1. R o r t r a i t
P
Olivier
Echaudemaison
photographié,
telle une star,
par Peter
Lindbergh.
Olivier
Echaudemaison,
responsable
du maquillage et
creative director
de Guerlain
depuis dix ans,
nous raconte
ses meilleurs
souvenirs.
Une décennie en
L
« e talent, c’est de du- du charme. » Souriant de toutes ses
rer. » Olivier Echau- dents immaculées, le regard frisant, le
demaison est marié à look dandy et le teint frais, l’homme
la beauté depuis as- est en effet un grand séducteur. Qui,
sez longtemps pour alors qu’il n’avait pas 17 ans, com-
P. LINDBERGH – WWW.RENEGRUAU.COM – DR - A. FRUGIER – A. GINSBERG/CORBIS
pouvoir l’affirmer. Le mença sa vie professionnelle en ta-
directeur artistique de pant dans l’œil du célèbre Alexandre,
Guerlain fête ses dix « le coiffeur des altesses et des stars ».
ans dans la prestigieuse maison du 68, Puis, quand il décide de devenir ma-
Champs-Elysées. « Pour moi, ancien quilleur (« J’ai toujours aimé les arts
petit provincial, elle a toujours été la éphémères »), dans celui des patrons
plus belle, celle qui me fascinait le plus. d’une vénérable marque de cosmé-
Tellement, d’ailleurs, qu’après une dé- tiques, Harriet Hubbard Ayer. Le voici
cennie chez Givenchy et ayant envie « illusionniste, artiste de temps à au-
d’une nouvelle histoire, je suis tout na- tre, embellisseur souvent. J’avais plein
Source de son inspiration,
turellement – quoique avec pas mal de culot – une illustration de René
d’idées, d’envies, mais aucune technique.
allé voir Bernard Arnault, président de LVMH, Gruau, cher au creative C’est en maquillant tous les jours des femmes
qui détient les deux marques. Et je lui ai fait director de Guerlain. inconnues lors des tournées que je faisais en
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2. Les Météorites, grand classique de la marque,
ont vu leur palette de couleurs renouvelée par Olivier.
Maquillant Natalia Vodian
ova,
le mannequin ukrainien
Le nouvel écrin dont il aime la ressembla
de la poudre Terracotta, nce
avec Romy Schneider.
dessiné par Ora Ito.
Le Mascara 2,
l’un des produits
dont le créateur
est le plus fier.
beauté
Le Rouge G, créé
en collaboration
avec le joaillier
Lorenz Baümer.
province que j’ai appris ce qui est de- Ce n’est qu’après plusieurs mois qu’il
venu mon métier. » La suite, on la commence à agir… Son premier coup
connaît : Givenchy, où il crée ex nihilo d’éclat ? Faire appel à des créateurs
une ligne complète et où il reste extérieurs. « Designers, architectes,
presque une décennie, Guerlain de- sculpteurs : je suis très curieux des ta-
puis. Elle est pourtant plus riche que lents qui peuvent servir la marque.
ce simple énoncé. Car, avant tout, Avec eux, je pouvais créer la surprise,
Echaudemaison est un magnifique ouvrir de nouveaux horizons, laisser
dilettante, un curieux insatiable à qui entrer la nouveauté. » Ce fut donc Kiss-
pas grand-chose ne fait peur. « Si j’avais Kiss, en 2005, avec Hervé Van der Strae-
plus souvent hésité, je serais proba- ten. Bel objet, premier succès. Préfi-
blement passé à côté de ma vie. » Mais gurant celui dont il est aujourd’hui le
l’homme sait aussi prendre son temps. plus fier : le Rouge G et son étui bijou
« En arrivant chez Guerlain, j’ai com- signé Lorenz Baümer, joaillier nou-
mencé par écouter. Rien, ici, n’était velle vague de la place Vendôme.
Son premier shooting
comme ailleurs : le poids de l’Histoire, l’in- de mode, Olivier Une autre de ses missions était de faire
fluence très forte de la famille, la complexité Echaudemaison le fit vivre les best-sellers existants, Terracotta,
du rapport avec la tradition et le patrimoine. » avec Richard Avedon. les Météorites, imaginés par Dominique GGG
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