1. B etween Us
Sommaire
N°64 Mars 2011
Par
Mansour Dieng
Les mâchoires de l’étau
N
ous empruntons au Pr Pierre Fougeyrollas
sa saillie des années de braise : «Où va le
Sénégal ?». C’est le titre de son livre qui
trônait sur le chevet de nombre de soixante hui-
tards sénégalais, en même temps que le livre rouge
EN COUV
de Mao Tsé-Toung.
On s’était posé la question du Pr Fougeyrollas,
dans un de nos «Between us». C’était quand de
jeunes Sénégalais, confrontés au manque d’emploi
Mode & style
et au «no life» ambiant, s’étaient résolus à braver
la mer dans des embarcations de fortune, à la
recherche du mieux-être qu’ils croyaient trouver en
La collection Fitt By Ndiaga Diaw
Europe. C’était l’époque du «Barça wala bar-
sakh».
Maintenant, le slogan a changé, la démarche HOMMAGE À SANS DETOUR AVEC...
aussi. Plus atroce et plus radicale. Le «liguey
mba déé» prend le pas sur «Barça wala bar- EDITH LUCIE BONGO ONDIMBA P.30 VIEUX AÏDARA
sakh» et l’on s’immole par le feu au lieu d’embar- «J’ai été témoin de pratiques peu
quer dans des pirogues de fortune. catholiques qui se sont passées dans
Si Oumar Bocoum, en ce vendredi 18 février et les médias» P. 35
Cheikh Tidiane Bâ, le vendredi 25 février en sont
arrivés à cette solution extrême, en s’immolant par
le feu devant le palais de la République, c’est que
dans leur pays, le Sénégal, le mal-être y est à son
paroxysme. Et on comprend mieux l’ampleur du
désespoir chez certaines couches de la population.
On ne s’imaginait pas, en mars 2002, quand POTINS D’ICI
l’Alternance triomphait magistralement, que notre
pays, le Sénégal, allait sombrer, petit à petit, à ce Tanor, Abdou Diouf et l’argent P. 4
niveau de désespoir. Que nous allions nous habi-
tuer à la bougie au point de considérer que le luxe, NOTRE EPOQUE EDITION
c’est d’avoir de l’électricité et que ce qui est normal, Pourquoi le «Taatu Laobé» DIOUMA DIENG DIAKHATÉ
c’est de ne pas en avoir. Que le panier de la ména- fait fureur P. 8 dédicace son livre P. 40
gère serait de plus en plus lesté de certaines vic-
tuailles essentielles. Qu’une partie de la popula- BOURSE DES PEOPLE
tion aurait du mal à manger à sa faim. Que le TOP : Le Khalife de Touba SOCIÉTÉ
chômage étoufferait les jeunes au point de les ame- TOC : Hadji Malick Guèye P.10 CELIBATAIRES PAR CHOIX
ner à se suicider en mer ou s’immoler par le feu.
Les solistes de la vie P. 50
Aujourd’hui, les vagues de protestations contre CLASH DE STARS
la crise énergétique, le manque d’emploi et la PORTRAIT
cherté de la vie s’emparent de Dakar et de sa ban- ALIOUNE BADARA CISSÉ Vs
lieue ainsi que de certaines capitales régionales. BAMBA DIÈYE P. 16 ABDOUL LAHAT NDIAYE
A travers l’acte de Oumar Bocoum et de Cheikh Deux monstres politiques de St-Louis L’homme aux multiples connexions P. 47
Tidiane Bâ, un signal fort est lancé à ceux qui
s’obstinent à croire que le vent du désespoir à l’ori- NEY METY
gine de la révolte dans certains pays du Maghreb Quand BACHIR DIAWARA électrocute
ne peut souffler dans des pays d’Afrique noire. MADEMBA SOCK P.19
Les mâchoires de l’étau se resserrent inexorable-
ment. Mais contre qui ? La population agonisante SPÉCIALE JOURNÉE DE LA FEMME
ou l’Etat en déliquescence ?
Célébration du 8 mars P. 39 DAKAR QUI BOUGE
Poste de président de la République : Une - Salam Diallo à la VillaKrystal
conquête encore difficile chez les femmes - St Valentin au Casino du Cap-Vert P. 53
LE MAGAZINE DE REFERENCE N° 64 • MARS 2011 • 1