3. En descendant la Dordogne, on passe devant ce beau
village, la Roche-gayac, pour descendre jusqu'à Domme.
4. Domme est une bastide perchée sur une falaise à 250 mètres
d'altitude au bord de la Dordogne. Elle n'offre pas le plan
rectangulaire caractéristique des bastides, mais affecte la forme d'un
trapèze. Les fortifications qui l'enserrent ont été adaptées dans leur
tracé aux nécessités du terrain.
Elle fut fondée en 1281 par Philippe le Hardi au cours de la croisade
contre les Albigeois. La cité obtint le privilège de battre sa
propre monnaie.
5. En 1307, la cité devient, lors de l'arrestation des Templiers, un
lieu où soixante-dix d'entre eux furent emprisonnés. Ils laissèrent
comme témoignage de leur passage la centaine de
graffitis templiers que l'on retrouve à la porte des Tours.
Les Templiers usaient d'un code géométrique : l'octogone pour
le Graal, le triangle surmonté d'une croix pour le Golgotha, le
carré pour le Temple. Les cercles, eux, symboliseraient
l'enfermement.
6. Ultérieurement, durant la guerre de Cent Ans, la bastide devient un
lieu convoité par les Anglais. La première prise de la cité par ces
derniers date de 1347. À plusieurs reprises, elle change
successivement de mains entre les deux camps rivaux
jusqu'en 1437, date de son retour dans le domaine français.
7. De nouvelles tribulations attendent ce site durant les guerres de
religion. La bastide est prise en 1588 par Geoffroy de Vivans,
capitaine protestant de la garnison de Castelnaud qui escalade, de
nuit avec ses hommes, la falaise pour ouvrir les portes au corps
principal de ses troupes. Toutefois, le succès des
troupes catholiques fut tel qu'il dut céder la bastide dans laquelle il
s'était retranché en 1592.
Le calme à peine revenu, la bastide dut faire face à une jacquerie
des croquants en 1594 puis ultérieurement en 1637.
Domme connaîtra la prospérité au XVIIe siècle puis périclitera, ce
qui a facilité sa conservation.