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Projets en marche     VOISINAGE SUD



                          La coopération régionale
                          vue par les journalistes




                                        Société


                                Environnement


                                        Energie


                                      Transport



 CE PROJET EST
 F I N A N C É PA R
 L’UNION EUROPÉENNE
AvAnt-propos




Regards sur la
coopération au
sein du voisinage
  Mais qu’est-ce que vous faites exactement avec tout cet ar-
  gent » ? C’est toujours cette même question qui revient lors-
  que nous évoquons la coopération lors d’événements publics.
  Fournir des explications sur des projets en les resituant dans
  leur contexte spécifique est déjà quelque chose d’assez diffi-
  cile. Mais il est encore plus difficile de montrer la valeur ajoutée
  concrète de la coopération régionale de l’UE.
  Les médias restent notre meilleur lien avec le public ; ils peu-
  vent en effet comprendre et analyser une situation et ensuite
  raconter une histoire.
  Je suis donc fier de vous présenter ce premier magazine de
  reportages écrit par le biais de l’ENPI Info Centre au titre du
  programme d’information et de communication régional.
  « A travers les yeux de journalistes », le partenariat entend ren-
  dre compte aux lecteurs de notre coopération dans les 16 pays
  bénéficiant de l’Instrument européen de voisinage et de parte-
  nariat. Et nous espérons qu’il aidera à répondre à cette éternel-
  le question : « Que faites-vous exactement avec cet argent ? »

  Marcus Cornaro
  Directeur Europe, Méditerranée du Sud,
  Proche-Orient et Politique du voisinage
  Direction générale du développement
  et de la coopération EuropeAid
Index
Regards sur la coopération au sein du voisinage                       3
La coopération régionale vue par les journalistes                     6
Notre réseau de journalistes                                          8



                          Société
                          Éduquer pour réduire le nombre d’accidents domestiques
                          mortels en Jordanie
                          par Mohammad Ben Hussein – Jordanie                                     11

                          Un pont de la connaissance de part et d’autre de la Méditerranée
                          par Maurice Aaek – Syrie                                      14

                          Briser le mur du silence
                          par Elias Zananiri – Territoire palestinien occupé                      17

                          L’échange d’expérience au service de l’égalité des chances
                          par Yair Quedar – Israël                                                20

                          Familiariser les fonctionnaires des pays partenaires aux affaires
                          européennes entretien avec Stéphanie Horel                      23

                          Lutter contre les discriminations et les violences à l’égard des
                          femmes
                          par ENPI Info Centre/ANSA – Liban, Israël, Territoire palestinien occupé 24

                          Une expérience d’avantgarde qui a transformé la médina
                          par Lotfi Touati – Tunisie                                              27

                          Redonner au hammam une place centrale dans la communauté
                          Entretien avec Andreas Oberenzer                        30

                          Pour battre le plus ancien des maux un réseau de recherche et
                          d’éducation
                          par Lofti Touati – Tunisie                                    31

                          Les autorités locales un pont entre les pays du voisinage
                          Entretien avec Frank Samol                                              34

                          Le « Prix Samir Kassir pour la liberté de la presse »,
                          financé par l’UE, améliore la vie des journalistes
                          par ENPI Info Centre/ANSA                                               35
Environnement
 Gardiens de l’eau
 par ENPI Info Centre – Maroc et Tunisie                         39
 Priorité contre la pollution en mer Méditerranée
 Entretien avec Michael Scoullos                                 42
 L’eau, un lien pour l’identité méditerranéenne
 par ENPI Info Centre – Algérie                                  43
 Un partenariat transfrontalier visant à rapprocher les peuples
 Entretien avec Bodil Person                                    46



                                Energie
                                Tourné au soleil
                                par Dalia Chams – Egypte                                  49
                                Une bonne énergie à partager!
                                par ENPI Info Centre                                      52
                                Une coopération méditerranéenne dans le domaine de l’énergie
                                Entretien avec Alessandro Ortis                            55
                                Construire pour l’avenir
                                par Maurice Aaek – Syrie                                  56

Transport
Les routes de l’espoir
par Hicham Houdaïfa – Maroc                                     61
Combiner prêts et subventions pour financer les investissements
en faveur des pays du voisinage Entretien avec Richard Weber 64
Une nouvelle vision du transport de marchandises
par Yair Qedar – Israël                                         66
Sécurité maritime : réduire les écarts autour d’une mer commune
Entretien avec Albert Bergonzo                               69
En construisant les autoroutes de la mer
par ENPI Info Centre – Maroc/Tunisie                            70
L’espace aérien euro-méditerranéen commun : un stimulant
pour l’économie Entretien avec Olivier Turcas                   73
Démonstration au Maroc du système de sécurité aéroportuaire
EGNOS par ANSA/ENPI Info Centre – Maroc                    74

Un impact direct sur le terrain
Entretien avec Dalila Achour Limam                              77



Pour en savoir plus                                             78
La coopération
régionale vue
par les journalistes
       La coopération entre l’Union européenne et les pays couverts par la Politique
       européenne de voisinage (PEV) et soutenus au titre de l’Instrument euro-
       péen de voisinage et de partenariat (IEVP) se situe à deux niveaux. Tout
       d’abord à l’échelon politique, lors des réunions au cours desquelles des chefs
       d’État et de gouvernement décident des domaines stratégiques prioritaires. Au
       second niveau, il s’agit de concrétiser ces décisions en mettant en œuvre des
       actions sur le terrain, en finançant des projets qui soutiennent concrètement les
       efforts de changement et de modernisation des partenaires.
       Ce soutien est octroyé aux partenaires essentiellement sur une base bilatérale.
       Il existe cependant aussi une dimension régionale, lorsque des fonds sont oc-
       troyés à des projets associant plusieurs pays du voisinage. Ce programme de
       coopération régionale est géré par EuropeAid.
       Il réunit des pays partenaires autour d’une table, et leur permet d’examiner des
       questions d’intérêt commun – économiques, politiques ou culturelles – et de
       prendre ensuite des décisions. Plus de 80 programmes et projets – dans les
       pays de l’Est du Voisinage mais aussi du Sud du Voisinage – bénéficient ainsi
       de son soutien. Tous ces programmes ont un impact direct ou indirect sur la
       vie des citoyens ordinaires. Les projets ainsi financés permettent de promouvoir
       de nouvelles politiques et de nouvelles mesures dans les pays, de maintenir un
       dialogue permanent et de créer des relations et des réseaux.
       Cette coopération régionale est véritablement un «canal du changement » qui
       relie les 16 pays suivants : l’Algérie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, le Belarus, l’Égypte,
       la Géorgie, Israël, la Jordanie, le Liban, la Libye, la Moldavie, le Maroc, le Territoire
       palestinien occupé, la Syrie, la Tunisie, l’Ukraine.




   6   Projets en marche — Voisinage Sud
Raconter une histoire
L’ENPI Info Centre, en coopération avec des journalistes et des photo-
graphes des pays partenaires, a suivi, décrit et photographié quelques-
                                                                                Ces reportages sont disponibles à la section
uns des projets financés. Les journalistes ont analysé leurs activités et       «Reportages » du site internet de l’ENPI Info
ont interrogé des bénéficiaires de projets sur leurs expériences, sur ce        Centre - www.enpi-info.eu - en anglais,
qu’ils avaient appris et sur la façon dont ils envisageaient leur avenir.       français, russe et/arabe, selon le pays.

De leur côté, les photographes ont saisi l’âme du projet à travers leur         Des informations détaillées et l’actualité des
objectif.                                                                       projets régionaux financés sont également
                                                                                disponibles sur ce site internet.
Ce magazine réunit des reportages réalisés en 2010 et donne ainsi une
idée de la coopération de voisinage sur le terrain. Les reportages sont
divisés en quatre grandes catégories : les citoyens, l’énergie, l’environ-
nement et les transports.
Ensemble, ils racontent l’histoire d’un partenariat.




                                                                        Projets en marche — Voisinage Sud      7
Notre réseau
de journalistes                                                Tarik HAFID – Algérie
Journalistes collaborant à l’ENPI Info Centre.
                                                               Lauréat du Prix du Journalisme Euromed
Agence de presse partenaire : ANSA/ANSAMED.                    Heritage en 2007, avec son article
                                                               « Si la Grande Poste nous était contée »,
                                                               M. Hafid écrit depuis 2002 pour l’un des
                                                               principaux quotidiens algériens
                                                               en langue française, « Le
                                                               Soir d’Algérie ».
                                                               Il a également participé au
                                                               précédent projet euro-
                                                               méditerranéen Euromed
                                                               Info Centre, avec des
                                                               reportages et des articles.
                  Hicham HOUDAIFA – Maroc
                  Journaliste indépendant à Casablanca,
                  il a travaillé à l’ « Hebdomadaire » ou Il          Lotfi TOUATI – Tunisie
                  écrivait des articles et des reportages             Après avoir travaillé comme journaliste
                  sur les droits de l’homme et des faits              et reporter pour les quotidiens tunisiens
                  de société. Entre 1999 et 2003, M.                  francophones « L’Action », rebaptisé « Le
                  Houdaifa a été correspondant à New                  Renouveau », M. Touati est aujourd’hui
                  York pour le magazine international                 rédacteur en chef du Quotidien. Sa
                  francophone « Jeune Afrique ». Il                   carrière professionnelle l’a amené
                  collabore actuellement à une série de               à participer à plusieurs ateliers sur
                  magazines, sites internet et chaînes                les affaires européennes. Il enseigne
                  télévisées                                          actuellement à
                  ainsi qu’à des                                      l’Université arabe des
                  projets de                                          sciences, à Tunis.
                  communication
                  financés par l’UE.




           8    Projets en marche — Voisinage Sud
Dalia CHAMS – Égypte
Mme Chams a débuté comme reporter et présentatrice        Maurice AAEK – Syrie
à la télévision. Elle travaille depuis de nombreuses      M. Aaek possède une vaste expérience dans le domaine
années à l’hebdomadaire égyptien de langue française      du journalisme. Il a travaillé pour de nombreux médias
« Al-Ahram Hebdo », pages Arts,                           d’information, notamment des agences de presse, des
portrait et Culture ; ainsi qu’à la                       sites internet et des magazines. Aujourd’hui, il rédige des
rubrique sociale du quotidien                                                    comptes rendus et des reportages
arabophone Al-Chourouq. Elle a                                                   pour un magazine pour les jeunes
reçu le prix du journalisme Euromed                                              basé à Damas. Il a participé à de
Heritage en 2005.                                                                nombreux ateliers nationaux et
                                                                                 internationaux sur les médias, le
                                                                                 journalisme et la communication.
  Yair QEDAR - Israël
  Ecrivain et réalisateur freelance, M. Qedar collabore
  actuellement à plusieurs quotidiens israéliens, parmi   Mohammad BEN HUSSEIN – Jordanie
  lesquels Ha’aretz et Yediot Aharonot.                   M. Ben Hussein est correspondant de l’agence de
  Il produit également des documentaires.                 presse italienne ANSA et ANSAmed en Jordanie, où
  Il a aussi écrit des scénarios et                       il travaille également comme producteur tv pour
  réalisé plusieurs productions                           Thomson Reuters. Il écrit également pour le « Jordan
  audiovisuelles et a reçu une                                                  Times » et rédige des analyses
  mention spéciale du jury                                                      politiques pour le « Lang
  pour l’édition 2005 du Prix du                                                Institute ». En 2007, M. Ben Hussein
  journalisme Euromed Heritage                                                  a remporté le prix Lorenzo Natali
                                                                                pour la liberté d’expression dans le
                                                                                monde arabe, en Israël et en Iran.

     Elias ZANANIRI – Territoire palestinien occupé
     M. Zananiri a déjà 31 années d’expérience dans
     le monde des médias du Proche-Orient en
     qualité de reporter, de journaliste, de rédacteur,   Antoine B. AJOURY - Liban
     d’enseignant/formateur, de producteur de             M. Ajoury est journaliste à « l’Orient Le Jour »,
     programmes radio- et télédiffusés et de conseiller   quotidien libanais de langue française, depuis
     en relations publiques. Il                           2003. Depuis 2008, il y est directeur de la rubrique
     est actuellement PDG de                              « Actualités internationales ». Il a contribué au
     MAHARAT PR et Media Talents                                                projet euro-méditerranéen
     Empowerment, une agence                                                    Eurojar en rédigeant plusieurs
     de conseils en relations                                                   articles sur la coopération entre
     publiques et de formation                                                  l’Union européenne et ses
     média créée dans le Territoire                                             pays partenaires du Sud de la
     palestinien en 2005.                                                       Méditerranée.




                                                                       Projets en marche — Voisinage Sud   9
Société
Environnement
Energie
Transport



 10   Projets en marche — Voisinage Sud
JorDAnIE




Éduquer pour réduire
le nombre d’accidents
domestiques mortels
en Jordanie
En Jordanie, les accidents domestiques font de plus en plus de victimes parmi les
enfants des quartiers pauvres et surpeuplés. Pour la Protection civile jordanienne,
garantir aux enfants un environnement sûr est une priorité absolue. Consciente
de l’importance cruciale de l’éducation à cet égard, elle dirige à cet effet un projet
financé par le programme européen PPRD Sud (Programme euro-méditerranéen de
prévention, de préparation et de réponse aux catastrophes naturelles et d’origine
humaine).

Texte et photos par Mohammad Ben Hussein



             AMMAN – Située dans une région politiquement instable en proie à une pénurie
             d’eau et soumise aux aléas d’un processus de paix imprévisible, la Jordanie fait,
             selon certains responsables, l’objet d’une menace quotidienne plus importante                   « Comme les
             encore : les accidents domestiques mortels. Sameera, qui habite dans le quartier                enfants aiment
             Sweileh dans le nord-ouest d’Amman, a perdu son fils de sept ans après l’avoir
                                                                                                             jouer, les prix
             laissé sans surveillance dans la cuisine. « J’ai mis la nourriture à cuire sur le réchaud
                                                                                                             iront à ceux qui
             et je suis partie pendre le linge. J’ai laissé mon fils veiller sur la nourriture pour
             éviter qu’elle ne brûle. Tout à coup, je l’ai entendu hurler et quand je suis arrivée,
                                                                                                             proposeront
             son corps était couvert de flammes », explique cette mère de 23 ans. « Je n’aurais              les meilleurs
             jamais dû le laisser seul », reconnaît-elle. Laisser les enfants sans surveillance est          idées pour
             une chose très habituelle dans le quartier de Sameera, ainsi que dans de nombreu-               stimuler le
             ses régions de Jordanie où les taux de natalité élevés et le manque de place peu-               processusen-
             vent rapidement se transformer en mélange mortel. Dans le camp de réfugiés de                   tissage »
             Baqaa, des enfants jouent à proximité de feux de fortune sur lesquels ils préparent
             du thé. Ahmed, 12 ans, nous confie que ses parents ne lui disent jamais ce à quoi
             il doit faire attention quand il joue. « Je passe la plus grande partie de la journée à
             jouer avec des amis. J’ai six frères, et ma mère est trop occupée avec la maison et
             mes jeunes frères », explique-t-il.

             La solution passe par l’éducation
             Selon la Protection civile jordanienne, l’éducation est un élément clé de la lutte
             contre la multiplication de tels accidents. Pour Waleed Al-Soub, Directeur général
                                                                         Projets en marche — Voisinage Sud   11
de la Protection civile jordanienne, le prin-
                                                                        cipal problème est que les gens ne sont pas
                                                                        suffisamment conscients des risques domes-
                                                                        tiques, surtout dans les quartiers pauvres.
                                                                        Selon lui, le programme PPRD Sud, financé
                                                                        par l’UE à hauteur de 5 millions d’euros, peut
                                                                        jouer un rôle clé pour sensibiliser les femmes
                                                                        aux risques qu’elles courent lorsqu’elles tra-
                                                                        vaillent chez elles et pour prévenir les acci-
                                                                        dents. Ce programme, qui vise à renforcer les
                                                                        capacités de protection civile des pays par-
                                                                        tenaires méditerranéens, contribue au déve-
                                                                        loppement d’une culture de protection civile
                                                                        axée sur la gestion et la prévention des ris-
                                                                        ques plutôt que sur la réaction. Les autorités
N Des enfants du camp de        jordaniennes compétentes en matière de protection civile participent au projet,
refugiés Baqaa.
                                qui couvre une durée de trois ans et est géré par un consortium regroupant les
                                services de Protection civile d’Italie, de France, d’Égypte et d’Algérie, ainsi que la
                                Stratégie internationale de prévention des catastrophes, des Nations Unies. Dans
                                le cadre de cette initiative, chaque pays partenaire doit définir ses propres priori-
                                tés. Pour la Jordanie, la première priorité était, selon Waleed Al-Soub, de garantir
                                aux enfants un environnement sûr : « La Protection civile commencera bientôt à
                                distribuer des dépliants à travers tout le pays afin d’initier les ménagères aux prin-
                                cipes fondamentaux qu’elles doivent respecter pour protéger leurs enfants et pré-
                                venir les dangers de la vie quotidienne liés notamment à l’électricité, aux fuites de
                                gaz et au feu ». Ce projet, qui bénéficie, dans le cadre du PPRD Sud, d’un budget de
                                40 000 euros, est l’une des cinq initiatives régionales mises en oeuvre en Jordanie,
                                au Liban, en Égypte, dans le Territoire palestinien occupé et au Monténégro. Wa-
                                leed Al-Soub : « La population jordanienne a connu un boom considérable, et les
« Pour que les                  programmes que nous proposons sont destinés aux ménages. Notre volonté est
gens soient                     de venir à bout de certaines mauvaises pratiques, comme, par exemple, les erreurs
informés, il faut               de manipulation des bonbonnes de gaz et des appareils électriques ». Selon Soub,
organiser des                   la Protection civile essaie également de toucher directement les mères et prévoit
campagnes de                    notamment d’organiser au mois d’août, dans tout le pays, des séminaires destinés
                                à des centaines de femmes de toutes conditions. « Des experts leur expliqueront
sensibilisation,
                                comment gérer leur ménage en toute sécurité et leur indiqueront quelles sont les
et c’est
                                meilleures pratiques en la matière ». Parallèlement à cela, près de 1 000 enfants
précisément ce                  feront également l’objet d’un travail de sensibilisation par le biais de dépliants ex-
que le PPRD Sud                 pliquant les dangers de la vie quotidienne, tandis que des experts organiseront à
essaie de faire »               leur intention des concours centrés sur le thème de la sécurité. Waleed Al-Soub : «
                                Comme les enfants aiment jouer, les prix iront à ceux qui proposeront les meilleurs
                                idées pour stimuler le processus d’apprentissage ».
                                                                                                                         N Ali, un garçon de dix ans qui
                                                                                                                         a perdu quatre doigts en jouant
                                                                                                                         avec des objets tranchants.




                           12   Projets en marche — Voisinage Sud
Accent sur la prévention Des responsables du
                     PPRD Sud ont souligné l’importance de tels pro-
                     grammes pour aider les pays partenaires à réduire
                     les risques en renforçant les capacités des mem-
                     bres de la protection civile et en les aidant à of-
                     frir un meilleur service à la communauté. Selon
                     Milojka Saule, consultante en communications
                     EuroMed pour le PPRD Sud, c’est la première fois
« Mes quatre         que la Jordanie met en oeuvre un projet axé non
autres fils restent, seulement sur la réaction, mais aussi et surtout sur
eux aussi,           la prévention et la préparation, ce qui implique
vulnérables,         de sensibiliser les gens aux risques qu’ils côtoient
de même que          dans leur vie quotidienne, et de leur apprendre
mes neveux et        comment réagir en cas de catastrophe naturelle,
ma nièce. C’est      comme des inondations ou un séisme. « Pour que les gens soient informés, il faut                      N Mariam, 56 ans et mère de
                                                                                                                           dix enfants.
notre devoir         organiser des campagnes de sensibilisation, et c’est précisément ce que le PPRD
de les protéger      Sud essaie de faire », explique-t-elle. Un projet similaire est d’ailleurs en cours de
d’euxmêmes et du réalisation au Liban, où une entreprise locale s’apprête à distribuer 125 000 CD-
monde extérieur ». ROM comportant des jeux pour ordinateur via lesquels les enfants apprennent à
                     éviter les accidents, que ce soit à la maison ou ailleurs, y compris dans la rue. Le
                     lancement de cette initiative sera soutenu par une campagne dans les médias.
                     Pendant ce temps, un projet ambitieux, financé par l’UE, est en cours de réalisation
                     en Cisjordanie. Ce projet vise à inciter les jeunes à s’engager dans le bénévolat afin
                     de compenser le manque cruel de personnel affecté à la protection civile dans les
                     territoires occupés. Enfin, l’Égypte, qui est le pays le plus peuplé du Moyen-Orient,
                     a désigné les enfants et les ménages comme les cibles prioritaires de ses mesures
                     visant à prévenir les accidents domestiques. Pour Sameera, même si elle a perdu
                     un fils, il n’est pas trop tard pour sauver les vies de milliers d’autres enfants en par-
                     ticipant à de tels programmes de sensibilisation. Sameera : « Mes quatre autres fils
                     restent, eux aussi, vulnérables, de même que mes neveux et ma nièce. C’est notre
                     devoir de les protéger d’eux-mêmes et du monde extérieur ».




                                   Protection civile (PPRD Sud)
                                   Programme de prévention, de préparation et de réaction aux catastrophes
                                   naturelles et d’origine humaine (PPRD Sud)

                                   www.euromedcp.eu

               Pays participants                 Objectifs
               Algérie, Égypte, Israël,          Le « Programme de prévention, de préparation et de réaction aux catastrophes
               Jordanie, Liban, Maroc,           naturelles et d’origine humaine » (PPRD Sud) contribue à l’amélioration des capacités
               Territoire palestinien occupé,    des pays partenaires méditerranéens en matière de protection civile au niveau
               Syrie, Tunisie, Albanie,          international, national et local. Fort des résultats obtenus dans le cadre de deux
               Bosnie-Herzégovine, Croatie,      programmes précédents, ce programme participe au développement d’une culture
               Monténégro et Turquie. La         de la protection civile reposant sur la prévention plutôt que sur la réaction. Il travaille
               Libye et la Mauritanie ont un     en coopération avec les autorités de la protection civile des pays partenaires, et
               statut d’observateur.             sa gestion a été confiée à un consortium regroupant les autorités de la protection
                                                 civile d’Italie, de France, d’Égypte et d’Algérie, ainsi que la Stratégie internationale de
               Durée                             prévention des catastrophes, des Nations unies (SIPC).
               2009-2011
                                                 Pour en savoir plus
               Budget                            Fiche PPRD Sud> www.enpi-info.eu/mainmed.php?id=245&id_type=10
               5 millions d’euros (ENPI/IPA)     Portail thématique « Société civile & Autorités locales » de l’Info Centre ENPI>
                                                 www.enpi-info.eu/thememed.php?subject=14

                                                                                      Projets en marche — Voisinage Sud    13
sYrIE



              Un pont de la
              connaissance
              de part et d’autre
              de la Méditerranée
    En Syrie, le programme Tempus a financé 35 projets de mobilité qui ont permis à quelque
    300 universitaires syriens d’étudier dans des universités européennes. Le programme
    Tempus (Trans-European Mobility Program for the University Studies) se base sur le transfert
    d’expériences entre établissements d’enseignement européens et établissements équivalents
    des pays du voisinage. Erasmus Mundus s’inspire du programme Erasmus, un programme
    européen qui soutient la coopération et la mobilité entre établissements européens
    d’enseignement supérieur avec de très bons résultats. Il offre un précieux cadre d’échanges
    et de dialogue entre les cultures et donnent à de nombreux étudiants syriens l’occasion
    d’achever leurs études dans des universités européennes.

    Texte et photos de Maurice Aaek

                                DAMAS – Nombre d’étudiants syriens rêvent d’étudier en Europe. De l’autre côté
                                                                                                                         « Voyager en
                                de la Méditerranée, on nourrit un autre rêve : celui de partager l’enseignement
                                supérieur de l’UE avec ses voisins – un rêve de dialogue interculturel entre les         Europe m’a
                                étudiants qui mènerait à terme à un monde meilleur. Lors de la journée « Étu-            permis de mieux
                                dier en Europe », organisée par la délégation européenne en Syrie, les étudiants         aborder les
                                sont venus partager leurs rêves mais également leurs craintes et préoccupations          autres cultures.
                                – sur le plan financier, linguistique et culturel. En même temps qu’ils s’emploient à    J’y ai vu un autre
                                identifier des solutions pour surmonter les difficultés financières des étudiants, les   style de vie et
N En Syrie, Tempus a financé
environ 35 projets en huit ans, programmes d’échange d’étudiants financés par l’UE s’efforcent également d’at-           des méthodes
permettant à des universitaires ténuer les craintes suscitées par l’adaptation à la vie à l’étranger Le renforcement     de recherche
syriens de participer à de
précieux échanges avec les
                                de la mobilité des étudiants entre pays est donc particulièrement importante. Se-        différentes ... C’est
universités européennes.        lon Pascal Restel, administrateur de la section culturelle de l’ambassade de Suède       une expérience
                                              à Damas, « Les Syriens qui n’ont jamais été en Suède vont se créer
                                                                                                                         inoubliable »
                                              une image qui ne se base pas sur leur expérience personnelle. Cette
                                              image ne reflètera pas la réalité, comme ce serait le cas également
                                              pour un étudiant suédois qui n’est jamais venu en Syrie.» Selon Pas-
                                              cal Restel, l’expérience d’un ou deux étudiants fera peu de différence,
                                              tandis que la mobilité de milliers d’étudiants mènera à une meilleure
                                              compréhension et intégration dans les cultures. C’est exactement le
                                              genre d’expérience que Ziad Naser a eu la chance d’acquérir. Ziad, un
                                              étudiant en informatique, a passé neuf mois à l’Université de Brigh-
                                              ton au Royaume-Uni dans le cadre du programme d’échange Erasmus
                                              Mundus.

                  14    Projets en marche — Voisinage Sud
N La journée « Étudier en
                                                                                              Europe », organisée par la
                                                                                              délégation européenne en
                                                                                              Syrie.




Le rêve d’étudier en Europe Ziad n’avait jamais pensé aller au Royame-Uni,
surtout vu le climat politique international actuel – « Comment les Arabes pour-
raient-ils être acceptés en Europe ? », se demandait-il. Mais son expérience lui a            « Sur la base
ouvert les yeux. « Voyager en Europe m’a permis de mieux aborder les autres cultu-            des résultats
res. J’y ai vu un autre style de vie et des méthodes de recherche différentes ... C’est       positifs obtenus,
une expérience inoubliable. » Tempus et Erasmus Mundus sont des programmes                    de nombreux
financés par l’UE qui encouragent l’échange d’étudiants et d’expertise universitaire          accords ont été
entre l’Europe et les pays du voisinage, dont la Syrie. Tempus promeut l’enseigne-            conclus entre
ment supérieur dans les pays participants tandis qu’Erasmus Mundus finance des                les universités
bourses pour encourager les échanges d’étudiants entre les universités participan-            syriennes et
tes en Europe et ses voisins. Tempus se base sur le transfert d’expertise entre les           européennes »
établissements d’enseignement européens et ceux des pays partenaires. En Syrie,
Tempus a financé environ 35 projets en huit ans. La plupart de ces projets ont été
mis en oeuvre dans les universités de Damas et d’Alep et ont permis à des universi-
taires syriens de participer à de précieux échanges avec les universités européen-
nes. Pour le Dr Rami Ayoubi, coordinateur du programme en Syrie, il s’agit d’une
opportunité importante pour développer le dialogue et stimuler le travail en ré-
seau des universités. « Même s’il s’agit au final d’un programme qui implique un
transfert de connaissances de pays plus avancés vers la Syrie, nous ne serons pas à
même de le mesurer rapidement. C’est un processus cumulatif qui prend du temps
... Tempus s’attache à financer ce processus. » Le programme a octroyé environ 10
millions d’euros à la Syrie pour la période 2002-2006. Il a été prolongé jusqu’en
2013. En Syrie, Tempus réoriente ses objectifs, expliquer le Dr Ayoubi. L’objectif ini-
tial était de développer des programmes d’études, mais aujourd’hui, il entend de
plus en plus accorder un soutien plus important aux projets d’évolution sectorielle
et structurelle, au bénéfice de l’enseignement supérieur en général.

Stimuler le dialogue universitaire Erasmus, quant à lui, offre aux étudiants
l’occasion d’aller étudier quelque temps dans des universités européennes en of-
frant des bourses aux étudiants du deuxième et troisième cycle. Selon Dr Ayman                N Rami Ayoubi
Hemada, coordinateur du projet à l’université d’Alep, Erasmus vise à combler le               coordinateur du programme
                                                                                              Tempus en Syrie.
fossé culturel, linguistique et social tout en rapprochant les étudiants du Proche-
Orient et de l’UE grâce à un programme de mobilité entre 11 universités européen-
nes et neuf universités en Jordanie, en Syrie et au Liban. Selon le Dr Hemada, les
bourses couvrent toutes les dépenses : des billets d’avion aux frais d’inscription et
à l’assurance soins de santé. Le programme prévoit également une bourse men-
suelle allant de 1000 euros pour les étudiants du deuxième cycle à 2.500 euros
pour les membres de la faculté. Au cours de ces trois dernières années, le projet
a accordé 35 bourses par an, 20 à des étudiants Syriens souhaitant étudier en Eu-
rope et 15 à des étudiants européens souhaitant étudier en Syrie. Dr Rand Quwatli,
coordinateur du programme Erasmus Mundus à l’université de Damas, fait part de
son enthousiasme : « Nous avons pu envoyer des étudiants syriens de toutes les
disciplines dans des universités européennes et ils s’avère avoir un très bon niveau.
Parallèlement, nous avons également accueilli des étudiants venant des universi-

                                                          Projets en marche — Voisinage Sud   15
tés européennes. Sur la base des résultats positifs obtenus, de nombreux accords
                        ont été conclus entre les universités syriennes et européennes. » Lors de son dis-
« La plupart            cours à la Journée « Étudier en Europe », le Dr Maher Kabakibi, le vice-ministre de
des étudiants           l’Éducation, a souligné l’importance de la coopération avec l’Europe et a expliqué
des universités         que l’objectif du gouvernement était de mettre sur pied une collaboration officielle
syriennes               avec des institutions de recherche étrangères avant la fin 2010. Une nouvelle loi a
rêvent                  été adoptée dans ce sens, a-t-il ajouté. Cette loi permet la création de programmes
d’étudier en            conjoints avec des universités européennes, ce qui permettra aux étudiants d’ob-
Europe »                tenir des diplômes dans les deux universités. Selon les statistiques officielles, 62
                        % des étudiants syriens à l’étranger étudient dans des universités européennes et
                        plus de 75 % des universitaires ont été formés en Europe. La plupart des étudiants
                        des universités syriennes rêvent d’étudier en Europe. Les programmes Tempus et
                        Erasmus constituent un pas de plus vers la concrétisation de ce rêve.
                                                                                                                          N En Syrie, Tempus a
                                                                                                                          financé environ 35 projets
                                                                                                                          en huit ans, permettant à
                                                                                                                          des universitaires syriens
                                                                                                                          de participer à de précieux
                                                                                                                          échanges avec les universités
                                                                                                                          européennes.




Erasmus Mundus II – Action 2: Partenariats
Promotion de la coopération entre établissements d’enseignement supérieur en facilitant les
partenariats, la mobilité et les échanges d’étudiants, de chercheurs et de personnel universitaire
http://eacea.ec.europa.eu/extcoop/call/index.htm
Pays participants                                     Objectifs
Arménie, Azerbaïdjan, Belarus, Géorgie,               L’Action 2 – Partenariats du programme Erasmus Mundus II a vocation à favoriser
Moldova, Russie, Ukraine (Région Est) Algérie,        une meilleure compréhension et l’enrichissement mutuel entre les pays de l’UE
Égypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Territoire    et les pays tiers et, dans une perspective à moyen terme, à renforcer leurs liens
palestinien occupé, Syrie, Tunisie (Région Sud)       politiques, culturels, éducatifs et économiques.

Durée            Budget                               Pour en savoir plus
2009-2010        €29 millions d’euros                 Fiche du programme Erasmus Mundus>
                                                      www.enpi-info.eu/mainmed.php?id=256&id_type=10&lang_id=469




TEMPUS IV pour l’enseignement supérieur
Appui à la modernisation de l’enseignement supérieur, création d’opportunités de
coopération entre les acteurs de terrain et renforcement de la compréhension
http://eacea.ec.europa.eu/tempus/index_en.php
Pays participants                              Objectifs
Arménie, Azerbaïdjan, Belarus, Géorgie,        Le programme de mobilité transeuropéenne pour l’enseignement supérieur (Tempus) soutient
Moldova, Russie, Ukraine (Région Est) ;        les initiatives des pays partenaires visant à moderniser leur système d’enseignement supérieur et
Algérie, Égypte, Israël, Jordanie, Liban,      crée des opportunités de coopération entre les acteurs de l’enseignement supérieur de l’Union
Maroc, Territoire palestinien occupé, Syrie,   européenne et des pays participants, au travers de projets communs. Il renforce également
Tunisie (Région Sud)                           la compréhension entre les cultures dans la mesure où il favorise le rapprochement entre les
                                               peuples et la convergence avec l’évolution de l’enseignement supérieur dans l’Union européenne
Durée           Budget entre 35 et 39          pour mener à la création d’emplois et à la croissance.
2008-2013       millions d’euros par an
                (IEVP)                        Pour en savoir plus
                                              Fiche du programme Tempus>
                                              www.enpi-info.eu/mainmed.php?id=254&id_type=10&lang_id=469
                                              ENPI Info Centre – Portail thématique éducation et formation >
                  16                          www.enpi-info.eu/thememed.php?subject=11&lang_id=469
                        Projets en marche — Voisinage Sud
tErrItoIrE pAlEstInIEn occupé




Briser le mur
du silence
Dans le Territoire palestinien occupé, les femmes vivent depuis
longtemps dans l’ombre des hommes de leur famille et sont
fréquemment victimes d’abus passés sous silence. « Masarat »,
un projet cinématographique financé par l’UE, a fait entendre la
voix de ces femmes et brisé des tabous de façon spectaculaire.

Texte Elias Zananiri
Photos Elias Zananiri, Masarat

JÉRUSALEM-EST – quand la station de télévision locale Al Fajr Al Jadid de Tulk-
arem a diffusé Graines de grenade dorées, un court-métrage réalisé par Ghada
Terawi dans le cadre d’un projet financé par l’UE visant à promouvoir le travail
des réalisatrices palestiniennes, l’effet a été immédiat. Dès les premières minutes
du film, des téléspectateurs furieux ont commencé à appeler en affirmant que «
le film avait dépassé les bornes », commente Raja Nafee, cadre de la station de
télévision. « J’ai dit à mon personnel de ne
pas réagir à ces appels mais de simplement
demander à leurs auteurs d’attendre la fin
du film pour s’exprimer. » À la fin du film,
un quart d’heure après, l’ambiance avait
changé. « Les gens se sentaient encouragés
et beaucoup demandaient à ce qu’on fasse
plus de films de ce type à l’avenir. » « Je crois
que nous avons brisé le mur du silence. »
Graines de grenade dorées juxtapose un
conte oral traditionnel où une jeune fille
garde le silence sur des choses qu’elle a vues
et qui la hanteront à jamais, à des histoires
vraies de femmes qui osent parler tout haut
des abus sexuels subis dans le cadre familial.
Le message de ces femmes est direct : « Si tu
te tais une fois, tu te tairas pour toujours.»
Un tabou a été brisé, déclare Nafee : quelques jours après la diffusion du film, un          N Ghada Terawi sur le
                                                                                             tournage de Graines de
officier de police lui a appris qu’en moins de 24 heures, 14 cas d’abus sexuels fami-        grenade dorées
liaux avaient été dénoncés par des jeunes filles au poste de police local.

Effet boule de neige Ce qui s’est passé à Tulkarem s’est répété un peu partout
dans le Territoire palestinien occupé, où le film a été projeté dans des centres com-
munautaires et sur des chaînes locales. Farha Abu Alheija, de Farah TV à Jénine, a
expliqué que des spectateurs l’avaient appelée après le film en demandant à ce

                                                         Projets en marche — Voisinage Sud   17
« Les gens
     se sentaient
     encouragés
     et beaucoup
     demandaient à
     ce qu’on fasse
     plus de films
     de ce type à
     l’avenir. Je
     crois que nous
     avons brisé le
     mur du silence”
                                                                                                                            N Le projet Masarat a financé
                                                                                                                            non seulement la production
                                                                                                                            de quatre court-métrages, mais
                                                                                                                            aussi 58 projections, comme
                                                                                                                            celle-ci à Beit Fajjar.

                                    que davantage de cas semblables soient traités à l’avenir. Les écoles secondaires
                                    ne sont pas en reste car elles ont demandé à pouvoir montrer le film à leurs élèves.
                                    Quant à l’Office de secours et de travaux des Nations unies (UNRWA) et au minis-
                                    tère palestinien de la Santé, ils souhaitent utiliser le film dans leurs programmes
                                    de contact et de conseil pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Graines
                                    de grenade dorées est l’un des quatre films réalisés par des Palestiniennes dans le
                                    cadre du projet « Masarat », entièrement financé (120 000 euros) par le programme
                                    régional d’information et de communication de l’UE. Ce projet a valu un succès
                                                                                                                            «Dès le départ,
                                    spectaculaire à Shashat, une ONG cinématographique palestinienne qui s’attache
                                                                                                                            je me suis dit
                                    à renforcer les capacités des réalisateurs palestiniens, en particulier les femmes.
                                    Sans toucher nécessairement une corde aussi sensible, tous les films propulsent les     que le festival
                                    femmes sur le devant de la scène dans une société patriarcale extrêmement conser-       ne devait pas
                                    vatrice. Dans Loin de la solitude, Sawsan Qaoud part d’une rencontre fortuite pour      s’adresser
                                    suivre trois femmes de la campagne durant le dur périple qu’elles effectuent avant      exclusivement
                                    l’aube entre leurs champs et le marché. Mahasen Nasser-Eldin raconte l’histoire         à l’élite
                                    de Samia, une femme de 71 ans toujours fringante, active et engagée dont la vie         intellectuelle…
                                    personnelle et professionnelle est marquée par sa lutte pour rester à Jérusalem et      mais toucher
                                    promouvoir l’éducation des jeunes filles. Le quatrième film, Premier amour, réalisé     un public aussi
N L’affiche du festival Masarat.    par Dima Abu Ghoush, raconte l’histoire de l’éclosion de l’amour romantique dans        large que
                                                        la vie de jeunes filles qui témoignent du rôle important joué       possible.»
                                                        par leurs parents dans la gestion de leurs émotions et de leurs
                                                        dilemmes. Selon le Dr Alia Arasoughly, directrice générale de
                                                        Shashat et directrice du projet Masarat, les enfants devraient
                                                        avoir la possibilité non seulement de consommer mais aussi de
                                                        créer de la culture. La culture, explique-t-elle, va bien au-delà
                                                        des connaissances. Elle laisse une empreinte profonde dans les
                                                        émotions et les sentiments. Pour cette raison, les femmes peu-
                                                        vent et doivent assumer un rôle majeur dans la sensibilisation
                                                        à la culture. Le financement apporté par l’UE au projet Masa-
                                                        rat couvrait non seulement la production de quatre films mais
                                                        également 58 projections et 25 présentations dans des centres
                                                        communautaires et culturels de la Cisjordanie et de la Bande
                                                        de Gaza ainsi que 168 diffusions par des stations de télévision
                                                        communautaires locales suivies de débats en direct. Après
                                                        chaque présentation, une feuille de commentaires était distri-
                                                        buée au public. Sur les 7 790 réponses, 7 285 étaient positives
                                                        (2 139 jugeaient la présentation excellente, 2 934 très bonne et
                                                        2 212 bonne). Avec de tels résultats, l’ONG Shashat estime que
                                                        le projet mérite d’être réalisé chaque année.

                               18   Projets en marche — Voisinage Sud
Toucher un large public « Dès le départ, explique Mme Arasoughly, je me suis                     « Ces films ont
                                 dit que le festival ne devait pas s’adresser exclusivement à l’élite intellectuelle de la        encouragé
                                 société ni concentrer ses activités sur le centre de la Cisjordanie, mais toucher un             l’ouverture d’un
                                 public aussi large que possible. » Elle voulait créer une vaste plate-forme en orga-
                                                                                                                                  débat sur le rôle
                                 nisant, dans des lieux multiples et socialement diversifiés, des projections suivies
                                                                                                                                  des femmes.
                                 de débats. Pour l’UE, le projet a « dépassé toutes les attentes en touchant le coeur
                                 du public et en générant des débats sur des sujets difficiles, voire tabous », com-
                                                                                                                                  Nous avons
                                 mente Alix de Mauny qui, en sa qualité de responsable presse et information du                   beaucoup à
                                 bureau d’assistance technique de la Commission européenne pour la Cisjordanie                    apprendre de la
N Alia Arasoughly directrice     et la Bande de Gaza, a été associée de près à Masarat. « Comme les réalisatrices                 façon si positive
générale de Shashat et
directrice du projet Masarat.    ont trouvé elles-mêmes leurs sujets et décidé elles-mêmes de la manière de les                   et constructive
                                 traiter, elles ont pu puiser dans les préoccupations réelles des Palestiniennes et ont           avec laquelle
                                 réussi à poser des questions brûlantes sans jamais faire mine de sermonner le pu-                ils ont réussi
                                 blic.» Masarat a permis aux femmes de faire entendre leur voix : « Nous avons res-               à aborder des
                                 senti vivement tout ce que nous n’osons jamais exprimer, et cela nous a donné la                 sujets à ce point
                                 confiance de penser que quelque chose peut être fait ! », a commenté une femme                   difficiles »
                                 de Bethléem après une projection de Graines de grenade dorées. « Il faut parler de
                                 ce genre de choses. » Alix De Mauny est en effet frappée de voir à quel point les
                                 sujets soulevés ont trouvé des échos dans d’autres parties du monde, y compris en
                                 Europe. « Ces films ont encouragé l’ouverture
                                 d’un débat sur le rôle des femmes. Nous avons
                                 beaucoup à apprendre de la façon si positive et
                                 constructive avec laquelle ils ont réussi à abor-
                                 der des sujets à ce point difficiles. »



                                                                N Une scène du film Graines
                                                                de grenade dorées.




                     Programme régional d’information
                     et de communication
                     Ce programme vise à sensibiliser l’opinion publique en vue d’une meilleure compréhension de
                     l’Union européenne et de ses relations avec les pays de l’IEVP, par un soutien des journalistes et
                     des médias dans la production d’information, et par la formation

                     Pays participants              Objectifs
                     Arménie, Azerbaïdjan,          Le programme se propose de sensibiliser l’opinion publique en vue d’une meilleure
                     Belarus, Géorgie, Moldavie,    connaissance de l’Union européenne et de ses relations avec les pays de la politique de
                     Russie, Ukraine (Est),         voisinage, et de susciter localement une volonté d’implication et d’appropriation commune.
                     Algérie, Égypte, Israël,       Il explique les politiques menées et met également en relief l’aide au développement
                     Jordanie, Liban, Maroc,        déployée par l’Union dans la région. Il facilite la coopération entres les journalistes et
                     Territoire palestinien         les médias, aide à construire des réseaux de communication durables et soutient le
                     occupé, Syrie, Tunisie (Sud)   développement permanent de la liberté d’opinion et d’expression, dans l’espoir de
                                                    contribuer à l’émergence d’un environnement propice au dialogue et à la compréhension
                     Durée                          mutuelle.
                     2008-2011
                                                    Pour en savoir plus
                     Budget                         Site Internet de Shashat > www.shashat.org/
                     19 millions d’euros (12        Fiche sur le programme régional d’information et de communication >
                     millions d’euros au titre      www.enpi-info.eu/mainmed.php?id=247&id_type=10
                     de l’IEVP Sud et 7 millions    Bureau d’assistance technique de la Commission européenne pour la Cisjordanie et la Bande
                     d’euros de l’IEVP Est)         de Gaza > www.delwbg.ec.europa.eu/




                                                                                              Projets en marche — Voisinage Sud   19
IsrAël




       L’échange d’expérience
       au service de l’égalité
       des chances
        Dès les deux premières années qui ont suivi sa mise en place, la
        Commission israélienne pour l’égalité des chances dans l’emploi (EEOC)
        a renforcé la lutte contre la discrimination à l’emploi. Aujourd’hui,
        la Commission continue d’accumuler une précieuse expérience en
        travaillant en partenariat avec un expert britannique détaché en Israël
        dans le cadre d’une initiative de jumelage financée par l’UE.

        Texte et photos Yair Qedar




                                  Tel Aviv – Un jour de septembre 2009 – on aurait pu entendre une mouche voler
                                  dans le Tribunal du travail de Tel Aviv. Un Abdelkarim Kadi très nerveux se tenait
                                  devant le juge qui se mit lentement à lire le verdict. Dans le procès opposant M.
                                  Kadi aux Chemins de fer israéliens pour discrimination… l’État reconnaît finale-
                                  ment la culpabilité de la société israélienne. La lecture du verdict marque la fin
                                  d’une longue procédure, intentée dans des circonstances tragiques. Un train avait
                                  causé la mort de cinq personnes à un passage à niveau. Suite à cet accident, la
                                  société des chemins de fer israéliens prit la décision de modifier la procédure de
                                  recrutement des gardiens chargés de la surveillance des passages à niveau... et
                                  d’exclure tous ceux qui n’avaient pas fait leur service militaire. Or M. Kadi est un
N Bob Niven                       Israélien arabe. N’ayant pas servi dans l’armée israélienne, il ne pouvait pas deve-
Conseiller résident à la          nir gardien de passage à niveau. Mais il ne s’est pas laissé faire. Avec l’aide de la
Commission pour l’égalité
des chances dans l’emploi,        Commission israélienne pour l’égalité des chances dans l’emploi, il a intenté une
Jérusalem, Israël                 action en discrimination contre les chemins de fer israéliens. « Une affaire très in-
                                  téressante – et qui s’est très bien terminée selon nous », explique Tziona Koening
                                  Yair, commissaire nationale de l’EEOC. « Nous avons fini par gagner le procès. Le
                                  tribunal a en effet décidé que le fait d’avoir servi dans l’armée ne constituait pas
                                  un critère d’embauche pertinent et qu’il y avait dès lors discrimination. Un verdict
                                  qui va permettre à M. Kadi de décrocher ce poste. »

                                  La discrimination en matière d’emploi
                                  C’est Mme Koenig-Yair qui a mis en place cette Commission il y a de cela moins de
                                  deux ans. L’organisme se concentre sur la lutte contre la discrimination à l’emploi

                             20   Projets en marche — Voisinage Sud
fondée sur le genre, une grossesse, l’âge, la religion, l’origine ethnique, la natio-
                                     nalité, l’orientation sexuelle, l’état civil, les convictions, une affiliation à un parti
                                     et le statut de réserviste dans les forces armées. « Actuellement, l’EEOC défend
                                     prioritairement les femmes, les communautés arabes, les juifs orthodoxes et les
                                     aînés », explique Mme Koening- Yair, qui souligne le fait qu’Israël s’est dotée d’une
« Israël s’est                       « législation abondante et progressiste dans le domaine de la discrimination et de
dotée d’une                          l’égalité, en particulier dans le domaine de l’emploi, mais que son respect n’est pas
législation                          suffisamment assuré ». « Désireux d’améliorer notre travail, nous avons introduit
                                                                                                                                     N Tziona Koenig-Yair
abondante et                         une demande de soutien dans le cadre du projet de jumelage – et notre candida-                  Commissaire nationale à
progressiste                         ture a été retenue. » Il s’agit d’une initiative euro-méditerranéenne visant à jumeler          la Commission de l’égalité
                                     un pays du voisinage avec un État membre de l’UE. L’expérience et les connaissan-               des chances dans l’emploi
dans le                                                                                                                              (EEOC).
                                     ces du pays de l’UE peuvent être mises en pratique dans le pays partenaire par
domaine de la
                                     le biais d’un conseiller (« mentor ») détaché dans ce pays. En juillet 2009, la Com-
discrimination
                                     mission européenne et l’EEOC ont accepté une offre conjointe du Northern Ire-
et de l’égalité,
                                     land Equality Commission (NIEC) et du Northern Ireland Public Sector Enterprises
en particulier                       (NICO), un organisme disposant d’une précieuse expérience dans l’administration
dans le domaine                      de projets de jumelage. Bob Niven a ainsi été détaché en qualité de conseiller. De
de l’emploi,                         1993 à 2000, M. Niven a été directeur du département « législation et politique de
mais son                             l’égalité des chances » de la fonction publique britannique. De ce fait, il a été en
respect n’est pas                    charge de tous les domaines en rapport avec le genre et le handicap, mais aussi la
suffisamment                         discrimination raciale dans le domaine de l’emploi et de l’enseignement, ainsi que              « Travailler
assuré »                             de la stratégie nationale d’accueil des enfants au Royaume-Uni.                                 avec l’UE dans
                                                                                                                                     le cadre d’un
                                     Sensibilisation à l’égalité sur le lieu de travail
                                                                                                                                     projet de
                                     « Ce programme est spécifiquement axé sur la promotion des bonnes pratiques de
                                                                                                                                     jumelage est,
                                     travail et d’emploi auprès des employeurs », explique M. Niven. « Il entend égale-
                                     ment concevoir et mettre en oeuvre une campagne à long terme visant à sensibili-
                                                                                                                                     selon moi, une
                                     ser le public à l’égalité au travail ; développer des bases de données accessibles et           occasion en or
                                     actualisées en permanence ainsi que des rapports sur l’égalité en Israël et sur les             de promouvoir
                                     grandes affaires de discrimination dont les tribunaux d’Israël et d’ailleurs ont été            nos objectifs »
                                     saisis. Enfin, il se propose d’aider l’EEOC à élaborer une stratégie à long terme qui
                                     sera mise en oeuvre dès janvier 2012. » M. Niven explique également que même si
                                     l’arsenal législatif est impressionnant sur papier, il faut consentir davantage d’ef-
                                     forts pour faire appliquer la législation. « On observe d’importantes différences
                                     en termes de taux d’emploi – et de revenus – entre les différents groupes vivant
                                     en Israël, notamment les femmes, les arabes, les aînés et les juifs orthodoxes. » M.
                                     Niven reconnaît toutefois qu’on ne pourra pas changer du jour au lendemain la
                                     situation en Israël dans le domaine de l’égalité : « Nous allons devoir faire évoluer

  N Un centre commercial
  à Jérusalem, Israël – La
  nouvelle Commission pour
  l’égalité des chances a pour
  mission d’assurer l’égalité
  afin de refléter la diversité de
  la société israélienne.




                                                                                                 Projets en marche — Voisinage Sud   21
N La diversité dans
la vie quotidienne : la     les mentalités et les attitudes en sensibilisant les employeurs aux avantages de la         « Nous allons
Commission pour l’égalité   diversité ; montrer aux employeurs et aux citoyens qu’ils peuvent aussi contribuer          devoir faire
des chances entend
protéger les intérêts de    au changement ; améliorer l’information directe sur l’application de la législation         évoluer les
tous les groupes de la      et des bonnes pratiques, et, si nécessaire, montrer que la législation sera appli-          mentalités et
société israélienne.
                            quée. L’EEOC peut jouer un rôle clé à ces différents niveaux en travaillant en coopé-
                                                                                                                        les attitudes en
                            ration avec les employeurs, les ONG et le gouvernement. Et comme je l’ai dit, des
                                                                                                                        sensibilisant
                            progrès sont déjà perceptibles. » Mme Koenig-Yair partage-t-elle cet avis ? « Il ne
                            fait aucun doute qu’Israël peut et doit apprendre beaucoup des États membres de
                                                                                                                        les employeurs
                            l’UE. Même si ce pays s’est doté d’une législation progressiste, ses ressources sont        aux avantages
                            encore fort limitées. Travailler avec l’UE dans le cadre d’un projet de jumelage est,       de la diversité
                            selon moi, une occasion en or de promouvoir les objectifs de la Commission. Cette           ; montrer aux
                            initiative va nous permettre de développer la coopération avec les employeurs et            employeurs
                                                                   de mieux sensibiliser le grand public israélien.     et aux
                                                                   » Une telle expérience peut être particulière-       citoyens qu’ils
                                                                   ment précieuse, notamment dans des cas de            peuvent aussi
                                                                   discrimination comme celle dont K, une jeune         contribuer au
                                                                   femme du Sud a été victime. K. travaillait dans      changement.»
                                                                   une usine. Quand elle est tombée enceinte,
                                                                   ses employeurs ont tout fait pour qu’elle s’en
                                                                   aille : elle ne pouvait plus utiliser l’ordinateur
                                                                   ni parler aux autres travailleurs, et elle a été
                                                                   transférée dans une zone où elle était exposée
                                                                   à un environnement toxique. K, qui s’expri-
                                                                   mait sous le couvert de l’anonymat, a contacté
                                                                   l’EEOC. Ses employeurs ont fini par la licencier
                                                                   et la Commission la représentera bientôt lors
                                                                   du procès. Elle espère bien avoir gain de cause
                                                                   et retrouver son emploi. Avoir à gérer de telles
                                                                   affaires a beaucoup apporté à Mme Koenig-
                                                                   Yair. « J’ai appris qu’un réel changement social
                                                                   n’est possible que si tous les acteurs concer-
                                                                   nés – les employeurs, le personnel, la société
                                                                   civile et le gouvernement – sont associés. Se-
                                                                   lon moi, la Commission a pour mission d’ini-
                                                                   tier ces processus et de les concrétiser. »




                    JUMELAGE
                     Dans un premier temps, le jumelage a été mis en oeuvre sur l’initiative de
                     la Commission européenne pour aider les pays candidats à l’adhésion à
                     acquérir les compétences et l’expérience indispensables pour adopter et
                     mettre en application l’acquis communautaire. Depuis 2004, ce dispositif
                     s’étend aux pays de la région de l’IEVP. Conçus pour répondre aux besoins,
                     les projets de jumelage rassemblent les compétences du secteur public des
                     États membres de l’Union européenne et des pays partenaires dans le but
                     d’améliorer les activités de coopération. Les projets de jumelage sont des
                     projets conjoints, du ressort des deux administrations partenaires. Le pays
                     partenaire en assure l’entière gestion.
                     www.enpi-info.eu/mainmed.php?id=173&id_type=10&lang_id=469

                     Pour en savoir plus…
                     Fiche jumelage > http://www.enpi-info.eu/mainmed.php?id=173&id_type=10&lang_id=469
                     Instruments de coopération internationale > http://www.enpi-info.eu/mainmed.php?id=339&id_type=10

                      22    Projets en marche — Voisinage Sud
entretien avec Stéphanie Horel



Familiariser les
fonctionnaires
des pays                                                 Le Programme EuroMed Formation des administrations
                                                         publiques a pour mission de développer la capacité

partenaires
                                                         de gestion des administrations publiques des pays
                                                         partenaires méditerranéens et de former leurs
                                                         fonctionnaires aux affaires européennes. L’objectif est ici

aux affaires                                             de faciliter la mise en oeuvre des accords d’association.
                                                         Dans une interview, la coordinatrice du programme,

européennes
                                                         Stéphanie Horel, a expliqué à l’ENPI Info Centre qu’une
                                                         des principales réalisations du programme était
                                                         l’organisation d’une soixantaine d’activités de formation
                                                         et de mise en réseau, qui ont permis à plus de 1500
                                                         fonctionnaires et experts des pays partenaires et des
                                                         États membres de l’UE d’échanger des idées et des
                                                         bonnes pratiques sur des aspects de l’administration
                                                         publique intéressant les deux entités.
Q: Quelle est l’ambition du projet?                                    commun. Cela doit permettre d’améliorer la compréhension et la
Stéphanie Horel: Le Programme EuroMed Formation des admi-              confiance mutuelles dans le contexte de notre avenir commun.
nistrations publiques s’emploie à promouvoir le partenariat médi-      Vous attendez-vous à un impact à long terme ou à un effet de chaî-
terranéen en soutenant la mise en oeuvre des accords d’associa-        ne?
tion. Les principaux acteurs du processus étant les administrations    Nous pouvons déjà observer un tel effet de chaîne avec la création
publiques, le programme vise à aider les fonctionnaires à se fami-     de l’association MEDPAN d’écoles euro-méditerranéennes d’admi-
liariser avec les principaux aspects des affaires européennes et à     nistration publique. Elle a pour objectif d’officialiser le réseau créé
renforcer la coopération entre les administrations publiques des       dans le cadre du programme et d’assurer la durabilité de ses acti-
deux rives de la Méditerranée. Il a pour premier objectif de former    vités.
des fonctionnaires des pays méditerranéens et de créer ensuite
                                                                       Quelle est à vos yeux la principale réalisation du programme ?
- et c’est là son second objectif - un réseau euro-méditerranéen
                                                                       Assurément l’organisation d’une soixantaine d’activités de for-
d’écoles d’administration publique afin d’améliorer la coopération
                                                                       mation et de réseau qui ont permis à plus de 1500 fonctionnaires
à l’échelon régional, national et local.
                                                                       et experts des dix pays méditerranéens partenaires et des États
Comment le programme réalise-t-il ses objectifs ?                      membres de discuter et d’échanger leurs idées et leurs bonnes
Durant sa première phase, le programme s’est concentré sur les         pratiques sur des questions concernant les administrations pu-
activités de formation aux affaires européennes. Au total, 49 sé-      bliques des deux entités. Nous avons également réussi à établir
minaires de formation ont ainsi été organisés, autour de 5 modu-       des relations et des pratiques de travail durables tant au niveau de
les : « Le BA-BA de l’UE » axé sur le fonctionnement de l’UE, « l’UE   l’approche sud-nord que de l’approche sud-sud, lesquelles conti-
-Perfectionnement », la mise en oeuvre des accords d’association,      nueront à se développer.
les « Programmes de l’UE » traitant de la gestion du financement
                                                                       Quel a été le plus grand défi, en termes de mise en oeuvre ?
européen, la « Politique européenne de voisinage » expliquant
                                                                       La mise en oeuvre du programme s’est déroulée sans heurt, tou-
les possibilités de formation, l’accent étant à chaque fois mis sur
                                                                       tefois, comme c’est d’ailleurs le cas pour tout programme de dé-
les trois instruments s’adressant aux administrations publiques, à
                                                                       veloppement des capacités, le principal défi est de pérenniser
savoir : SIGMA, TAIEX et Twinning, et le module de formation de
                                                                       les résultats obtenus et de renforcer encore la coopération et les
formateurs. Au cours de la deuxième phase, nous nous sommes
                                                                       échanges entre les administrations publiques euroméditerranéen-
davantage concentrés sur les activités de mise en réseau. Nous
                                                                       nes, en particulier dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée.
avons ainsi organisé des conférences et des activités pour les éco-
les euro-méditerranéennes d’administration publique, en mettant
l’accent sur deux thèmes: La gouvernance territoriale et la qualité    Une bonne soixantaine d’activités de formation
de la formation des fonctionnaires.
                                                                       et de travail en réseau ont été organisées, et
Quel est l’impact attendu du programme pour les citoyens des pays
partenaires ?                                                          plus de 1500 fonctionnaires et experts ont ainsi
Nous attendons entre autres du programme le renforcement des           pu échanger idées et bonnes pratiques sur
capacités de gestion des administrations publiques et la créa-         des questions intéressant les administrations
tion de pratiques de travail durables autour de thèmes d’intérêt
                                                                       publiques des deux entités.
                                                                                      Projets en marche — Voisinage Sud    23
lIbAn, IsrAël, tErrItoIrE pAlEstInIEn occupé




             Lutter contre les
             discriminations
             et les violences à
             l’égard des femmes
             L’égalité entre les hommes et les femmes et la lutte contre les violences à l’égard
             des femmes comptent parmi les priorités du programme EGEP « Promouvoir
             l’égalité entre les hommes et les femmes dans la région euro-méditerranéenne
             », qui évalue actuellement la situation dans 9 pays méditerranéens partenaires.
             Mettre fin aux violences à l’encontre des femmes est une priorité, a déclaré Judith
             Neiss, directrice du programme, avant d’ajouter que la représentation des femmes
             était un autre volet clé. Le projet prépare à ce sujet un rapport général et 9 rapports
             nationaux, dans le but de définir des priorités et de mettre en oeuvre des activités
             régionales répondant aux besoins identifiés.

             Texte ENPI Info Centre/ANSA
             Photos Cawtar/ EPEG/ Euromed Heritage II




                                      BRUXELLES – « Le droit de la famille ne permet souvent pas d’inculper les maris               “A top priority
                                      se rendant coupables d’actes de violence. On parle de disputes ou de tensions                 for women in
                                      familiales, et le phénomène est quelque peu banalisé, » explique Mme Neisse. Le               Israël is
                                      programme EGEP entend soutenir la réalisation d’une étude nationale en Jordanie               to challenge
                                      et au Liban. Un autre grande problématique est celle du rôle des femmes dans le
                                                                                                                                    existing
                                      processus de prise de décision, tant dans la sphère publique que privée. « Dans
                                                                                                                                    restrictions on
                                      plusieurs pays, les femmes souffrent d’un statut inférieur étant donné que la légis-
                                      lation, le droit privé et le droit de la famille sont toujours influencés par la religion.
                                                                                                                                    marriage and
                                      D’où, souvent, une approche archaïque, notamment en ce qui concerne le mariage                divorce still
                                      ou le divorce, » ajoute-elle. Intégrer le droit familial dans la législation est ainsi l’un   handled in
                                      des objectifs de l’EGEP. Ce programme se propose de créer à l’échelon régional des            religious
                                      sous-groupes de pays partenaires, chargés d’élaborer des formations à l’échelon               courts”
N Yael Slater                         sous-régional. « Une fois les données recueillies et les priorités identifiées, nous          Yael Slater
chercheuse au Centre Adva ; Israël.
                                      organiserons, en 2010-2011, des formations autour d’une série de thèmes priori-
                                      taires pour les différents groupes de pays », explique la directrice du programme.

                                24    Projets en marche — Voisinage Sud
La situation dans les pays méditerranéens partenaires a
                             aussi été examinée lors d’une réunion organisée à Bruxel-
                             les, en mars 2010, au cours de laquelle des journalistes de
«Au Liban, les               l’agence de presse ANSA se sont entretenus avec certains
femmes souffrent             participants.
d’une double
discrimination.              Les Libanaises victimes d’une double
À la                         discrimination
discrimination               Au Liban, les femmes souffrent d’une double discrimina-
religieuse                   tion. À la discrimination religieuse s’ajoutent les diver-
s’ajoutent                   ses discriminations entretenues par la communauté (18
                             au total) à laquelle elles appartiennent. Ghada Jabbour,
les diverses
                             de l’ONG locale « Kafa (Stop) à la violence et à l’exploi-
discriminations
                             tation » explique que les femmes libanaises sont soumi-
entretenues par              ses à la maison, et qu’elles ne peuvent dès lors jouer un
la communauté                rôle clé dans la société. Le système actuel, qui se reflète
(18 au total) à              encore dans le code pénal, reste de type patriarcal. » Et
laquelle elles               elle poursuit: « Les associations de femmes s’emploient
appartiennent »              à améliorer le statut de la femme au sein des différentes
Ghada Jabbour                communautés ou demandent l’introduction d’un code
                             civil fondé sur l’égalité ». La violence, notamment la vio-
                             lence domestique « n’est heureusement plus une ques-
                             tion taboue. Et un projet de loi est en préparation au sein
                             du gouvernement » ajoute-elle. Ce que l’on sait moins, précise-t-elle, c’est que «             N Ghada Jabbour
                                                                                                                            ONG locale « Kafa (Stop) à la
                             environ 200.000 travailleuses domestiques d’origine immigrée sont victimes de                  violence et à l’exploitation »,
                             discriminations et d’exploitation à des fins sexuelles. » L’industrie du sexe génère           Liban.
                             par ailleurs un phénomène de traite des femmes.

                             La religion fait encore la loi en Israël
                             Pour les Israéliennes, une des priorités fondamentales est la levée des restrictions
                             relatives au mariage et au divorce, qui relèvent encore des tribunaux religieux,
                             explique Yael Slater, chercheuse au Centre Adva, à Tel Aviv. « Les juifs ne peuvent
                             pas épouser des non-juifs, par exemple, et les trois religions sont très strictes sur la
                             question du divorce, les hommes étant par ailleurs toujours favorisés. » Les affaires
                             de divorce doivent être examinées par des tribunaux religieux. Pour Janet Shalom,
                             membre de la commission gouvernementale sur l’égalité entre les hommes et les
                             femmes, le divorce surtout reste problèmatique dans les trois religions. Pour Slater,          «Le droit de la
                             les Israéliennes sont aussi confrontées à une application insuffisante de la législa-          famille ne permet
                             tion relative à l’emploi, à une détérioration générale des conditions d’emploi, à des          souvent pas
                             restrictions à leur entrée à l’armée et à des restrictions en matière d’avortement.            d’inculper les
                             Elles sont par ailleurs peu représentées en politique.                                         maris se rendant
   N Judith Neisse
   directrice du programme                                                                                                  coupables d’actes
   EGEP                                                                                                                     de violence. On
                                                                                                                            parle de disputes
                                                                                                                            familiales, de
                                                                                                                            tensions»
                                                                                                                            Judith Neisse




                                                                                        Projets en marche — Voisinage Sud   25
La culture palestinienne, source de discriminations
                         La culture qui prévaut dans la société palestinienne est de nature à maintenir la
                         discrimination à l’encontre des femmes et elle légitime la violence domestique.
                         Selon Hanan Abu Goush, du Centre d’aide et de conseils juridiques pour les fem-
                         mes de Ramallah, alors que l’égalité est inscrite dans la Constitution, la situation
                         est très différente dans les faits, et le droit familial et le code pénal doivent donc
                         être modifiés pour mettre fin à la discrimination. « Les crimes d’honneur restent
                         monnaie courante, autorisant pour ainsi dire les hommes à tuer en toute impu-
                         nité des femmes de leur propre famille, » explique-t-elle. Pour pouvoir se marier,
« Même si la             poursuit Mme Goush, « une femme doit demander l’autorisation du chef de famille
Constitution             masculin. Faute d’accord, elle devra faire appel au juge. Cet accord n’est pas requis
                         si la femme est divorcée et qu’elle a plus de dix-huit ans. « Le divorce et la garde des
palestinienne
                         enfants avantagent toujours le mari », déplore-t-elle, ajoutant que les femmes font
reconnaît
                         également l’objet de discriminations en matière d’héritage, une question régie par
l’égalité, dans
                         la Sharia, même si cette loi n’est jamais appliquée.“
les faits, la
situation est très                                                                                                         N Hanan Abu Goush
                                                                                                                           Centre d’aide et de conseils
différente, et le                                                                                                          juridiques pour les femmes,
droit familial et                                                                                                          Territoire palestinien occupé.

le code pénal
doivent donc
être modifiés »
Hanan Abu Goush




  Promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes
  dans la région euro-méditerranéenne
  Soutien à l’égalité entre les hommes et les femmes et à la mise en oeuvre de la Convention sur
  l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), renforcement
  des connaissances sur le phénomène de la violence à l’égard des femmes et soutien au suivi de la
  conférence ministérielle d’Istanbul sur les femmes.
  www.euromedgenderequality.org/index.php
  Pays participants          Objectifs
  Algérie, Égypte, Israël,   Vise à promouvoir trois grandes priorités : Appui à la dynamique actuelle en faveur de l’égalité entre
  Jordanie, Liban, Maroc,    les sexes et des droits des femmes ainsi qu’à l’application, dans son intégralité, de la CEDAW et des
  Territoire palestinien     instruments juridiques apparentés, contribution à une meilleure connaissance des violences à caractère
  occupé, Syrie, Tunisie     sexiste et appui au suivi des conclusions et du cadre d’action de la conférence ministérielle d’Istanbul sur
                             le « Renforcement du rôle de la femme dans la société ».
  Calendrier
  2008–2011                  Pour en savoir plus
                             Fiche de l’EGEP > www.enpi-info.eu/mainmed.php?id=250&id_type=10&lang_id=469
  Budget                     Dossier de presse ENPI Info Centre sur l’égalité entre les hommes et les femmes >
  4,5 millions d’euros       www.enpi-info.eu/mainmed.php?id=71&id_type=3&lang_id=469




                   26    Projets en marche — Voisinage Sud
tunIsIE




Une expérience
d’avantgarde qui a
transformé la médina
Pendant des années, la médina de Mahdia souffrait de l’absence
de collecte régulière des déchets ménagers. Aujourd’hui, grâce à
une succession de programmes de coopération urbaine financés
par l’Union européenne, le dépôt des ordures est devenu un
réflexe pour les habitants, et le quartier s’est transformé.

Texte et photos par Lotfi Touati


         MAHDIA – C’est devenu un réflexe pour les habitants de cette coquette médina
         ancestrale de la ville tunisienne de Mahdia. Tous les soirs, depuis près de deux ans,
         ils ont pris l’habitude de déposer d’une manière régulière les déchets ménagers
         devant leur domicile dans des sachets en prévision du passage des agents de
         la municipalité chargés de la collecte. Un geste ordinaire voire anodin de prime
         abord, mais qui a nécessité une action d’envergure et un budget de taille, dont la
         plus grande partie – 120 000 euros – financée par l’Union européenne. En fait ce
         quartier de la ville arabe de Mahdia a durant des années souffert de l’absence de
         collecte régulière des déchets ménagers en l’absence de matériel roulant adéquat.
                                                                                                        N Samir Gandoura
         En effet, l’architecture des ruelles érigées à l’époque des Fatimides est dotée d’un           administrateur à l’association
         charme certain, mais ne permettait pas d’accueillir les véhicules utilisé par les              de sauvegarde de la médina de
                                                                                                        Mahdia.
         services municipaux pour la collecte des déchets ménagers. L’histoire de la ville
         remonte au Xè siècle. Elle a été construite par le calife Fatimide, Obeid Allah El
         Mehdi, d’où le nom de la ville qui connut une période florissante sous son règne,
         époque à laquelle remonte la grande mosquée, qui fait la fierté des habitants de
         la ville. Toujours est-il que le quartier a été construit en forteresse, ce qui explique
         l’exiguïté des rues et la difficulté de répondre aux exigences de la vie moderne.

         Un travail de longue haleine
         M. Samir Gandoura, administrateur à l’association de sauvegarde de la médina
         de Mahdia, explique que cette action a nécessité un travail de longue haleine,
         entrepris en partenariat avec l’Union européenne depuis 2004 dans le cadre d’une
         succession de programmes de coopération urbaine, axés sur le développement
         durable. La première étape a été franchie par le programme MED’ACT (2004-2006),
         avec un financement global de l’Union européenne s’élevant à 567 530 euros :
         « Nous étions confronté à un problème d’enlèvement des déchets ménagers en

                                                                    Projets en marche — Voisinage Sud   27
La coopération régionale vue par les journalistes du Sud
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La coopération régionale vue par les journalistes du Sud

  • 1. Projets en marche VOISINAGE SUD La coopération régionale vue par les journalistes Société Environnement Energie Transport CE PROJET EST F I N A N C É PA R L’UNION EUROPÉENNE
  • 2. AvAnt-propos Regards sur la coopération au sein du voisinage Mais qu’est-ce que vous faites exactement avec tout cet ar- gent » ? C’est toujours cette même question qui revient lors- que nous évoquons la coopération lors d’événements publics. Fournir des explications sur des projets en les resituant dans leur contexte spécifique est déjà quelque chose d’assez diffi- cile. Mais il est encore plus difficile de montrer la valeur ajoutée concrète de la coopération régionale de l’UE. Les médias restent notre meilleur lien avec le public ; ils peu- vent en effet comprendre et analyser une situation et ensuite raconter une histoire. Je suis donc fier de vous présenter ce premier magazine de reportages écrit par le biais de l’ENPI Info Centre au titre du programme d’information et de communication régional. « A travers les yeux de journalistes », le partenariat entend ren- dre compte aux lecteurs de notre coopération dans les 16 pays bénéficiant de l’Instrument européen de voisinage et de parte- nariat. Et nous espérons qu’il aidera à répondre à cette éternel- le question : « Que faites-vous exactement avec cet argent ? » Marcus Cornaro Directeur Europe, Méditerranée du Sud, Proche-Orient et Politique du voisinage Direction générale du développement et de la coopération EuropeAid
  • 3. Index Regards sur la coopération au sein du voisinage 3 La coopération régionale vue par les journalistes 6 Notre réseau de journalistes 8 Société Éduquer pour réduire le nombre d’accidents domestiques mortels en Jordanie par Mohammad Ben Hussein – Jordanie 11 Un pont de la connaissance de part et d’autre de la Méditerranée par Maurice Aaek – Syrie 14 Briser le mur du silence par Elias Zananiri – Territoire palestinien occupé 17 L’échange d’expérience au service de l’égalité des chances par Yair Quedar – Israël 20 Familiariser les fonctionnaires des pays partenaires aux affaires européennes entretien avec Stéphanie Horel 23 Lutter contre les discriminations et les violences à l’égard des femmes par ENPI Info Centre/ANSA – Liban, Israël, Territoire palestinien occupé 24 Une expérience d’avantgarde qui a transformé la médina par Lotfi Touati – Tunisie 27 Redonner au hammam une place centrale dans la communauté Entretien avec Andreas Oberenzer 30 Pour battre le plus ancien des maux un réseau de recherche et d’éducation par Lofti Touati – Tunisie 31 Les autorités locales un pont entre les pays du voisinage Entretien avec Frank Samol 34 Le « Prix Samir Kassir pour la liberté de la presse », financé par l’UE, améliore la vie des journalistes par ENPI Info Centre/ANSA 35
  • 4. Environnement Gardiens de l’eau par ENPI Info Centre – Maroc et Tunisie 39 Priorité contre la pollution en mer Méditerranée Entretien avec Michael Scoullos 42 L’eau, un lien pour l’identité méditerranéenne par ENPI Info Centre – Algérie 43 Un partenariat transfrontalier visant à rapprocher les peuples Entretien avec Bodil Person 46 Energie Tourné au soleil par Dalia Chams – Egypte 49 Une bonne énergie à partager! par ENPI Info Centre 52 Une coopération méditerranéenne dans le domaine de l’énergie Entretien avec Alessandro Ortis 55 Construire pour l’avenir par Maurice Aaek – Syrie 56 Transport Les routes de l’espoir par Hicham Houdaïfa – Maroc 61 Combiner prêts et subventions pour financer les investissements en faveur des pays du voisinage Entretien avec Richard Weber 64 Une nouvelle vision du transport de marchandises par Yair Qedar – Israël 66 Sécurité maritime : réduire les écarts autour d’une mer commune Entretien avec Albert Bergonzo 69 En construisant les autoroutes de la mer par ENPI Info Centre – Maroc/Tunisie 70 L’espace aérien euro-méditerranéen commun : un stimulant pour l’économie Entretien avec Olivier Turcas 73 Démonstration au Maroc du système de sécurité aéroportuaire EGNOS par ANSA/ENPI Info Centre – Maroc 74 Un impact direct sur le terrain Entretien avec Dalila Achour Limam 77 Pour en savoir plus 78
  • 5. La coopération régionale vue par les journalistes La coopération entre l’Union européenne et les pays couverts par la Politique européenne de voisinage (PEV) et soutenus au titre de l’Instrument euro- péen de voisinage et de partenariat (IEVP) se situe à deux niveaux. Tout d’abord à l’échelon politique, lors des réunions au cours desquelles des chefs d’État et de gouvernement décident des domaines stratégiques prioritaires. Au second niveau, il s’agit de concrétiser ces décisions en mettant en œuvre des actions sur le terrain, en finançant des projets qui soutiennent concrètement les efforts de changement et de modernisation des partenaires. Ce soutien est octroyé aux partenaires essentiellement sur une base bilatérale. Il existe cependant aussi une dimension régionale, lorsque des fonds sont oc- troyés à des projets associant plusieurs pays du voisinage. Ce programme de coopération régionale est géré par EuropeAid. Il réunit des pays partenaires autour d’une table, et leur permet d’examiner des questions d’intérêt commun – économiques, politiques ou culturelles – et de prendre ensuite des décisions. Plus de 80 programmes et projets – dans les pays de l’Est du Voisinage mais aussi du Sud du Voisinage – bénéficient ainsi de son soutien. Tous ces programmes ont un impact direct ou indirect sur la vie des citoyens ordinaires. Les projets ainsi financés permettent de promouvoir de nouvelles politiques et de nouvelles mesures dans les pays, de maintenir un dialogue permanent et de créer des relations et des réseaux. Cette coopération régionale est véritablement un «canal du changement » qui relie les 16 pays suivants : l’Algérie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, le Belarus, l’Égypte, la Géorgie, Israël, la Jordanie, le Liban, la Libye, la Moldavie, le Maroc, le Territoire palestinien occupé, la Syrie, la Tunisie, l’Ukraine. 6 Projets en marche — Voisinage Sud
  • 6. Raconter une histoire L’ENPI Info Centre, en coopération avec des journalistes et des photo- graphes des pays partenaires, a suivi, décrit et photographié quelques- Ces reportages sont disponibles à la section uns des projets financés. Les journalistes ont analysé leurs activités et «Reportages » du site internet de l’ENPI Info ont interrogé des bénéficiaires de projets sur leurs expériences, sur ce Centre - www.enpi-info.eu - en anglais, qu’ils avaient appris et sur la façon dont ils envisageaient leur avenir. français, russe et/arabe, selon le pays. De leur côté, les photographes ont saisi l’âme du projet à travers leur Des informations détaillées et l’actualité des objectif. projets régionaux financés sont également disponibles sur ce site internet. Ce magazine réunit des reportages réalisés en 2010 et donne ainsi une idée de la coopération de voisinage sur le terrain. Les reportages sont divisés en quatre grandes catégories : les citoyens, l’énergie, l’environ- nement et les transports. Ensemble, ils racontent l’histoire d’un partenariat. Projets en marche — Voisinage Sud 7
  • 7. Notre réseau de journalistes Tarik HAFID – Algérie Journalistes collaborant à l’ENPI Info Centre. Lauréat du Prix du Journalisme Euromed Agence de presse partenaire : ANSA/ANSAMED. Heritage en 2007, avec son article « Si la Grande Poste nous était contée », M. Hafid écrit depuis 2002 pour l’un des principaux quotidiens algériens en langue française, « Le Soir d’Algérie ». Il a également participé au précédent projet euro- méditerranéen Euromed Info Centre, avec des reportages et des articles. Hicham HOUDAIFA – Maroc Journaliste indépendant à Casablanca, il a travaillé à l’ « Hebdomadaire » ou Il Lotfi TOUATI – Tunisie écrivait des articles et des reportages Après avoir travaillé comme journaliste sur les droits de l’homme et des faits et reporter pour les quotidiens tunisiens de société. Entre 1999 et 2003, M. francophones « L’Action », rebaptisé « Le Houdaifa a été correspondant à New Renouveau », M. Touati est aujourd’hui York pour le magazine international rédacteur en chef du Quotidien. Sa francophone « Jeune Afrique ». Il carrière professionnelle l’a amené collabore actuellement à une série de à participer à plusieurs ateliers sur magazines, sites internet et chaînes les affaires européennes. Il enseigne télévisées actuellement à ainsi qu’à des l’Université arabe des projets de sciences, à Tunis. communication financés par l’UE. 8 Projets en marche — Voisinage Sud
  • 8. Dalia CHAMS – Égypte Mme Chams a débuté comme reporter et présentatrice Maurice AAEK – Syrie à la télévision. Elle travaille depuis de nombreuses M. Aaek possède une vaste expérience dans le domaine années à l’hebdomadaire égyptien de langue française du journalisme. Il a travaillé pour de nombreux médias « Al-Ahram Hebdo », pages Arts, d’information, notamment des agences de presse, des portrait et Culture ; ainsi qu’à la sites internet et des magazines. Aujourd’hui, il rédige des rubrique sociale du quotidien comptes rendus et des reportages arabophone Al-Chourouq. Elle a pour un magazine pour les jeunes reçu le prix du journalisme Euromed basé à Damas. Il a participé à de Heritage en 2005. nombreux ateliers nationaux et internationaux sur les médias, le journalisme et la communication. Yair QEDAR - Israël Ecrivain et réalisateur freelance, M. Qedar collabore actuellement à plusieurs quotidiens israéliens, parmi Mohammad BEN HUSSEIN – Jordanie lesquels Ha’aretz et Yediot Aharonot. M. Ben Hussein est correspondant de l’agence de Il produit également des documentaires. presse italienne ANSA et ANSAmed en Jordanie, où Il a aussi écrit des scénarios et il travaille également comme producteur tv pour réalisé plusieurs productions Thomson Reuters. Il écrit également pour le « Jordan audiovisuelles et a reçu une Times » et rédige des analyses mention spéciale du jury politiques pour le « Lang pour l’édition 2005 du Prix du Institute ». En 2007, M. Ben Hussein journalisme Euromed Heritage a remporté le prix Lorenzo Natali pour la liberté d’expression dans le monde arabe, en Israël et en Iran. Elias ZANANIRI – Territoire palestinien occupé M. Zananiri a déjà 31 années d’expérience dans le monde des médias du Proche-Orient en qualité de reporter, de journaliste, de rédacteur, Antoine B. AJOURY - Liban d’enseignant/formateur, de producteur de M. Ajoury est journaliste à « l’Orient Le Jour », programmes radio- et télédiffusés et de conseiller quotidien libanais de langue française, depuis en relations publiques. Il 2003. Depuis 2008, il y est directeur de la rubrique est actuellement PDG de « Actualités internationales ». Il a contribué au MAHARAT PR et Media Talents projet euro-méditerranéen Empowerment, une agence Eurojar en rédigeant plusieurs de conseils en relations articles sur la coopération entre publiques et de formation l’Union européenne et ses média créée dans le Territoire pays partenaires du Sud de la palestinien en 2005. Méditerranée. Projets en marche — Voisinage Sud 9
  • 9. Société Environnement Energie Transport 10 Projets en marche — Voisinage Sud
  • 10. JorDAnIE Éduquer pour réduire le nombre d’accidents domestiques mortels en Jordanie En Jordanie, les accidents domestiques font de plus en plus de victimes parmi les enfants des quartiers pauvres et surpeuplés. Pour la Protection civile jordanienne, garantir aux enfants un environnement sûr est une priorité absolue. Consciente de l’importance cruciale de l’éducation à cet égard, elle dirige à cet effet un projet financé par le programme européen PPRD Sud (Programme euro-méditerranéen de prévention, de préparation et de réponse aux catastrophes naturelles et d’origine humaine). Texte et photos par Mohammad Ben Hussein AMMAN – Située dans une région politiquement instable en proie à une pénurie d’eau et soumise aux aléas d’un processus de paix imprévisible, la Jordanie fait, selon certains responsables, l’objet d’une menace quotidienne plus importante « Comme les encore : les accidents domestiques mortels. Sameera, qui habite dans le quartier enfants aiment Sweileh dans le nord-ouest d’Amman, a perdu son fils de sept ans après l’avoir jouer, les prix laissé sans surveillance dans la cuisine. « J’ai mis la nourriture à cuire sur le réchaud iront à ceux qui et je suis partie pendre le linge. J’ai laissé mon fils veiller sur la nourriture pour éviter qu’elle ne brûle. Tout à coup, je l’ai entendu hurler et quand je suis arrivée, proposeront son corps était couvert de flammes », explique cette mère de 23 ans. « Je n’aurais les meilleurs jamais dû le laisser seul », reconnaît-elle. Laisser les enfants sans surveillance est idées pour une chose très habituelle dans le quartier de Sameera, ainsi que dans de nombreu- stimuler le ses régions de Jordanie où les taux de natalité élevés et le manque de place peu- processusen- vent rapidement se transformer en mélange mortel. Dans le camp de réfugiés de tissage » Baqaa, des enfants jouent à proximité de feux de fortune sur lesquels ils préparent du thé. Ahmed, 12 ans, nous confie que ses parents ne lui disent jamais ce à quoi il doit faire attention quand il joue. « Je passe la plus grande partie de la journée à jouer avec des amis. J’ai six frères, et ma mère est trop occupée avec la maison et mes jeunes frères », explique-t-il. La solution passe par l’éducation Selon la Protection civile jordanienne, l’éducation est un élément clé de la lutte contre la multiplication de tels accidents. Pour Waleed Al-Soub, Directeur général Projets en marche — Voisinage Sud 11
  • 11. de la Protection civile jordanienne, le prin- cipal problème est que les gens ne sont pas suffisamment conscients des risques domes- tiques, surtout dans les quartiers pauvres. Selon lui, le programme PPRD Sud, financé par l’UE à hauteur de 5 millions d’euros, peut jouer un rôle clé pour sensibiliser les femmes aux risques qu’elles courent lorsqu’elles tra- vaillent chez elles et pour prévenir les acci- dents. Ce programme, qui vise à renforcer les capacités de protection civile des pays par- tenaires méditerranéens, contribue au déve- loppement d’une culture de protection civile axée sur la gestion et la prévention des ris- ques plutôt que sur la réaction. Les autorités N Des enfants du camp de jordaniennes compétentes en matière de protection civile participent au projet, refugiés Baqaa. qui couvre une durée de trois ans et est géré par un consortium regroupant les services de Protection civile d’Italie, de France, d’Égypte et d’Algérie, ainsi que la Stratégie internationale de prévention des catastrophes, des Nations Unies. Dans le cadre de cette initiative, chaque pays partenaire doit définir ses propres priori- tés. Pour la Jordanie, la première priorité était, selon Waleed Al-Soub, de garantir aux enfants un environnement sûr : « La Protection civile commencera bientôt à distribuer des dépliants à travers tout le pays afin d’initier les ménagères aux prin- cipes fondamentaux qu’elles doivent respecter pour protéger leurs enfants et pré- venir les dangers de la vie quotidienne liés notamment à l’électricité, aux fuites de gaz et au feu ». Ce projet, qui bénéficie, dans le cadre du PPRD Sud, d’un budget de 40 000 euros, est l’une des cinq initiatives régionales mises en oeuvre en Jordanie, au Liban, en Égypte, dans le Territoire palestinien occupé et au Monténégro. Wa- leed Al-Soub : « La population jordanienne a connu un boom considérable, et les « Pour que les programmes que nous proposons sont destinés aux ménages. Notre volonté est gens soient de venir à bout de certaines mauvaises pratiques, comme, par exemple, les erreurs informés, il faut de manipulation des bonbonnes de gaz et des appareils électriques ». Selon Soub, organiser des la Protection civile essaie également de toucher directement les mères et prévoit campagnes de notamment d’organiser au mois d’août, dans tout le pays, des séminaires destinés à des centaines de femmes de toutes conditions. « Des experts leur expliqueront sensibilisation, comment gérer leur ménage en toute sécurité et leur indiqueront quelles sont les et c’est meilleures pratiques en la matière ». Parallèlement à cela, près de 1 000 enfants précisément ce feront également l’objet d’un travail de sensibilisation par le biais de dépliants ex- que le PPRD Sud pliquant les dangers de la vie quotidienne, tandis que des experts organiseront à essaie de faire » leur intention des concours centrés sur le thème de la sécurité. Waleed Al-Soub : « Comme les enfants aiment jouer, les prix iront à ceux qui proposeront les meilleurs idées pour stimuler le processus d’apprentissage ». N Ali, un garçon de dix ans qui a perdu quatre doigts en jouant avec des objets tranchants. 12 Projets en marche — Voisinage Sud
  • 12. Accent sur la prévention Des responsables du PPRD Sud ont souligné l’importance de tels pro- grammes pour aider les pays partenaires à réduire les risques en renforçant les capacités des mem- bres de la protection civile et en les aidant à of- frir un meilleur service à la communauté. Selon Milojka Saule, consultante en communications EuroMed pour le PPRD Sud, c’est la première fois « Mes quatre que la Jordanie met en oeuvre un projet axé non autres fils restent, seulement sur la réaction, mais aussi et surtout sur eux aussi, la prévention et la préparation, ce qui implique vulnérables, de sensibiliser les gens aux risques qu’ils côtoient de même que dans leur vie quotidienne, et de leur apprendre mes neveux et comment réagir en cas de catastrophe naturelle, ma nièce. C’est comme des inondations ou un séisme. « Pour que les gens soient informés, il faut N Mariam, 56 ans et mère de dix enfants. notre devoir organiser des campagnes de sensibilisation, et c’est précisément ce que le PPRD de les protéger Sud essaie de faire », explique-t-elle. Un projet similaire est d’ailleurs en cours de d’euxmêmes et du réalisation au Liban, où une entreprise locale s’apprête à distribuer 125 000 CD- monde extérieur ». ROM comportant des jeux pour ordinateur via lesquels les enfants apprennent à éviter les accidents, que ce soit à la maison ou ailleurs, y compris dans la rue. Le lancement de cette initiative sera soutenu par une campagne dans les médias. Pendant ce temps, un projet ambitieux, financé par l’UE, est en cours de réalisation en Cisjordanie. Ce projet vise à inciter les jeunes à s’engager dans le bénévolat afin de compenser le manque cruel de personnel affecté à la protection civile dans les territoires occupés. Enfin, l’Égypte, qui est le pays le plus peuplé du Moyen-Orient, a désigné les enfants et les ménages comme les cibles prioritaires de ses mesures visant à prévenir les accidents domestiques. Pour Sameera, même si elle a perdu un fils, il n’est pas trop tard pour sauver les vies de milliers d’autres enfants en par- ticipant à de tels programmes de sensibilisation. Sameera : « Mes quatre autres fils restent, eux aussi, vulnérables, de même que mes neveux et ma nièce. C’est notre devoir de les protéger d’eux-mêmes et du monde extérieur ». Protection civile (PPRD Sud) Programme de prévention, de préparation et de réaction aux catastrophes naturelles et d’origine humaine (PPRD Sud) www.euromedcp.eu Pays participants Objectifs Algérie, Égypte, Israël, Le « Programme de prévention, de préparation et de réaction aux catastrophes Jordanie, Liban, Maroc, naturelles et d’origine humaine » (PPRD Sud) contribue à l’amélioration des capacités Territoire palestinien occupé, des pays partenaires méditerranéens en matière de protection civile au niveau Syrie, Tunisie, Albanie, international, national et local. Fort des résultats obtenus dans le cadre de deux Bosnie-Herzégovine, Croatie, programmes précédents, ce programme participe au développement d’une culture Monténégro et Turquie. La de la protection civile reposant sur la prévention plutôt que sur la réaction. Il travaille Libye et la Mauritanie ont un en coopération avec les autorités de la protection civile des pays partenaires, et statut d’observateur. sa gestion a été confiée à un consortium regroupant les autorités de la protection civile d’Italie, de France, d’Égypte et d’Algérie, ainsi que la Stratégie internationale de Durée prévention des catastrophes, des Nations unies (SIPC). 2009-2011 Pour en savoir plus Budget Fiche PPRD Sud> www.enpi-info.eu/mainmed.php?id=245&id_type=10 5 millions d’euros (ENPI/IPA) Portail thématique « Société civile & Autorités locales » de l’Info Centre ENPI> www.enpi-info.eu/thememed.php?subject=14 Projets en marche — Voisinage Sud 13
  • 13. sYrIE Un pont de la connaissance de part et d’autre de la Méditerranée En Syrie, le programme Tempus a financé 35 projets de mobilité qui ont permis à quelque 300 universitaires syriens d’étudier dans des universités européennes. Le programme Tempus (Trans-European Mobility Program for the University Studies) se base sur le transfert d’expériences entre établissements d’enseignement européens et établissements équivalents des pays du voisinage. Erasmus Mundus s’inspire du programme Erasmus, un programme européen qui soutient la coopération et la mobilité entre établissements européens d’enseignement supérieur avec de très bons résultats. Il offre un précieux cadre d’échanges et de dialogue entre les cultures et donnent à de nombreux étudiants syriens l’occasion d’achever leurs études dans des universités européennes. Texte et photos de Maurice Aaek DAMAS – Nombre d’étudiants syriens rêvent d’étudier en Europe. De l’autre côté « Voyager en de la Méditerranée, on nourrit un autre rêve : celui de partager l’enseignement supérieur de l’UE avec ses voisins – un rêve de dialogue interculturel entre les Europe m’a étudiants qui mènerait à terme à un monde meilleur. Lors de la journée « Étu- permis de mieux dier en Europe », organisée par la délégation européenne en Syrie, les étudiants aborder les sont venus partager leurs rêves mais également leurs craintes et préoccupations autres cultures. – sur le plan financier, linguistique et culturel. En même temps qu’ils s’emploient à J’y ai vu un autre identifier des solutions pour surmonter les difficultés financières des étudiants, les style de vie et N En Syrie, Tempus a financé environ 35 projets en huit ans, programmes d’échange d’étudiants financés par l’UE s’efforcent également d’at- des méthodes permettant à des universitaires ténuer les craintes suscitées par l’adaptation à la vie à l’étranger Le renforcement de recherche syriens de participer à de précieux échanges avec les de la mobilité des étudiants entre pays est donc particulièrement importante. Se- différentes ... C’est universités européennes. lon Pascal Restel, administrateur de la section culturelle de l’ambassade de Suède une expérience à Damas, « Les Syriens qui n’ont jamais été en Suède vont se créer inoubliable » une image qui ne se base pas sur leur expérience personnelle. Cette image ne reflètera pas la réalité, comme ce serait le cas également pour un étudiant suédois qui n’est jamais venu en Syrie.» Selon Pas- cal Restel, l’expérience d’un ou deux étudiants fera peu de différence, tandis que la mobilité de milliers d’étudiants mènera à une meilleure compréhension et intégration dans les cultures. C’est exactement le genre d’expérience que Ziad Naser a eu la chance d’acquérir. Ziad, un étudiant en informatique, a passé neuf mois à l’Université de Brigh- ton au Royaume-Uni dans le cadre du programme d’échange Erasmus Mundus. 14 Projets en marche — Voisinage Sud
  • 14. N La journée « Étudier en Europe », organisée par la délégation européenne en Syrie. Le rêve d’étudier en Europe Ziad n’avait jamais pensé aller au Royame-Uni, surtout vu le climat politique international actuel – « Comment les Arabes pour- raient-ils être acceptés en Europe ? », se demandait-il. Mais son expérience lui a « Sur la base ouvert les yeux. « Voyager en Europe m’a permis de mieux aborder les autres cultu- des résultats res. J’y ai vu un autre style de vie et des méthodes de recherche différentes ... C’est positifs obtenus, une expérience inoubliable. » Tempus et Erasmus Mundus sont des programmes de nombreux financés par l’UE qui encouragent l’échange d’étudiants et d’expertise universitaire accords ont été entre l’Europe et les pays du voisinage, dont la Syrie. Tempus promeut l’enseigne- conclus entre ment supérieur dans les pays participants tandis qu’Erasmus Mundus finance des les universités bourses pour encourager les échanges d’étudiants entre les universités participan- syriennes et tes en Europe et ses voisins. Tempus se base sur le transfert d’expertise entre les européennes » établissements d’enseignement européens et ceux des pays partenaires. En Syrie, Tempus a financé environ 35 projets en huit ans. La plupart de ces projets ont été mis en oeuvre dans les universités de Damas et d’Alep et ont permis à des universi- taires syriens de participer à de précieux échanges avec les universités européen- nes. Pour le Dr Rami Ayoubi, coordinateur du programme en Syrie, il s’agit d’une opportunité importante pour développer le dialogue et stimuler le travail en ré- seau des universités. « Même s’il s’agit au final d’un programme qui implique un transfert de connaissances de pays plus avancés vers la Syrie, nous ne serons pas à même de le mesurer rapidement. C’est un processus cumulatif qui prend du temps ... Tempus s’attache à financer ce processus. » Le programme a octroyé environ 10 millions d’euros à la Syrie pour la période 2002-2006. Il a été prolongé jusqu’en 2013. En Syrie, Tempus réoriente ses objectifs, expliquer le Dr Ayoubi. L’objectif ini- tial était de développer des programmes d’études, mais aujourd’hui, il entend de plus en plus accorder un soutien plus important aux projets d’évolution sectorielle et structurelle, au bénéfice de l’enseignement supérieur en général. Stimuler le dialogue universitaire Erasmus, quant à lui, offre aux étudiants l’occasion d’aller étudier quelque temps dans des universités européennes en of- frant des bourses aux étudiants du deuxième et troisième cycle. Selon Dr Ayman N Rami Ayoubi Hemada, coordinateur du projet à l’université d’Alep, Erasmus vise à combler le coordinateur du programme Tempus en Syrie. fossé culturel, linguistique et social tout en rapprochant les étudiants du Proche- Orient et de l’UE grâce à un programme de mobilité entre 11 universités européen- nes et neuf universités en Jordanie, en Syrie et au Liban. Selon le Dr Hemada, les bourses couvrent toutes les dépenses : des billets d’avion aux frais d’inscription et à l’assurance soins de santé. Le programme prévoit également une bourse men- suelle allant de 1000 euros pour les étudiants du deuxième cycle à 2.500 euros pour les membres de la faculté. Au cours de ces trois dernières années, le projet a accordé 35 bourses par an, 20 à des étudiants Syriens souhaitant étudier en Eu- rope et 15 à des étudiants européens souhaitant étudier en Syrie. Dr Rand Quwatli, coordinateur du programme Erasmus Mundus à l’université de Damas, fait part de son enthousiasme : « Nous avons pu envoyer des étudiants syriens de toutes les disciplines dans des universités européennes et ils s’avère avoir un très bon niveau. Parallèlement, nous avons également accueilli des étudiants venant des universi- Projets en marche — Voisinage Sud 15
  • 15. tés européennes. Sur la base des résultats positifs obtenus, de nombreux accords ont été conclus entre les universités syriennes et européennes. » Lors de son dis- « La plupart cours à la Journée « Étudier en Europe », le Dr Maher Kabakibi, le vice-ministre de des étudiants l’Éducation, a souligné l’importance de la coopération avec l’Europe et a expliqué des universités que l’objectif du gouvernement était de mettre sur pied une collaboration officielle syriennes avec des institutions de recherche étrangères avant la fin 2010. Une nouvelle loi a rêvent été adoptée dans ce sens, a-t-il ajouté. Cette loi permet la création de programmes d’étudier en conjoints avec des universités européennes, ce qui permettra aux étudiants d’ob- Europe » tenir des diplômes dans les deux universités. Selon les statistiques officielles, 62 % des étudiants syriens à l’étranger étudient dans des universités européennes et plus de 75 % des universitaires ont été formés en Europe. La plupart des étudiants des universités syriennes rêvent d’étudier en Europe. Les programmes Tempus et Erasmus constituent un pas de plus vers la concrétisation de ce rêve. N En Syrie, Tempus a financé environ 35 projets en huit ans, permettant à des universitaires syriens de participer à de précieux échanges avec les universités européennes. Erasmus Mundus II – Action 2: Partenariats Promotion de la coopération entre établissements d’enseignement supérieur en facilitant les partenariats, la mobilité et les échanges d’étudiants, de chercheurs et de personnel universitaire http://eacea.ec.europa.eu/extcoop/call/index.htm Pays participants Objectifs Arménie, Azerbaïdjan, Belarus, Géorgie, L’Action 2 – Partenariats du programme Erasmus Mundus II a vocation à favoriser Moldova, Russie, Ukraine (Région Est) Algérie, une meilleure compréhension et l’enrichissement mutuel entre les pays de l’UE Égypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Territoire et les pays tiers et, dans une perspective à moyen terme, à renforcer leurs liens palestinien occupé, Syrie, Tunisie (Région Sud) politiques, culturels, éducatifs et économiques. Durée Budget Pour en savoir plus 2009-2010 €29 millions d’euros Fiche du programme Erasmus Mundus> www.enpi-info.eu/mainmed.php?id=256&id_type=10&lang_id=469 TEMPUS IV pour l’enseignement supérieur Appui à la modernisation de l’enseignement supérieur, création d’opportunités de coopération entre les acteurs de terrain et renforcement de la compréhension http://eacea.ec.europa.eu/tempus/index_en.php Pays participants Objectifs Arménie, Azerbaïdjan, Belarus, Géorgie, Le programme de mobilité transeuropéenne pour l’enseignement supérieur (Tempus) soutient Moldova, Russie, Ukraine (Région Est) ; les initiatives des pays partenaires visant à moderniser leur système d’enseignement supérieur et Algérie, Égypte, Israël, Jordanie, Liban, crée des opportunités de coopération entre les acteurs de l’enseignement supérieur de l’Union Maroc, Territoire palestinien occupé, Syrie, européenne et des pays participants, au travers de projets communs. Il renforce également Tunisie (Région Sud) la compréhension entre les cultures dans la mesure où il favorise le rapprochement entre les peuples et la convergence avec l’évolution de l’enseignement supérieur dans l’Union européenne Durée Budget entre 35 et 39 pour mener à la création d’emplois et à la croissance. 2008-2013 millions d’euros par an (IEVP) Pour en savoir plus Fiche du programme Tempus> www.enpi-info.eu/mainmed.php?id=254&id_type=10&lang_id=469 ENPI Info Centre – Portail thématique éducation et formation > 16 www.enpi-info.eu/thememed.php?subject=11&lang_id=469 Projets en marche — Voisinage Sud
  • 16. tErrItoIrE pAlEstInIEn occupé Briser le mur du silence Dans le Territoire palestinien occupé, les femmes vivent depuis longtemps dans l’ombre des hommes de leur famille et sont fréquemment victimes d’abus passés sous silence. « Masarat », un projet cinématographique financé par l’UE, a fait entendre la voix de ces femmes et brisé des tabous de façon spectaculaire. Texte Elias Zananiri Photos Elias Zananiri, Masarat JÉRUSALEM-EST – quand la station de télévision locale Al Fajr Al Jadid de Tulk- arem a diffusé Graines de grenade dorées, un court-métrage réalisé par Ghada Terawi dans le cadre d’un projet financé par l’UE visant à promouvoir le travail des réalisatrices palestiniennes, l’effet a été immédiat. Dès les premières minutes du film, des téléspectateurs furieux ont commencé à appeler en affirmant que « le film avait dépassé les bornes », commente Raja Nafee, cadre de la station de télévision. « J’ai dit à mon personnel de ne pas réagir à ces appels mais de simplement demander à leurs auteurs d’attendre la fin du film pour s’exprimer. » À la fin du film, un quart d’heure après, l’ambiance avait changé. « Les gens se sentaient encouragés et beaucoup demandaient à ce qu’on fasse plus de films de ce type à l’avenir. » « Je crois que nous avons brisé le mur du silence. » Graines de grenade dorées juxtapose un conte oral traditionnel où une jeune fille garde le silence sur des choses qu’elle a vues et qui la hanteront à jamais, à des histoires vraies de femmes qui osent parler tout haut des abus sexuels subis dans le cadre familial. Le message de ces femmes est direct : « Si tu te tais une fois, tu te tairas pour toujours.» Un tabou a été brisé, déclare Nafee : quelques jours après la diffusion du film, un N Ghada Terawi sur le tournage de Graines de officier de police lui a appris qu’en moins de 24 heures, 14 cas d’abus sexuels fami- grenade dorées liaux avaient été dénoncés par des jeunes filles au poste de police local. Effet boule de neige Ce qui s’est passé à Tulkarem s’est répété un peu partout dans le Territoire palestinien occupé, où le film a été projeté dans des centres com- munautaires et sur des chaînes locales. Farha Abu Alheija, de Farah TV à Jénine, a expliqué que des spectateurs l’avaient appelée après le film en demandant à ce Projets en marche — Voisinage Sud 17
  • 17. « Les gens se sentaient encouragés et beaucoup demandaient à ce qu’on fasse plus de films de ce type à l’avenir. Je crois que nous avons brisé le mur du silence” N Le projet Masarat a financé non seulement la production de quatre court-métrages, mais aussi 58 projections, comme celle-ci à Beit Fajjar. que davantage de cas semblables soient traités à l’avenir. Les écoles secondaires ne sont pas en reste car elles ont demandé à pouvoir montrer le film à leurs élèves. Quant à l’Office de secours et de travaux des Nations unies (UNRWA) et au minis- tère palestinien de la Santé, ils souhaitent utiliser le film dans leurs programmes de contact et de conseil pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Graines de grenade dorées est l’un des quatre films réalisés par des Palestiniennes dans le cadre du projet « Masarat », entièrement financé (120 000 euros) par le programme régional d’information et de communication de l’UE. Ce projet a valu un succès «Dès le départ, spectaculaire à Shashat, une ONG cinématographique palestinienne qui s’attache je me suis dit à renforcer les capacités des réalisateurs palestiniens, en particulier les femmes. Sans toucher nécessairement une corde aussi sensible, tous les films propulsent les que le festival femmes sur le devant de la scène dans une société patriarcale extrêmement conser- ne devait pas vatrice. Dans Loin de la solitude, Sawsan Qaoud part d’une rencontre fortuite pour s’adresser suivre trois femmes de la campagne durant le dur périple qu’elles effectuent avant exclusivement l’aube entre leurs champs et le marché. Mahasen Nasser-Eldin raconte l’histoire à l’élite de Samia, une femme de 71 ans toujours fringante, active et engagée dont la vie intellectuelle… personnelle et professionnelle est marquée par sa lutte pour rester à Jérusalem et mais toucher promouvoir l’éducation des jeunes filles. Le quatrième film, Premier amour, réalisé un public aussi N L’affiche du festival Masarat. par Dima Abu Ghoush, raconte l’histoire de l’éclosion de l’amour romantique dans large que la vie de jeunes filles qui témoignent du rôle important joué possible.» par leurs parents dans la gestion de leurs émotions et de leurs dilemmes. Selon le Dr Alia Arasoughly, directrice générale de Shashat et directrice du projet Masarat, les enfants devraient avoir la possibilité non seulement de consommer mais aussi de créer de la culture. La culture, explique-t-elle, va bien au-delà des connaissances. Elle laisse une empreinte profonde dans les émotions et les sentiments. Pour cette raison, les femmes peu- vent et doivent assumer un rôle majeur dans la sensibilisation à la culture. Le financement apporté par l’UE au projet Masa- rat couvrait non seulement la production de quatre films mais également 58 projections et 25 présentations dans des centres communautaires et culturels de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza ainsi que 168 diffusions par des stations de télévision communautaires locales suivies de débats en direct. Après chaque présentation, une feuille de commentaires était distri- buée au public. Sur les 7 790 réponses, 7 285 étaient positives (2 139 jugeaient la présentation excellente, 2 934 très bonne et 2 212 bonne). Avec de tels résultats, l’ONG Shashat estime que le projet mérite d’être réalisé chaque année. 18 Projets en marche — Voisinage Sud
  • 18. Toucher un large public « Dès le départ, explique Mme Arasoughly, je me suis « Ces films ont dit que le festival ne devait pas s’adresser exclusivement à l’élite intellectuelle de la encouragé société ni concentrer ses activités sur le centre de la Cisjordanie, mais toucher un l’ouverture d’un public aussi large que possible. » Elle voulait créer une vaste plate-forme en orga- débat sur le rôle nisant, dans des lieux multiples et socialement diversifiés, des projections suivies des femmes. de débats. Pour l’UE, le projet a « dépassé toutes les attentes en touchant le coeur du public et en générant des débats sur des sujets difficiles, voire tabous », com- Nous avons mente Alix de Mauny qui, en sa qualité de responsable presse et information du beaucoup à bureau d’assistance technique de la Commission européenne pour la Cisjordanie apprendre de la N Alia Arasoughly directrice et la Bande de Gaza, a été associée de près à Masarat. « Comme les réalisatrices façon si positive générale de Shashat et directrice du projet Masarat. ont trouvé elles-mêmes leurs sujets et décidé elles-mêmes de la manière de les et constructive traiter, elles ont pu puiser dans les préoccupations réelles des Palestiniennes et ont avec laquelle réussi à poser des questions brûlantes sans jamais faire mine de sermonner le pu- ils ont réussi blic.» Masarat a permis aux femmes de faire entendre leur voix : « Nous avons res- à aborder des senti vivement tout ce que nous n’osons jamais exprimer, et cela nous a donné la sujets à ce point confiance de penser que quelque chose peut être fait ! », a commenté une femme difficiles » de Bethléem après une projection de Graines de grenade dorées. « Il faut parler de ce genre de choses. » Alix De Mauny est en effet frappée de voir à quel point les sujets soulevés ont trouvé des échos dans d’autres parties du monde, y compris en Europe. « Ces films ont encouragé l’ouverture d’un débat sur le rôle des femmes. Nous avons beaucoup à apprendre de la façon si positive et constructive avec laquelle ils ont réussi à abor- der des sujets à ce point difficiles. » N Une scène du film Graines de grenade dorées. Programme régional d’information et de communication Ce programme vise à sensibiliser l’opinion publique en vue d’une meilleure compréhension de l’Union européenne et de ses relations avec les pays de l’IEVP, par un soutien des journalistes et des médias dans la production d’information, et par la formation Pays participants Objectifs Arménie, Azerbaïdjan, Le programme se propose de sensibiliser l’opinion publique en vue d’une meilleure Belarus, Géorgie, Moldavie, connaissance de l’Union européenne et de ses relations avec les pays de la politique de Russie, Ukraine (Est), voisinage, et de susciter localement une volonté d’implication et d’appropriation commune. Algérie, Égypte, Israël, Il explique les politiques menées et met également en relief l’aide au développement Jordanie, Liban, Maroc, déployée par l’Union dans la région. Il facilite la coopération entres les journalistes et Territoire palestinien les médias, aide à construire des réseaux de communication durables et soutient le occupé, Syrie, Tunisie (Sud) développement permanent de la liberté d’opinion et d’expression, dans l’espoir de contribuer à l’émergence d’un environnement propice au dialogue et à la compréhension Durée mutuelle. 2008-2011 Pour en savoir plus Budget Site Internet de Shashat > www.shashat.org/ 19 millions d’euros (12 Fiche sur le programme régional d’information et de communication > millions d’euros au titre www.enpi-info.eu/mainmed.php?id=247&id_type=10 de l’IEVP Sud et 7 millions Bureau d’assistance technique de la Commission européenne pour la Cisjordanie et la Bande d’euros de l’IEVP Est) de Gaza > www.delwbg.ec.europa.eu/ Projets en marche — Voisinage Sud 19
  • 19. IsrAël L’échange d’expérience au service de l’égalité des chances Dès les deux premières années qui ont suivi sa mise en place, la Commission israélienne pour l’égalité des chances dans l’emploi (EEOC) a renforcé la lutte contre la discrimination à l’emploi. Aujourd’hui, la Commission continue d’accumuler une précieuse expérience en travaillant en partenariat avec un expert britannique détaché en Israël dans le cadre d’une initiative de jumelage financée par l’UE. Texte et photos Yair Qedar Tel Aviv – Un jour de septembre 2009 – on aurait pu entendre une mouche voler dans le Tribunal du travail de Tel Aviv. Un Abdelkarim Kadi très nerveux se tenait devant le juge qui se mit lentement à lire le verdict. Dans le procès opposant M. Kadi aux Chemins de fer israéliens pour discrimination… l’État reconnaît finale- ment la culpabilité de la société israélienne. La lecture du verdict marque la fin d’une longue procédure, intentée dans des circonstances tragiques. Un train avait causé la mort de cinq personnes à un passage à niveau. Suite à cet accident, la société des chemins de fer israéliens prit la décision de modifier la procédure de recrutement des gardiens chargés de la surveillance des passages à niveau... et d’exclure tous ceux qui n’avaient pas fait leur service militaire. Or M. Kadi est un N Bob Niven Israélien arabe. N’ayant pas servi dans l’armée israélienne, il ne pouvait pas deve- Conseiller résident à la nir gardien de passage à niveau. Mais il ne s’est pas laissé faire. Avec l’aide de la Commission pour l’égalité des chances dans l’emploi, Commission israélienne pour l’égalité des chances dans l’emploi, il a intenté une Jérusalem, Israël action en discrimination contre les chemins de fer israéliens. « Une affaire très in- téressante – et qui s’est très bien terminée selon nous », explique Tziona Koening Yair, commissaire nationale de l’EEOC. « Nous avons fini par gagner le procès. Le tribunal a en effet décidé que le fait d’avoir servi dans l’armée ne constituait pas un critère d’embauche pertinent et qu’il y avait dès lors discrimination. Un verdict qui va permettre à M. Kadi de décrocher ce poste. » La discrimination en matière d’emploi C’est Mme Koenig-Yair qui a mis en place cette Commission il y a de cela moins de deux ans. L’organisme se concentre sur la lutte contre la discrimination à l’emploi 20 Projets en marche — Voisinage Sud
  • 20. fondée sur le genre, une grossesse, l’âge, la religion, l’origine ethnique, la natio- nalité, l’orientation sexuelle, l’état civil, les convictions, une affiliation à un parti et le statut de réserviste dans les forces armées. « Actuellement, l’EEOC défend prioritairement les femmes, les communautés arabes, les juifs orthodoxes et les aînés », explique Mme Koening- Yair, qui souligne le fait qu’Israël s’est dotée d’une « Israël s’est « législation abondante et progressiste dans le domaine de la discrimination et de dotée d’une l’égalité, en particulier dans le domaine de l’emploi, mais que son respect n’est pas législation suffisamment assuré ». « Désireux d’améliorer notre travail, nous avons introduit N Tziona Koenig-Yair abondante et une demande de soutien dans le cadre du projet de jumelage – et notre candida- Commissaire nationale à progressiste ture a été retenue. » Il s’agit d’une initiative euro-méditerranéenne visant à jumeler la Commission de l’égalité un pays du voisinage avec un État membre de l’UE. L’expérience et les connaissan- des chances dans l’emploi dans le (EEOC). ces du pays de l’UE peuvent être mises en pratique dans le pays partenaire par domaine de la le biais d’un conseiller (« mentor ») détaché dans ce pays. En juillet 2009, la Com- discrimination mission européenne et l’EEOC ont accepté une offre conjointe du Northern Ire- et de l’égalité, land Equality Commission (NIEC) et du Northern Ireland Public Sector Enterprises en particulier (NICO), un organisme disposant d’une précieuse expérience dans l’administration dans le domaine de projets de jumelage. Bob Niven a ainsi été détaché en qualité de conseiller. De de l’emploi, 1993 à 2000, M. Niven a été directeur du département « législation et politique de mais son l’égalité des chances » de la fonction publique britannique. De ce fait, il a été en respect n’est pas charge de tous les domaines en rapport avec le genre et le handicap, mais aussi la suffisamment discrimination raciale dans le domaine de l’emploi et de l’enseignement, ainsi que « Travailler assuré » de la stratégie nationale d’accueil des enfants au Royaume-Uni. avec l’UE dans le cadre d’un Sensibilisation à l’égalité sur le lieu de travail projet de « Ce programme est spécifiquement axé sur la promotion des bonnes pratiques de jumelage est, travail et d’emploi auprès des employeurs », explique M. Niven. « Il entend égale- ment concevoir et mettre en oeuvre une campagne à long terme visant à sensibili- selon moi, une ser le public à l’égalité au travail ; développer des bases de données accessibles et occasion en or actualisées en permanence ainsi que des rapports sur l’égalité en Israël et sur les de promouvoir grandes affaires de discrimination dont les tribunaux d’Israël et d’ailleurs ont été nos objectifs » saisis. Enfin, il se propose d’aider l’EEOC à élaborer une stratégie à long terme qui sera mise en oeuvre dès janvier 2012. » M. Niven explique également que même si l’arsenal législatif est impressionnant sur papier, il faut consentir davantage d’ef- forts pour faire appliquer la législation. « On observe d’importantes différences en termes de taux d’emploi – et de revenus – entre les différents groupes vivant en Israël, notamment les femmes, les arabes, les aînés et les juifs orthodoxes. » M. Niven reconnaît toutefois qu’on ne pourra pas changer du jour au lendemain la situation en Israël dans le domaine de l’égalité : « Nous allons devoir faire évoluer N Un centre commercial à Jérusalem, Israël – La nouvelle Commission pour l’égalité des chances a pour mission d’assurer l’égalité afin de refléter la diversité de la société israélienne. Projets en marche — Voisinage Sud 21
  • 21. N La diversité dans la vie quotidienne : la les mentalités et les attitudes en sensibilisant les employeurs aux avantages de la « Nous allons Commission pour l’égalité diversité ; montrer aux employeurs et aux citoyens qu’ils peuvent aussi contribuer devoir faire des chances entend protéger les intérêts de au changement ; améliorer l’information directe sur l’application de la législation évoluer les tous les groupes de la et des bonnes pratiques, et, si nécessaire, montrer que la législation sera appli- mentalités et société israélienne. quée. L’EEOC peut jouer un rôle clé à ces différents niveaux en travaillant en coopé- les attitudes en ration avec les employeurs, les ONG et le gouvernement. Et comme je l’ai dit, des sensibilisant progrès sont déjà perceptibles. » Mme Koenig-Yair partage-t-elle cet avis ? « Il ne fait aucun doute qu’Israël peut et doit apprendre beaucoup des États membres de les employeurs l’UE. Même si ce pays s’est doté d’une législation progressiste, ses ressources sont aux avantages encore fort limitées. Travailler avec l’UE dans le cadre d’un projet de jumelage est, de la diversité selon moi, une occasion en or de promouvoir les objectifs de la Commission. Cette ; montrer aux initiative va nous permettre de développer la coopération avec les employeurs et employeurs de mieux sensibiliser le grand public israélien. et aux » Une telle expérience peut être particulière- citoyens qu’ils ment précieuse, notamment dans des cas de peuvent aussi discrimination comme celle dont K, une jeune contribuer au femme du Sud a été victime. K. travaillait dans changement.» une usine. Quand elle est tombée enceinte, ses employeurs ont tout fait pour qu’elle s’en aille : elle ne pouvait plus utiliser l’ordinateur ni parler aux autres travailleurs, et elle a été transférée dans une zone où elle était exposée à un environnement toxique. K, qui s’expri- mait sous le couvert de l’anonymat, a contacté l’EEOC. Ses employeurs ont fini par la licencier et la Commission la représentera bientôt lors du procès. Elle espère bien avoir gain de cause et retrouver son emploi. Avoir à gérer de telles affaires a beaucoup apporté à Mme Koenig- Yair. « J’ai appris qu’un réel changement social n’est possible que si tous les acteurs concer- nés – les employeurs, le personnel, la société civile et le gouvernement – sont associés. Se- lon moi, la Commission a pour mission d’ini- tier ces processus et de les concrétiser. » JUMELAGE Dans un premier temps, le jumelage a été mis en oeuvre sur l’initiative de la Commission européenne pour aider les pays candidats à l’adhésion à acquérir les compétences et l’expérience indispensables pour adopter et mettre en application l’acquis communautaire. Depuis 2004, ce dispositif s’étend aux pays de la région de l’IEVP. Conçus pour répondre aux besoins, les projets de jumelage rassemblent les compétences du secteur public des États membres de l’Union européenne et des pays partenaires dans le but d’améliorer les activités de coopération. Les projets de jumelage sont des projets conjoints, du ressort des deux administrations partenaires. Le pays partenaire en assure l’entière gestion. www.enpi-info.eu/mainmed.php?id=173&id_type=10&lang_id=469 Pour en savoir plus… Fiche jumelage > http://www.enpi-info.eu/mainmed.php?id=173&id_type=10&lang_id=469 Instruments de coopération internationale > http://www.enpi-info.eu/mainmed.php?id=339&id_type=10 22 Projets en marche — Voisinage Sud
  • 22. entretien avec Stéphanie Horel Familiariser les fonctionnaires des pays Le Programme EuroMed Formation des administrations publiques a pour mission de développer la capacité partenaires de gestion des administrations publiques des pays partenaires méditerranéens et de former leurs fonctionnaires aux affaires européennes. L’objectif est ici aux affaires de faciliter la mise en oeuvre des accords d’association. Dans une interview, la coordinatrice du programme, européennes Stéphanie Horel, a expliqué à l’ENPI Info Centre qu’une des principales réalisations du programme était l’organisation d’une soixantaine d’activités de formation et de mise en réseau, qui ont permis à plus de 1500 fonctionnaires et experts des pays partenaires et des États membres de l’UE d’échanger des idées et des bonnes pratiques sur des aspects de l’administration publique intéressant les deux entités. Q: Quelle est l’ambition du projet? commun. Cela doit permettre d’améliorer la compréhension et la Stéphanie Horel: Le Programme EuroMed Formation des admi- confiance mutuelles dans le contexte de notre avenir commun. nistrations publiques s’emploie à promouvoir le partenariat médi- Vous attendez-vous à un impact à long terme ou à un effet de chaî- terranéen en soutenant la mise en oeuvre des accords d’associa- ne? tion. Les principaux acteurs du processus étant les administrations Nous pouvons déjà observer un tel effet de chaîne avec la création publiques, le programme vise à aider les fonctionnaires à se fami- de l’association MEDPAN d’écoles euro-méditerranéennes d’admi- liariser avec les principaux aspects des affaires européennes et à nistration publique. Elle a pour objectif d’officialiser le réseau créé renforcer la coopération entre les administrations publiques des dans le cadre du programme et d’assurer la durabilité de ses acti- deux rives de la Méditerranée. Il a pour premier objectif de former vités. des fonctionnaires des pays méditerranéens et de créer ensuite Quelle est à vos yeux la principale réalisation du programme ? - et c’est là son second objectif - un réseau euro-méditerranéen Assurément l’organisation d’une soixantaine d’activités de for- d’écoles d’administration publique afin d’améliorer la coopération mation et de réseau qui ont permis à plus de 1500 fonctionnaires à l’échelon régional, national et local. et experts des dix pays méditerranéens partenaires et des États Comment le programme réalise-t-il ses objectifs ? membres de discuter et d’échanger leurs idées et leurs bonnes Durant sa première phase, le programme s’est concentré sur les pratiques sur des questions concernant les administrations pu- activités de formation aux affaires européennes. Au total, 49 sé- bliques des deux entités. Nous avons également réussi à établir minaires de formation ont ainsi été organisés, autour de 5 modu- des relations et des pratiques de travail durables tant au niveau de les : « Le BA-BA de l’UE » axé sur le fonctionnement de l’UE, « l’UE l’approche sud-nord que de l’approche sud-sud, lesquelles conti- -Perfectionnement », la mise en oeuvre des accords d’association, nueront à se développer. les « Programmes de l’UE » traitant de la gestion du financement Quel a été le plus grand défi, en termes de mise en oeuvre ? européen, la « Politique européenne de voisinage » expliquant La mise en oeuvre du programme s’est déroulée sans heurt, tou- les possibilités de formation, l’accent étant à chaque fois mis sur tefois, comme c’est d’ailleurs le cas pour tout programme de dé- les trois instruments s’adressant aux administrations publiques, à veloppement des capacités, le principal défi est de pérenniser savoir : SIGMA, TAIEX et Twinning, et le module de formation de les résultats obtenus et de renforcer encore la coopération et les formateurs. Au cours de la deuxième phase, nous nous sommes échanges entre les administrations publiques euroméditerranéen- davantage concentrés sur les activités de mise en réseau. Nous nes, en particulier dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée. avons ainsi organisé des conférences et des activités pour les éco- les euro-méditerranéennes d’administration publique, en mettant l’accent sur deux thèmes: La gouvernance territoriale et la qualité Une bonne soixantaine d’activités de formation de la formation des fonctionnaires. et de travail en réseau ont été organisées, et Quel est l’impact attendu du programme pour les citoyens des pays partenaires ? plus de 1500 fonctionnaires et experts ont ainsi Nous attendons entre autres du programme le renforcement des pu échanger idées et bonnes pratiques sur capacités de gestion des administrations publiques et la créa- des questions intéressant les administrations tion de pratiques de travail durables autour de thèmes d’intérêt publiques des deux entités. Projets en marche — Voisinage Sud 23
  • 23. lIbAn, IsrAël, tErrItoIrE pAlEstInIEn occupé Lutter contre les discriminations et les violences à l’égard des femmes L’égalité entre les hommes et les femmes et la lutte contre les violences à l’égard des femmes comptent parmi les priorités du programme EGEP « Promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes dans la région euro-méditerranéenne », qui évalue actuellement la situation dans 9 pays méditerranéens partenaires. Mettre fin aux violences à l’encontre des femmes est une priorité, a déclaré Judith Neiss, directrice du programme, avant d’ajouter que la représentation des femmes était un autre volet clé. Le projet prépare à ce sujet un rapport général et 9 rapports nationaux, dans le but de définir des priorités et de mettre en oeuvre des activités régionales répondant aux besoins identifiés. Texte ENPI Info Centre/ANSA Photos Cawtar/ EPEG/ Euromed Heritage II BRUXELLES – « Le droit de la famille ne permet souvent pas d’inculper les maris “A top priority se rendant coupables d’actes de violence. On parle de disputes ou de tensions for women in familiales, et le phénomène est quelque peu banalisé, » explique Mme Neisse. Le Israël is programme EGEP entend soutenir la réalisation d’une étude nationale en Jordanie to challenge et au Liban. Un autre grande problématique est celle du rôle des femmes dans le existing processus de prise de décision, tant dans la sphère publique que privée. « Dans restrictions on plusieurs pays, les femmes souffrent d’un statut inférieur étant donné que la légis- lation, le droit privé et le droit de la famille sont toujours influencés par la religion. marriage and D’où, souvent, une approche archaïque, notamment en ce qui concerne le mariage divorce still ou le divorce, » ajoute-elle. Intégrer le droit familial dans la législation est ainsi l’un handled in des objectifs de l’EGEP. Ce programme se propose de créer à l’échelon régional des religious sous-groupes de pays partenaires, chargés d’élaborer des formations à l’échelon courts” N Yael Slater sous-régional. « Une fois les données recueillies et les priorités identifiées, nous Yael Slater chercheuse au Centre Adva ; Israël. organiserons, en 2010-2011, des formations autour d’une série de thèmes priori- taires pour les différents groupes de pays », explique la directrice du programme. 24 Projets en marche — Voisinage Sud
  • 24. La situation dans les pays méditerranéens partenaires a aussi été examinée lors d’une réunion organisée à Bruxel- les, en mars 2010, au cours de laquelle des journalistes de «Au Liban, les l’agence de presse ANSA se sont entretenus avec certains femmes souffrent participants. d’une double discrimination. Les Libanaises victimes d’une double À la discrimination discrimination Au Liban, les femmes souffrent d’une double discrimina- religieuse tion. À la discrimination religieuse s’ajoutent les diver- s’ajoutent ses discriminations entretenues par la communauté (18 au total) à laquelle elles appartiennent. Ghada Jabbour, les diverses de l’ONG locale « Kafa (Stop) à la violence et à l’exploi- discriminations tation » explique que les femmes libanaises sont soumi- entretenues par ses à la maison, et qu’elles ne peuvent dès lors jouer un la communauté rôle clé dans la société. Le système actuel, qui se reflète (18 au total) à encore dans le code pénal, reste de type patriarcal. » Et laquelle elles elle poursuit: « Les associations de femmes s’emploient appartiennent » à améliorer le statut de la femme au sein des différentes Ghada Jabbour communautés ou demandent l’introduction d’un code civil fondé sur l’égalité ». La violence, notamment la vio- lence domestique « n’est heureusement plus une ques- tion taboue. Et un projet de loi est en préparation au sein du gouvernement » ajoute-elle. Ce que l’on sait moins, précise-t-elle, c’est que « N Ghada Jabbour ONG locale « Kafa (Stop) à la environ 200.000 travailleuses domestiques d’origine immigrée sont victimes de violence et à l’exploitation », discriminations et d’exploitation à des fins sexuelles. » L’industrie du sexe génère Liban. par ailleurs un phénomène de traite des femmes. La religion fait encore la loi en Israël Pour les Israéliennes, une des priorités fondamentales est la levée des restrictions relatives au mariage et au divorce, qui relèvent encore des tribunaux religieux, explique Yael Slater, chercheuse au Centre Adva, à Tel Aviv. « Les juifs ne peuvent pas épouser des non-juifs, par exemple, et les trois religions sont très strictes sur la question du divorce, les hommes étant par ailleurs toujours favorisés. » Les affaires de divorce doivent être examinées par des tribunaux religieux. Pour Janet Shalom, membre de la commission gouvernementale sur l’égalité entre les hommes et les femmes, le divorce surtout reste problèmatique dans les trois religions. Pour Slater, «Le droit de la les Israéliennes sont aussi confrontées à une application insuffisante de la législa- famille ne permet tion relative à l’emploi, à une détérioration générale des conditions d’emploi, à des souvent pas restrictions à leur entrée à l’armée et à des restrictions en matière d’avortement. d’inculper les Elles sont par ailleurs peu représentées en politique. maris se rendant N Judith Neisse directrice du programme coupables d’actes EGEP de violence. On parle de disputes familiales, de tensions» Judith Neisse Projets en marche — Voisinage Sud 25
  • 25. La culture palestinienne, source de discriminations La culture qui prévaut dans la société palestinienne est de nature à maintenir la discrimination à l’encontre des femmes et elle légitime la violence domestique. Selon Hanan Abu Goush, du Centre d’aide et de conseils juridiques pour les fem- mes de Ramallah, alors que l’égalité est inscrite dans la Constitution, la situation est très différente dans les faits, et le droit familial et le code pénal doivent donc être modifiés pour mettre fin à la discrimination. « Les crimes d’honneur restent monnaie courante, autorisant pour ainsi dire les hommes à tuer en toute impu- nité des femmes de leur propre famille, » explique-t-elle. Pour pouvoir se marier, « Même si la poursuit Mme Goush, « une femme doit demander l’autorisation du chef de famille Constitution masculin. Faute d’accord, elle devra faire appel au juge. Cet accord n’est pas requis si la femme est divorcée et qu’elle a plus de dix-huit ans. « Le divorce et la garde des palestinienne enfants avantagent toujours le mari », déplore-t-elle, ajoutant que les femmes font reconnaît également l’objet de discriminations en matière d’héritage, une question régie par l’égalité, dans la Sharia, même si cette loi n’est jamais appliquée.“ les faits, la situation est très N Hanan Abu Goush Centre d’aide et de conseils différente, et le juridiques pour les femmes, droit familial et Territoire palestinien occupé. le code pénal doivent donc être modifiés » Hanan Abu Goush Promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes dans la région euro-méditerranéenne Soutien à l’égalité entre les hommes et les femmes et à la mise en oeuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), renforcement des connaissances sur le phénomène de la violence à l’égard des femmes et soutien au suivi de la conférence ministérielle d’Istanbul sur les femmes. www.euromedgenderequality.org/index.php Pays participants Objectifs Algérie, Égypte, Israël, Vise à promouvoir trois grandes priorités : Appui à la dynamique actuelle en faveur de l’égalité entre Jordanie, Liban, Maroc, les sexes et des droits des femmes ainsi qu’à l’application, dans son intégralité, de la CEDAW et des Territoire palestinien instruments juridiques apparentés, contribution à une meilleure connaissance des violences à caractère occupé, Syrie, Tunisie sexiste et appui au suivi des conclusions et du cadre d’action de la conférence ministérielle d’Istanbul sur le « Renforcement du rôle de la femme dans la société ». Calendrier 2008–2011 Pour en savoir plus Fiche de l’EGEP > www.enpi-info.eu/mainmed.php?id=250&id_type=10&lang_id=469 Budget Dossier de presse ENPI Info Centre sur l’égalité entre les hommes et les femmes > 4,5 millions d’euros www.enpi-info.eu/mainmed.php?id=71&id_type=3&lang_id=469 26 Projets en marche — Voisinage Sud
  • 26. tunIsIE Une expérience d’avantgarde qui a transformé la médina Pendant des années, la médina de Mahdia souffrait de l’absence de collecte régulière des déchets ménagers. Aujourd’hui, grâce à une succession de programmes de coopération urbaine financés par l’Union européenne, le dépôt des ordures est devenu un réflexe pour les habitants, et le quartier s’est transformé. Texte et photos par Lotfi Touati MAHDIA – C’est devenu un réflexe pour les habitants de cette coquette médina ancestrale de la ville tunisienne de Mahdia. Tous les soirs, depuis près de deux ans, ils ont pris l’habitude de déposer d’une manière régulière les déchets ménagers devant leur domicile dans des sachets en prévision du passage des agents de la municipalité chargés de la collecte. Un geste ordinaire voire anodin de prime abord, mais qui a nécessité une action d’envergure et un budget de taille, dont la plus grande partie – 120 000 euros – financée par l’Union européenne. En fait ce quartier de la ville arabe de Mahdia a durant des années souffert de l’absence de collecte régulière des déchets ménagers en l’absence de matériel roulant adéquat. N Samir Gandoura En effet, l’architecture des ruelles érigées à l’époque des Fatimides est dotée d’un administrateur à l’association charme certain, mais ne permettait pas d’accueillir les véhicules utilisé par les de sauvegarde de la médina de Mahdia. services municipaux pour la collecte des déchets ménagers. L’histoire de la ville remonte au Xè siècle. Elle a été construite par le calife Fatimide, Obeid Allah El Mehdi, d’où le nom de la ville qui connut une période florissante sous son règne, époque à laquelle remonte la grande mosquée, qui fait la fierté des habitants de la ville. Toujours est-il que le quartier a été construit en forteresse, ce qui explique l’exiguïté des rues et la difficulté de répondre aux exigences de la vie moderne. Un travail de longue haleine M. Samir Gandoura, administrateur à l’association de sauvegarde de la médina de Mahdia, explique que cette action a nécessité un travail de longue haleine, entrepris en partenariat avec l’Union européenne depuis 2004 dans le cadre d’une succession de programmes de coopération urbaine, axés sur le développement durable. La première étape a été franchie par le programme MED’ACT (2004-2006), avec un financement global de l’Union européenne s’élevant à 567 530 euros : « Nous étions confronté à un problème d’enlèvement des déchets ménagers en Projets en marche — Voisinage Sud 27