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Interview : Baptiste Martin, fondateur du
club de théâtre français de Santiago.
Passionné de théâtre depuis son enfance, ce
français de 23 ans a décidé d'initier les
Santiaguinos à la comédie dans la langue
de Molière en ouvrant son propre club.
Entretien avec un jeune plein d'ambition.
Pouvez-vous revenir sur votre parcours universitaire et théâtral ?
Je suis arrivé à Santiago en février dernier dans le cadre d’un
échange universitaire avec l’Université Diego Portales. J’y étudie les
Sciences politiques et plus particulièrement les Relations
internationales. En France j’ai suivi une licence de Droit à
l’université.
J’ai toujours fait du théâtre à côté de mes études. J’ai commencé à 12 ans au club de théâtre du
collège, au début je n’étais pas très bon. Puis j’ai rapidement progressé et au lycée, pendant le
spectacle de fin d’année de l’option théâtre, un metteur en scène m’a proposé mon tout premier rôle
dans une pièce. C’était très intéressant, on était tous amateurs mais je jouais pour la première fois
avec des adultes passionnés et expérimentés, j’ai appris beaucoup de choses. Puis je suis arrivé à la
fac et j’ai intégré une troupe d’improvisation théâtrale. C’était quelque chose de tout nouveau pour
moi, ça m’a beaucoup plu. Enfin j’ai fini par être élève au sein du Cours de Jean-Laurent Cochet.
Beaucoup disent que c’est le meilleur cours en France, il a formé des comédiens comme Gérard
Depardieu, Fabrice Luchini, Isabelle Huppert… C’était incroyable, je jouais avec des comédiens
talentueux, on était confronté à de grands textes complexes et Jean-Laurent nous livrait son analyse
du théâtre, ses anecdotes. Il avait tout compris et expliquait tout avec une très grande simplicité,
dans une analyse profonde, aboutie. Grâce à lui j’ai compris que dans le théâtre tout compte, chaque
geste, chaque mot, chaque syllabe à son importance, doit être analysée, travaillée.
Quel est votre meilleur souvenir en tant que comédien ?
Ça s’est passé l’année dernière. Chaque année dans mon école le bureau des étudiants organise un
évènement qui s’appelle ICES a un incroyable talent et les élèves sont libres de se présenter. Alors
je me suis lancé et j’ai gagné. Le public était fou. J’ai joué le monologue de début de la pièce de
Nasser Djemaï, Une étoile pour Noël, ce qui m’a permis de passer la première sélection, puis j’ai
joué le monologue de fin. Le public réagissait vraiment bien, riait, « pleurait » et à la fin de mon
passage il y a eu un gros silence, puis tout le monde s’est levé. Il y a eu des applaudissements
pendant plus de huit minutes, le jury n’arrivait même pas à parler !
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Et le pire ?
Mes tout débuts au théâtre, quand j’avais 12-13 ans et que je faisais partie du club de théâtre du
collège. Je jouais très mal et étais très stressé, j’avais tout le temps peur d’oublier mon texte. Mais
j’ai persévéré et continué car le théâtre me plaisait vraiment.
Quel est votre comédien favori ?
Fabrice Luchini. C’est un comédien à la personnalité exceptionnelle qui marque chacun de ses rôles
d’un naturel et d’une originalité unique. C’est aussi un homme de textes qui se confrontent aux
grands auteurs et les rend accessible à tous. Ils ne modifient pas une phrase, pas un mot, mais grâce
à la façon dont il parle, aux intonations qu’il prend, il arrive à rendre ces textes intelligibles pour
tous.
Quelles sont pour vous les trois qualités essentielles d'un bon comédien ?
Je dirai qu’il y en a surtout deux. La première et la plus importante est l’humilité car elle permet
sans cesse le retour sur soit, le questionnement, qu’est-ce qui ne va pas dans mon interprétation,
qu’est ce qui pourrait être amélioré. La seconde qualité c’est le dynamisme. C’est le propre de toute
œuvre d’art. Que ce soit en peinture, en musique ou en théâtre, si l’on veut attirer l’attention du
public et la garder il faut lui présenter une œuvre qui ait du rythme, qui laisse le spectateur éveillé et
lui donne envie de découvrir la suite. C’est la même chose lorsqu’on parle en public, comme les
professeurs qui s’adressent à leurs élèves. Ceux qui arrivent à maintenir l’attention sont ceux qui
restent naturels, qui parlent au bon rythme, qui respirent, qui articulent, qui savent regarder ceux qui
les écoutent. Tous ces éléments techniques forment un tout qui permet à celui qui parle de le faire
avec dynamisme. Sans dynamisme l’œuvre reste inaperçue.
Parlez-nous du club, quelles sont les raisons qui vont ont motivées à l'ouvrir ?
Ma passion pour le théâtre. C’est mon premier passe-temps, ma façon de décompresser, de me
déconnecter. Alors quand je suis arrivé à Santiago j’avais le choix, soit intégrer une troupe pour
jouer en espagnol, soit essayer de trouver un groupe qui jouerait en français. Mais à l’heure actuelle
il n’y en a pas encore, d’où l’idée de créer ce cours. Cela peut être une bonne expérience pour moi,
pour mon théâtre, en passant de l’autre côté en étant professeur, pour mon futur travail… et en plus
cela aide à promouvoir la culture française au Chili.
Pouvez-vous nous présenter les cours de théâtre que vous allez enseigner ?
C’est une réunion qui aura lieu deux heures toutes les deux semaines. L’idée c’est que toute
personne parlant français intéressée par le théâtre puisse venir préparer et présenter un texte devant
les membres du cours. A ce moment-là je pourrai discuter des points forts et faibles de
l’interprétation afin d’améliorer le jeu du comédien et de proposer des textes à travailler en fonction
du jeu et de la personnalité de la personne. Le but n’est pas de former des comédiens professionnels
mais plutôt de permettre aux participants d’améliorer leur expression orale dans un premier temps,
puis si tout se passe bien, de monter une pièce pour ceux qui le souhaitent. Tôt ou tard on est tous
obligé de parler en public, au travail notamment. Mon idée c’est d’aider les participants à mieux
parler en public grâce à la maitrise d’une technique propre au discours et cela passe par le théâtre,
par le jeu des textes. Ce que je veux c’est que les gens comprennent que lorsqu’on parle en public il
ne faut pas se cacher derrière une apparence mais rester naturel, qu’il faut articuler davantage, que
dans un texte il ne faut pas attendre une virgule ou un point pour respirer, qu’il ne faut jamais parler
sur le même ton si l’on ne veut pas endormir son public, qu’il ne faut pas lire son texte tête baissée
lorsqu’on parle mais lever la tête et regarder le public tout en lisant… Tout cela demande de
l’entrainement.
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Un dernier mot à ceux qui hésiteraient encore à s'inscrire ?
Venez à la réunion de présentation et au premier cours, ça ne vous engage à rien et vous donnera
une bonne idée de comment se déroulera le reste de l’année. Je souhaite que chacun y trouve son
compte car il y a de multiples raisons pour lesquelles les gens peuvent venir : pratiquer sa passion
pour le théâtre, améliorer son expression orale, vaincre sa timidité, découvrir les textes de la
littérature française ou tout simplement améliorer son français pour les chiliens qui sont bien sûr les
bienvenus!
Propos recueillis par Mathieu Escoula.
Infos pratiques : theatrefrancaisdesantiago@gmail.com
https://www.facebook.com/theatrefrancaisdesantiago?ref=aymt_homepage_panel

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  • 1. 1 Interview : Baptiste Martin, fondateur du club de théâtre français de Santiago. Passionné de théâtre depuis son enfance, ce français de 23 ans a décidé d'initier les Santiaguinos à la comédie dans la langue de Molière en ouvrant son propre club. Entretien avec un jeune plein d'ambition. Pouvez-vous revenir sur votre parcours universitaire et théâtral ? Je suis arrivé à Santiago en février dernier dans le cadre d’un échange universitaire avec l’Université Diego Portales. J’y étudie les Sciences politiques et plus particulièrement les Relations internationales. En France j’ai suivi une licence de Droit à l’université. J’ai toujours fait du théâtre à côté de mes études. J’ai commencé à 12 ans au club de théâtre du collège, au début je n’étais pas très bon. Puis j’ai rapidement progressé et au lycée, pendant le spectacle de fin d’année de l’option théâtre, un metteur en scène m’a proposé mon tout premier rôle dans une pièce. C’était très intéressant, on était tous amateurs mais je jouais pour la première fois avec des adultes passionnés et expérimentés, j’ai appris beaucoup de choses. Puis je suis arrivé à la fac et j’ai intégré une troupe d’improvisation théâtrale. C’était quelque chose de tout nouveau pour moi, ça m’a beaucoup plu. Enfin j’ai fini par être élève au sein du Cours de Jean-Laurent Cochet. Beaucoup disent que c’est le meilleur cours en France, il a formé des comédiens comme Gérard Depardieu, Fabrice Luchini, Isabelle Huppert… C’était incroyable, je jouais avec des comédiens talentueux, on était confronté à de grands textes complexes et Jean-Laurent nous livrait son analyse du théâtre, ses anecdotes. Il avait tout compris et expliquait tout avec une très grande simplicité, dans une analyse profonde, aboutie. Grâce à lui j’ai compris que dans le théâtre tout compte, chaque geste, chaque mot, chaque syllabe à son importance, doit être analysée, travaillée. Quel est votre meilleur souvenir en tant que comédien ? Ça s’est passé l’année dernière. Chaque année dans mon école le bureau des étudiants organise un évènement qui s’appelle ICES a un incroyable talent et les élèves sont libres de se présenter. Alors je me suis lancé et j’ai gagné. Le public était fou. J’ai joué le monologue de début de la pièce de Nasser Djemaï, Une étoile pour Noël, ce qui m’a permis de passer la première sélection, puis j’ai joué le monologue de fin. Le public réagissait vraiment bien, riait, « pleurait » et à la fin de mon passage il y a eu un gros silence, puis tout le monde s’est levé. Il y a eu des applaudissements pendant plus de huit minutes, le jury n’arrivait même pas à parler !
  • 2. 2 Et le pire ? Mes tout débuts au théâtre, quand j’avais 12-13 ans et que je faisais partie du club de théâtre du collège. Je jouais très mal et étais très stressé, j’avais tout le temps peur d’oublier mon texte. Mais j’ai persévéré et continué car le théâtre me plaisait vraiment. Quel est votre comédien favori ? Fabrice Luchini. C’est un comédien à la personnalité exceptionnelle qui marque chacun de ses rôles d’un naturel et d’une originalité unique. C’est aussi un homme de textes qui se confrontent aux grands auteurs et les rend accessible à tous. Ils ne modifient pas une phrase, pas un mot, mais grâce à la façon dont il parle, aux intonations qu’il prend, il arrive à rendre ces textes intelligibles pour tous. Quelles sont pour vous les trois qualités essentielles d'un bon comédien ? Je dirai qu’il y en a surtout deux. La première et la plus importante est l’humilité car elle permet sans cesse le retour sur soit, le questionnement, qu’est-ce qui ne va pas dans mon interprétation, qu’est ce qui pourrait être amélioré. La seconde qualité c’est le dynamisme. C’est le propre de toute œuvre d’art. Que ce soit en peinture, en musique ou en théâtre, si l’on veut attirer l’attention du public et la garder il faut lui présenter une œuvre qui ait du rythme, qui laisse le spectateur éveillé et lui donne envie de découvrir la suite. C’est la même chose lorsqu’on parle en public, comme les professeurs qui s’adressent à leurs élèves. Ceux qui arrivent à maintenir l’attention sont ceux qui restent naturels, qui parlent au bon rythme, qui respirent, qui articulent, qui savent regarder ceux qui les écoutent. Tous ces éléments techniques forment un tout qui permet à celui qui parle de le faire avec dynamisme. Sans dynamisme l’œuvre reste inaperçue. Parlez-nous du club, quelles sont les raisons qui vont ont motivées à l'ouvrir ? Ma passion pour le théâtre. C’est mon premier passe-temps, ma façon de décompresser, de me déconnecter. Alors quand je suis arrivé à Santiago j’avais le choix, soit intégrer une troupe pour jouer en espagnol, soit essayer de trouver un groupe qui jouerait en français. Mais à l’heure actuelle il n’y en a pas encore, d’où l’idée de créer ce cours. Cela peut être une bonne expérience pour moi, pour mon théâtre, en passant de l’autre côté en étant professeur, pour mon futur travail… et en plus cela aide à promouvoir la culture française au Chili. Pouvez-vous nous présenter les cours de théâtre que vous allez enseigner ? C’est une réunion qui aura lieu deux heures toutes les deux semaines. L’idée c’est que toute personne parlant français intéressée par le théâtre puisse venir préparer et présenter un texte devant les membres du cours. A ce moment-là je pourrai discuter des points forts et faibles de l’interprétation afin d’améliorer le jeu du comédien et de proposer des textes à travailler en fonction du jeu et de la personnalité de la personne. Le but n’est pas de former des comédiens professionnels mais plutôt de permettre aux participants d’améliorer leur expression orale dans un premier temps, puis si tout se passe bien, de monter une pièce pour ceux qui le souhaitent. Tôt ou tard on est tous obligé de parler en public, au travail notamment. Mon idée c’est d’aider les participants à mieux parler en public grâce à la maitrise d’une technique propre au discours et cela passe par le théâtre, par le jeu des textes. Ce que je veux c’est que les gens comprennent que lorsqu’on parle en public il ne faut pas se cacher derrière une apparence mais rester naturel, qu’il faut articuler davantage, que dans un texte il ne faut pas attendre une virgule ou un point pour respirer, qu’il ne faut jamais parler sur le même ton si l’on ne veut pas endormir son public, qu’il ne faut pas lire son texte tête baissée lorsqu’on parle mais lever la tête et regarder le public tout en lisant… Tout cela demande de l’entrainement.
  • 3. 3 Un dernier mot à ceux qui hésiteraient encore à s'inscrire ? Venez à la réunion de présentation et au premier cours, ça ne vous engage à rien et vous donnera une bonne idée de comment se déroulera le reste de l’année. Je souhaite que chacun y trouve son compte car il y a de multiples raisons pour lesquelles les gens peuvent venir : pratiquer sa passion pour le théâtre, améliorer son expression orale, vaincre sa timidité, découvrir les textes de la littérature française ou tout simplement améliorer son français pour les chiliens qui sont bien sûr les bienvenus! Propos recueillis par Mathieu Escoula. Infos pratiques : theatrefrancaisdesantiago@gmail.com https://www.facebook.com/theatrefrancaisdesantiago?ref=aymt_homepage_panel