Disque de Phaistos - les signes

Le disque de Phaistos – Philippe Plagnol – Les signes
Philippe Plagnol - disque.de.phaistos@gmail.com
Version Date Commentaires
1.0 Mars 1994 Création
1.1 Aout 2011 Dernière mise à jour
Voici le tableau des signes tel qu’Evans l’a dressé. Que les chercheurs potentiels se rassurent : il y
a encore du travail ! Certains signes laissent facilement deviner ce qu’ils représentent : la signe 1
représente évidement un être humain, le signe 4 un prisonnier, le signe 6 une femme, etc... mais
d’autres signes sont abstraits et peuvent donc connaître un grand nombre d’identifications (signe
12, 18, 19, ...).
L’identification est à mon sens une des premières étapes dans l’analyse du disque car elle
intervient pratiquement toujours dans les différentes approches. Louis Godart oriente son analyse
sur l’identification et explique notamment que les similitudes entre ces représentations et des
réalités archéologiques permettent une datation du disque, du moins elles rapprochent ces
représentations à une culture, à une civilisation ainsi qu’à une époque.

Cependant, ce travail d’identification souffre cruellement d’un manque de données épigraphiques
sur les signes : les différentes publications ne se limitent qu’aux contours des signes, aux grandes
lignes... Yves Duhoux n’a pas cherché dans son étude à établir une reconstitution précise des
poinçons ayant servi à l’impression des signes. Ainsi, nous avons une réelle méconnaissance de
ces détails pourtant indispensables pour l’identification. Nous ne disposons que de photos de
faible résolution et en faible quantité, il est par exemple très difficile de distinguer les détails du
signe 13 portant peut-être des feuilles.
Signe 01 - 19 occurrences
Pieton, homme marchant
La tête et le corps sont dirigés vers la droite, les proportions sont correctes. Le bras gauche est
baissé, le bras droit levé. L’homme ne porte qu’un pagne et est représenté sans cheveux
Ci-dessous : Signe 01 du disque de Phaistos
Orientation : contante : vers la droite
Tête chevelue
Base identique au signe 03 à savoir le dessin de l’oeil, du sourcil et de l’oreille. La crète est très
nettement striée, elle part du haut du front, à peu près au niveau de l’implentation capillaire et
s’étend jusqu’à au haut de la nuque. La crète ne recouvre pas les parties latérales du crane.
Lien externe sur les philistins : http://fr.wikipedia.org/wiki/Philistins

La tête en ivoire découverte à Phaistos se rapproche également du signe et contrairement aux
représentations égyptiennes, elle ne comporte que la partie striée.
Ci-dessous : Philistin prisonnier sur un bas relief de Medinet Habu (Egypte), 12ème s. av JC

Ci-dessous: Tête en Ivoire découverte à Knossos (M. R. I.) - Photographie Christian Zervos - lien
avec les Philistins ?

Orientation : contante : vers la droite (l’orientation de A5 étant du à une correction)
Tête tatouée
Même base que le signe 02 à savoir le dessin de l’oeil, du sourcil et de l’oreille. Absence de
cheveux. Présence d’une peinture facile ou d’un tatouage en forme de 8 sur la joue.
Louis Godart explique que plusieurs tributaires crétois attestés dans les peintures des tombes de
la XVIIIème dynastie égyptienne ont un tatouage facial identique à celui du signe 03. Et il donne
sa source : l’ouvrage de Vercoutter que je viens de placer dans la base documentaire du site.

Vercoutter parle de traits rouge sur rouge souvent très peu visibles qu’il identifie comme des
peintures faciales. Il précise également qu’il est parfois difficile de distinguer les peintures faciales
qui appartiennenent au second état des figures et que l’on peut se demander si les traces que l’on
aperçoit ne sont pas des vestiges de la chevelure des tributaires anciens (ou de leur peau,...).
Ci-dessous : Tributaire "quasi-Egéen" dela tombe de Rekhmarê portant, d’après Louis Godart, le
même tatouage que le signe 3 du disque de Phaistos (figure 82 de la Planche V de l’ouvrage de
Vercoutter)
Orientation : toujours vers la droite
Signe 04 - 1 occurrence
Le prisonnier

Homme chauve se tenant droit, les jambes légèrements écartés. Les bras se croisent dans le dos,
les poignés sont liés plus d’infos sur la trace de l’abdomen
Orientation : constante : vers la droite (n’apparait qu’une fois)
L’enfant
Les proportions et les formes de l’être représenté évoquent un enfant de bas âge.
Femme aux seins nus

femme de profil - longue chevelure striée - buste dénudé et notamment, représentation de la
poitrine, les seins étant quasiment triangulaires - bras "arrière" (par rapport à l’orientation du
personnage) relâché le long du corps, bras "avant" (par rapport à l’orentation du personnage) plié
et posé sur la poitrine - présence d’une longue robe à volants : la partie inférieure descend
jusqu’aux pieds et sa coupe est droite, la partie supérieure possède une forme caractéristique que
l’on retrouve dans le signe 44, ainsi qu’un point au niveau du nombril. par rapport aux autres
signes notamment le 01 et 04, la silhouette de cette femme est très large, il s’agit d’une personne
bien portante.
Le signe 06 présente de grandes similitudes avec les nombreuses représentations de la déesse
minoenne : L’intaille en stéalite n°3446 de la collection Giamalakis, originaire de Cnossos et
représentative des styles du second palais, représente une femme et une étoile. Cette femme est
vétues d’une longue robe évasée à volants quasiment identique à la robe du signe 06 ( volant
supéreur en coupé en V, volant inférieur à coupe droite ), elle adopte également la même posture,
à savoir le bras "arrière" baissé et le bras "avant" levé et plié. Plusieurs cachets minoens détaillent
la robe de la déesse selon les mêmes motifs (un ou plusieurs volants en V et une coupe inférieure
droite et lui donnent la même gestuelle (le bras "avant" est levé et plié, le bras "arrière" est
relâché).
La femme du signe 06 diffère cependant des représentations habituelles de la grande déesse fine
et munie d’une poitrine ronde et avantageuse, la taille est ici très large et la poitrine quasiment
triangulaire.
Notons également qu’il existe de nombreuses figurines ou représentations minoennes de
personnages, hommes ou femmes, levant le bras en signe de dévotion. On les appele
généralement les adorants.
Ci-dessous : Intaille en stéatite n°3446 de la collection Giamalakis (1:5)

Ci-dessous : Bague minoenne
Ci-dessous : Bague d’Isopata, 15ème Siècle av. J.C

Ci-dessous : Bague minoenne
Casque, Sein, Ruche,...
Orientation : contante : telle que dessinée dans le tableau des signes
Gant

Double bande à la base du signe - 5 formes évoquant des doigts dans la partie supérieur du signe -
prolongement du doigt droit jusqu’à la ba gauche de la base Ce signe évoque un gant de boxe pour
Pernier
la coiffe
En visitant le British museum, j’ai trouvé cette fresque assyrienne de Nimrud du 8ème siècle av
JC. La cité identifiée est Astartu (en Jordanie).

La coiffe de ce personnage ressemble fortement au signe 09. Le casque du soldat et son arme
ressemblent également aux signes 07 et 23.
Cette fresque est très récente comparée aux autres signes (plutôt minoens 14ème), mais montre
des éléments qui peuvent rester inchangés pendant plusieurs sciècles (vètements, casques,...).
Je suis de plus en plus convaincu par la double appartenance du disque : il y a tous ces signes liés
à la crète du 15ème - 14ème avant JC. et des éléments clés de cette époque et de ce lieu absents
(double hache, cornes,... ), d’un autre côté, les motifs sont proches des peuples de l’est (hache
simple,...). La crète avait de nombreux échanges avec le continent, il est tout à fait logique que
l’art ait été influencé par plusieurs cultures. Le disque est graphiquement plus proche de l’art de
l’est (Palestine, Jordanie,...) que du sud (Egypte).
Plume, flèche ou rame

Orientation : contante : La tige est toujours en bas
Arc
Orientation : contante : vertical
Cercle aux 7 points

Le signe 12 est souvent considéré comme un bouclier de par sa forme rond et la présence sur les
fresques et bas reliefs de tels points sur les boucliers de guerrier. Il me semble qu’une autre
hypothèse peut être émise,…
Rien ne prouve à ce jour que le disque soit authentique ou qu’il ait été créé à une époque précise,
cependant, plusieurs signes du disque correspondant à des réalités archéologiques laissent penser
que ce signe représente une idée relative à la période minoenne.
Nous sommes dans la moitié du deuxième millénaire avant JC, les hommes vivent sous une voûte
céleste constellée d’une infinité de lueurs fixes , fixes ? pas complètement,... Il observent à l’oeil
nu, seul outil d’observation à l’époque, les « voyageurs » : 7 planètes bougent dans ce dôme : le
Soleil premièrement, élément central par sa présence totale : le jour il cache le dôme céleste... Les
6 autres planètes : la Lune, Mercure, Venus, Mars, Jupiter et Saturne. La forme rond est selon
cette hypothèse assez logique si on la considère comme représentant l’horizon, mais il pourrait
s’agit de la bordure du poinçon suivent de corps du signe (les point étant disposés en cercle,... )
Yves Duhoux a publié des photographies d’un vase de Cnossos du Musée Archéologique d’Iraklion,
époque des premiers palais, style de Camarès. Il s’agit d’un décor également imprimé... Si un lien
étroit peut être envisagé avec le disque de Phaistos, ce vase nous indique que le cercle au 7 points
J’ai trouvé dans l’ouvrage de Jean-Claude Poursat, "Catalogue des Ivoires mycéniens du musée
national d’Athènes" publié en 1977 par l’Ecole Française d’Athènes, Planche X, numéro 111, 3
petits disques d’ivoire quasiment identiques. il s’agit des ivoires 111/7470 de la maison des
boucliers : disque avec trous d’incrustation. Disque décorés de 6 points en creux autour d’un autre
point central, comme pour des incrustations. Ivoire brune-noir. 8 ex. env. diam : 1,5, épaisseur :
0,3
Ci-dessous : Vase de Cnossos, époque des premiers palais, style de Camarès

Orientation : variable
La plante bulbeuse
Le signe 13 présente à sa base un cercle imposant d’un diamètre pratiquement trois fois supérieur
à la largeur de la tige qui le surmonte. Cette tige est dénudée sur environ un cinquième de sa
longueur totale et couverte de 3 séries de 6 motifs disposés en quinconce.
Les motifs des 2 séries latérales ont une forme de feuille. Les 5 feuilles supérieures de la série de
gauche sont orientées vers le bas, la feuille inférieure est inclinée vers le haut. Les 6 feuilles de la
série de droite sont orientées vers le haut. Les formes de la série centrale sont variables.
Ce signe est fréquemment considéré comme une massue : la sphère représenterait un énorme
pommeau, la partie dénudée la poignée de l’outil et les motifs les charpentières coupées à base (La
massue d’Hercule taillée d’une seule pièce dans un olivier sauvage est d’ailleurs parfois donnée en
exemple). Remarquons d’abord que, selon cette hypothèse, le pommeau aurait un diamètre trois
fois plus important que le manche ; la « masse » de cette massue serait de plus absente, l’objet ne
s’élargissant pas vers son extrémité ; et enfin, les charpentières coupées auraient une forme de
feuille. Les vraies massues sont de plus représentées lisses. Beaucoup de chercheurs ont travaillé à
partir de dessins ou de photographies de basse qualité ne permettant pas de distinguer les détails
du signe (comme le dessin de Godart présentant le corps du signe comme un sorte de flûte à 5
trous).
Hypothèse plus réaliste : Pernier a vu dans ce signe un cyprès, considérant la boule comme la
représentation des racines de l’arbre, la partie dénudée comme étant le tronc et la partie couverte
de feuilles comme le houppier. Seulement, la représentation sphérique des racines contrastant
avec le détail des feuilles pose problème, d’autant plus que le houppier du cyprès possède une
forme en fuseau.
L’approche de Pernier visant à voir dans ce signe un végétal me semble tout à fait justifiée. Je
pense cependant que le niveau de détail des feuilles suggère que la sphère est un bulbe ; les
plantes bulbeuses sont d’ailleurs très représentées dans l’art minoen, il pourrait par exemple
d’agir d’un lis non éclos.
C’est la disposition des feuilles en quinconce et la forme de ces feuilles qui permettra de
déterminer de quelle plante bulbeuse il s’agit. Si vous avez des idées, n’hésitez pas à les proposer,...

Ci-dessous : Lis blanc, exemple de plante bulbeuse
Ci-dessous : Cyprès

Ci-dessous : Représentation de la massue d’Hercule
Orientation : constante - telle que dessinée dans le tableau des signes
Les seaux
Le signe 14, lui, s’est vu attribuer le titre de montagne, mais alors très très schématisée... Vous
n’avez qu’à observer les autres signes, il sont très détaillés et ils rendent risible une montagne
constituée de quelques traits et possédant des plate-formes en guise de sommet !! Sur le
sarcophage d’Haghia Triada figure une femme tenant, lors d’une procession funéraire, deux seaux
remplis d’offrandes pour le défunt. Sa ressemblance avec le signe 14 est déjà plus évidente. Sa
forme rectiligne, implantée dans un décors curviligne, reprend exactement les contours du signe,
les poignées du sarcophage étant la seule différence. On est donc en droit d’appeler ce signe"les
seaux".
Ci-dessous : Sarcophage d’Hagia Triada, XVème siècle av J.C.

Orientation : constante - à la verticale, les seaux ouverts sur la droite
Hache simple
Fourreau de poignard ?
Le signe 16 est de par sa forme très proche d'un couteau ou d'un poignard mais son manche est
beaucoup proportionnellement trop petit et sa forme beaucoup trop courbée.
En faisant des recherches sous google images, je n'ai pas trouvé le moindre couteau, dague,
poignard,... possédant une telle forme (le couteau celte ci-dessous a un forme proche mais il peut
être tenu contrairement au supposé poignard du disque.
Une autre hypothèse consisterait à voir un fourreau de poignard (l'excroissance serait une boucle ?
je n'ai pas trouvé d'exemple sur internet).

Ci-dessous: exemple d'une couteau celte à manche courbe, je n'ai pas trouvé de forme plus
ressemblante
Couvercle ou bouclier
Orientation : constante - verticale, poignée vers la droite

L’équerre
forme identique au signe > symbolisant en notation mathématique la supériorité - angle
quasiment droit entre les deux branches La première question à se poser est l’appartenance de ce
signe à la classe abstrait, la classe des concepts. S’agit-il d’un outil tel qu’une équerre, ou d’une
notion. S’il s’agit d’un concept, peut-on se servir des signes l’entourant pour comprendre sa
logique (hypothèse idéographique) ?
Embranchement simple à 45°
Branche principale rectiligne rejointe au tiers de sa longeur par une autre branche rectiligne d’une
longeur quasiement égale aux deux-tiers de la principale - angle d’environ 45° entre les deux
branches.
Ce signe est, de par sa forme, à mettre en rapprochement avec le signe 22. Ce signe entre dans la
catégorie des signes abstraits. Etant l’association de deux branches, elle peut servir une multitude
d’identifications. Selon l’hypothèse idéographique, ce signe a un symbolisme et évoque un
concept. le signe comporte une branche principale et une branche secondaire venant se joindre ou
s’allier à la principale. L’idée même de raccord est une piste à suivre,... la branche secondaire
pourrait représenter le signe placé à gauche du signe, et la branche principale le signe situé à
droite.

Abdomen d’abeille
Louis Godart considère ce signe semblable au triton en obsidienne brune ci-dessous. Plusieurs
éléments tels que la forme incurvée d’un des côtés du signe ainsi que la largeur de la "base" du
supposé coquillage, rendent l’hypothèse du triton assez invraisemblable, d’autant plus que le
triton est un motif couramment représenté dans l’art minoen et que ses détails sont tout autres
(succession de spires selon un axe et pas de rayures).
Le Signe me faisait plus penser à un dard d’abeille ou de guêpe de par sa forme et ses rayures. De
plus, plusieurs signes représentent des parties d’animaux comme la patte de taureau ou la tête de
Bélier. La partie large et rectiligne me semblait être une coupure. Le papillon de Zakros vient
fortement consolider cette hypothèse, l’abdomen du papillon épousant parfaitement les formes du
signe. A noter encore une fois la datation du Papillon de Zakros : 1450 av. J.C.
Mais si les rayures du signe rapprochent la représentation d’un abdomen d’abeille, tel que celles
de Chrysolakka, leur orientation délibéremment inclinée et leur courbure sont difficilement
compréhensibles dans cette hypothèse et nous ramènent au coquillage marin,... Je ne dispose pas
de photographies assez précises pour décrire d’avantage ces rayures qui semblent dessinées deux
par deux.
Ci-dessous : Signe 20 du Disque de Phaistos

Ci-dessous : Papillon de Zakros ( 1450 av J.C)
Ci-dessous : Coquillage en âlbatre brun, découvert à Agia Triahda
Peigne
Ingo Pini a noté l’existance d’une ressemblance entre le signe 21 et l’empreinte de sceau sur scellé
d’argile HM 922 du Palais de Phaistos.

Ci-dessous : Empreinte de sceau sur scellé d’argile HM 922, Palais de Phaistos, MMII (1700 av
J.C.)
Embranchement double
Forme symétrique - association de trois branche de même longeur, les deux branches inferieurs
ont la meême largeur et forment une même angle avec le prolongement de la branche supérieure.
- la branche supérieure s’elargit de la base à son sommet.
Le signe est, de par sa forme, à mettre en rapprochement avec le signe 22. Ce signe entre dans la
catégorie des signes abstraits. Etant l’association de deux branches, elle peut servir une multitude
d’identifications. Selon l’hypothèse idéographique, ce signe représente de par sa forme basique et
rectiligne un concept. la symétrie du signe implique l’équilibre ou l’égalité, contrairement au signe
19 impliquant la notion de principal et secondaire.

Pilier, colonne ou massue
Reliquaire/temple/sanctuaire portatif, chaise à porteurs, palanquin,
ruche,...
Base du signe représentant un socle tripode - les pieds possèdent une forme ronde à la base puis
évasée en remontant vers le socle - le poinçon n’inclut pas l’espace compris entre le pied gauche et
central, mais comprend celui entre le pied central et droit - le socle du signe correspond à un la
base du chapeau de taille légèrement inférieure - une barre d’une longueur quasiment deux fois
plus grande que la base du chapeau, traverse le signe et est équitablement répartie de part et
d’autre du signe la partie comprise entre le socle et la barre comprend 3 traits verticaux alors que

la partie supérieure à la barre n’en possède que 2 - le chapeau en forme de cloche surmonté d’une
petite pointe contient deux trais verticaux.
Hypothèse de l'habitation
Les différentes publications évoquent souvent une habitation ou un bâtiment par des
rapprochements plus que simplistes avec des représentations ne se rapprochant que une partie du
signe. Comme le suggèrent certains commentaires, la présence des barres transversales ne
s’explique que comme des barres de transport, les transporteurs se plaçant de part et d’autre de
l’objet. De plus, la forme des 3 pieds indique plus des pieds sculptés et ornementés que des pilotis.
La partie supérieure possède à sa base un forme quasiment identique au socle et s’apparente plus
par sa forme à un couvercle ou un dôme qu’à un toit d’habitation (forme stylisée). Les arguments
en faveurs d’une habitation ont un poids très faible et on est en droit de considérer le signe 24
comme un objet transportable ornementé. Les barres transversales laissent supposer qu’il s’agit
d’un objet volumineux, assez volumineux et lourd pour que deux hommes soient nécessaires à son
transport.
Hypothèse de la ruche
La ruche a été évoquée sur ce site et dans certaines publications, mais les ruches n’ont pas par
nature l’utilité de barres de transport. Leur forme se rapprocherait plus du signe 07 de par leur
simplicité.
La ressemblance d ce signe avec l'idéogramme 179 du linéaire B est également avancée, cet
idéogramme étant considéré comme une ruche ou une cage:

Ci-dessous: Ruche découverte en Israël à Rehov (environ 900 avant J.C)
Hypothèse du palanquin ou de la chaise à porteurs
J’insiste sur la nécessité de transporter quelque chose de lourd, le poids venant soit de ce qui est
contenu dans cet objet soit de cet objet lui même. Deux solutions semblent alors crédibles : il
s’agit soit d’une arche, d’un trésor ou d’un siège ou trône,...
Si l'objet a pour vocation de porter un homme, il est plus logique de par sa forme qu'il s'agisse
d'un palanquin que d'une chaise mais les palanquins sont utilisés en Asie et laissent entrevoir une
ouverture.
Ci-dessous : Repéresentation réduite en terre cuite d’une chaise à porteurs, Palais de Cnossos,
M.M.II

Hypothèse du reliquaire, coffre ou temple portatif
La forme élaborée du signe ses caractéristiques (barres pour porteurs, dôme, pieds, ...) me
conforte dans l'idée qu'il s'agit d'une boîte ou d'un coffre contenant des reliques ou des pièces de
valeur.
Ci-dessous : Exemple anachronique de l’arche d’alliance
Barque Hippocampe
Barque dont la coque est plate et d’épaisseur constante - proue terminée par un motif en forme de
trèfle - poupe verticale terminée par une extension horizontale - présence d’un trait descendant le
long de la poupe - trait dans la barque, à côté de la poupe

La forme de la barque du disque de phaistos est très proche des barques-hippocampe minoennes
représentées sur des bagues et intailles du XVème siècle av. JC (bague de Minos, Mochlos,...)
Les deux traits pourraient représenter la rame (comme sur l’intaille ci-dessous) et le gouvernail de
l’embarcation.
Ci-dessous : Bague de Minos, XVème siècle av. J.C.
Ci-dessous : Bague de Mochlos, XVème siècle av. J.C.

Bague de Mochlos
Ci-dessous : Intaille minoenne
Orientation : constante - proue en bas, coque à droite
Corne, flamme

Peau tannée
Ce pictogramme, représentant une peau de bête tannée est encore utilisé de nos jours pour
symboliser le cuir.
On retrouve les différents parties d'une peau tannée parfaitement détaillées : les 4 pattes, la tête,
et la culée.
Ci-dessous : différentes parties de la peau tannée

Ci-dessous : exemple de logos contemporains représentant le Cuir et ayant exactement la même
forme que le signe 27
Orientation : variable : telle que dessinée dans le tableau des signes sauf en A29 où les signes sont
inversés

Patte de taureau
Ci-dessous sceau en stéatite découvert à Apodoulou:
Ci-dessous : Frise de la salle de réception située dans la partie Est de la cour du palais de Knossos
(1450 av JC)

Orientation : constante - sabot vers le haut Nombre d’apparitions : 2
Tête de felin, chat, veau,...
Ci-dessous : Sarcophage d’Hagia Triada, XVème siècle av J.C.

Orientation : variable Nombre d’apparitions : 11
Tête de bélier
La forme et les détails de ce signe notamment les cornes évoquent une tête de bélier.

Ci-dessous : Tête de bélier
Orientation : constante - le museau vers le haut
Aigle et serpent
Oiseau volant - ailes fortement déployées et triangulaires - plumage de la queue rectiligne -
présence au niveau des serres de plusieurs traits curvilignes
Le signe suggère ici un aigle tenant dans ses serres un serpent de par la puissance de son
symbolisme (la victoire de la lumière sur les ombres).

Ci-dessous : Aigle tenant dans ses serres un serpent
Oiseau posé
Vraisemblablement un canard de par le volume de son abdomen.

Orientation : constante - dos vertical, pattes vers la droite
Poisson
poisson de profil - représentation des yeux et des branchies - prolongement de la machoire
supérieure - nageoir sous la branchie - nageoir dorsale - deux nageoirs à proximité de la queue -
queue en deux parties larges et bien distinctes
Ce poisson est sans aucun doute un espadon, de par sa forme, ses nageoirs, ses branchies
formement marquées et sa machoire supéreure prolongé, on note cependant la présence d’une
nageoir supérieur près de la queue inexistante (dans ces proportions) chez l’espadon et une pointe
de très faible taille. Ce dernier point pourrait s’expliquer par une contrainte de taille globale du
signe, mais il n’est pas impossible que ce poisson soit une autres espèce proche de l’espadon,...
Ci-dessous : Espadon

Abeille
Branche aux cinq feuilles

Roseau
La plante représentée ici est munie d’une longue tige sur laquelle sont disposés de façon alternée
des "feuilles" fines et courbes. Elle se décompose en son sommet en filaments représentés par des
traits et est couronnée de petites perles.
Le papyrus possède une longues tiges grêles portant au sommet une très grosse inflorescence
légère et plumeuse en éventail. Les égyptiens utilisaient le Cyperus Papyrus. Cette inflorescence
est d’une couleur jaune orangée et est représentée sur papyrus stylisé d’Akrotiri par une couronne
de perles orangées.

Ce qui sépare le signe 37 de cette représentation stylisée du papyrus, c’est la tige (dénudée chez le
papyrus). On peut logiquement penser que la plante représentée par le signe 37 possède une
grosse inflorescence très proche de celle du Papyrus...
Il s’agit peut-être du roseau ou une autre plante aquatique dont parle Christian Zervos. Le roseau
commun possède des feuilles alternes, longuement effilées et pointues ainsi qu’une inflorescence
composée de petits rameaux penchés sur lesquels s’attachent les épillets violacés.
Ci-dessous : Papyrus stylisés d’Akrotiri (Santorin) - Papayrus Cyperus
Ci-dessous : Phragmite australis (roseau commun)

Rosette
Rosette à 8 pétales. Les rosettes du sacrophage d'Hagia Triada (XVème av JC) ont toutes entre 10
et 11 pétales.
La rosette à 8 pétales est également présente sur se nombreux vases minoens.
Ci-dessous: détail des rosettes du sarcophage d'Hagia Triada

La branche d’olivier
Ci-dessous : Feuilles d’olivier - Musée d’Heraklion
Ci-dessous : Branche d’olivier

Ossements
Ci-dessous : Tibia et Péroné d’une jambe humaine

Orientation : variable mais verticale
Instrument, mâchoire inférieure,...
Ce signe été partiellement détruit à 30 ou 40% mais présente une forme tout à fait particulière
que je n'ai retrouvé que sur la hache de Siteia (ci-dessous). La forme du signe n'a cependant pas la
forme d'une hache,...
Nouvelle hypothèse (12/11/2011) : Cette forme est également proche
d'une mâchoire inférieure de mammifère. Le signe ayant été effacé, on ne peut déterminer si il
présente une symétrie, l'espace entre les dents est très important mais je ne vois pas de forme
plus ressemblante,... (une mâchoire allongée aux dents pointues comme celle d'un chien peut être
envisagée,...)

Ci-dessous: Hypothèse de la symétrie du signe 42
Ci-dessous : Moule en schiste avec deux représentations de double haches. Provenance : Siteia (H:
10 cm, L: 22.5 cm) M. R. III.
Orientation : constante
Triangle

Robe
On reconnaîtrait volontiers dans le signe 44 l’empreinte d’une patte de canard mais alors
comment expliquer le point ? On peut y voir également un outil à forme étrange, le point
représenterait le manche mais la forme, .... ! C’est en fait une des formes que l’on voit le plus
souvent lorsque l’on parcourt un livre sur la Crête Antique. On ne le remarque pas tout de suite
étant donné que sur le disque, le scribe l’a placé à l’envers comme la patte de taureau (signe 28,
que l’on reconnaît bien). La femme ci-dessous est représentée sur la bague-cachet d’Isopata :
regardez le signe puis la robe. On y retrouve pratiquement les mêmes courbures dans les parties
droites et inférieures. Le pique inférieur a les mêmes proportions et le haut laisse facilement
imaginer les hanches. Sur le sceau, la partie gauche est bombée vers l’extérieur alors que sur le
signe c’est le contraire mais remarquons que sur le sceau, la jeune femme est penchée ... le signe,
lui, laisse imaginer une femme droite et même un peu penchée en arrière. Ce petit détail pourrait
encore alimenter le moulin des personnes sceptiques mais voici un argument décisif : le point ! Ce
point qui fait la spécificité du signe et qui a fragilisé l’hypothèse de la "patte de canard" ! Le signe
6 représente la grande déesse et là : surprise ! le signe 44 y est inclus ! On retrouve cette forme de
pic en bas de la robe et surtout le point au niveau du nombril qui est situé exactement au même
endroit sur le signe 44 (suivez la flèche verte...).
Autres identifications : [Godart] petite hache

Ci-dessous : Comparaison entre le signe 44, la déesse du cachet d’Isopata et le signe 6
Ci-dessous : Cachet d’Isopata, XVème siècle av. JC
Orientation : constante

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