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Communiquer entre acteurs de la filière 
graphique : la nouvelle norme ISO 15397 
Luc LANAT1 
1 Président de la CNTCG (Commission de Normalisation des Technologies de la Communication Graphique) 
A l'Homme de Lascaux qui a su choisir le support de ses couleurs pour nous 
communiquer ses émotions pendant 17 000 ans 
La norme ISO 15397 « Communication des propriétés des 
papiers graphiques » est sur le point d'être publiée par 
la commission ISO TC 130 « Technologie graphique ». 
En France la Commission Nationale des Technologies 
de la Communication Graphique (CNTCG) en est la 
commission dite miroir. L'ATIP y a contribué par son 
groupe de travail Normalisation et Métrologie et en met 
donc les grandes lignes à la disposition de ses membres. 
Une traduction française est prévue. 
Luc LANAT, Président de la CNTCG (Commission de 
Normalisation des Technologies de la Communication 
Graphique) 
L'ISO 15397 liste les propriétés utiles des papiers destinés 
à l'impression. Il s'agit d'une norme internationale ISO, 
dont l'application est volontaire et qui vise à faciliter les 
échanges entre les acteurs de la filière en les rendant plus 
transparents et équitables. 
La norme clarifie en effet des zones d'ombre et 
d'incompréhension entre producteurs de papier, vendeurs 
de papiers, imprimeurs, donneurs d'ordre, éditeurs ou 
publicitaires, et la filière en général. 
En pratique, les propriétés décrites ne demanderont aux 
papetiers aucun changement compliqué, tous les tests 
physiques étant déjà normalisés par l'ISO TC 6 « Papier 
et Carton ». C'est un choix délibéré car les normes ISO 
ou AFNOR adressent en effet toutes les propriétés utiles et 
sont régulièrement mises à jour. 
Les tests pertinents pour les utilisateurs et imprimeurs, sont 
listés et replacés dans le contexte des usages graphiques. 
Vol. 67 - n°4 >> Novembre-Décembre 2013 
A côté d'incontournables comme le grammage, 
l'épaisseur, la résistance à la flexion pour les feuilles, le 
brillant, sont détaillées les propriétés optiques en fonction 
de leur usage, à savoir l'apparence visuelle du papier 
vierge d'un côté et la définition des couleurs lors de 
l'impression de l'autre. 
Le lecteur pressé lira l'introduction, le domaine 
d'application et la liste de propriétés qui ne sont pas 
nouvelles pour les professionnels papetiers. Voir encadré 
5. En revanche, les propriétés sont vues sous l'angle 
de l'utilisateur de la filière graphique et adressent 
des concepts souvent nouveaux pour eux, comme la 
distinction entre blancheur, degré de blanc et couleur ou 
encore le périmètre maximum de l'ensemble des couleurs 
imprimables (« gamut colour »). 
Le manager retiendra que les usines savent faire sans 
changement à opérer et que le concept de périmètre 
maximum de l'ensemble des couleurs imprimables 
(« gamut colour ») est introduit, car c'est ce que nous 
vendons en fait, et souvent sans le savoir, à la filière 
graphique. 
Les ingénieurs d'usine auront peu à faire sinon à vérifier 
leur métrologie et leurs normes de référence. 
L'homme de marketing impatient de trouver un avantage 
concurrentiel et à la recherche de différentiation, devra 
approfondir tous ces sujets en partant des exigences des 
utilisateurs qui sont maintenant listées, ce qui est bien la 
Normalisation 
6 Octobre - Novembre 2013
Normalisation 
définition du management de la qualité, et la base pour 
une compétition saine. Voir bibliographie [1]. 
Enfin, les services techniques, à l'origine de cette norme, 
pourront limiter les demandes exotiques des clients 
pour les recentrer sur l'essentiel, et ouvrir la voie à des 
développements sur les sujets pertinents. 
Contenu de l’introduction 
(non normative) de la norme 
La norme liste les propriétés pour une impression de 
qualité, conforme aux cibles convenues avec le donneur 
d'ordre. Lors d'une évaluation de conformité, d'une 
certification ou d'un audit, on pourra évaluer la conformité 
de la liste des propriétés du papier à cette norme, mais 
pas la conformité ou le niveau des propriétés du papier 
elles-mêmes qui doivent être convenues entre client et 
fournisseur. 
Un papier ou une typologie de papier ne peut s'évaluer 
que sur la base d'un panel de propriétés et non d'une 
seule propriété. Les propriétés présentées sont celles 
développées par l'ISO TC 6 « Papier et carton » permettant 
des mesures fiables et reproductibles, qui peuvent être 
donc une base pour des spécifications ou des cibles de 
procédé. Voir encadré 4. 
La norme inclut évidemment les papiers dits d'épreuvage, 
ce qui est particulièrement important, puisque c'est la 
base sur laquelle client et fournisseur s'entendent pour 
définir le rendu couleur attendu sur le produit imprimé. 
L'évaluation de la couleur du papier non imprimé est 
critique et est un élément-clé de cette nouvelle norme car 
il permet de définir le point blanc ou neutre du support 
papier lors des calculs logiciels de gestion de la couleur 
en prépresse. 
Il existe sur le marché plusieurs méthodes d'évaluation de 
la couleur selon l'équipement utilisé. Les papetiers utilisent 
une géométrie de mesure du rayon incident/réfléchi dite 
diffuse: 0o contrairement aux imprimeurs qui utilisent une 
géométrie dite 45o/0o ou 0o/45o. Si le degré d'UV dans la 
lumière est correctement pris en compte et calibré, cela 
ne pose pas de problème, mais c'est l'exception dans le 
monde de l'impression. Il a été convenu que cette norme 
se réfère aux instruments du monde de l'impression, 
car disponibles, et conformes à l'ISO 13655, tout en en 
connaissant les limites. Très clairement, les papetiers, 
avec leurs instruments de mesure étalonnés fourniront des 
données plus fiables dans ce cas précis, car pour eux le 
réglage des UV est une routine connue et développée. 
Les propriétés comme les dimensions ou celles liées 
aux techniques d'impression, par exemple le cloquage 
ou l'arrachage dans l'offset, les points manquants en 
héliogravure, sont considérées comme implicites et non 
mentionnées dans le document. 
Domaine d’application de la norme 
La norme spécifie la liste des critères exigés pour 
la communication des propriétés du papier à usage 
graphique, pour l'impression en héliogravure, en offset 
bobines, en offset feuilles, en flexographie et pour les 
papiers d'épreuvage. 
Si plusieurs méthodes de mesure existent, la procédure 
préférée est spécifiée dans cette norme. Toutes les 
propriétés mentionnées sont décrites dans des normes 
ISO. 
La liste des tests spécifiés dans la norme 
La norme spécifie la liste des propriétés et les méthodes de 
mesure à choisir. 
Les propriétés des papiers dépendent du procédé 
d'impression cible, ce qui implique que le procédé 
d'impression sera mentionné clairement. 
Les différences entre types de papiers ne sont pas 
Vol. 67 - n°4 >> Octobre - Novembre 2013 7 
La norme, un outil d’intelligence économique 
Elaborer avec les parties prenantes une norme 
internationale permet de définir une innovation 
sur le produit pour la protéger et sans révéler les 
connaissances sur la fabrication. 
Participer aux travaux permet d’être à l’écoute de 
ses collègues de la profession et des attentes des 
utilisateurs. C’est une suite naturelle au management 
de la qualité, et une garantie de durer sur ses marchés 
plus longtemps que ses concurrents. 
Se référer au Guide de la DGCIS [7] pour plus de 
détails.
Échantillonnage et comparaison de mesures 
Une question souvent posée est la différence entre les 
moyennes de l’échantillon et la spécification annoncée. 
* Pour déterminer la moyenne de l’échantillon, il faut 
procéder à un échantillonnage représentatif du lot à 
contrôler selon les règles de l’ISO 186. 
Voici ce qui a été présenté lors des travaux en commission: 
– sur un lot de 30 bobines, échantillonner 7 bobines au 
hasard. 
– sur un lot de 30 palettes, échantillonner 7 feuilles sur le 
dessus de 3 palettes au hasard, soit 20 feuilles. 
– pour 1000 feuilles, échantillonner 10 feuilles au 
hasard. 
– les règles de la norme ISO 186 (Clause 5.2.3) peuvent 
aussi être utilisées pour les prélèvements des cahiers 
d’imprimerie. Alors, pour n cahiers, n étant très grand, 
prélever 20 cahiers au hasard. 
* Pour s’assurer que la méthode de mesure et les 
toujours connues des utilisateurs. Par exemple, le papier 
pour héliogravure est plus lisse, plus souple pour « épouser » 
l'encre fluide, à base de toluène, le papier pour offset bobines 
est plus sec que le papier pour feuilles en raison du risque 
de cloquage dans les fours des presses à imprimer. Le papier 
pour offset est plus rigide avec plus de cohésion pour là aussi 
tenir compte de la viscosité élevée des encres offset. Tout 
ceci se traduit par des propriétés de rugosité, de rigidité, de 
brillant, de toucher qui ne sont pas comparables. 
Les propriétés doivent être communiquées avec des tolérances 
typiques. L'usage, bien que non spécifié, est de donner une 
fourchette de tolérance de +/- 2 écart-types, l'écart-type étant 
l'écart-type du procédé de fabrication. La moyenne de la 
livraison, et non une valeur individuelle, est supposée être 
comprise dans cette fourchette. 
1. Généralités et échantillonnage. 
La norme impose l'identification et il est implicite et d'usage 
commercial que les étiquettes donnent les informations de 
dénomination, d'origine, de quantités (poids ou nombre de 
feuilles), de sens du papier, etc. 
Vol. 67 - n°4 >> Novembre-Décembre 2013 
Lorsqu'un échantillonnage est nécessaire, la méthode 
spécifiée est l'ISO 186-Échantillonnage pour déterminer la 
qualité moyenne. Le document décrit comment sélectionner 
un échantillon représentatif d'un lot de papier ou de carton, 
pour déterminer si la qualité moyenne du lot est conforme 
à des spécifications données. La méthode ne convient pas 
pour déterminer la variabilité dans un lot. Le principe est un 
prélèvement au hasard de feuilles dans des unités elles-mêmes 
prélevées au hasard dans un lot de papier ou de carton. 
Les bons usages imposent aux acteurs de s'assurer que 
l'échantillonnage soit opéré correctement et que les 
instruments de mesure soient comparables. 
Voir encadré 2. 
2. Nom de marque et optionnellement usine de 
production. 
Le nom de marque est exigé, et éventuellement le nom de 
l'usine, ce qui ne peut être une obligation puisque le papier 
peut être fourni depuis des usines différentes, en garantissant 
les mêmes spécifications. 
3. Grammage. 
Les mesures doivent être opérées selon l'ISO 536 et cela 
n'appelle pas de commentaires. 
Normalisation 
Encadré 2 
8 Octobre - Novembre 2013 
équipements utilisés soient comparables entre le client 
et le fournisseur, on échange des papiers identiques, 
prélevés au même moment, au même endroit. Trop 
souvent les écarts constatés sont ceux des méthodes de 
mesure ou des appareillages. 
* Pour rendre consistent son procédé de mesure, on 
évalue la répétabilité de l’appareil, en mesurant par 
exemple une dizaine de fois dans les mêmes conditions, 
sur le même papier, avec le même appareil et calculer 
l’écart-type des mesures. On évalue ensuite la variation du 
processus de mesure en ajoutant les variations dues aux 
différents facteurs. C’est un préalable avant de modifier 
les cibles ! Attention, dans la partition de la variation, ce 
sont les variances (carrés des écart-types) qui s’ajoutent 
et non les écart-types. 
* La moyenne de l’échantillon doit être à l’intérieur des 
tolérances autour de la cible spécifiée, la cible étant 
corrigée par les écarts entre méthodes et instruments 
de mesure.
Normalisation 
4. Main et/ou épaisseur 
Les mesures doivent être opérées selon l'ISO 534 et il est 
rappelé que l'épaisseur peut être mesurée sur un paquet de 
feuilles ou sur une seule feuille (cas général), option qu'il 
faut mentionner car les résultats obtenus sont différents. 
5. Rugosité 
Selon le niveau de rugosité, le choix est laissé ouvert entre 
la rugosité PPS (Parker-Print Surf), la rugosité Bendtsen 
ou le lissé Bekk. Les mesures doivent être opérées 
respectivement avec l'ISO 8791-4, ISO 8791-2 et ISO 
5627. 
La rugosité est un élément-clé pour définir l'état de surface. 
Une étude menée par Paperdam pour la commission ISO 
TC 130 [2] montre que l'état de surface (en combinant 
simplement les mesures de rugosité et de brillant) et le 
degré de blanc suffiraient à définir les grandes classes de 
papier pour les fichiers de couleur en prépresse. 
Il est indiqué qu'en héliogravure, seul le PPS a un sens, 
car les valeurs de PPS sont inférieures à 3. Au-dessus de 3, 
la rugosité Bendtsen prend le relais. Pour des valeurs de 
rugosité Bendtsen inférieure à 100, le lissé Bekk peut être 
utilisé pour les papiers très lisses. 
6. Brillant 
Les mesures doivent être opérées selon l'ISO 8254-1, -2, 
ou -3 selon le niveau de brillant. 
Comme mentionné ci-dessus et en [2], le brillant est le 
deuxième élément-clé pour définir l'état de surface. Il 
est rappelé les usages définissant le papier mat pour des 
brillants < 20, le demi-mat (silk) jusqu'à 60, et le papier 
brillant pour des brillants > 60, mesuré selon ISO 8254-1 
(Brillant TAPPI 75o). 
L'ISO 2813, utilisée dans les vernis est aussi possible. 
7. Opacité 
Les mesures doivent être opérées selon l'ISO 2471 et cela 
n'appelle pas de commentaires. 
8. Blancheur ou degré de blanc en tant qu'évaluation 
de l'apparence visuelle du papier vierge 
Le choix est laissé ouvert, en recommandant que 
l'utilisation finale doit déterminer le choix de l'illuminant 
(intérieur ou extérieur) et remarquant que le degré de blanc 
inclut la notion de teinte. Voir encadré 3. 
Les mesures doivent être opérées selon les standards 
papetiers classiques, à savoir ISO 2470-1 ou -2 pour la 
blancheur, et l'ISO 11476 et 11475 pour le degré de blanc. 
9. Coordonnées colorimétriques CIELAB L*, a*, b* en 
illuminant D50 pour l'évaluation du point neutre lors de 
l'impression 
Les mesures doivent être opérées selon l'ISO 13655 et cela 
appelle des commentaires importants. 
* L'objectif est d'aider l'imprimeur pour le réglage du 
prépresse, il ne s'agit pas de spécifier le papier. Le point 
neutre a une importance majeure, car il détermine le 
positionnement de toutes les couleurs imprimées. 
C'est le plus grand progrès apporté par cette norme ! Voir 
illustration 1. 
* L'ISO13655 est la norme des appareillages de mesure de 
couleur des imprimeurs et exige de décrire l'appareillage 
utilisé. En fait, une mesure avec la norme papetière ISO 5631- 
3 sera suffisante et même prioritaire, car elle est supposée 
reproductible, contrairement à des appareils d'imprimeurs 
lorsque non étalonnés en UV. 
* Une mesure opérée une fois pour toute sur un type de papier 
à spécification d'usine égale doit être suffisante, les mesures 
Illustration 1. Le point neutre du papier 
L’illustration 1 explique l’importance de communiquer les 
coordonnées de couleur en D50 du papier utilisé pour permettre 
à l’imprimeur de régler son point neutre. Deux papiers LWC, l’un 
demi-mat, l’autre brillant qui ont un « gamut colour » (ensemble de 
couleurs imprimables) identique, mais une teinte et un état de surface 
différents, sont imprimés dans les mêmes conditions. Sur la figure, 
la surface de l’hexagone joignant les points de mesures des cibles de 
couleurs primaires et secondaires est identique pour les deux papiers, 
mais avec un décalage dans l’axe des b* bleu-jaune. Il faut donc 
procéder dans le fichier de couleurs cibles à une correction du point 
neutre ou point blanc pour atteindre les couleurs souhaitées lors de 
l’impression. Source [1]. 
Vol. 67 - n°4 >> Octobre - Novembre 2013 9
Les propriétés optiques revisitées 
La blancheur, toujours elle ! 
Trop longtemps, les papetiers (européens) se sont 
lancés dans une course à la blancheur chiffrée, sans 
doute valorisante et flatteuse à l’oeil dans certaines 
baies vitrées de bureaux moquettés, mais qui 
n’apportait pas de valeur au média imprimé en tant que 
tel, sinon des coûts pour les usines, rapidement imités 
par les concurrents. C’est la « mer Rouge », les requins 
se dévorent entre eux, plutôt que de s’occuper (et 
pourquoi pas ensemble) de ceux qui les font vivre...[3]. 
En fait, le client a besoin de blancheur visuelle bien sûr, 
mais les conditions d’éclairage et d’environnement ont 
une influence sur la perception du blanc du papier. 
En lumière intérieure, les normes proposent le degré 
de blanc (whiteness) CIE en illuminant C (ISO 11476) 
qui paraît le plus pertinent. Car peu de gens jugent le 
papier à la plage ou dans la neige sous un ciel couvert 
en Scandinavie, ce qui est le cas de l’illuminant D65. 
Et rappelons les limites du degré de blanc CIE en D65, 
dont la formule ne fonctionne plus pour les papiers 
trop azurés ou trop bleus, à la limite du grisé, malgré 
des valeurs mesurées très élevées [4]. 
Quant à l’environnement, il doit être neutre et même 
gris. Il a été prouvé par exemple [5] qu’un papier 
« blanc-bleu » vu sur un fond à tendance bleue sera 
perçu plus blanc que sur un fond jaune et même 
presque gris si le papier est trop bleu, et à l’inverse un 
papier « blanc-jaune » vu sur un fond à tendance jaune 
sera perçu plus blanc que sur un fond bleu. 
L’imprimeur quant à lui a besoin de luminance (exprimé 
en L* clarté ou Y facteur de luminance) pour favoriser 
le contraste et a besoin de connaître la couleur de son 
support (la cinquième couleur), donc les coordonnées 
L*, a*, b*, mesurées en illuminant D50, standard des 
arts graphiques. Il peut ainsi régler l’ensemble de ses 
couleurs dans son logiciel de prépresse. 
Encadré 3 
en D50 variant moins ou au pire autant que les mesures en 
D65 ou en C qui sont les standards de l'industrie papetière 
aujourd‘hui pour des raisons de réglage des procédés. 
10. Coordonnées colorimétriques CIELAB L*, a*, b* 
en illuminant D65 pour l'évaluation du papier vierge 
en lumière extérieure 
Les mesures doivent être opérées selon l'ISO 5631-2. 
Ces données ont un objectif purement technique pour 
éviter les incompréhensions et incohérences et peuvent 
s'utiliser comme base de spécifications de clients, 
contrairement aux données en illuminant D50 qui n'ont 
aucunement cet objectif. 
11. Ensemble cible de couleurs imprimables 
« supported colour gamut » dans le contexte du 
prépresse 
C'est là l'autre nouveauté de la norme. Il s'agit de 
renseigner l'imprimeur et le donneur d'ordre sur la gamme 
de couleur atteignable avec le papier pour sa préparation 
des fichiers de prépresse. 
Cette information sur le « supported colour gamut », mot à 
mot « ensemble de couleurs atteignable » se concrétise en 
communiquant les données de caractérisation ou le profil 
couleur de référence à utiliser avec le papier concerné, ou 
celui qui s'en rapproche le plus. Ces profils et données de 
caractérisation sont disponibles publiquement. 
(www.eci.org ou icc.org, ex : FOGRA 39 etc. ). 
Voir illustration 2. 
Cela est à relier aux normes imprimeurs des séries ISO 
12647 qui ont défini les types de papier (8 en offset, 5 
en héliogravure) auxquels correspondent des fichiers dits 
de données de caractérisation ou profils de couleurs. Ces 
fichiers permettent de réaliser la séparation couleurs des 
fichiers RGB (le photographe de mode typiquement) vers 
l'espace couleurs CMJN imprimable utilisé comme cible 
en impression. 
Ces fichiers ont été élaborés dans des conditions (encres, 
précision du point donc machine, etc…) dites « standards » 
et avec des mesures sur ces types de papier prédéfinis. 
De là vient l'importance de relier le papier livré à un 
fichier de données de caractérisation connu. L'imprimeur 
et le donneur d'ordres peuvent se mettre d'accord sur le 
profil ou les données de caractérisation à utiliser pour 
le traitement des fichiers en prépresse (en optimisant ou 
extrapolant ce qui doit l'être) et pour être conforme aux 
attentes du client en termes de conformité d'impression 
(ex. ISO 12647) et de conformité couleur (ISO 15339). 
Les grands imprimeurs (héliogravure comme offset) ont 
choisi en pratique une douzaine de profils de couleur (et 
non 8 ou 5) pour couvrir l'ensemble de leurs productions. 
Pour des résultats d'impression performants avec des 
couleurs imprimées conformes à l'attente du client, 
les profils de couleur et données de caractérisation 
« standards » élaborés à partir de moyennes d'impressions 
Normalisation 
10 Vol. 67 - n°4 >> Octobre - Novembre 2013
Normalisation 
conformes aux normes, doivent parfois être adaptés 
aux conditions d'impression réelles . Lorsque cela n'est 
pas possible, il faut développer des profils de couleur 
spécifiques ou propriétaires. 
Dans ce cas, si l'imprimeur veut toujours une impression 
conforme à une norme ISO, il lui faut utiliser l'ISO 15339 
qui prévoit ce cas dans sa clause « Printing intended 
gamut ». 
12. Fluorescence ou son estimation dans le contexte 
du prépresse 
C'est le dernier élément vraiment nouveau de la norme. 
Il s'agit d'informer l'utilisateur sur l'influence possible des 
azurants optiques sur les mesures de couleur. 
La mesure de la fluorescence est donnée (une fois pour 
toutes) en utilisant les mesures typiques des usines (écart 
de blancheur D65 avec et sans UV) ou son évaluation 
dans l'un des 4 niveaux, traces (>0), faible (>4), moyen 
(>8), fort (>14). 
Il s'agit d'une donnée technique pour l'imprimeur et en 
aucun cas d'un critère de choix du papier. L'information 
doit permettre d'ajuster l'échelle des bleus et des jaunes 
en prépresse. 
En note, on insiste sur le fait que les conditions d'éclairage 
(dose d'UV en particulier) entre papier d'épreuvage 
et papier imprimé sont supposées identiques lors des 
comparaisons, car cela est très souvent une source 
d'erreur. Une erreur potentielle d'autant plus importante 
que la fluorescence du papier est élevée. 
13. Conditions de stockage et exigences pour les tests 
des papiers d'épreuvage. 
Les conditions de stockage recommandées doivent être 
spécifiées car les papiers d'épreuvage sont utilisés pour les 
impressions de référence et leurs couleurs en particulier. 
Les conditions de tests selon l'ISO 187, ainsi que 
l'emballage opaque et l'atmosphère de stockage standard 
sont rappelées aussi, cela pouvant servir de référence à 
des recommandations pour toutes les sortes de papier. 
14. Rigidité (résistance à la flexion à gradient de flexion 
constant) pour l'offset feuille. 
Cette propriété est spécifiée comme souhaitable. 
Les mesures doivent être opérées selon l'ISO 2493-1 en 
sens machine et en sens travers (angle de 15o). 
Pour conclure 
Notre production de papiers graphiques doit pouvoir sortir 
de sa logique de production au meilleur coût pour innover 
sur des concepts utiles aux utilisateurs. 
Nous avons trop longtemps ignoré l'usage que nos clients 
font de nos produits en nous concentrant sur ce que 
faisaient nos concurrents et sur nos investissements. Cela 
a mis en danger nos clients eux-mêmes car ils n'ont pas 
vraiment ni compris, ni utilisé les progrès de qualité de nos 
produits, la couleur et l'état de surface sont typiques de ce 
point de vue. A tel point, et c'est la raison pour laquelle 
Paperdam [6] s'est impliqué, que les experts des normes 
de technologie graphique, mais aussi les constructeurs 
de machines à imprimer, demandaient des papiers dits 
Vol. 67 - n°4 >> Octobre - Novembre 2013 11 
Illustration 2. La gestion des couleurs en prépresse 
L’illustration 2 représente le « gamut colour » (ensemble de couleurs 
imprimable) de papiers de qualité croissante (journal amélioré, jour-nal 
amélioré avec main, SCB, SC A, SCA+, LWC léger, LWC lourd, 
MWC) imprimés en héliogravure dans les mêmes conditions (encre, 
machine, trame...). Chaque point est la mesure a* et b* des cibles de 
couleur primaires et secondaires en CMJN. En partant du centre, on 
progresse dans l’ordre attendu, à savoir du journal amélioré, au SC, 
au LWC, puis au MWC. Le papier MWC offre une surface donc une 
étendue de couleurs imprimées supérieure au journal pour des cibles 
identiques au départ. De là vient l’importance d’adapter les cibles 
CMJN au papier utilisé. 
Les profils de couleur transforment les fichiers RGB du client (le 
photographe de mode typiquement) en cibles de couleurs CMJN 
imprimées. Donner l’information du profil de couleur « standard » 
à choisir (ou celui qui s’en rapproche le plus) lié au type de papier 
utilisé aide donc l’imprimeur à déterminer ses cibles CMJN et à 
atteindre le « gamut colour » optimal pour le papier. 
Source [1].
Normalisation 
« standards », le « bon » papier (comprendre utilisable par 
les bons experts) étant celui défini à l'avance pour que les 
machines à imprimer et les logiciels de couleur puissent 
être utilisés correctement, en ignorant délibérément les 
développements les plus divers ou les points différenciant 
Vol. 67 - n°4 >> Novembre-Décembre 2013 
de nos produits, qui en fait selon eux ne leur apportaient 
que des complications. 
L'arrivée du numérique change la donne. D'une part, le 
papier doit être vu comme support de sensations et de 
connaissance et d'autre part les fichiers numériques ont 
Liste des normes mentionnées 
NF EN ISO 186, Papier et carton – Echantillonnage pour déterminer la valeur moyenne 
NF EN 20187 - ISO 187, Papier, cartons et pâtes - Atmosphère normale de conditionnement et d’essai et méthode de 
surveillance de l’atmosphère et de conditionnement des échantillons 
NF EN ISO 534, Papier et carton - Détermination de l’épaisseur, de la masse volumique et du volume spécifique 
NF EN ISO 536, Papier et carton – Détermination du grammage 
NF ISO 2469, Papier, carton et pâtes - Mesurage du facteur de luminance énergétique diffuse 
NF ISO 2470-1, Papier, carton et pâtes - Mesurage du facteur de réflectance diffuse dans le bleu - Partie 1 : conditions 
d’éclairage intérieur de jour (degré de blancheur ISO) 
NF ISO 2470-2, Papier, carton et pâtes - Mesurage du facteur de réflectance diffuse dans le bleu - Partie 2 : conditions de 
lumière du jour extérieure (degré de blancheur D65) 
NF ISO 2471, Papier et carton - Détermination de l’opacité sur fond papier - Méthode de réflexion en lumière diffuse 
NF ISO 2493-1, Papier et carton - Détermination de la résistance à la flexion - Partie 1 : valeur à gradient de flexion constant 
NF EN ISO 2813, Peintures et vernis - Détermination de la réflexion spéculaire de feuils de peinture non métallisée à 
20 degrés, 60 degrés et 85 degrés 
NF ISO 5627, Papier et carton – Détermination du lissé (méthode Bekk) 
NF ISO 5631-2, Papier et carton - Détermination de la couleur par réflectance diffuse - Partie 2 : conditions de lumière du 
jour extérieure (D65/10°) 
NF EN ISO 8254-1, Papiers et cartons - Mesurage du brillant spéculaire - Partie 1 : brillant à 75° avec un faisceau convergent, 
méthode TAPPI ISO 8254-1 
NF EN ISO 8254-2, Papiers et cartons - Mesurage du brillant spéculaire - Partie 2 : brillant à 75° avec un faisceau parallèle, 
méthode DIN 
ISO 8254-3, Paper and board — Measurement of specular gloss — Part 3: 20° gloss with a converging beam, TAPPI method 
(Papier et carton - Mesurage du brillant spéculaire - Partie 3 : brillant à 20 degrés avec un faisceau convergent, méthode 
TAPPI) 
ISO 8791­2, 
Paper and board — Determination of roughness/smoothness (air leak methods) — Part 2: Bendtsen method 
(Papier et carton. Détermination de la rugosité/du lisse (méthodes du débit d’air). Partie 2 : méthode bendtsen) 
ISO 8791­4, 
Paper and board — Determination of roughness/smoothness (air leak methods) — Part 4: Print-surf method 
(Papier et carton - Détermination de la rugosité/du lissé (méthodes du débit d’air) - Partie 4 : méthode print-surf ) 
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confection de sélections couleurs tramées, d’épreuves et de tirages - Partie 7 : processus d’épreuve travaillant directement 
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Characterized reference printing conditions 
Encadré 4 
12
Normalisation 
Vol. 65 - n°3 >> Août-Septembre 2011 
apporté de la rigueur dans la gestion des couleurs et la 
standardisation des écrans a pris de l'avance sur celle de 
l'imprimé. 
Le moins que l'on puisse dire est que le média imprimé 
aurait pu mieux identifier et mettre en valeur ses atouts 
face au média numérique. Développons la fidélité de 
reproduction des couleurs et le caractère finalement 
irremplaçable des sensations apportées par le support 
papier au lecteur, donc au message. Il n'est jamais trop 
tard pour bien faire et cette norme doit être vue comme un 
outil dans cette direction. 
Bibliographie 
[1] L.Lanat pour Stora Enso, Communication within the 
value chain of paper-print: visual perception and colour 
management on commercial publication paper grades, 
iarigai conference Montreal 2010. 
[2] G. Carl, UPM pour Paperdam, Printing conditions 
created from substrate matrix TC130 WG3 Meeting, Sao 
Paulo 2010 (www.paperdam.org) 
[3] Kim et Mauborgne. Blue Ocean Strategy. Harvard 
Business School Press. 2005. 
[4] Coppel,L.G. Whiteness and Fluorescence in Paper 
Perception and Optical Modelling, Department of Natural 
Sciences, Engineering and Mathematics Mid Sweden 
University, Licentiate Thesis No. 47, Sundsvall, Sweden, 
2010 
[5] Coppel,L.G. and Lindberg,S., Modelling the effect of 
simultaneous contrast on perceived whiteness, in Proc. 
4th European Conference on Colour in Graphics, imaging, 
and Vision, Terassa, Spain, pp 183-188 2008 
[6] Paperdam. Groupe de travail normalisation. Fondation 
basée aux Pays-Bas avec 8 contributeurs (Holmen, IGT, 
Lecta, Leipa, Norske Skog, Sappi, Stora Enso, UPM). 
Chairman and Convenor L.LANAT. 
Voir www.paperdam.org 
[7] PME : pensez à allier propriété intellectuelle et 
normalisation ! – 2010 Guide édité par la DGCIS en 
Juin 2010 (www.dgcis.gouv.fr/files/files/guides/guide-pi-normalisation. 
pdf) 
Pour contacter l'auteur : atip.lanat@orange.fr 
Sommaire de la norme 15397 
Introduction 
1 Scope 
2 Normative references 
3 Terms and definitions 
4 List of required criteria for communication of paper 
properties 
5 ISO standards related to required criteria 
5.1 General information useful for technical 
communication 
5.2 Brand name and paper mill 
5.2.1 Brand name 
5.2.2 Paper mill 
5.3 Grammage 
5.4 Bulk and/or Thickness 
5.5 Roughness for evaluation of surface properties 
5.5.1 General 
5.5.2 Roughness («PPS») 
5.5.3 Roughness («Bendtsen») 
5.5.4 Smoothness («Bekk») 
5.6 Gloss 
5.7 Opacity 
5.8 Brightness and Whiteness of unprinted paper 
5.8.1 General 
5.8.2 ISO Brightness and D65 Brightness 
5.8.3 Whiteness C/2° 
5.8.4 Whiteness D65/10° 
5.9 Colour measurement of paper white point in 
printing conditions (D50/2°) 
5.10 Colour measurement of unprinted paper in 
outdoor conditions (D65/10°) 
5.11 Supported colour gamut in the context of prepress 
design 
5.12 Fluorescence in the context of prepress 
5.13 Storage conditions, influence of aging and testing 
conditions for proofing substrates 
5.14 Bending resistance (bending stiffness) for 
Sheet-Fed Offset printing substrates 
Bibliography 
Encadré 5 
13

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LL ATIP Journal ISO 15397 2013

  • 1. Communiquer entre acteurs de la filière graphique : la nouvelle norme ISO 15397 Luc LANAT1 1 Président de la CNTCG (Commission de Normalisation des Technologies de la Communication Graphique) A l'Homme de Lascaux qui a su choisir le support de ses couleurs pour nous communiquer ses émotions pendant 17 000 ans La norme ISO 15397 « Communication des propriétés des papiers graphiques » est sur le point d'être publiée par la commission ISO TC 130 « Technologie graphique ». En France la Commission Nationale des Technologies de la Communication Graphique (CNTCG) en est la commission dite miroir. L'ATIP y a contribué par son groupe de travail Normalisation et Métrologie et en met donc les grandes lignes à la disposition de ses membres. Une traduction française est prévue. Luc LANAT, Président de la CNTCG (Commission de Normalisation des Technologies de la Communication Graphique) L'ISO 15397 liste les propriétés utiles des papiers destinés à l'impression. Il s'agit d'une norme internationale ISO, dont l'application est volontaire et qui vise à faciliter les échanges entre les acteurs de la filière en les rendant plus transparents et équitables. La norme clarifie en effet des zones d'ombre et d'incompréhension entre producteurs de papier, vendeurs de papiers, imprimeurs, donneurs d'ordre, éditeurs ou publicitaires, et la filière en général. En pratique, les propriétés décrites ne demanderont aux papetiers aucun changement compliqué, tous les tests physiques étant déjà normalisés par l'ISO TC 6 « Papier et Carton ». C'est un choix délibéré car les normes ISO ou AFNOR adressent en effet toutes les propriétés utiles et sont régulièrement mises à jour. Les tests pertinents pour les utilisateurs et imprimeurs, sont listés et replacés dans le contexte des usages graphiques. Vol. 67 - n°4 >> Novembre-Décembre 2013 A côté d'incontournables comme le grammage, l'épaisseur, la résistance à la flexion pour les feuilles, le brillant, sont détaillées les propriétés optiques en fonction de leur usage, à savoir l'apparence visuelle du papier vierge d'un côté et la définition des couleurs lors de l'impression de l'autre. Le lecteur pressé lira l'introduction, le domaine d'application et la liste de propriétés qui ne sont pas nouvelles pour les professionnels papetiers. Voir encadré 5. En revanche, les propriétés sont vues sous l'angle de l'utilisateur de la filière graphique et adressent des concepts souvent nouveaux pour eux, comme la distinction entre blancheur, degré de blanc et couleur ou encore le périmètre maximum de l'ensemble des couleurs imprimables (« gamut colour »). Le manager retiendra que les usines savent faire sans changement à opérer et que le concept de périmètre maximum de l'ensemble des couleurs imprimables (« gamut colour ») est introduit, car c'est ce que nous vendons en fait, et souvent sans le savoir, à la filière graphique. Les ingénieurs d'usine auront peu à faire sinon à vérifier leur métrologie et leurs normes de référence. L'homme de marketing impatient de trouver un avantage concurrentiel et à la recherche de différentiation, devra approfondir tous ces sujets en partant des exigences des utilisateurs qui sont maintenant listées, ce qui est bien la Normalisation 6 Octobre - Novembre 2013
  • 2. Normalisation définition du management de la qualité, et la base pour une compétition saine. Voir bibliographie [1]. Enfin, les services techniques, à l'origine de cette norme, pourront limiter les demandes exotiques des clients pour les recentrer sur l'essentiel, et ouvrir la voie à des développements sur les sujets pertinents. Contenu de l’introduction (non normative) de la norme La norme liste les propriétés pour une impression de qualité, conforme aux cibles convenues avec le donneur d'ordre. Lors d'une évaluation de conformité, d'une certification ou d'un audit, on pourra évaluer la conformité de la liste des propriétés du papier à cette norme, mais pas la conformité ou le niveau des propriétés du papier elles-mêmes qui doivent être convenues entre client et fournisseur. Un papier ou une typologie de papier ne peut s'évaluer que sur la base d'un panel de propriétés et non d'une seule propriété. Les propriétés présentées sont celles développées par l'ISO TC 6 « Papier et carton » permettant des mesures fiables et reproductibles, qui peuvent être donc une base pour des spécifications ou des cibles de procédé. Voir encadré 4. La norme inclut évidemment les papiers dits d'épreuvage, ce qui est particulièrement important, puisque c'est la base sur laquelle client et fournisseur s'entendent pour définir le rendu couleur attendu sur le produit imprimé. L'évaluation de la couleur du papier non imprimé est critique et est un élément-clé de cette nouvelle norme car il permet de définir le point blanc ou neutre du support papier lors des calculs logiciels de gestion de la couleur en prépresse. Il existe sur le marché plusieurs méthodes d'évaluation de la couleur selon l'équipement utilisé. Les papetiers utilisent une géométrie de mesure du rayon incident/réfléchi dite diffuse: 0o contrairement aux imprimeurs qui utilisent une géométrie dite 45o/0o ou 0o/45o. Si le degré d'UV dans la lumière est correctement pris en compte et calibré, cela ne pose pas de problème, mais c'est l'exception dans le monde de l'impression. Il a été convenu que cette norme se réfère aux instruments du monde de l'impression, car disponibles, et conformes à l'ISO 13655, tout en en connaissant les limites. Très clairement, les papetiers, avec leurs instruments de mesure étalonnés fourniront des données plus fiables dans ce cas précis, car pour eux le réglage des UV est une routine connue et développée. Les propriétés comme les dimensions ou celles liées aux techniques d'impression, par exemple le cloquage ou l'arrachage dans l'offset, les points manquants en héliogravure, sont considérées comme implicites et non mentionnées dans le document. Domaine d’application de la norme La norme spécifie la liste des critères exigés pour la communication des propriétés du papier à usage graphique, pour l'impression en héliogravure, en offset bobines, en offset feuilles, en flexographie et pour les papiers d'épreuvage. Si plusieurs méthodes de mesure existent, la procédure préférée est spécifiée dans cette norme. Toutes les propriétés mentionnées sont décrites dans des normes ISO. La liste des tests spécifiés dans la norme La norme spécifie la liste des propriétés et les méthodes de mesure à choisir. Les propriétés des papiers dépendent du procédé d'impression cible, ce qui implique que le procédé d'impression sera mentionné clairement. Les différences entre types de papiers ne sont pas Vol. 67 - n°4 >> Octobre - Novembre 2013 7 La norme, un outil d’intelligence économique Elaborer avec les parties prenantes une norme internationale permet de définir une innovation sur le produit pour la protéger et sans révéler les connaissances sur la fabrication. Participer aux travaux permet d’être à l’écoute de ses collègues de la profession et des attentes des utilisateurs. C’est une suite naturelle au management de la qualité, et une garantie de durer sur ses marchés plus longtemps que ses concurrents. Se référer au Guide de la DGCIS [7] pour plus de détails.
  • 3. Échantillonnage et comparaison de mesures Une question souvent posée est la différence entre les moyennes de l’échantillon et la spécification annoncée. * Pour déterminer la moyenne de l’échantillon, il faut procéder à un échantillonnage représentatif du lot à contrôler selon les règles de l’ISO 186. Voici ce qui a été présenté lors des travaux en commission: – sur un lot de 30 bobines, échantillonner 7 bobines au hasard. – sur un lot de 30 palettes, échantillonner 7 feuilles sur le dessus de 3 palettes au hasard, soit 20 feuilles. – pour 1000 feuilles, échantillonner 10 feuilles au hasard. – les règles de la norme ISO 186 (Clause 5.2.3) peuvent aussi être utilisées pour les prélèvements des cahiers d’imprimerie. Alors, pour n cahiers, n étant très grand, prélever 20 cahiers au hasard. * Pour s’assurer que la méthode de mesure et les toujours connues des utilisateurs. Par exemple, le papier pour héliogravure est plus lisse, plus souple pour « épouser » l'encre fluide, à base de toluène, le papier pour offset bobines est plus sec que le papier pour feuilles en raison du risque de cloquage dans les fours des presses à imprimer. Le papier pour offset est plus rigide avec plus de cohésion pour là aussi tenir compte de la viscosité élevée des encres offset. Tout ceci se traduit par des propriétés de rugosité, de rigidité, de brillant, de toucher qui ne sont pas comparables. Les propriétés doivent être communiquées avec des tolérances typiques. L'usage, bien que non spécifié, est de donner une fourchette de tolérance de +/- 2 écart-types, l'écart-type étant l'écart-type du procédé de fabrication. La moyenne de la livraison, et non une valeur individuelle, est supposée être comprise dans cette fourchette. 1. Généralités et échantillonnage. La norme impose l'identification et il est implicite et d'usage commercial que les étiquettes donnent les informations de dénomination, d'origine, de quantités (poids ou nombre de feuilles), de sens du papier, etc. Vol. 67 - n°4 >> Novembre-Décembre 2013 Lorsqu'un échantillonnage est nécessaire, la méthode spécifiée est l'ISO 186-Échantillonnage pour déterminer la qualité moyenne. Le document décrit comment sélectionner un échantillon représentatif d'un lot de papier ou de carton, pour déterminer si la qualité moyenne du lot est conforme à des spécifications données. La méthode ne convient pas pour déterminer la variabilité dans un lot. Le principe est un prélèvement au hasard de feuilles dans des unités elles-mêmes prélevées au hasard dans un lot de papier ou de carton. Les bons usages imposent aux acteurs de s'assurer que l'échantillonnage soit opéré correctement et que les instruments de mesure soient comparables. Voir encadré 2. 2. Nom de marque et optionnellement usine de production. Le nom de marque est exigé, et éventuellement le nom de l'usine, ce qui ne peut être une obligation puisque le papier peut être fourni depuis des usines différentes, en garantissant les mêmes spécifications. 3. Grammage. Les mesures doivent être opérées selon l'ISO 536 et cela n'appelle pas de commentaires. Normalisation Encadré 2 8 Octobre - Novembre 2013 équipements utilisés soient comparables entre le client et le fournisseur, on échange des papiers identiques, prélevés au même moment, au même endroit. Trop souvent les écarts constatés sont ceux des méthodes de mesure ou des appareillages. * Pour rendre consistent son procédé de mesure, on évalue la répétabilité de l’appareil, en mesurant par exemple une dizaine de fois dans les mêmes conditions, sur le même papier, avec le même appareil et calculer l’écart-type des mesures. On évalue ensuite la variation du processus de mesure en ajoutant les variations dues aux différents facteurs. C’est un préalable avant de modifier les cibles ! Attention, dans la partition de la variation, ce sont les variances (carrés des écart-types) qui s’ajoutent et non les écart-types. * La moyenne de l’échantillon doit être à l’intérieur des tolérances autour de la cible spécifiée, la cible étant corrigée par les écarts entre méthodes et instruments de mesure.
  • 4. Normalisation 4. Main et/ou épaisseur Les mesures doivent être opérées selon l'ISO 534 et il est rappelé que l'épaisseur peut être mesurée sur un paquet de feuilles ou sur une seule feuille (cas général), option qu'il faut mentionner car les résultats obtenus sont différents. 5. Rugosité Selon le niveau de rugosité, le choix est laissé ouvert entre la rugosité PPS (Parker-Print Surf), la rugosité Bendtsen ou le lissé Bekk. Les mesures doivent être opérées respectivement avec l'ISO 8791-4, ISO 8791-2 et ISO 5627. La rugosité est un élément-clé pour définir l'état de surface. Une étude menée par Paperdam pour la commission ISO TC 130 [2] montre que l'état de surface (en combinant simplement les mesures de rugosité et de brillant) et le degré de blanc suffiraient à définir les grandes classes de papier pour les fichiers de couleur en prépresse. Il est indiqué qu'en héliogravure, seul le PPS a un sens, car les valeurs de PPS sont inférieures à 3. Au-dessus de 3, la rugosité Bendtsen prend le relais. Pour des valeurs de rugosité Bendtsen inférieure à 100, le lissé Bekk peut être utilisé pour les papiers très lisses. 6. Brillant Les mesures doivent être opérées selon l'ISO 8254-1, -2, ou -3 selon le niveau de brillant. Comme mentionné ci-dessus et en [2], le brillant est le deuxième élément-clé pour définir l'état de surface. Il est rappelé les usages définissant le papier mat pour des brillants < 20, le demi-mat (silk) jusqu'à 60, et le papier brillant pour des brillants > 60, mesuré selon ISO 8254-1 (Brillant TAPPI 75o). L'ISO 2813, utilisée dans les vernis est aussi possible. 7. Opacité Les mesures doivent être opérées selon l'ISO 2471 et cela n'appelle pas de commentaires. 8. Blancheur ou degré de blanc en tant qu'évaluation de l'apparence visuelle du papier vierge Le choix est laissé ouvert, en recommandant que l'utilisation finale doit déterminer le choix de l'illuminant (intérieur ou extérieur) et remarquant que le degré de blanc inclut la notion de teinte. Voir encadré 3. Les mesures doivent être opérées selon les standards papetiers classiques, à savoir ISO 2470-1 ou -2 pour la blancheur, et l'ISO 11476 et 11475 pour le degré de blanc. 9. Coordonnées colorimétriques CIELAB L*, a*, b* en illuminant D50 pour l'évaluation du point neutre lors de l'impression Les mesures doivent être opérées selon l'ISO 13655 et cela appelle des commentaires importants. * L'objectif est d'aider l'imprimeur pour le réglage du prépresse, il ne s'agit pas de spécifier le papier. Le point neutre a une importance majeure, car il détermine le positionnement de toutes les couleurs imprimées. C'est le plus grand progrès apporté par cette norme ! Voir illustration 1. * L'ISO13655 est la norme des appareillages de mesure de couleur des imprimeurs et exige de décrire l'appareillage utilisé. En fait, une mesure avec la norme papetière ISO 5631- 3 sera suffisante et même prioritaire, car elle est supposée reproductible, contrairement à des appareils d'imprimeurs lorsque non étalonnés en UV. * Une mesure opérée une fois pour toute sur un type de papier à spécification d'usine égale doit être suffisante, les mesures Illustration 1. Le point neutre du papier L’illustration 1 explique l’importance de communiquer les coordonnées de couleur en D50 du papier utilisé pour permettre à l’imprimeur de régler son point neutre. Deux papiers LWC, l’un demi-mat, l’autre brillant qui ont un « gamut colour » (ensemble de couleurs imprimables) identique, mais une teinte et un état de surface différents, sont imprimés dans les mêmes conditions. Sur la figure, la surface de l’hexagone joignant les points de mesures des cibles de couleurs primaires et secondaires est identique pour les deux papiers, mais avec un décalage dans l’axe des b* bleu-jaune. Il faut donc procéder dans le fichier de couleurs cibles à une correction du point neutre ou point blanc pour atteindre les couleurs souhaitées lors de l’impression. Source [1]. Vol. 67 - n°4 >> Octobre - Novembre 2013 9
  • 5. Les propriétés optiques revisitées La blancheur, toujours elle ! Trop longtemps, les papetiers (européens) se sont lancés dans une course à la blancheur chiffrée, sans doute valorisante et flatteuse à l’oeil dans certaines baies vitrées de bureaux moquettés, mais qui n’apportait pas de valeur au média imprimé en tant que tel, sinon des coûts pour les usines, rapidement imités par les concurrents. C’est la « mer Rouge », les requins se dévorent entre eux, plutôt que de s’occuper (et pourquoi pas ensemble) de ceux qui les font vivre...[3]. En fait, le client a besoin de blancheur visuelle bien sûr, mais les conditions d’éclairage et d’environnement ont une influence sur la perception du blanc du papier. En lumière intérieure, les normes proposent le degré de blanc (whiteness) CIE en illuminant C (ISO 11476) qui paraît le plus pertinent. Car peu de gens jugent le papier à la plage ou dans la neige sous un ciel couvert en Scandinavie, ce qui est le cas de l’illuminant D65. Et rappelons les limites du degré de blanc CIE en D65, dont la formule ne fonctionne plus pour les papiers trop azurés ou trop bleus, à la limite du grisé, malgré des valeurs mesurées très élevées [4]. Quant à l’environnement, il doit être neutre et même gris. Il a été prouvé par exemple [5] qu’un papier « blanc-bleu » vu sur un fond à tendance bleue sera perçu plus blanc que sur un fond jaune et même presque gris si le papier est trop bleu, et à l’inverse un papier « blanc-jaune » vu sur un fond à tendance jaune sera perçu plus blanc que sur un fond bleu. L’imprimeur quant à lui a besoin de luminance (exprimé en L* clarté ou Y facteur de luminance) pour favoriser le contraste et a besoin de connaître la couleur de son support (la cinquième couleur), donc les coordonnées L*, a*, b*, mesurées en illuminant D50, standard des arts graphiques. Il peut ainsi régler l’ensemble de ses couleurs dans son logiciel de prépresse. Encadré 3 en D50 variant moins ou au pire autant que les mesures en D65 ou en C qui sont les standards de l'industrie papetière aujourd‘hui pour des raisons de réglage des procédés. 10. Coordonnées colorimétriques CIELAB L*, a*, b* en illuminant D65 pour l'évaluation du papier vierge en lumière extérieure Les mesures doivent être opérées selon l'ISO 5631-2. Ces données ont un objectif purement technique pour éviter les incompréhensions et incohérences et peuvent s'utiliser comme base de spécifications de clients, contrairement aux données en illuminant D50 qui n'ont aucunement cet objectif. 11. Ensemble cible de couleurs imprimables « supported colour gamut » dans le contexte du prépresse C'est là l'autre nouveauté de la norme. Il s'agit de renseigner l'imprimeur et le donneur d'ordre sur la gamme de couleur atteignable avec le papier pour sa préparation des fichiers de prépresse. Cette information sur le « supported colour gamut », mot à mot « ensemble de couleurs atteignable » se concrétise en communiquant les données de caractérisation ou le profil couleur de référence à utiliser avec le papier concerné, ou celui qui s'en rapproche le plus. Ces profils et données de caractérisation sont disponibles publiquement. (www.eci.org ou icc.org, ex : FOGRA 39 etc. ). Voir illustration 2. Cela est à relier aux normes imprimeurs des séries ISO 12647 qui ont défini les types de papier (8 en offset, 5 en héliogravure) auxquels correspondent des fichiers dits de données de caractérisation ou profils de couleurs. Ces fichiers permettent de réaliser la séparation couleurs des fichiers RGB (le photographe de mode typiquement) vers l'espace couleurs CMJN imprimable utilisé comme cible en impression. Ces fichiers ont été élaborés dans des conditions (encres, précision du point donc machine, etc…) dites « standards » et avec des mesures sur ces types de papier prédéfinis. De là vient l'importance de relier le papier livré à un fichier de données de caractérisation connu. L'imprimeur et le donneur d'ordres peuvent se mettre d'accord sur le profil ou les données de caractérisation à utiliser pour le traitement des fichiers en prépresse (en optimisant ou extrapolant ce qui doit l'être) et pour être conforme aux attentes du client en termes de conformité d'impression (ex. ISO 12647) et de conformité couleur (ISO 15339). Les grands imprimeurs (héliogravure comme offset) ont choisi en pratique une douzaine de profils de couleur (et non 8 ou 5) pour couvrir l'ensemble de leurs productions. Pour des résultats d'impression performants avec des couleurs imprimées conformes à l'attente du client, les profils de couleur et données de caractérisation « standards » élaborés à partir de moyennes d'impressions Normalisation 10 Vol. 67 - n°4 >> Octobre - Novembre 2013
  • 6. Normalisation conformes aux normes, doivent parfois être adaptés aux conditions d'impression réelles . Lorsque cela n'est pas possible, il faut développer des profils de couleur spécifiques ou propriétaires. Dans ce cas, si l'imprimeur veut toujours une impression conforme à une norme ISO, il lui faut utiliser l'ISO 15339 qui prévoit ce cas dans sa clause « Printing intended gamut ». 12. Fluorescence ou son estimation dans le contexte du prépresse C'est le dernier élément vraiment nouveau de la norme. Il s'agit d'informer l'utilisateur sur l'influence possible des azurants optiques sur les mesures de couleur. La mesure de la fluorescence est donnée (une fois pour toutes) en utilisant les mesures typiques des usines (écart de blancheur D65 avec et sans UV) ou son évaluation dans l'un des 4 niveaux, traces (>0), faible (>4), moyen (>8), fort (>14). Il s'agit d'une donnée technique pour l'imprimeur et en aucun cas d'un critère de choix du papier. L'information doit permettre d'ajuster l'échelle des bleus et des jaunes en prépresse. En note, on insiste sur le fait que les conditions d'éclairage (dose d'UV en particulier) entre papier d'épreuvage et papier imprimé sont supposées identiques lors des comparaisons, car cela est très souvent une source d'erreur. Une erreur potentielle d'autant plus importante que la fluorescence du papier est élevée. 13. Conditions de stockage et exigences pour les tests des papiers d'épreuvage. Les conditions de stockage recommandées doivent être spécifiées car les papiers d'épreuvage sont utilisés pour les impressions de référence et leurs couleurs en particulier. Les conditions de tests selon l'ISO 187, ainsi que l'emballage opaque et l'atmosphère de stockage standard sont rappelées aussi, cela pouvant servir de référence à des recommandations pour toutes les sortes de papier. 14. Rigidité (résistance à la flexion à gradient de flexion constant) pour l'offset feuille. Cette propriété est spécifiée comme souhaitable. Les mesures doivent être opérées selon l'ISO 2493-1 en sens machine et en sens travers (angle de 15o). Pour conclure Notre production de papiers graphiques doit pouvoir sortir de sa logique de production au meilleur coût pour innover sur des concepts utiles aux utilisateurs. Nous avons trop longtemps ignoré l'usage que nos clients font de nos produits en nous concentrant sur ce que faisaient nos concurrents et sur nos investissements. Cela a mis en danger nos clients eux-mêmes car ils n'ont pas vraiment ni compris, ni utilisé les progrès de qualité de nos produits, la couleur et l'état de surface sont typiques de ce point de vue. A tel point, et c'est la raison pour laquelle Paperdam [6] s'est impliqué, que les experts des normes de technologie graphique, mais aussi les constructeurs de machines à imprimer, demandaient des papiers dits Vol. 67 - n°4 >> Octobre - Novembre 2013 11 Illustration 2. La gestion des couleurs en prépresse L’illustration 2 représente le « gamut colour » (ensemble de couleurs imprimable) de papiers de qualité croissante (journal amélioré, jour-nal amélioré avec main, SCB, SC A, SCA+, LWC léger, LWC lourd, MWC) imprimés en héliogravure dans les mêmes conditions (encre, machine, trame...). Chaque point est la mesure a* et b* des cibles de couleur primaires et secondaires en CMJN. En partant du centre, on progresse dans l’ordre attendu, à savoir du journal amélioré, au SC, au LWC, puis au MWC. Le papier MWC offre une surface donc une étendue de couleurs imprimées supérieure au journal pour des cibles identiques au départ. De là vient l’importance d’adapter les cibles CMJN au papier utilisé. Les profils de couleur transforment les fichiers RGB du client (le photographe de mode typiquement) en cibles de couleurs CMJN imprimées. Donner l’information du profil de couleur « standard » à choisir (ou celui qui s’en rapproche le plus) lié au type de papier utilisé aide donc l’imprimeur à déterminer ses cibles CMJN et à atteindre le « gamut colour » optimal pour le papier. Source [1].
  • 7. Normalisation « standards », le « bon » papier (comprendre utilisable par les bons experts) étant celui défini à l'avance pour que les machines à imprimer et les logiciels de couleur puissent être utilisés correctement, en ignorant délibérément les développements les plus divers ou les points différenciant Vol. 67 - n°4 >> Novembre-Décembre 2013 de nos produits, qui en fait selon eux ne leur apportaient que des complications. L'arrivée du numérique change la donne. D'une part, le papier doit être vu comme support de sensations et de connaissance et d'autre part les fichiers numériques ont Liste des normes mentionnées NF EN ISO 186, Papier et carton – Echantillonnage pour déterminer la valeur moyenne NF EN 20187 - ISO 187, Papier, cartons et pâtes - Atmosphère normale de conditionnement et d’essai et méthode de surveillance de l’atmosphère et de conditionnement des échantillons NF EN ISO 534, Papier et carton - Détermination de l’épaisseur, de la masse volumique et du volume spécifique NF EN ISO 536, Papier et carton – Détermination du grammage NF ISO 2469, Papier, carton et pâtes - Mesurage du facteur de luminance énergétique diffuse NF ISO 2470-1, Papier, carton et pâtes - Mesurage du facteur de réflectance diffuse dans le bleu - Partie 1 : conditions d’éclairage intérieur de jour (degré de blancheur ISO) NF ISO 2470-2, Papier, carton et pâtes - Mesurage du facteur de réflectance diffuse dans le bleu - Partie 2 : conditions de lumière du jour extérieure (degré de blancheur D65) NF ISO 2471, Papier et carton - Détermination de l’opacité sur fond papier - Méthode de réflexion en lumière diffuse NF ISO 2493-1, Papier et carton - Détermination de la résistance à la flexion - Partie 1 : valeur à gradient de flexion constant NF EN ISO 2813, Peintures et vernis - Détermination de la réflexion spéculaire de feuils de peinture non métallisée à 20 degrés, 60 degrés et 85 degrés NF ISO 5627, Papier et carton – Détermination du lissé (méthode Bekk) NF ISO 5631-2, Papier et carton - Détermination de la couleur par réflectance diffuse - Partie 2 : conditions de lumière du jour extérieure (D65/10°) NF EN ISO 8254-1, Papiers et cartons - Mesurage du brillant spéculaire - Partie 1 : brillant à 75° avec un faisceau convergent, méthode TAPPI ISO 8254-1 NF EN ISO 8254-2, Papiers et cartons - Mesurage du brillant spéculaire - Partie 2 : brillant à 75° avec un faisceau parallèle, méthode DIN ISO 8254-3, Paper and board — Measurement of specular gloss — Part 3: 20° gloss with a converging beam, TAPPI method (Papier et carton - Mesurage du brillant spéculaire - Partie 3 : brillant à 20 degrés avec un faisceau convergent, méthode TAPPI) ISO 8791­2, Paper and board — Determination of roughness/smoothness (air leak methods) — Part 2: Bendtsen method (Papier et carton. Détermination de la rugosité/du lisse (méthodes du débit d’air). Partie 2 : méthode bendtsen) ISO 8791­4, Paper and board — Determination of roughness/smoothness (air leak methods) — Part 4: Print-surf method (Papier et carton - Détermination de la rugosité/du lissé (méthodes du débit d’air) - Partie 4 : méthode print-surf ) NF ISO 11475, Papier et carton - Détermination du degré de blanc CIE, D65/10 degrés (lumière du jour extérieure) NF ISO 11476 Papier et carton - Détermination du degré de blanc CIE C/2° (éclairage intérieur) ISO 12647-7, Graphic technology — Process control for the production of half-tone colour separations, proof and production prints — Part 7: Proofing processes working directly from digital data (Technologie graphique - Contrôle des processus de confection de sélections couleurs tramées, d’épreuves et de tirages - Partie 7 : processus d’épreuve travaillant directement à partir de données numériques) ISO 13655, Graphic technology — Spectral measurement and colorimetric computation for graphic arts images (Technologie graphique - Mesurage spectral et calcul colorimétrique relatifs aux images dans les arts graphiques) ISO 15339, Graphic technology — Printing from digital data across multiple technologies - Part 1: Principles – Part 2: Characterized reference printing conditions Encadré 4 12
  • 8. Normalisation Vol. 65 - n°3 >> Août-Septembre 2011 apporté de la rigueur dans la gestion des couleurs et la standardisation des écrans a pris de l'avance sur celle de l'imprimé. Le moins que l'on puisse dire est que le média imprimé aurait pu mieux identifier et mettre en valeur ses atouts face au média numérique. Développons la fidélité de reproduction des couleurs et le caractère finalement irremplaçable des sensations apportées par le support papier au lecteur, donc au message. Il n'est jamais trop tard pour bien faire et cette norme doit être vue comme un outil dans cette direction. Bibliographie [1] L.Lanat pour Stora Enso, Communication within the value chain of paper-print: visual perception and colour management on commercial publication paper grades, iarigai conference Montreal 2010. [2] G. Carl, UPM pour Paperdam, Printing conditions created from substrate matrix TC130 WG3 Meeting, Sao Paulo 2010 (www.paperdam.org) [3] Kim et Mauborgne. Blue Ocean Strategy. Harvard Business School Press. 2005. [4] Coppel,L.G. Whiteness and Fluorescence in Paper Perception and Optical Modelling, Department of Natural Sciences, Engineering and Mathematics Mid Sweden University, Licentiate Thesis No. 47, Sundsvall, Sweden, 2010 [5] Coppel,L.G. and Lindberg,S., Modelling the effect of simultaneous contrast on perceived whiteness, in Proc. 4th European Conference on Colour in Graphics, imaging, and Vision, Terassa, Spain, pp 183-188 2008 [6] Paperdam. Groupe de travail normalisation. Fondation basée aux Pays-Bas avec 8 contributeurs (Holmen, IGT, Lecta, Leipa, Norske Skog, Sappi, Stora Enso, UPM). Chairman and Convenor L.LANAT. Voir www.paperdam.org [7] PME : pensez à allier propriété intellectuelle et normalisation ! – 2010 Guide édité par la DGCIS en Juin 2010 (www.dgcis.gouv.fr/files/files/guides/guide-pi-normalisation. pdf) Pour contacter l'auteur : atip.lanat@orange.fr Sommaire de la norme 15397 Introduction 1 Scope 2 Normative references 3 Terms and definitions 4 List of required criteria for communication of paper properties 5 ISO standards related to required criteria 5.1 General information useful for technical communication 5.2 Brand name and paper mill 5.2.1 Brand name 5.2.2 Paper mill 5.3 Grammage 5.4 Bulk and/or Thickness 5.5 Roughness for evaluation of surface properties 5.5.1 General 5.5.2 Roughness («PPS») 5.5.3 Roughness («Bendtsen») 5.5.4 Smoothness («Bekk») 5.6 Gloss 5.7 Opacity 5.8 Brightness and Whiteness of unprinted paper 5.8.1 General 5.8.2 ISO Brightness and D65 Brightness 5.8.3 Whiteness C/2° 5.8.4 Whiteness D65/10° 5.9 Colour measurement of paper white point in printing conditions (D50/2°) 5.10 Colour measurement of unprinted paper in outdoor conditions (D65/10°) 5.11 Supported colour gamut in the context of prepress design 5.12 Fluorescence in the context of prepress 5.13 Storage conditions, influence of aging and testing conditions for proofing substrates 5.14 Bending resistance (bending stiffness) for Sheet-Fed Offset printing substrates Bibliography Encadré 5 13