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10Economie genevoise Tribune de Genève | Lundi 23 février 2015
Contrôle qualité
Son conseil
Par Albert Gallegos *
Vidéo sur Internet
Un nain genevois de la 
«VOD» résiste à Netflix
Cinq ans après son
démarrage, SwissTV
continue de grandir.
En dépit de l’arrivée
du géant californien
Pierre-Alexandre Sallier
Nostalgiquesduvidéoclubducoin
de la rue, une alternative virtuelle
existe! Une PME genevoise de
douze personnes, serrée dans des
bureaux du quartier de Rive, loue
depuis 2011 des films sur Internet.
Résistant aux géants de la location
de vidéos sur Internet – terme rin-
gard qui a cédé la place à «VOD».
Comme Swisscom et son million
d’abonnés à son offre de vidéos.
Ou Netflix, qui a débarqué
l’automne dernier et attire
140 000 abonnés suisses selon le
New York Times.
SwissTV assure avoir enregis-
tré l’an dernier 11 000 personnes
ayant ouvert un compte client, ve-
nues s’ajouter aux 20 000 inscrits
depuis le lancement de la société,
il y a quatre ans et demi. «C’est
encore un peu tôt pour mesurer
l’impact de l’arrivée de Netflix.
Pour l’instant, on continue de voir
le nombre de visionnage par utili-
sateur – et donc nos ventes – s’ac-
croître mois après mois», com-
mente Christophe Pian, 27 ans, di-
recteur opérationnel.
L’originalité de SwissTV, gage
de sa survie face à une multinatio-
nale californienne qui a déboursé
3milliardsdedollars(2,8milliards
de francs) pour acquérir – ou pro-
duire – des contenus? La location
du film à la pièce. Comme le vidé-
oclub de papa. Pas d’abonne-
ments, comme le pratique le graal
des géants du secteur mais aussi
de plus petits concurrents,
comme le neuchâtelois HollyStar.
«Le modèle de Netflix c’est l’abon-
nement, ce qui impose d’attendre
entre 12 et 24 mois pour proposer
un film après sa sortie en salle;
alors que pour la location à la
pièce les droits sont accessibles en
3-4 mois, règle qui vaut pour les
séries», vante le responsable de
SwissTV. Cette fraîcheur du pro-
duit est cruciale. Oublié l’am-
biance cinéclub ou la programma-
tion éclairée d’un Kino.ch. «On
essaie de donner du caractère à
notre catalogue – en négociant
avec les studios français que Net-
flix ne dessert pas bien – mais les
huit dixièmes de l’activité restent
le «blockbuster» que les gens ont
ratés au ciné», invoque Christo-
phe Pian.
«Evidemment, en louant à la
pièce, on doit se battre en perma-
nence pour que le client revienne,
mais on compte profiter de l’effet
fitness – ces abonnements aux-
quels on s’engage après les fêtes,
pour ne finalement y aller que
trois fois durant l’année.» But du
jeu pour survivre: faire installer la
petite icône reliant au service
SwissTV sur un maximum de télé-
viseurs connectables à Internet –
désormais la norme – vendus en
Suisse. Le coup de force a été de
convaincre Samsung dès 2011.
«On est maintenant sur les appa-
reils LG et en cours de développe-
ment avec Sony», poursuit Chris-
tophe Pian.
Difficile cependant de renon-
cer à l’attrait d’un flux de recettes
régulier.SwissTVétudiedesabon-
nements de location spécifiques,
par exemple sur le contenu pour
enfants. La PME sous-traite égale-
ment les services de location de
câblo-opérateurs comme les PTT
luxembourgeois ou le lausannois
Citycable. Autre activité récente,
un petit abonnement à la télévi-
sion sur Internet, offrant quarante
chaînes HD. Différence par rap-
port aux «packs» Internet + TV
des câblo-opérateurs et leurs cen-
taines de canaux? Une simplicité
et un prix – 9 fr. 90 par mois, le
tiers du téléréseau facturé dans la
plupart des appartements gene-
vois – à même d’attirer ceux qui
allument occasionnellement leur
écran.
Directeur opérationnel de SwissTV, Christophe Pian explique comment sa société est entrée en résistance face au géant Netflix.
Le Canton veut davantage séduire les visiteurs chinois
Genève Tourisme et l’Etat
visent l’obtention d’un label
de qualité cher aux Chinois
Un label pour séduire les touristes
chinois. Voilà ce que visent la pro-
motion économique genevoise et
Genève Tourisme. La fondation a
annoncé collaborer avec le leader
mondialdesinstitutsderecherche
sur le marché chinois, le COTRI
(Chinese Outbound Tourism Re-
search Institute).
Le but? Obtenir le «Chinese
Tourism Welcome Destination La-
bel», certifiant la qualité de son
accueil des visiteurs chinois. «CO-
TRI forme les entreprises du sec-
teur à satisfaire cette clientèle, en
proposant des services allant du
petit-déjeuner chinois, au person-
nel parlant mandarin via les
bouilloires à eau chaude dans les
chambres d’hôtel», selon Kristelle
Gentina, en charge du projet à Ge-
nèveTourisme.«Nousvoulonsde-
venir la destination suisse «China
friendly» et obtenir le label avant
la fin de l’année», ajoute-t-elle.
Pour ce faire, la fondation
prendra contact avec des agences
de voyages, accueillera un blog-
gueur chinois influent, s’activera
sur Weibo (le Twitter chinois) et
organisera des voyages promo-
tionnels. Pour l’économie gene-
voise, les Chinois deviennent es-
sentiels. Le nombre de nuitées
qu’ilsontréservéesdanslecanton
a explosé, passant de 35 655 en
2008 à 91 882 en 2013. En Suisse,
la Cité de Calvin figure parmi les
destinations les plus prisées des
Chinois, mais ils lui préfèrent Lu-
cerne, Zurich et Interlaken.
«Pour la Suisse, les Chinois
sont d’autant plus intéressants
qu’ils dépensent plus que les tou-
ristessuisseseteuropéensetqu’ils
sont moins sensibles aux varia-
tions monétaires»,précise Véroni-
que Kanel, porte-parole de Suisse
Tourisme. En moyenne, un tou-
riste chinois débourse 330 francs
parjour,contre120 pourunEuro-
péen. «Le défi consiste à faire res-
ter les Chinois plus longtemps en
Suisse», ajoute Véronique Kanel.
De janvier à novembre 2014,
977 179 nuitées ont été réservées
pardescompatriotesdeMao(sans
compter Hongkong et Taïwan) en
Suisse, contre 160 133 pour la
mêmepériodeen2005,selonl’Of-
fice de la statistique. Pour la pre-
mière fois, la barre du million sera
franchie en 2014. Il y a dix ans, la
Chine était le 17e pays engendrant
leplus denuitéessurlesol helvéti-
que. L’Empire pointait en 2014 au
sixième rang. Richard Etienne
Etes­vous un 
«baby­boomer»?
S
elon la définition la
plus répandue, les
baby-boomers sont les
personnes nées entre
1946 et 1965. Le
31 décembre prochain, les
derniers d’entre eux auront
donc atteint 50 ans. Toutes ces
personnes constituent un
segment particulièrement
puissant de la population suisse
en termes de nombre, de
pouvoir économique et
d’influence, car ils sont
solidement installés aux
commandes des entreprises.
Alors, quels sont les besoins
spécifiques, en matière de
prévoyance, de cette catégorie
bien particulière de personnes?
Premièrement, seule une
approche holistique – qui tient
compte de la globalité – permet
l’optimisation de ses finances.
Elle passe par l’analyse des
paramètres suivants: ses projets
financiers à court, moyen et
long terme en fonction des
liquidités disponibles, de
l’épargne déjà constituée, de sa
réserve financière de
prévoyance – la caisse de
pensions répond-elle aux
attentes ou faut-il l’optimiser –
de sa stratégie personnelle de
placement et de sa propension
au risque.
A tous ces paramètres énumérés
il convient d’ajouter l’analyse
d’une éventuelle dette
hypothécaire, afin de
déterminer son coût réel après
l’impôt, des perspectives
d’héritage et de sa charge
fiscale. Deuxièmement, à l’instar
d’un check-up dans le domaine
de la santé, une bonne santé
financière doit également faire
l’objet d’une évaluation
prospective afin que les objectifs
de vie soient le mieux adaptés à
ses finances.
Enfin, le degré de conscience et
de pouvoir d’achat de cette
génération dite des baby-
boomers doit être pris en
compte. Ces personnes sont
souvent des consommateurs
exigeants, relativement bien
informés, qui posent des
questions précises et effectuent
des analyses comparatives. Ils
ont conscience de leur pouvoir.
Alors, la meilleure solution pour
le baby-boomer qui souhaite
protéger et optimiser sa
situation patrimoniale reste de
fixer ses attentes et besoins au
travers d’un échange éclairé et
complet avec son conseiller
financier.
*Conseil patrimonial et
prévoyance, BCGE
«Le
«baby-boomer» est
un consommateur
exigeant,
bien informé
et conscient
de son pouvoir»
Emploi
Comment les
sociétés traitent
les seniors
Vous êtes quinquagénaire et
vous tremblez car vous ignorez
si votre poste de travail est
assuré? Une réunion publique
est prévue pour tenter d’y
répondre. Mauro Poggia,
conseiller d’Etat chargé du
Département de l’emploi, des
affaires sociales et de la santé
(DEAS), sera présent, aux côtés
de responsables d’entreprises.
La conférence a lieu
jeudi 5 mars, à la FER (Fédéra-
tion des entreprises romandes).
L’entrée est gratuite mais
l’inscription indispensable sur
ce site: www.fer-ge.ch R.R.
Travail
Stefanini estime
n’avoir rien fait
d’illégal
Arrivant comme la pluie après
les vendanges, la société
brésilienne Stefanini estime
dans un communiqué n’avoir
rien fait d’illégal en payant
800 euros par mois ses informa-
ticiens roumains. Comparer les
salaires suisses et roumains n’est
pas juste, a clamé encore Tania
Herrezeel, porte-parole de
Stefanini, cinq jours après que
son employeur a été sollicité par
nos soins pour s’expliquer sur
un cas désormais réglé (notre
édition du week-end). Sa réponse
devait-elle attendre la fin du
Carnaval de Rio? R.R.
Communication
La banque genevoise Reyl &
Cie a annoncé l’engagement
d’une nouvelle responsable de
la communication: Hertha
Baumann. Cette professionnelle,
résume l’établissement, «possède
une solide expérience dans les
domaines du marketing et de la
communication appliqués au
secteur bancaire». Avant son
poste actuel, elle avait contribué
au développement de la commu-
nication du groupe bancaire
Mirabaud, ajoute Reyl & Cie. R.R.
MARIELLEMOREROD
Entreprises
13C’est le nombre d’entreprises
françaises qui se sont installées à
Genève l’an dernier, selon la
promotion économique. En 2014,
35 entreprises étrangères se sont
implantées au bout du lac (contre
30 en 2013 et 23 en 2012). Si la
majorité d’entre elles sont
françaises, l’Etat relève que six
sont américaines et trois russes.
Deux sociétés indiennes et deux
chinoises sont également venues.
Les autres viennent notamment
du Japon, d’Egypte, du Royaume-
Uni, d’Allemagne, du Pakistan, du
Mexique ainsi que d’Arabie
saoudite. R.ET.
Fondée par Lloyd La Marca,
ancien initiateur du site de trading
de devises ACM coulé par un
feuilleton judiciaire et repris par
Swissquote en 2010, SwissTV a
commencé à offrir ses services au
grand public à une époque où la
vidéo sur Internet rimait surtout
avec le téléchargement (pirate) de
séries TV sur les plates-formes de
partage de fichiers. La PME a
ensuite surfé sur la popularisation
de tablettes et de nouveaux
téléviseurs connectables au Wi-Fi.
Aujourd’hui, ses utilisateurs
louent entre cinq et six films par
an – au prix moyen de 6 fr. 90 –
ce qui ramène un chiffre d’affaires
d’un peu plus d’un million. Et des
bénéfices? «Nous ne sommes pas
loin de l’équilibre», assure
Christophe Pian. P-AL.S.
Vidéoclub virtuel
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  • 1. 10Economie genevoise Tribune de Genève | Lundi 23 février 2015 Contrôle qualité Son conseil Par Albert Gallegos * Vidéo sur Internet Un nain genevois de la  «VOD» résiste à Netflix Cinq ans après son démarrage, SwissTV continue de grandir. En dépit de l’arrivée du géant californien Pierre-Alexandre Sallier Nostalgiquesduvidéoclubducoin de la rue, une alternative virtuelle existe! Une PME genevoise de douze personnes, serrée dans des bureaux du quartier de Rive, loue depuis 2011 des films sur Internet. Résistant aux géants de la location de vidéos sur Internet – terme rin- gard qui a cédé la place à «VOD». Comme Swisscom et son million d’abonnés à son offre de vidéos. Ou Netflix, qui a débarqué l’automne dernier et attire 140 000 abonnés suisses selon le New York Times. SwissTV assure avoir enregis- tré l’an dernier 11 000 personnes ayant ouvert un compte client, ve- nues s’ajouter aux 20 000 inscrits depuis le lancement de la société, il y a quatre ans et demi. «C’est encore un peu tôt pour mesurer l’impact de l’arrivée de Netflix. Pour l’instant, on continue de voir le nombre de visionnage par utili- sateur – et donc nos ventes – s’ac- croître mois après mois», com- mente Christophe Pian, 27 ans, di- recteur opérationnel. L’originalité de SwissTV, gage de sa survie face à une multinatio- nale californienne qui a déboursé 3milliardsdedollars(2,8milliards de francs) pour acquérir – ou pro- duire – des contenus? La location du film à la pièce. Comme le vidé- oclub de papa. Pas d’abonne- ments, comme le pratique le graal des géants du secteur mais aussi de plus petits concurrents, comme le neuchâtelois HollyStar. «Le modèle de Netflix c’est l’abon- nement, ce qui impose d’attendre entre 12 et 24 mois pour proposer un film après sa sortie en salle; alors que pour la location à la pièce les droits sont accessibles en 3-4 mois, règle qui vaut pour les séries», vante le responsable de SwissTV. Cette fraîcheur du pro- duit est cruciale. Oublié l’am- biance cinéclub ou la programma- tion éclairée d’un Kino.ch. «On essaie de donner du caractère à notre catalogue – en négociant avec les studios français que Net- flix ne dessert pas bien – mais les huit dixièmes de l’activité restent le «blockbuster» que les gens ont ratés au ciné», invoque Christo- phe Pian. «Evidemment, en louant à la pièce, on doit se battre en perma- nence pour que le client revienne, mais on compte profiter de l’effet fitness – ces abonnements aux- quels on s’engage après les fêtes, pour ne finalement y aller que trois fois durant l’année.» But du jeu pour survivre: faire installer la petite icône reliant au service SwissTV sur un maximum de télé- viseurs connectables à Internet – désormais la norme – vendus en Suisse. Le coup de force a été de convaincre Samsung dès 2011. «On est maintenant sur les appa- reils LG et en cours de développe- ment avec Sony», poursuit Chris- tophe Pian. Difficile cependant de renon- cer à l’attrait d’un flux de recettes régulier.SwissTVétudiedesabon- nements de location spécifiques, par exemple sur le contenu pour enfants. La PME sous-traite égale- ment les services de location de câblo-opérateurs comme les PTT luxembourgeois ou le lausannois Citycable. Autre activité récente, un petit abonnement à la télévi- sion sur Internet, offrant quarante chaînes HD. Différence par rap- port aux «packs» Internet + TV des câblo-opérateurs et leurs cen- taines de canaux? Une simplicité et un prix – 9 fr. 90 par mois, le tiers du téléréseau facturé dans la plupart des appartements gene- vois – à même d’attirer ceux qui allument occasionnellement leur écran. Directeur opérationnel de SwissTV, Christophe Pian explique comment sa société est entrée en résistance face au géant Netflix. Le Canton veut davantage séduire les visiteurs chinois Genève Tourisme et l’Etat visent l’obtention d’un label de qualité cher aux Chinois Un label pour séduire les touristes chinois. Voilà ce que visent la pro- motion économique genevoise et Genève Tourisme. La fondation a annoncé collaborer avec le leader mondialdesinstitutsderecherche sur le marché chinois, le COTRI (Chinese Outbound Tourism Re- search Institute). Le but? Obtenir le «Chinese Tourism Welcome Destination La- bel», certifiant la qualité de son accueil des visiteurs chinois. «CO- TRI forme les entreprises du sec- teur à satisfaire cette clientèle, en proposant des services allant du petit-déjeuner chinois, au person- nel parlant mandarin via les bouilloires à eau chaude dans les chambres d’hôtel», selon Kristelle Gentina, en charge du projet à Ge- nèveTourisme.«Nousvoulonsde- venir la destination suisse «China friendly» et obtenir le label avant la fin de l’année», ajoute-t-elle. Pour ce faire, la fondation prendra contact avec des agences de voyages, accueillera un blog- gueur chinois influent, s’activera sur Weibo (le Twitter chinois) et organisera des voyages promo- tionnels. Pour l’économie gene- voise, les Chinois deviennent es- sentiels. Le nombre de nuitées qu’ilsontréservéesdanslecanton a explosé, passant de 35 655 en 2008 à 91 882 en 2013. En Suisse, la Cité de Calvin figure parmi les destinations les plus prisées des Chinois, mais ils lui préfèrent Lu- cerne, Zurich et Interlaken. «Pour la Suisse, les Chinois sont d’autant plus intéressants qu’ils dépensent plus que les tou- ristessuisseseteuropéensetqu’ils sont moins sensibles aux varia- tions monétaires»,précise Véroni- que Kanel, porte-parole de Suisse Tourisme. En moyenne, un tou- riste chinois débourse 330 francs parjour,contre120 pourunEuro- péen. «Le défi consiste à faire res- ter les Chinois plus longtemps en Suisse», ajoute Véronique Kanel. De janvier à novembre 2014, 977 179 nuitées ont été réservées pardescompatriotesdeMao(sans compter Hongkong et Taïwan) en Suisse, contre 160 133 pour la mêmepériodeen2005,selonl’Of- fice de la statistique. Pour la pre- mière fois, la barre du million sera franchie en 2014. Il y a dix ans, la Chine était le 17e pays engendrant leplus denuitéessurlesol helvéti- que. L’Empire pointait en 2014 au sixième rang. Richard Etienne Etes­vous un  «baby­boomer»? S elon la définition la plus répandue, les baby-boomers sont les personnes nées entre 1946 et 1965. Le 31 décembre prochain, les derniers d’entre eux auront donc atteint 50 ans. Toutes ces personnes constituent un segment particulièrement puissant de la population suisse en termes de nombre, de pouvoir économique et d’influence, car ils sont solidement installés aux commandes des entreprises. Alors, quels sont les besoins spécifiques, en matière de prévoyance, de cette catégorie bien particulière de personnes? Premièrement, seule une approche holistique – qui tient compte de la globalité – permet l’optimisation de ses finances. Elle passe par l’analyse des paramètres suivants: ses projets financiers à court, moyen et long terme en fonction des liquidités disponibles, de l’épargne déjà constituée, de sa réserve financière de prévoyance – la caisse de pensions répond-elle aux attentes ou faut-il l’optimiser – de sa stratégie personnelle de placement et de sa propension au risque. A tous ces paramètres énumérés il convient d’ajouter l’analyse d’une éventuelle dette hypothécaire, afin de déterminer son coût réel après l’impôt, des perspectives d’héritage et de sa charge fiscale. Deuxièmement, à l’instar d’un check-up dans le domaine de la santé, une bonne santé financière doit également faire l’objet d’une évaluation prospective afin que les objectifs de vie soient le mieux adaptés à ses finances. Enfin, le degré de conscience et de pouvoir d’achat de cette génération dite des baby- boomers doit être pris en compte. Ces personnes sont souvent des consommateurs exigeants, relativement bien informés, qui posent des questions précises et effectuent des analyses comparatives. Ils ont conscience de leur pouvoir. Alors, la meilleure solution pour le baby-boomer qui souhaite protéger et optimiser sa situation patrimoniale reste de fixer ses attentes et besoins au travers d’un échange éclairé et complet avec son conseiller financier. *Conseil patrimonial et prévoyance, BCGE «Le «baby-boomer» est un consommateur exigeant, bien informé et conscient de son pouvoir» Emploi Comment les sociétés traitent les seniors Vous êtes quinquagénaire et vous tremblez car vous ignorez si votre poste de travail est assuré? Une réunion publique est prévue pour tenter d’y répondre. Mauro Poggia, conseiller d’Etat chargé du Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé (DEAS), sera présent, aux côtés de responsables d’entreprises. La conférence a lieu jeudi 5 mars, à la FER (Fédéra- tion des entreprises romandes). L’entrée est gratuite mais l’inscription indispensable sur ce site: www.fer-ge.ch R.R. Travail Stefanini estime n’avoir rien fait d’illégal Arrivant comme la pluie après les vendanges, la société brésilienne Stefanini estime dans un communiqué n’avoir rien fait d’illégal en payant 800 euros par mois ses informa- ticiens roumains. Comparer les salaires suisses et roumains n’est pas juste, a clamé encore Tania Herrezeel, porte-parole de Stefanini, cinq jours après que son employeur a été sollicité par nos soins pour s’expliquer sur un cas désormais réglé (notre édition du week-end). Sa réponse devait-elle attendre la fin du Carnaval de Rio? R.R. Communication La banque genevoise Reyl & Cie a annoncé l’engagement d’une nouvelle responsable de la communication: Hertha Baumann. Cette professionnelle, résume l’établissement, «possède une solide expérience dans les domaines du marketing et de la communication appliqués au secteur bancaire». Avant son poste actuel, elle avait contribué au développement de la commu- nication du groupe bancaire Mirabaud, ajoute Reyl & Cie. R.R. MARIELLEMOREROD Entreprises 13C’est le nombre d’entreprises françaises qui se sont installées à Genève l’an dernier, selon la promotion économique. En 2014, 35 entreprises étrangères se sont implantées au bout du lac (contre 30 en 2013 et 23 en 2012). Si la majorité d’entre elles sont françaises, l’Etat relève que six sont américaines et trois russes. Deux sociétés indiennes et deux chinoises sont également venues. Les autres viennent notamment du Japon, d’Egypte, du Royaume- Uni, d’Allemagne, du Pakistan, du Mexique ainsi que d’Arabie saoudite. R.ET. Fondée par Lloyd La Marca, ancien initiateur du site de trading de devises ACM coulé par un feuilleton judiciaire et repris par Swissquote en 2010, SwissTV a commencé à offrir ses services au grand public à une époque où la vidéo sur Internet rimait surtout avec le téléchargement (pirate) de séries TV sur les plates-formes de partage de fichiers. La PME a ensuite surfé sur la popularisation de tablettes et de nouveaux téléviseurs connectables au Wi-Fi. Aujourd’hui, ses utilisateurs louent entre cinq et six films par an – au prix moyen de 6 fr. 90 – ce qui ramène un chiffre d’affaires d’un peu plus d’un million. Et des bénéfices? «Nous ne sommes pas loin de l’équilibre», assure Christophe Pian. P-AL.S. Vidéoclub virtuel STEEVEIUNCKER-GOMEZ