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Vignette clinique présentée dans le cadre de la conférence de F. F. BERGER sur son livre Symptôme
de l’enfant – Enfant symptôme le 25/06/16 à Orléans.
Justine, âgée de 11 ans, a grandi dans une sphère familiale dominée par une absence de règle
et de limite, dans une sorte d’eldorado de la liberté revendiqué par sa mère. Sa mère ne fait que répéter
une éducation qu’elle a elle-même connue dans sa propre enfance. Elle n’envisage pas de pouvoir faire
autrement avec ses enfants.
Justine alterne entre une toute puissance où elle exerce une tyrannie sans limite au domicile et
une inhibition de sa subjectivité dans son vivre avec les autres. De l’enfant symptôme en tant qu’objet
de l’Autre maternel, elle inaugure un symptôme individuel lui permettant de nouer sa place de sujet au
sein du collectif, mais à quel prix ?
Dans son discours, c’est la scolarité qui a confrontée Justine aux exigences de la vie en
société. Ces exigences scolaires et sociétales vont se transformer pour Justine en impératifs
surmoïques au point de développer une importante inhibition dans son comportement à l’école.
A la maison, Justine contrôle son environnement en régissant le quotidien de sa mère et de son
frère alors qu’à l’école c’est elle qui se contrôle. Jusqu’à la fin de son année de CP où elle a été
convoquée par le directeur de l’école, Justine évoque un comportement fait d’opposition, d’insolence,
de petites bêtises mais rien de bien méchant. Donc, l’année suivante, elle s’est fixée comme règle
d’être sage à l’école et surtout de ne pas parler. Elle évite au maximum de se faire remarquer. Elle
s’astreint de se taire, de brider, de barrer sa parole. Elle envie ses camarades qui, contrairement à elle,
ont des choses intéressantes à raconter. Elle évite toute expression de sa subjectivité en public.
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A l’école, la discipline que Justine déteste le plus, c’est l’histoire. Il est question de l’imparfait,
du plus que parfait, du parfait (vous comprendrez par la suite), soit une temporalité difficile à dompter.
Une historisation du passé douloureuse et lacunaire basée exclusivement sur le discours maternel et
une projection dans le futur qui est source d’angoisse et qui parasite le présent. Un Autre, un inconnu
inquiétant qu’elle tente tout de même d’appréhender. Elle écrit à l’avance son histoire. Elle s’imagine
de devoir gérer des règles douloureuses et ce pas avant 18 ans, en effet ce n’est pas facile de se
soumettre aux règles, Justine en est la preuve. Elle sait donc qu’un jour elle sera confrontée aux règles
de la majorité et aux règles de la sexualité.
Une chose dont elle est certaine, c’est que plus tard, elle ne voudra pas de « mioches » selon
ses termes. Ce « je ne veux pas de mioches » affirmé et tranché est sûrement l’expression d’un retour
du refoulé, sous la forme d’une dénégation, d’un désir inconscient infantile d’avoir un enfant du père
en tant que dédommagement à un manque originaire. Son surmoi, l’héritier du complexe d’Œdipe
pour Freud, est à la fois sévère et exigeant mais sans doute à la hauteur des exigences pulsionnelles du
ça qui l’ont agi pendant les différentes phases de son développement psychosexuel. Une répression
pulsionnelle en société qui la fixe dans une position d’obéissance vis-à-vis du Père.
Autre exemple dans le même registre, Justine m’a fait découvrir le « less play ». Elle passe un
temps important sur internet à regarder des vidéos diffusées par de parfaits inconnus qui se filment en
train de jouer à des jeux vidéo. L’avantage argumenté par Justine depuis sa position d’observatrice,
c’est que ça lui évite de perdre et donc de s’enrager. A nouveau, une façon d’éviter mais de réévoquer
la question de la perte.
Le quotidien au domicile est rythmé par une rivalité féroce de Justine envers son frère, frère
qui souffre d’un handicap génétique. Elle le dénigre constamment ; le traite « d’incapable », « de
nul », il est « moche », « laid », « stupide ». Un frère ainé qui n’est pas à la hauteur, qui n’est « pas
normal » au point de remettre en cause et de questionner sa filiation.
3
Dans le roman familial de Justine, son père n’a pas supporté le handicap de son frère. Les
relations du couple parental se sont alors tellement dégradées que Madame (la mère de Justine) a
quitté le domicile alors qu’elle était enceinte de Justine. Néanmoins Justine porte le nom de son père et
c’est ce dernier qui a choisi son prénom. A ce jour, Justine et son frère n’ont eu aucun contact avec
leur père. Selon Justine, son père « crisait » et « ne supportait pas la maladie de son fils », « un peu
comme moi » dira-t-elle. La maladie est pour Justine la principale cause de la rupture du couple
parentale. Son frère est donc l’unique responsable de cette situation. Il est quand même intéressant de
relever que Justine et son frère pratique ensemble le même sport : le cas raté.
Rivalité vis-à-vis du frère mais rivalité aussi vis-à-vis de la mère. Justine reproche à sa mère
d’avoir eu son frère. Elle en veut à sa mère et veut lui fait payer jusqu’au point de l’insulter et de la
taper. Un climat familial sous tension qui a amené Madame (mère de Justine) a pensé l’éventualité
d’un placement pour sa fille. Cette question de la séparation se révélera par la suite comme une
véritable angoisse d’abandon pour Justine.
Justine crie à l’injustice dont elle se dit être victime. Son frère, du fait de sa maladie, est
continuellement pardonné et excusé par sa mère. C’est Justine qui est pointée dans ses failles, ses
erreurs, ses limites, dans son manque-à-être. Elle se trouve confrontée à l’absence réelle de son père et
à l’impossibilité de pouvoir satisfaire sa mère, la place étant prise par le frère. Quid de sa place : d’où
peut-elle être reconnue et soutenue dans son existence ?
Dans le transfert, Justine va trouver une adresse dans laquelle elle va pouvoir pousser ses cris
et peut être entendre quelque chose d’Autre. Quand je dis pousser ses cris, c’est bien réel. Pendant les
séances, elle parle très fort et j’ai très souvent l’impression de me faire engueller. Elle utilise les
cris/l’écrit pour se faire entendre et adresser une demande qui semble réactualiser les appels d’un tout
petit adressé à l’Autre maternel, des cris qui semblent être restés en suspens.
Justement, lors d’une séance, Justine m’adresse une demande : elle souhaite me parler de son
symptôme qu’elle nomme son « obsession de la lettre parfaite ». Une obsession de l’être qui a pour
conséquence une lenteur lors du passage à l’écrit. Elle se plaint de perdre du temps quand elle écrit
puisqu’elle est en quête de la lettre parfaite. Constamment insatisfaite de son écriture, elle recherche la
lettre parfaite, une lettre qui serait l’aboutissement illusoire d’une perfection, d’un idéal, d’une
maitrise accomplie.
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Alors en tant que jeune lacanienne, lors d’une séance, elle écrit des lettres qu’elle barre une
par une ; des lettres barrées que j’entends comme le signe et l’écriture de l’insistance des effets
produits par la castration ; comme si elle pouvait maitriser, en le répétant, les effets du signifiant sur
elle.
Or en tant qu’être parlant, pris dans le langage, Justine n’échappe pas à la division subjective.
Elle est prise dans une quête obstinée à préserver son être. La tentative de maitrise de son être et de
son environnement est symptomatique d’une défense contre l’angoisse : alors, soit une angoisse de ne
plus pouvoir être en capacité de l’avoir ou soit une angoisse liée à un surplus de jouissance de l’être
qui ne demande qu’à être barré, qu’a être limité. L’idéal crée une béance car il est, par principe,
inatteignable. Cette soumission à l’idéal, qui prend la forme de l’être parfait, entretient un manque
pour justement que ce manque ne vienne pas à manquer. A défaut d’avoir le phallus, Justine se
satisfait de son être mais d’un être divisée, marqué par le signifiant, qui le rend par conséquent
insatisfaisant.
Lacan rappelle qu’une femme n’est pas toute phallique. Une femme est au carrefour de la
jouissance phallique et de la jouissance Autre. Elle n’a pas les deux pieds dans la même jouissance.
Pour Justine, on peut avoir l’impression qu’elle est réglée, si je peux me permettre, par une
jouissance Autre au domicile, une jouissance infinie, sans limite ; alors que dans sa vie en société, elle
se règle par le biais de son symptôme à une jouissance partagée du fait de la collectivité, une
jouissance finie, délimitée mais contraignante, la jouissance phallique. Elle clive le public et le privé
pour faire cohabiter la jouissance et l’interdit. Une juxtaposition des modes de jouissances qui vient
interroger sa propre subjectivité et la mettre à mal dans son quotidien.
Alors pour Justine : lettre ou ne pas l’être ? telle est sa question.
Pierrick RIDIRA

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Symptôme de l'enfant - Enfant Symptôme

  • 1. 1 Vignette clinique présentée dans le cadre de la conférence de F. F. BERGER sur son livre Symptôme de l’enfant – Enfant symptôme le 25/06/16 à Orléans. Justine, âgée de 11 ans, a grandi dans une sphère familiale dominée par une absence de règle et de limite, dans une sorte d’eldorado de la liberté revendiqué par sa mère. Sa mère ne fait que répéter une éducation qu’elle a elle-même connue dans sa propre enfance. Elle n’envisage pas de pouvoir faire autrement avec ses enfants. Justine alterne entre une toute puissance où elle exerce une tyrannie sans limite au domicile et une inhibition de sa subjectivité dans son vivre avec les autres. De l’enfant symptôme en tant qu’objet de l’Autre maternel, elle inaugure un symptôme individuel lui permettant de nouer sa place de sujet au sein du collectif, mais à quel prix ? Dans son discours, c’est la scolarité qui a confrontée Justine aux exigences de la vie en société. Ces exigences scolaires et sociétales vont se transformer pour Justine en impératifs surmoïques au point de développer une importante inhibition dans son comportement à l’école. A la maison, Justine contrôle son environnement en régissant le quotidien de sa mère et de son frère alors qu’à l’école c’est elle qui se contrôle. Jusqu’à la fin de son année de CP où elle a été convoquée par le directeur de l’école, Justine évoque un comportement fait d’opposition, d’insolence, de petites bêtises mais rien de bien méchant. Donc, l’année suivante, elle s’est fixée comme règle d’être sage à l’école et surtout de ne pas parler. Elle évite au maximum de se faire remarquer. Elle s’astreint de se taire, de brider, de barrer sa parole. Elle envie ses camarades qui, contrairement à elle, ont des choses intéressantes à raconter. Elle évite toute expression de sa subjectivité en public.
  • 2. 2 A l’école, la discipline que Justine déteste le plus, c’est l’histoire. Il est question de l’imparfait, du plus que parfait, du parfait (vous comprendrez par la suite), soit une temporalité difficile à dompter. Une historisation du passé douloureuse et lacunaire basée exclusivement sur le discours maternel et une projection dans le futur qui est source d’angoisse et qui parasite le présent. Un Autre, un inconnu inquiétant qu’elle tente tout de même d’appréhender. Elle écrit à l’avance son histoire. Elle s’imagine de devoir gérer des règles douloureuses et ce pas avant 18 ans, en effet ce n’est pas facile de se soumettre aux règles, Justine en est la preuve. Elle sait donc qu’un jour elle sera confrontée aux règles de la majorité et aux règles de la sexualité. Une chose dont elle est certaine, c’est que plus tard, elle ne voudra pas de « mioches » selon ses termes. Ce « je ne veux pas de mioches » affirmé et tranché est sûrement l’expression d’un retour du refoulé, sous la forme d’une dénégation, d’un désir inconscient infantile d’avoir un enfant du père en tant que dédommagement à un manque originaire. Son surmoi, l’héritier du complexe d’Œdipe pour Freud, est à la fois sévère et exigeant mais sans doute à la hauteur des exigences pulsionnelles du ça qui l’ont agi pendant les différentes phases de son développement psychosexuel. Une répression pulsionnelle en société qui la fixe dans une position d’obéissance vis-à-vis du Père. Autre exemple dans le même registre, Justine m’a fait découvrir le « less play ». Elle passe un temps important sur internet à regarder des vidéos diffusées par de parfaits inconnus qui se filment en train de jouer à des jeux vidéo. L’avantage argumenté par Justine depuis sa position d’observatrice, c’est que ça lui évite de perdre et donc de s’enrager. A nouveau, une façon d’éviter mais de réévoquer la question de la perte. Le quotidien au domicile est rythmé par une rivalité féroce de Justine envers son frère, frère qui souffre d’un handicap génétique. Elle le dénigre constamment ; le traite « d’incapable », « de nul », il est « moche », « laid », « stupide ». Un frère ainé qui n’est pas à la hauteur, qui n’est « pas normal » au point de remettre en cause et de questionner sa filiation.
  • 3. 3 Dans le roman familial de Justine, son père n’a pas supporté le handicap de son frère. Les relations du couple parental se sont alors tellement dégradées que Madame (la mère de Justine) a quitté le domicile alors qu’elle était enceinte de Justine. Néanmoins Justine porte le nom de son père et c’est ce dernier qui a choisi son prénom. A ce jour, Justine et son frère n’ont eu aucun contact avec leur père. Selon Justine, son père « crisait » et « ne supportait pas la maladie de son fils », « un peu comme moi » dira-t-elle. La maladie est pour Justine la principale cause de la rupture du couple parentale. Son frère est donc l’unique responsable de cette situation. Il est quand même intéressant de relever que Justine et son frère pratique ensemble le même sport : le cas raté. Rivalité vis-à-vis du frère mais rivalité aussi vis-à-vis de la mère. Justine reproche à sa mère d’avoir eu son frère. Elle en veut à sa mère et veut lui fait payer jusqu’au point de l’insulter et de la taper. Un climat familial sous tension qui a amené Madame (mère de Justine) a pensé l’éventualité d’un placement pour sa fille. Cette question de la séparation se révélera par la suite comme une véritable angoisse d’abandon pour Justine. Justine crie à l’injustice dont elle se dit être victime. Son frère, du fait de sa maladie, est continuellement pardonné et excusé par sa mère. C’est Justine qui est pointée dans ses failles, ses erreurs, ses limites, dans son manque-à-être. Elle se trouve confrontée à l’absence réelle de son père et à l’impossibilité de pouvoir satisfaire sa mère, la place étant prise par le frère. Quid de sa place : d’où peut-elle être reconnue et soutenue dans son existence ? Dans le transfert, Justine va trouver une adresse dans laquelle elle va pouvoir pousser ses cris et peut être entendre quelque chose d’Autre. Quand je dis pousser ses cris, c’est bien réel. Pendant les séances, elle parle très fort et j’ai très souvent l’impression de me faire engueller. Elle utilise les cris/l’écrit pour se faire entendre et adresser une demande qui semble réactualiser les appels d’un tout petit adressé à l’Autre maternel, des cris qui semblent être restés en suspens. Justement, lors d’une séance, Justine m’adresse une demande : elle souhaite me parler de son symptôme qu’elle nomme son « obsession de la lettre parfaite ». Une obsession de l’être qui a pour conséquence une lenteur lors du passage à l’écrit. Elle se plaint de perdre du temps quand elle écrit puisqu’elle est en quête de la lettre parfaite. Constamment insatisfaite de son écriture, elle recherche la lettre parfaite, une lettre qui serait l’aboutissement illusoire d’une perfection, d’un idéal, d’une maitrise accomplie.
  • 4. 4 Alors en tant que jeune lacanienne, lors d’une séance, elle écrit des lettres qu’elle barre une par une ; des lettres barrées que j’entends comme le signe et l’écriture de l’insistance des effets produits par la castration ; comme si elle pouvait maitriser, en le répétant, les effets du signifiant sur elle. Or en tant qu’être parlant, pris dans le langage, Justine n’échappe pas à la division subjective. Elle est prise dans une quête obstinée à préserver son être. La tentative de maitrise de son être et de son environnement est symptomatique d’une défense contre l’angoisse : alors, soit une angoisse de ne plus pouvoir être en capacité de l’avoir ou soit une angoisse liée à un surplus de jouissance de l’être qui ne demande qu’à être barré, qu’a être limité. L’idéal crée une béance car il est, par principe, inatteignable. Cette soumission à l’idéal, qui prend la forme de l’être parfait, entretient un manque pour justement que ce manque ne vienne pas à manquer. A défaut d’avoir le phallus, Justine se satisfait de son être mais d’un être divisée, marqué par le signifiant, qui le rend par conséquent insatisfaisant. Lacan rappelle qu’une femme n’est pas toute phallique. Une femme est au carrefour de la jouissance phallique et de la jouissance Autre. Elle n’a pas les deux pieds dans la même jouissance. Pour Justine, on peut avoir l’impression qu’elle est réglée, si je peux me permettre, par une jouissance Autre au domicile, une jouissance infinie, sans limite ; alors que dans sa vie en société, elle se règle par le biais de son symptôme à une jouissance partagée du fait de la collectivité, une jouissance finie, délimitée mais contraignante, la jouissance phallique. Elle clive le public et le privé pour faire cohabiter la jouissance et l’interdit. Une juxtaposition des modes de jouissances qui vient interroger sa propre subjectivité et la mettre à mal dans son quotidien. Alors pour Justine : lettre ou ne pas l’être ? telle est sa question. Pierrick RIDIRA