichiers numériques matriciels licenciés du secteur proviennent du gouvernement du Québec.
Afin de faciliter la présentation des résultats d’inventaire, le territoire étudié a été sous-divisé en
quatre secteurs, soit :
Ville de Mercier - secteur sud;
Ville de Mercier - secteur nord;
Ville de Châteauguay - secteur sud;
Ville de Châteauguay - secteur nord;
La localisation de ces différents secteurs d’inventaire est présentée à la figure 11. Il est important
de noter que les secteurs « ville de Mercier - secteur sud » et « ville de Mercier - secteur
nord » incluent également une partie du territoire de la ville de Châteauguay. En effet, au sud du
pont des Bourdon, la rivière Châteauguay fait office de limite administrative séparant les villes de
Châteauguay et Mercier. La rive « droite » de ces deux secteurs fait donc partie intégrante du
territoire de la ville de Mercier alors que la rive « gauche » est incluse dans le territoire de la
ville de Châteauguay. D’autre part, les secteurs « ville de Châteauguay - secteur sud » et « ville
de Châteauguay - secteur nord » font entièrement partie du territoire de la ville de
Châteauguay. De ce fait, le secteur étudié se retrouve donc inclus à 75 % sur le territoire de la
ville de Châteauguay et à 25 % sur le territoire de la ville de Mercier.
Une autre particularité importante à mentionner ici est le changement drastique dans l’utilisation
du sol qui s’effectue au centre du tronçon de rivière étudiée. En effet, les 2 secteurs « ville de
Mercier » nord et sud, localisés au sud du pont des Bourdon, sont en zone rurale (agricole et
villégiature-résidentielle), alors que les secteurs « ville de Châteauguay », situés au nord du pont
des Bourdon, sont essentiellement en zone urbaine.
En plus de l’étude des rives de la rivière, un regard sommaire a été porté sur le bassin versant
de la rivière Châteauguay, les 16 et 17 septembre 2010. Encore ici, les observations se sont
limitées aux territoires des villes de Mercier et de Châteauguay. Des constats ponctuels ont été
effectués en parcourant le réseau routier adjacent à la rivière, en traversant quelques affluents,
cours d’eau et chantiers de construction et ce, en milieu agricole et en milieu urbain.
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42. Partie II 1. Méthodologie et secteurs d’inventaire
Ville de Châteauguay
Section nord
Ville de Châteauguay
Section sud
Ville de Mercier
Section nord
Ville
Ville de Mercier
Section sud
FIGURE 11 : SECTEURS D’INVENTAIRE DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY
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43. 2. État des rives et des berges Partie II
2. ÉTAT DES RIVES ET DES BERGES DE LA RIVIÈRE CHÂTEAUGUAY
Les sections suivantes rapportent les descriptions des sections de rives caractérisées tout en
détaillant les recommandations spécifiques qui leur sont associées. Les sections désignées de
catégorie 1 sont tout d’abord présentées pour enchainer avec les catégories 2 et 3
respectivement. Pour chaque catégorie, on présente les 4 grands secteurs étudiés de la rivière
en débutant par l’amont et en cheminant vers l’aval.
2.1. CATÉGORIES 1 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR SUD
FIGURE 12 : LOCALISATION DES SECTIONS - CATÉGORIE 1 - MERCIER SUD
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44. Partie II 2. État des rives et des berges
G-8 G-11
Section
Description
Talus d’environ 3 mètres, en pente forte, composé d’herbacées diverses
La bande riveraine est composée presqu’uniquement d’herbacées sur une
tandis que le replat est engazonné sur son entièreté. La berge montre des
largeur inférieure à 3 mètres.
signes d’affaissement notoires.
Le replat et le haut de la pente devraient être végétalisés avec les différentes
Revégétaliser la rive sur une largeur minimale de 10 mètres à l’aide d’arbres et
Rec.
strates végétales alors que la berge devrait être stabilisée à l’aide d’une
d’arbustes.
plantation dense d’arbustes. Voir Plan d’aménagement à l’Annexe 4.
G-12 G-14
Section
Une partie de la section est bien boisée tandis que la seconde présente un La berge présente un talus abrupt recouvert d’herbacées. Le haut du talus
Description
talus instable et faiblement végétalisé. Une section d’environ dix mètres n’est que partiellement végétalisé et du sol à nu est visible. Bien que quelques
entièrement gazonnée s’ouvre sur la rivière. Terrain de pente forte s’étendant arbres soient présents sur la rive, le gazon domine largement. Finalement, des
sur plus de quinze mètres avec quelques dalles de béton disparates en bordure tas de résidus végétaux sont entreposés sur la rive.
de la rivière.
Reprofiler légèrement et stabiliser le bas de la berge à l’aide d’une plantation
Stabiliser le talus en ensemençant les parties à nu et en y plantant des
Rec.
dense d’arbustes et d’un ensemencement. Revégétaliser sur au moins dix
arbustes.
mètres tout en réduisant l’ouverture sur la rivière à un maximum de 5 mètres.
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45. Partie II 2. État des rives et des berges
G-17 G-18
Section
Terrain en pente abrupte dont le haut du talus est partiellement recouvert de Talus d’une hauteur moyenne d’environ six mètres et de pente forte suivi d’un
Description
gazon. Le talus de la berge est constitué d’herbacées sur environ trois mètres chemin sur le replat et d’un deuxième talus de six mètres grimpant jusqu’au
de largeur. On retrouve un chemin sur un replat situé au milieu de la pente, champ. La strate herbacée s’étend sur tout le talus hormis une portion
(sentier). La berge est rocailleuse. arbustive restreinte.
Reboiser densément le talus de la berge à l’aide d’arbustes. Arrêter la tonte du
Revégétaliser toute la pente avec différentes espèces de la strate arbustive, et
Rec.
gazon dans le haut du talus et reboiser avec des arbres. Voir Plan
ce, des deux bords du chemin.
d’aménagement à l’Annexe 4.
G-28 G-29
Section
Description
Terrain privé constitué d’un talus de pente forte, constante, entièrement Terrain privé constitué d’un talus de pente forte, constante, entièrement
gazonné ou parsemé d’herbacées. gazonné ou parsemé d’herbacées.
Cesser tout type de contrôle de la végétation, et ce, sur une distance minimale
Cesser tout type de contrôle de la végétation, et ce, sur une distance minimale
Rec.
de 15 mètres. Revégétaliser en priorisant l’utilisation d’arbustes et planter de
de 15 mètres. Revégétaliser en priorisant l’utilisation d’arbustes.
manière serrée au bas de la berge. Voir Plan d’aménagement à l’Annexe 4.
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46. Partie II 2. État des rives et des berges
G-32 D-5
Section
La talus de la rive a une hauteur supérieure à 7 mètres et présente un fort
Talus de trois mètres de haut recouvert d’herbacées, suivi d’un replat où l’on
Description
couvert herbacé diversifié. On remarque cependant une pente très forte
retrouve quelques arbres puis d’une pente entièrement gazonnée. Érosion
susceptible à l’érosion ainsi que quelques glissements de terrain
dans le bas du talus sur une hauteur d’environ quarante centimètres sur toute
antérieurement survenus. Les arbustes et les arbres sont très peu présents
la longueur de la berge.
dans le talus. Plantation récente de plusieurs arbres sur le replat.
Stabiliser le pied de la berge à l’aide de boudins de fascines solidement ancrés. Procéder à une plantation massive d’arbustes, notamment dans les zone où
Rec.
Revégétaliser en choisissant des espèces végétales arbustives. des signes de décrochement sont présents ainsi que dans le bas du talus.
D-13 D-15
Section
Talus en pente faible recouvert de gazon sur son entièreté hormis quelques
Description
endroits complètement dénudés. Des zones de sol à nu sont clairement
La berge et la rive ne sont recouvertes que d’herbacées de faible hauteur.
visibles étant donné la faible densité du couvert herbacé. On retrouve
toutefois quelques arbres sur le haut du talus.
Une revégétalisation adéquate sur l’ensemble de la berge est à prioriser ainsi
Revégétaliser l’ensemble de la rive sur une profondeur minimale de 10 mètres
Rec.
qu’une réduction de l’ouverture du terrain sur la rivière à un maximum de 5
à l’aide d’arbustes et d’arbres.
mètres.
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47. 2. État des rives et des berges Partie II
2.2. CATÉGORIES 1 - VILLE DE MERCIER - SECTEUR NORD
FIGURE 13 : LOCALISATION DES SECTIONS - CATÉGORIE 1 - MERCIER NORD
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