Tunisie. Le parti islamiste Ennahda s’est engagé à quitter le pouvoir avant la fin
du mois. En cause, son incapacité à gérer l’État, l’hostilité de la part de la société
civile et les grèves organisées par l’UGTT, le puissant syndicat historique tunisien.
La Tunisie vient peut-être de faire un premier pas vers la sortie de crise. Le parti islamiste Ennahda, qui dirige le gouvernement, s’est engagé à quitter le pouvoir avant la fin du mois.…
http://www.reforme.net/journal/%5Breforme-numero-publication%5D/dossier/desavoue-ennahda-va
Cette histoire se passe dans une très jolie région de France au cours de l’année 2012. L’ARS a décidé de réorganiser les PDSES. Cependant, un lobbying d’origine inconnue lui fait déposer un projet de détricotage systématique de l’organisation en place et transférer une partie des PDSES sur le secteur privé, non seulement sans justification, mais surtout en mettant en place des organisations dégradées et plus coûteuses. Pour cela, elle va mettre en place un relevé d’activité anachronique des PDSES. Une adhérente du SCH fédère autour d’elle un groupe de chirurgiens publics et les emmènent à contrer, avec le soutien de son directeur, cette évaluation absurde. Le conflit stagne. Sur la demande de notre adhérente, le SCH interpelle l’ARS en lui rappelant notre position sur les évaluations d’activité et sur la réorganisation des PDSES. L’ARS recule alors et revoie sa copie : histoire à suivre….
reseauprosante.fr
Revue "Le Mag de l'INPH" n°6 - INPH - Janvier 2016
Didier Sicard est Professeur émérite à l’université Paris Descartes, ancien président du Comité consultatif national d’éthique (Ccne), ancien chef de service de médecine interne à l’hôpital Cochin, à Paris.
Didier Sicard est auteur notamment, d’ « Hippocrate et le scanner » avec Gérard Haddad, (éditions Desclée de Brouwer, 1999) ; La Médecine sans le corps : Une nouvelle réflexion éthique (Plon 2002) et L’Alibi éthique, (Plon, 2006).
Didier Sicard a accepté de nous recevoir, simplement, parce que nous lui avions demandé. Il a répondu à nos questions avec la même simplicité déconcertante, mais aussi avec beaucoup de patience (car nous ne sommes pas des professionnels de la presse) et enfin et surtout avec unefoi en l’humanité intacte et un amour profond envers l’Homme.
De tout cela, nous voulions le remercier.
Ethique du Service Public
Pour moi la fonction du service public est la capacité à répondreà une demande individuelle en tenant compte de la dimension collective. En tant que médecin de service public, notre honneur est la confiance que la collectivité nous accorde afin que nous utilisions au mieux les ressources publiques au profit d’un individu en souffrance et nécessitant des soins.
La médecine ne peut se considérer comme seule dépositaire des ressources économiques, sans restriction, sauf dans les situations d’urgence vitale. L’obligation des moyens n’est pas forcément celle de tous les moyens : ce n’est pas parce qu’un médicament existe qu’il faut l’utiliser. Il faut avoir le courage de mettre en balance le prix d’un médicament pour une personne et le nombre de personnes que ce même montant empêcherait de soigner par manque de ressources.
...
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Este documento discute la medición de la productividad, particularmente en el sector de servicios. Explica que la productividad se refiere a la eficiencia con la que los recursos se transforman en bienes y servicios. Luego, destaca algunas características clave del sector de servicios, como que a menudo involucra tareas intelectuales realizadas por profesionales y es difícil de mecanizar. Finalmente, señala algunos problemas comunes en la medición de la productividad en este sector, como cambios en la calidad y falta de unidades de medición
Cette histoire se passe dans une très jolie région de France au cours de l’année 2012. L’ARS a décidé de réorganiser les PDSES. Cependant, un lobbying d’origine inconnue lui fait déposer un projet de détricotage systématique de l’organisation en place et transférer une partie des PDSES sur le secteur privé, non seulement sans justification, mais surtout en mettant en place des organisations dégradées et plus coûteuses. Pour cela, elle va mettre en place un relevé d’activité anachronique des PDSES. Une adhérente du SCH fédère autour d’elle un groupe de chirurgiens publics et les emmènent à contrer, avec le soutien de son directeur, cette évaluation absurde. Le conflit stagne. Sur la demande de notre adhérente, le SCH interpelle l’ARS en lui rappelant notre position sur les évaluations d’activité et sur la réorganisation des PDSES. L’ARS recule alors et revoie sa copie : histoire à suivre….
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Revue "Le Mag de l'INPH" n°6 - INPH - Janvier 2016
Didier Sicard est Professeur émérite à l’université Paris Descartes, ancien président du Comité consultatif national d’éthique (Ccne), ancien chef de service de médecine interne à l’hôpital Cochin, à Paris.
Didier Sicard est auteur notamment, d’ « Hippocrate et le scanner » avec Gérard Haddad, (éditions Desclée de Brouwer, 1999) ; La Médecine sans le corps : Une nouvelle réflexion éthique (Plon 2002) et L’Alibi éthique, (Plon, 2006).
Didier Sicard a accepté de nous recevoir, simplement, parce que nous lui avions demandé. Il a répondu à nos questions avec la même simplicité déconcertante, mais aussi avec beaucoup de patience (car nous ne sommes pas des professionnels de la presse) et enfin et surtout avec unefoi en l’humanité intacte et un amour profond envers l’Homme.
De tout cela, nous voulions le remercier.
Ethique du Service Public
Pour moi la fonction du service public est la capacité à répondreà une demande individuelle en tenant compte de la dimension collective. En tant que médecin de service public, notre honneur est la confiance que la collectivité nous accorde afin que nous utilisions au mieux les ressources publiques au profit d’un individu en souffrance et nécessitant des soins.
La médecine ne peut se considérer comme seule dépositaire des ressources économiques, sans restriction, sauf dans les situations d’urgence vitale. L’obligation des moyens n’est pas forcément celle de tous les moyens : ce n’est pas parce qu’un médicament existe qu’il faut l’utiliser. Il faut avoir le courage de mettre en balance le prix d’un médicament pour une personne et le nombre de personnes que ce même montant empêcherait de soigner par manque de ressources.
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Este documento discute la medición de la productividad, particularmente en el sector de servicios. Explica que la productividad se refiere a la eficiencia con la que los recursos se transforman en bienes y servicios. Luego, destaca algunas características clave del sector de servicios, como que a menudo involucra tareas intelectuales realizadas por profesionales y es difícil de mecanizar. Finalmente, señala algunos problemas comunes en la medición de la productividad en este sector, como cambios en la calidad y falta de unidades de medición
The document discusses the benefits of exercise for mental health. Regular physical activity can help reduce anxiety and depression and improve mood and cognitive functioning. Exercise causes chemical changes in the brain that may help protect against mental illness and improve symptoms.
Este documento proporciona instrucciones para 15 recetas diferentes, incluyendo pastel imposible, pay de plátano, paella, spaguetti verde, omelette, pollo a la mantequilla, camarones al mojo de ajo, pizza, lasagna, albóndigas, lentejas, alubias, sopa de coditos, pechugas rellenas y pollo con philadelphia. Para cada receta, da los ingredientes y los pasos detallados para prepararla.
El documento describe varias tecnologías del futuro como autos de hidrógeno, autos que levitan, máquinas de guerra, televisores de alta tecnología, microchips retinales, implantes cerebrales, turismo espacial, vehículos de exploración a Marte, naves tripuladas a Marte y bases espaciales marcianas. Se detalla brevemente cómo funcionarían cada una de estas tecnologías y sus posibles aplicaciones y ventajas.
Au cœur de l’été, dix soirées de projection de grands films sont proposées par Marseille- Provence 2013 aux Marseillais et aux visiteurs de la Capitale européenne. Sur le thème des grands films populaires, en lien avec les lieux bucoliques ou urbains, se succèdent des films explorant les thématiques du paysage, de la dimension épique, de la question des identités, de la pègre et des figures de femmes.
Este documento presenta un mapa conceptual sobre datos e información realizado por un estudiante. El mapa conceptual analiza cómo los datos se convierten en información y cómo esta ayuda a procesar información, tomar decisiones y resolver problemas. La información también aumenta el conocimiento y permite desarrollar tecnología. Sin embargo, la información no debe usarse para perjudicar a otros.
Retour sur le congrès les rencontres de l'isnih.Réseau Pro Santé
La 2ème édition du Congrès de l’Inter-Syndicat National des Internes des Hôpitaux s’est déroulé le 21 octobre 2011 au Palais Brongniart – Palais de la Bourse, il a rassemblé nombre d’entre vous, des quatre coins de la France, son thème en un mot : l’installation
Pouvoir échanger et débattre sur son avenir, voici tout le challenge que les Rencontres de l’ISNIH 2011 ont su relever : objectif ambitieux, établir une relation privilégiée entre les médecins de demain et les acteurs du système de santé d’aujourd’hui.
Julien, interne du nord de la France, préalablement inscrit sur le site internet du congrès, se rendait ainsi au Palais Brongniart. Toute la journée était gratuite, congrès, repas, soirée et logement. Après un passage à l’accueil, où il recevait son badge et le programme, il déambulait dans le village à la rencontre de médecins et représentants de groupe privé, public, le Conseil Général du département du Nord était là aussi tout comme des groupe de mutuelles...
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The document discusses the benefits of exercise for mental health. Regular physical activity can help reduce anxiety and depression and improve mood and cognitive functioning. Exercise causes chemical changes in the brain that may help protect against mental illness and improve symptoms.
Este documento proporciona instrucciones para 15 recetas diferentes, incluyendo pastel imposible, pay de plátano, paella, spaguetti verde, omelette, pollo a la mantequilla, camarones al mojo de ajo, pizza, lasagna, albóndigas, lentejas, alubias, sopa de coditos, pechugas rellenas y pollo con philadelphia. Para cada receta, da los ingredientes y los pasos detallados para prepararla.
El documento describe varias tecnologías del futuro como autos de hidrógeno, autos que levitan, máquinas de guerra, televisores de alta tecnología, microchips retinales, implantes cerebrales, turismo espacial, vehículos de exploración a Marte, naves tripuladas a Marte y bases espaciales marcianas. Se detalla brevemente cómo funcionarían cada una de estas tecnologías y sus posibles aplicaciones y ventajas.
Au cœur de l’été, dix soirées de projection de grands films sont proposées par Marseille- Provence 2013 aux Marseillais et aux visiteurs de la Capitale européenne. Sur le thème des grands films populaires, en lien avec les lieux bucoliques ou urbains, se succèdent des films explorant les thématiques du paysage, de la dimension épique, de la question des identités, de la pègre et des figures de femmes.
Este documento presenta un mapa conceptual sobre datos e información realizado por un estudiante. El mapa conceptual analiza cómo los datos se convierten en información y cómo esta ayuda a procesar información, tomar decisiones y resolver problemas. La información también aumenta el conocimiento y permite desarrollar tecnología. Sin embargo, la información no debe usarse para perjudicar a otros.
Retour sur le congrès les rencontres de l'isnih.Réseau Pro Santé
La 2ème édition du Congrès de l’Inter-Syndicat National des Internes des Hôpitaux s’est déroulé le 21 octobre 2011 au Palais Brongniart – Palais de la Bourse, il a rassemblé nombre d’entre vous, des quatre coins de la France, son thème en un mot : l’installation
Pouvoir échanger et débattre sur son avenir, voici tout le challenge que les Rencontres de l’ISNIH 2011 ont su relever : objectif ambitieux, établir une relation privilégiée entre les médecins de demain et les acteurs du système de santé d’aujourd’hui.
Julien, interne du nord de la France, préalablement inscrit sur le site internet du congrès, se rendait ainsi au Palais Brongniart. Toute la journée était gratuite, congrès, repas, soirée et logement. Après un passage à l’accueil, où il recevait son badge et le programme, il déambulait dans le village à la rencontre de médecins et représentants de groupe privé, public, le Conseil Général du département du Nord était là aussi tout comme des groupe de mutuelles...
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Interview le médecin diplomate philippe douste blazyRéseau Pro Santé
Revue "What's Up Doc" n°24 - Janvier Février 2016
RENCONTRE AVEC LE (PEUT-ÊTRE) FUTUR DG DE L’OMS
Il est cardiologue, mais le public français le connaît surtout comme politique. Philippe Douste-Blazy, ancien ministre de la Santé, de la Culture ou encore des Affaires étrangères, est maintenant diplomate. Il passe le plus clair de son temps dans les couloirs des Nations Unies, et on lui prête l’ambition d’obtenir le poste situé au sommet de la hiérarchie sanitaire mondiale : celui de DG de l’OMS. What’s Up Doc l’a rencontré à Paris, dans les bureaux de l’Unesco.
WUD Cela fait quelque temps que vous avez disparu des radars médiatiques français. Qu’est-ce que vous êtes devenu ?
PH.DB Je suis secrétaire général adjoint des Nations Unies et je travaille maintenant exclusivement dans la lutte contre l’extrême pauvreté et la recherche de financements innovants dans la santé. C’est une activité qui me tient éloigné de la scène politique française depuis 10 ans, mais je pense n’avoir jamais fait autant de politique !
WUD Concrètement, en quoi consiste ce nouveau métier ?
PH.DB C’est une histoire qui remonte à 2006, lorsque nous avons créé Unitaid [une organisation internationale d’achat de médicaments pour les pays pauvres, ndlr] avec le président Chirac et le président Lula. Constatant d’une part que le fossé qui sépare les riches et les pauvres au niveau mondial pouvait déstabiliser le monde, et d’autre part que les citoyens des pays riches étaient de plus en plus réticents aux augmentations d’impôts, nous avons cherché de nouveaux moyens de financer ce que l’on nomme les biens publics mondiaux (eau, santé, nourriture, éducation et assainissement). L’idée était de créer des micro-contributions de solidarité sur les activités économiques qui bénéficient le plus de la mondialisation : aviation, transactions financières, industries extractives, Internet, etc.
...
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Revue "What's Up Doc" n°25 - Mars Avril 2016
SARAH BALFAGON, LUC BLONDEAU, NICOLAS SCHUFFENECKER, GUILLAUME BOUVY, LAURENT TEUMA, ADRIEN RENAUD, ALICE DESCHENAU ET MATTHIEU DURAND.
La génération Y a mis du temps à prendre les commandes en médecine, du fait de notre (trop) longue formation. Mais elle est aujourd’hui bien là.
Et partout, en clinique, à l’hôpital, au cabinet, les trentenaires de cette génération choquent par leur approche différente du métier.
Les commentaires vont bon train. La santé, comme les autres environnements professionnels, vit une mutation de l’intérieur orchestrée par des praticiens nés dans le digital qui n’entendent plus répéter les modèles établis.
Qui sont-ils ?
Qui sommes-nous en réalité ?
Dissection en profondeur d’une génération tout en contraste, qui nourrit chaque jour un choc culturel autour de la pratique de l’exercice médical… Y.
P. 16 Une construction professionnelle en réaction
P. 18 Les médecins Y, une génération qui parle beaucoup d'elle…
P. 19 Médecins de génération Y, un phénomène international
P. 20 Handicapés de la décision ou adeptes du carpe diem ?
P. 21 Portrait d'un médecin de la génération Y
P. 22 Le choc des générations
P 24Conjuguer la génération Y au futur
P. 25 Conclusion de l'enquête
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#THERAPIE #ANTI_DOULEURS #DIGITAL
Soulager les #douleurs chroniques par la #thérapie digitale. Telle est la promesse de Lucine fondée par Maryne Cotty-Eslous.
Le marché est immense car l'enjeu est double : réduire les prescriptions à risques d’opioïdes et proposer une solution à de nombreux patients en souffrance continue
"L’ambition est d’avoir un produit digital au moins aussi efficace qu’un #médicament et de le mettre sur le marché en 2025" précise-t-elle ️
"Il faudra lever des freins culturels, changer le regard sur les thérapies digitales"... et "choisir le bon business model"
❤️ "Mon obsession aujourd’hui est que notre produit soit accessible au plus grand nombre"
#entrepreneure #solidarité #prevention #sante #serenite #innovation #healthcare #businessmodel
Bpifrance #medtech #dtx #ESS
Interview Le feuilleton de phar-e - Les missions des PHRéseau Pro Santé
Revue SNPHARE 74, mars 2016
Chaque médecin a une définition de l’exercice en hôpital public qui lui est propre. les différentes générations se rejoignent-elles toujours sur les fondements de ce métier et sur l’avenir de celui-ci ? Pour le savoir, nous avons interrogé trois jeunes médecins, sébastien Mirek (chef de clinique au cHu de dijon, vice-président de l’isncca ), et deux PH nouvellement nommés sandra ollier (cHu d’avignon) et ar (PH resté anonyme).
PHAR-E : Quelle « représentation » avez-vous d’un médecin de l’hôpital public ? Quelles sont ses missions ?
Sébastien Mirek : Le médecin de l’hôpital public a plusieurs missions. La première est une mission de soins et de prise en charge des patients quelque soit la spécialité du médecin. En anesthésie-réanimation nous avons une spécialité polyvalente mais toutes les spécialités doivent prendre en charge leurs patients. Et puis une mission d’implication dans sa structure au sein de son établissement, par plusieurs valences. Des valences administratives, syndicales mais également via la recherche, l’enseignement et la pédagogie. C’est ainsi que je vois le médecin au sein de l’hôpital public.
Sandra Ollier : La mission principale du médecin de l’hôpital public est de soigner tous les patients qui se présentent à lui sans aucune distinction. C’est d’ailleurs pour embrasser cette vision du métier, qui paraît un peu « utopique » aujourd’hui, que l’on choisit de s’engager dans cette voie à mon avis. Se dire que l’on va pouvoir soigner tout le monde sans avoir à demander une carte vitale ou sans avoir à connaître les ressources du patient par exemple. Par ailleurs, les missions d’enseignement et de formation sont également très importantes et elles complètent la mission de soins qui demeure la mission principale.
http://www.reseauprosante.fr/
Enseignement formation - les anajmg d’octobre 2012 quelques mots avant le...Réseau Pro Santé
Le samedi 13 octobre 2012 ont eu lieu à la Cité des sciences et de l’Industrie de la Villette (Paris) les premières Assises Nationales des Jeunes Médecins Généralistes (ANaJMG).
Cette journée, organisée indépendamment de l’industrie pharmaceutique et du ministère de la Santé, a combiné réunions plénières de réflexion, pour médecins et non médecins, et ateliers pratiques concernant les jeunes médecins généralistes.
Pour cette première session des Assises, le SNJMG, coorganisateur, s’était donné un objectif de 150 préinscriptions ; il y en a eu 156, malgré l’absence de campagne de communication hors structures organisatrices.
Coté intervenants, toutes les personnalités contactées par le SNJMG ont été présentes au rendez-vous :
M. Gérard VINCENT, Délégué Général de la Fédération Hospitalière de France (FHF), M. Fabrice HENRY, Président de l’UNOCAM, Drs Jean-Marc BRASSEUR et Jacques LUCAS du CNOM, Dr Claude LEICHER, Président de MG-France, Dr Didier MENARD de la Fédération Française des maisons et pôles de santé (FFMPS), Dr François-Charles CUISIGNIEZ, Président de la CSMF Jeune, M. Emmanuel BAGOURD, Président de l’ISNAR-IMG, Dr Jean-Michel CHABOT, Haute Autorité de Santé (HAS), Dr Bruno TOUSSAINT, Revue Prescrire, Dr Philippe FOUCRAS, Président du Formindep... mais aussi bien d’autres personnalités du monde de la santé comme le Dr Dominique DUPAGNE, les membres du mouvement de désaliénation des médecins et des représentants des revues « Pratiques » et « Médecine ».
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Revue " H n°7 " septembre - octobre 2014
Avant de se mettre à faire joujou avec des caméras, le réalisateur Thomas Lilti a passé dix ans en fac de médecine et a exercé comme généraliste. Erreur médicale, fin de vie, galère des docs étrangers : dans son deuxième film, Hippocrate, il exorcise ses années d’internat.
Au deuxième étage de son superbe triplex, à deux pas du métro Poissonnière à Paris, Thomas Lilti rigole de sa blaguounette : « Je vais devenir le Olivier Marchal du film médical ! » Son deuxième film Hippocrate, est sorti le 3 septembre en salle, et il pense déjà au troisième, qui aura pour héros un médecin de campagne.
Parallèlement à son métier de réalisateur, Thomas Lilti exerce encore comme médecin généraliste, à raison de quelques remplacements sporadiques. De quoi lui conférer le statut de meilleur médecin du cinéma français, comme Olivier Marchal expertise à tout va sur les films de flics.
Son dernier long-métrage, Hippocrate, est autobiographique. Le pitch : l’histoire d’un interne qui va perdre son innocence, confronté à la dure réalité de l’hôpital. Thomas Lilti, 38 ans, a d’ailleurs des airs d’éternel étudiant avec son visage juvénile. Sur la table de sa cuisine, une boite de Kinder Maxi. Dans son salon, les manettes de sa Playstation sont éparpillées.
C’est bien vu pour un médecin d’avoir une autre activité professionnelle, qui plus est artistique ?
Non. Pendant très longtemps je le cachais, et les médecins que je remplaçais ne le savaient pas. Aujourd’hui, ça ne pose plus de problème puisque ma vie en tant que scénariste et réalisateur est installée. Mais je n’en parle jamais aux patients. Et ça n’est jamais arrivé que l’un d’eux fasse le lien.
Et dans le milieu du cinéma ?
Ah, c’est très bien vu. Au début de ma carrière, je disais toujours que j’étais médecin. Ça rassure les producteurs qui se disent "ça doit être un type sérieux, avec une grosse capacité de travail."
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The North Africa American Cemetery and Memorial in Tunisia consolidates the remains of American service members who died in North Africa during World War II. It contains over 2,800 headstones arranged in plots, as well as a memorial wall with the names of over 3,700 missing Americans. The cemetery grounds cover 27 acres and are maintained by the American Battle Monuments Commission to honor those who fought and died in the liberation of North Africa from 1942 to 1943.
The document discusses the benefits of exercise for mental health. Regular physical activity can help reduce anxiety and depression and improve mood and cognitive function. Exercise causes chemical changes in the brain that may help protect against mental illness and improve symptoms for those who already suffer from conditions like anxiety and depression.
This document summarizes a conference that discussed enhancing collaboration between civil society organizations and regional intergovernmental organizations in the Middle East and North Africa to address peace and security challenges arising from the Arab Spring uprisings. The conference was organized through online consultations with civil society groups to determine the agenda. Key topics discussed included the roles of civil society and regional groups in conflict prevention, promoting tolerance and dialogue, and challenges around safe spaces for human rights work and building democratic regimes. The goal was to strengthen relationships and cooperation between these actors to jointly address critical regional issues.
Mr. Hazem Ksouri, President of Free Tunisia Association, delivered a speech to the United Nations Diplomatic Conference on Arms Trade Treaty in New York on July 11, 2012. [1] He highlighted the role of unregulated arms trade in fueling violence during the Arab Spring uprisings. [2] He called for a robust, binding Arms Trade Treaty to help end armed violence and build peace by regulating international arms transfers and preventing the misuse of arms. [3]
The document discusses the benefits of exercise for mental health. Regular physical activity can help reduce anxiety and depression and improve mood and cognitive functioning. Exercise boosts blood flow, releases endorphins, and promotes changes in the brain which help enhance one's emotional well-being and mental clarity.
The document discusses the need for robust criteria in the Arms Trade Treaty to prevent irresponsible arms transfers that could facilitate human rights violations such as gender-based violence. It recommends adding criteria to prohibit transfers if there is a substantial risk the arms could be used to perpetrate acts like rape and sexual violence. Several organizations advocating for women's rights emphasize stories from places like the Democratic Republic of Congo, where widespread gender-based violence is linked to the proliferation of arms.
Je m’engage
À vivre dans La Tunisie libre et démocratique.
À protéger et Reconstruire ma patrie.
À accomplir et protéger mes devoirs de citoyen.
À respecter l’autre et ses idées.
À protéger la minorité
À respecter la majorité.
2. 2
Événement
ÉDITORIAL
Antoine Nouis
Lampedusa,
une parabole
La polémique sur les Roms n’est pas
terminée qu’elle est remplacée à la une
des médias par le drame de Lampedusa.
Entre ces deux faits, un point commun :
il existe des milliers de personnes qui
trouvent plus enviables d’être sans papiers dans les pays riches que sans avenir dans le leur. Non seulement, elles le
pensent mais elles sont prêtes à tout pour
le vérifier. Y compris à payer des coûts
exorbitants pour risquer leur vie sur des
embarcations qui sont à nos navires de
transport ce que leur faim est à nos problèmes de surpoids.
Je connais les arguments qui disent
qu’on ne peut accueillir toute la misère
du monde et qui me font remarquer
que je n’accueille pas sous mon toit tous
les SDF que je croise sur ma route. Il ne
s’agit pas d’accueillir tous les pauvres
de la terre mais de ne pas ignorer ceux
qui viennent échouer aux frontières de
notre continent. En s’approchant, ils
sont devenus des proches, des prochains,
qu’on le veuille ou non. Le Christ ne nous
a pas demandé d’aimer nos prochains à
condition qu’ils aient la même religion,
la même nationalité, la même langue et
la même couleur de peau que nous, mais
d’aimer nos prochains tout court.
On ne fait pas de la bonne politique avec
des sentiments mais on n’en fait pas non
plus en ignorant les sentiments. C’est ce
qu’a rappelé le pape François lorsqu’il
a décrété une journée de pleurs, c’est
ce qu’a reconnu le gouvernement italien en annonçant une journée de deuil
national. La France a-t-elle déjà organisé
une journée de deuil national pour des
clandestins ? L’Europe se grandirait à
s’associer à ce deuil et à manifester sa
solidarité avec l’Italie.
On n’a pas le droit de fermer les yeux
devant ce qui se passe à notre porte. Je
pense au témoignage de ce pêcheur qui
a vendu son bateau parce qu’il ne supportait plus de retrouver des morceaux
de corps humains dans ses filets.
Lampedusa, ses plages de sable fin et son
centre de rétention, ses touristes repus et
ses réfugiés affamés, ses vacanciers attendus et ses clandestins recherchés, ses
estivants avides de soleil et ses migrants
en quête d’une vie tout simplement possible. Lampedusa… la métaphore d’un
monde globalisé.•
réforme No 3531 • 10 octobre 2013
Hôpital public. Par défi, par conviction ou par envie, ils ont résisté aux sirènes du privé.
Ils ont choisi le service
S
alaires plus bas que dans le
privé, gardes dans la plupart
des spécialités, services débordés, l’activité publique peut
être vue de l’extérieur comme un sacerdoce. Pas pour ces médecins ou futurs
docteurs. Le choix du service public ?
Irène Frachon, pneumologue au CHU
de Brest, à l’origine de la révélation du
scandale du Mediator, ne s’est jamais
vraiment posée la question : « J’ai été
interne, j’ai bénéficié d’une formation de
très haut niveau et je suis devenue chef
de clinique. Ça a été une évidence, je me
suis sentie happée par le monde hospitalier. » Le monde hospitalier, mais pas
n’importe lequel, celui du CHU (Centre
hospitalier universitaire, ndlr), d’abord
à Paris puis à Brest : « L’émulation qui y
règne est très forte, très stimulante, grâce
notamment aux liens avec la recherche et
l’enseignement. C’est grâce à ce cadre que
j’ai pu me transformer en cardiologue
experte en valvulopathie pour l’affaire
du Mediator ! », sourit-elle.
« On n’est jamais limités dans ce qu’on
entreprend, la structure et ses capacités permettent beaucoup de choses,
confirme Jean-Jacques Baldauf, professeur en gynéco-obstétrique à Strasbourg
depuis les années 70. Et puis le tissu
hospitalier, c’est une grande famille ! »
Beaucoup soulignent en effet l’attrait du
travail en équipe, le libéral se retrouvant
bien souvent seul. Une plus-value pour
les médecins, comme pour les patients.
« Si on a un doute sur un diagnostic, un
souci, on peut en parler avec les collègues.
C’est une prise en charge multidisciplinaire », confirme le Dr Charles Meyer,
chirurgien à l’hôpital de Colmar depuis
plus de trente ans.
Défense bec et ongles
Dans la même veine, nombreux sont
ceux qui vantent la possibilité de traiter
des pathologies variées. Comme Clémence1, interne en chirurgie dentaire.
Sa spécialité serait plus rémunératrice dans le privé. Très peu pour elle.
Sa motivation est tout autre. La jeune
femme ambitionne de devenir PH (praticien hospitalier, ndlr) pour « travail-
Frachon. La spécialité impose quelquefois le choix. Impossible de travailler en
génétique en libéral, par exemple.
« Ce qui est sûr, c’est qu’il ne faut pas
que l’argent soit le moteur principal »,
lâche le Pr Baldauf. C’est une réalité, les
rémunérations sont plus faibles dans
le public qu’en libéral. « La médecine
ne devrait pas être mercantile. Le privé,
c’est la course au fric, il n’y a plus que
les chiffres qui comptent », enrage le
Dr Charles Meyer. Il travaille douze
heures par jour, mais défend bec et
ongles le service public, c’est son
éthique. Comme la loi
l’y autorise, il pratique
une activité libérale dans
les murs de l’hôpital,
deux demi-journées par
semaine. Mais le médecin
a choisi le secteur 1, il applique les tarifs
de la Sécurité sociale. « Dans certaines
cliniques, on ramasse trois fois plus que
nous. Mais moi, je vois ça tranquillement », sourit le Dr Bertrand Schoch,
anesthésiste-réanimateur à l’hôpital de
Saverne depuis 1979.
L’activité libérale ou privée est intrin-
« Le privé, c’est la course
au fric, il n’y a plus que
les chiffres qui comptent »
ler avec des patients dits “spécifiques”
(jeunes enfants, patients hospitalisés,
incarcérés, handicapés), tous ceux qui
ne peuvent pas accéder à un cabinet de
ville ».
« J’aurais eu peur de l’aspect répétitif en
ville, de ne traiter que cinq ou six pathologies au maximum », poursuit Irène
sèquement liée à la nécessité de rentabilité. « Le cabinet est devenu une
entreprise comme les autres, le dentiste
se retrouve à travailler comme un commercial », assure Clémence1. L’avantage
du service public, outre la sécurité de
l’emploi et l’absence de gestion administrative ou comptable, est d’être bien
loin de ces considérations. « Je ne suis
pas payé à l’acte, c’est un luxe extrême »,
avoue la pneumologue Irène Frachon.
Avec les fortes rémunérations qui
accompagnent la profession libérale,
difficile de faire machine arrière. Pas
aisé de renoncer à un haut niveau de
vie. C’est pourtant ce qu’a fait Hervé Diebold, cardiologue. Après vingt ans de
carrière en libéral dans l’Ouest parisien,
il a quitté l’Ile-de-France pour terminer
sa carrière en Bretagne. « Je travaillais
beaucoup, ma femme aussi, nous avions
beaucoup de frais », explique le docteur.
L’homme avait souhaité travailler dans
le public au début de sa carrière, mais
un différend avec un chef de service
avait rendu les choses difficiles. Vingt
ans plus tard, le voilà qui rejoint l’Hôtel-Dieu de Pont-l’Abbé. « J’avais envie
4. 4
Monde
réforme No 3531 • 10 octobre 2013
Centrafrique. Le chaos s’est répandu depuis le coup
d’État du 24 mars. Les chrétiens sont les premières
cibles. L’ONU interviendra-t-elle ?
Faire face
à l’insécurité
directeur du bureau de traduction
biblique Wycliffe, a dû se réfugier
quelque temps chez les Diaconesses
de Reuilly en France, après avoir été
agressé trois fois par des membres de la
Séléka. Il a été mis en joue plusieurs fois
par des hommes armés qui ont tiré sur
lui, pour le terroriser. Il a dû leur donner l’argent dont disposait la mission
de traduction biblique, l’équivalent de
1 500 euros en francs CFA.
« Les exactions continuent »
Ses agresseurs ont également volé
voitures et motos, ordinateurs et
ampoules électriques, et ont menacé
de violer ses deux filles. « Mais le Seigneur n’a pas permis qu’ils passent à
l’acte », témoigne-t-il, encore sous le
choc. Il remercie grandement le Défap,
service protestant de mission, qui lui a
permis de venir souffler en France avec
son épouse, du 22 août au 11 septembre
dernier – l’obtention de son visa ayant
été très compliquée.
Aujourd’hui, il décrit
une situation de guerre
en Centrafrique : « Les
exactions continuent de
façon plus ciblée. Il y a des
braquages de véhicules. Il est risqué de
sortir après 18 h. Alors, tout le monde
se barricade chez soi, de peur d’être la
cible de personnes armées. Le jour, on
peut circuler, mais avec prudence car il
y a des enlèvements, avec des demandes
de rançon. Il faut donc rester discret et
prudent. »
Ailleurs dans le pays, si le calme
semble être partiellement revenu, des
déplacements de populations font
« Nous essayons de
convaincre les gens de se
pardonner mutuellement »
Elle n’a plus droit à rien et vit en pleine
insécurité. Alors, on s’en remet entre les
mains de Dieu », témoigne Ludovic Fiomona, médecin et secrétaire général de
l’Église réformée du Christ Roi à Bangui, responsable du programme de lutte
contre le sida en Centrafrique pour le
Programme des Nations unies pour le
développement (PNUD).
Son confrère Bertin Oudagnon, viceprésident de l’Église du Christ Roi, et
D. R.
L
e 24 mars dernier, à Bangui, en
Centrafrique, les rebelles de
la coalition hétéroclite Séléka
chassaient du pouvoir François
Bozizé pour le remplacer par Michel
Djotodia, issu d’une ethnie musulmane
minoritaire – le tout sur fond de scènes
de pillages à grande échelle. Depuis, les
mercenaires de la Séléka sont devenus
incontrôlables, même par le nouveau
pouvoir en place, qui a fini par dissoudre
la coalition, mais en vain. En réponse, à
travers tout le pays, des milices d’autodéfense, majoritairement chrétiennes,
ont vu le jour. Les affrontements avec
leur lot de vengeances se font plus nombreux chaque jour, faisant craindre un
embrasement de cette région d’Afrique
réputée jusque-là pour son calme interreligieux.
« La vie quotidienne de la population aujourd’hui en Centrafrique est
marquée par la peur et l’angoisse. Elle
a été traumatisée. Elle a tout perdu.
Les responsables
religieux,
catholiques,
protestants
et musulmans,
tentent
l’apaisement,
mais ils sont
dépassés par
leur base
Un risque d’embrasement religieux ?
Lors du coup d’État du 24 mars, ni les 450 soldats français en poste à Bangui ni les 1 400
hommes de la force panafricaine Misca ne sont
intervenus. Depuis, le chaos s’est installé et, selon Laurent Fabius, « une zone de non-droit peut
devenir un repaire pour tous les extrémistes ».
François Hollande a donc lancé un appel à la tribune de l’ONU le 25 septembre dernier, appelant
au vote d’une résolution et à un déploiement
de « casques bleus ». La situation au Mali et
l’attentat de Nairobi font-ils craindre le pire ?
« La Séléka est d’abord une rébellion contre le
régime de Bozizé, analyse Jean-Arnold de Cler-
mont, président du Défap. S’y sont associés des
bandits de grand chemin, dont le seul objectif est
le pillage et la rapine. Dans cette désorganisation,
il est indéniable que se sont greffés des éléments
à visée djihadiste, venus du Tchad et du Soudan, et
peut-être du Nigeria et du Mali, chez qui la dimension antichrétienne est évidente. Cela met en péril
la tradition de paix qui régnait jusqu’à présent entre
chrétiens et musulmans. Une force d’interposition
est une nécessité. Il y a urgence à rétablir l’ordre
pour que les relations islamo-chrétiennes ne soient
pas mises en péril et pour préserver la possibilité
M. L.-B.
en Afrique d’un islam soufi pacifiste. »
craindre le pire pour leurs conditions
sanitaires, voire leur survie. La ville de
Bouar, qui se trouve dans l’ouest du
pays, a été relativement épargnée par
les rebelles venus du Nord-Est. C’est
pourquoi elle a reçu beaucoup de déplacés, accueillis et nourris par les Églises
sur place. Les catholiques ont été fortement sollicités, les luthériens aussi.
« Notre Église de Bouar a déjà accueilli
plus de 900 personnes, et il en arrive
de nouvelles tous les jours témoigne
le pasteur André Goliké, président de
l’Église évangélique luthérienne de
Centrafrique. Nous avons reçu de l’aide
financière des luthériens américains, qui
nous a permis d’acheter du riz, des haricots rouges, du manioc, du sucre, du sel,
du savon et du poisson fumé, autant de
vivres que nous avons distribuées aux
déplacés. Grâce au bureau de la Fédération luthérienne mondiale installé à
Bangui, nous avons consulté l’Unicef et
le Programme alimentaire mondial : on
espère recevoir de l’aide de ces ONG à
partir du 15 octobre. »
Tentative de médiation
Fin août, le Défap a reçu des photos
de déplacés dans la ville voisine de
Bohong, qui ont été publiées sur son site
Internet1 : les déplacés, contraints de se
cacher dans la brousse car des membres
de la Séléka étaient à leurs trousses,
comptent parmi eux des enfants, dont
certains souffrent de fièvres ou du paludisme. Ils boivent de l’eau impropre et
essayent de se soigner avec des écorces
d’arbres.
Pour tenter de mettre fin au chaos,
les responsables religieux chrétiens et
musulmans se sont rencontrés à plusieurs reprises pour lancer des appels
au calme. « À Bohong, nous essayons
de faire de la médiation, de tenter une
réconciliation entre les gens, mais ce n’est
pas facile. Je vais y aller demain pour
rencontrer la population, car c’est jour
de marché. Nous avons formé une plateforme religieuse, avec des catholiques,
des protestants et des musulmans. Nous
rencontrons les autorités, les membres de
la Séléka, les notables et les religieux pour
essayer de convaincre tout le monde de
se pardonner mutuellement. Mais nous
entendons encore des coups de fusils »,
raconte le pasteur André Goliké.
Le nouveau pouvoir, quant à lui, aux
mains des musulmans, vient de nommer deux chrétiens à des postes clés,
en signe d’apaisement : le président de
l’Église du Christ Roi est son nouveau
chef d’état-major, et Ludovic Fiomona
est le responsable gouvernemental de
la lutte contre le sida. Mais les autorités
sont complètement dépassées par leur
base, c’est pourquoi nombre d’interlocuteurs appellent de leurs vœux une
intervention de la communauté internationale. « Nous avons soif de la présence des “casques bleus” pour protéger
la population. S’ils sont là, sa sécurité
sera assurée. Nous les attendons depuis
longtemps », résume le pasteur André
Goliké.
Ludovic Fiomona renchérit : « Nous fondons beaucoup d’espoir sur la résolution
qui pourra être prise par les Nations unies
à New York. Aujourd’hui, notre pays ne
sait plus à quel saint se vouer. Nous avons
été abandonnés. L’affaire du Mali était
plus sérieuse, donc nous avons été délaissés. » Pour combien de temps encore ?•
Marie Lefebvre-Billiez
1. www.defap.fr
7. Société
réforme No 3531 • 10 octobre 2013
actuels et son point de vue sur le développement de la capitale.
logique du contrat »
En revanche, à Lyon, qui est aussi une
municipalité socialiste, j’observe que
la mairie a développé une coopération
in situ avec la Roumanie pour développer des capacité d’insertion locale,
pour éviter que le problème des Roms
ne s’exporte.
Je trouve cette démarche très intéressante – ce qui démontre que je n’aborde
pas cette question sous un angle partisan. Alors, bien entendu, je ne prétends pas qu’un seul dispositif suffise
à résoudre tous les problèmes – ce que
la mairie de Lyon reconnaît elle-même.
Simplement, je crois que ce genre
d’initiative a du sens et contribue à
réduire les tensions au sein de notre
société. C’est un chemin pragmatique, efficace, pour lutter contre la
xénophobie.
Il y a quelques mois, dans nos
colonnes, Bruno Le Maire appelait sa
famille politique à porter, haut et fort,
les valeurs de la droite républicaine.
Quelles sont, selon vous, les valeurs
qu’il convient de placer au premier
plan ?
Avec la « France droite », le mouvement
politique que j’ai créé, je travaille sur un
concept qui est celui de la réciprocité.
La société risque de se déliter quand
ceux qui la composent – quel que soit
leur niveau de vie – nourrissent le sentiment que certains reçoivent plus, tandis
que d’autres donnent beaucoup trop. Je
veux repenser la question de l’échange,
du don et du contre-don. Notre devise
républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité » pourrait être renforcée par la
logique du contrat, de la réciprocité.
Sous l’influence de Nicolas Sarkozy,
la droite a paru admettre une forme
de libéralisme dans le domaine des
mœurs. N’est-elle pas en train de
renouer avec ses traditions ?
Je regrette que nous ne soyons pas
allés au bout d’une promesse faite
en 2007 : l’union civile en faveur des
homosexuels.
Ce dispositif, complété par des solutions concrètes – je pense par exemple
à la reconnaissance d’un statut pour le
beau-parent, faisant droit à des situations complexes qui se posent depuis
longtemps.
Ce système fonctionne en Allemagne,
il permet de faire face à tous les cas
de figure sans contraindre le corps
social à verser dans les dérives de
l’indifférenciation.
Hélas, le gouvernement actuel a cherché un avantage politique et préféré
séparer les Français plutôt que de les
rassembler. Quand on aborde un sujet
qui concerne les questions morales
ou anthropologiques, il faut trouver le
consensus. À propos de l’euthanasie,
la majorité précédente avait créé une
commission composée de députés de
droite et de gauche, qui siégeait à l’écart
des médias et donc à l’abri des pos-
travaillions sur le périphérique. Dans
son livre intitulé L’invention de Paris,
Eric Hazan démontre que Paris s’est
construit en débordant progressivement de ses murailles, celles de Philippe
Auguste, celles de Charles X, celles des
fermiers généraux. Depuis
quarante ans, cette extension
butte sur le périphérique. Il
me semblerait pertinent de
couvrir cette voie.
Nous ne pourrions pas réaliser un tel projet en quelques
mois, mais le vote d’un fonds
d’amorçage, qui permet de créer les premiers mètres carrés et qui se refinance
par la vente de ces mêmes premiers
mètres carrés, lancerait la machine de
manière efficace. Un tel projet, associant
des logements et des bureaux, favoriserait la coopération entre la capitale et sa
banlieue, redonnerait de la liberté, du
dynamisme, à tous.
« Sur les questions morales
ou anthropologiques, il faut
trouver le consensus »
tures politiciennes. Le résultat est que
ces femmes et ces hommes de bonne
volonté ont élaboré un projet de loi qui
fut adopté à la quasi-unanimité, qui est
la loi Léonetti.
Quelle place les Églises doivent-elles
tenir dans l’espace public ?
Les Églises ont toute légitimité à intervenir dans le débat public. Par le prisme
de leur tissu associatif, elles connaissent
bien la société française. Elles doivent
être un lieu de réflexion et de débat sur
la modernité. Elles ne doivent pas se
contenter d’exprimer un dogme.
Le phénomène de métropole engage
les candidats présents dans les grandes
villes à créer des programmes extramuros. Comment envisagez-vous la
coopération de Paris avec les communes qui composeront le « Grand
Paris » ?
Je crois beaucoup au « Grand Paris ».
Lorsque j’étais ministre du Logement,
j’ai tenté de stimuler cette coopération,
notamment le projet « Grand Paris
Express ».
Le gouvernement actuel a poursuivi
ce travail, en dépit de quelques modifications subalternes, et je m’en réjouis
parce qu’il est bon qu’un projet impliquant des millions d’habitants et des
investissements considérables bénéficie
d’une forme de continuité.
En revanche, je ne crois pas du tout
qu’il faille en passer par une loi qui
s’applique à tous les domaines. Cette
option, choisie par l’actuelle majorité,
conduit à la gabegie : création d’une
nouvelle institution, recrutement d’un
millier de fonctionnaires supplémentaires, nécessité de débloquer un budget
de 2 à 4 milliards. Le mille-feuille administratif entraîne des frais considérables
et j’ai la conviction qu’en cette période
de crise, alors que nos concitoyens se
plaignent déjà d’être suradministrés, il
dévoie la belle idée de métropole.
Cela peut-il se traduire de façon
concrète ?
Je voudrais, par exemple, que nous
Quels sont vos projets dans le domaine
culturel ?
Le musée gratuit devait favoriser l’ouverture des publics. En fait ce dispositif
n’atteint pas sa cible parce que l’accès à
la culture ne relève pas uniquement de
considérations financières.
C’est la raison pour laquelle je suis tellement critique au sujet de l’application
de la réforme des rythmes scolaires. La
Ville de Paris a voulu être le meilleur
élève de la pire des politiques, en refusant de prendre le temps de former des
animateurs.
À partir du moment où l’on s’engage
dans cette voie, il faut creuser des pistes
sérieuses, utiliser le temps périscolaire
à l’élaboration de programmes solides,
capables de toucher les publics qui rencontrent le plus de difficultés sociales.
Aujourd’hui, le gouvernement s’apprête
à dépenser plus de 50 millions d’euros
par an pour saupoudrer les écoles d’activités disparates, abîmant au passage
l’autorité des chefs d’établissement et
des enseignants.
C’est une opportunité gâchée. Si les
Parisiennes et les Parisiens me choisissent en mars prochain, je prendrai
mes responsabilités au niveau local : je
veillerai à définir des règles de transparence sur le choix des associations et le
profil des animateurs, afin de donner
une cohérence à l’ensemble du dispositif, assurer l’égalité des chances et
conforter les acteurs de la vie scolaire. •
propos recueillis par F. Casadesus
¿¿À lire :
Le Front antinational
Nathalie Kosciusko-Morizet
éditions du Moment
200 p., 8,95 €.
7
Urbanisme. Face à la concurrence
européenne, l’État et les collectivités
cherchent à muscler la capitale.
Le pari du
« Grand Paris »
C
e qu’il est convenu d’appeler « Grand Paris »
n’est pas un programme technocratique,
mais une réponse ambitieuse aux problèmes
qui se posent autour de la capitale, la première
action d’envergure depuis près de cinquante ans,
lorsque le général de Gaulle avait confié à Paul
Delouvrier le soin de donner une cohérence à
l’essor de la région parisienne.
Le 3 juillet 2010, à l’instigation du président
Sarkozy, les députés ont voté une loi donnant
naissance au « Grand Paris ». Ce projet, présenté
comme urbain, social et économique, avait à
l’origine pour objectif d’unir les grands territoires
stratégiques de la région d’Ile-de-France, dans les
bassins d’emploi et d’habitations. Le texte de la loi
précise que le « Grand Paris » devait réduire les
déséquilibres sociaux, territoriaux.
Comme on le devine, les transports constituaient déjà l’élément clé du dispositif. Le Grand
Paris Express devrait permettre la construction de
205 kilomètres de lignes de métro automatique et
72 nouvelles gares pour relier les territoires de la
Région, alléger le trafic du RER et des transports
existants. Les querelles personnelles et politiques
oppposant Christian Blanc, chargé de mener à
bien l’aventure par le président de la République,
et Jean-Paul Huchon, président du conseil régional socialiste, ont freiné le lancement du projet.
Aujourd’hui, les travaux ont commencé.
Les métropoles
La victoire de François Hollande a modifié la donne.
En effet, soucieux d’approfondir la décentralisation, le
nouveau président de la République a souhaité donner naissance à des entités territoriales urbaines : les
métropoles. Ce projet vise, selon les termes de la loi
actuellement en discussion, à clarifier les responsabilités des collectivités territoriales et surtout conforter les dynamiques urbaines en affirmant le rôle des
métropoles dans le cadre de la décentralisation. Trois
métropoles devraient en principe voir le jour au
1er janvier 2016 : Paris, Lyon, Aix-Marseille-Provence.
124 communes, 19 intercommunalités, 4 départements, la métropole parisienne pourrait bien
s’élever au niveau des capitales européennes– en
particulier celui de Londres. Outre la promesse d’un
développement compatible avec la protection de
l’environnement, le nouveau « Grand Paris » reposerait sur la densification, c’est-à-dire une ville qui
intègre l’idée de la proximité, dans le domaine de
l’emploi, des services essentiels et du domicile. « À
l’hypothèse d’un monde plat, il faut substituer celle
d’un monde épais, roulé en boule », observe Olivier
Mongin dans son livre La Ville des flux (Fayard).
Autant le dire, à Paris comme ailleurs, ces objectifs suscitent le scepticisme et font grincer les dents
des élus. En période de crise, certains s’interrogent
sur le financement des projets, d’autres critiquent
la création d’une nouvelle trame administrative, à
l’heure où nos concitoyens réclament plutôt de la
simplicité. Mais la plupart des acteurs de terrain
craignent surtout d’être dépossédés de leur pouvoir
de décision. La perspective des élections municipales et régionales (en 2014 et 2015) pourrait ouvrir
la voie de la contestation tous azimuts.•
F. C.
8. 8
Dossier
réforme No 3531 • 10 octobre 2013
Évolution politique en Tunisie
¿Le parti islamiste Ennahda, en butte à une hostilité
croissante, quitte le pouvoir ¿ La liberté d’expression
toujours sur la sellette ¿Le désenchantement
des jeunes Tunisiens
Dossier réalisé Par Pierre Desorgues, envoyé spécial à Tunis
Désavoué,
Ennahda s’en va
Tunisie. Le parti islamiste Ennahda s’est engagé à quitter le pouvoir avant la fin
du mois. En cause, son incapacité à gérer l’État, l’hostilité de la part de la société
civile et les grèves organisées par l’UGTT, le puissant syndicat historique tunisien.
L
a Tunisie vient peut-être de faire
un premier pas vers la sortie de
crise. Le parti islamiste Ennahda, qui dirige le gouvernement,
s’est engagé à quitter le pouvoir avant la
fin du mois. D’ici à trois semaines, un
nouveau gouvernement, essentiellement composé de technocrates, devrait
être mis en place avec pour objectif de
redresser le plus rapidement possible
une situation économique de plus en
plus difficile. Le pays compte plus de
700 000 chômeurs. L’inflation dépasse
les 6,5 %. Une partie de l’administration
ne suivrait plus les directives du gouvernement. Les investisseurs étrangers
quittent le pays. La désespérance sociale
reste forte. Au lendemain de l’assassinat de deux députés de l’opposition
en février et en juillet, des dizaines de
milliers de personnes ont manifesté
dans la rue pour réclamer la démission
du gouvernement en place.
L’échec d’Ennahda
Les islamistes ne pouvaient pas faire
autrement, selon Hazem Ksouri, avocat, membre de la société civile, fondateur de l’association Tunisie libre,
proche du Front populaire, la gauche
laïque opposée au pouvoir actuel : « La
société tunisienne n’est pas la société
égyptienne. L’armée a refusé de tirer sur
le peuple tunisien au moment de la révolution de jasmin. Elle refuse d’intervenir
politiquement. Le conflit armé n’est pas
inscrit dans les gènes du pays. L’opinion a
été surprise et profondément choquée par
l’assassinat de Mohamed Brahmi et Chokri Belaïd, leaders de la gauche laïque.
C’est tellement étranger à nos pratiques
politiques ! Les dirigeants islamistes ont
compris que, s’ils restaient davantage au
pouvoir, le mouvement en tant que tel
pouvait disparaître politiquement aux
prochaines élections. Le mécontentement
est tellement fort. »
Le parti islamiste a remporté les premières élections libres du pays avec 40 %
des voix au moment de la désignation
de l’Assemblée constituante en octobre
2011. Il est aujourd’hui crédité de 15 %
d’intentions de vote dans les sondages.
Abdelfattah Mourou, vice-président du
parti, reconnaît aisément l’échec de son
mouvement. L’expérience du pouvoir
fut un désastre.
L’homme est, avec Rached Ghannouchi [leader du parti islamiste, ndlr],
l’un des fondateurs de l’islam politique
en Tunisie, au début des années 70. Il
nous reçoit dans une maison cossue à
La Marsa, banlieue chic de Tunis. Sa
fille dirige un fonds d’investissement en
finance islamique. Elle ne porte pas le
voile. L’homme représente l’aile modé-
avions très peu de prise sur la machine
administrative. Nous n’avions pas cette
compétence.
» Le mouvement s’est quelquefois plus
apparenté à une confrérie religieuse qu’à
un véritable parti politique capable
notamment d’articuler une communication moderne. Nos discours étaient
empreints de religiosité mais nous avons
fait preuve d’amateurisme et de maladresse politique. Nous avons commis des
erreurs qui ont heurté profondément une
partie de l’opinion et qui ont conforté les
gens qui, au départ, ne nous considéraient pas comme étant un mouvement
légitime. »
« Rois du double discours »
Rached Ghannouchi, le leader historique du parti, un moment contesté par
des éléments plus radicaux, a ainsi organisé une rencontre avec les salafistes,
la branche la plus radicale des islamistes en Tunisie, en leur demandant
de patienter avant l’établissement d’un État islamique
dans le pays. « Ghannouchi
n’est pas un extrémiste. Il a
fait cela par calcul politique
pour renforcer son autorité
politique dans le parti. Cela
a été une très grave erreur
stratégique, qui a davantage
scindé la population en deux, entre un
courant civil et un courant religieux,
alors que nous avions besoin d’unité et
de consensus », reconnaît ce proche de
Ghannouchi.
Meriem Zeghidi, membre de l’association des femmes démocrates, fait partie
du courant civil de la société tunisienne.
Pour elle, le retrait du pouvoir des isla-
« Lorsque le pays
enregistre plus de
33 000 arrêts de travail
dans l’année, vous ne
pouvez plus gouverner »
rée du parti. « Nous sommes sans doute
arrivés aux affaires trop rapidement,
sans aucune expérience réelle du pouvoir.
Moi-même, Rached Ghannouchi et certains cadres du mouvement vivions dans
l’opposition depuis plus de 40 ans, analyse le vice-président d’Ennahda. Il faut
savoir comment faire fonctionner une
administration, un État, un pays. Nous
mistes est une excellente nouvelle.
« C’est un mouvement idéologiquement
équivalent aux Frères musulmans égyptiens. Ce sont les rois du double discours.
Ils cherchent certes à islamiser progressivement la société en douceur mais, de
fait, ils remettent en cause les libertés
publiques et les libertés fondamentales
des femmes.
» Leur objectif, lors des séances de l’Assemblée constituante, a été par exemple
de remettre en cause le code du statut
personnel des femmes de 1956, qui interdit la polygamie, autorise le divorce et
empêche le mariage forcé. Ghannouchi
n’a pas cessé de réaffirmer que le code
du statut personnel n’était pas remis en
cause dans la nouvelle Constitution. En
même temps, il prônait la levée de l’interdiction de la polygamie.
» Ce sont des fascistes verts qui ont
trompé le peuple tunisien. Ils n’ont rien à
faire dans le champ de la démocratie. Les
Tunisiens religieux ont voté pour eux par
peur de Dieu. Ils ont regretté leur choix.
Hitler avait obtenu 40 % des voix. Était-il
pour autant légitime ? Ils ont des députées femmes. Le mouvement a présenté
des candidates parce qu’il y avait une loi
sur la parité électorale. Mais, en tant que
femme, je ne suis rien pour eux », assure
Meriem Zeghidi.
Ahmed Sisi, jeune Tunisien, proche
du Front populaire, tient le même discours. Il vient chaque semaine mani-
13. Bible 13
réforme No 3531 • 10 octobre 2013
Nathalie
Chaumet
Église unie
Le Vésinet
Q
ue dire après le drame
de Lampedusa ? 500 personnes embarquées sur
une coquille de noix ont
chaviré et seules 150
d’entre elles ont pu être
sauvées. L’émotion est vive face à l’ampleur du désastre humain qui, pourtant,
est loin d’être isolé.
C’est un tragique mélange d’espoir et
de désespoir qui incitent ces personnes
à confier leur vie à des passeurs peu
scrupuleux. Le désespoir abyssal d’une
situation sans avenir nourrit l’espoir à la
démesure de l’abîme ressenti d’un avenir meilleur. Entre la terre du désespoir
et celle de l’espoir, il y a un fossé, celui
de cette mer qui engloutit toujours plus
de corps.
Pourtant, loin d’imaginer que l’horizon bleu azur puisse se transformer
en monstre marin, les migrants s’accrochent désespérément à ce passage
comme le sésame pour l’entrée en terre
promise. D’un côté, l’esclavage d’une
situation sans avenir où la pauvreté est
grandissante, de l’autre l’espoir de cette
terre occidentale où coulent, comme
le promettent les médias, le lait et le
Marion
MullerColard
théologienne
Bible et actualité. Après le drame de Lampedusa.
Les passeurs de mort
miel… Et entre la réalité et le rêve, il y a
cette mer turquoise qui fait miroiter les
espoirs les plus fous et se révèle pourtant
si dangereuse.
Dans la Bible, les passages sont toujours délicats et affaire de passeurs.
Lorsque le peuple fuit l’Égypte, la traversée de la mer Rouge est risquée,
périlleuse. Mais le peuple se confie en
Moïse lui-même porté par le Dieu qui
est et qui sera. Dans l’Évangile, la traversée du lac s’avère soudain dangereuse
pour les disciples mais le Christ apaise
les flots. Et dans nos vies occidentales
pourtant si protégées, les passages en
apparence anodins peuvent parfois se
révéler difficiles : l’adolescence nécessite par exemple de trouver des adultes
relais pour oser l’aventure de la vie.
La confiance trompée
Passer implique donc un transfert
de confiance envers celles et ceux qui
connaissent le chemin. Or la foi, étymologiquement, ne veut rien dire d’autre
que la confiance. Dans ces passages en
Méditerranée, pour quelques dollars
de plus, des skippers peu scrupuleux
surchargent leurs bateaux, au risque de
« Dieu est-il absent de
ces coquilles de noix sur
lesquelles s’embarquent
tant de passagers aux
rêves désespérés ? »
Au cœur de ces drames, il apparaît
évident que c’est le lien humain de la
confiance qui est vidé de toute substance. Les passeurs avides trahissent
la confiance des migrants en conduisant leurs embarcations à la mort et
nos société sont parfaitement inconsé-
méditation. Luc 17,11-19.
La foi comme reconnaissance
C
’est en revenant de la
chambre d’hôpital d’un
monsieur de quatrevingt-treize ans que je
relis le récit de la guérison des dix lépreux.
« Il est temps de faire un genre de bilan »,
me disait avec espièglerie le vieil homme.
Et dans un sourire, il me dit qu’il était
reconnaissant. Reconnaissant de petites
choses, insistait-il en faisant, avec sa
main, le geste de tasser toute prétention
de grandeur. Simplement reconnaissant
de cette fidélité réciproque d’une vie, où
il a fait confiance à Dieu, et où Dieu a
ouvert au fond de ses impasses de petites
portes inespérées. « Je n’ai pas peur de
la mort », dit-il encore. Je souris : « Vous
devez vous douter qu’il vous ouvrira une
ultime petite porte au fond de l’ultime
impasse… » Acquiescement profond.
Grande connivence des vies croisées.
« Vous savez, dit-il finalement…, je sais
à qui je dis merci. » Entrebâillement des
portes du Royaume.
Suspendue à ce moment de grâce, me
voilà mise en route avec les dix lépreux.
Pleine d’un désir puissant de revenir sur
mes pas, vers la source de ma joie. Avec
quentes lorsqu’elles pensent naïvement
qu’il suffira de protéger nos frontières
pour que le désespoir de là-bas ne nous
envahisse pas.
La destruction du lien de confiance
entre les humains dénie au Dieu de la
vie toute légitimité puisque c’est dans
la mort qu’elle s’inscrit. Ainsi Dieu a bel
et bien chaviré dans les eaux de Lampedusa et chavire avec chacun de ceux qui
voient leur confiance trahie et leur vie
balayée. Et c’est le silence de la croix,
seul, qui nous entoure.
L’ampleur de ce drame nous fera-t-il
comprendre qu’aucune frontière n’endiguera l’espoir qui naît du désespoir ? Il
nous appartient collectivement d’ouvrir
enfin les yeux et de poser les lois et les
actions qui protègent la confiance désespérée de l’avidité cupide pour que le nom
de Dieu vive de nouveau dans l’espérance qui naît d’une confiance expérimentée au cœur des relations humaines.
C’est l’appui réel de la confiance qui
fait revivre l’espérance aux couleurs du
royaume. La résurrection n’est pas pour
demain. Elle commence chaque fois que
la confiance renaît et, avec elle, le Dieu
de la Vie.•
perdre leur cargaison humaine et c’est
dans la tromperie de la confiance posée
que surgit la mort.
Alors que dire ? Dieu est-il absent de
ces coquilles de noix sur lesquelles s’embarquent tant de passagers aux rêves
désespérés ? Comment n’entend-il pas
les cris qui s’élèvent lorsque le bateau
chavire ? Pourquoi ne se lève-t-il pas
comme Jésus a apaisé la mer dans la
tempête ? Le nom de Dieu lui-même
est-il encore pertinent ?
ce lépreux samaritain, avec mon vieil
ami de quatre-vingt-treize ans, avec ma
propre louange pour compagne. Rendre
grâce. Redonner la grâce reçue, faire circuler le cadeau de Dieu.
Les dix lépreux sont tous dans une
démarche de foi, puisqu’ils élèvent
ensemble la voix pour supplier Jésus.
Ils espèrent en son pouvoir de guérison
et obéissent à son injonction d’aller se
montrer aux sacrificateurs, avant même
d’avoir été exaucés. C’est en chemin
qu’ils guérissent. Leur foi, leur élan vers
Jésus dans la supplication les ont sauvés.
Mais c’est à celui qui rebrousse chemin
pour rendre grâce que Jésus dit : « Lèvetoi, va ; ta foi t’a sauvé. » Il ne s’agit plus
de la foi-espérance qui se révèle dans
PRIÈRE •
Je sais à qui je dis merci
Et il n’est pas perdu, le temps où je reviens sur mes pas
où je remonte le courant de ma vie vers la source de ma joie
Je sais à qui je dis merci
pour les choses infimes, cueillir le fruit à l’arbre, rire sous la surprise
se sentir vivant dans la fraîcheur du vent
Je sais à qui je dis merci
pour l’ami retrouvé, la fidélité des matins, le repos de la nuit
le regard perçant d’un nouveau-né, la rencontre inattendue
Et je veux te louer, mon Dieu
de donner un visage à ma reconnaissance
et de faire circuler ta grâce à l’infini
M. M.-C.
l’attente, mais de la foi-reconnaissance
qui se révèle dans la louange.
Dans son roman Mars, Fritz Zorn
écrit : « Même si l’on part de l’hypothèse
que Dieu n’existe pas, on devrait positivement l’inventer rien que pour lui casser la
gueule. […] Je crois que l’âme tourmentée
ressent la nécessité de Dieu. Il est l’adresse
à laquelle on peut envoyer son accusation et où cette accusation doit parvenir.
Il est le vase dans lequel l’homme doit
déverser sa haine. » Il est douloureux de
n’avoir aucun accusé de réception de
sa colère. D’une tout autre manière, il
est aussi douloureux de n’avoir aucun
accusé de réception de sa joie. André
Suarès écrit à propos de l’élan de la
prière : « Tantôt l’élan est donné par une
douleur qui semble plus intolérable d’être
nouvelle ; et tantôt par l’excès d’une joie
qu’on a peine à contenir : il faut lui donner l’essor, ou elle nous étouffe. »
Je crois que l’âme joyeuse ressent la
nécessité de Dieu. Il est le vase dans
lequel l’homme doit verser sa louange.
Car j’ai besoin de savoir, aujourd’hui
comme au jour où je ferai le bilan de
ma vie, à qui je dis merci.•
14. 14
Opinions
réforme No 3531 • 10 octobre 2013
: Faut-il réguler
le travail dominical ?
Disputatio
Oui. Il faut résister à l’injonction de la société
de travailler et consommer à n’importe quel prix.
Non. L’ouverture des magasins le dimanche offre
des opportunités pastorales pour les communautés.
Sous couvert de liberté,
une aliénation s’impose
L’Église doit s’adapter à
l’évolution de la société
Frédéric
Rognon
professeur de
philosophie à la
faculté de théologie
de Strasbourg
L
a régulation du travail
dominical se justifie sur au
moins trois plans : anthropologique, éthico-social et
théologique.
L’être humain obéit à des
rythmes : l’alternance de l’activité et du
repos est non seulement une nécessité
biologique, mais un invariant anthropologique. Notre société est la première et
la seule dans l’Histoire à avoir idolâtré
à ce point le travail, la production et la
consommation, qu’elle en vient à perturber le cadre structurant qui contribuait depuis toujours à notre humanisation. L’homme unidimensionnel,
strictement producteur-consommateur, ne laisse plus de place dans sa vie
pour le délassement, le jeu, la créativité, la contemplation : la gratuité et la
gratitude.
Une régression des droits
Du point de vue d’une éthique sociale,
le travail dominical et l’ouverture des
magasins le dimanche ne peuvent que
signifier une régression pour les droits
des salariés. Sous couvert de liberté de
choix de nos jours et de nos heures de
travail et de shopping, c’est une nouvelle aliénation qui s’impose sournoisement. Parler d’émancipation dans un
contexte de pressions de toutes sortes,
d’emprise de la propagande publicitaire,
de conditionnement normatif, de chantage à l’emploi et de violence symbolique s’avère être une totale illusion, si
ce n’est une vaste escroquerie. Ainsi ne
cesse de s’ouvrir la boîte de Pandore de
la soumission des petites gens aux impératifs du marché : travailler et consom-
mer dans n’importe quelles conditions,
à n’importe quel prix.
Enfin, sur un plan théologique, l’acceptation de la dérégulation du travail
et du commerce ne ferait que parachever la conformisation de l’Église
au monde : « Ne vous conformez pas
au siècle présent ! », s’écriait déjà
l’apôtre Paul (Romains 12,2). N’y a-t-il
pas d’autres moyens de rejoindre nos
contemporains qu’en suivant le courant sociologique ?
La Bible donne deux justifications au
repos sabbatique : le septième jour de
la Création (Exode 20,9-11), et la sortie d’Égypte (Deutéronome 5,13-15). Il
s’agit donc d’une rupture dans l’enchaînement des tâches et des soucis pour
se souvenir du Dieu créateur et libérateur. Si le dimanche fait brèche dans le
nivellement des jours par le travail et la
consommation généralisés, c’est afin de
libérer l’homme à l’égard de lui-même.
Lorsque Jésus transgresse le sabbat,
c’est pour conférer un surcroît de sens et
de liberté à l’existence des hommes. On
peut trouver un écho laïc de ce « sabbat
fait pour l’homme » dans la continuité
dominicale du service public (santé,
transports, énergie). Mais il n’est nul-
« Si le dimanche fait
brèche, c’est pour
libérer l’homme
de lui-même »
lement certain qu’une normalisation
de la transgression aille dans la même
direction : ne tient-elle pas plutôt du
fantasme de toute-puissance, qui
enjoint aux hommes d’être flexibles,
disponibles, joignables et connectés à
tout instant, c’est-à-dire de s’extraire des
limites de leur condition ?
Il faudra peut-être songer, pour faire
mémoire de notre vocation d’êtres
humains appelés à la liberté, à transgresser la transgression.•
Jeff Astley
professeur honoraire
du département
de théologie à
l’université de Durham
et prêtre anglican
L
e dimanche n’est pas le
monopole du Seigneur.
Il n’y a rien dans les
Évangiles qui fasse du
dimanche un jour spécial. C’est une tradition
ancienne qui est devenue un privilège.
Les Églises ont pendant longtemps eu
la mainmise sur le dimanche, mais
les temps changent et nous ne devons
surtout pas nous attacher à de vieux
privilèges.
En fait, j’avoue que lorsque le gouvernement de Margaret Thatcher a
décidé de laisser les magasins ouvrir le
dimanche en 1994, l’homme d’Église
que j’étais était furieux. J’avais l’impression qu’un gouvernement conservateur,
qui disait partager les valeurs traditionnelles, était prêt à tout jeter à la poubelle pour satisfaire sa soif capitaliste.
Ensuite, j’ai réfléchi à l’impact que cette
nouveauté avait sur les communautés.
Il faut être honnête, si la fréquentation
des Églises a baissé, ce n’est pas à cause
de l’ouverture dominicale des boutiques… C’est surtout la faute de l’Église
qui n’a pas su communiquer l’Évangile
de manière efficace et convaincante.
Être contre l’ouverture des magasins le
dimanche serait une nouvelle erreur de
communication, l’Église serait l’empêcheuse de danser en rond, le rabat-joie
qui condamne une activité que beaucoup apprécient : le shopping. Ne pas
s’y opposer, au contraire, signifie deux
choses. D’abord que les sept jours de la
semaine peuvent être l’occasion de se
recueillir ou de prier. Le Seigneur n’est
pas à notre écoute que le dimanche. Et
ensuite que l’Église sait accompagner
l’évolution de la société, elle n’a pas peur
de la modernité.
Ici, nous pouvons faire, et certains de
nos lieux de culte ont déjà fait, d’une
pierre deux coups : elles ont réinstauré les services en fin de journée ou
à des horaires particuliers. Ce faisant,
les Églises locales montrent qu’elles
connaissent leurs paroissiens et la
communauté dans laquelle elles sont
installées, et qu’elles s’adaptent à leur
rythme de vie.
L’Église au cœur du monde
J’ajouterais qu’il y a aussi un atout
pastoral à l’ouverture des magasins le
dimanche. Depuis 1994, les gens ne
traversent plus des rues vides pour se
rendre à l’église, ils passent au milieu
d’une foule de gens qui vaquent à leurs
« Au nom de quoi
interdire aux gens
d’améliorer leur
quotidien ? »
occupations. J’aime bien le symbole. Ça
ne va peut-être pas donner envie aux
gens qui font les magasins de lâcher leur
porte-monnaie pour aller à une célébration religieuse, et ça ne donne pas
aux paroissiens l’impression d’être plus
pieux, mais ça inscrit l’Église dans la vie
commune. Le chemin vers l’église ne se
fait plus en catimini.
N’oublions pas non plus que les Églises
ont un rôle social à remplir. Alors, de
quel droit interdire aux gens de travailler
le dimanche s’ils ont besoin de gagner
plus d’argent pour nourrir leur famille ?
Je me suis inquiété, et je m’inquiète
encore, de la pression que les ouvertures sept jours par semaine peuvent
représenter pour les employés, mais
si les entreprises organisent le travail
respectueusement, nous n’avons pas le
droit d’interdire aux gens d’améliorer
leur quotidien.•