projet ouvert textes et photos

1. Clic !
présenté par
Michèle Baillargeon et Gabrièle Christ
2011 à ?
© Michèle Baillargeon et Gabrièle Christ

2. Le projet Clic ! se veut une œuvre à double cœur.
Inspirée par une photo prise par Gabrièle, Michèle
écrit quelques mots. À partir d’un texte de Michèle,
Gabrièle capture une image. L’alternance est la seule
règle. Ce jeu peut avorter rapidement ou se
poursuivre jusqu’à l’arrêt du battement d’un des deux
cœurs. Peu importe où nous sommes sur la planète.

3. La vie rêvée…
Elle rêvait de parcourir, lentement, main dans la main avec lui, les rues de
son quartier. Elle se retrouve juchée sur des talons hauts, accrochée à
son bras, essayant tant bien que mal de suivre son allure rapide.

4. Paysage automnal
À la halte routière de Villeroy, l’autobus déverse son flot de touristes
japonais. Comme des oiseaux, ils s’éparpillent en pépiant sur le gazon
vert. Ils reprennent leur place les bras chargés de feuilles d’érable
multicolores.

5. Regarde !
Même si les Montréalais ont inventé les télescopes touristiques, certains
refusent de s’y soumettre.

6. Retour au calme
La pulsation
de la ville a
cessé.
Elle se repose.
La nuit
tombe.
Les
lampadaires
allument
leur panier
de lumière.
La mosaïque
des fenêtres
émet une
lueur
translucide.

7. Pssssst !
Tous m’ignorent. Comme si j’étais transparent. Pourtant, ce matin, j’étais
certain de me faire remarquer. Je me sens vraiment seul. Indifférence ou
myopie ?

8. Samedi de février
La tombée a commencé hier. Des petites têtes d’épingle fondaient presque avant de
toucher terre. Et puis, s’éparpillèrent des pétales de lilas blanc qui commencèrent à
recouvrir le sol. Alors, des flocons comme des grains de maïs soufflé se mirent à coller sur
toutes les surfaces. Ils s’agglomèrent ce matin sur les arbres et tombent lentement des
branches comme des peaux de lièvre. Une épaisse chape de ouate s’étend sur mon jardin.

9. Trois tristes trouées
Brèches immobiles vers un autre monde. Un regard vers l’intérieur figé
des choses sans défense. Un univers urbain privé de la protection
vivante des êtres humains qui l’ont habité.

10. Harmonica
Malgré les ordinateurs, les téléphones cellulaires et les jeux en ligne, certains préfèrent
le blues des vagues et de l’harmonica.

11. L’arbre déserté
Aucune feuille. Aucun battement d’ailes. Ce sont les cabanes des oiseaux
rares qui attendent dan s le dénuement de hivernal.

12. Embarquez !
Un navire c’est une promesse de liberté provisoire. Les marins le savent bien, eux qui
ressentent le mal de terre.

13. Humour de bottines
─J’ai toujours trouvé le voyage plus intéressant que la destination. Et toi ?
─Surtout lorsque nous sommes près du but.
─Tu veux dire du rebut.

14. Brume
La terre se sent incertaine. La mer devient confuse. Le soleil paresse. Un
bain de tiédeur enveloppe le paysage.

15. Repères
Nous baignons dans un monde de signes : les signes, les symboles, les
marques, les images, les traces, les feux de circulation, les pancartes, les
plaques destinées à indiquer les noms des rues et les numéros des maisons
nous entourent quotidiennement.

16. Le mystère des kimonos
Que cachent les femmes sous leurs atours ?
Un coussin pour une roupillon ?
Un parachute ?
Qu’en pensez-vous ?

17. Les hommes en lilas
Violonviola flute flutiau

18. La terre se défoule
Ça suffit avec la pollution !
Arrêtez le gaspillage !
Traitez-moi avec respect finalement !

19. Pourquoi attendre ?
Ces gens ne sont pas malheureux .
Ils ne sont tout simplement pas prêts à être heureux.

20. Oiseaux de mer
Un affolement de plumes s’échappera du sol pour rejoindre le ciel.

21. Froufrou
Le bruissement des feuilles. Le froissement des tissus. Les soupirs de la mariée.